Categorie: Journal de Kely


Le départ vers l’inconnu

Je me suis retrouvé seul. Le campement était vide. Mon père je ne sais où, et je ne souhaitais pas le savoir, je préférais rester seul.

J’ai erré dans le campement pendant plusieurs jours. J’étais accroché à la vision du campement dévasté. Je ne savais pas quoi faire.

Où aller ?  Je n’avais jamais participé à aucune des caravanes, je n’avais aucune conscience de ce qu’il y avait au-delà du campement et des montagnes proches.

Les seules personnes que je connaissais maintenant c’était les compagnons de jeu sinans de mon père, mais je ne pouvais me résoudre à aller les voir. Je ne savais pas quoi faire.

J’ai dû avoir de la fièvre, le temps a passé sans que je m’en rende compte. J’ai réalisé que je devenais fou à rester ici. J’ai pris quelques affaires, de quoi me nourrir, de l’eau et j’ai pris la route.

Un peu plus loin je me suis retourné, j’ai vu le campement, je ne l’avais jamais vu d’aussi loin. Mon cœur s’est serré, je savais que plus jamais je ne le reverrais, à quoi bon d’ailleurs, il n’y avait plus rien.

En face de moi la route s’étalait,  inconnue. J’étais toujours fiévreux, mes nuits étaient de plus en plus agitées. Je me confondais avec mon père. Etaient-ce d’ailleurs bien des cauchemars ? Je n’avais plus conscience de la limite entre le rêve et la réalité.

Je dors peu, réveillé par mes propres hurlements, je décide de reprendre la marche jusqu’à épuisement.

J’ai enfin croisé des gens, les premiers depuis que je suis parti, cela fait maintenant, 18 jours que j’ai quitté le campement. Je ne me suis pas arrêté, je n’avais pas envie de parler. J’ai continué à marcher. Mes réserves s’épuisaient, il était temps que je me mette à chasser,  j’avais faim.

Très maladroitement j’ai essayé de me souvenir de la constitution d’un piège, ce fût long mais je réussi à capturer un lapin. Je l’ai dépiauté, puis j’ai fait un feu. Cela m’a fait du bien,  j’ai dû m’endormir, enfin je crois, je ne suis pas sûr. Quand j’ai repris en semblant de conscience, la peau de lapin avait disparu, un lapin gambadait autour de moi,  les yeux vitreux. Je savais ce que cela voulait dire,  mais je ne savais pas comment il était arrivé là, du moins je ne souhaitais pas trop me poser la question.

Je l’ai tué.

Mon père avait-il réussi à faire de moi un monstre ?

Je me rassurais en pensant que la fièvre était la cause de cet acte et que cela disparaitrait avec le temps.

Cela fait maintenant 33 jours que je suis parti, nous sommes le 6 Kamarien 371, c’est mon anniversaire aujourd’hui. Je suis arrivé à un port, un bateau s’apprête à partir. Je me suis renseigné auprès du capitaine, il m’a dit qu’il allait vers Draïa, je ne connaissais pas. Là ou ailleurs …

Je n’ai pas écouté ce qu’il me disait, un pays est un pays. Il accepte de me faire la traversée en échange de service. Il voulait que je chante pendant le trajet, j’ai trouvé cela bizarre, mais je crois qu’il a été plus surpris que moi quand je lui ai dit que je ne savais pas chanter.

Les premiers mois sur Draïa

Le bateau a accosté ce matin, je ne sais pas où je suis mais je suis accueillis par un homme à la peau bleu Tin Lath, plus claire que moi comme dans le campement d’où je viens.

Il m’a expliqué où je me trouvais, sur l’Ile du Trépont. Il m’a dit que j’étais en sécurité ici.

Tout est bizarre ici, je suis comme un nouveau né, je ne sais même pas comment allumé un feu. J’ai visité l’île, il y a beaucoup de gibiers, il y a un potager également, une taverne où l’on peut y vendre des légumes.

J’entends du brouhaha dans ma tête je ne comprends pas bien d’où il vient, c’est un peu confus, comme s’il y avait tout plein de gens autours de moi qui parlait, mais pourtant il n’y a personne.

Il y a un bateau au sud de l’île, une nuit que je n’arrivais pas à dormir, je l’ai pris pour voir où il allait, je me suis promené dans cette nouvelle région. Elle ressemble beaucoup à Trépont. Il y a beaucoup de taverne, des magasins de magie, des bibliothèques et une fleuriste. Puis j’ai cru voir une statue, il m’a semblé qu’elle bougeait, et je me suis retrouvé dans un endroit où il faisait très chaud, j’étais très faible, une partie de mon sac avait disparu. J’étais perdu, j’ai suivi d’autres personnes. Et devant une drôle d’arche, en m’approchant je me suis retrouvé au feu de Trépont. Du coup, je me suis sagement endormi pour récupérer des forces.

J’ai repris le bateau, j’ai vu là bas il y a une fleuriste à qui je peux revendre des fleurs, c’est plus facile que les légumes à récolter et ça me permet d’acheter des fruits, c’est plus nourrissant et meilleur que les légumes.

Il y avait un bonhomme qui tournait en rond au feu de Trépond, je l’observais depuis un moment puis j’ai eu envie de parler. Alors je suis allé lui dire bonjour. Il semblait ravi de cette conversation. Il m’a proposé un livre en échange d’un peu de pain.

Le livre est très beau, c’est marqué sur la couverture Al Manakh, je l’ai parcouru un peu, il est très intéressant, je ne comprends pas encore bien tout ce qu’il explique.

Un aventurier m’a offert un pantalon en cuir spontanément sans rien en échange, il s’appelle Zorhn, il m’a dit qu’il était Galdur, c’est la première fois que je vois un homme de cette stature, il est impressionnant !

Il y a beaucoup d’entraide ici apparemment, c’est étrange.

Je ne fais pas de cauchemar depuis que je suis ici, les voix dans ma tête s’éclaircissent, il s’agit en fait de tous les aventuriers qui sont sur le continent, la télépathie est très employée ici et même favorisée, je ne sais par qu’elle magie, moi qui n’ai jamais employé cela, j’arrive à entendre.

Par contre j’essaie de rentrer en contact avec eux mais ils ne me répondent pas …. peut être ne m’entendent-ils pas ?

Je continue mes explorations, la région desservie par le bateau au sud de l’île s’appelle Pierre Blanche. De drôle de créatures y trainent la nuit, il s’agit de gargouilles, des monstres en pierre. Je n’y vais plus à la nuit tombée !

J’ai pris d’autres bateaux, mais je me suis encore retrouvé dans cet endroit chaud, je le connais maintenant, mais cela n’est pas agréable, on se retrouve sans force, il me faut beaucoup de temps pour récupérer à chaque fois, je ne peux rien faire après.

J’ai visité aujourd’hui un beau palais dans une troisième région, le Palais du Divin Fingel, il est très grand, je me suis un peu perdu, il y a une bibliothèque et un magasin de magie et sûrement autre chose que je n’ai pas encore vu.

Je me familiarise avec ces 3 régions avant d’aller plus loin.

Et je n’arrive toujours pas à utiliser la télépathie …

Premiers contacts avec le peuple bleu

Vers la fin du fingelien 371, une femme bleue, Selena est venue à ma rencontre sur l’Ile de Trépont et elle m’a aidé à parler par télépathie, j’ai pu me présenter à tous. Leur accueil a été chaleureux !

Une nouvelle onde que la mienne s’est fait entendre également, elle s’appelle Feydreyah,  j’ai frissonné en l’entendant, c’était agréable.

Je l’ai retrouvé au potager de l’île de Trépont, elle est extraordinairement belle, jamais je n’ai vu une femme comme elle ! Je n’ai pas osé lui parler.

J’ai rêvé d’elle la nuit suivante.

Des sentiments qui me sont étrangers naissent en moi quand je la vois et que je l’entends.

Feydreyah (Fingelien 372)

J’ai passé mon temps à tenter d’attirer son attention. Je multiplie les rencontres avec Feydreyah, mais rien n’y fait, je suis transparent pour elle.

Ca me rend malheureux.

Puis enfin, à force de répondre à ses questions, j’ai réussi à attirer son attention. Elle commencé à me demander directement quand elle a des besoins. Je lui ai fait visiter Thyl Dur. Nous passons de plus en plus de temps ensemble, dénouant la maladie de la fille de Tankel, les soucis relationnels de Latis avec Bais.

Cette période est un vrai bonheur pour moi, j’aime être à ses côtés.

Le jour où j’ai réussi mon premier anneau en argent j’ai couru lui offrir. Elle a été émue. Quelques temps plus tard elle a dit qu’elle trouvait les bleus séduisant, notamment ceux à la peau sombre. Je suis encore devenu plus sombre sous l’effet de l’émotion. Je lui plaisais peut être donc  !

Un mariage nain se profilait à l’horizon, j’en ai profité pour inviter Feydreyah. Elle m’a sauté au cou en me répondant oui. Dès l’instant où j’ai senti ses bras autour de mon cou, j’ai su qu’elle serait la seule dans mon cœur. J’ai compris alors la nature de mes sentiments pour elle.

Nous nous rapprochons de plus en plus. Mais je n’ose pas me déclarer plus, je ne sais pas comment aller plus loin.

J’ai peur d’être maladroit, d’être rejeté. Sa seule présence est déjà un tel bonheur.

Nous nous voyons de plus en plus avec Feydreyah. Mais dès que je fais des choses avec d’autres bleues elle me fait des reproches. Elle reste souvent plusieurs jours sans donner signe de vie après. Je suis très triste dans ces moments là. Je ne comprends pas trop ce qui se passe.

Heureusement ça finit toujours par se dissiper.

Une soirée, alors que nous étions au campement autour d’un bon feu nous discutions Feydreyah et moi. Petit à petit nous nous sommes rapprochés. Petit à petit nos mains se sont enlacées. Je lui ai dit que je l’aimais. Elle m’a sourit en me disant qu’elle aussi. Nous nous sommes endormis, dans les bras, tendrement.

Quelques jours plus tard nous avons échangé notre premier baiser.

Un nouveau sentiment m’envahit quand je la vois avec d’autres hommes : la jalousie.

Je ne connais pas bien le système politique de Séridia, par contre Feydreyah s’y intéresse énormément. Elle m’apprend qu’elle postule sur un poste d’enquêteur. Cela me fait un effet glacial : j’enrage intérieurement,  je trouve déjà qu’elle ne passe pas beaucoup de temps avec moi, elle parcourt sans cesse Irilion. Ce poste va lui prendre du temps. Et il y en aura moins pour moi. La jalousie m’envahit un peu plus chaque jour.

A force de nous voir et de discuter ensemble je finis par dévoiler mon passé à Feydreyah. J’ai eu un peu peur car je connais son aversion pour la nécromancie. Je lui cache bien sûr que je pratique ici aussi, même si c’est contre mon gré. Avec l’aide de son amour je suis sûr que j’arriverai à maîtriser.

La fin du fingelien pointe le bout de son nez. Une nuit Feydreyah m’emmène au port de Corren et là dans une cale de bateau nous lions nos corps. Nous étions enfin amants.

Apprentissage de la forge.

Je commençais à réapprendre les préalables des métiers nécessaires ici.

Tout d’abord l’alchimie.

Très rapidement j’ai trouvé les ressources nécessaires pour la fabrication des essences volcaniques. C’est la base de tout ici, quasiment rien ne se fait sans cette essence.

Je passe beaucoup de temps dans la grotte de Thyl Dur. J’adore cet endroit. Il est riche en filon de toutes sortes. J’apprends leur extraction les uns après les autres, le fer, l’argent …

J’y ai trouvé un filon de cuivre aussi, mais pas moyen de trouver le livre qui en parle.

J’ai cherché car je voulais absolument pouvoir extraire ce métal. Je ne savais pas encore pourquoi, ça s’imposait juste à moi.

J’ai finit par trouver à force de persévérance. Ce qui m’a valu en même temps de découvrir un endroit magnifique, un peu dangereux mais avec des précautions on peut s’y balader en toute sécurité.

J’ai commencé rapidement aussi à faire les barres de métal, y compris celle de bronze.

J’étais décidé ! Je deviendrais forgeron.

J’ai commencé mes premières épées à la fin du premier trimestre du fingelien 372, ainsi que les armures en cuir. J’étais assez fier.

Je suis assidû, je travaille sans relâche pour pouvoir m’acheter les livres sur la fabrication des armures en bronze.Très rapidement j’arrive à faire ma première jambière en bronze. Je ne parle pas à Feydreyah des mes avancées, je veux lui faire la surprise de lui offrir ma première armure complète. Il me faudra encore beaucoup de temps, le livre sur le haubert est hors de prix.

j’arrive finalement à me le procurer. J’avais l’armure complète en ma possession, mais je voulais y graver quelque chose. J’ai cherché un forgeron assez habile pour m’apprendre cela. j’ai finalement réussi à le trouver. Puis quand j’ai croisé Feydreyah, je lui ai offert. La gravure se trouvait sur le bord du haubert, il y était inscrit : « Pour toi, pour toujours ».

Elle a été émue je pense de ce cadeau. J’ai eu du mal à lui faire accepter d’ailleurs.

La forge devint ma passion. Je passais mon temps à Thyl Dur alors que Feydreyah elle passait son temps à papillonner en Irilion.

Je fis la même chose avec ma première armure en fer. J’y gravai la même inscription.

Quelques temps plus tard, je réussis également une claymore énergétique. Je lui offris également le jour de mon chant d’adulte.

Ce fut mon dernier cadeau.

La fin des sentiments

Dès le premier jour où j’ai croisé Feydreyah, j’ai eu des sentiments contradictoires : amour et jalousie. A partir du moment où nous nous sommes liés, la jalousie n’a fait qu’empirer.
La moindre allusion à d’autres hommes tiraillait mon coeur.
Je ne comprenais pas qu’elle puisse prendre un autre récolteur que moi. Je savais presque tout récolter. Elle me répondait invariablement que j’étais forgeron alors qu’Elyot, la récolte c’était son métier. Moi j’étais son bleu.

Je n’étais pas là que pour la contenter dans l’intimité !

Ma jalousie ne s’arrêtait pas aux autres hommes. J’étais également jaloux du temps qu’elle passait avec les autres et qu’elle ne me racontait pas ensuite. Je souffrais de ce manque de partage. Je crois qu’elle n’a jamais compris que j’avais besoin de savoir car mon imagination était trop fertile.
J’étais jaloux aussi du temps qu’elle passait à explorer. J’imaginais tous les endroits sublimes qu’elle devait découvrir et là encore je souffrais qu’elle ne souhaite pas les partager avec moi. La encore mon imagination me disait qu’elle les partageait avec un autre. Un autre qui avait le goût de l’exploration comme elle.

Le temps passe, Feydreyah s’investit dans le peuple, elle en devient le Tin. Je m’absente deux mois. Mon retour sonne le début de la fin. J’arrive en plein désarroi du peuple bleu, Feydreyah est au plus mal, elle me reproche à demi mot mon absence. Je comprends qu’elle a eu des épaules mais que les miennes lui ont manquées.
Je n’avais pas le droit d’être jaloux, j’avais été absent. Mais quelles épaules au juste ? Et ça veut dire quoi. Je n’ai évidemment jamais eu de réponse, j’en ai déduis que la vérité était trop dur à dire ou à entendre. J’en ai déduis le pire, mais j’ai fait comme si de rien n’était.
Les jours passent, l’ambiance du peuple se dégrade comme ma relation avec Fey. Je n’arrive à rien. Vers le mi-fingelien 374, elle décide de me quitter sans vraiment m’expliquer.
je suis effondré.
Je lui ai écrit un poème.
Quelques jours plus tard, elle accepte de revenir sur sa décision. Mais le vers commençait à grignoter mon coeur.

La reprise de la vie commune ne ressemblait en rien aux premiers jours. Feydreyah me tenait toujours éloigné de ses affaires. Je ne savais rien de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle vivait. Et la plupart du temps je ne savais même pas où elle était.
Je ne demandais rien. C’était le prix à payer pour avoir quelques instant de bonheur, qui étaient de plus en plus rare.
La complicité était morte.
Trois mois après c’est moi qui la quittait, nous n’arrivions à rien. Nous étions dans une impasse.
Ma raison me dictait cette décision. Mon corps lui était en totale opposition. Quant à mon coeur il se vidait petit à petit.

C’est elle qui est revenue me chercher ce coup-ci.
Je n’ai pas su dire non, et je savais pourtant que ce n’était pas bien.
Le vers avait dévoré la moitié de mon coeur.

Je reconnais qu’elle a fait des efforts. Mais très rapidement s’est revenu comme avant. Ca a même empiré, elle a intégré la gilde des ANGE à cette époque là. Il y avait encore moins de temps pour moi. Le gouffre s’élargissait de plus en plus.
Et puis cet aveu : elle avait sourit à d’autre.
Le vers avait fini de grignoter ce qui restait de mon cœur.

J’ai su longtemps après qu’en fait elle avait plus que sourit puisqu’elle a eu un amant.

S’en était définitivement fini des sentiments. Seul mon corps n’a jamais su lui dire non.

Cérémonie du chant d’adulte

J’ai débuté mon chant d’adulte après ma première rupture avec Feydreyah. Illyria était celle que je voulais pour m’accompagner dans ce passage. Elle était douée pour ça et surtout elle était à l’écoute et disponible.

Elle m’a prodigué les conseils. Ce fût long, difficile. Illyria me parlait sentiments et moi je voyais les miens disparaitre. Elle me disait de chercher dans mon coeur ce que j’étais, ce que je voulais devenir. j’ai persévéré, je voulais devenir adulte et être reconnu en tant que tel.

J’ai demandé aussi à Illyria d’être ma marraine lors de la cérémonie, elle a accepté avec joie.

Le jour est arrivé, nous étions deux a présenter notre chant, j’ai chanté et j’ai été accueilli parmi les miens comme adulte. Skwyrell a mis la marque sur mon front pour que tout le monde le sache. Et nous avons apposé notre empreinte sur le mur de la salle du conseil, à gauche juste avant la sortie.

Du plus loin que je me souvienne
Dans ce campement froid et noir
Je ne me suis pas senti bleu
Ayant pour seule compagie, elle
Elle s’insinue dans mes veines
Chaque nuit, l’âme de mon père, noire
Elle me tue à petit feu
Je me perds, elle m’ensorcelle

Refrain
Je me suis enfui de ce noir
Depuis ici je rêve en bleu
Et si mes cauchemars sont rouges
Jamais n’est loin la douceur rose

Depuis mon arrivée ici
La vie s’est alors colorée
J’ai découvert des sentiments
Qui ouvrent mon coeur peu à peu
Avec mon peuple j’ai grandi
Ce qui est moi était caché
Jailli comme un nouvel élan
Dorénavant je suis un bleu

Refrain
Je me suis enfui de ce noir
Depuis ici je rêve en bleu
Et si mes cauchemars sont rouges
Jamais n’est loin la douceur rose

L’amitié se révèle à moi
Dans notre désert parmi les bleus
Dans la cité naine, nos alliés
Nous chantons et buvons la bière
Tous ensemble avec Oana
Nous parodions l’infâme Véreux
Battre en retraite, se replié
Face aux nombreux combattants, fiers.

Refrain
Je me suis enfui de ce noir
Depuis ici je rêve en bleu
Et si mes cauchemars sont rouges
Jamais n’est loin la douceur rose

L’amour s’est dévoilé à moi
Dans le potager de Trépond
O si ravissante demoiselle
Tu as fait chavirer mon coeur
Belle et tendre Feydreyah
De ton regard plein d’émotion
Est né un ange avec des ailes
Ayant pour but ton seul bonheur.

Refrain
Tu as su dissiper le noir
Depuis tu me fais vivre en bleu
Maintenant seules les roses sont rouges
Jamais n’est loin ta douceur rose

Nécromancie : période trouble

En arrivant sur Draïa, de perdre toutes mes compétences et devoir tout réapprendre m’a quelque peu déstabilisé. Puis ensuite j’y ai vu l’opportunité de devenir un être nouveau, de faire table rase du passé. Hélas très rapidement si ma conscience avait oublié, mon inconscient lui avait enregistré et était hanté par mes souvenirs. Dès les débuts j’étais en prise avec mes cauchemars. Je revoyais sans cesse le campement dévasté, des créatures y circuler invoquées par moi. Je me réveille en sueur à chaque fois.

Ils s’atténuaient néanmoins quand j’étais aux côtés de Feydreyah. Les longs moments passés à ses côtés laissaient place à de doux rêves plutôt qu’aux cauchemars.

Une nuit, alors que cela faisait plusieurs jours que Feydreyah refusait de me parler, je me suis endormi au campement. Au réveil je me trouvais sur l’Ile du Trépont, entouré de lapins au regard vitreux. Mes mains étaient pleines de sang et j’étais épuisé.

Je savais trop ce que je venais de faire.

Vers la fin du fingelien 373, contrairement à ce que je pensais je n’arrivais pas à me contrôler. Mes réveils loin de l’endroit où je m’endormais ce multipliaient et les créatures que j’invoquais inconsciemment étaient de plus en plus grosses. Ce n’était plus de simple lapin.

Mon cœur se vidait petit à petit. J’arrivais à le remplir aux côtés de Feydreyah mais si j’étais loin d’elle trop longtemps, je me vidais de tout sentiment d’amour au profit de la jalousie.

Cela n’a fait qu’empirer avec le temps, je mélangeais tout. Un terme y a été mis quand même le jour où je me suis réveillé en pleine salle du conseil, il y avait des serpents autour de moi, Illyria me regardait avec une grande tristesse alors que Selena sur son visage se voyait le dégoût. Je devais répondre de cet acte à t-elle dit.

Finalement, j’ai mesuré à cet instant toute la gentillesse du peuple bleu. Ils ont tous voulu m’aider. Henan surveillait mes nuits. J’ai donné les clés de mon dépôt à Illyria, qu’elle puisse contrôler ce que j’y entreposais. Selena m’a écouté et nous avons décidé ensemble d’une stratégie pour mettre un terme à tout cela.

J’ai rendu Feydreyah responsable de mes égarements. J’ai compris plus tard que je faisais du chantage. Cela a dû précipiter la détérioration de notre relation.

Elle a réussi à me le dire d’ailleurs lors de notre ultime rupture. Elle a pris le temps de m’expliquer. Je m’en souviens comme si c’était hier, c’était le 3 elfist du fingelien 376.

Malgré toute la bonne volonté de chacun, je sentais que la solution n’était pas là. Ils ne pouvaient pas tous m’aider, me surveiller en permanence. Je devais trouver une solution pérenne. J’y ai réfléchi longuement. La solution que je voyais poindre ne me plaisait pas énormément et pourtant elle s’imposait d’elle-même : je devais être plus fort et accepter ce qui faisait parti de moi. Et je devais trouver quelqu’un pour m’y aider.

Nécromancie : l’acceptation

L’opportunité s’est trouvée lors d’une demande sur le marché dans le courant du fingelien 378. Le sinan Nogusta dont j’avais déjà pu apprécier les compétences en matière d’art sombre, cherchait un coursier contre rémunération.

J’ai pris alors contact avec lui, et j’ai négocié la course non pas contre des lumens mais contre un cours sur l’art ultime comme il l’appelle. J’étais décidé puisque je n’arrivais pas à oublier cette pratique, puisqu’elle faisait partie de moi, de la contrôler.

Il était temps d’inverser les choses.

Il a été plus que surpris, il a accepté non sans un certain plaisir de voir un bleu lui faire ce type de requête. Il n’avait pas le temps de le faire dans la foulée des achats, nous avons donc convenu de nous retrouver un peu plus tard. Je me demandais s’il allait honorer le contrat.

Il l’a honoré.

Il m’a effectivement recontacté quelques heures après. Nous nous sommes donné rendez-vous à Galein’th Aseyis pour partir ensuite dans une contrée hostile.

J’avoue avoir craint une embuscade. Nous sommes allés dans le désert de Taharadji, dans un endroit particulier.

J’étais sur le qui vive, mais tout s’est bien passé.

Nous nous sommes installés et il m’a demandé ce que je connaissais de l’art ultime. Il a écouté, réprimant de temps en temps un sourire. Je n’ai rien caché de mes faiblesses. J’étais justement là pour y remédier.

Il m’a expliqué à son tour ce qu’il voyait dans cet art. J’ai écouté attentif, j’ai entendu un autre discours que celui que j’avais eu l’habitude d’entendre petit. J’ai commencé à me réconcilier avec ce grand-père sur qui j’avais rejeté toute la faute. J’ai compris qu’il ait pu être attiré intellectuellement par cet art. Seul ce qu’en font les hommes, humains, bleus ou autres sans conscience en fait un art décrié.

Il a ensuite sondé ma capacité. Il a décelé en moi une qualité peu commune qui fait les grands nécromants, mais il n’a pas caché que j’avais du travail devant moi pour l’exprimer pleinement ; Il a bien voulu m’accepter alors comme élève.

J’ai juré alors de suivre son enseignement sans rien divulguer à mon tour, je me suis lié à lui dans un pacte de discrétion mutuel.

Ainsi débuta mon apprentissage. Je dois dire qu’il m’apprit ce qu’il fallait pour maîtriser cet art et petit à petit j’ai renforcé mon esprit.

Je n’en ai jamais parlé à quiconque.

Son départ des îlots m’a un peu dérouté mais le bagage qu’il m’avait donné était suffisant pour que je puisse continuer à rester le maître sur ma vie.

L’air et la terre

Un poème en hommage à Feydreyah, avant qu’on ne se quitte définitivement.

Il devenait de plus en plus évident que nous ne pouvions pas construire ensemble nos différences étant trop opposées.

Libre et légère comme le lys blanc
Fragile comme un diamant
Précieuse comme un minerais d’argent
Elle est d’essence aérienne.

Minant sans relâche soufre
Ou selon, le charbon
Discret telle la fleur de marais
Il est d’essence terrestre.

E
lle est lavande
Il est bleussienne
Leur étreinte donne le saphir
Leur union est d’essence aquatique.

Leur mélange est comme le lilas
Ils ne sont qu’impatience
Un espoir au couleur de l’émeraude
Leur amour est d’essence magique

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