Categorie: Journal de Shaael


Shaael

Je me nomme Shaael.

Je suis une kajiit. Certains disent d’jhi. D’autres plus malfaisants disent que nous sommes des félins bipèdes et nous traitent comme des animaux voire pire. Pourtant, comme eux je parles, comme eux je ressens des émotions, comme eux il m’arrive de rire et de pleurer…

Et aujourd’hui, je pleure… j’ai tué celle que j’aimais….

Transpercée

Ma belle sombre, Khaelya comme j’aimais l’appeler, a été transpercée par une de mes flèches… Que faisait elle là? Il m’avait bien semblé qu’il y avait quelque chose ou quelqu’un. Meeko, le chien avait d’ailleurs eu une drôle d’attitude… Mais il a soudain grogné et montré les dents comme à chaque fois qu’un ennemi nous attaque. Alors quand j’ai entraperçu un mouvement, je n’ai pas hésité, j’ai décoché ma flèche. Quand j’ai reconnu Khaelya… il était trop tard pour dévier la trajectoire de mon tir.

Elle m’a regardé d’un air incrédule… Il y avait un troll des glaces derrière elle. J’ai vu la patte griffue s’abattre dans le dos de ma sombre. J’ai décoché une deuxième flèche sur le troll cette fois pendant qu’elle s’écroulait au sol. Je me suis jetée dans la bataille avec Meeko et Lydia. La bête a fini par s’écrouler.

Khaelya m’a appelée. Je me suis précipitée vers elle. Je l’ai prise dans mes bras. Elle était à moitié inconsciente ne semblant pas me voir alors que le sang coulait à flot de ses blessures. J’ai crié à Lydia de me ramener de quoi stopper les saignements. Ma sombre a tendu sa main vers ma joue. Je l’ai aidé et j’ai embrassé sa paume. Elle semblait soulagée et heureuse. Mais son regard se voilait… Elle m’a murmuré dans un souffle qu’elle m’aimait. Je l’ai embrassée très doucement, j’avais peur de lui faire mal. Son visage exprimait le bonheur puis j’ai senti son corps devenir flasque et ses yeux se sont fermés…

J’ai hurlé ma douleur… Lydia a accouru avec des pansements, tentant d’épancher le sang… Je la regardais faire incapable de quoique ce soit, hurlant, tremblant, pleurant…

La glaciale Lydia toujours aussi stoïque a déclaré qu’il fallait enlever la flèche toujours plantée près de son coeur mais qu’elle ne pouvait pas le faire seule. Elle a commencé par casser l’empennage de la flèche en tentant de la faire bouger le moins possible. Puis, elle m’a regardée : il fallait faire sortir la flèche par l’autre côté en transperçant ma sombre de part en part… J’étais incapable de penser, j’ai obéi. Lydia a tenu son corps pendant qu’avec un geste vif, j’enfonçais la flèche. La pointe est apparue dans son dos. Je l’ai enlevée entièrement. Un nouveau flot de sang a jailli. Je n’étais vraiment pas sûre que cette façon de faire était la meilleure…

J’ai failli détourner le regard quand j’ai vu les entailles profondes provoquées par les griffes du troll des glaces. Nous avons pansé ses plaies du mieux que nous pouvions. Lydia a rallumé le feu que nous venions d’éteindre. J’ai porté ma sombre tout à côté en la recouvrant de couvertures. Lydia a décidé d’aller jusqu’à Solitude la ville la plus proche pour ramener un chariot pour pouvoir transporter Khaelya… Je l’ai laissé partir mais je n’avais plus d’espoir : il fallait plusieurs jours pour se rendre là bas à pied et le chariot n’arriverait jamais à monter jusqu’ici…

Ma belle sombre était aussi pâle qu’une morte… sa respiration était à peine perceptible… Était-elle encore vivante? J’ai pris sa main dans la mienne : « je suis là Khaelya… ». Je resterais le temps qu’il faudra…

Souvenirs

En rassemblant ce que j’avais pour soigner Khaelya, j’ai ouvert son sac. Je suis tombée sur ses deux journaux intimes : celui de Khaena et celui de Killya… J’avais les deux livres entre les mains. Avais je le droit de les lire? Je les ai posé à côté d’elle sans oser les ouvrir…

J’ai trouvé quelques potions, des essences dont je ne connaissais pas l’usage, sans doute utile dans les îlots comme elle les appelait. Les pansements de ma sombre étaient déjà imbibés : elle perdait beaucoup trop de sang… Mes connaissances en soins étaient plus que limitées. Je regrettais de ne pas m’être plus intéressée que çà, à la façon de soigner les gens. Khaelya était apothicaire. Elle savait faire tout çà et elle aimait prendre soin des autres… Pourquoi ce n’était pas moi qui avait été blessée à sa place? Moi, je n’étais bonne qu’à voler et à tuer…

J’ai refait ses pansements. Elle n’a pas réagit… elle était toujours aussi faible… mais au moins elle était toujours vivante… combien de temps tiendra-t-elle? J’étais inquiète pas seulement à cause de son état mais aussi parce que le temps allait tourner au blizzard. Le campement était au milieu d’une petite plaine sans protection et Khaelya était intransportable. J’ai construit une espèce de petite cabane en neige et en peau autour de nous et du feu.

La tempête faisait rage dehors… je ne savais plus quoi faire. Mes yeux sont retombés sur les journaux intimes. J’hésitais… Puis, j’ai ouvert celui de Khaena… Au début, j’ai juste feuilleté sans oser vraiment lire. Puis je suis tombée sur la lettre qu’elle avait envoyée à Kharya sa femelle des îlots et où elle parlait de moi…

Je me souviens de notre rencontre. Mon regard avait été attiré par elle parce qu’elle me fixait avec des yeux effrayés et éberlués. Elle m’a expliqué par la suite sa frayeur d’avoir cru apercevoir un démon d’jhi. Je me suis invitée à sa table. Elle était belle magnifiquement belle… Des cheveux de la blancheur de la lune, une peau entre l’ébène et l’argenté, des yeux rouges flamboyants et des traits d’une finesse qui la faisait paraître presque fragile. J’étais déjà sous le charme. Et puis, une fois l’instant de frayeur passé, elle ne m’a pas traité en animal mais comme un être à part entière: sans condescendance et avec respect. C’est rare en Bordeciel envers les kajiits.

Nous avons parlé toute la journée puis une partie de la nuit sans pouvoir nous séparer. Elle m’a raconté avec angoisse son secret : le double esprit qu’il y avait en elle. Elle avait peur que je la prenne pour une folle. Mais étrangement, je l’ai cru. Je ne sais pourquoi. Mon instinct de kajiit sentait qu’elle était sincère. Nous avons fini par aller nous coucher chacune dans une chambre.

Mais je n’arrivais pas à dormir. Je voulais la rejoindre. Je suis entrée furtivement, sans savoir ce que j’allais faire ensuite. Elle dormait peut-être déjà? Puis, j’ai entendu cette autre voix, plus affirmée, plus rauque. C’était Killya. Est ce que Killya avait parlé de moi dans son journal intime? J’ai cherché et j’ai trouvé. Je me souviens de cette bagarre qui s’était terminée en étreinte. Je me souviens des jours qui ont suivis et de la passion qui nous avait emportée. Je n’avais pas revu Khaena. Killya s’imposant continuellement jusqu’à ce que Khaena veuille rentrer pour un évènement qui avait l’air de lui tenir à coeur : l’inauguration de la reconstruction des terres de son peuple sur les îlots. Je me souviens de leur départ. Killya était furieuse, elle voulait rester près de moi… Je me souviens du regard peiné de Khaena déchirée entre sa promesse de retourner sur les îlots et les désirs de Killya. Je n’ai pas voulu en ajouter plus à son désarroi. Je l’ai laissé partir. Mais, je n’ai pas pu m’empêcher de venir goûter un coin de ses lèvres en lui disant au revoir. Maintenant, je sais que ce baiser l’avait troublé autant que moi. J’étais amoureuse des deux femelles en elle : la passionnée Killya et la douce Khaena…

J’ai refermé les livres. Le vent hurlait au dehors et le froid me transperçait. J’ai vérifié la température de Khaelya, elle était glacée. J’ai mis toutes les couvertures sur elle et je l’ai prise dans mes bras pour la réchauffer de mon corps. La nuit allait être longue…

Sursaut

J’ai veillé toute la nuit surveillant la respiration de Khaelya. J’ai fini par m’écrouler dans le sommeil. J’ai eu l’impression de n’avoir dormi que quelques minutes quand j’ai entendu Meeko hurler à la mort. Je me suis levée dans un sursaut. Khaelya ne respirait plus. Ses yeux étaient ouverts semblant regarder une dernière fois l’aurore boréale qui venait d’apparaître et qu’elle aimait tant.

Je me suis lentement écroulée sur moi même : ma sombre malgré sa résistance avait fini par succomber… Pourquoi était elle revenue? Pourquoi? Pourquoi revenir pour mourir juste après? Ma douleur s’est transformée en rage, Je me suis redressée et J’ai secoué le corps de Khaelya en tout sens : « Pourquoi tu es revenue? Pourquoi tu es revenue? ».

Et soudain, elle a pris une longue inspiration douloureuse. Surprise, je l’ai presque laissée retomber par terre pour finalement la serrer contre moi. Ses yeux me fixaient puis elle a murmuré dans un souffle avec une drôle de double voix comme si Khaena et Killya étaient là en même temps toutes les deux : « Sauve là… Ne la laisse pas mourir… ». Je l’ai regardée éberluée : qui était en train de me parler? Qui devais je sauver? : « mais… je veux vous sauver toutes les deux… mais je ne sais pas comment… « . Khaelya m’a regardée attendrie. Sa main a réussi à atteindre ma joue pour la caresser et y essuyer les larmes qui coulaient malgré moi. Elle a murmuré difficilement : « potion… rouge… ». Elle est retombée inconsciente à nouveau.

J’ai regardé les potions que j’avais sorti de son sac. Il y en avait des bleus, des rouges et des rosées… C’était les rouges ou les roses que je devais prendre? et qu’est ce que je devais faire avec? lui faire boire ou la faire couler sur sa plaie? Je me sentais tellement stupide. Khaelya avait dit rouge alors j’ai pris une rouge… celle qui me semblait le plus rouge en tout cas… J’ai ouvert la fiole et je l’ai goûtée. Ça avait l’air buvable… J’ai repris ma sombre dans mes bras en lui relevant doucement la tête. Je l’ai fait boire très doucement. Elle a toussé un peu pour finalement avaler petit à petit. Puis, elle a repoussé la fiole et est retombée inconsciente. Je n’ai pas insisté. Il restait un peu de liquide au fond de la fiole. J’ai retiré ses pansements et j’ai laissé couler le reste de la fiole sur ses blessures. Elle a frémi légèrement mais ne s’est pas réveillée… J’ai refait ses pansements et je l’ai prise contre moi.

Khaena et Killya étaient là, toutes les deux. Je les avais entendues. Après le départ de Khaena pour l’inauguration, je n’avais plus jamais revu ni l’une ni l’autre séparée. Quand elle était revenue, elle était devenue Khaelya, la fusion de la mère et la fille. Elle m’avait expliquée comment lors de la sacralisation d’un temple, la déesse des sombres Lith avait emprisonné les deux esprits. J’avais été dubitative… j’avais du mal à croire à ce genre d’action de déités. Mais ce que je savais c’est que je reconnaissais Khaena et Killya dans Khaelya d’où le surnom dont je l’avais affublée mais qui lui plaisait.

J’espère qu’avec cette potion, je ne lui ai pas fait plus de mal que de bien…

Retour à Solitude

C’est avec stupéfaction que j’ai vu apparaître Lydia. Comment avait elle fait pour être aussi rapide ? Elle m’a juste racontée qu’elle avait « intercepté » un chariot qui se rendait à Solitude et lui avait fait faire un « petit détour ». J’ai presque souri en imaginant les arguments convaincants de nordique qu’elle avait du employer pour arriver à ses fins. Le chariot était un peu plus bas sur la route.

J’ai ramassé les affaires et je les ai données à Lydia pour qu’elle les porte. J’ai pris Khaelya dans mes bras, elle semblait moins pâle et sa respiration plus régulière. Je savais que le trajet était risqué et que ma sombre allait sans doute souffrir de ce déplacement mais le temps était redevenu clair et beau. C’était l’occasion ou jamais. A Solitude nous pourrions trouver des guérisseurs. En restant ici, je la mettais en danger si son état se dégradait à nouveau.

Lydia s’est proposée pour porter Khaelya jusqu’au chariot. En tant que Nordique, elle était bien plus robuste et plus forte que moi. Mais, je me refusais à laisser porter ma sombre par quelqu’un d’autre que moi. La descente était difficile. J’ai failli tomber plusieurs fois mais Lydia gardait constamment un oeil sur moi et me retenait quand il le fallait. Nous avons installé des peaux pour que Khaelya puisse rester allongée tout le long du voyage. Elle a gémi un peu en grimaçant quand je l’ai déposée dans le fond du chariot. Je lui ai caressé doucement le visage. Elle a ouvert les yeux et m’a regardée. J’ai embrassé sa main en lui expliquant que nous allions à ma nouvelle maison à Solitude. Elle a esquissé un léger sourire douloureux et s’est rendormie.

Le voyage a été pénible pour elle. J’ai essayé de la garder contre moi la plupart du temps pour lui éviter les secousses. Arrivées, à Solitude, J’ai porté Khaelya jusque dans la chambre pendant que Lydia courrait chercher un guérisseur. Jordis, la rousse huscarl que le Jarl de Solitude avait affecté à mon service, m’a regardé éberluée. Je crois qu’elle ne s’attendait pas à ce que je ramène quelqu’un et surtout que j’ai des gestes tendres envers une femelle.

Lydia est arrivée avec le guérisseur. Il a ausculté Khaelya. La blessure provoquée par ma flèche ne l’inquiétait pas trop. Il disait que nous avions fait ce qu’il fallait même si nous avions eu beaucoup de chance qu’en faisant traverser la flèche ainsi nous n’ayons pas touché le coeur. Cela aurait été fatal. La blessure dans le dos semblait l’inquiéter beaucoup plus. Elle était profonde. Il a froncé les sourcils et il a demandé si Khaelya avait bougé les membres inférieurs depuis qu’elle avait été blessée. A vrai dire, je n’en savais rien… Elle avait presque été inconsciente tout le temps… Pourquoi me posait il cette question ?

Il n’a rien répondu, se remettant à sourire comme pour me rassurer. Il a déclaré que nous verrions bien quand elle se réveillerait. Lydia l’a raccompagné jusqu’à la porte pendant que Jordis me demandait si elle pouvait faire quelque chose. Je l’ai renvoyé vertement en lui disant d’aller jouer aux billes avec Lydia. Je me suis allongée près de Khaelya. L’angoisse m’étreignait la gorge. Je me suis blottie contre son cou, respirant son odeur. Au moins, elle était vivante…

Les soins d’un guérisseur

Je me suis réveillée sous les caresses de Khaelya. Elle me souriait. Je me suis redressée pour me pencher ensuite sur elle et goûter ses lèvres. Elle a répondu avec ferveur à mon baiser, enflammant mon désir. Mes mains se sont mises à caresser son corps presque malgré moi. Puis, je me suis ressaisie : elle était blessée, je risquais de lui faire plus de mal que de bien. Elle a ri de mes inquiétudes. Mais, je ne voulais pas en démordre : elle devait voir le guérisseur avant.

J’avais renvoyé Lydia à Blancherive pour qu’elle se repose. J’ai alors demandé assez durement sans y mettre beaucoup de formes à Jordis d’aller chercher le guérisseur. Khaelya s’est moquée de moi en disant que c’était la première fois qu’elle voyait une chatte aboyer. J’ai vaguement souri ayant du mal à cacher mon inquiétude. Je suis venue me blottir contre elle recherchant ses caresses qu’elle m’a offertes naturellement.

Le guérisseur est arrivé interrompant ce moment de tendresse. Khaelya a demandé à ce que je les laisse seuls. J’ai grogné surprise qu’elle m’écarte ainsi. J’ai attendu dans la pièce d’à côté en faisant les cent pas sous le regard de Jordis qui n’osait pas m’adresser la parole de peur de subir mes foudres. Après plusieurs minutes, j’ai entendu un cri de douleur de Khaelya. Je me suis précipitée : ma sombre était allongée sur le ventre et horriblement pâle. J’ai attrapé le guérisseur par le col prête à le frapper pour avoir oser lui faire mal. Celui-ci était stupéfait de ma réaction. Khaelya m’a demandé de me calmer : le guérisseur n’avait fait que son travail en enlevant la pointe de la griffe du troll des glaces de son dos. Je l’ai lâché en le repoussant quand même en arrière assez rageusement. Khaelya a eu un regard dur en me demandant assez durement de ressortir.

J’ai obéi en baissant les yeux m’en voulant d’avoir provoqué la colère de ma femelle. Après de très longues minutes, le guérisseur est sorti de la chambre. J’ai essayé de lui dire que j’étais désolée mais il a levé la main comme pour dire qu’il comprenait. Il m’a expliqué que Khaelya allait avoir du mal à marcher pendant quelques temps mais qu’il pensait qu’il n’y aurait pas de séquelles. Je l’ai remercié et je l’ai payé grassement comme pour excuser mon attitude. Il a souri en déclarant que cet argent servirait à soigner ceux qui n’en avaient pas les moyens. J’ai laissé Jordis le raccompagner à la porte.

J’ai hésité à entrer dans la chambre… J’avais peur de retrouver, le regard furieux de Khaelya. Mais après tout, je méritais bien sa colère… Je suis entrée à petit pas. Elle était assise dans le lit et m’a souri. Soulagée, je me suis précipitée à ses côtés, me blottissant contre son ventre pendant qu’elle me caressait. Je me suis mise à pleurer sans que je sache vraiment pourquoi… Sans doute, la tension qui se relâchait brutalement. Elle n’a pas cessé de me caresser et de me murmurer des mots doux jusqu’à ce que je m’endorme épuisée contre elle.

Questions et rumeurs

Khaelya va mieux pour mon plus grand soulagement. Elle recommence à marcher. Mais je me demande, si je ne préférais pas devoir la porter. Au moins, je n’avais pas peur qu’elle tombe à chaque instant ou que quelque chose lui arrive. J’ai tellement été terrifiée à l’idée de la perdre que désormais je n’arrive plus à la quitter du regard ou à ne plus la toucher. J’ai peur parfois qu’elle me trouve trop « collante » mais elle semble apprécier mes attentions et mêmes parfois elle les recherche. J’adore voir son regard s’enflammer quand je la caresse. J’adore quand ses mains visitent mon corps. Toutes ses attentions que nous nous offrons, me transportent…

Je déteste que Jordis nous surprenne alors que je suis en train d’offrir du plaisir à ma belle sombre. Alors, je continue sans me préoccuper d’elle, espérant que choquée, elle finisse par demander un autre thane. Mais apparemment, çà ne la dérange pas, elle s’éclipse discrètement sans un mot. Elle est moins glaciale que Lydia, plus sensible. Je me suis renseignée sur elle discrètement auprès de mes contacts de la guilde des voleurs. Elle avait eu deux thanes avant moi : Une nordique qui avait fini par cesser les combats et se marier, et un orque alcoolique et violent qui était mort lors d’une mission que lui avait confié le palais. Les rumeurs disaient que Jordis l’avait laissé mourir sans venir à son aide : une sorte de vengeance pour avoir subi ses humiliations quotidiennes. Mais je me méfiais toujours de ce type de rumeurs. Et puis, je trouvais que si c’était vrai, l’orque n’avait eu que ce qu’il méritait. J’ai fini par arrêté mes provocations. Je l’aimais bien finalement.

Khaelya voulait découvrir Solitude. Je n’aimais pas beaucoup çà mais je venais avec elle. J’avais peur qu’elle entende trop de choses au sujet du mariage de la cousine de l’empereur. Mais comment empêcher les gens de parler surtout de cette histoire où la mariée était morte assassinée… Je crois qu’on en parlera encore très longtemps. C’est moi qui l’avait tuée effectuant une mission de la guilde des assassins. J’avais laissé Lydia et Meeko à l’entrée de la ville pour ne pas qu’ils soient impliqués si jamais je me faisais prendre. J’ai fini par trouver comment la tuer : au dessus de là où elle devait s’asseoir, il y avait une tête de gargouille qui tenait à peine. J’ai eu juste à pousser un peu et je me suis enfuie sans que personne ne me voit pendant que des gardes se déployaient de partout, et que la foule hurlait… A part dans la guilde des assassins, jamais personne n’a su que c’était moi qui avait exécuté la mariée mais certains savaient que j’étais au mariage. Khaelya l’a appris. Elle me lançait parfois des regards interrogatifs pour savoir ce que j’avais vu. Je préférais détourner les yeux, je ne voulais pas qu’elle comprenne que l’assassin mystérieux dont tout le monde parlait, c’était moi. Mais, elle n’était pas dupe. Je pense qu’elle a compris que j’avais quelque chose à voir avec cette histoire. Elle ne m’a plus jamais interrogée sur cette affaire ensuite.

Je voulais quitter la ville. Je ne savais pas rester à un endroit très longtemps mais je n’osais pas le proposer à Khaelya. J’avais peur qu’elle ne soit pas assez remise et puis j’avais l’angoisse qu’elle soit à nouveau blessée… Mais c’est finalement elle qui me l’a proposé. J’étais heureuse de quitter enfin Solitude et ses ragots et surtout retrouver les grands espaces avec ma belle sombre.

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