Eeri avait du repartir à ses occupations et Na Djaï’tal m’avait proposé de le rejoindre au téléporteur du Bosquet Vierge, il voulait me montrer un bel endroit. Arrivée, là bas, j’ai tenté de le saluer par un « Woha » zoraï. Il s’est mis à rire. Du coup, je me suis demandée si je ne m’étais pas trompée de mot : « C’est comme çà qu’on dit? ou mon accent est très mauvais? ». Il a sourit : « Yui, on peut dire comme ça. Et né, ton accent est… zo’li. Quoi que tu dises, ça me va de toutes façons. De te voir me suffit. ». Je me suis mise à rougir touchée par le compliment.

Il m’a montré un totem kami en haut d’un promontoire : « C’est là haut qu’on va! ». J’avais reconnu l’endroit où j’avais fait d’Eeri mon amante mais je n’ai rien dit pour ne pas gâcher son effet. Il chantonnait sur la route pendant que nous discutions de ses armes que je trouvais particulièrement belles. Nous sommes arrivés en haut. Je me suis arrêtée là où Eeri et moi nous étions enlacées, mais Na Djaï’tal m’a conduit encore plus haut tout à côté du totem kami. Il a lancé fièrement : « Tadaa… C’est zo’li, né ? ». J’ai regardé autour de nous, je n’avais vu les lieux que sous la neige, depuis le printemps était arrivé : « C’est beau avec les fleurs! ».

Il me fixait laissant ses yeux errer sur ma tenue : « Elle est zo’li ton armure. ». Je me suis regardée ayant oublié ce que je portais : « Ha oui… c’est mon armure légère pour la magie. ». Je l’avais mise pour arriver jusqu’ici craignant les mauvaises rencontres. Il me regardait toujours : « Ça fait bizarre de te voir avec des bottes… ». J’ai ri : « Je peux les retirer! ». Il a souri : « C’est toi qui vois! ». J’ai retiré mes bottes, mes épaulières et mes gants. Je me sentais de toutes façons mieux ainsi. Il s’est exclamé : « Ahhh!!! Je reconnais la Reine comme ça! ». J’ai ri : « C’était au cas où on croise de vilaines bêtes! Je ne voudrais pas qu’ils me mangent les pieds! ». Il a rigolé : « Il n’y a que moi comme grosse bête ici! ». J’ai ri avec lui.

On s’est assis pour profiter de la vue. Na Djaï’tal a dit doucement : « On a l’impression d’être un oiseau, ici! ». Il y avait une liane devant qui pendait d’un arbre. Je me suis penchée dans le vide pour tenter de l’attraper : « Tu crois que… ». Il a dit très calmement sans tenter de me retenir : « Que tu vas tomber ? Yui, je pense ». Puis, il s’est esclaffé. Il m’a ensuite murmuré : « J’ai déjà essayé en fait! ». J’étais stupéfaite : « Nonnnn? Et tu es tombé? ». Il a hoché le masque d’un air rigolard : « Les Kamis m’ont ramené, yui! ». Nous avons éclaté de rire.

Il s’est alors penché sur moi : « Tu as mangé ? ». Je me suis grattée la tête : « Oui hier… Non ce matin! Eeri m’a forcé à manger mais j’ai encore faim! ». Il a sorti des gâteaux secs de son sac, ainsi que des fruits frais, des baies des lacs et de la forêt, puis pour finir une gourde : « De la bière de shooki ! ». Il m’observait semblant vérifier comment je me portais. J’ai souri : « Je vais bien! Même si… je ne sais plus trop où j’en suis… à propos de mon cadeau d’Atysoël… ». Je lui avais envoyé un izam quelques jours auparavant lui parlant de « mon cadeau d’Atysoël » sans lui préciser qu’il s’agissait d’Eeri. Il a demandé : « Ah, yui, c’est vrai… Tu veux m’en parler ? ».

J’ai commencé à grignoter les gâteaux secs avec un air un peu rêveur : « Il s’est passé quelque chose pendant ton absence et celle d’Anyume ». Il m’observait en souriant attentif : « D’agréable ? ». J’avais un air béa : « Oui… ». Je lui ai alors raconté ce qu’il s’était passé avec Eeri sur l’île de Kyshala. J’hésitais à raconter la suite ayant peur de sa réaction mais il l’avait deviné : « Vous êtes devenues amantes, c’est ça ? ». J’ai hoché la tête. Il avait le masque empli de tendresse et a tendu la main pour me caresser la joue comme pour me rassurer. C’est avec un peu plus d’assurance que j’ai poursuivi : « Tu sais quand j’étais une adolescente boutonneuse… je faisais par fois des rêves… avec Eeri… enfin des rêves… tu vois quoi… et je lui en voulais de provoquer çà chez moi. Je la menais en bourrique le lendemain de ces rêves. Mais Eeri ne m’a jamais montré quoique ce soit avant… ce soir là. J’ai grandi… et puis j’ai quitté la légion… sans doute aussi… pour ne plus la voir… me l’ôter de la tête. Mais plus je m’éloignais plus elle était présente. Et puis il y a eu ce soir au camp de Thesos. Tu te souviens? Quand je suis allée chez les fraiders avec elle. C’est elle qui m’a dit que ce soir là quelque chose avait changé en elle. Nous étions si proche tous les trois. Je l’ai vu pleurer pour la première fois. Elle a dit qu’elle avait quelque chose à faire et elle est partie. Mais en fait non… elle rentrait chez elle… Elle dit que je l’ai changée… Je crois surtout que la carapace qu’elle s’était forgée après toutes les morts de ses amis durant le grand essaim… s’est fissurée ce jour là. Et après çà, elle n’a pas cessé de me parler comme elle ne l’avait jamais fait avant. Et puis… maintenant… nous sommes amantes… C’est elle mon cadeau d’Atysoël. ».

Il a souri : « C’est merveilleux… ». J’ai pris sa main : « Elle n’a jamais vraiment connu de véritable amour avant moi, je crois… ». Il a alors affirmé : « Tu sais, Shaakya, la première fois que je vous ai vues, Eeri et toi, ensembles, il me semblait évident qu’elle avait des sentiments pour toi. Je ne parle pas de la soirée arrosée chez Lydix, hein, mais de cette fois à Thésos. « . Je l’ai regardé surprise : « Mais des sentiments… comme une grande soeur? ». Il a secoué la tête : « Né, d’un autre genre. Quand je disais que tu étais belle, ou séduisante, elle a toujours confirmé avec passion. ». J’ai soupiré : « Je ne l’ai peut-être pas vu parce que… j’ai tellement souffert de son indifférence avant… ». Il a passé des doigts légers sur mon crâne : « Elle aussi a son armure. ». J’ai souri : « Peut-être que je me suis protégée de tout çà oui. ». Puis j’ai ajouté que j’avais eu peur de la réaction d’Anyume au sujet de ma liaison avec Eeri : « J’ai été voir Anyume dés qu’elle est apparue… Je ne voulais pas lui cacher çà. Mais elle a l’air de plutôt bien le prendre… Même si je sais qu’elle est capable de dire quelque chose et d’en penser une autre… sans doute que tu pourras mieux distinguer çà que moi. ». Il a froncé le masque : « Tu doutes qu’elle soit heureuse pour toi ? ». J’ai secoué la tête : « Non je crois qu’elle l’est vraiment. Maintenant… c’est plutôt Eeri qui me préoccupe. ».

Il était surpris : « Okojia ? Euh, pardon… pourquoi ? ». J’ai soupiré : « Parce qu’elle semble souffrir quand je suis avec Anyume. Même si elle dit qu’elle veut me laisser libre. ». Il a soupiré lui aussi : « Tu sais, Shaakya… Hum… Avant… Avant qu’on ne te rencontre, quand on est arrivés sur les Nouvelles Terres… ». Il s’est mis à parler beaucoup moins fort en se passant la langue sur les lèvres : « Anyumé a rencontré des homins car nous avions envie de visiter les pays, et je voulais qu’elle soit libre, ne pas l’étouffer. Et un jour elle est revenue, et j’ai compris que… Qu’elle n’était plus une petit fille, mais une homine, et qu’elle ne m’avait pas choisi pour cette première fois. ». J’ai compris ce qu’il avait dû ressentir : « Ho… tu as souffert? ». Il a souri tristement : « Ça a été dur pour moi, je l’avoue maintenant… Je ne lui ai jamais rien dit car je ne voulais pas lui gâcher les choses. Et j’ai rencontré un homin, le Matis dont je t’ai parlé l’autre jour. Je faisais des tests sur des plantes dans la Forêt. Et il m’a parlé, souvent. Je le rencontrais à la Serre, ou dans les environs d’Yrkanis. Il m’a expliqué beaucoup de choses, et ma douleur s’est atténuée. Il m’a fait comprendre que partager… que devenir amants n’impliquait pas forcément la possession, et que c’était là le grand mal qui nous rongeait tous. C’est seulement une façon de célébrer la vie en nous, le lien qui nous unit, de façon intime et entière. Quand on l’a compris, les choses deviennent plus simples. ». J’étais admirative : « C’est un sage ton ami matis… ». Il m’a caressée la joue : « Il te faut le faire comprendre à Eeri, qu’elle ne souffre pas. Au contraire, c’est merveilleux ce que vous avez échangé. C’est la plus belle chose que deux homins peuvent partager, il n’y a que du bonheur à en retirer. Il ne faut pas que cela devienne un poids, mais comme une brise d’été, qui balaie nos soucis quand ils viennent. ». J’ai dit doucement : « Elle est si… câline maintenant alors qu’avant… elle ne répondait jamais à mes marques de tendresses. ». Il m’a serré la main : « Elle est en paix avec elle-même, ou du moins en chemin. Et ce chemin passe par toi, Shaakya. ». J’ai souri : « Çà me fait du bien de la voir comme çà! ». Il a acquiescé avec un petit sourire: « Et ça se voit sur toi… Tu es radieuse! Je ne pensais pas que mes conseils seraient suivis avec autant d’enthousiasme ! ».

J’ai montré la petite butte plus bas : « C’est ici… qu’Eeri est devenue mon amante. C’est étrange que tu m’ais amenée ici pour parler d’elle! Tu n’aurais pas des dons de télépathe par hasard ? ». Il a souri : « Né, je ne crois pas… Ou alors bien malgré moi. Il faudrait que je m’en serve plus souvent. Pai lors de mes voyages mystiques, je ressens des choses, et peut-être que je me souviens sans le savoir, je ne sais pas. ». Je l’ai taquiné gentiment : « T’étais là et tu nous as regardé? ». Il s’est tourné vers moi : « Nous sommes liés, et je ressens parfois certaines choses, yui. ». Je l’ai regardé surprise : « Nous sommes liés comment? ». Il a soupiré en me serrant la main : « Comme une Reine et son arbre ? ». J’ai porté sa main à mes lèvres et je l’ai embrassée tendrement. Il a fait de même avec la mienne. Je l’ai regardé avec tendresse : « L’arbre prend beaucoup soin de la reine… alors que çà devrait être l’inverse! ». Il avait le masque rempli de tendresse : « La Reine avait besoin d’un abri, sous les branches. ». J’ai demandé : « Oui mais que fait la reine pour son arbre? ». Il a souri tendrement : « Elle est là, elle lui parle. ».

J’ai eu une petite moue : « J’espère qu’elle ne l’embête pas trop avec tous ses problèmes. ». Il a eu le masque étonné : « Ah né!!! Je considère comme un privilège que tu partages tout ça avec moi, Shaakya, étant donné que je suis… que je suis un homin. ». J’ai souri : « Étrange comme un arbre peut montrer la voie à une reine! ». Il a souri avec chaleur : « Il abrite des intempéries, indique l’arrivée du printemps, fournit du bois pour se réchauffer, des fleurs pour se repaître de beauté… ». J’ai déclaré : « C’est un arbre merveilleux! Et tu es un homin exceptionnel. ». Il a souri attendri : « J’essaie juste d’être un homin, et pas une bête. ». Il a caressé ma joue en s’attardant sur ma nuque. J’ai frémi sous la caresse. Il a retiré sa main craignant de m’avoir effrayée mais je lui ai souri en effleurant son masque de mes doigts. J’ai murmuré comme pour l’assurer de ne pas s’inquiéter pour moi: « J’aime bien tes caresses tu sais. ». Il a cligné lentement des yeux semblant apprécier les miennes : « Et moi les tiennes ». Je me suis blottie contre lui pour cacher la rougeur qui me montait aux joues. Il m’a accueillie entre ses bras reprenant ses caresses douces sur ma nuque.

J’ai souri : « La petite reine aux pieds nus est une homine à fleur de peau… ». Il a souri lui aussi : « Et l’arbre n’a pas l’écorce si épaisse qu’on le croirait. ». J’ai secoué doucement la tête : « Je n’ai jamais pensé que tu avais une écorce épaisse… Tu ressens tellement les choses que s’en est troublant parfois… ». Il a embrassé mon front : « Cela te dérange ? De la part d’un homin ? J’essaie de t’écouter quand tu parles, et de te voir quand tu es là, c’est tout. ». J’ai expliqué : « Non, çà me surprend! Tu sembles parfois lire en moi comme dans un livre ouvert. Tu aurais été une homine j’aurais trouvé çà surprenant aussi! ». Il a chuchoté : « Je vais prendre ça pour un compliment. ». J’ai hoché la tête en riant : « Mais çà l’est! ».

Il s’amusait à suivre du bout du doigt le contour de mon tatouage sur mon visage, sa main caressant mon dos légèrement. Il m’a soudain fixé un court instant souriant, suspendant ses gestes, semblant réfléchir, puis il a repris sa caresse de façon douce. Je lui ai demandé : « Un problème? ». Il a plongé ses yeux dans les miens : « Né, au contraire ». Je me sentais troublée par son regard. J’ai rougi mais je n’ai pas détourné les yeux. Il a alors déposé un baiser évanescent sur ma tempe, près de mon œil. J’ai frémi mais je ne me suis pas écartée. La sève lui est monté au masque mais il me fixait toujours. J’étais attendrie par sa gêne : j’ai caressé sa joue. Il a hésité un instant puis il s’est penché pour embrasser ma joue, guettant ma réaction à chaque instant, le souffle coupé. Je le laissais faire toujours rougissante, sans oser faire un mouvement. Il a senti que je me raidissais. Il a relevé le masque plongeant ses yeux dans les miens.

Je lui ai murmuré : « Continue… ». Je ne voulais pas qu’il croit qu’il me faisait peur alors que j’appréciais sa tendresse. Il a alors approché son masque de mon visage et a déposé un baiser très doux à la commissure de mes lèvres, effleurant le velours tendrement. J’ai rougi encore plus mais je ne me suis pas écartée. Il est alors venu goûter mes lèvres avec tendresse presque hésitant. J’ai répondu tendrement à son baiser. Il caressait doucement mon dos pendant qu’il réagissait au baiser avec plus de passion, mais sans violence. Je caressais son masque en répondant à son baiser avec la même passion. Le baiser s’est prolongé longtemps aucun de nous n’arrivant à quitter les lèvres de l’autre. Je me suis finalement écartée, le regard un peu perdu, le cœur battant la chamade. Na Djaï’tal me dévisageait, le masque empli de tendresse. Une larme s’est soudain échappée pour couler le long de ma joue. Il l’a interceptée du doigt et l’a regardée : « Une perle d’ambre… ». J’ai souri émue aux larmes.

Je me suis accrochée à son cou posant ma joue contre la sienne. Il m’enlaçait plus fort que jamais. J’ai demandé en chuchotant : « Tu es mon deuxième cadeau d’Atysoël? ». Il a murmuré : « J’ai toujours été là… ». J’ai répondu doucement toujours dans ses bras : « Je sais… mais je ne pensais pas que tu éprouvais autre chose que… de l’amitié pour moi … ». Il a soupiré : « Né, tu… ». J’ai dit doucement : « Je n’ai pas voulu voir… ». A nouveau, il a soupiré : « Tu n’es pour rien dans tout ça, c’est arrivé, voilà. Je ne veux pas te perturber plus encore… ». Je me suis penchée à nouveau sur lui me demandant si je n’avais pas rêvé, approchant mes lèvres. Il a avancé les siennes hésitant. Je les ai goûté très délicatement. Il a effleuré les miennes. J’ai frissonné sous le plaisir que çà me procurait. Je sentais le cœur de Na Djaï’tal s’accélérer tandis qu’il savourait mes lèvres. Je me suis écartée, un peu surprise et apeurée poussant un soupire tremblant. Puis, à nouveau, nous avons échangé des baisers.

Je me suis alors blottie dans son cou. Il a chuchoté : « Shaakya ? Tu… tu ne regrettes pas ce baiser ? ». J’ai demandé : « Tu le regrettes toi ? ». Il a secoué le masque : « Certainement pas! ». J’ai répondu : « Moi non plus… mais Anyume? ». J’avais peur de sa réaction. Non seulement, je venais de prendre une autre amante qu’elle mais en plus je venais goûter à son amant… Il a murmuré : « Je ne sais pas… Ce baiser ne fait qu’affirmer ce qui se tissait entre nous, né ? ». J’ai soupiré : « Mais elle ne va pas avoir l’impression… que… que… je ne sais pas… que je la délaisse petit à petit… avec Eeri et toi ? ». Il a soupiré : « Ce n’est pas le cas, si ? Nous n’appartenons pas les uns aux autres… ». J’ai secoué la tête : « Non je ne la délaisse pas. ». Il a eu un petit sourire énigmatique : « Il ne m’a pas semblé… J’ai trouvé qu’Anyumé et toi aviez souvent un sourire complice ces derniers-temps, c’est tout. ».

Puis, j’ai demandé : « Et Eeri? ». Il m’a regardée : « Tu crois qu’elle le prendra mal ? ». J’ai fermé les yeux : « J’espère que non… ». Il a chuchoté : « Shaakya… Il ne faut pas que tu te sentes entravée par ce que nous avons fait… Ce n’est que la preuve de ce que nous sentions l’un et l’autre, mais cela ne doit pas t’inquiéter. Cela devrait te rassurer : je suis lié à toi. Je t’ai expliqué un jour qu’Anyumé était en moi, tout le temps. Tu as compris tout à l’heure qu’il en était de même pour toi ». J’ai caressé son masque en le regardant : « Comment je vais faire pour ne délaisser aucun de vous? ». Il a chuchoté : « Sois toi-même Shaakya, comme tu l’es actuellement. Ce baiser, c’est un serment, une promesse, pas une exigence. Si tu es heureuse dans les bras d’Eeri, alors ma sève sera plus gaie. Si tu embrasses Anyumé, alors l’air me semblera plus doux. Et quand je te verrai, le soleil sera là pour me réchauffer. Mais la nuit, je peux toujours rêver… ». J’étais émue aux larmes. Il a déposé un baiser sur mon crâne : « Sois heureuse, et nous le serons, Shaakya. ».

J’ai alors voulu plaisanter en reprenant ses derniers mots pour dissiper mon émotion : « Tu vas rêver à quoi la nuit? A qui? ». J’avais un petit air coquin. Il a souri : « Aux arbres, aux plantes, aux fleurs… ». J’ai demandé : « Aux abeilles? ». J’ai ri en songeant aux histoires de fleurs et d’abeilles qu’on racontait parfois aux petits homins pour leur expliquer comment naissait la vie. Il n’a pas relevé continuant à parler : « A ce baiser, aussi… Et à d’autres. À la beauté qui m’environne… ». Il a relevé mon menton pour me regarder : « A la Reine d’Ambre et ses pieds nus. ». J’ai souri un peu émue : « Aux caresses qu’elle te donnera? mais qu’elle ose encore à peine t’offrir? ». Il a chuchoté : « Qu’elle me donnera peut-être, yui… Et à son sourire, qu’elle m’offre déjà à profusion. ». Je lui ai murmuré : « Elle te les donnera… il faut lui laisser le temps… ». Il m’a serrée contre lui : « L’éternité est devant nous, je ne suis pas pressé. ».

J’ai caressé timidement son torse au travers de sa veste : « Je pourrais commencer par un massage à défaut de… mais c’est peut-être… trop intime pour les zoraïs? ». Je l’ai senti frémir sous mes caresses mais il m’a souri tendrement : « Né, ni plus ni moins que pour les autres homins… Ça dépend comment est fait le massage. ». J’ai ri : « Comme celui que tu as fait à Anyume? çà va? ». Il a souri : « Je ne sais pas si je saurais être aussi impassible qu’elle. D’autant que… que ce serait la première fois que je sentirais tes mains sur moi… Je ne veux pas bousculer les choses avec toi, Shaakya, même si j’en ai envie ». Je suis venue chercher ses lèvres. Il m’a embrassée avec passion. Nous nous sommes petit à petit allongés l’un près de l’autre continuant nos baisers et nos caresses enflammés sans nous aventurer plus loin. Nous avons fini par nous endormir enlacés, nos corps entremêlés mais sans avoir oser dénuder une seule parcelle de la peau de l’autre.

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