Je me suis réveillée en me frottant les yeux. Na Djaï’tal était déjà éveillé. Il semblait être en train de fabriquer quelque chose avec des fleurs. Il a lâché son ouvrage en me voyant sortir du sommeil pour me caresser doucement la joue. J’ai approché ma main de son masque pour le caresser moi aussi. Il m’a embrassé la main puis il a brandit fièrement son ouvrage : « Une couronne de fleurs! Si moi j’ai des plumes, tu peux avoir des fleurs! ». Il a alors posé tendrement la couronne sur ma tête. Je l’ai remercié en souriant puis j’ai plaisanté : « Les fleurs vont me pousser sur la tête maintenant? ». Il a ri : « Peut-être… ». J’ai ri avec lui : « Bein on ne sait jamais si tu me fais boire une drôle d’infusion… ». Il a eu un sourire facétieux : « Selon la fleur qui pointera, on pourra savoir ce que tu penses… ». J’ai continué de plaisanter : « Ha bon, les fleurs seront le reflet de mon âme? Çà va pas être joli joli! ». Il a protesté : « Si, ça sera très beau, donc ». J’ai rougi sous le compliment.

Il a souri caressant ma joue empourprée. J’ai caressé son masque en retour : « Il est magnifique ton masque… si doux… ». Il a répondu doucement : « Akep… ceux qui me connaissent peuvent y lire mon âme. ». Je l’ai regardé : « Je ne sais pas bien lire les masques zoraïs… mais toi… toi, j’ai parfois l’impression… qu’on se comprend instinctivement. Mais moi je ne sais pas exprimer les choses comme toi. Toi tu mets des mots sur mes émotions et tu me montres la voie… ». Il a souri avec tendresse : « Tes lèvres ont su trouver les miennes, pourtant. ». J’ai pris un air taquin : « A moins que ce ne soit les tiennes? ». Il a souri : « Tu crois ? Je ne sais plus trop, à vrai dire… ». J’ai effleuré ses lèvres de mon doigt et il a fait de même avec les miennes.

Comme la veille nos lèvres se sont trouvées. Ses mains étaient caressantes parcourant mon corps. Je découvrais avec stupéfaction que pour la première fois, depuis les violences que j’avais subies, je ressentais du désir pour un homin. Mais j’osais à peine le toucher comme une vierge effarouchée. Je me sentais gauche et maladroite, me trouvant bien plus douée avec mes amantes. Il a du percevoir mes hésitations : « Tout va bien, Shaakya… ». J’ai avoué : « J’ai l’impression… que je suis à nouveau… comme ma première fois avec un homin… Je ne sais plus les gestes… ». Il avait les yeux émerveillés en entendant çà. Il s’est penché vers moi et m’a murmuré à l’oreille dans un baiser : « Ecoute ta sève… ». J’étais tremblante et un peu apeurée : « J’essaie… ».

Il a souri avec douceur : « Tu veux un massage pour te détendre? ». J’ai acquiescé. Il a posé une peau sur le sol : « Installe-toi alors… ». J’ai retiré mon haut presque timidement, lui cachant mes seins avec mon bras. J’ai relevé la tête avec angoisse pour observer son regard. Mais celui-ci était doux et plein de tendresse. Je me suis installée sur la peau, rassurée par ce regard qui ne me brûlait pas. Il a remonté ses manches et m’a chuchoté à l’oreille : « Guide-moi si tu le souhaites. ». Ses longues mains ont commencé à me masser le cou et les épaules. Petit à petit ses gestes se sont faits plus sensuels. Il a embrassé ma nuque puis mes épaules tandis que ses mains épousaient mes reins.

Je sentais le désir montait en moi. Je me suis retournée doucement pour lui offrir la vue de mes seins nus. Il s’est arrêté un instant semblant m’admirer le masque empli de désir. J’avais le cœur qui battait la chamade mais ma main s’est approchée de son masque. Il a embrassé ma paume tandis que ses mains recommençaient à parcourir mon corps. Il s’est penché pour venir cueillir un baiser sensuel et passionné, bref et intense. J’ai doucement ouvert sa veste pour caresser son torse à la musculature magnifique. Je l’ai regardé un peu éberluée : « Je ne pensais pas que je pourrais… encore une fois trouver un homin désirable… ». Puis, j’ai soudain baissé la tête intimidée par mon aveu. Il l’a relevé puis à embrasser mon front. Je suis venue chercher ses lèvres dans un baiser soudain et passionné auquel il a répondu avec fébrilité. Nous nous sommes enflammés. Il a été un amant attentionné, retenant son désir pour ne jamais m’effaroucher. J’étais maladroite et je le laissais mener les ébats sans oser l’accompagner. Pourtant, un plaisir intense nous a emporté tous les deux.

Nous sommes restés collés l’un à l’autre longtemps après. Il continuait ses caresses douces et tendres. Je me suis mise à trembler. Il a demandé doucement : « Tu as froid? ». J’ai souri timidement en me blottissant contre lui : « C’est l’émotion… je crois… ». Il a souri continuant ses caresses. Je lui ai murmuré : « Je n’ai pas cru Anyume quand elle a dit que tu étais un amant passionné… J’ai eu tord! ». Il a eu un petit rire : « Elle t’a dit ça ? ». J’ai souri : « Oui! Mais c’est parce que je l’ai titillée pour tout savoir de sa relation avec toi! ». Il a souri : « Tu as fait la fouineuse! ». J’ai secoué la tête : « Non! ». Il a rigolé : « Si si, tu as fait la fouineuse, avoue! ». J’ai souri : « En fait, je te trouvais tellement gêné à chaque fois que l’on parlait de caresses ou autres que je me suis demandée si tu étais vraiment son amant! ». Il a soupiré : « C’est que… Je ne veux pas donner l’impression que je m’approprie la personne avec qui je partage une intimité. Alors des fois je peux paraître distant, c’est vrai, mais c’est pour ne pas m’imposer à l’autre en fait, ou à un de ses proches. ». J’ai caressé sa joue en déposant un baiser délicat sur ses lèvres, puis je me suis lovée contre lui.

Il parcourait mon corps de ses longs doigts avec délicatesse, dessinant des courbes, semblant emplir sa mémoire de chaque pli, chaque rondeur. Il a chuchoté : « Tu es une homine vraiment magnifique, Shaakya, et encore plus quand tu exprimes le désir et le plaisir. ». J’ai rougi. Il a souri : « Et aussi quand tu rougis. ». J’ai rougi encore plus en souriant. J’ai commencé à le caresser osant lui offrir ce que je n’avais pas été capable de faire quelques instants auparavant. A nouveau, nous nous sommes unis, nous fondant l’un en l’autre. Cette fois, j’ai tenté de l’accompagner un peu gauchement mais je crois qu’il trouvait çà touchant. Il réagissait à mes attentions en me souriant, en m’embrassant, m’encourageant ainsi à aller plus loin. Une fois de plus, le plaisir nous a emporté.

Il a tiré une peau sur nous en m’enlaçant. J’ai murmuré : « Comment as tu fait pour me donner assez confiance et pour m’offrir ce que je n’espérais plus des homins? ». Il a souri avec tendresse : « Je ne sais pas… Je t’ai vue comme une homine, pas comme une proie, ou une servante, peut-être. Ou c’est peut-être toi qui a changé ton regard? ». J’ai murmuré : « Peut-être les deux! Tellement d’homins regardent les homines comme la future proie à déguster… ». Il a hoché la tête : « En tout cas, je suis heureux d’avoir pu être là pour ce moment à tes côtés. ». J’ai souri : « Et moi je suis heureuse que ce soit toi qui… m’ait offert ma première fois… enfin… ». Il a souri : « Tu m’as fait un magnifique cadeau, Shaakya, un des plus beaux qu’un homin puisse rêver. ». Je me suis blottie contre lui : « J’espère que je n’ai pas été trop maladroite… ». Il a soupiré d’un air amusé : « Maladroite? ». J’ai souri : « Gauche? Empotée? ». Il m’a relevé la tête pour déposer un baiser sur mes lèvres : « Nous étions à l’unisson, c’était… ». Il a écarté les doigts comme une explosion, en mimant le son de ses lèvres. J’ai souri amusé.

Il a ensuite proposé de me montrer un nouvel endroit. Il gardait un sourire mystérieux ne voulant pas me dire où. Je l’ai suivi en lui tenant la main. Nous nous sommes d’abord rendus à Min-Cho. Il a acheté de la liqueur de bambou et de la bière de slaveni, ainsi que des biscuits au miel. Je me suis moquée gentiment : « Tu as peur que je meurs de faim? ». Il a acquiescé : « Oui !!! Il faut reprendre des forces! ». J’ai ri : « Je vais finir par devenir obèse avec Anyume, Eeri et toi! ». Nous sommes repartis pour arriver aux Chutes Mystiques. J’ai souri : « C’est beau… C’est là que tu voulais m’emmener quand je me suis endormie à l’assemblée des cercles? ». Il a aquiescé : « Yui. Pai c’est mieux maintenant. ».

Il s’est approché de moi et a commencé à faire glisser lentement mes vêtements de mes épaules : « On va se baigner! ». J’ai poussé un cri de joie. Nous avons plongé sous la cascade jouant comme des gamins à nous éclabousser, à nous faire couler l’un l’autre. Nous avons beaucoup ri. J’ai fini par lui dire en me cassant le cou pour le regarder : « Tu es quand même… sacrément impressionnant vu d’en bas! ». Il m’a soulevé en me serrant contre lui. Je l’ai enlacé de mes cuisses, enveloppant sa tête de mes bras et en posant mon front sur le sien. L’eau glissait sur nous emportant tous nos soucis. J’ai goûté ses lèvres. Il a répondu délicatement à mon baiser. Il a chuchoté : « Tu as encore un peu de forces à ce que je vois… ». Je l’ai regardé un peu inquiète : « Pas toi? ». Il a souri : « Il va te falloir être plus patiente cette fois, avec l’eau froide… ». J’ai éclaté de rire.

Il m’a alors emportée hors de l’eau et s’est assis dans les fougères en me gardant contre lui. Il a enlevé ce qu’il restait de mes vêtements en me caressant déposant des baisers par petites touches. Cette fois, j’ai sentis que quelque chose s’était débloqué en moi. Je me suis faite caressante et sensuelle. Na Djaï’tal m’avait permis de retrouver ce qui faisait de moi une homine. Je me suis enflammée retrouvant les gestes d’une amante pour un homin que j’avais perdus. Me sentant plus sûre de moi, lui aussi s’est laissé aller. L’extase nous a emportée une nouvelle fois, nous laissant stupéfié, le souffle court.

Il m’a ensuite portée jusqu’à l’eau pour de nouveaux jeux de gosses. Nos éclats de rire résonnaient sur les falaises des Chutes Mystiques. Nous sommes ressortis affamés. Nous avons dégusté ce qu’il avait acheté à Min-Cho, tout en plaisantant. Nous avons fini par nous endormir dans les bras l’un de l’autre épuisés par notre journée si riche en émotions et caresses partagées.

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