Na Djaï’tal m’avait ramenée au camps de Thesos sans qu’Anyume et Eeri ai eu le temps de se rendre compte de mon absence. Je m’étais rendormie. A mon réveil, c’est Anyume qui était là. Elle m’a regardée d’un air inquiet me demandant comment allait mon bras. J’arrivais à le plier ce qui a eu l’air de la rassurer. Je me suis blottie contre elle et elle m’a enlacée avec tendresse : « Nadj et Eeri sont allés s’occuper de leurs affaires, c’est à moi de veiller sur toi ce soir ! ». Je me suis moquée gentiment : « Ha bon? Vous faites des tours? Comme pour la vaisselle? ». Mais elle est restée grave : « Je ne veux pas que tu restes seule. Je ne veux plus te perdre… ». Je me suis redressée et j’ai caressé son visage avec douceur en lui murmurant à l’oreille : « Je suis là mon amour. ».
Elle a eu un regard triste : « Tu as refait des cauchemar depuis ton retour ? ». J’ai essayé d’esquiver la question mais elle voulait savoir à quoi je rêvais insistant presque agacée par mes réponses évasives, alors j’ai raconté : « Tu sais c’est en rapport avec ce qu’il s’est passé… En général… je suis prisonnière… et ils sont tous autour de moi… Ils me regardent avec des airs lubriques… J’essaie de me débattre… j’ai mal… les liens me font mal… ils me frappent… J’essaie de m’enfuir toujours… et je tente de rejoindre ma cousine Kyshala pour qu’elle me protège… Ils me poursuivent… je finis toujours par la chercher dans la kitinière comme si elle était là… C’est stupide! Mais c’est… dans mon rêve. Je me réveille en général quand je croise des kitines. A chaque fois, que j’ai fait ce rêve, je me suis réveillée à Almati ou dans la kitinière. ».
Tout au long de mon récit, elle me caressait l’épaule tendrement parfois elle me serrait fort contre elle : « Je savais que ce n’était pas les kitins… Il faut qu’on trouve comment régler ça. Déjà, éloigner tes tps de toi quand tu dors ! Loin, histoire que tu sois obligé de réveiller tout le monde pour aller les chercher. ». Elle a soupiré : « La seule façon que j’ai trouvé, moi, c’est de dormir avec quelqu’un en qui j’ai confiance. Ils ne viennent pas, comme ça. Mais visiblement ça ne suffit pas pour toi… Ou alors tu ne nous fais pas vraiment confiance. ». J’ai protesté : « Mais si j’ai confiance! ». Puis, j’ai demandé : « Tu as des cauchemars toi aussi? ». Elle a acquiescé : « Oi. J’apprends… j’apprends un peu à les apprivoiser. Enfin, plus maintenant, je ne vais plus te lâcher ! ».
Je l’ai embrassé tendrement. Elle a répondu à mon baiser avec un amour un peu désespéré. Puis, elle a dit : « Mais tes cauchemars… ils sont là pour t’apprendre une leçon. Il faut la suivre jusqu’au bout… après, ça devrait changer. ». Son baiser désespéré m’avait surprise : « Que t’arrive t il mon amour? Tu sembles si… triste… ». Elle a ignoré ma question : « Réfléchissons… si dans ton rêve, tu trouvais Kyshala, que ferait-elle ? Ferme les yeux et imagine… Tu cours vers la kitinière, et elle est là, dans son meilleur jour. Forte, vivante, armée. Qu’est-ce qu’elle ferait ? En te voyant arriver affolée ? ». J’essayais de m’imaginer : « Quand j’étais petite elle me prenait dans ses bras et me consolait en me fredonnant quelques chose. Et… elle faisait fuir ceux qui me faisaient peur. ». Elle a déclaré : « Imagine-la en train de faire ça… Visualise-la bien. Il faut que ça devienne une routine dans ton esprit. Et comme ça, quand le cauchemar viendra, il se retrouvera sur cette voie là. Et tu auras retrouvé un peu de pouvoir. ».
Je n’étais pas très sûre que çà puisse marcher. Je lui ai demandé si elle faisait çà elle aussi dans ses cauchemars. Elle m’a expliqué : « Mon rêve est différent. Je suis assise près du feu dans le camp de mon enfance. Avec les autres, on écoute les histoires de Laofa. Je lui demande toujours une autre histoire. Autour, les ombres se rassemblent. Et… son masque change… Les blessures qui apparaissent, les plaies… Je fuis. Je me retrouve dans un endroit sans rien pour me cacher. Une grande plaine, sous le soleil. Au loin, les kitins approchent. Mais je sais que la mort, biëshizai, est juste à côté… Je ne la vois pas, mais je la sens. Et l’odeur de pourpre est là aussi… En général, c’est le moment de se réveiller. ». J’ai demandé ce qu’était l’odeur de pourpre. Elle parlait en fait de la Goo. Elle a poursuivi : « Parfois aussi je me retrouve à fuir en jungle, je grimpe les falaises d’écorce, et je sens une main m’attraper le pied… C’est idiot. ». J’ai contesté : « Non bien sûr que non… c’est plus idiot de s’enfuir dans la kitinière! ». Elle a continué : « Mais ces derniers temps, les rêves sont devenus… différents. J’ai décidé de ne pas fuir. Je finis toujours par le faire, mais j’ai discuté avec les autres avant. Odrazzë pridkainee et Bëshzaikain me guident… même s’ils me terrifient chacun à leur façon. Ils jugent ce que je fais. Ils me montrent les voies qu’ils m’apprenaient, et de leurs voix contradictoires parfois un chemin émerge. ». Je l’ai regardé sans comprendre : « Odraz… et besh quoi ? ». Elle a souri : « Laofa, c’est la professeur bleue, qui prône l’amour et le pardon… capable de tout sacrifier pour ce qu’elle voit comme plus noble. Bëshzaikain… C’est le nom qu’on lui donnait, c’est une contraction de Biëshizai pridkain. Le professeur de mort sans réveil, qui prône l’importance de la survie et de gagner les batailles, à n’importe quel prix. Quitte à sacrifier tout ce qui nous entoure et tout ce qui compte. Chacun d’eux a tort et raison. ».
J’ai demandé : « Et tes rêves, ils t’aident? ». Elle a répondu : « Je crois… Na Djaï’tal aussi m’aide, mais parfois j’ai besoin d’autres conseils. Bon, il est quand même en général celui qui raisonne le mieux ! Et sa présence me protège dans les rêves. ». J’ai acquiescé : « Oui, il est de très bons conseils. Il me surprend à chaque fois… Il t’a dit pour lui et moi? Enfin ce qu’il s’était passé avant que je me sauve dans la kitinière? ». Elle a rigolé : « Il en a dit assez avec son masque ! Il n’y a pas meilleur pour guérir les plaies de l’âme que lui. ». Je l’ai serrée contre moi : « A vrai dire… je ne l’ai pas vu arriver… pourtant tous les signes étaient là… mais je refusais de les voir… ». Elle a dit doucement : « C’est comme ça, parfois on refuse l’évidence. Peut-être parce que ce que ça implique est trop gros pour des petites fyrettes comme nous ! ». Elle a eu un rire étrange. Je l’ai regardée : « Tu m’en veux? ». Elle a répondu : « Un peu, je crois… mais pas que tu ais câliné un beau zorai ! Que tu nous ais fait à tous une telle frayeur en disparaissant. ». Je l’ai serrée contre moi : « Je ne voulais pas… J’ai tout fait pour vous retrouver. ».
Elle a dit : « Chacun de nous était sûr que c’était sa responsabilité si tu avais fui. ». Je l’ai regardée surprise : « Mais pourquoi? ». Elle a grogné en se secouant : « Oublie-ça, tu es là, c’est tout ce qui compte. Ces trucs n’ont aucune importance… ce qui compte c’est qu’on est tous en vie et en un seul morceau. ». Je suis devenue soupçonneuse comme à chaque fois qu’elle tentait d’éluder mes questions : « C’était quoi ses bleus que j’ai vu sur ton visage? ». Elle a répondu laconiquement : « Je me suis battue! ».
Mais cette fois, je n’avais pas l’intention de la laisser tranquille avant qu’elle m’avoue comment elle les avait reçus : « Avec qui et pourquoi ? ». Son regard s’est porté vers la forteresse de Thesos : « Shaakya, tu te souviens, quand je t’ai dit avec Eeri que se saouler au bar n’avait pas d’importance, parce que la région était sans danger ? ». J’ai acquiescé sans comprendre où elle voulait en venir. Elle a continué : « J’avais tort. Même si Thésos est une ville secondaire, elle n’est pas sans danger. J’ai hésité à déplacer le camp. Mais aucun endroit n’est sûr en fait. Si on allait en pleine campagne, on pourrait tout autant se faire repérer et attaquer, et les secours seraient plus loin. ». Je l’ai regardée avec des yeux ronds : « Mais de quoi parles tu ? ». Elle m’a regardée visiblement surprise : « De la méchanceté homine, quoi d’autre ? Les kitines sont calmes actuellement. Les homins recommencent leurs guerres du coup ! ».
Elle m’agaçait. J’avais l’impression qu’elle tentait de noyer le poisson. J’ai tenté une question plus directe : « Tes bleus… çà avait un rapport avec ma disparition? ». Elle a soupiré : « Oui… j’ai eu peur que tu sois là-bas, je suis allée affronter le danger pour être sûre que non, plutôt que de fuir. En fait, j’aurais pu fuir avant les bleus mais j’ai laissé ma fierté parler. ». Elle a eu un petit rire amer. Je ne comprenais rien à ces paroles évasives : « Que je sois où ? Affronter quel danger? ». Elle me regardait d’un air sombre : « Il y avait… Un maraudeur l’autre jour là-haut. J’ai vu qu’il était là avant qu’il me voit… mais je me disais « et si elle est revenue, qu’elle est dans un des box, et s’il l’a vu ? »". J’ai demandé en me doutant de la réponse : « Mais qu’est ce que j’irais faire avec les maraudeurs? Et puis quel maraudeur? ». Elle n’a pas voulu répondre : « Quel intérêt pour toi de le savoir ? ». J’ai alors compris : « Alric! ».
Elle a soupiré en serrant les poings : « Ne t’avise pas de lui chercher des ennuis ! ». J’ai serré moi aussi les poings : « C’est lui qui t’as fait ces bleus? ». Elle était déterminée, la colère couvant dans son regard : « C’est entre lui et moi, cette histoire ! ». J’ai crispé les mâchoires en la regardant avec la même colère. Elle a presque dit en criant : « Je me suis fait du souci bêtement, je l’ai agressé, il a répondu, c’est tout ! Il ne m’a pas tué, et toi, tu es en vie, c’est tout ce qui compte !!! ».
La colère a explosé en moi. Si j’avais eu Alric devant moi je l’aurais étripé ou du moins j’aurais tenté. Et j’étais furieuse contre Anyume qui continuait à le voir malgré tout ce qu’il lui avait déjà fait. L’idée m’a traversée qu’elle ait trouvé l’excuse de ma disparition pour aller le retrouver. Il fallait que ma rage sorte d’une manière ou d’une autre. J’ai donné un coup de poing violent dans la sciure avec mon bras blessé provoquant une douleur insoutenable. Je suis devenue pâle. Mais, j’avais toujours cette rage à extérioriser. J’ai serré à nouveau le poing pour à nouveau taper dans la sciure. Mais cette fois, Anyume m’a saisie le poignet me retenant de toutes ses forces : « Ça suffit ! Ne commence pas à défaire le travail d’Eeri et de Nadjaital ! Ils ne t’ont pas sauvés pour te voir te faire du mal ! ».
Elle avait des larmes dans les yeux mais je pouvais y lire aussi une colère froide qui la rendais plus dure que d’habitude. Mais, ma rage était toujours là. J’ai serré les poings me plantant les ongles dans les paumes. Je la défiais du regard prête à recommencer si elle desserrait son étreinte. Elle grondait : « Shaakya, je ne suis pas Alric, je ne vais pas prendre plaisir à te voir souffrir. Alors arrête ça! ». J’ai sifflé entre mes dents : « Il ne vaut mieux pas qu’il croise mon chemin. Il me tuera sans doute mais il aura mal lui aussi. ».
Je voyais sa colère empirer tandis qu’elle serrait un peu plus son poing libre. J’ai tenté de me dégager violemment de sa poigne : « Lâche moi!!! ». Elle me maintenait fermement : « Non! J’essaie de l’empêcher de te faire du mal, si tu vas le voir, tout ça n’aura servi à rien ! ». Je continuais à me débattre l’évocation d’Alric décuplant ma rage. Elle résistait toujours : « Shaakya, ça suffit !!!! Essaie de comprendre au moins ! ». Mais, je suis devenue violente et je l’ai plaquée au sol la respiration saccadée. Elle m’avait, je crois, laissé prendre l’avantage mais je la sentais prête à réagir à la moindre agression plus marquée. Je la regardais toujours avec cette colère violente dans les yeux. J’ai presque hurlé : « Pourquoi??? ».
Elle me regardait sans frémir, résolue. Elle était belle terriblement belle dans sa détermination. Je me suis penchée vers elle pour l’embrasser avidement. Elle m’a rendu mon baiser avec une férocité presque animale. Je me suis écartée : « Je te déteste!!! ». Puis, à nouveau, je l’ai embrassée avec une passion violente sans retenue. Elle m’a attirée contre elle m’emprisonnant. Je desserrais petit à petit mon étreinte. Elle a glissé ses mains sous mon gilet pendant que je lui dégrafais le sien avec empressement. Nos caresses sont devenues brûlantes de la passion qui nous enflammait. Notre étreinte a été brève, enfiévrée et animale.
Nous sommes retombées dans la sciure l’une à côté de l’autre, épuisées, regardant le ciel, tentant de reprendre notre respiration. J’ai cherché sa main. Elle l’a serrée tendrement. Je me suis penchée sur elle écartant les mèches rebelles de son visage. Elle m’a souri. J’ai pris un air taquin : « Çà ne veut rien dire, je te déteste quand même… ». J’ai goûté ses lèvres tendrement. Elle m’a rendu un baiser suave : « Déteste-moi, tant que tu le fais comme ça, ça me va… ». J’avais encore envie d’elle j’ai recommencé mes caresses. Je lui ai murmuré : « Je te déteste… ». A nouveau, je l’ai embrassée.
Elle a souri mais ses yeux recommençaient à se voiler de tristesse. Je lui ai murmuré : « Dis moi ce qu’il y a mon amour… tu me fais peur quand tu es comme çà… ». Elle a dit doucement : « Pour le moment, tu le dis en souriant, mais tu finiras par le croire… ». Elle ne m’a pas laissée répondre et m’a embrassée. Je me suis laissée emporter par son baiser : « Pourquoi devrais je te détester? ». Elle a soupiré : « Parce que tu es aussi jalouse de lui, que lui le serait de toi, si je ne faisais pas tout pour l’endormir sur la question. ». Je me suis exclamée : « Je ne veux pas qu’il te fasse du mal!!! ». Elle a caressé ma joue : « Et si moi, je veux qu’il m’en fasse ? ». Je l’ai fixée : « C’est le cas? ». Elle a eu un regard étrange : « Shaakya, si j’ai besoin d’aide, je te le demanderais, je demanderais à Na Djaï’tal. Tant que je ne demande rien, c’est que je veux me débrouiller seule. ». J’étais amère : « Donc si je te vois revenir avec des bleus partout… je dois me taire… et faire comme si je n’avais rien vu? ». Elle me regardait : « Tu fais ce que tu veux, mais si tu vas te battre avec Alric, je ne pense pas que tu auras le dessus. Et je souffrirais bien plus de te perdre que de quelques blessures physiques vite guéries ».
Je l’ai fixée : « Tu aimes qu’il te fasse mal ? ». Elle s’est fermée : « La réponse n’a rien de simple. Si ça peut te rassurer, il a aussi des bleus ! ». J’ai eu un petit sourire : « Tant mieux! J’espère que tu as tapé là où çà faisait mal! ». Elle a eu un sourire froid : « J’ai essayé, mais les jupes protègent un peu trop. Enfin, ça l’a quand même suffisamment secoué. ». J’ai eu un sourire satisfait puis je l’ai fixée : « Promets moi alors que si un jour, il va trop loin avec toi… tu m’appelleras! Ou Na Djaï’tal ou Eeri. Tu le feras n’est ce pas? ». Elle a hoché la tête : « Oi, je ferais appel à vous. Mais tout ira bien… ».
Elle a soupiré : « C’est compliqué, tout ça, hein ? ». J’ai soupiré moi aussi : « Oui compliqué. Imagine toi… que pour moi… te savoir avec Alric, c’est comme si tu me laissais aller dans la kitinière sans pouvoir rien faire… ». Elle s’est tendue : « Mais tu ne sais pas te défendre contre les kitins, alors qu’avec Alric, j’ai régulièrement le dessus ! ». J’ai ajouté : « Çà ne me dérange pas qu’il soit ton amant… mais m’imaginer qu’une fois il t’a fait mal, comme j’ai pu avoir mal moi aussi… Çà me terrifie! ». Elle était troublée : « Ça… ça n’a rien à voir Shaakya. Il était seul, et ça n’a pas duré. ». J’ai secoué la tête : « Si… pourtant… je ne peux pas m’empêcher de l’imaginer pris par la sève noire… et te… ». Je n’ai pas pu continuer, les larmes ont commencé à couler le long de mes joues. Elle a grimacé semblant touchée par mes paroles. Elle a essuyé mes larmes avec un doigt tendre : « Il contrôle la Sève en général. Et il est très plaisant quand c’est le cas. Après, lorsqu’elle le contrôle… Je pourrais aussi fuir. Mais j’aime bien les défis. Ça me fait me sentir en vie… Savoir que je peux survivre, trouver comment m’en sortir. ». Je lui ai caressée la joue : « Fais attention à toi… ». Elle a souri : « Fais-moi confiance pour ça. ».
C’est à ce moment là qu’Eeri est arrivée. Elle a souri : « Bonjour les belles homines! ». Anyume a semblé vérifier que ses habits étaient correctement reboutonnés. Eeri a soudain hésité : « Je… vous dérange? ». Quand à moi, je restais bouche bée… Eeri portait une nouvelle armure… blanche celle-ci qui ne cachait pas grand chose… Anyume a fini par répondre avec un grand sourire : « Nani! ». Puis elle a ajouté : « Ho, elle est belle ton armure, Eeri ! ». Ma belle chauve a fait fièrement l’éloge de sa toute nouvelle acquisition. Mais, moi je n’arrivais pas à m’en remettre, ne comprenant rien à ce qu’elle disait. Elle a fini par demander à Anyume : « Tu es sûre qu’elle n’a rien bu? ». Je suis soudain sortie de ma torpeur pour protester : « Hé! mais non je n’ai rien bu! ». Anyume a souri : « Je ne sais pas ce que Nadj lui donne comme herbes… ». Puis Eeri a déclaré : « Enfin, je viens de voir Pecus, il m’a dit que tu avais passé la journée dans son bar… ». Je l’ai regardée avec des yeux ronds : « Moi? ». Eeri semblait sur le point d’éclater de rire : « Oui toi!! Tu as vidé son stock de shooki!!! ». J’ai grogné : « Mais non! c’est lui qui a bu là. ». Anyume a acquiescé en se frottant la nuque : « Oi, elle a surtout dormi… Elle n’a pas bougé de l’après-midi, promis ! ». J’ai grogné : « Il m’a confondue avec toi Pecus! ». Eeri a fini par éclater de rire : « Je sais!!! Je plaisantais! ». J’ai secoué la tête : « Pffff… ».
Nous avons encore discuté de choses et d’autres mais la fatigue nous gagnait. Eeri a hésité à rester mais je l’ai prise contre moi ne lui laissant pas vraiment le choix. De l’autre côté, j’ai serré Anyume. Eeri a déposé un baiser sur ma joue mais j’avais envie de plus. Je me suis penchée sur elle et je lui ai offert un baiser doux et sensuel en lui caressant le visage. Puis, j’ai offert le même baiser à Anyume. Je me suis rallongée contre elle deux. Eeri a chuchoté : « Vous ne me croirez pas… mais les légionnaires se sont mis en tête que j’étais enceinte… ». J’ai plaisanté : « De moi? ». Elle a pouffé : « Je dois avoir un sale caractère avec eux!!! ». Anyume a éclaté de rire.
Elle s’est ensuite endormie très vite tandis que je la caressais tendrement. Eeri et moi, nous avons continué à papoter à voix basse. Eeri m’a avouée alors que je laissais glisser ma main sur son corps : « J’ai eu une dure journée… Et ta douceur me fait du bien. ». Elle m’avait manquée et la sentir contre moi me faisait du bien à moi aussi. Je n’avais qu’une envie avoir une occasion pour être un peu seule avec elle. Je l’ai embrassée tendrement. J’avais envie d’elle mais ma belle chauve était épuisée et Anyume avait le sommeil très léger, alors je l’ai serrée contre moi pour m’endormir dans ses bras.