J’ai longuement hésité avant de participer à la cérémonie du souvenir des disparus ou l’Akabaho-Ban comme l’appelait les zoraïs. La cérémonie ne semblait être ouverte qu’aux résidents de Jen-Laï qui avait perdu un « éveillé » ou un « initié » zoraï durant le deuxième grand essaim. Je ne connaissais aucun éveillé ni initié et je n’étais pas résidente de Jen-Laï… mais j’avais perdu Kyshala, ma cousine… C’est en me disant qu’elle avait dû permettre à certains éveillés de survivre au grand essaim que je me suis dit qu’elle avait autant le droit que les autres à ce que quelqu’un se souvienne d’elle. Et puis, d’abord qu’est ce que c’était cette restriction réservée aux éveillés et intiés disparus ? Les non-éveillés étaient ils des sous-homins pour les zoraïs? Je trouvais que c’était une drôle de mentalité.
Je suis allée sur place, prête à gronder si on me faisait remarquer que ma présence n’était pas souhaitée. Mais personne ne m’a rien dit. Un grand silence régnait déjà, chacun semblait déjà perdu dans ses souvenirs. J’ai remarqué la présence d’un membre de la sève noire. Il m’a semblé reconnaître celui qui avait agressé Pephosse Aerus lors des élections des akenos de Thesos. Après tout lui aussi devait avoir perdu des proches durant le grand essaim. Je ne trouvais rien à redire à sa présence tant qu’il n’agressait personne et puis l’éveillée Fey-Lin, l’organisatrice de la cérémonie semblait tolérer sa présence. J’ai même entendu quelqu’un chuchoter : « L’Eveillée Fey-Lin Liang tente de ramener cet homin sur la Voie. ».
Le sage Supplice est alors arrivé. Il regardait le ciel semblant attendre quelque chose. Fey-Lin lui a demandé : « Attendons nous quelqu’un d’autre, Tseu-ito ? ». Il a répondu doucement : « Oui… les esprits… ceux des Kamis, ceux de nos souvenirs… ». Puis, il nous a regardé : « J’ai compris… Cette cérémonie requiert que nous nous déchaussions, même les non zoraï. ». Pour ma part, par habitude, j’étais déjà pieds nus malgré la neige. Mais, j’ai vu certains homins commençaient à frissonner. Le sage Supplice qui avait disparu, est réapparu avec des fioles qu’il a tendu à Fey-Lin : « Boissons pour l’intérieur et potions pour masser les pieds ». Les fioles ont été distribuées aux plus frileux.
Puis nous nous sommes rendus à pied jusqu’à l’autel construit pour l’occasion en suivant Fey-Lin : « Comme les réfugiés du Second essaim, nous quittons notre cité… ». Nous sommes arrivés devant une magnifique statue brillante d’homin. Les izams rouges l’entouraient. Nous nous sommes repartis tout autour.
Fey-Lin a expliqué comment la cérémonie allait se dérouler : « Je vais à présent réciter des prières, Laï-Poko vous en donnera la traduction. ». Le sage Supplice était resté en retrait semblant méditer. Fey-Lin a alors entamé la prière en taki :
« Kami, talaozu’o kai-ho, (Kami, protecteur de la jungle,)
Kami, liu’o fuuho’o kya-ho, (Kami, guide de notre peuple,)
Kyo wang liu’o mayu-zi akaba : (Le vide est entré en nos cœurs : )
Boo, aka kitin’i (Peur, à cause des kitins)
Déna oko aribini’i, akaba ké (Tristesse pour les amis qui ne sont plus)
Kai’bini, wang-sek liu. (S’il te plaît, viens à nous)
Nékyo liu’o mayu-zi o an y hai. (Emplis notre cœur de paix et d’harmonie.)
Ochi kami no. (Telle soit la volonté des Kami.) ».
Certains ont répété « Ochi kami no. ». D’autres sont restés silencieux respectueusement ou trop ému comme moi pour dire quoique ce soit. Mindae, l’amazone Jenaïste a prononcé doucement : « Ochi kami & Jena ». Un kami est apparu juste à côté de la statue. Et Fey-Lin a repris : « Il est temps à présent de prier pour nos disparus :
Liu aribini’i akaba, (Vous étiez amis,)
Liu hozu’i akaba, (Vous étiez parents,)
Liu akaba ké. (Vous n’êtes plus à présent.)
Liu’o qi-zi wang o Ma’Qi-Zi, (Votre sève a rejoint la Sève,)
Liu’o shi wang o Ma-Duk, (Votre énergie vitale a rejoint Ma-Duk,)
Ma-Duk wang o Ma’Tal akaba. (Ma-Duk qui s’est fondu en Atys.)
Niu hiro-gan Ma-duk, niu hiro-gan liu no. (Nous vous honorons comme nous honorons Ma-Duk.)
Niu zo’kai Ma’Tal, niu zo’kai liu ayumé no. (Nous vous protégerons en protégeant Atys.)
Liu’o zhongyum hya o niu, (Votre souvenir est avec nous,)
Kéwangé niu wang o liu ayumé. (Jusqu’à ce que nous vous rejoignions.)
Ochi Kami no. (Telle soit la volonté des Kami.) ».
Certains se sont mis à pleurer. J’étais de ceux-là… Je me souvenais de Kyshala, de son courage, de sa gentillesse… Pourquoi était elle tombée? Fey-Lin, elle aussi semblait prise par l’émotion. Elle inspirait profondément. Puis, elle a repris : « A présent évoquons le souvenir des disparus de Jen-Laï. Un à un, vous pourrez venir, et prononcer un hommage si vous le souhaitez. ». Une homine que je ne connaissais pas s’est approchée. Elle était de toute évidence Jénaïste d’après la prière qu’elle a prononcé :
« Jena Laï’o Mi (Jena, mère de la Lumière)
Waki, niu’o hozu’i (Nos proches sont éloignés)
Kami Gan-sek niu (Kami ressent nous !)
Jena Hai’o Mi (Jena, mère de l’Harmonie)
Jula’i taki roku (Les larmes chantent)
Kami Liang-sek niu (Kami écoute nous !)
Ô Ma’Tal’o Mi (Ô mère de l’Ecorce)
Niu li’sen réh’kéan (Nous méditons en cet hivers)
Kami Kai-sek niu (Kami regarde nous !) »
J’ai appris par la suite qu’elle se nommait Paolen. Elle a déposé alors un livre sur l’autel puis a laissé sa place. Des perles de lumières s’élevaient vers le ciel. Le matis Riditch a pris la parole : « Deles silam Homins. Je ne vais pas faire de prière… que ce soit à Jena ou aux Kamis. Juste évoquer le souvenirs d’homins qui ont disparus trop tôt. Ici, dans la jungle, j’ai également connus des homins qui m’ont été très chers… L’Éveillée Ki’atal et sa famille… L’éveillé Kaikyo… un homin plein de bon sens et de sagesse. Kiriga…. complètement perdu par sa folie… Tant d’autres Zorais que j’ai pu connaitre et qui ont disparus sous les hordes de Kitins. Mais je souhaiterai aussi aborder le souvenir des membres de la Maison Aquilon qui ont donné leur vie pour sauver celles des autres. Celle du Sharukos… aussi étonnant que cela puisse paraître… il était un homin d’honneur. Ce fut un honneur de combattre à ses cotés… Mais aussi… celle de mon Karan… rappelé trop tôt auprès de la déesse… Sans oublier la légende vivante qu’était Radamanthe… J’en oublie encore plein d’autres et qui sont loin d’avoir démérité… puissions nous nous souvenirs d’eux… Homins Aiye ! ». L’écho semblait répéter à l’infini: « Ki’atal… Kaikyo…Kiriga… sharükos…Karan… Radamanthe… ». Fey-Lin s’est serrée les mains à l’évocation de Kaikyo. Quand au maraudeur de la sève noire, il avait sursauté en entendant le nom de Kiriga. Riditch a laissé sa place.
Une zoraï Denayko, s’est avancé en tremblant et pleurant, et a posé un bouquet au pied de l’autel : « Je prie pour le repos de ceux qui n’ont pas pu partir à temps, et surtout pour mes parents, qui sont restés à Jen-Laï… ». L’émotion lui a coupé la voix et elle est retournée parmi nous. J’entendais certains homins éclater en sanglots, d’autres marmoner quelques paroles comme à eux mêmes. Et je dois dire que je tentais de calmer mon émotion en prenant de grandes inspirations. Le Kami a murmuré quelque chose qui semblait nous toucher directement le cœur : « Avec Kamis, toujours… ».
Puis Fey-Lin s’est avancée : « Taunwe, Ki’atal Lae Lia… Vous n’avez pas pu partir à temps, nul ne sait réellement ce qu’il est advenu de vous. Paï je crois qu’avec votre fille adoptive, Be’Tsy, vous êtes parties toutes trois en homines libres. ». L’écho répétait inlassablement : « Ki’atal… Kaikyo… Kiriga… sharükos… Karan… Radamanthe… parents… Taunwe… Be’Tsy… ». Fey-Lin a essuyé quelques larmes avant de continuer : « Kaikyo, mayumé… Pendant longtemps, j’ai pleuré sans comprendre… Aujourd’hui, quand je repense au dernier sourire que tu m’as adressé, j’ai foi… Un jour nous serons réunis. ». Elle s’est alors retourné et à rejoint les rangs. Une douce chaleur a semblé nous envelopper, atténuant nos douleurs.
C’est alors que j’ai aperçu Zo’ro Argh. Il était presque entièrement caché derrière la butte en contre bas. Je lui ai souri un peu tristement. Il m’a répondu d’un signe de tête un peu attristé. Puis, l’amazone Mindae s’est avancée presque hésitante :
« J’ai entendu des voix
celles de guerriers et de guerrières
qui ont combattu pour qu’un jour l’écorce refleurisse.
J’ai entendu des voix,
Celles de ceux qui ne croyaient plus en un monde nouveaux
qui ont préféré être emportées par l’essaim.
J’ai entendu des voix,
Celles de survivants qui n’ont pu supporter de voir ce qu’on était devenus.
Et puis il y a cette voix, qui me parle… maintenant
cette voix qui me dit de rêver… ».
Mindae s’est retiré en silence pendant que l’écho répétait : « rêver… rêver… rêver… ». Le kami a ajouté semblant parler une nouvelle fois à notre cœur : « Avec Kamis ils sont… toujours… ». L’écho a semblé ajouter : « Avec vous ils sont… toujours… avec vous… toujours… Ki’atal… Kaikyo… Kiriga… sharükos… Karan… Radamanthe… parents… Taunwe… Be’Tsy… guerriers… ». Je n’ai pas osé prendre la parole pour parler de Kyshala mais Mindae avait tout dit : « J’ai entendu des voix celles de guerriers et de guerrières qui ont combattu pour qu’un jour l’écorce refleurisse. ». Ses paroles résonnaient en moi comme un hommage à Kyshala.
Le sage Supplice a ramassé un peu du sol à ses pieds. Il a porté la motte mouillée par le neige fondue devant son masque. Je l’ai vu sourire quand une lumière a semblé s’en échapper : « Kamis… toujours. ». A nouveau, une douce chaleur nous a enveloppé, caressant nos joues et séchant nos larmes. Fey-Lin s’est avancée, et s’est tournée solennellement vers nous : « Nous qui sommes survivants, il est temps de regagner notre Cité avec le Souvenir de nos Disparus. ». Elle a fermé un instant les yeux puis s’est mise en marche. Nous avons commencé à la suivre.
Je suis restée un peu en arrière quand j’ai vu le maraudeur interpeller Riditch : « J’ai besoin de te parler, matis. Tu as prononcer le nom de « Kiriga », tout à l’heure. Que sais-tu de lui, mais surtout, que sais-tu de sa mort, si il est réellement mort ? ». Riditch a paru surpris : « Je suis surpris que le souvenir des vôtres vous importe… mais oui… j’ai bien prononcé le nom de Kiriga… et j’aurai pu aussi l’appeler Kiyume. Il fut… pour ainsi dire… mon meilleur ennemi… Et par là même, je lui devais bien un hommage. ». Le maraudeur s’est répété : « Que sais-tu de sa mort ? ». Il ne semblait pas agressif alors je les ai laissé parler ne voulant pas me mêler de leur conversation privée.
J’ai suivi les autres. J’ai fait un petit signe à Gunbra quand je l’ai reconnue parmi nous. Elle m’a regardé en souriant : « Tiens! Tu as trouvé une nouvelle famille? ». J’étais en train de penser à Kyshala et à sa disparition à l’entrée de l’oasis secrète des kamis. Je n’ai pas compris ce qu’elle me disait : « Famille? ». Parlait-elle de Kyshala? Elle a montré mon insigne : « Les hoodo… ». J’ai enfin compris et j’ai souri en acquiesçant.
Nous sommes arrivés à Jen-Laï et Fey-Lin a repris la parole : « Il est temps de fêter le Retour, car il ne fut possible que grâce à la bravoure de ceux qui ont laissé leur vie. Nous devons aux disparus de vivre pleinement. ». Ils avaient préparé un petit spectacle théâtral. Alors qu’il se mettait en place, j’ai murmuré à Mindae : « akep pour votre hommage. C’était très beau… ». Elle a répondu doucement : « Fila, mais c’est surtout à eux que je pense. ». J’ai acquiescé d’un signe de tête. Zo’ro Argh s’est alors approché de moi : « J’étais venu pour apporter mon soutien à tous mes amis… mais je dois partir. Tu salueras Fey-Lin de ma part? ». J’ai acquiescé et il s’est éloigné.
Le spectacle a commencé. C’était à la fois amusant et émouvant : amusant de voir Mindae et Kiwalie mimer un kipesta et un kirosta et émouvant de voir reconstituer le deuxième grand essaim et l’exode. Fey-Lin racontait : « La vie suivait son cours dans les cités de l’Intuition. Mais l’inquiétude gagna : des kitins s’agitaient jusqu’aux portes des Cités. Les autorités rassurèrent les habitants, et les regroupèrent dans la capitale. Les kitins se massaient, toujours plus nombreux. Les homins prirent alors le chemin de Pyr, abandonnant leurs cités. Mais les kitins n’étaient pas venus pour de l’écorce ou de l’ambre, ils partirent à la poursuite des homins. A Pyr, un plan de fuite allait être appliqué, les homins iraient rejoindre une oasis secrète des Kamis, d’où ils partiraient à l’abri. Les kitins tendirent de nombreuses embuscades sur le chemin. Tous ceux qui maniaient les armes ou la magie défendirent les réfugiés. Les Kipestas crachèrent le feu, les Kirostas aspergèrent leur venin. Nombreux périrent ce jour là, mais leur sacrifice permit à leurs proches de survivre. ». Le spectacle s’est terminé par ces mots : « A présent, il nous appartient à nous, survivants, de toujours honorer le courage de ceux à qui nous devons la vie. Ochi Kami no. ». L’émotion m’avait prise à la gorge en pensant au sacrifice de Kyshala et mes larmes avaient coulés silencieusement. Nous avons tous applaudi.
Puis Fey-Lin a déclaré : « Il est temps d’alléger nos cœurs. Si vous le souhaitez, nous pouvons nous rendre au bar, plutôt que rester ici. ». Elle a regardé Mindae et Kiwalie en souriant : « Par contre, je ne suis pas sûre que les kitins soient acceptés. ». Mais les deux homines ont continué à mimer les kitins pour notre plus grand amusement. Au bar, je ne savais pas bien quoi prendre. J’étais assez méfiante des boissons zoraïs. Je m’attendais à être obligée de l’eau chaude aromatisée à de drôles d’herbes comme ce qu’avait tenté de me faire boire Na Djaï’tal. Mais Fey-Lin a expliqué : « Hiai-Kang a toutes les spécialités locales à disposition : thé, slaveni-ka (alcool de slaveni), jus de cratcha, bamboo-ka (liqueur de bamboo). Et pour celles et ceux qui souhaitent essayer de nouvelles choses, du Pe’Psy-coka, ou du LSD… ». J’ai demandé en chuchotant à Gunbra : « Y a quoi comme alcool buvable ici? ». Elle a haussé les épaules : « Bah je n’y connais rien à ces spécialités exotiques ». Mindae qui nous avait entendu m’a suggéré : « Du thé aux champignons ». Je n’étais pas vraiment emballée à l’idée de boire du thé alors j’ai opté pour le bamboo-ka parce que je trouvais le nom rigolo. Gunbra a pris la même chose que moi et a bu son verre d’un trait : « Pfiouu au moins sa débouche! ». La boisson n’était pas trop mauvaise au final.
Fey-Lin a reconnu l’écusson des Hoodo sur moi : « Oh, mais c’est l’arbre de Hoodo que je vois sur tes vêtements? ». Je lui ai expliqué en souriant fièrement : « Oui! La guilde Hoodo vient de renaître. ». Elle a hoché la tête : « Lao’lor ! C’est une chose difficile en ces temps troublés. Paï toute naissance est une bonne nouvelle. ». Nous n’avons pas pu poursuivre la conversation. Kiwalie et Mindae qui mimaient toujours le kirosta et le kipesta, l’avaient mordue aux mollets, provoquant l’hilarité de tous les présents. Puis, Kiwalie a alors semblé s’intéresser à moi. J’ai appelé Gunbra à l’aide : « Gunbra!!!! y a un kirosta qui veut me manger!!! ». Elle a sorti aussitôt sa grosse retch menaçante. Mais, j’ai quand même été mordu au mollet. Et finallement, c’est Gunbra qui s’est fait croquer les bras. Nous avons beaucoup ri.
Ensuite, j’ai beaucoup moins suivi la soirée sans doute prise par l’ivresse du Bamboo-ka. Je me souviens de la course poursuite de Gunbra derrière Osquallo et je crois que j’ai tenté de l’aider mais je ne sais plus pourquoi. Je me souviens de la danse de Fey-lin qui m’avait surprise, pensant que les éveillées étaient tous des homins très sérieux. Tous le monde ensuite s’est dispersé.
J’ai hésité à me saouler jusqu’à tomber comme les fyros savent si bien faire mais j’ai pensé à Anyume… Elle n’aurait pas apprécié que je me laisser aller ainsi à l’ivresse. Pourtant, l’alcool avait parfois l’avantage de faire oublier un instant les douleurs de l’âme. Un frisson m’a parcourue. J’aurais bien été me blottir dans les bras d’Eeri ou de Na Djaï’tal ce soir… mais ils étaient tous deux très occupés. J’ai soupiré : quitte à être seule ce soir, autant que j’aille dans un lieu que j’aimais et qu’avait aimé Kyshala. Je suis allée sur son île.
J’ai commencé à relire certains passages de son journal, souriant par moment, prenant un air plus grave à d’autres. La dernière page, celle qu’elle avait écrite aux portes de l’oasis secrète des kamis, m’avait arraché des larmes comme à chaque fois…
Mais, je ne voulais plus pleurer, j’avait assez versé de larmes pour aujourd’hui. J’ai cherché le luciogramme où Kyshala portait la dernière armure que lui avait offerte Morandy. Elle semblait si fière et si belle sur son mektoub Ganesh.
Je me suis endormie en regardant le luciogramme, la dernière image que j’avais de ma cousine légionnaire Kyshala.