Ce soir là Na Djaï’tal et Anyume étaient en train de se tremper les pieds devant la taverne de Thesos. Je suis arrivée avec des cadeaux : une jolie fleur bleu pour Anyume et une bouteille pour Na Djaï’tal. Ils semblaient heureux tous les deux. Anyume a dit en riant : « C’est la fête ! ».
Na Djaï’tal s’est alors levé : « Si c’est la fête, j’ai une surprise pour vous ! ». Nous l’avons regardé surprises. Et il a commencé à chanter :
« ♪ Une chanson d’homine
♬ Que j’ai créée pour Anyumé ♫
♪ Fuyant les Kitins ♬
♫ Je fredonnais dans les fourrés ♫
♬ Cette chanson homine ♬
♪ Je vais la chanter pour elle ♬
♫ Car elle est bien maline ♪
♬ Bien assez pour nous sauver ♬
♫ Le pauvre zoraï est aux abois ♬
♬ Dans le bois rôdent les kitins ♪
♪ Ting ting ting ting !
♬ Mais la fière Anyumé passa ♫
♬ Et pris le zoraï par le bras ♬
♪ La, la, la, la ♪
♬ Le grand zoraï fou, ♬
♪ Courait sans jamais s’affoler ♪
♫ Kincher, on s’en fout ♬
Contre lui nous serons deux ♫
♪ Une chanson d’homine ♪
♫ Que j’ai créée pour Anyumé ♬
Une chanson d’homine ♪
♪ Pour célébrer sa bonté ♬
♬ O le joli conte que voilà, ♬
♪ Anyumé en beauté se changea, ♪
♬ La, la, la, la ♬
Et devant le zoraï ébahi ♫
♪ Belle homine elle a grandi ♪
♫ hi, hi, hi, hi ♬
La belle Anyumé ♫
Emplie de tristesse ♪
♪ Peu à peu se consumait ♬
♬ Avec délicatesse, ♫
♫ Une chanson d’homine ♪
♪ Le zoraï lui a chanté ♬
♩ Cette chanson d’homine ♪
♪ Je peux la chanter pour toi ♬
♬ Pour toi, zo’li Shaakya, ♫
♪ La fyrette Cracheuse-d’Eau ♩
♬ Oh, oh, oh, oh ♪ »
Nous avons tous éclaté de rire même Eeri. Elle était arrivée au milieu de la chanson après que je lui ai envoyé un izam la prévenant de l’endroit où nous étions. J’ai fait les présentations en expliquant à Na Djaï’tal que c’était grâce à Eeri que j’avais pu avoir des bouteilles de liqueur d’ocyx à petit prix. Elle a protesté : « Tu peux remercier que Lydix aime faire des cadeaux aux fyrettes! ». Anyume a levé les yeux au ciel : « L’alcool, toujours l’alcool… ». Je lui ai dit en souriant : « Y a du jus pour toi aussi! ». Et j’ai commencé à préparer son jus préféré. Eeri était éberluée : « Du jus? ». J’ai souri : « Du jus de baies au poivre! Le péché mignon d’Anyume! ». Elle n’avait pas l’air convaincue : « Quelle drôle d’idée… enfin, chacun son mauvais goût! ». Anyume a affirmé : « C’est super bon ! Et Shaakya le prépare mieux que tous les barmans d’Atys en plus! ». J’étais un peu gênée, ne me sentant pas aussi « douée » que çà : « Tu exagères! ». Mais Na Djaï’tal a ajouté : « Tu devrais ouvrir ton bar, Shaakya! J’ai vu qu’il y a un local sympa tout en haut de la tour, là, à côté ». Et Anyume a appuyé l’avis de son zoraï : « Haha, on pourrait s’y installer et faire des soirées cocktails et petits trucs à grignoter ! ». Je les regardais en me demandant si ils plaisantaient ou non. Et le grand bleu a poursuivi : « Yui, c’est zo’li, pai il n’y a même pas une fenêtre pour respirer un peu ». Je me voyais mal tenir un bar mais préparer le jus d’Anyume, çà je savais que je le ferais toujours avec plaisir.
Je lui ai tendu son verre que j’avais préparé avec application. J’attendais toujours son verdict avec angoisse même si je voyais à ses yeux qu’elle le savourait : « Il est bon? ». Elle m’a répondu en souriant : « Il est parfait! ». Eeri a alors sorti une petite bouteille : « C’est de la bière de cratcha, quintuple fermentation! ». Elle a ouvert la bouteille et humé la fumée violette qui s’en dégageait. Je me suis demandée ce que pouvait bien être cette drôle de fumée. Elle a expliqué : « Ca monte le degré alcoolique tout en ajoutant du corps au breuvage… Celle-ci est refermentée avec des bourgeons de cratchas. ». Na Djaï’tal semblait comprendre ce que disait Eeri : « Du coup, on peut ajouter des éléments qui ne fermenteraient pas normalement, c’est ça ? ». Elle lui a répondu : « Non, la refermentation se fait grâce aux levures qui se dégagent des bourgeons en séchant ». Il y avait des moments comme çà, où je regrettais de ne pas avoir pu aller plus longtemps à l’école…
Na Djaï’tal a commencé à sentir puis finalement goûter à la bière. Je n’ai pas pu m’empêcher de le taquiner comme il l’avait fait avec moi avec son infusion : « Fais attention Nad çà fait pousser les poils de bardes aussi çà! ». Anyume et Na Djaï’tal ont compris l’allusion et se sont mis à rire mais Eeri a commencé à regarder la bouteille bizarrement en se frottant le crâne. Anyume en voyant le geste à passer sa main dans mes cheveux raz : « Tu vois bien l’effet que ça fait ! ». Et j’ai ajouté : « Donc en fait, tu vas perdre tes cheveux! J’ai confondu avec ton infusion ». Na Djaï’tal a roulé des yeux affolés avant d’éclater de rire avec nous. Eeri ne semblait rien comprendre à notre discussion alors je lui ai expliqué en riant : « Un conseil Eeri ne boit pas les infusions de Na Djaï’tal. Çà fait pousser les poils de barbe et çà donne l’accent matis et en plus… y a de l’eau dedans! ». Je ne suis pas sûre qu’Eeri ait mieux compris! Anyume a fait remarqué à propos de la perte de cheveux : « Ce serait dommage, j’aime bien ses cheveux un peu plumeux… ». J’ai approuvé en faisant un sourire complice à Anyume: « C’est vrai qu’il a de jolis cheveux. Très mignons! ». La sève lui est monté au masque : « Je ne les prête pas, hein ! ».
Eeri semblait toujours aussi perturbée : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’accent matis? ». J’ai cherché le soutien de mes comparses : « C’est l’infusion de Na Djaï’tal qui donne l’accent matis, hein oui ? ». Na Djaï’tal m’a suivi dans mon petit jeu : « En effet ! Au delà de trois verres, on parle comme le Karan ». Et Anyume a fait de même en prenant un petit accent : « Delem silas, aie aie jena ! ». Nous avons éclaté de rire. Je me tenais les côtes tellement je riais. Nous avons continué ainsi à rire de tout et de rien.
Puis soudain Eeri a paru agitée : « Je… Je dois… Je dois vous laisser! ». J’ai su comme une intuition qu’elle pensait à Glorf. Je savais qu’elle voulait aller le voir, elle m’en avait déjà parler. Peut-être que parler des matis, lui avait rappelé Glorf. Les autres se sont demandé ce que voulait dire Glorf. Eeri leur a expliqué : « Ce n’est pas une insulte, c’est juste un nom. Vous n’en avez jamais entendu parler? Il était chef des légions fyros, avant l’exode. Nous avons combattu, côte à côte, et avec… Kyshala… et bien d’autres. ». J’ai eu une petite grimace de douleur mais tout de suite Anyume m’a serré la main de façon réconfortante. Eeri a poursuivi : « Il ne s’est jamais remis de la disparition de ses compagnons et s’est isolé. Je vais le voir parfois, afin de lui demander conseil, ou juste pour le voir. Mais la dernière fois que j’y suis passée, il n’était pas là. Et les fr… « . Elle s’est arrêté comme si elle allait dire quelque chose qu’elle n’aurait pas dû puis a repris : « Euh… Personne ne l’avait vu depuis quelques jours ».
J’ai proposé de venir avec elle. Na Djaï’tal et Anyume se demandaient également si ils pouvaient venir. Mais Eeri a prévenu que le voyage était périlleux : il fallait traverser le couloir brûlé. Anyume s’est demandée si nous n’allions pas être une charge pour elle plutôt qu’autre chose. Elle avait un regard tellement fatigué que je lui ai dit en lui caressant le dos : « Tu peux rester là. Mais si tu restes, j’espère que tu vas nous préparer un repas de roi! ». Elle semblait soulagée que je lui offre cette porte de sortie : « Je vais peut-etre faire ça plutot ! J’ai eu une sacré journée. Je fais plus à manger et si tu ramènes Glorf. Il y aura de quoi nourrir un régiment ! ». Mais Eeri a dit d’un ton péremptoire : « Je ne le ramènerai pas. Déjà ce serait une chance de le voir, mais je ne pense pas que je pourrai le sortir de sa tannière. ».
Nous nous sommes alors préparées pour partir. Anyume a sorti un petit sachet de biscuits qu’elle a tendu à Eeri : « Il me restait des biscuits de ce midi. C’est pour quand tu le retrouveras! ». Eeri les a pris en la remerciant. Je voyais Na Djaï’tal hésiter. Il voulait de toutes évidences venir avec nous mais il ne voulait pas laisser Anyume. Finalement, c’est Eeri qui l’a décidé : « Reste là Na Djaï’tal! ». J’ai embrassé Anyume sur le front, pendant qu’elle me serrait dans ses bras : « Prends soin de toi… ». Eeri a dit en souriant : « Ne vous inquiétez pas, je vous la ramène entière! ».
Na Djaï’tal a plaisanté : « Et si tu lui trouves des cheveux en chemin, prends-les lui ! ». Eeri a rigolé : « Des cheveux, pourquoi faire? Il faut toujours les recoiffer en enlevant le casque! ». Anyume a protesté doucement : « Hooo, mais… ce qui compte c’est qu’elles s’aiment comme elles sont ! ». Na Djaï’tal a continué sur le ton de la plaisanterie : « Elles laissent les poils aux homins fyros, c’est gentil ! ». Nous nous sommes mises en route dans un fou rire.
Le chemin a été effectivement assez périlleux mais Eeri revenait me relever à chaque fois. J’ai essayé plusieurs fois de lui poser des questions sur où elle avait vu Kyshala pour la dernière fois mais elle semblait vouloir éviter ce sujet douloureux pour elle comme moi. Elle a fini par me montrer un endroit en disant que c’était là qu’elle l’avait vu en dernier. J’étais surprise Kyshala avait dit qu’elle avait vu Eeri passer les portes de l’oasis mais je ne voyais pas de porte à cet endroit. Avait-elle en partie oublié ce qu’il s’était passé pour se protéger?
Nous sommes finalement arrivées en vue du clan des Fraiders. Je n’était pas très rassurée, ils ressemblaient à des frahars. Eeri m’a présentée à Rrak. Celui-ci m’a regardée de bas en haut : « Moi chef Frraiders ! Rroumpf ! Toi Grrramouk, rrrrreste ami avec les Frrrraiders ! Sinon moi boirrre dans ton crrrâne ! Grrarr ! ».
Glorf n’était pas là. Eeri a interrogé les fraiders mais ils donnaient tous la même réponse : « Glorrrf partiiii! ». J’étais déçue. J’avais tellement espéré avoir des réponses sur la disparition de Kyshala… Eeri a tenté de me rassurer : « Tu le verras un jour, c’est sur! S’il est parti, c’est pour une bonne raison, et c’est sans doute que son esprit va mieux. ».
Nous sommes reparties pour Thesos avec un pacte de téléportation. Alors que je la conduisais jusqu’à notre camp, Eeri m’a soudain dit avec un sourire : « Dis donc, c’est le grand amour avec Anyume ? ». Puis, elle s’est mise à rire. Je suis devenue écarlate complètement perturbée par cette déclaration. J’ai bredouillé quelque chose : « Oui, on s’entend vraiment bien. ». Eeri a souri : « Ne rougis pas, tu n’as pas besoin! ». Je me suis dépêchée de rejoindre le camp pour éviter les questions trop précises sur ma relation avec Anyume que d’ailleurs je ne savais pas moi même définir.
Anyume et Na Djaï’tal étaient heureux de nous retrouver : « Ho, vous êtes de retour ! Alors ça c’est bien passé ? ». Nous avons expliqué en souriant que nous étions tombées plusieurs fois. Mais comme à chaque fois qu’il y avait des discussion avec la mort, Anyume a déclaré d’un ton sans réplique : « Faut pas rire avec la mort… On ne sais jamais quand les puissances décident de lâcher. Ou la graine de vie. Un bon guerrier reste en vie ! ». Elle a alors fait un petit clin d’oeil pour atténuer la dureté de ces propos mais je n’étais pas dupe, je savais à quel point le sujet était sensible pour elle.
Eeri a sorti une bouteille : « Bon, sinon, le chef m’a donné ça! De la shooki spéciale fraider!!! Ils font de la très bonne shooki là-bas. ». J’étais assez fière : « On a été voir les fraiders! ». Ils nous regardaient un peu interloqués se demandant de quoi nous parlions. J’ai alors précisé : « C’est une tribu primitive! ». Na Djaï’tal a compris alors : « Comme les Gibbads de la Jungle, un peu ? ». J’ai acquiescé et Eeri a déclaré : « Les fr.. de tout à l’heure. Mais maintenant, je sais que Glorf est parti pour de bon, je n’ai plus aucun intérêt à cacher le lieu de sa retraite. ».
Nous avons commencé à boire en parlant d’Icus, de la légion, et des fêtes à la taverne de Lydix. Puis Eeri s’est assombrie : « Enfin, maintenant, les problèmes sont plus sérieux et nous n’avons plus vraiment le coeur à boire de la sorte! ». Nous l’avons regardée surpris. Puis, j’ai compris à quoi elle faisait allusion et je me suis tu. Je me doutais que Anyume n’apprécierai pas la suite de la discussion mais elle a insisté pour en savoir plus. Eeri après une hésitation a finalement continué : « J’ai cru comprendre, en entendant un nom, que les histoires se recoupent. Nous sommes aux prises avec les « Sève noire ». ». Anyume a sursauté et je lui ai pris doucement la main.
Eeri a continué : « Ce qui n’est pas nouveau finalement… Ce sont des maraudeurs, ennemis de l’empire et des fyros. Les altercations se sont multipliées. Et je crois que le fait de les chasser de la foret enflammée ne les fait pas reculer. ». Na Djaï’tal a dit sagement : « Ils aiment le chaos en fait, donc les combattre constitue une victoire pour eux. ». Anyume a hoché la tête : « Le combat est un accomplissement. ». Na Djaï’tal a alors proposé : « Vous devriez peut-être parler à la femme de mon ancien professeur, c’est une Eveillée qui combat les Sèves Noires depuis des années : Fey-Lin. » . Eeri a acquiescé : « Je l’ai déjà rencontrée. Elle n’a pas un caractère facile, mais elle nous a été d’un grand secours déjà. Qui était ton maître? ». Na Djaï’tal a répondu pendant qu’Anyume, sentant sans doute que le sujet était sensible, lui prenait la main : « L’Éveillé Kaikyo Liang. Fey-Lin Li’laï-ko m’a dit qu’il était mort pendant l’Essaim. Elle ne s’est pas étendue. C’est dommage, il aurait pu vous aider je suis sûr. Apparemment, il espérait pouvoir guérir l’un d’eux de sa folie. Et pensait savoir comment s’y prendre. ».
Eeri semblait savoir de quoi il parlait : « La sève sacrée. Après… La mise en application est très hasardeuse. ». Ça a eu l’air de dire quelque chose à Anyume : « Tiens, Laofa parle de « sève des esprits » dans un de ces carnets… ça a un rapport ? ». Eeri lui a répondu : « Il y a sans doute un rapport, sève sacrée, sève des esprits, sève kami. ». Anyume a repris : « Laofa en parle seulement dans ses travaux pour guérir la goo. Et de ce qu’elle dit, ce n’est pas une panacée, cela sert juste à soulager un peu. Et le processus de fabrication a l’air assez complexe. Enfin, pas simple à reproduire à grande échelle… ». Eeri s’intéressait plus à la sève noire. Anyume lui a dit ce qu’elle savait des carnets de Laofa : « Elle dit que ça libère les inhibitions, en procurant un grand plaisir dans l’instant qui suit la prise. Et elle marque des grands « DANGER » partout quand elle en parle. Je crois qu’elle en avait pris, vu comme elle le décrit, en fait. Je me souviens, quand j’étais petite et qu’elle était chez nous dans les premiers temps, quelqu’un lui a demandé pourquoi elle ne restait pas avec les maraudeurs des nouvelles terres. Elle avait dit que les Sèves noires étaient trop tentants, et les Maîtres avaient de mauvaises fréquentations. ». Elle s’est mise à rire : « Comme si il y avait des bonnes fréquentations dans un clan ! ». Mais son rire s’est étranglé dans un hoquet. Je me suis approchée inquiète. Elle a continué : « Hier, il y a un passage de ses carnets, un des derniers, qui m’a.. Elle note juste des façons de mourir. Comme une liste de courses. Je crois qu’elle a provoqué les Anciens à dessein, en fait. Pas juste en posant une question innocente de trop. ».
Je sentais son émotion et j’ai commencé à l’attirer dans mes bras. Elle s’est laissée aller doucement. Na Dajaï’tal a commencé à fredonner sa douce mélopée pendant que je la berçais. Elle a soudain dit presque rageusement : « Pourquoi elle n’est pas partie par les arc-en-ciel avec les autres ? ça n’a servi à rien qu’elle aille mourir dans les Anciennes Terres ! ». Na Dajaï’tal a souri doucement : « Né, Anyumé. Elle a fait ce qu’elle a jugé le mieux. ». J’ai vu avec surprise Eeri laisser échappé une larme. Puis, le grand bleu a passé une main affectueuse dans les cheveux d’Anyume : « Ne la juge pas sur les résultats, pai sur les intentions. Et qu’elle ait fait ça peut-être après avoir pris de la Sève Noire prouve que ce n’est rien qu’un produit comme un autre. Le produit n’est rien, qu’un mektoub affolé. Il lui faut un esprit pour le mener. Sans lui, pas de voyage ! « . Eeri a protesté, elle n’était pas d’accord mais Na Dajaï’tal était sûr de son fait : « Je le crois parce que pour le vaincre, vous ne pourrez vous contenter de boire une potion. C’est l’esprit qui sauvera, pas une préparation. ». Anyume a demandé : « Ils s’en servent pour trier les plus faibles ? ». Il a répondu : « Ils n’ont pas d’autre dessein que le chaos, Anyumé. Que cela tue un fort et laisse vivre le faible ne les dérange pas. ». Anyume protestait : « Nani, pas le chaos. Si c’est ce que vous pensez, vous n’avez rien compris des maraudeurs. Et si le fort meurt, c’est qu’il ne l’était pas assez. ». Na Dajaï’tal a alors précisé : « Je parle des Sèves Noires, pas des Maraudeurs. ».
Puis Anyume a commencé à parler de ce qu’elle savait des maraudeurs :« Les sèves noires sont des pions pour les vrais maraudeurs et n’ont donc qu’un bout du discours. Mais ils croient aussi en des valeurs…. qui sont partagés par d’autres homins. C’est même pour ça qu’ils peuvent recruter. ». Eeri ne comprenait pas : « Explique moi ce que tu entends par vrais maraudeurs. ». Elle a répondu : « Ceux des anciennes terres, qui ont du apprendre à s’unir par delà leurs différences pour lutter contre les kitins et survivre. ».
Nous étions tous épuisés. Anyume a proposé de reparler de cela une autre fois. Eeri est reparti en promettant de ne pas dire où était notre camps. Nous sommes endormis tous les trois, les uns contres les autres. Anyume était entre nous deux, cherchant notre contact à tous les deux.