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Premier baiser

Jour 18 Nuona – Fingelien 380
Quand je me suis réveillée ce jour-là dans la chambre des roses, Kely était là à mes côtés encore un peu endormi. Je n’ai pas pu m’empêcher de déposer un léger baiser sur sa joue. Il a bougé et a ouvert les yeux en me souriant. Puis, il s’est levé et a commencé à nous préparer un petit déjeuner, tandis que je finissais de me réveiller tout à fait. Il m’a alors apporté un bol de fruits et de fromage et une infusion à la rose. J’étais très touchée : jamais personne encore n’avait encore fait çà pour moi… L’infusion avait un goût merveilleux et les fruits et le fromage ont été engloutis en quelques minutes. L’instant était magique, mais nous avons dû nous quitter très vite pris par nos occupations quotidiennes.

Jour 19 Nuona – Fingelien 380
Je l’ai retrouvé quelques temps après je récoltais du charbon pour un client et il est venu me rejoindre. Il m’a donné une énorme réserve de charbon, il ne voulait pas que je m’épuise… J’ai souri, émue de son attention.

Il a ensuite voulu m’emmener dans un endroit qu’il connaissait à Nargraw Sud. Il m’a conduit aux douches publiques. Nous aimons tous les 2 beaucoup nous baigner et après quelques jeux et éclaboussures. Il est soudain devenu très sérieux, s’est placé derrière moi et m’a pris dans ses bras. Le câlin était tendre et doux. Il m’a alors demandé ce que j’attendais d’une relation amoureuse. Un peu surprise par la question, j’ai répondu quelque chose comme de la tendresse et de la passion… La réponse ne semblait pas lui convenir, il m’a dit que la passion faisait souffrir. J’étais assez d’accord avec lui à vrai dire. Il m’a alors demandé si pour moi, une relation devait être exclusive. A ce moment là, je n’ai pas compris ce qu’il voulait dire. J’ai répondu que chacun devait laisser sa liberté à l’autre et ne pas l’enfermer dans une prison… J’ai senti ses bras se desserrer imperceptiblement de moi, j’ai eu peur… je ne comprenais pas ce qu’il attendait que je dise. Il a ensuite reformulé sa question : l’amour était il pour moi synonyme de fidélité? Cela me semblait tellement évident que j’ai répondu d’un simple oui. Ses bras se sont alors resserrés sur moi et il a enfoui sa tête dans mon cou… Il semblait terriblement ému. Je me suis tournée vers lui et je l’ai pris dans mes bras comme si il était un enfant et l’ai caressé doucement. Il a alors pris mon visage entre ses mains et approché ses lèvres des miennes. J’y ai goûté : elles étaient tellement douces… Il m’a alors portée hors de l’eau en souriant et m’a déposée sur ma serviette et s’est allongé à mes côtés. Nous étions heureux tout simplement. Je lui ai caressé tendrement les cheveux alors qu’il s’endormait à mes côtés.

A son réveil, il m’a demandé de le conduire à la plage d’Idaloran dont je lui avait parlé. Il voulait partager un coucher de soleil avec moi. Je l’ai alors guidé jusqu’à longue plage de sable fin. Nous nous sommes déshabillés pour nous baigner à nouveau. C’est alors que j’ai aperçu les terribles cicatrices qui zébraient son dos. Il m’a alors raconté comment alors qu’il était encore enfant, une créature créée par son père avait échappée à son contrôle et s’était jetée sur lui. J’ai effleuré les cicatrices du bout des doigts, je ne voulais pas lui faire mal. Il semblait apprécier.
Nous sommes finalement sortis de l’eau. Installés sur nos serviettes, nous regardions le soleil tomber doucement dans la mer. Nos caresses tendres devenant plus sensuelles. Chacun de nous savait que l’autre le désirait. Toutefois, nous avons préféré nous arrêter là.
Quelques instants plus tard, il m’a annoncé qu’étant un adepte de la religion de la terre, il devait partir méditer quelques jours. Mon coeur s’est arrêté de battre à cette nouvelle. Il allait terriblement me manquer.
Il m’a pris tendrement contre lui et m’a chantonné une chanson qu’il avait semble-t-il inventé pour moi :
« Devenu ton parrain
Je t’ai rencontré
Et de baise-main en calin
Ma défense est tombée
Je ne savais pas
Je ne pensais pas
Qu’un coeur blessé
Pouvait se relever
La complicité de nos regards
A lever le brouillard
Je baigne dans la lumière
Et je t’ai vu toute entière
Il y a eu un avant Toi
Il y a un Toi
J’ai l’espoir d’un Toi
Ensemble sous le même toit
 »

J’étais tellement émue qu’une larme a glissé sur ma joue. Il l’a essuyée et nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre.

Jour 20 Nuona – Fingelien 380
Le lendemain, je me suis réveillée en sursaut avec l’angoisse de ne pas le voir avant son départ. Mais il était là près de moi en train de me regarder dormir. Il m’a embrassée avec tendresse. Nous avons regardé les dernières étoiles s’éteindre dans le soleil levant.
Kely m’a alors parlé d’une autre de ses relations Llariarith. Avec elle, il n’y avait pas d’amour mais une relation « joueuse ». Il m’a aussi avoué avoir eu une période libertine et qu’il lui arrivait encore parfois de ne pouvoir dire non aux avances de Feydreyah. Il avait l’air angoissé par ma réaction à ces différents aveux. Je dois dire qu’une pointe de jalousie à traverser mon coeur et j’ai compris alors ce qu’avait maladroitement essayer de me dire Toucan la dernière fois que je l’avais vu. Connaissant ma sensibilité, il avait peur que Kely me fasse du mal. Mais ce dernier m’a rassurée en me disant qu’il allait parler à Llariarith et Feydreyha et cesser de les voir puisque désormais j’étais dans son coeur. Il semblait soulagé d’avoir pu me dire tout çà avant son départ et moi j’étais heureuse de la confiance qu’il m’accordait.
Épuisée, je me suis rendormie contre lui en sachant que cette fois il ne serait pas là à mon réveil…

L’amour sans attache

J’ai finit par y arriver à oublier Feydreyah. Enfin quand je dis l’oublier, le terme est fort. Disons que je commençais à pouvoir y penser autrement qu’avec des sentiments de colère ou de profonde tristesse. Je cotoyais beaucoup la cité du port à cet époque là. Mon entrainement à la nécromancie commençait à portée ces fruits. Je voyais donc beaucoup de sinans.

De façon assez drôle quand je n’étais pas à la cité du port, j’étais quand même proche du peuple sinan puisque je voyais beaucoup une sinane à ce moment là. A moins que ce ne soit la sinane qui s’arrangeait pour me voir beaucoup. Elle s’appelait Esméane. Un nom doux j’ai trouvé. Elle semblait assez intriguée par ma couleur de peau. D’après Illyria elle me draguait. Pour moi c’était encore trop tôt d’envisager quoique ce soit. Mais elle était souvent là, dans le jardin de Galein’th Aseyis. Et quand elle n’était pas là, je la retrouvais à la cité du port pendant mes entrainements. Du coup nous avons commencé à discuter, de tout, de rien, d’amour, de sentiments. C’est à ce moment là que j’ai commencé à voir les autres formes d’amour possible. Pour moi l’amour était un partage inconditionnel avec l’autre. Esmeane m’incitait à y réfléchir différemment. Au moment où j’envisageais la possibilité de mettre en pratique, j’ai appris par la bouche de Nogusta qu’il était avec elle. J’ai sourit intérieurement, je pense que j’étais rassuré, je ne sais pas si j’aurais été assez sage de pouvoir avoir une relation sans attache. Je ne pouvais pas convoiter la femme de mon maître.

Continuant mes rencontres avec Nogusta pour avancer dans mon apprentissage, il m’a demandé un jour , comme il savait que j’étais forgeron, si je pouvais faire une dague pour une femme de son peuple. J’ai bien évidemment dit oui. Il m’a alors présenté Llariarith. Elle venait d’arriver, elle n’avait donc pas encore beaucoup de lumens. Je lui ai donné les dagues en lui disant qu’elle me paierais plus tard.

Nous nous sommes revus. Souvent.

J’ai mis en pratique l’amour sans attache avec elle. Notre relation était basé sur le jeu, les cadeaux. Elle aime bien les cadeaux Llaria. J’ai compris un peu plus tard qui elle était vraiment, je savais qu’elle avait d’autres amants, mais cela m’était égal. J’apprenais aussi beaucoup avec elle, c’était une professionnelle. Dans ses bras je diluais les dernière trace de Fey sur mon corps. Enfin c’est ce que je croyais. Je me sentais fort, près à revoir Feydreyah.

Je l’étais et en même temps je ne l’étais pas. Quand j’ai recroisé Feydreyah, tout est revenu d’un coup. Son odeur, la douceur de sa peau. Elle était là en face de moi, elle souriait, elle semblait heureuse de me revoir, elle m’appelait son beau. Je n’ai pas résisté. Nous avons pris un bain, puis je l’ai emmené sous la tente. Ca n’avait rien à voir avec ce que je ressentais quand j’étais avec Llaria. J’ai senti le danger. Alors je lui ai dit que je voyais une autre femme. Je pensais pouvoir me préserver ainsi. Elle l’a d’abord mal prit. Elle est parti en colère, puis elle est revenue, se disant qu’elle avait bien le droit de s’amuser elle aussi.

Je voyais les deux femmes. C’était un drôle d’équilibre, mais s’en était un. Je commençais à m’y habituer.

Ma peur

Jour 5 mudia Fingelien 380

J’ai peur… oui j’ai peur ! Comment expliquer ce sentiment qui vient de loin, que j’ai enfoui pendant un moment lorsque j’étais avec Khaena.

Je reprends ici à cet instant l’écriture de mon journal que j’avais « lachement » abandonner à cause de cette douleur en moi et ce malgré ma rencontre avec Esmeane qui m’a fait du bien et que j’ai revenu quelque peu, mais dont je n’ai plus aucune nouvelles depuis plusieurs semaines maintenant.

 Cette peur donc, qui est revenue progressivement, incidieusement pour m’envahir complétement alors que je croyais m’en sortir… Je me disais que la solitude serait mienne, que je n’aimerait plus une femme de toute mon existance et voila que je rencontre Esmeane et… Llariarith… deux Sinanes.

Certes, Llariarith je la connaissais depuis déja un moment, elle m’ a reparlé un jour voyant que je n’avais plus mon insigne de Patrouilleur, j’étais rétissant à lui parler d’ailleurs pour plusieurs raisons, ma souffrance, mes doutes et la peur qui revenait… Elle cherchait à me faire parler, que j’exprime cette douleur qu’elle ressentait en moi… étrange non? c’est une Sinane quand même… Bref, j’ai fini par lui parlé avec difficulté certes, mais à lui parler avec le temps. Je ne raconterai pas les détails de tout cela, je n’ai pas envie qu’ils soient notés dans mon journal, mais une relation entre elle et moi a commencé… compliquée, tortueuse, ondulante comme un serpent mais encore la actuellement.

Ma peur est toujours présente…. et elle n’est pas prette à partir.

Je sais que je ne suis plus seul désormais, même si je voulais l’être et même si je n’aime pas Llaria et elle non plus d’ailleurs, nous avons fait l’amour bien sur, c’etait bon, c’etait intense, c’etait merveilleux… j’ai peur.

Je ne sais si j’ai réussi à exprimer ce sentiment sur cette page… mais j’y reviendrais surement.

 Je terminerai ce passage par deux mots : merci Llariarith.

Retour de flamme et jeu coquin

5 Fingel 380

Feydreyah râlait, elle travaillait, sa bourse était vide. C’était amusant de la voir râler.
Elle continuait à m’appeler « son beau bleu » ou « son Kely ». J’ai fini par lui demander ce que cela voulait dire pour elle. Ca n’avait peut être pas la même portée que chez moi.
Elle s’est un peu embrouillée, me disant que si cela me gênait elle pouvait retenir ces mots. J’aimais bien et en même temps je n’aimais pas. J’ai joué franc jeu, je lui ai dit que cela faisait toujours naitre de l’espoir en moi. Puis j’ai rajouté que c’était bien mon problème en fait et non le sien, pour elle cela n’avait pas la même portée. Elle m’a contredit, me disant que malgré tout, même après la séparation, qui ne m’apparaissait plus aussi définitive dans cette discussion, elle m’avait toujours considéré à elle. J’étais quand même assez surpris. Elle ne m’aime plus mais me considère à elle. Elle ne m’aime pas, mais ne supporte pas de me voir avec d’autres femmes …
C’est d’un compliqué !
Elle m’a demandé ce que je souhaitais. C’est fou … je n’arrivais même pas à comprendre qu’elle me pose cette question. Je ne voulais pas lui dire, elle prendrais peur. Elle a insisté. Elle voulait savoir qui elle aimait à nouveau. Mais je n’avais pas tant changé que ça. Puis quoi ! Elle m’aimait à nouveau !
Mais ça n’avait donc pas de fin notre histoire …
Elle a insisté. Elle voulait savoir, alors je lui ai dit, ce que j’ai toujours voulu, je n’y ai jamais dérogé.
Je voulais qu’elle soit ma femme et moi son homme.
Elle s’est mise à pleurer. Elle n’était pas prête pour ça. Je le savais, je lui ai juste dit ce qu’elle voulait savoir. Moi depuis le temps je savais ce qu’elle pouvait donner. j’arrivais à garder la tête froide. Je lui ai proposé de rester tel que nous étions, amants de temps en temps, finalement ça me convenait assez bien.
De toute les façons ça voulait dire retrouver la confiance qu’il n’y ait que moi dans sa tête et ça me semblait vraiment une tâche ardue.
Elle me la confirmé d’ailleurs. J’ai eu la force de lui dire qu’on ne change rien alors et qu’on continue à se voir dans une relation non exclusive.

Cette conversation m’avait un peu perturbée, j’ai demandé à Llaria si elle était disponible. Je l’ai retrouvée à Nargraw Sud, au bains douches. Il n’y avait personne, c’était parfait. j’avais dans l’idée de lui proposer un jeu coquin : un tournoi de nécromancie déshabilleur.
Je lui ai expliqué le principe, trois lapins les uns derrière les autres, celui à qui il restait une créature gagnait. Le perdant retirait un vêtement.
Le jeu lui a plu. Je m’en doutais. J’ai rajouté 3000 minerais de soufre en plus en lice et elle une essence vocanique enrichie.
Les débuts ne s’annonçaient pas comme je l’espérais. C’était sans compter sur la hargne de la sinane dans les jeux, qu’ils soient amoureux ou non. Ses lapins étaient d’une férocité comparé aux miens. Je me suis retrouvé à moitié nu qu’elle n’avait pas encore enlevé un seul de ses vêtements.
Je ne me souviens plus trop, je crois que j’ai réussi à lui faire retirer deux vêtements, mais je me suis retrouvé nu très rapidement. J’avais placé la serviette autour de ma taille afin de préserver ma pudeur et cacher mon état.
Pas si mauvaise joueuse elle m’a offert un lot de consolation qui m’a donné envie de perdre à tous les coups si cela se représentait.

Llariarith

Llariarith est couturière. C’est une très belle sinane. Elle a été la maîtresse de Kely pendant un temps… et maintenant, elle est celle de Toucan et de bien d’autres… D’après ce que j’ai compris à demi-mot des uns et des autres, elle usait de ses charmes avant d’arriver sur les îlots. Et à vrai dire, elle semble faire la même chose ici pour survivre même si elle a aussi son métier de couturière.
Kely lui avait commandé une robe pour moi, j’ai donc pu lui parler un peu… Quand je l’ai vu la première fois, je m’attendais à devoir défendre le fait que Kely était désormais mon mâle. Mais Llariarith est restée douce et ne faisait aucun geste qui aurait pu provoquer une réaction violente chez moi. Elle m’a montrée ses croquis en me demandant de choisir le style de robe, la couleur, etc… J’en ai profité pour moi aussi lui commandé un ensemble pour Kely.
Je lui ai aussi parlé de Toucan, lui expliquant que le pâle qui avait été mon amant et qui reste mon ami était très fragile. Elle semblait déjà le savoir. J’ai l’impression qu’elle est en fait une sorte d’infirmière des coeurs brisés. Elle a soigné celui de Kely et elle fait la même chose avec celui de Toucan.

Quand elle m’a annoncée que ma robe et la tenue de Kely était prête, je suis allée la rejoindre à Nargraw sud avec Kely. Elle était en compagnie d’un sinan nommé Bastian que j’avais déjà croisé à Pierre Blanche lors d’une de mes patrouilles. Ce jour là, il m’avait demandé de l’escorter au sud de Pierre Blanche. Il était du genre charmeur et m’avait étonné en indiquant qu’il souhaitait finalement aller à Zork’len. Je n’étais pas capable de combattre les créatures de cette région, j’ai donc demandé l’assistance de mes frères d’armes les patrouilleurs mais aucun n’étaient disponibles. Cela n’a pas gêné Bastian qui finalement est rentré seul dans Zork’len après m’avoir remercier pour mon aide. Je pense qu’en fait, il n’avait besoin d’aucune escorte pour traverser Pierre Blanche. Il souhaitait juste passer un peu de temps en ma compagnie.
Je le recroiserai donc là aux côtés de Llariarith. Il me souriait largement semblant être heureux de me voir ce qui a eu tendance à agacer Kely. J’ai donc pris rapidement les tenues et nous sommes sortis pour les essayer dans une maison vide.
Kely semblait heureux de sa tenue mais il s’interrogeait sur le sinan et sur les relations que je pouvais entretenir avec lui. Il avait l’air jaloux… J’ai tenté de lui expliquer que je n’avais vu Bastian qu’une seule fois mais je ne sais si çà l’a rassuré… Il semblait penser que La Sombre pourrait le trouver à son goût. Quand nous sommes retournés montrer nos tenues à Llariarith, le sinan me lançait des regards admiratifs qui me mettaient mal à l’aise et qui provoquaient l’énervement de Kely. Llariarith toujours aussi prompte à décrypter l’âme des gens et de leur sentiments a donné un léger coup de coude à Bastian pour qu’il cesse ses regards.
Nous sommes ensuite ressortis rapidement sans oublier de remercier chaleureusement Llariarith pour son superbe travail.

Le plateau de bronze

12 d’Illumen 380

Ce jour là Llariarith me contacta pour que je lui fasse une dague. Lorsqu’elle me demanda le prix, je lui proposai de m’inviter à un repas, et je lui laissais le choix d’une auberge, d’un pique-nique, je voulais la surprise. Elle a accepté en riant comme à son habitude.
Elle a proposé une taverne naine, elle voulait confirmer que je tenais la bière. Je crois bien qu’elle voulait plutôt me saouler, il était de notoriété que je ne tenais pas la bière, presque tout le monde savait cela. Ca m’était bien égal, je savais que je ne risquais pas grand chose avec elle. Puis finalement elle m’a demandé si je n’avais pas une taverne Irilionaise à lui faire découvrir. Je ne connaissais pas beaucoup mais comme je me trouvais en Irinveron, je lui ai proposé d’en faire la découverte.
J’avais forgé un plateau avec des gobelets de différentes tailles aussi bien en hauteur qu’en largeur d’ouverture. C’était tout en bronze, il y en avait dix, chacun avait son inscription de un à dix sur le bord. j’avais ma petite idée sur l’aspect ludique que je pouvais en tirer. j’aurais peut être plus de chance à ce jeu, q’à une compétition de nécromancie avec Llaria.
Elle y était déjà quand je suis arrivé à la taverne. Elle était trempée, elle se blotissait contre le feu de la cheminée. Elle avait comme à son habitude une robe magnifique, avec une cape en fourrure faite de ses mains très probablement.
Je lui ai donné la dague, elle semblait lui convenir.
Elle avait passé commande auprès du tavernier, il ne me restait plus qu’à faire le service … sacré Llaria, elle a le chic pour qu’au bout du compte, on la serve. En même temps je voyais bien qu’elle avait froid, j’acceptais donc, afin qu’elle puisse se réchauffer près du
feu. Elle avait commander au hasard, ne connaissant pas les plats irilionais.
Le premier plat commençait mal pour moi, je n’ai carrément pas pu l’avaler, Llaria avait l’air de trouver ça bon. Je lui ai demandé si elle avait commander du vin ou un alcool local, à défaut de manger au moins que je connaisse l’ivresse, cela faisait un moment que je n’avais pas bu. En fait c’était une eau de vie, dès la première gorgée elle nous a ravi le palais à l’un comme à l’autre. Nous allions finir fin saouls, ça se confirmait. Le plat suivant ressemblait à du sanglier … ou peut être du torcos, finalement nous étions à Irinveron. Ce dernier semblait braisé. Il nous a pas convaincu ni l’un ni l’autre à tel point qu’on a commandé un autre plat, ce dernier était largement plus à notre goût. Ce qui a permit quand même que l’alcool ne nous emporte trop rapidement dans l’ivresse.
Avant le dessert je sors mon plateau en bronze et propose le jeu à Llaria. Je le dépose à bonne distance de nous, je donne dix pièces à Llaria, et je lui propose un jeu d’adresse. Nous lançons les pièces une par une et on compte à la fin. Le gagnant est celui qui fait le plus de point. Un lumens par point.
Je m’étais entrainé, je pensais avoir un atout et pour une fois gagner.
C’était sans compter sur l’adresse naturelle de la belle sinane. J’ai perdu encore une fois devant la beauté. Elle m’a délestée de quelques lumens, elle semblait ravie, moi ma foi j’ai eu le droit à un bisou de consolation.
J’avais encore un peu de lumens, j’ai proposé une revanche. Que j’ai gagné ce coup ci.
Une dernière partie était obligatoire afin de connaitre le gagnant définitif.
Malheureusement tout à ma joie d’avoir enfin gagné au moins une fois contre elle, j’ai eu la main leste sur mon verre. Il y avait plus que dix gobelets du coups dans le plateau, ça devenait difficile.
Il arriva ce qui devait arriver, j’ai perdu la troisième manche, et contrairement à Llaria, j’étais ivre.
J’ai payé ce que je devais.
Llaria a commandé une salade de fruit pour tenter de dissiper l’effet de l’alcool. Contrairement au reste du repas cette dernière était bonne.
Et puis nous nous sommes séparés, je suis resté dormir à la taverne, elle, elle est retournée travailler.
J’avais passé un agréable moment, je n’avais pas vraiment envie de plus.
Je ne pouvais m’empêcher de penser à Khaena. Je me demandais ce qu’elle faisait, elle devait être avec Toucan très probablement.

Partage

3 nuona 380

J’ai enfin gagné un tournoi de nécromancie contre Llariarith. L’enjeu était quelques lumens ainsi qu’un « souhait ». Je n’ai pas voulu l’utiliser de suite. Je savais à quoi elle pensait et je voulais lui montrer qu’il pouvait en être autrement. Je n’avais pas encore d’idée mais je voulais quelque chose qui finalement vienne d’elle. Mon souhait était en fait de lui faire plaisir. Je n’éprouvais toujours pas de sentiments pour elle, mais quelque part je commençais à trouver triste qu’elle ne se donne que parce qu’on lui faisait des cadeaux ou autres.
Elle m’avait commandé deux cimeterres, j’en avais un, mais il me fallait deux barres d’adamantite pour le deuxième. Et Gormeng avait une commande pour moi en Irilion. Je me décidais donc à partir pour Irilion, j’en profiterais pour voir Lao qu’il m’extrait le minerais d’adamantite.

J’ai dit à Khaena que je partais, je lui proposais de ramener son bâton de nécromant en même temps. Mais elle voulait connaitre le magasin. Nous nous sommes donc donnés rendez-vous au bateau de Sarma et nous avons fait le voyage ensemble. Comme nous sommes autant tête en l’air l’un que l’autre, nous avons marché jusqu’à Melinis car nous n’avions pas d’essence pour nous téléporter. Mais c’était aussi bien, c’était agréable de parler avec Khaena en chemin.

Nous avons revêtu nos tenues de cuir sinan, j’ai pris mon bâton de nécromant, Khaena louchait dessus. Et nous sommes partis par la salle des téléportails. Finalement j’ai retrouvé du premier coup. Je l’ai menée vers le commerçant, elle a acheté son bâton, elle avait dans les yeux cette petite étincelle de joie. Ca lui va très bien. Et je l’ai emmenée là où je m’entrainais la plupart du temps.
J’ai fermé les yeux, et j’ai ramené un léopard à la vie. Khaena a sauté de surprise. Je lui montrais le pouvoir du bâton pour révoquer une créature. Ainsi que pour s’en faire obéir.
Nous sommes restés un certain temps ensemble, nous invoquions moi des léopards et elle des rats. Puis elle s’est mise a invoqué un faucon. Elle semblait heureuse de me montrer ses progrès. Il était temps que j’aille voir Gormeng à Irissadith. J’allais prendre congé de Khaena, je lui ai laissé le choix quand même de m’accompagner. Elle le souhaitait.
J’avais l’impression qu’elle recherchait ma compagnie. J’avoue que j’appréciais et en même temps je commençais à avoir une drôle de sensation dans la poitrine. Comme quelque chose qui cherchait à s’ouvrir mais que je ne laissais pas faire.
En partant par le téléport, nous arrivions près de la vendeuse de livre de nécromancie, j’en ai profité pour la présenter à Khaena et j’allais partir pour le dépôt et Khaena m’a arrêtée. Elle connaissait un passage secret. Effectivement, j’en avais entendu parler, mais je n’avais jamais vraiment eu la curiosité d’aller voir. Du coup nous sommes passés par là, Khaena me montrait les différents accès qui existaient mais nous n’avions pas le temps puisque j’étais attendu, nous avons projeté de revenir plus tard. J’appréciais qu’elle partage avec moi. Ca donnait à la découverte plus d’intérêt. Feydreyah n’a jamais compris que je n’éprouvais aucun plaisir à découvrir seul, je n’aimais la découverte que dans le partage.
Je suis resté au dépôt ensuite commençant la commande de Gormeng. Nous nous sommes donnés rendez-vous quelques jours après avec Khaena pour visiter le sous-sol. J’étais impatient bizarrement.

Mélancolie

La nuit du 7 au 8 …

Naralik, drôle d’endroit là bas, c’est lugubre.
Je ne sais pas si c’est le fait que Khaena commence à me surpasser en combat, ou d’être resté longtemps à Naralik, avec ce triste sentiment qui nous parcourt quand on y est, mais j’ai commencé à avoir l’humeur mélancolique. Je ne voyais plus ce qui pouvait plaire à Khaena chez moi.
A force de me dénigrer tout seul, elle s’en est fatiguée, qui la blâmerait. C’est que je peux être insupportable parfois. Bref elle a finit par s’énerver et moi buté dans ma mélancolie, je croyais qu’elle ne pouvait pas me comprendre.
J’ai préféré partir me promener, j’avais peur que les mots finissent par dépasser notre pensée.
J’avais envie d’une bière, mais je n’avais pas envie de la boire seul. La seule personne qui m’est alors venue à la tête, c’est Llaria. Je l’ai appelé et elle était ravie apparemment de venir se détendre un peu. Curieuse aussi peut être de ma requête.
Le jour se levait.
J’ai bu beaucoup de bière. On a papoté de tout, de rien, de ses amants, des jalousies qu’elle provoquait. Puis de la mélancolie. Elle a voulu que je lui explique la mélancolie. Elle m’a trainé dans le jardin, je ne suis pas dupe je savais que c’était pour que j’arrête de boire. Je me suis assis au bord de l’eau, me jetant un peu d’eau froide sur la figure pour reprendre un peu mes esprits. Ca m’a rappelé Illy et ses entrainements ici. Les frissons qu’elle mettait à tout le monde. Je me souviens de Fey qui réagissait souvent et qui ne comprenait pas le plaisir qu’elle avait à rentrer dans cette eau froide.
C’est Illy qu’il me fallait. Il n’y a qu’elle qui pouvait me comprendre. Llaria ne comprenait rien elle non plus à ce que je lui racontais.
L’amour, l’amitié c’est un truc simple pour Llaria, c’est là ou pas, elle ne se pose pas plus de question. Toujours aussi peu d’attache sentimentale.
J’ai du réclamer tellement fort de voir Illy qu’elle est arrivée. Elle venait s’entrainer justement. Llaria est partie du coup.  Je la soupçonne d’avoir été soulagée de voir Illy arriver d’ailleurs. Finalement s’amuser oui, mais parler avec Llaria … ça ne semble guère un choix judicieux.
J’ai regardé Illy s’entrainer dans l’eau avec plaisir. Comme d’habitude elle m’a écouté. Comme d’habitude elle m’a apaisé, par de simples paroles. Des paroles claires qui dissipent le brouillard du coeur.
Nous parlions tranquillement quand l’alerte a sonnée à Morcraven. Khaena était là bas. Elle s’était peut être endormie. Je me suis levé d’un coup en regardant Illy, elle m’a approuvé du regard en me rassurant qu’elle ne bougeait pas.
J’ai couru à Morcraven, ne la voyant pas, je suis allé voir à Naralik. Elle était là, le nez piqué dans le bosquet d’absinthe. Elle avait été blessée, un tour des landes qui ne se laisse pas faire quand on récolte trop. Je l’ai soignée puis je me suis tapi dans les herbes hautes. Je suis resté à la surveiller sans qu’elle me voit.
Puis j’ai repris la conversation télépathiquement avec Illy. Je me souvenais d’où c’était parti tout cela : quand j’ai vu Khaena prendre le dessus sur moi lors de l’entrainement au fort. Alors à ce moment là Illy m’a demandé si Khaena avait le dessus avec Toucan lors des entrainements. Il était évident que non. Toucan est un combattant émérite.
Illy m’a alors fait remarqué que si Khaena l’avait quand même quitté, qui plus est pour moi, c’était sûrement pas pour mes qualités de combattant.
Je me suis senti bête. Tellement bête.
Puis je me suis endormi à mon tour … Khaena n’était plus là à mon réveil. Je suis parti à sa recherche. Puis en chemin j’ai vu une maison. J’ai eu envie de voir ce que c’était.
Une envie de découvrir d’un coup !  Je me suis laissé entrainer par cette envie. Mais très rapidement je me suis retrouvé dans une situation désagréable. Je me suis retrouvé au beau milieu du désert de Taharadji sans protection : une poulette m’a coursé et je sentais le souffle chauds du chimérien sur mes jambes. Je n’avais bien évidemment pas de bague de fuite.
Il ne me restait plus que mes jambes. J’ai couru sans m’arrêter jusqu’au campement.
J’étais en colère de m’être laissé embarquer ainsi. Je l’ai dit sur les ondes communes : l’exploration c’est dangereux. S’en est suivi une discussion avec Feydreyah et Khaena qui ne supportait pas bien le ton de mon ancienne compagne à mon égard.
Je lui ai demandé de se calmer, et nous nous sommes retrouvés au campement avec Khaena. Elle était en train de parler avec Illy de moi. Nous sommes allés à la taverne bleu ensemble pour y discuter tranquillement. Khaena m’a proposé qu’on se marie si cela pouvait apaiser mes craintes. Ca m’a ému qu’elle le propose. Mais comme nous en avions déjà parlé je savais que ce n’était guère possible du fait de nos peuples.
Puis j’ai imaginé que nous pourrions nous unir de façon symbolique. Je rêvais de faire mon chant d’union.
Ca me plaisait comme idée. Je proposais à Khaena de se faire aider d’Illy pour son chant.
Ca m’excitait comme idée.

Sentier rebelle et pari

Jour 6 Thyllion – Fingelien 381
Kely semblait bien décidé à trouver comment passer le petit sentier dont m’avait parlé Rhiordan. Je crois qu’il a essayé plein de techniques avant que je ne le rejoigne. Mais rien n’y faisait et la magie de téléportation ne fonctionnait pas… Une nouvelle fois, j’étais découragée. Plus j’y songeais plus je me disais que j’allais vendre ce satané parchemin.

J’ai donc abandonné la recherche ce jour là. J’ai demandé à Kely si il ne voulait pas retourner en Irilion à Nargraw nord où nous avions trouvé une maison. Il m’a suivit. Nous avons travaillé en discutant. Il m’a parlé du pari qu’il avait fait avec Llariarith sur sa richesse en lumens. Il voulait réussir et pour cela il devait vendre. Je lui ai proposé de l’aider mais il avait peur que je le fasse sans plaisir comme une « esclave ». Je ne sais pas où il était allé chercher cette idée? Son esclave??? Alors je lui ai expliqué à quel point l’aider et récolter pour lui me faisait penser à lui et à quel point çà me rendait heureuse de participer en commun à des travaux avec lui. Il a sourit rassuré. Il m’a fait promettre de ne l’aider que quand j’en avais envie et que ce soit toujours un plaisir pour moi et pas une contrainte. Je lui ai promis! Promesse pas bien difficile à tenir à vrai dire.

Puis nous avons rejoint notre lit, il avait envie de moi çà se voyait dans ses yeux. Il m’a fait part de ces fantasmes de mâle que je me suis empressée d’exécuter avec bonheur. Cette fois là, nos corps et nos esprits se sont mêlés dans le plaisir et le bonheur partagés.
Je me suis endormie dans la douceur de ses bras en me promettant de tenter de lui faire un poème à mon réveil.

Colère de Kharya

Jour 2 Illumen – Fingelien 382
Il parait que Kharya s’est mise en colère contre le petit bleu parce qu’il n’avait pas dit que nous étions rentrés. Elle était furieuse et s’est emportée sous les yeux de la sinane couturière Llariarith. A vrai dire, je n’avais pas très envie de la voir. Je ne sais pas pourquoi… Sans doute que j’appréhendais sa réaction quand je lui apprendrais que l’esprit de Keros était dans le petit bleu et puis j’avais honte d’avoir dû tuer des membres de mon peuple.
Mais, elle avait exigé du petit bleu de pouvoir me voir. Je l’ai donc retrouvée à Starenlith. Nous avons parlé. Enfin, disons que je n’étais pas très loquace alors elle m’a interrogée. Elle voulait tout savoir. Je lui ai répondu.
Je crois qu’elle a eu peur quand je lui ai parlé de Keros et de son esprit toujours vivant. Mais elle n’a rien dit. Elle se demandait juste ce que j’allais faire. A vrai dire, je n’en savais rien. J’ai juste tenter de la rassurer, en lui disant que mon mâle n’était pas vraiment là.
J’étais fatiguée, alors elle m’a emmenée dans une des maisons de Starenlith. Elle ne voulait pas que je dorme au dépôt par terre à cause de ma blessure. Nous nous sommes déshabillés presque sans un mot. Et je me suis endormie près d’elle sans pratiquement la toucher.

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