Feydreyah m’avait donc une fois de plus quitté, mais ça sentait la dernière rupture, celle dont on sait que ce ne sera plus jamais comme avant quoi qu’il arrive.

J’ai oscillé entre beuverie, oisiveté, nécromancie, mendicité aussi … et colère encore, pour des raisons variées. Tout était prétexte pour l’alimenter, mais toujours Illyria était là.

J’ai partagé mon premier mandat en tant que Lath avec elle. Comme tous les conseils auparavant celui n’a pas fait exception et s’est terminé bizarrement. Je n’étais pas bien sûr d’être fait pour ça, malgré tout je me suis représenté à celui d’après qui a été un peu plus apaisé.

A force de cotôyer Illy, sa prévenance, sa douceur, sa tendresse ont fini par m’attendrir, je commençais à ne plus la voir comme une amie, mais comme une compagne potentielle.

Je lui faisais des compliments à longueur de journée.  Elle prenait ça pour un jeu. Elle me répondait sur le même ton. Plusieurs fois elle a mis les choses au clair, sûrement pour se préserver de toutes dérives. Je lui assurais que je voyais bien les choses comme elle.

Néanmoins une nuit dans l’oasis, alors que nous faisions un poème ensemble, une phrase chacun, l’un après l’autre, comme si nous nous répondions. J’ai vu son trouble ce jour là, il n’a fait qu’accentué le mien.

Quand le plaisir du jeu appelle
Et qu’elle se fait belle
La séduction pointe le bout de son nez
Pour faire naitre tous ces moments enchantés

Elle se prépare avec candeur
Il se prépare avec ardeur
Entre ces deux voies
Règne le même éclat

Elle est prête elle suit la voix
Il l’attend, soudain sans voix
Ils se voient comme pour la première fois
Fugace et éternelle à la fois

Les mains se frôlent hésitantes
Les coeurs résonnent dans l’attente
Leurs âmes se mêlent et se sondent
Leurs coeurs s’emmêlent, se confondent

Lui, se pensant si loin d’elle
Ignorant qu’il est ses ailes
Elle si douce et si belle
Eclairant telle une chandelle
La tente qui protège leur amour
Ils se laissent emporter avec ivresse
Dans cet éphémère toujours
Que seule sait faire naitre la tendresse

Mon histoire avec Feydreyah ne m’a rien apprit. J’ai commencé à être jaloux de ceux qui approchaient Illy, j’étais de mauvaise humeur et elle en payait le prix parfois dans mes réponses acerbes. Je me rendais à l’évidence que j’étais incapable de lui offrir le meilleur de moi. Alors jamais je ne lui ai avoué quoique ce soit de mes sentiments.

J’attendais d’avoir jugulé tous mes démons, le plus dur étant la nécromancie, je croyais savoir ce qu’elle en pensait et je ne pouvais pas lui imposer cela.

Qu’elle ne fut pas ma déception quand j’ai appris avec stupeur qu’elle s’était liée avec Palladio. Je voyais bien qu’il passait de plus en plus de temps au campement mais jamais, connaissant le passé d’Illy je n’aurais imaginé une telle association.

Un sinan … et un nécromant !

J’étais abasourdi. J’ai arrêté de la voir un certain temps. Il était vraiment temps que je me prenne en charge seul.

Le recul m’a finalement appris que ce n’était pas de l’amour que j’avais éprouvé.

« »