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Nécromantie et premier amour

Jour 22 d’Illumen – Fingélien 379

Ghaara m’avait parlé, il y a quelques jours de pratiquer la nécromancie. Je lui avais menti ce jour là en disant que je n’en avais jamais fait. Puis, j’avais finalement à moitié avoué l’avoir pratiqué en cachette.
Ce jour là, il m’a proposé d’essayer. J’étais angoissée à cette perspective mais je l’ai suivi. Il m’a appris à invoquer quelques lapins. C’était plutôt drôle! Il m’a demandé si je souhaitais me lancer dans la nécromancie.

Je lui ai alors expliqué le pourquoi de la colère des villageois contre moi et de ma fuite jusqu’ici. J’avais été surprise par le prêtre du village en train de pratiquer cet art. Il m’avait alors accusée d’être le démon et d’être la responsable des mauvaises récoltes et de la famine qui régnait.  Ghaara m’a rassurée. Il m’a dit qu’ici la nécromancie était un moyen comme un autre de combattre les landes.

Nous avons cherché ensuite un endroit pour nous reposer. Je lui ai alors parlé de mon premier amour.

Quand j’étais enfant, j’ai connu un jeune berger dans les montagnes. Nous étions amis, nous nous amusions comme des fous. Je l’aidais dans son travail et lui me permettait de sortir de ma solitude forcée. Le temps passant, nous sommes devenus des adolescents. Notre amitié s’est transformée en amour. Nous avons eu notre première fois ensemble. Nous étions heureux.

Au fil du temps, même si nous étions encore très jeune, il a voulu se marier et me présenter à ses parents. Je l’ai supplié de ne pas le faire… Mais il l’a fait… Ces parents ont été horrifiés et dés le lendemain, l’ont conduit de force dans un monastère pour que les moines « reprennent » son éducation. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir.  Je ne l’ai revu que plusieurs années plus tard. Il était devenu adulte, moi aussi. J’étais tellement heureuse… mais il m’a repoussé… violemment.  Il n’était plus l’adolescent que j’avais connus. Les moines l’avaient brisé. Il a dit de moi que j’étais la démone qui l’avait poussé vers la luxure. J’étais anéantie. Le prêtre du village qui a précipité ma fuite, c’était lui…

Ghaara m’a écouté mais c’était trop tôt pour lui pour me raconter son histoire.

Le temple de Lith

Jour 23 Elavrion – Fingelien 380
Après les émotions que nous venions de vivre, nous avions besoin de nous isoler un peu Kely et moi. Entre baisers et tendres caresses, notre promenade nous a mené jusqu’au jardin secret du palais de Tarsengaard. C’est là que Kely m’a demandé si je connaissais le temple de Lith. Ghaara m’en avait parlé peu avant son départ voulant me le faire découvrir mais çà n’a jamais pu se faire. Kely m’a donc mené dans ce lieu secret et souterrain, peuplé d’araignées en tout genre. Le temple dédié à Lith était magnifique. Une immense araignée était gravée au sol, représentant la déesse des elfes noirs : Lith.
Tandis que je remerciais mon mâle pour cette découverte en l’embrassant, nous plaisantions sur l’idée de nous faire l’amour dans un temple. A vrai dire, cette transgression a eu le don de nous donner envie plutôt qu’autre chose. Nos caresses se sont faites sensuelles, nous nous désirions de plus en plus… Je ne sais ce qu’il s’est passé ensuite… Nous nous sommes jetés l’un sur l’autre comme affamés… L’esprit de Lith s’était emparé de nos esprits… Nous n’étions plus maîtres de ce que nous faisions : nos corps se mêlaient, s’entremêlaient et se démêlaient sans cesse… Chacun de nous prenant l’ascendant sur l’autre… Les araignées du temple nous frôlaient semblant nous encourager… Je ne sais combien de fois nous avons atteint le plaisir ultime…
Soudain l’esprit s’est retiré laissant nos corps haletants, épuisés et couverts de sueurs. Kely a été le premier à reprendre ses esprits. Il m’a demandé inquiet si il m’avait fait mal. J’ai pouffé, affirmant que ce n’était pas du tout le cas. Nous avons ensuite quitté rapidement les lieux de peur que Lith reprenne possession de nous.
Nous avons ensuite lavé nos corps dans l’eau de la fontaine du jardin, puis épuisés nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre près du phare.

Le mal amour

Je me souviens de notre rupture définitive. Celle où on sait que plus rien ne sera comme avant.
J’avais demandé à Feydreyah du temps de réflexion. Elle me l’a laissé. J’en étais même rendu à me demander si cela l’avait touchée vraiment. Elle parlait aux uns et aux autres, blaguant même parfois. Quand je l’entendais rire, je sentais mon coeur qui se délitait. Le temps s’écoulait et je devenais de plus en plus méchant, tenant des propos acerbes. Je faisais de nombreux cauchemars, le coeur envahit de ma propre colère. La prévenance d’Illy me maintenait à flot mais je sentais que je pouvais déraper très vite.
Elle a fini par demander qu’on se voit.
Nous nous sommes retrouvés à Tarsengaard. J’avais maigri et je ne m’occupais plus de moi.

Je lisais dans son regard le jugement qu’elle portait sur mon allure.
Elle commença à me dire que c’était justement ce elle ne voulait plus. Elle avait trop l’impression que je ne vivais qu’à travers elle, et c’était un poids pour elle, que ce n’était plus de l’amour. Elle avait été bénéfique pour moi à une époque, mais que ce n’était plus le cas. Il suffisait de voir ce que j’étais devenu.
Elle ne respirait qu’à travers moi, puis un jour, sans savoir pourquoi elle a su respirer autrement, sans moi, en voyageant, en découvrant, en se mettant au service des autres.
Oui, elle avait regardé ailleurs, mais je m’étais mis à mal l’aimer. Qu’elle était revenue uniquement pour que j’arrête de me faire du mal.

C’était dur d’entendre tout cela. C’est comme si nous nous étions trompés depuis le début. Etait-ce possible à ce point ?
Je ne savais vraiment plus.
Ce que je compris, c’est que nous deux ce n’était plus possible. Elle avait un désir de liberté et moi je l’emprisonnais par cet amour que je lui portais. Il était trop lourd, trop responsabilisant, trop culpabilisant.
Elle ne m’aimait plus comme un amant.
Elle m’aimait comme un frère, comme un ami.
Elle était un ange qui voulait voler de ses propres ailes.
Elle ne voulait plus être ma compagne.
Pour moi c’était inconcevable de la voir telle qu’elle me le demandait.

Nous nous sommes quittés, une page se tournait. C’était sur, plus rien ne serait comme avant.
Je ne savais pas aimer.

Si le coeur était une rose …

Le mois de Nuona 380

Si mon coeur était une rose, en ce début de mois il était un bouton.


J’ai retrouvé Khaena au dépôt pour la visite comme convenu. En arrivant elle m’a salué, moi j’avais envie de lui donner l’accolade, je l’ai donc prise par les épaules et je l’ai serré brièvement. Elle a été surprise, peu habituée à ce genre de démonstration chez les elfes noirs. khaena m’a fait parcourir les souterrains me montrant ici et là les différents accès qui existe.
Nous avons fini à Nivros Um, je suis allé voir la taverne, je crois que j’y étais déjà allé, mais je n’en avais pas grand souvenir. Voir même plus du tout, pourtant elle est très jolie, surtout l’entrée.
J’ai invité Khaena à boire un verre. j’avais mon jeu en bronze avec moi et s’il était trop tôt pour envisager de le faire comme avec Llariarith, j’avais une autre idée. Je lui proposais de boire une gorgée à chaque échec.
Nous avons donc débuté et très rapidement nous avons été grisés par nos bières.
J’ai préféré arrêter le jeu, en allant plus loin je n’étais pas bien sûr de ne pas commettre un geste déplacé. Je la trouvais de plus en plus attirante, mais bizarrement je n’avais pas juste envie d’en faire une conquête éphémère.
J’ai attendu un peu, puis j’ai sorti de mon sac un peu de viande séchée, des fruits et j’ai acheté du pain auprès du tavernier. Ca nous a permit de dessoualer un peu. En allant ramasser le jeu parterre, je suis tombé, Khaena est venue me rejoindre. La sentir à mes côté a réveillé un désir que je n’avais plus ressenti depuis longtemps. J’y ai mis un terme en parlant de Toucan. Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vu, j’ai cru comprendre à ce moment là que leur relation n’était pas telle que je l’avais imaginé. Je lui ai proposé de me faire visiter la région, l’air frais et la marche termineront de me dessaouler. Je devais reprendre mes esprits. Je l’ai aidé à se relever, je voyais sa longue chevelure blanche, je n’ai pas pu m’empêcher d’y passer ma main. Le contact était doux. J’ai retiré ma main rapidement, puis je l’ai entrainée dehors. Elle m’a fait visiter la région. Nous avons terminer dans la jungle, au bord de la mer. Le soleil allait pointer le bout de son nez. Je lui ai proposé de nous asseoir et de l’attendre. J’ai sorti une grande peau, elle s’est installée dessus, je me suis placé derrière elle, la prenant légèrement dans mes bras.
Elle s’est endormie ainsi, elle n’a pas vu le soleil se lever, moi si. Je n’ai pas pu m’endormir, je l’ai regardé longtemps, la sentir contre moi a fini de réveiller les sensations qu’elle faisait naitre en moi.
J’étais en train de tomber amoureux.

Les événements nous ont occupé les jours d’après, mais à la moitié du mois alors que j’étais resté à Nivros Um à forger les dagues de Gormeng, Khaena me souhaite le bonjour par télépathie et me demande si je veux bien qu’elle vienne. J’en avais très envie, mais j’ai tenté de rester neutre. Elle n’était pas disponible, je me le répétais sans cesse. Je devais contenir ces sentiments qui naissaient dans mon coeur.
Quand elle est arrivée, je l’ai serré doucement dans mes bras pour lui dire bonjour, contrairement à la première fois, elle s’y est blottit et elle a déposé un bisou sur ma joue. Je l’ai senti troublée, a t-elle vu mon trouble ?
Nous avons papoté en travaillant. Je lui ai demandé où elle en était de ses réflexions avec Toucan. Elle semblait triste, moi ça m’a trop rappelé Feydreyah. Avec le recul, je comprenais que Fey avait souffert autant que moi de notre rupture, même si c’est elle qui est partie. Etait-ce vraiment elle d’ailleurs ? Lui avais-je donné d’autres choix ?
Je voyais bien que ce n’était pas facile pour elle, et ça me donnait une raison de plus de ne pas me laisser aller.
Elle a alors parlé de ses amours, elle était triste. Elle m’a ému, ses mains tremblaient, je l’ai prises dans les miennes. Je l’ai laissé parlé. Elle m’a raconté ce qui c’était passé la où elle avait grandi. Elle avait été chassée par l’homme qu’elle avait aimé. Puis il y a eu un elfe noir qui ne l’aimait pas comme elle l’aimait, et enfin Toucan. Mais elle ne ressentait pas autant de complicité qu’elle avait avec l’elfe noir ou même … avec moi. Elle semblait génée de me le dire. J’ai tenté de lui dire que pour ma part je n’étais pas en capacité d’avoir de nouveau une relation. J’espérais ainsi la remettre dans les bras de Toucan, je pensais que c’était mieux ainsi. Je n’étais pas sûr de ce que j’étais en capacité de lui offrir et j’avais peur.
Après quelques minutes de silence, elle m’annonce qu’elle va voir Toucan. Je l’ai regardé partir avec un pincement au coeur. J’ai fini les dagues de Gormeng, puis j’ai entamé des épées longues en acier pour aller chercher l’adamantite. Je ne cessais de penser à Khaena, que disait-elle à Toucan ? Puis soudain dans mes mains une épée longue plus brillante que les autres. Je venais de forger ma première épée mystique. Penser à Khaena me portait chance. Je ne pouvais m’empêcher de m’accrocher à cette pensée, comme si je cherchais des excuses pour laisser libre court à mes sentiments. Elle m’a demandé si elle pouvait revenir pour la voir. J’étais heureux de partager ce moment avec elle. Quand elle est arrivée je l’ai prise dans mes bras, lui faisant faire trois tours sur elle même. J’étais heureux, comme je ne l’avais plus été depuis tellement longtemps. Et ce n’était pas seulement l’épée mystique qui me prodiguait ce bonheur.
J’avais envie de marcher, j’ai proposé à Khaena d’aller se promener un peu. Nous avons visité des maisons à Irissadith, une au couleur orange, une autre remplie de roses.  J’avais sommeil, j’ai proposé à Khaena de retourner là où il y avait les roses. Je voulais juste m’endormir à ses côtés. J’avais encore besoin d’un peu de temps pour être sûr. Elle a accepté simplement.
Avec elle tout paraissait justement simple. Je l’ai attirée contre moi puis nous nous sommes endormis ainsi l’un contre l’autre. Je sentais sa chaleur et son odeur. C’était bon. Juste bon. Le lendemain, je lui ai préparé un petit encas à son réveil. J’étais heureux de pouvoir lui préparer ça et heureux de voir qu’elle appréciait. Elle m’observait en souriant.
J’étais amoureux.

La rose était complètement épanouïe.


Je lui ai proposé une baignade aux bains de nargraw sud. J’avais envie de me baigner avec elle. Elle aime l’eau comme moi. Nous avons joué, puis j’ai posé la question qui m’était importante. Elle a répondu, alors j’ai approché mes lèvres des siennes et je l’ai embrassé pour la première fois. Ca n’avait rien à voir avec les baisers de Llaria, ni même ceux de Fey dernièrement. J’avais la sensation que mes lèvres étaient en relation avec toutes les parties de mon corps. Je frissonnais de partout et c’était très agréable. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai déposée sur les serviettes. Je lui ai dit que je l’aimais et je me suis blottis contre elle. J’ai du m’endormir un peu. Je voulais dormir à ses côtés, elle commençait à me manquer quand elle n’était pas à mes côtés. Je voulais aussi voir le soleil se coucher, je lui ai demandé de m’emmener sur la plage d’Idaloran. Nous y sommes allés. Le temps était clément nous nous sommes baignés encore une fois. Je me suis déshabillé entièrement contrairement aux bains de Nargraw sud. Elle a, elle aussi quitté tous ses vêtements. Nous avons joué un peu, frôlant nos peaux. Mon désir pour elle se faisait de plus en plus pressant. J’avais décidé de me retirer au temple quelques jours. Je l’annonçais à Khaena. Elle était triste, mais elle comprenait que c’était important pour moi. J’avais préparé un chant pour elle, je lui ai demandé de fermer les yeux et je lui ai chanté. Elle a semblé émue.
Notre désir ne faisait aucun doute mais je lui ai demandé de patienter jusqu’à mon retour. Nous nous sommes réveillés ensemble, je l’ai accueillie dans la journée par un baiser. Nous avons mangé un peu puis je l’ai laissé sur la plage. Je suis parti au temple après avoir préparé pour Khaena des fioles bombées. Elle hésitait entre l’artisanat et l’apothicariat, je souhaitais par ce geste lui montrer qu’elle était ma préférence. J’ai demandé à Grhump de proposer ses services, c’était le meilleur apothicaire que je connaissais.
Puis je suis parti.

Je suis revenu à la fin du mois Nuona, je me suis préparé pour revoir khaena. j’avais préparé un présent ainsi qu’un repas.
Je lui ai donné rendez-vous sur l’île des oubliées, nous nous sommes croisés dans la salle des téléportails. Elle sortait d’un entrainement. Je l’ai emmenée dans un endroit discret près d’un feu. Je l’ai lavée, massée, elle s’est endormie. A son réveil, le repas était prêt. Elle a mangé tout ce que j’avais préparé avec appétit. Puis je l’ai invitée à s’asseoir près du feu à mes côtés. J’ai sorti les deux anneaux d’argent que j’avais moi même forgé. J’ai tenté de lui expliqué ce que cela représentait pour moi.

Je l’ai prise pour compagne.
Nous étions deux désormais.

Dualité, magie et amour…

Plus le temps passe, plus Kely et moi nous nous rapprochons. Nous passons notre temps collés l’un à l’autre, nos corps se cherchant continuellement : nos mains qui s’effleurent, nos lèvres…
Nous utilisons de moins en moins la salle des portails, préférant marcher la main dans la main. Nous chassons ensemble, nous travaillons ensemble. Si par hasard l’un de nous dois aller acheter du matériel ou des ingrédients, l’autre le suit… Les séparations sont douloureuses et difficiles.
Et si l’absence est trop longue, les retrouvailles de nos corps sont parfois brutales, sauvages… Nos corps se mêlent dans une danse violente et animale cherchant à calmer le manque de l’autre. Après ce genre d’ébats, mon mâle est toujours inquiet de savoir si il m’a fait mal. Je ne sais si c’est parce que je suis une sombre et que quoique je fasse, le goût de la violence est en moi… mais j’aime quand il me prend ainsi. J’aime aussi quand il me prend avec douceur et tendresse.
C’est cette dualité qui m’a toujours plu chez mon mâle : le bleu tendre qui compose des chants et le nécromant guerrier sans peur. Sans doute parce que cette dualité je l’ai aussi en moi : mon coté humain doux et ma violence d’elfe noire. Un jour je lui ai dit que si il n’était qu’un mâle doux et tendre, je m’ennuierais. Et que si il n’était qu’un mâle violent et brutale, je ne voudrais pas de lui. Il était ému je crois que je lui confie çà. Il m’a dit qu’avec moi, il se sentait libre d’être comme il était. Et je dois avouer que c’est la même chose pour moi.

Je ne sais si un autre couple vit ce que nous vivons mais ils nous arrivent de plus en plus souvent au summum de notre plaisir de voir nos esprits se mêler de la même façon que nos corps. Chacun ressentant ce que ressent l’autre : nous ne sommes plus qu’un corps et un seul esprit…
La magie de Draïa sans doute….

Deux sombres amoureuses

Jour 18 Kamarien – Fingelien 382
Ça fait plusieurs jours que je passe en compagnie de Kharya. Nous sommes en train de construire, elle et moi une relation beaucoup plus apaisée qu’avant. Elle est beaucoup plus attentive à mes besoins d’affection et d’attention. Quand à moi, j’essaie de ne pas trop lui imposer ma présence envahissante et ma jalousie maladive.

Nous avons décidé récemment d’explorer de long en large la cité cachée de Dra Syn à Trassian. Enfin, elle explore et moi je la suis sans cesser de la regarder. Elle semble se retrouver dans ce dédale de chemins tortueux. Elle tente de m’expliquer que le pilier qui était là était celui que nous avions croisé quelques minutes auparavant pendant que je me perds dans ses yeux améthystes.

Je lui ai aussi proposé de visiter un sanctuaire que le petit bleu avait montré à Khaena. Il avait d’ailleurs gentiment prêté son parchemin pour que j’y emmène Kharya. Nous y avons passé une merveilleuse soirée. Je lui disais que j’aimais la nuit à cause de ses étoiles, de la drôle d’odeur qu’on sentait quand la chaleur s’échappait de la terre. Puis en me penchant sur elle, je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que les plus belles étoiles étaient celles de ses yeux, que l’odeur que je préférais était la sienne et que les plus magnifiques de mes nuits étaient celles que je passais dans ses bras. Ma belle m’a embrassée passionnément et le plaisir nous a emporté.

A force, ses absences me deviennent de plus en plus douloureuses : j’ai tellement besoin d’être près d’elle… Parfois, elle doit passer de longues journées à travailler. Mais désormais, dés qu’elle le peut, dés qu’elle a un petit moment de libre, elle me rejoint. La dernière fois, elle m’a fait la surprise de revêtir la robe que je lui avais offerte. J’étais comme hypnotisée : elle était tellement magnifique dans cette robe. Elle m’a pris par la main en souriant pour me conduire dans la chambre d’une taverne toute proche après avoir commandé une bouteille de vin. Nous avons très bien sû occuper les quelques heures de liberté qu’elle avait avant de reprendre son travail.

Les jours passent nos liens se resserrent petit à petit… Elle dit parfois que nous sommes sur la bonne voie. C’est tout ce que j’espère pour nous deux.

WandraLL, mon mystérieux.

WandraLL était un jeune sombre turbulent. Les premiers temps de son arrivée, il n’avait de cese de semer le chaos pour son plus grand amusement. Malheureusement pour lui, j’ai toujours veillé à ce que les sombres restent discrets dans leurs exactions. Il y a eu des avertissements plus ou moins menaçant qui furent insuffisants. Je l’ai donc punis à cette époque dans les catacombes de Naralik. Je l’ai attaché face contre une grille, torse nu et je l’ai torturé à la dague pour qu’il apprenne qu’on ne joue pas avec ma très longue patience. Il se calma quelques temps. Mais il trouva finalement le moyen de commettre un acte que je dû me résoudre à condamner publiquement malgré ma répugnance à léser un des miens pour son instinct. WandraLL fut bannit après avoir trahie une pâle, Loumea, qui le considérait comme un ami fidèle.

Il se passa de longs mois avant que WandraLL ne se rendent compte de son erreur et ne commence à la regretter. Il revint donc me voir et demander ma clémence pour sa réintégration. Je la lui ai accordée en échange d’une période de mise à l’épreuve. Je n’ai pas eu à me plaindre de son attitude quasi exemplaire par la suite. Il avait même réussit à se faire pardonner par cette pâle.

Notre relation intime commença dans les thermes de Nagraw Sud. Encore une fois, je ne me souviens plus des raisons pour lesquelles je l’y avais fait convoquer. Peut être avais-je seulement envie d’un massage pour me délasser. Il était apeuré, impressionné par ma présence comme le sont souvent les jeunes sombres, d’autant plus, je pense, qu’il savait a quel point je pouvais être redoutable quand j’étais contrariée. Il craignait de mal faire et de me déplaire mais ses mains s’en sortirent plutôt bien sur mon dos. Pour le mettre en confiance, j’ai essayer de lancer la conversation sur des banalités, puis sur lui, ce qu’il faisait en ce moment, et finalement s’il avait une femelle en vue. Pour toutes les questions personnelles, il répondait dans le vague et n’en révélait pas plus malgré mon insistance. Tout ce mystère mêlé de crainte et combiné à cette eau tiède et savoureuse qui déclenche toujours en moi des envies exacerba mon instinct de chasseuse de mâle. Le massage que je lui rendis après qu’il eu terminé se transforma en caresses irrésistibles et nous nous sommes étreints avec fougue. A ce moment là, il n’était encore qu’un jouet.

Nous nous sommes revus régulièrement. J’essayais a chaque fois de percer les secrets qu’il refusait de révéler sans pour autant le menacer ou lui ordonner de parler. J’ai toujours aimé les mâles mystérieux qui me font languir et me laisse être dévorée de curiosité. Grâce à cela, j’en appris plus sur cette pâle a qui il était attaché. Il disait qu’elle était une sœur mais je le soupçonnais de ressentir d’avantage pour elle et qu’il s’en était convaincu parce qu’elle avait déjà un fiancé. J’étais un peu jalouse et je craignais qu’il ne se confie à elle. Une pâle. Pourrait-il me trahir ? Cette jalousie me mena a accroître mon influence sur lui, pour essayer de la lui faire oublier. Par simple égo ? A cette époque, j’aurais sûrement dit oui. Savoir que mes amants vont voir ailleurs est un échec personnel. Mais à force de le savoir en si bonne entente avec elle, alors qu’avec moi, il retenait ses confidences, me blessait le cœur sans que je veuille l’admettre. Il ne devait être qu’un jouet. Je ne voulais plus de relation sérieuse.

Il fallait pourtant que je me rende à l’évidence. Nos moments intimes étaient de plus en plus tendres et je me sentais apaisée contre lui. Je lui parlais sans retenue de mes craintes et il écoutait, me rassurait. Et quand il a osé révéler ses sentiments pour moi, j’ai pris le fuite. Il ne comprit pas pourquoi, me chercha partout, me demanda des explications. J’étais paniquée mais je le laissai me rejoindre à Illumen. Je lui ai alors parlé de mes expériences passées, que chaque mâle auquel j’avais tenu avait disparu. Que je pensais être maudite, et que s’il m’aimait, il finirait comme tous les autres. Comme LeBarBaR quelques mois avant, il fit le brave en disant que cela ne lui arriverait jamais et qu’il serait toujours là pour moi. Je lui répliquais qu’il n’était pas le seul à m’avoir fait cette promesse. Mais il maintint fermement qu’il ne disparaîtrait pas. C’était la première fois que je le voyais si déterminé. Et je me suis laissée rassurer.

Nous avons filé ensuite une relation parfaitement épanouie sans pour autant l’exposer aux yeux des tous. J’avais toujours en tête la désastreuse période Quazar. WandraLL prenait de l’assurance dans le peuple et obtint le titre d’Ac’Ylith pour ses actes et fut pardonné par les pâles avec le soutien de Loumea. Mais vint le moment où mon instinct de séductrice fut réveillé par un sinan entreprenant, Bastian. J’ai réussis à cacher cet amant à WandraLL quelques temps. Mais il n’était pas dupe et se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il était devenu jaloux et suspicieux, m’interrogeant sur ce que j’avais fais, avec qui j’étais mais sans parvenir à me faire parler. Un jour, je le vis porter une nouvelle tenue magnifique qu’il avait fait faire soit disant par le natif teinturier de Tarsengaard. Je trouvais ce travail trop finement ouvragé pour les grosses pattes du Galdurs. Mystérieusement, il était tout sourires et son air interrogateur sur mes actes n’était plus là. Une hypothèse se forma dans mon esprit et il fallait que je la vérifie. Je suis donc allée au dépôt de la Cité du Port, espérant y trouver la sinane aventurière réputée pour ses bons soins à la gente masculine. En discutant de tout et de rien, elle en vint à me montrer ses carnets de croquis pour les commandes vestimentaires qui lui étaient passées. Le style était reconnaissable. Pour ne pas éveiller les soupçons de la sinane, je lui demandais de me faire une tenue sur mesure. J’étais maintenant sure que WandraLL avait fait faire sa tenue par elle et qu’il en avait profité pour faire appel à ses autres talents. Je bouillais intérieurement. Cependant, je me suis retenue d’écorcher Llariarith ou d’aller punir mon mâle. Je savais bien que j’étais la cause de cet écart. Je l’avais mérité.

A partir de ce jour, WandraLL devint de moins en moins présent, de plus en plus distant. J’essayais de le récupérer mais il était trop tard. Je m’en voulais sans pouvoir pour autant abandonner mon amant sinan et pire encore augmentant mon harem. Peut être parce que je sentais la fin de notre relation venir. Ce fut Nevros qui porta indirectement le coup de grâce à notre couple. Il avait attaqué la Cité du Port et clamait qu’il ne mettrait fin à l’invasion que si des Aventuriers lui vendait des objets intéressants. WandraLL se dévoua pour sauver les natifs de nos alliés et vendit discrètement sa dague de lumière. L’attaque cessa mais fut remplacée par une offensive sur Naralik. Nevros alla même jusqu’à me narguer par télépathie en me disant que je devais cet assaut à l’un des miens. Une fois les troups ennemies abattues, WandraLL m’avoua cette vente. J’étais folle de rage mais je me suis contentée d’être froide avec lui.

J’ai dans les jours suivant réunit le Conseil Matriarcal et exposé le cas de WandraLL pour déterminer quelle punition lui asséner pour vente au Véreux ayant entraîné une attaque sur notre terre. Le Conseil s’accorda que cette affaire ne serait pas diffusée en dehors des personnes présentes et qu’une sanction discrète serait préférable pour l’image du peuple. Je savais déjà laquelle. J’ai convoqué WandraLL dans les catacombes, à l’endroit même où je l’avais punis pour la première fois. Je lui ai expliqué la raison de sa présence ici. Il a explosé de colère quand il a su que je n’avais pas gardé le secret sur sa confidence de vente. J’ai eu beau lui argumenter qu’un tel acte ne pouvait rester impunis, il en voulait rien entendre et commença à partir. Je l’ai rattrapé et l’ai habilement mis face contre terre. J’ai immédiatement déchiré sa chemise et d’un geste habile lui ai planté une aiguille dans le nerf sortant de la onzième vertèbre. D’un ton froid et cérémonieux, j’ai dit que cette douleur serait brève mais le marquerait dans l’âme. Dès que j’eus finis de triturer le nerf, je me suis levée et j’ai quitté les lieux sans me retourner pour qu’il ne puisse pas voir mes larmes. Je ne pense pas qu’il aurait pu comprendre le dilemme qui m’agitait entre mon devoir et mon amour pour lui. Bien entendu, il ne me parla pas pendant des semaines.

Cela ne fit qu’accroître ma culpabilité. Je pensais qu’il comprendrait ma décision vu les faits. Mais quand nous avons repris contact, ce n’était pas la punition qui l’avait blessé dans son cœur. C’était que je me sois permise d’en parler au Conseil sans l’avertir, alors qu’il était persuadé que je lui avais promis de le garder pour moi. Je n’avais rien promis. Cependant, il est vrai que j’aurais dû l’avertir avant d’en parler. Je ne voulais pas me passer de lui alors j’ai ravalé ma fierté. J’ai présenté des excuses et lui ai dit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait de moi pour qu’il me pardonne. Il a accepté de me voir. Il m’a fait m’agenouiller devant lui. J’ai serré les mâchoires mais j’ai obéis. Il m’a fait promettre de ne plus jamais parler de ses confidences à autrui. J’ai promis. Il m’a invité à me relever mais j’ai vu dans ses yeux que ses sentiments pour moi n’étaient plus les mêmes. Il n’était plus en colère. Il n’était plus amoureux. Il a quitté les îlots de plus en plus fréquemment et de plus en plus longtemps. Je n’ai plus de nouvelles.

Je suis une Veuve Noire, ma Malédiction a une fois encore dévoré un mâle qui s’était approché de trop près du cœur de ma toile.

Bastian, mon chasseur.

J’avais rejoins le Dispensaire créé par un Kultar mais bien vite le petit groupe de départ avait éclaté et j’avais pris les rênes par défaut. J’ai relancé des recrutements et c’est à cette occasion qu’à commencé mon idylle avec Bastian.

Je l’avais rencontré pour la première fois lors d’un conflit qu’il avait eu avec un sombre, Karaz. La raison de cette dispute n’est plus très claire dans mon esprit mais il me semble que Bastian avait fait des réflexions peu aimables à propos de la vieille Atekel et Karaz en voulant faire du zèle en public était allé le menacer. Je me suis rendue sur place, amusée par cette situation. Le sinan était peu connu et disparu ensuite pendant plusieurs mois.

A son retour, j’avais de nouveau échangé quelques mots avec lui. Parlant de tout et de rien d’abord, puis lui donnant quelques conseils sur l’entraînement à la magie. J’ai du finir par lui parler du Dispensaire et il eu l’air intéressé. Il a voulu en savoir plus et m’invita a la taverne de la Cité du Port pour parler tranquillement.

J’ai commencé mon discours de recrutement habituel mais je voyais bien que mes mots seuls n’étaient pas son plus grand centre d’intérêt. Il me faisait du charme et je me suis dis que, finalement, cet entretien n’avait peut être été pour lui qu’un prétexte pour m’approcher davantage. Je l’ai laissé m’embrasser. C’était délicieux.

Comme souvent, j’ai cédé assez vite à mes pulsions malgré le mâle qui partageait déjà mon lit et mon cœur. Bastian avait quelque chose de différent, une sorte d’aura qui me fascinait. Quand ses mains se posaient sur ma taille, je sentais des frissons de désir m’envahir. Il fut direct dès le début de notre relation. Il ne voulait rien de sérieux, aucun attachement affectif, juste passer du bon temps avec une jolie dame. Je n’étais pas contre, mais je savais que j’avais tendance à être possessive. Je ne lui en ai rien dit, pour le garder dans ma toile. C’était un amant fantastique.

Cependant, nous ne partagions pas uniquement des étreintes. Nous avions pris l’habitude d’explorer Irilion. Je n’ai jamais été une grande exploratrice, cette activité m’ennuyant bien vite seule. Mais à deux c’est différent. Il était amusant de le voir fouiller tous les meubles et embarquer discrètement les quelques lumens qu’il pouvait y trouver. Il appréciait aussi ces petites ballades car il arrivait que je lui raconte certains faits historiques s’y étant déroulés. Il m’écoutait fasciné par ma mémoire.

A part les menus larcins, il aimait chasser, ce qui lui valut de ma part le surnom de chasseur. Il pratiquait aussi le métier de récolteur et faisait un peu de nécromancie. Il avait par contre un défaut : il était avare. Terriblement proche de ses lumens. C’était amusant de l’entendre se plaindre des prix et d’en reporter la faute sur les kultars systématiquement. Il était bien tombé avec moi, je lui offrais assez souvent ce qu’il voulait acquérir. Il savait très bien comment me remercier, et je n’avais jamais a payer mes matières premières.

Les promenades en Irilion étaient l’occasion de trouver de beaux lieux pour nos rendez vous discrets. Et à force de passer du temps ensemble, son attitude à mon égard changea sensiblement. Nos baisers et nos étreintes avaient toujours été passionnées, enflammées par un désir mutuel intense. Mais un soir, il m’embrassa avec plus de tendresse. Je n’ai rien fait remarquer, me disant que je me faisais sûrement des idées. J’ai attendu d’autres signes plus concrets.

C’est une réunion du Dispensaire qui me donna l’occasion de confirmer son attachement à moi. Nous étions en train d’explorer Arius. Meynaf appela les membres sur les ondes télépathiques. Nous n’avions jamais affiché notre relation devant qui que ce soit, même devant eux. J’avais prévu ce jour là de lui offrir une cape rouge. Il en cherchait une mais, comme souvent, en trouvait le prix trop élevé. Je lui ai demandé de fermer les yeux. Je lui ai mis la cape sur les épaules. Quand il a vu l’étoffe, il n’en revenait pas. Il m’embrassa avidement et me demanda à ce que nous ne répondions pas au Capitaine. J’ai refusé, par devoir. Il m’a dit que j’étais bien cruelle avec lui. Avec un sourire mutin, je l’ai défié en lui disant que j’étais capable d’être plus cruelle encore. Il avait le goût du jeu, et demandait à voir.

Nous avons rejoint la taverne d’Idaloran avec quelques minutes d’intervalle. Meynaf, Atwenas, Bagnar et Eryann étaient déjà arrivés. Il ne restait qu’une place à la table où ils s’étaient assis. Au culot, j’ai demandé au Capitaine de m’asseoir sur ses genoux. A ma grande et agréable surprise, il a accepté. Meynaf avait été mon amant plusieurs fingeliens plus tôt mais il avait depuis refusé mes avances. Bastian regardait mon petit manège et je n’hésitais pas à avoir des sous entendus assez évidant avec l’elfe. Cela faisait jaser l’assemblée et m’amusait autant que lui. Le sinan, lui, était amer. Comme jaloux, sans vouloir l’avouer. Il me fit remarquer par télépathie qu’en effet je pouvais être bien plus cruelle. J’étais ravie, j’avais remportée mon pari. Mais plus encore, je savais maintenant qu’il s’était pris les pieds dans ma toile. Mon égo adorait le savoir à ma merci.

Nous avions une relation sereine. Aucune de dispute. Il cachait toujours son attachement si bien que ma frayeur face aux sentiment était apaisée. Je pensais pouvoir ne pas m’attacher. Un leurre. Cela faisait déjà un moment que ce n’était plus seulement la passion de nos corps qui nous réunissait. Pourtant, cela ne m’a pas empêché d’entretenir à cette période de nombreuses relations parallèles. Il y avait déjà WandraLL, puis vint Meynaf suite à cette comédie dans la taverne. Ensuite toucan. Et Killya. Mais Bastian avait toujours une place particulière. Je pouvais abandonner n’importe lequel de mes amants pour lui. Surtout depuis qu’il avait finit par m’avouer ses sentiments pour moi.

Cela arriva suite à une invasion de la Cité du Port. Nous nous étions déployés lui et moi en tant que phalange du Dispensaire. Il s’était pris un coup mortel mais la plaie n’arrivait pas à cicatriser à la sortie de l’Achéron. Les combats finis, je l’ai entraîné à la taverne dans une chambre de l’étage pour le recoudre. Comme je savais que ce serait douloureux, j’avais prévu de nombreuses bouteilles de vin à lui faire boire. Il grommela de devoir boire en si peu de temps cette boisson qu’il préférait apprécier à petite dose avec un rituel bien précis pour en révéler tous les arômes.

Une fois bien saoul, je l’ai fais allonger et j’ai commencer à exercer mes talents de guérisseuse. Ce fut malgré tout douloureux. Mais une fois fini, il commença a parler. Beaucoup. Sa langue se délia et il m’a dit qu’il m’aimait. Et qu’il savait que je l’aimais aussi. Je suis restée figée un instant réalisant ce que j’avais voulu me cacher à moi-même. Je l’ai endormi doucement, il avait besoin de repos avec cette blessure. Je l’ai veillé, assise sur une chaise à côté. Il fit des cauchemars en délirant a propos de Kultars et de choses qu’il hurlait n’avoir pas commises. Il s’est réveillé en sursaut et je suis venue le rassurer. Quand il a repris ses esprits, il s’est rendu compte qu’il en avait trop dit la veille. Il m’a regardé un peu gêné. S’excusant de son état déplorable. Il n’aimait pas abuser d’alcool quand il était en plaisante compagnie. Je lui ai répondu des banalités. Il voyait bien que j’étais malgré tout un peu troublée. Je lui ai ordonné de garder le lit quelques jours.

Durant cette convalescence, je suis restée distante. Cela a finit par l’agacer et il est venu me demander la raison de ce silence et de la froideur de mon accueil quand il venait me parler. N’arrivant à rien avec moi, il a quitté les îlots, me laissant une lettre pour m’en avertir laissant planer le doute sur son retour. Il disait avoir besoin de faire le point. Je m’en suis voulu d’être aussi stupide mais j’avais peur. L’amour n’est pas fait pour moi, il détruit ceux qui m’approchent.

A mon grand soulagement, il est revenu au bout d’une dizaine de jours. Je n’ai pas hésité et je l’ai rejoins immédiatement, lui sautant dans les bras. J’ai oublié ma retenue, oublié mes frayeurs. Je me suis réfugiée contre lui en disant a quel point il m’avait manqué et a quel point j’avais regretté. Je lui ai fais part des inquiétudes qui m’avaient poussées à le rejeter. Il m’a rassurée et les choses ont repris leur cours.

Je n’avais pas pour autant mis fin à mes autres relations. Je ne le cachais pas à Bastian, restant même toujours aussi séductrice vis à vis de Meynaf en sa présence. Mais mon chasseur l’acceptait, me disant lui même que s’il croisait une belle femme, il n’était pas impossible qu’il aille plus loin que de simples compliments. Cependant, il préférait ignorer le nom de mes amants. Tout comme il gardait pour lui ceux de ses conquêtes. Mais j’étais moins disponible pour lui, ma femelle prenant de plus en plus d’importance et réclamant bien plus d’attention que tous les amants que j’avais eu jusque là.

Mais arriva ce qui arrive toujours. Des absences répétées de plus en plus longues. La première fois que cela arriva, à son retour, je me suis une nouvelle fois précipitée à sa rencontre. Nous avons exploré Thelinor brièvement, jusqu’à ce que je ne tienne plus et profite de la visite d’une maison pour le pousser vers le lit. Quand nous en eûmes terminé, je lui ai demandé s’il serait d’accord pour partager un lit à trois avec une autre femelle. D’abord surpris, il a ensuite été séduit par l’idée. Il s’inquiéta cependant du fait de toujours pouvoir me voir seul à seul et ne pas avoir à me partager à chaque moment intime. Il voulait aussi rencontrer la femelle en question et faire connaissance avant d’envisager d’aller plus loin.

Je lui ai donc parlé de Killya et de la particularité de sa situation. Il fut plutôt désappointé mais essaya de comprendre. Ma femelle n’avait pas non plus l’air contre quand je lui en ai parlé sur le moment. Pourtant, quand ils se croisèrent en ma présence pour la première fois, l’air devint glacial. Il faut dire que je venais d’avoir une discussion difficile avec ma femelle concernant mon passé d’apprentie en salle de torture. Elle toisa le sinan, le saluant à peine. Bastian n’a pas voulu s’imposer plus longtemps. Je me suis dis que je pouvais faire une croix sur ce fantasme de mettre mes deux favoris dans le même lit.

Cela ne fit pas rester mon chasseur bien longtemps. Il m’avait promis de revenir vite et qu’il resterait plus longtemps la prochaine fois. Mais il ne revint qu’une journée par ci par là. Jusqu’à ne plus réapparaître du tout. Etait-ce dû à la souffrance de ne pas me voir consacrée qu’à lui ?

Amour et relation charnelle

Jour 10 Ullitivar – Fingelien 383
Il fallait que je la revois… Son rire, son sourire, hantaient mes nuits. Le souvenir de ses caresses et de ses baisers me faisaient frissonner. Je n’avais qu’elle en tête. Pourtant, je savais que Bahar n’avait pas de sentiments pour moi et ce qu’elle m’avait offert, elle aurait pu l’offrir à n’importe qu’elle autre femelle. Mon corps et mon coeur la réclamait mais ma raison clamait que je n’étais rien pour elle.

Voyant mon trouble, ma mère m’a laissé prendre le contrôle. Je savais qu’elle m’offrait une femelle dont elle était profondément amoureuse mais elle ne laissait paraître aucune jalousie. Sans doute, qu’elle se souvenait avoir eu elle aussi l’amante de sa mère. J’ai ouvert les yeux. Bahar était devant la cheminée en train de rallumer le feu. Elle s’est tournée vers moi et m’a souri. Je lui ai souhaité bonjour en lui rendant son sourire. J’étais nue, çà me gênait d’être ainsi devant elle dans l’état où m’avait laissé ma mère. Je cherchais mes habits du regard tandis que Bahar m’observait en souriant. Voyant mon trouble, elle a fini par déposer une peau sur mes épaules, frôlant, sans doute volontairement, mon corps au passage ce qui a provoqué des frémissements incontrôlables de plaisirs.

Elle m’a ensuite demandé si j’avais faim. Elle a commencé à préparer des légumes grillés. Elle m’a fait goûter déposant un morceau dans ma bouche. C’était délicieux. Elle riait trouvant amusant qu’une sombre aime les légumes. Elle a ensuite affirmé que j’étais une femelle rare ce qui a eu le don d’assombrir ma peau. Elle s’est amusée à continuer de me complimenter provoquant encore plus d’assombrissement et de gêne. J’ai fini par baisser la tête qu’elle a relevé en me soulevant le menton s’amusant de ma différence avec ma mère.

Puis, elle m’a préparée une assiette qu’elle m’a tendue. En la prenant, la peau qui était sur mes épaules est tombée. J’ai tenté maladroitement de la remettre. Bahar m’a aidé frôlant une nouvelle fois ma peau intentionnellement ce qui a provoqué un nouveau trouble chez moi ce qui l’a amusée. Elle a fini par se déshabiller pour se mettre « à égalité » comme elle disait. Je suis restée interdite la regardant bouche bée. Elle s’est approchée de moi avec des yeux rieurs plaçant ses mains sur mon visage déclarant que pour mâcher il fallait bouger les mâchoires joignant le geste à la parole. J’ai failli m’étouffer en riant.

Son corps me frôlait et me troublait. Elle a commencé à me caresser, provoquant des bonds de mon coeur. Elle disait que si je restais, elle ne pourrait pas se retenir longtemps. Je voulais rester : j’ai approché timidement mes lèvres des siennes. Un nouvelle fois, son baiser m’a fait frémir au delà du raisonnable. Elle m’a doucement allongée sur les coussins. J’ai commencé à la caresser avec des mains tremblantes. Elle me disait qu’elle avait envie de moi. Et moi, même si je me sentais aussi maladroite que la première fois, mon regard ne faisait que trahir le désir que j’avais d’elle.

Je lui ai offert le maximum que mes maigres compétences d’amantes pouvaient lui donner. Ses cris de plaisir envahissaient la pièce tandis que j’admirais sa beauté de femelle prise par le plaisir. Elle a fini par retomber lentement sur les coussins. Elle me regardait surprise, affirmant que rares étaient les femelles qui lui avait donné autant de plaisir. Elle me soupçonnait en riant de l’avoir trompée avec d’autres femelles ce dont j’étais bien sûre incapable.

Puis, c’est elle qui m’a prise. Je n’ai pas mis longtemps à succomber à ses caresses expertes. Alors que je me blottissais contre elle, elle m’a regardé en souriant, déclarant qu’elle adorait faire l’amour avec moi. Je lui ai chuchoté que moi aussi. Elle m’a demandé si je trouvais toujours çà « mal ». Ce n’était pas le cas avec elle. Cet aveu lui a fait dire que je devrais essayer d’autres femelles. J’ai haussé les épaules. Je ne savais pas séduire, j’étais bien trop timide pour oser aborder une femelle ou même un mâle… Elle affirmait qu’il suffisait juste parfois de laisser les opportunités s’offrir à moi. J’étais dubitative.

Pour elle, les îlots n’étaient vraiment l’endroit idéal pour les rencontres. Les aventuriers qui étaient là bas, étaient obnubilés pour la plupart par la gloire. Alors que sur le continent, elle avait fait de multiples rencontres. Elle riait en disant qu’elle ne les comptait même plus. Mon coeur se serrait en entendant çà. J’avais l’impression de n’être qu’une femelle de plus pour elle, de n’avoir rien de plus que les autres. Ça me rendait triste. Elle s’en ai rendu compte. Elle tentait de me consoler en affirmant que l’amour c’était beau. Mais, pour ma part, je n’appelais pas çà de l’amour mais des relations charnelles et elle semblait confondre les deux.

Ce que je vivais avec Kely était de l’amour. Nos étreintes n’étaient qu’une partie de cet amour : une partie essentielle mais toute de même qu’une partie. Bahar n’avait retenu que cette partie dans ses relations, oubliant ou refusant de s’attacher. J’avais une boule dans la gorge. J’étais amoureuse d’elle, je le savais maintenant mais elle ne le serait pas de moi… Je voulais m’enfuir. J’ai proposé à Bahar de laisser ma place à ma mère mais elle ne voulait pas déclarant qu’elle ne la laisserait pas dormir. J’aurais du partir… retourner prendre une chambre à la taverne mais je n’y arrivais pas. Je voulais rester près d’elle même si çà me faisait mal.

Bahar voyait bien que je n’allais pas bien. Elle a tenté de me faire parler. Mais à quoi bon lui dire que mon mal-être provenait des sentiments que j’avais pour elle alors qu’elle n’en avait pas pour moi… J’ai menti déclarant que j’étais fatiguée. Je lui ai souhaité une bonne nuit en lui tournant le dos. Je voyais bien qu’elle ne comprenait pas mon attitude. J’ai fait semblant de dormir laissant couler silencieusement des larmes de douleur.

J’ai entendu de longues heures afin d’être sûre qu’elle dormait avant d’oser me tourner vers elle. Je la regardais : même endormie, elle souriait. Des larmes continuaient de couler le long de mes joues. Il ne fallait plus que je la vois… J’avais déjà assez souffert ses derniers temps. Et rien n’est pire que de vivre un amour non partagé. J’avais Kely mon mâle qui finirait bien par revenir et qui m’apportait bien plus que ce que j’avais osé rêver. Alors pourquoi m’accrocher à quelqu’un d’autre? Ma raison parlait mais une fois de plus mon coeur et mon corps disait tout le contraire. La meilleure solution était de l’oublier en évitant de la voir. Je l’ai regardé une dernière fois admirant son visage souriant et ses courbes magnifiques que je n’osais plus caresser. Des larmes se sont remises à couler le long de mes joues et je me suis enfouie profondément dans le corps pour cesser de voir et de penser.

L’amour de Bahar

Jour 23 Elavrion – Fingelien 383
La petite était retournée voir Bahar. Je ne pouvais pas m’empêcher d’observer ce qu’elles faisaient. Je les entendais parler. J’ai vu que le regard de ma belle aventurière avait changé. Elle lançait des regards amoureux à Khaena. Ma petite avait compris le problème de Bahar et l’avait résolu à sa façon douce et tendre : chose dont j’étais bien incapable. Je me sentais mal.

J’étais incapable d’aider mes femelles. Je n’avais pas su voir que Kriss m’avait éloignée d’elle pour me protéger. Je n’ai jamais su apaiser la peur de Kharya pour les relations durables. Et pour Bahar, je n’ai pas su voir que sa peur de l’amour était dû à une blessure bien plus profonde que je ne l’imaginais.

Je me morfondais quand soudain j’ai entendu Bahar parler de moi. Elle disait qu’elle voulait partager avec moi sa joie d’avoir résolu ses peurs. Alors, j’ai pris le contrôle sans trop savoir comment elle allait réagir. Elle a souri quand elle m’a reconnue mais je ne savais pas bien quoi lui dire, je me sentais coupable et j’avais peur qu’elle ne veuille que de Khaena désormais. Elle m’a demandée pourquoi j’avais fui ainsi la dernière fois. Que pouvais je lui répondre, à part que je m’étais montrée une fois de plus stupide. Bahar a souri et m’a embrassée affirmant que je n’étais pas stupide.

Je me suis alors jetée sur elle comprenant qu’elle voulait toujours de moi et je l’ai prise sans attendre, avec empressement et avidité, oubliant la présence du petit bleu qui dormait à nos côtés. Plusieurs fois, nous avons mêlés nos corps. Je n’arrivais plus à me détacher d’elle. Entre chaque étreinte, nous nous cajolions, nous serrant l’une contre elle. Nous avons à peine remarqué la disparition du petit bleu qui sans doute lassé que nous l’ignorions s’était éclipsé.

En pensant au petit bleu, j’ai posé ma main sur le ventre de ma belle en disant qu’elle devrait peut-être faire attention si elle ne voulait pas avoir un petit de lui. Elle m’a regardée interdite. De toute évidence, elle avait complètement oublié la possibilité qu’elle puisse avoir un enfant d’un mâle. C’était assez drôle. Mais, elle a soudain était prise de panique. Elle disait qu’elle pourrait être enceinte que la période était propice à çà… Moi j’étais heureuse, je l’imaginais déjà avec son ventre rond et ses seins gonflés. La beauté d’une femelle enceinte m’avait toujours attirée. Mais elle avait peur : sa mère était morte en la mettant au monde. Elle parlait de faire en sorte de se séparer de la vie en elle si jamais elle était là.

J’ai tenté de la rassurer en lui affirmant que nous serions là Khaena et moi pour l’aider. Et puis, j’ai fait en sorte de lui faire peur : se séparer de la vie était aussi dangereux que de donner la vie. Et enfin, j’ai fini par lui raconter ce que j’avais tenté de faire pour me débarrasser de la vie qui était en moi alors que je fuyais les assassins qui me poursuivaient. Je voulais être désencombrer de ce fardeau qui m’empêcher de fuir normalement. Alors je martyrisais mon corps espérant que le traitement subi éliminerait la vie en moi. J’ai pris toutes sortes de plantes que je savais dangereuse pour une femelle enceinte. Mais, la petite vie s’accrochait en moi. Et j’ai accouché seule comme un animal cachée dans un fourré. J’ai regardé l’enfant. Un magnifique bébé aux cheveux blancs qui me regardait de ses yeux rouges sans un cri. C’était ma fille. Je l’ai serrée contre moi et je lui ai donné le sein. Cette petite vie dont j’avais voulu me débarrasser, je ne pouvais désormais plus m’en séparer. Pourtant, il le fallait. Les assassins s’étaient rapprochées et il la tuerai tout comme moi méprisant la jeune vie aussi surement que la mienne. J’ai abandonné ma fille auprès d’humains alors que je l’aimais déjà, pour la sauver.

Cette histoire et mes différents arguments ont eu l’air de porter leurs fruits. Mais Bahar voulait que j’écoute son ventre que j’essaie de distinguer avec mes sens aiguisés de sombre si la vie s’était installée. J’ai obéi peu convaincu de trouver grand chose étant donné le peu de temps qu’il y avait eu entre ses étreintes avec le petit bleu et maintenant. Je n’ai rien ressenti. Ça l’a rassuré et elle s’est apaisée.

Je ne quittais plus les yeux de ma belle aventurière, ne pouvant me détacher de son regard qui exprimait bien plus qu’il n’avait jamais exprimé. Et soudain elle m’a dit qu’elle m’aimait comme si il s’agissait d’une évidence. J’en suis restée bouche bée. Je lui avais tellement dit que je l’aimais sans que jamais elle ne me réponde et là c’était elle qui me le disait. Ma mine devait être comique parce que çà l’a fait rire. Je me suis ressaisie et je lui ai déclaré moi aussi ma flamme. Puis elle a dit qu’elle aimait aussi Khaena. Elle nous aimait toutes les deux. Elle n’arrêtait plus ses déclarations d’amour et je fondais irrémédiablement. Je voulais rester près d’elle toujours, ne plus la quitter.

Mais Khaena devait rejoindre son bleu et retourner combattre. Elle savait que je n’arriverai pas à quitter Bahar de moi même, alors elle a pris le contrôle. Elles se sont séparées se promettant de se revoir très vite. La douleur de la séparation m’envahissait. Je me suis enfouie pour ne pas voir Bahar s’éloigner de mes bras.

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