Tag Archive: Starenlith


Le sinan

Jour 28 du Fingel – Fingelien 379

Ce jour là, la plupart des dépôts de Séridia étaient fermés pour cause d’inventaire. Je devais travailler pour me perfectionner dans mon métier. Je suis allée au dépôt de Starenlith, d’habitude désert. Il était cette fois-ci rempli d’aventurier de toutes races : galdurs, elfes, nains, bleus, kultars, eldorians et un sinan.

Après avoir salué l’assemblée, je me suis installée près d’un elfe blond, qui m’a fait une place en m’appelant cousine. J’ai su plus tard qu’il s’appelait Meynaf. Le sinan était tout proche.

J’ai commencé mon travail en silence. Le sinan a alors parlé d’une belle sombre près de lui… J’ai regardé autour de moi, une autre sombre était là nommée Panther. J’ai constaté qu’elle était effectivement très belle et j’ai repris mon travail.

Quelques instants plus tard, le sinan a continué son monologue en indiquant que la belle sombre semblait l’ignorer… J’ai relevé la tête à nouveau mais Panther n’était plus là et aucune autre sombre dans le dépôt à part moi… J’ai regardé le sinan surprise qu’il puisse parler de moi ainsi. Il m’a souri et s’est présenté. Il s’appelait Vinan.  Il m’a offert une rose noire en faisant un large sourire. Je n’ai pas osé refuser devant une telle assemblée. Je me suis sentie terriblement gênée.

J’ai terminé prestement le travail que j’étais en train de faire, pris ma cape de récolte et me suis enfuie en saluant par un « Deshmal ».

Confession

Jour 30 d’Illumen – Fingélien 379

J’ai retrouvé Ghaara, ce jour là, nous sommes finalement partis travailler ensemble au dépôt de Starenlith. Il a alors voulu me parler de son expérience malheureuse avec les femelles.
Il était destiné depuis sa naissance à une femelle. Quand il l’a rencontré pour la première fois tout s’est bien passé. Il a découvert avec délectation l’amour physique avec elle. Il a commencé à tomber amoureux. Un jour, elle lui a proposé un nouveau « jeu » amoureux. Elle l’a attaché au lit. Il a accepté confiant. Alors qu’il était complétement entravé, sa bien aimée a fait entrer dans la pièce ses amies. Elles lui ont fait alors subir des humiliations et des perversités dont il n’a pas voulu me parler. Après s’être bien abreuvées de leurs jeux atroces, elles l’ont trainé de force jusqu’au bas de l’escalier du château de ses parents, où elles l’ont laissé entravé. Quand ses parents, l’ont découvert ainsi humilié, ils n’ont eu que mépris pour lui. Sa mère a décidé qu’il rejoindrait la gilde d’assassins de la Veuve Noire.

Ghaara a paru libéré d’un terrible poids après m’avoir raconté cette histoire. J’étais quand à moi pétrifiée. Il m’a alors demandée si j’avais beaucoup avancé dans mon travail. J’ai regardé les quelques fioles que j’avais réussi à faire pendant son récit. Il s’est alors mis à rire et j’ai rit avec lui. Je n’avais presque rien fait.

Outranque et première invasion

Jour 11 de Nuona – Fingélien 379

Après un entrainement sur les gargouilles de Tarsengaard, Ghaara a proposé de nous rafraichir avec un verre d’outranque à la taverne du coin. Je n’osais lui avouer que je n’avais encore jamais bu d’alcool. Il m’a donc servi un verre plein après que je l’ai fait rire en tentant d’imiter l’accent galdur. Il a bu son verre d’un trait et je l’ai imité… J’ai commencé à avoir la tête qui tournait… J’ai repris un 2ième verre… et je dois dire que je ne me souviens plus de tout ce qu’il s’est passé.
Il me semble que nous avons joué aux dés… et que je gagnais tout le temps même si je crois qu’il faisait en sorte de me laisser gagner… Ghaara m’a ensuite entrainé dehors pour me faire prendre l’air. J’ai beaucoup rit, je n’arrêtais pas de me cogner partout et de tomber. Il s’est finalement résigné à me porter tandis que je l’exhortais à avancer plus vite.

J’ai voulu ensuite aller voir la ménagerie du palais de Fingel mais je me suis trompée de route et j’ai faillit tomber dans l’eau. Ghaara m’a retenue de justesse. J’ai ensuite couru comme une folle en riant autour d’un des arbres du jardin du palais. J’ai finit par m’effondrer épuisée et un peu dessaoulée.

C’est alors que nous avons entendu qu’une invasion de gobelins avait lieu à Starenlith dans le village de Corren. Ghaara était très enthousiaste à l’idée de pouvoir enfin participer à la défense des natifs de Séridia contre les landes. Moi, moins… Je dois dire que je ne me sentais pas vraiment apte dans l’état où j’étais. Mais nous nous y sommes rendus. Malheureusement, aux faibles gobelins avaient succédé leurs femelles beaucoup plus agressives mais aussi des squelettes et des cobras. Tandis que je me débattais aux prises avec 2 cobras, Ghaara est tombé sous les coups de 6 gobelines enragées. Quand à moi, sans l’intervention d’un Kultar, je l’aurais rejoint dans l’Achéron.

Nous nous sommes retrouvés à Illumen. Ghaara était prêt à y retourner mais je dois dire que j’étais épuisée et l’outranque ingurgitée m’avait passablement assommée. Nous avons finis par nous endormir sur place.

Fuite et altercation

Jour 29 Nuona – Fingélien 379

Je suis toujours à la recherche d’un moyen pour partir d’ici. J’ai vu Ghaara à Starenlith, j’ai préféré l’éviter de peur qu’il voit dans mon regard mon désir de partir.
Je suis allée ensuite à Tarsengaard où l’on trouve au palais de Fingel, la plus grande bibliothèque des îlots. Je n’ai rien trouvé pour l’instant. Je suis donc allée passer ma rage et ma frustration sur des gargouilles.
Un peu calmée, je suis repartie faire un peu de récolte à Nord-Thyl. Au dépôt, un nain m’a agressé verbalement alors que je ne faisais que lui dire bonjour par un « Echk ». Il m’a demandé si la dernière fois ne m’avait pas suffit… Apparemment, il me prenait pour une autre. Je lui ai fait savoir que je ne l’avais jamais rencontré. Il s’est repris en disant que de toutes façons toutes les sombres étaient les mêmes. Ça m’a fait mal. Un de mes frères Kalaack qui avait assisté à l’altercation m’a réconfortée en me disant que ce nain devait encore en être resté à l’époque où les nains et les elfes noirs étaient en guerre. Quand je suis repassée au dépôt, j’ai sourit en voyant le nain bien esseulé entouré par mes frères Kalaack et Sir Black.

Rencontre et départ

Jour 12 Félinien – Fingélien 379

Cela faisait déjà plusieurs jours que j’errais sans but en solitaire aux seins des îlots de Draïa. Quand je décidais de me poser en récoltant un peu de minerai d’argent à Trassian.
C’est là que j’ai rencontré Ashen_Shugar, un Haut-Elfe à la chevelure noire aux reflets bleutés et à la peau très sombre pour un « pâle ». Il m’a d’emblée appelée « cousine » pour me mettre à l’aise. Je suis souvent un peu réticente à aborder les autres de peur que ma peau sombre d’elfe noire n’effraie ou ne provoque la haine. Résultat : je parle assez peu aux autres. Mais Ashen s’est montré amical et ouvert. Il m’a dit avoir vécu son enfance dans un peuple où les sombres et les pâles vivaient en harmonie. Je lui ai parlé de mon adoption par les humains et de mon impression d’être parfois un peu décalée parmi les autres elfes noirs.
J’ai ensuite appris qu’il était là depuis plus de 17 fingéliens… Je dois dire que je suis restée abasourdie : comment pouvait on vivre aussi longtemps ici?
Alors que j’étais sur le point de prendre congé de lui, il s’est tourné vers moi et j’ai alors aperçu son écusson de la Gilde des Patrouilleurs. Ghaara m’avait parlé de cette gilde dans laquelle il souhaitait entrer. Et je dois dire que j’étais moi aussi tentée d’en faire partie. J’ai alors posé différentes questions à Ashen sur la meilleure façon de proposer ma candidature. Il m’a prodigué de précieux conseils et m’a assurée de son soutien. J’espère que cela sera suffisant pour y entrer. Depuis, je m’entraîne comme une acharnée au combat pour avoir le niveau nécessaire.

Alors que je venais de quitter Ashen, Ghaara m’a contactée par télépathie. Il souhaitait me donner quelques unes de ses affaires. Je l’ai rejoint à Starenlith sans en comprendre la raison. C’est alors qu’il m’a dit qu’il quittait les îlots, définitivement cette fois. Je dois dire que je me doutais de ce départ. Ghaara n’arrivait pas à s’intégrer au sein de notre peuple et se sentait trop seul malgré mon amitié. Il m’a alors offert son bouclier de Lith, un complet en cuir sinan noir et un chapeau à plume. Il m’a serrée dans ses bras et s’est éloigné silencieusement dans la nuit tandis que je tentais de retenir mes larmes…

Aide aux natifs

Je me sentais un peu honteuse d’avoir passé une si belle soirée avec Kely alors que la guerre faisait rage en Séridia, aussi quand le Connétable Kargorm a demandé aux patrouilleurs de se rassembler à Trépont, je m’y suis rendue. J’ai découvert une Séridia dévastée envahie par les squelettes, tous les natifs étaient partis se réfugier sur Trépont, ajoutant un peu plus à ma honte.
Kargorm nous a annoncé que nous devions nous rendre au magasin de Starenlith pour rapporter du matériel médical à Mira. Les patrouilleurs se sont mis en marche et ont rejoint sans encombre le magasin. Le gérant, Janes, a eu un peu peur au début en voyant arriver tous ces aventuriers armés jusqu’au dent, entrer brutalement dans sa boutique. Le Connétable l’a rassuré en lui montrant son écusson de Patrouilleurs. Janes nous a alors donné 5 caisses de matériel à ramener. Il fallait donc 5 porteurs de caisses et les autres devaient ouvrir la voie. Connaissant mes faibles compétences au combat comparé aux autres Patrouilleurs, j’ai proposé de porter une caisse. Les combattants sont passés devant les porteurs et ont commencé à éliminer les squelettes qui envahissaient le port de Pierre Blanche. Toucan faisait lui aussi partit des porteurs avec Kido, Karadak et l’Ilharess Kharya. J’ai eu beaucoup de mal à traverser, les combattants étaient partis trop en avant, les troupes de squelettes s’agglutinaient devant moi sans plus personne pour m’ouvrir la voie. Finalement, le Kazrik nain et porte drapeaux des patrouilleurs, Tolned est arrivé. Il a rapidement dégagé la route devant moi et j’ai pu arriver à Trépont sans trop de dégats… Quand à Toucan, je crois que sa caisse s’est brisée… Malgrès tout Mira était heureuse de tout le matériel que nous avions pu ramené.

Un autre natif s’est alors approché de nous : Gorham. Je n’avais qu’une confiance très limitée envers cet individu très peu aimable qui vivait en ermite dans les ruines d’Eldorion et passait son temps à rechercher des trésors. Il a demandé à ce que nous allions chercher une arme « souple » qu’il avait caché au pied d’un arbre devant le Kasteel d’Altania. Après bien des recherches infructueuses, c’est finalement le Maître d’armes des Patrouilleurs Aura qui a trouvé l’arme. Il s’agissait d’un fouet. Nous avons gardé cette information secrète au sein de la gilde en rejoignant Trépont. Finalement, nous avons tenté de demander des comptes à Gorham, au sujet de cette arme. Qu’avait elle bien de « magique » ? Pourquoi était elle si importante pour lui?
Finalement, on a appris par la suite qu’il s’agissait d’un souvenir familial qui lui avait sauvé la vie autrefois et qui n’avait en fait aucune propriété magique. Nos soupçons étaient donc mal placés…

Et pendant tout ce temps, alors que j’exécutais les ordres du Connétable en silence, je ne cessais de penser à Kely… son absence m’était douloureuse…

Le retour de Toucan

Jour 21 Elavrion – Fingelien 380
Nous étions en train de travailler sur notre projet de bagues Kely et moi, quand l’alerte a été donné sur Starenlith, des créatures avait été aperçues. Nous nous y sommes rendus. Malheureusement, les créatures étaient au dessus de nos forces à tous les deux : des revenants orques, ogres et cyclopes… Nous restions à l’écart tentant de soigner les combattants.
Toucan était là mais il était un peu bizarre… comme si il avait bu… J’essayais de ne rester pas trop loin de lui en le soignant quand il le fallait. J’ai vu alors un combattant submergé par de multiples créatures, je n’ai pas pu le laisser combattre seul me sentant trop inutile. Je me suis donc jetée dans la mêlée sachant pertinemment que je ne tiendrais pas longtemps sans soutien. Malheureusement, personne n’a pu venir et j’ai rejoint l’Achéron très vite. Kely m’y a suivi peu de temps après.
Mais courageusement, nous sommes repartis au combat. En recherchant les combattants, nous sommes tombés sur Toucan suivit par une armée de miliciens. Nous avons tenté de le suivre, il semblait excité de commander les miliciens. Il courrait tellement vite que nous l’avons perdu de vue… Nous l’avons retrouvé peu après, les miliciens avec lui ont tué les dernière créatures. Kely s’est éloigné prétextant faire une dernière patrouille pour vérifier l’absence de créatures. Pour ma part, je voulais parler avec Toucan. Je lui ai donc proposé de boire un verre à la taverne non loin de là. Il a accepté. Je lui ai dit comme quelques jours auparavant, que je souhaitais son retour au sein de la gilde des Patrouilleurs. Cette fois, il a accepté sans même que j’ai à insister… Je crois qu’il avait déjà pris la décision de revenir. Il a contacté le commandant Karadak et ce dernier l’a réintégré! Les patrouilleurs semblaient tous heureux de son retour, je l’étais aussi.
Toucan m’a alors quitté très vite : ma présence semblait le faire souffrir. Je l’ai donc laissé partir, avec une petite boule qui étreignait ma gorge…

Invasion et bain

Jour 16 Ullitavar – Fingelien 382
Les nuits qui ont suivis cette journée douloureuse ont été particulièrement agitées. Je me tournais, retournais sans cesse, cauchemardant, sursautant dés que je ne sentais plus le corps de Kharya contre le mien. J’ai offert des roses noires chaque matin à ma belle qui elle semblait les apprécier contrairement à la douce.

J’ai passé quelques jours avec ma sombre. Je ne sais plus très bien ce que nous avons fait mais c’était bon d’être près d’elle. Il y a eu une invasion et je l’ai suivi en tant que membre du dispensaire. Il y avait aussi son blondinet. Je la protégeais du mieux que je pouvais. D’ailleurs à un moment donné, j’ai eu peur qu’elle se fasse encercler. Je suis restée légèrement entre elle et les bestioles mais elle a été bien plus rapide que moi et c’est finalement moi qui me suis fait encercler. J’ai été submergée par le nombre et j’ai fini par visiter l’Achéron. Ma belle était inquiète et s’en voulait de n’avoir pas pu me donner des soins tellement j’étais entourée par les bestioles. Son inquiétude et son remord m’ont touchée. L’invasion s’est terminée par l’arrivée d’un géant. Quand j’ai vu Kharya se faire attaquer par l’immonde créature, j’ai failli me jeter sur lui pour lui venir en aide… mais elle a été d’une vélocité stupéfiante une nouvelle fois. Elle a réussi à lui échapper. J’étais en admiration devant son sang froid et sa rapidité d’exécution. Je me demandais si elle avait vraiment besoin de moi comme protectrice…

Quand tout a été terminé, elle m’a proposé d’aller prendre un bain à Naralik. J’ai accepté avec joie. Nous nous sommes dénudées pour ensuite nous tremper dans l’eau froide du bassin. Je suis passée dans le dos de ma belle et je l’ai serrée contre moi. Elle a posé ses mains sur les miennes. Je me suis soudain sentie gauche. Je repensais à ce que m’avait dit la douce que je ne savais pas exprimer mes sentiments correctement. J’ai soudain perdue complètement confiance en ma faculté de lui donner du plaisir. Je ne sais pas si elle l’a senti mais elle s’est retournée vers moi et m’a embrassée. Ma confiance est revenue entre ses bras. Je lui ai donné du plaisir ainsi. Je l’ai ensuite portée au bord du bassin. Nous nous sommes allongées l’une contre l’autre. J’étais tellement épuisée que je n’ai même pas pu profiter des caresses qu’elle voulait me donner en retour. Elle ne m’en a pas voulu, elle m’a serrée contre elle tendrement. Je lui dit que j’espérais ne pas trop la réveiller avec mes cauchemars, elle a juste répondu de ne pas m’inquiéter. Elle m’a cajolée tendrement et je me suis endormie entre ses bras.

Vengeance

Jour 8 Illumen – Fingelien 383
J’avais retrouvé mon mâle. Mais il était temps que celle qui était responsable de tous mes maux en subissent les conséquences. Mais pour cela, je ne voulais pas que ma mère en souffre. Il fallait que je la maintienne dans un état de sommeil comme engourdie. Il suffit pour cela de la laisser s’endormir elle même et ensuite de ne jamais lâcher prise. C’est la partie la plus difficile : ne plus dormir ou très peu…

Et j’ai commencé. Je savais que l’Ilharess finirait par s’inquiéter de l’absence de sa femelle. Cela a été plus rapide que je ne le pensais. J’ai répondu à la place de ma mère de façon glaciale en lui affirmant qu’elle dormait. Elle n’a pas insisté. Puis, une idée plus perverse m’est venue. Je savais comment lui faire mal. Je l’ai finalement recontactée pour lui dire que ma mère était avec Ajh’Illya et qu’il valait mieux que je lui passe les détails sur ce qu’elle faisait avec elle. Elle a répondu froidement que Killya faisait ce qu’elle voulait. Mais, je me doutais qu’elle allait peut-être aller vérifier elle même.

J’étais à Nargraw Sud, je me suis précipitée à Galein’th Aseyis. Heureusement, Illy était là comme à son habitude. Je me suis placée devant elle après avoir revêtu le cuir sinan de ma mère. L’Ilharess n’est pas venue mais j’ai su plus tard par Kely qu’elle lui avait demandé si j’étais près de lui. J’ai continué mon petit jeu en lui disant que ma mère avait terminé et que je pouvais lui envoyer si elle voulait. Elle a répondu d’un « non » catégorique. Amusée, j’ai continué à lui envoyer des piques en lui affirmant que ma mère n’apprécierait surement pas que je lui dise qu’elle avait refusé de la voir.

Mais soudain, je ne sais comment cela a pu être possible sans que je m’en rende compte, j’ai senti qu’elles étaient en train de se parler. J’ai repris violemment le contrôle en faisant taire ma mère, chose assez facile puisque son esprit était engourdi par sa longue inactivité. J’ai continué encore un peu mon manège mais je savais que l’Ilharess s’était aperçue que j’avais inventé de toute pièce l’histoire de ma mère qui roucoulait avec Illy. J’ai finalement cessé. Kely était près de moi et s’inquiétait. Il me répétait que la colère était mauvaise conseillère et que çà finirait par me détruire. Et j’ai alors martelé ces mots : « Elle doit payer ».

J’ai passé plusieurs jours près de Kely, sans laissé ma mère reprendre le contrôle continuant à harceler l’Ilharess. Mais je sentais que je ne pourrais pas tenir longtemps, la fatigue me gagnait et je me doutais que ma mère ne se laisserait sans doute plus faire aussi finalement. Mais j’ai finalement fini par sombrer dans le sommeil. Ma mère a pris le contrôle.

Quand j’ai émergé, elle était avec l’Ilharess. Elles se caressaient sensuellement mais ma mère a soudain du sentir mon éveil et s’est arrêtée un instant en fronçant les sourcils. J’ai fait mine de dormir et elles ont continué… J’attendais le bon moment pour intervenir et en finir avec ma vengeance. Elles sont allées sur le lit de la maison, ma mère lui enserrant les mains dans les siennes au dessus de sa tête. C’était le moment. J’ai pris le contrôle brutalement, resserrant violemment l’étreinte.

L’Ilharess m’a jetée un regard et elle a compris mais pas assez vite. J’ai eu le temps de lui entraver les mains et les pieds au montant du lit. Je me suis rhabillée mais je ne pouvais m’empêcher de jeter des regards sur son corps magnifique de femelle sombre. Mais, je n’étais pas là pour admirer sa beauté. Je voulais qu’elle ai peur qu’elle comprenne que je connaissais tout de ses faiblesses.

J’ai commencé le discours qui tournait dans ma tête depuis plusieurs jours. Je lui disais que je pouvais la priver de ma mère pendant encore très longtemps, que je pouvais lui prendre aussi tous ses amants même si elle en était plutôt dépourvue ces derniers temps. J’ai sorti une dague. Je pouvais aussi la défigurer afin de la rendre repoussante pour tous ceux qui jetterai un oeil sur elle. Elle regardait la dague mais restait impassible. Mais je savais qu’elle commençait à s’inquiéter. J’ai continué jouant un rôle que j’étais incapable de tenir en réalité : Je pouvais retourner sur le continent et retrouver son mâle et son fils et ramener leurs têtes sur des piques. Et pour finir, je la défierai en duel et lui prendrai sa place d’Ilharess pour détruire son peuple comme l’avait fait la première Matriarche des îlots.

J’ai laissé passer plusieurs secondes le temps qu’elle assimile ce que je lui avait dit. J’ai approché la dague de son visage. Puis, j’ai ajouté : « C’est ce que je ferais si j’étais une vraie sombre mais heureusement pour vous, je ne le suis pas… ». Et je l’ai détachée. Je me suis retournée pour ne pas voir son corps nu tandis qu’elle se frottait les poignets maltraités par les liens. J’ai ajouté qu’il fallait qu’elle se souvienne de ce qu’il venait de se passer de la leçon qu’elle avait eu. Elle a répondu que la leçon était comprise et retenue.

Je savais que j’avais sans doute été trop loin mais je n’avais pas pu m’empêcher de la toucher au plus profond d’elle même, comme elle l’avait fait pour moi. Désormais, je crois que nos relations ne se limiteront qu’au stric minimum et que la confiance que nous avions l’une en l’autre était définitivement rompue. Tout çà me laisse un goût amer comme si j’étais passé à côté de quelque chose d’important que je ne pourrais plus jamais recroiser.

Jour 1.

Jour 16 du félinien du fingelien 383

Je fais cette première vraie entrée dans mon journal, assis sur les fourrures du jardin du Manoir Haut-Elfe. Cet endroit, déjà magnifique auparavant revet aujourd’hui une couleur encore plus belle.

Dans l’introduction je disais que les choses changent. Voici le moment venu d’expliquer pourquoi et comment les Landes sont devenues plus qu’un lieu de transit pour moi.

C’était il y a presque une semaine maintenant, lors de l’invasion de Naralik et du Marais de Morcraven. Les peaux vertes commençaient à se multiplier de plus en plus dans les domaines Kultar et je pressentais que le dépôt allait se faire attaquer sous peu. Vu mes moyens, je me contentais en fait de me faire le plus menaçant possible espérant faire fuir les gobelin et leurs femmes qui passaient par là, devant à trois reprise tuer les créatures qui s’approchaient de trop. Une de mes cousines (c’est ainsi que les Hauts-Elfes appellent leurs semblables sombres), Khaena que j’avais déjà rencontré à plusieurs reprises (lors d’une réunion du Dispensaire et lors du banquet Galduro-Nain) est arrivée. J’avais beau savoir qu’elle était d’un niveau bien supérieur à moi, je ne pus empercher de m’inquiéter pour elle. Mon inquiétude fût de courte durée puisque bientôt ce furent des hordes de gobelins qui nous assaillirent par vagues successives et il fut décidé d’évacuer Kel-Emen vers Pierre Blanche, à proximité de l’entrée en Morcraven. Je tentai de prendre part à l’évacuation, mais, à moitié du chemin, tombai sur un chef Gobelin, qui m’envoya d’une pichenette en Archéron. De nouveau, je m’inquiétait pour la sombre, bien loin de remarquer que j’avais égaré dans ma descente vers les Enfers mon heaume de cuivre que j’avais acheté après de nombreuses semaines de travail sur des Essences Volcaniques. Khaena semblait contente que je m’inquiète ainsi de son sort. Elle me confia alors qu’elle avait failli me rejoindre de peu sans l’intervention d’un aventurier Kultar menant les miliciens.

Lorsque je revins en Pierre-Blanche, je retrouvai mes compagnons qui avaient procédé à l’évacuation de Kel-Emen, juste sous la Bannière vers les Marais. Agacé par la perte du casque (je m’en étais enfin aperçu) j’en fis part aux autres aventuriers et Khaena m’offrit de lui prêter un de ses heaumes en acier. N’ayant jamais enfilé une telle armure, je lui demandai comment cela m’allait ce à quoi elle répondit « Il te va bien, c’est juste dommage quel ‘on ne voit plus tes beaux cheveux blonds ». Je ne pus m’émécher de rougir et essayai de balbutier quelques mots, ce qui eut pour résultat de sortir une phrase aussi claire que celle d’un chef gobelin commandant ses troupes. Sans doute amusé par ma maladresse, la sombre rit et Atwenas, jamais à court de bons mots, parfois tranchants me lâcha un « Alors Eryann, on se fait draguer par une cousine? »

La journée se termina alors je je passais mon temps à aider les combattants, les soignant (au passage, j’ai appris de nouveau sorts de soin, plus puissants) si besoin, continuant à discuter par télépathie avec Khaena qui se battait de l’autre coté de la bannière. Ce qui m’a le plus étonné c’est quelle aussi s’inquiétait pour moi. Aucun depuis mon arrivée sur les Landes ne s’était inquiété de moi. Peut-être Atwenas avait il raison… Elle revint plus tard. Je lui dis que je l’admirais de pouvoir se battre de la sorte, moi qui ne pouvais qu’à peine tuer les gobelins uns à uns. Elle me proposa avec un sourire que nous nous entraînions tous les deux au combat. Chose que j’acceptai avant de m’endormir dans une méditation sans songes.

Deux jours plus tard, lorsque j’émergeai, Khaena me demanda en pensée si j’étais là et si je voulais aller m’entraîner maintenant. Je lui répondit avec plaisir et nous nous donnâmes rendrez-vous à l’arène de Starenlith, la seule que je connaisse en fait. Chemin faisant, je croisai une sentinelle, qui, des étoiles dans les yeux, me suivit, me demandant de lui enseigner comment être aussi fort. Je lui répondit que Loril, notre bailli, ne serai pas content que la garde quitte son poste, et que je n’étais pas du tout apte à lui enseigner quoi que ce soit, vu que c’était moi qui allait prendre des cours aujourd’hui. Il persévéra à me suivre de loin. Pas très discrets ces Sentinelles. Il faudra que j’en parle aux autres Hauts-Elfes. J’arrivai et vis Khaena, ses cheveux blancs flottants dans l’air tiède du désert. Je n’avais jamais vu quiconque de cet angle. Je l’avertis qu’il ne faudrait pas me frapper trop fort, parce que lors d’un précédent entraînement avec mes frères, je fus envoyé par deux fois en Archéron, des mains trop fortes de Voronwe et Louméa. Elle me rassura en souriant doucement en me disant qu’elle ne voulait pas me faire de mal, approchant plus près qu’une simple combattante. Un ange passa et nous nous mîmes au travail. Je voyais bien qu’elle retenais ses coup et frappais dans ma garde, laissant ouvert la sienne afin que je puisse toucher au but moi aussi. Malgré cela, elle me mit tout de même à terre, et lorsque je reviens d’entre les morts, elle semblait être vraiment désolée, ce à quoi je répondis que j’étais habitué. Nous continuâmes encore quelques minutes.

Tous deux fatigué par tant de débauche de forces, sous le soleil cuisant du Désert, nous décidâmes de nous rendre dans une taverne et elle me mena à la cité du Port « Cette taverne est plus petite, on sera plus tranquille » argumenta-elle.

Arrivés là bas, elle commanda deux verre de vin Sinan et nous trinquâmes, à je ne sais quoi, d’ailleurs. Nous discutâmes de tout et de rien, elle me demandant depuis combien de temps j’étais là, moi la fixant de l’autre côté de la table. Je pris ma chaise et me rapprochai d’elle, ne voulant pas que le Tavernier n’écoute notre conversation. Elle me fixa de ses yeux rougeoyant comme des volcaniques et me dis « Je ne veux pas te faire de mal, joli Elfe aux cheveux Blonds ». J’avais du mal à croire ce que j’entendais, mais ces mots étaient des plus délicieux à mes oreilles. Je restai immobile, elle me pris le visage dans ses mains et déposa un baiser sur mes lèvres. La suite se noie dans un mélange d’images et de sensations. Je me rappelle juste de quelques détails : elle me parlant de sa mère que j’avais du croiser au banquet Galduro-nain : elle était en elle, prenant parfois le pouvoir sur la vraie Khaena. Je me revois aussi lui répondre « Ce n’est rien, tant que tu es là pour moi » à sa phrase m’avertissant qu’il était dans les habitudes Sombres d’avoir « plusieurs mâles » comme elle dit. Le dernier souvenir que j’ai est qu’elle me raconte qu’elle a hérité de la couleur de cheveux de sa mère qu’un de ses amants disait « couleur de lune ». Je décidai alors qu’elle serait Isil pour moi, nom donné à la Lune chez les Eldars. Nous nous séparâmes et je retournai à ma récolte de souffre entamée quelques jours plus tôt.

La fin du pourquoi et du comment je suis ici, se passe il y a deux jours. J’étais toujours à mon souffre, dans la Caverne de Thyl-dûr, et je revenais vers le Village des Bleus me décharger. J’étais comme d’habitude couvert de poussières de souffre et j’avertis les autres aventuriers présents au dépot de ne pas utiliser d’essences volcanique sans quoi nous allions exploser et je remarquai Khaena, discutant avec un Bleu à l’air gentil et attentif, qu’elle me présenta comme « son mâle, Kely ». Je ne pus m’empêcher de partir d’un four rire nerveux tant la situation me semblait incongrue. Ils me saluèrent tous deux, et ils s’en allèrent, Khaena me promettant de revenir seule plus tard. Je repris ma récolte. Elle revint quelques heures après. Je lui proposai de visiter le Manoir elfique où je me trouve actuellement,dont elle découvrit le jardin avec ravissement et nous nous assîmes à l’endroit exact où j’écris ces mots. Dans la discussion, elle me demanda si « J’avais connu des femelles ». Je fus un peu étonné de cette question, et je lui répondis que la seule femme que j’avais vraiment touchée était cette humaine dont la tentative de sauvetage m’avait valu l’exil en ces terres (je lui avait déjà raconté l’histoire en détails dans une lettre ). Dans un sourire coquin, elle me demanda si j’étais prêts à prendre des leçons sur certaines choses, ce à quoi je répondis que j’étais prêt à tout pour la connaissance. Elle entreprit alors de me faire réviser ce qu’elle appela la première leçon. Du contenu de celle là ni de prochaines, je ne dirai rien, je préfère garder certaines choses pour nous seuls. Quelque minutes plus tard, dans le plus simple appareil, je lui demandai, intéressé si elle avait eu beaucoup d’autres mâles ce à quoi elle me répondit avec détails. Combien elle avait souffert pour les autres, combien elle avait déjà aimé! J’étais, et je suis toujours, fier qu’elle m’ait choisi. Je ne pus retenir des larmes, larmes qui n’avaient plus coulé depuis cette funeste nuit qui m’avait vu exilé du domaine Sylvain. Enfin, j’avais trouvé une raison autre que le sang pour rester ici : j’avais mon Isil, mon point d’attache dans ces Landes qui tournent parfois trop vite. Elle semblait étonnée de voir un mâle pleurer de la sorte. Elle me pris dans ses bras et, me consolant doucement, me demanda comment on appelait le Soleil. Je lui répondis que le mot le plus courrant était Anar. Elle me fixa dans le blanc des yeux et me dis « Si je suis ton Isil, alors tu seras mon Anar, mon bel elfe aux cheveux du soleil ». Puis elle m’embrassa de plus belle. Elle recommença son enseignement, de ses mains et de sa bouche, me surmontant même à la fin. Je lui promis que la prochaine fois, ce serait à moi d’appliquer ce quelle venait de m’apprendre. Mais notre tendre échange fut interrompu par les pas d’un aventurier. Nous nous rhabillâmes en vitesse, puis sortîmes du Manoir où nous éclatâmes tous deux d’un rire un peu nerveux. Je méditai près de l’entrée et elle alla vaquer à ses occupations.

Je crois que je vais fermer le journal pour l’instant. Je viens d’avoir une idée de surprise pour elle, mais cela va me demander plusieurs jours voire semaines de travail.

Puissent les Tavars veiller sur elle.

Powered by WordPress | Theme: Motion by 85ideas.