Archive for septembre, 2012


Llariarith encore…

Je me sentais malade et je ne comprenais pas pourquoi… Je savais juste que dès que Llariarith était là mon mal s’arrêtait et je me laissais envahir par une douce chaleur, mon coeur battait la chamade, mes mains se mettaient à trembler.

Je suis allé à une autre réunion des sombre pour découvrir un autre candidat à la chambellance : Bouh. J’espérais y voir Llariarith… Mais elle n’est pas venue. Elle avait envoyé Valfreyja à sa place. C’était une magnifique sinane rousse mais je me sentais horriblement déçu. Pourtant en temps normal, J’aurai été ravi de pouvoir profiter de la vue d’une si belle femelle… Et puis, je me suis dit que peut-être Valfreyja allait parler de moi à Llariarith et qu’il ne valait mieux pas que je me montre trop amorphe. Alors, j’ai commencé à participer. Mais quand j’ai voulu poser une question sur l’histoire du temple de Pierre-Blanche, l’Ilharess m’a jeté un regard noir. Je n’ai pas compris pourquoi, j’ai préféré cessé toute intervention, regardant mes pieds et m’ennuyant à mourir. Pourquoi ai je cru que les mâles du peuple sombre de Draïa avaient droit à la parole? Seuls les mâles de la famille de l’Ilharess avaient cette possibilité : Alak, Mulvaar…

L’Ilharess a finalement remarqué mon soudain silence. Elle a fini par me déclarer par télépathie que j’avais droit à la parole à condition que je ne parle pas de l’affaire du temple… J’ai répondu de façon obséquieuse que je ne voulais pas lui déplaire. Elle a fini par déclarer qu’elle s’en remettrait en prenant un bain. J’ai cru sans doute stupidement, qu’elle souhaitait mes services. Je ne pensais sur le moment qu’à la laver et lui proposer un massage. La plupart des femelles de mon clan se contentait de çà. Parfois certaines voulaient que j’aille plus loin. Je faisais en sorte de ne jamais les décevoir. Pourquoi l’Ilharess a t elle cru que je lui proposais uniquement un acte charnel me menaçant de m’envoyer son mâle Mulvaar et ses minions? Quelle incompréhension pour mon métier dans ce peuple…

Ce soir là, j’ai compris que je ne trouverais jamais ma place ici. Ni mes compétences de servant, ni ma faculté à parler n’étaient appréciés. A quoi bon continuer à rester parmi eux? Je ne m’étais approché de ce peuple que parce que Fharath me l’avait demandé mais celle-ci n’avait pas daigné venir à ma remise de bouclier alors que je l’avais « invitée ». Je ne la voyais plus d’ailleurs…

Quelques jours plus tard, j’ai parlé à Llariarith par télépathie. J’aimais nos conversations. Elle était une des rares femelles que je trouvais assez intéressante avec Fharath. Mais cette dernière finissait toujours par me trouvait trop bavard alors que Llariarith semblait apprécier nos petites discussions. Ce jour-là, elle a tenté de me redonner confiance en mon peuple et en son Ilharess. Elle semblait la connaître assez pour me dire que l’Ilharess avait été sans doute agacée par mes questions sur le temple à cause des multiples critiques dont elle avait fait l’objet sur le sujet. Llariarith semblait croire que je pourrais trouver ma place parmi les sombres de Draïa et monter dans la hiérarchie. J’en doutais mais j’aimais cette confiance qu’elle avait en moi : elle me réchauffait. Pourtant, elle semblait réticente à aller plus loin qu’une simple amitié avec moi, me déclarant à plusieurs reprises qu’elle avait assez d’amants comme çà et que la politique lui prenait trop de temps.

Plus tard, elle m’a invité à participer à la réunion des sinans qui allaient écouter Bouh. Le sujet de la réunion m’importait peu, je voulais juste être près d’elle. Je m’attendais à me retrouver parmi une foule de sinans mais il n’y avait que Valfreyja et Llariarith. Elles avaient laissé une place entre elles mais je n’osais pas m’y installer sans y avoir été invité. Alors, je me suis assis sur un banc, un peu à l’écart. Llariarith m’a finalement invité à venir près d’elles. Je me suis installé. Le contact si proche de celle qui faisait vibrer mon coeur me troublait. Mais, une fois de plus, je me suis repris ne voulant pas qu’elle me trouve trop empoté. Pourtant, si elle avait regardé mes mains tremblantes, elle se serait tout de suite rendue compte de mon état.

La discussion était intéressante avec le petit Kultar. Celui-ci semblait beaucoup plus intelligent et ouvert que le pitre Balek, comme nous aimions l’appeler. Je ne comprends toujours pas comment, les autres peuples ont pu être abusés à ce point en choisissant Balek : celui qui ne décidait rien comme il l’avait dit lui même. Toutefois Bouh n’allait pas avoir la voix des sinans car en tant que représentant Kultar, lors de l’affaire du temple, il avait fait une erreur que ceux-ci ne pouvaient lui pardonner : sans aucune discussion il avait fermé le dépôt au peuple sinan. Dommage, ses idées pour faire connaître la nécromancie aux autres peuples, aurait pu faire avancer les esprits sur le sujet.

La réunion s’est terminée. Llariarith nous a renvoyé Valfreyja et moi : elle devait parler à Bouh de représentant à représentant. Je voulais l’attendre devant la porte mais elle m’a dit que je devrais plutôt tenter de séduire Valfreyja en lui offrant un verre… Comme un mâle sombre doit le faire avec une femelle, je lui ai obéi mais au fond de moi, c’est à elle que j’aurais voulu offrir ce verre. Si j’avais été un peu moins imprégné par ma culture sombre, j’aurais compris qu’il ne s’agissait que d’une sorte de test qu’elle me faisait passer. Elle me repoussait vers une autre pour savoir à quel point je lui étais attaché… Pourquoi ai je été aussi stupide ?

Valfreyja a refusé le verre que je lui offrais prétextant des choses à faire. Je l’aimais bien. Elle avait un humour assez particulier : elle voulait par exemple revenir devant Bouh avec des créatures invoquées pour voir sa réaction. Mais, la jolie sinane rousse n’a jamais provoqué le trouble dans lequel me plongeait à chaque fois Llariarith.

Jour 17 d’ullitavar du fingelien 386.

Encore de longs mois sans écrire une ligne. Je suis le plus clair de mon temps en méditation. Quand j’en sors, je me borne à récolter passivement, écoutant distraitement les ondes. Je me sens détachée de tout. Je parle même des Aventuriers comme si je n’en faisais plus partie.

Lors d’un de mes éveils, je suis allé à l’Ile des Oubliés occuper mes mains. J’ai salué Atwenas qui était au même gisement de soufre que moi. Il n’a d’abord pas réagit puis après plusieurs de mes aller-retours, m’a fait remarquer que j’étais bien peu loquace.

J’ai été surprise d’une telle réflexion. Je n’ai pas l’impression d’avoir été toujours très bavarde avec lui. Ni avec qui que ce soit d’ailleurs quand aucun sujet de conversation intéressant ne m’inspirait. Je lui ai simplement répondu que j’étais beaucoup dans mes pensées ces temps-ci. Cela a d’abord semblé le surprendre et il m’a lancé que c’était vrai que j’avais du temps pour réfléchir maintenant. Avec le recul, je me demande comment j’aurais dû prendre cette remarque. Reproche ou non ?

Sur le moment, j’ai simplement enchaîné sur mon état d’esprit du moment appréciant la solitude. Il a rétorqué que l’Ile des Oubliés était pourtant très fréquentée mais je lui ai fait remarquer qu’ici les gens étaient transparents les uns pour les autres car trop affairés à leurs tâches. Il a approuvé cette vision des choses et ne m’a plus décoché un mot de la récolte. Cela m’a un peu déçue mais n’ayant rien pour relancer la conversation, j’ai continué à amasser mon soufre comme une poupée sans âme.

Suis-je donc destinée à cet oubli de moi même ? Peut être n’est-ce pas bon pour moi de rester sur cette île après tout. J’ai délaissé ma Déesse, mon peuple, ma famille, mon mâle…Ce n’est pas la Kharya de Norhen Dagha de jadis. Dois-je me réveiller ?

Llariarith éternellement…

Je suis arrivé sur le continent, couvert de contusions et malade d’avoir à nouveau souffert du mal de mer. Une fois de plus, le voyage avait été des plus mouvementés.
J’ai quand même eu la force d’écrire un petit mot à Llariarith que j’ai remis au capitaine qui repartait dans les îlots dans quelques jours :
« Echk ma chère Llariarith,

Je vous donne quelques nouvelles comme vous me l’aviez demandé. Je suis bien arrivé sur le continent même si le voyage a été mouvementé comme toujours.
Je ne sais pas bien où je vais me rendre désormais. Je crois qu’il est hors de question que je rejoigne mon ancien peuple. Sans doute, vais je devenir un sombre solitaire comme il en existe beaucoup de part le monde.

Je ne sais ce que vous comptez faire de ce que je vous ai offert? Peut-être comptez vous en faire don à votre peuple ? Si c’est le cas, j’aimerai que vous gardiez tout de même une chose pour vous : l’essence vitale enrichie que j’ai réussi à confectionner quand j’étais dans votre dépôt entouré de Valfreyja et de vous. Puisse-t-elle vous apportez quelques joies quand vous vous souviendrez des trop rares moments que nous avons passés l’un près de l’autre.

Que vos démons vous protègent !

Deshmal Llariarith. »

Je suis ensuite parti droit devant moi sans vraiment d’objectif… A quoi bon? Je n’avais plus personne à qui me rattacher, nul part. Je marchais tout le temps, jusqu’à épuisement complet de mon corps. Je m’effondrait alors à terre, épuisé, me cachant à peine des éventuelles mauvaises rencontres : bandits ou créatures. J’ai eu de la chance, je crois…

Je suis arrivé dans une région étrange aux alentours de la ville de Kingshill entourée d’un marais peuplé de créatures agressives. C’est là que j’ai vu arriver un coursier. Il m’apportait une lettre de Llariarith. Je l’ai ouverte fébrile. Est ce qu’elle me demandait de revenir? Est ce que je lui manquais? Mon espoir a été déçu :
« MalJour Yloken, je suis ravie de voir que vous êtes arrivé indemne sur le continent, j’espère que cette missive vous parviendra et que vous trouverez votre place sur le Continent. Pour ce qui est de vos dons je comptais les partager avec Valfreyja. Ce sont des souvenirs que nous chérirons en mémoire de votre passage dans les Ilots.

Au plaisir de relire une missive.

Llaria. »

Ce message m’a fait mal. Il ne montrait aucun sentiment particulier à part une simple amitié banale. J’ai tout de même répondu :
« Echk Llariarith,

Je suis heureux que vous ayez décidé de partager mes dons avec Valfreyja. Elle avait refusé l’essence vitale enrichie que je vous ai demandé de garder. Elle avait prétexté avec raison que j’en aurais plus besoin qu’elle. Mais je n’ai jamais pu me résoudre à la vendre. Peut-être la voudra-t-elle?
Il y avait une autre essence enrichie dans mes dons : une volcanique. Je l’avais créée à vos côtés au marais de Morcraven. Celle-ci non plus je n’ai pas pu m’en séparer. Je me souviens encore de votre présence près de moi. Vous étiez plongée dans des parchemins et je n’ai pas osé vous déranger. Mais l’essence brillait dans mes mains et éclairait votre visage soucieux. Je suis resté subjugué devant votre beauté…

Je suis arrivé dans une étrange contrée. Je crois que je vais être obligé de devenir un guerrier… moi qui me suis toujours peu intéressé au combat. Étrangement, j’ai toujours préféré le corps d’une femelle contre moi que celui d’une créature des marais…

Que vos démons veillent sur vous et Valfreyja.

Yloken. »

Étrange comme il plus facile d’exprimer ses sentiments dans une lettre. J’espérais que ce début d’aveux du trouble qu’elle avait toujours provoqué chez moi, allait la faire réagir. Mais, il n’en a rien été. Elle n’a jamais répondu.

Au fil du temps, mon désespoir s’est transformé en rage. J’ai suivi les missions que des habitants de Kingshill me demandaient de réaliser. La plupart du temps, il fallait combattre des créatures. J’acceptais des missions de plus en plus dangereuses sans réfléchir aux conséquences. Je crois que je cherchais inconsciemment à me faire tuer, je n’avais plus envie de vivre.

Et puis, c’est arrivé. Presque comme une délivrance… Une espèce d’homme cerf m’a attaqué avec sa meute de loup. J’ai été gravement blessé par une de ses flèches. J’ai réussi à m’enfuir pour me cacher dans une petite grotte mais je perdais beaucoup trop de sang et la douleur m’empêchait de bouger désormais. Je n’avais pas beaucoup d’espoir. Je savais que les hommes-cerfs étaient aussi appelés des « rabatteurs rusés » : ils n’abandonnaient jamais la traque de leur proie.

Je savais que j’allais mourir. Je n’avais pas peur mais je voulais que Llariarith sache à quel point, elle avait été importante pour moi. Alors, je me suis mis à écrire cette lettre :
« Ma chère Llariarith,

Comme je vous l’avais écrit dans ma dernière lettre, je ne suis pas un combattant et je me suis fait surprendre par la flèche d’une créature étrange, mi-humaine mi-cerf qui dirige des espèces de loups extrêmement agressifs. J’ai réussi à m’enfuir et à me cacher mais je les entends roder autour de moi à ma recherche… Je ne peux de toutes façons plus me lever. Je vais mourir ici sur ces terres que je ne connais pas loin de mon clan, loin de vous.

Mais en ces derniers instants, mes pensées sont tournées vers vous et cela suffit à me réchauffer. Je n’ai pas peur. Si vos démons acceptent les sombres peut-être nous retrouverons nous dans cet au-delà.

Si je dois regretter une chose, c’est de ne pas avoir su vous montrer à quel point je vous aimais. Mais sans doute, que c’est parce que je ne le comprenais pas moi même, n’ayant jamais auparavant connu ce genre de sentiment. Je n’aurais pas du vous obéir comme je l’ai fait quand vous m’avez demandé de séduire Valfreyja. Mais je ne suis qu’un mâle sombre, on m’a appris à toujours obéir à une femelle…

J’aurais du vous dire la pensée qui m’avait traversée l’esprit ce jour là : c’est à vous que je voulais offrir ce verre et personne d’autres… J’aurais dû vous avouer aussi à quel point mon coeur se mettait à battre la chamade à chaque fois que vous apparaissiez, à quel point mes mains tremblaient, à quel point mes pensées s’embrouillaient et à quel point mes mots me semblaient vides de sens quand je tentais de vous parler sans savoir exprimer ce que je ressentais pour vous.

Je les entends… ils arrivent…

Je vous aime Llariarith. Je vous ai toujours aimé. ».

J’entendais les loups renifler non loin de là, ils allaient me trouver. J’ai refermé la lettre en indiquant l’adresse de Llariarith, j’ai laissé aussi de l’argent bien en évidence pour que si quelqu’un me trouvait, il fasse en sorte que la lettre rejoigne sa destinataire.

Les loups étaient là. Je ne voyais plus grand chose, j’étais en train de m’évanouir n’essayant même pas de lutter contre le froid engourdissant de la mort. Puis, j’ai senti l’esprit de l’homme-cerf dans ma tête. Il investiguait la moindre de mes pensées avec violence. Je ne pouvais pas lutter. Alors, il a vu mon dernier désir : revoir Llariarith une dernière fois. Je crois qu’il a été surpris.

Je ne sais pourquoi il a exaucé mon souhait… Mon esprit s’est retrouvé dans le corps d’un cerf à la cité du port. Une cérémonie avait lieu. Llariarith était là faisant un discours. Je sentais le cerf tenter de lutter pour s’enfuir devant tant de personnes réunies mais je le retenais, restant près d’elle. J’essayais d’attirer son attention mais comment faire dans le corps d’un cerf? Plusieurs fois, j’ai forcé le cerf à incliner la tête. Je hurlais : « je suis là!!! ». Mais aucun son ne sortait…

La cérémonie s’est terminée. Je suivais Llariarith du regard. Je n’ai pas vu arriver Mulvaar sur moi ou plutôt sur le cerf. Il l’a tué sans sentiment, juste pour le plaisir de tuer… Mon esprit a rejoint dans une douleur atroce mon corps mourant.

Llariarith…

Kyshala

Je me nomme Kyshala. Je suis une Fyros.

Mon peuple s’était réfugié dans les profondeurs d’Atys à la suite de ce que l’on a appelé le Grand Essaim. Il s’agissait d’une invasion de kitins, de gros insectes géants, qui détruisaient tout sur leur passage. Les quatre peuples homins qui vivaient jusque là séparés, les Fyros, les Zoraïs, les Trykers et les Matis, ont du apprendre à vivre ensemble dans les terres anciennes.

Les années ont passé et petit à petit les premiers courageux ont rejoint la surface. Ils ont commencé à sécuriser certains territoires. Mais tout était à refaire et à reconstruire : les villes, les routes. Enfant, je regardais avec envie, les plus aventureux partir vers le nouveau monde. Tous savaient que même si les territoires étaient « sécurisés », le danger était toujours présent.

Devenue adulte, je me suis décidée à rejoindre moi aussi la surface. J’avais besoin de voir autre chose et de réaliser mon rêve d’enfance.

J’ai préparé mon sac. Puis, j’ai embrassé mes parents et ma petite cousine Shaakya. Je savais que je ne les reverrais pas avant longtemps et peut-être même jamais…

Je suis partie le coeur à la fois douloureux et en même temps empressée de découvrir ce nouveau monde qui m’avait tant fait rêvé.

Silan

Je suis arrivée dans le camp de réfugiés de Silan. C’est à cet endroit qu’on accueille les réfugiés comme moi. C’est un endroit plus sécurisé qu’ailleurs où l’on nous forme à survivre avant de nous laisser définitivement partir à l’aventure rejoindre notre ville de rattachement.

C’est Chiang le Fort, un zoraï qui m’a tout d’abord accueilli. Il m’a envoyé directement voir une zoraï qui semblait dormir debout constamment : Unoirrin Cepao. Quand elle se réveillait, elle avait au moins l’avantage de savoir exactement où je pouvais trouver les meilleurs entraîneurs de la région.

J’ai alors rencontré Guilan Guiter. Quand Unoirrin Cepao m’avait parlé d’un entraîneur au combat, je m’attendais à rencontrer un homin. Guilan Guiter était en fait une fyros. Elle m’a appris les bases du combat.

A sa demande, j’ai alors tué mes premiers yubos allaitants. Au début, j’avais une certaine appréhension. J’aimais bien ces petites bestioles attendrissantes et aboyantes qui parfois se dressaient sur leurs pattes arrières pour mieux vous regarder. Mais, je savais que si je ne m’endurcissais pas, j’aurais du mal à survivre ici. Il s’agissait sans doute d’un test que me faisait passer Guilan Guiter. Je suppose que peut-être déjà là certains échouaient et retournaient dans les profondeurs…

Je me souviens de Zakarta, une petite triker blonde complètement perdue qui m’avait demandé si j’avais des bottes pour elle. J’ai essayé de lui montrer comment trouver les ingrédients en chassant des yubos pour avoir les peaux. Je lui ai indiqué l’entraîneur d’artisans qui lui apprendrait comment fabriquer ses premières bottes elle même. J’ai vu à son regard qu’elle était complètement dépassée par ce qu’il lui arrivait. Elle s’est soudain mise à pleurer. Je l’ai prise maladroitement entre mes bras essayant de la réconforter. Je lui ai dit que je l’aiderai qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète. Elle s’est soudain sentie un peu mieux, retrouvant le sourire. C’est du moins ce qu’il me semblait. Elle m’a ensuite dit qu’elle se sentait fatiguée. Je l’ai laissée se reposer dans un coin protégé du camps de base. Je ne l’ai jamais revue. Est-elle retournée dans les profondeurs?

Quand à moi, j’ai continué à progresser. Les missions se sont enchaînées. Je devais tuer des créatures de plus en plus dangereuses. J’apprenais en plus du combat, la magie, l’artisanat et la récolte en parallèle. La magie enseignée par Nomis Merclao était passionnante. Il m’apprenait à choisir le sort le plus efficace contre les différentes créatures et comment améliorer mes sorts.

Au fil du temps, je devenais de plus en plus aguerrie. Mais dés que je me sentais trop sûre de moi, Atys me rappelait que je n’étais pas grand chose et que le danger était là guettant la moindre faute. Heureusement pour les homins imprudents comme moi, les pouvoirs des Kamis et de la Karavan, les ramènent à la vie.

Je me souviens d’un épisode surprenant alors que je m’entraînais contre des mektoubs sauvages. Ces créatures étranges avec une petite trompe, marchant la plupart du temps sur leurs quatres pattes mais parfois se redressant sur leur pattes arrières, servaient d’animaux de bat, une fois domestiqués. Ils n’avaient pas de sabots mais des sortes de grandes mains à gros doigts qu’ils utilisaient parfois pour frapper ceux qui s’en prenaient à eux.

J’étais en train de me reposer en soignant mes blessures après avoir tué quelques uns d’entre eux pour m’entraîner au combat et récupérer quelques matières premières, quand plusieurs mektoubs se sont approchés de moi, en me regardant. J’ai eu un instant de frayeur. Je savais qu’ils avaient parfois tendance à se défendre en groupe contre les prédateurs. Et j’en étais un… mais j’étais tellement mal en point que j’aurais eu du mal à résister à leur groupe. Je n’ai pas bougé, restant assise calmement, espérant qu’ils allaient continuer leur chemin. Ils m’ont finalement entourée me coupant toute retraite. L’un d’eux s’est alors approché de moi. Je fermais les yeux espérant toujours qu’ils ne seraient plus là quand je les rouvrirai. Et j’ai senti la « main » du mektoub sur ma tête comme une douce caresse. J’ai ouvert les yeux. Il me regardait d’un air doux et placide. J’avais l’impression qu’ils s’inquiétaient pour moi et qu’ils m’avaient entourée ainsi pour me protéger de la vue des torbaks qui rodaient non loin de là. Ils sont ensuite partis tranquillement quand je me suis sentie mieux.

A compter de ce jour, j’ai eu extrêmement de mal à tuer à nouveau des mektoubs. Les autres se moquaient de moi et de ma répugnance mais ce que j’avais vécu ce jour là, m’avait marqué à jamais.

Je commençais tout juste à oser m’enfoncer un peu plus dans les coins reculés de Silan quand j’ai rencontré Kyam, une zoraï aventurière comme moi. Elle m’a appris énormément mais surtout nous avons beaucoup ri ensemble. Elle avait un côté délirant tellement surprenant chez cette grande zoraï toute bleue, alors que son peuple est parfois si distant et méprisant envers les races « inférieures » que sont les autres peuples homins pour eux. J’adorais me moquer d’elle et de son masque. J’affirmais en riant que c’était parce qu’elle cachait derrière une trompe de mektoub. Mais je savais que porter ce masque était une sorte de rite de passage à l’age adulte chez les zoraïs, un don que leur avait fait les Kamis. Mais elle ne se vexait jamais prenant tout cela toujours avec beaucoup d’humour.

Je l’ai perdu de vue quand j’ai rejoint Pyr la ville des Fyros, mon peuple. Elle me manque…

Rupture

A mon réveil, je repensais à ce qu’il s’était passé la veille. J’avais une impression de malaise. Oudline était il jaloux d’Eeri ? Voulait il m’enchaîner à lui ? Je détestais çà.

Je suis finalement restée plusieurs jours sans chercher à le voir ou à le contacter. C’est finalement lui qui a rompu le silence qu’il y avait entre nous. J’ai répondu à son bonjour sans vraiment d’enthousiasme. Hypersensible comme il est, il l’a tout de suite senti. Il m’a alors reproché de ne pas avoir l’air très heureuse de l’entendre.

Que devais je lui répondre? Lui mentir et laisser ce malaise entre nous pour ne pas le blesser ou lui dire la vérité sur ce que je ressentais? J’ai finalement opté pour la deuxième solution. Après tout, il m’avait déclaré dés les premières jours de notre liaison qui ne fallait laisser aucun malentendu entre nous.

J’ai donc commencé à lui avouer que je n’avais pas beaucoup aimé sa « petite crise de jalousie » avec Eeri. Je n’ai pas eu le temps de continuer et d’approfondir, il s’est mis dans une colère violente, déclarant que nous allions arrêter là et que désormais chacun vivrait sa vie de son côté…

J’étais stupéfaite. Lui qui, il y a quelques jours encore, me déclarait que j’étais « l’homine de sa vie », qu’il voulait que nous habitions dans un appartement commun et qui avait même suggéré que nous ayons un petit homin, provoquait soudain notre rupture à notre première dispute… J’avais toujours trouvé bien trop prématuré toutes ses déclarations, moi qui avait été déjà brûlée plusieurs fois par mes différentes liaisons, mais il avait une telle fraîcheur et une telle naïveté dans son amour que j’avais eu envie d’y croire.

Je n’ai pas cherché à le retenir. A quoi bon? Je me rendais compte que sa passion était bien trop violente par rapport à ce que je pouvais supporter. J’aurais tenté de raccrocher les morceaux, ils se seraient brisés à nouveau plus tard. J’étais amère d’avoir encore cru en une histoire déjà morte alors qu’elle venait tout juste de naître. Je savais que les jours qui allaient suivre seraient particulièrement difficiles sans ses conseils et sans la protection de Naacre mais je m’étais longtemps débrouillée seule sur Silan avant de le rencontrer. Il suffisait de recommencer ici. Mais il est vrai que maintenant, je regrettais d’avoir quitter Silan pour lui, laissant Kyam derrière moi.

Je ne sais si cette rupture l’a blessé au point de le rendre agressif mais les jours qui ont suivi, m’ont plutôt conforté dans l’idée que notre rupture n’était finalement pas une si mauvaise chose. Des rumeurs, de plus en plus insistantes, indiquaient que des kitines faisaient leur apparition un peu partout. Oudline s’est mis à crier qu’il fallait fuir, ne plus rester ici que nous allions tous mourir… Glorf a tenté de le convaincre que même si ces rumeurs s’avéraient vraies, il resterait jusqu’au bout quoiqu’il advienne. Quand, j’ai indiqué que j’étais d’accord avec notre chef de guilde, Oudline a eu des paroles amères : « et bien sûr vous avez le même avis… ». Il a finalement déclaré qu’il quittait la guilde préférant ne pas saper l’ambiance trop optimiste qui y régnait. Naacre l’a suivi de peu, approuvant les paroles de son cousin.

Je me demande encore si notre rupture n’a pas provoquée celle qu’il a eu avec les légions fyros… possible… peut-être qu’il préférait ne plus m’y croiser…

Expéditions

Les rumeurs du retour des kitines ont fait revenir d’anciens légionnaires : Lurtz, Sylve, Rizel, Reen…
Tous semblaient vouloir être là pour combattre la menace. La guilde a alors organisé des expéditions vers la capitale matis Yrkanis et celle des trykers Fairhaven. C’était aussi l’occasion pour moi d’accéder à de nouveaux téléporteurs.

Il ne me reste que quelques images éparses de ses expéditions où il a fallu me ressusciter de nombreuses fois lorsque nous traversions les zones dangereuses et ceci malgré l’attention constante que mes compagnons avaient pour moi. Dinomir et Morandy, deux grands magiciens de notre groupe avaient l’oeil mais difficile pour eux de me faire tenir debout quand un seul petit coup d’une créature me mettait à terre.

C’est durant ces expéditions que j’ai appris les bases du combat. Même moi avec mes faibles compétences, je pouvais être utile. La première ligne au contact des créatures rassemblait les guerriers armés, que nous appelions les « tanks ». La deuxième ligne était composée des mages offensifs et des grands mages soigneurs. Ces derniers que l’on appelait « heal », étaient chargés de soigner les combattants de la première ligne, voir de les ressusciter si jamais ils tombaient. Quand à la dernière ligne, celle où je me trouvais, elle était chargée du soin aux mages en lançant des dons de sève, leur permettant de continuer à lancer leurs sorts magiques.

Le plus drôle a été l’arrivée à Yrkanis où Lurtz voulait aller « casser du matis ». Il s’est élancé sa hache à deux mains levée en compagnie de Glorf traversant la ville en hurlant à tout va « Force et gloire »! C’était le cri de ralliement de notre guilde. Malheureusement pour lui (ou heureusement), aucun matis n’est venu le défier pour sa plus grande déception. Nous avons même pu aller jusqu’au trône de leur dirigeant sans que personne ne nous arrête. Il n’était pas là et il n’y avait personne. Nous nous sommes donc amusés à nous installer sur le trône mimant les attitudes d’un roi matis.

Le voyage vers Fairhaven, la capitale tryker, a été plus mouvementé. Cette fois nous avons pu nous rendre compte que les rumeurs annonçant le retour des kitines étaient véridiques. Nous avons trouvé sur une île isolée non loin de la ville, un trou d’où sortaient des kitines des profondeurs. Les bêtes étaient immenses et me donnaient froid dans le dos. Je me souviens encore du crépitement que leur pattes faisaient en touchant le sol. Nous n’avons pas engagé le combat, restant dans l’eau qu’elles semblaient craindre. Puis, nous sommes arrivées à Fairhaven, une ville magnifique, construite au dessus de l’eau comme la plupart des villes trykers.

Je suis restée longtemps là bas même après le départ de mes compagnons légionnaires. J’ai même visité tout ce qui m’était accessible en compagnie d’une petite tryker Lyouna qui débarquait de Silan. L’avantage du pays des lacs étaient justement la proximité de l’eau qui nous permettait de nous enfuir sans avoir combattre, la plupart des créatures l’évitant.

Pendant ces expéditions, le soir parfois, j’entendais les récits que les anciens légionnaires nous racontaient autour d’un feu de camp. Celui qui m’a le plus marquée, je dois dire, est celui de la route de l’eau. Il s’agissait d’un échange entre les trykers et les fyros. Les premiers offrant de l’eau tellement présente dans leur pays aux seconds vivants dans le désert en échange de matières premières. Les mektoubs devaient transporter la cargaison énorme. D’après ce que j’ai compris, il n’était pas possible de les faire passer par les téléporteurs à cause de leurs griffes. Tout le trajet se faisait donc à pied sous escorte armée jusqu’au dent.

Je rêvais souvent après çà que moi aussi un jour, je ferais une route de l’eau.

Le concours de beauté de Miss et Mister Atys

Eeri m’avait invitée à venir assister au concours de beauté de Miss et Mister Atys. Je dois dire qu’au début je ne voyais pas vraiment l’intérêt mais Eeri m’a convaincue en me disant que le but était de se moquer des matis qui ne manqueraient pas de participer tellement ils étaient obnubilés par leur apparence.

Ça n’a pas manqué. Ils étaient là en nombre. La plupart étaient imbus d’eux mêmes persuadés qu’ils étaient les plus beaux. Nous ne manquions pas de nous moquer allègrement d’eux sur les ondes télépathiques de la guilde. C’était d’ailleurs assez comique de voir ses « aristocrates » incapables d’aligner une phrase sans faire d’énormes fautes de langage. La plus comique a été celle qui se prenait pour je ne sais qui et qui regardait d’un air supérieur les spectateurs, les menaçant si ils osaient se moquer d’elle. Eeri et moi nous avons éclaté de rire sur nos ondes de guilde après avoir feint un bâillement suite à cette intervention.

Il n’y en a eu qu’une seule qui a attiré mon attention, Angeline, je crois qu’elle s’appelait. Contrairement aux autres, elle était douce, presque timide, osant à peine parler. C’est la seule qui semblait ouvertes aux autres. Elle a d’ailleurs salué dans les quatre langues d’Atys tous ceux qui étaient présents avec parfois un accent qui était assez touchant. Je suis finalement partie m’ennuyant de voir ce défilé de bellâtres.

J’aurais sans doute du rester car la suite a été des plus comiques. Eeri et Glorf ayant décidé de défiler ensembles eux aussi. C’est Eeri qui a raconté cela dans notre réfectoire de légion. Ils se sont avancés tous deux en petite tenue portant le slip rouge de la légion. Glorf a commencé par un discours où il affirmait que Eeri et lui avaient décidé de ne pas concourir certains qu’ils étaient de gagner, tellement ils étaient des canons de beauté et d’intelligence rehaussés par leur magnifique « slibard rouge ».

Puis, il a commencé à chanter une chanson accompagné par Eeri à la guitare qui restera je crois à la postérité!!!

« Mon beau slibaaard, roi des slibaaards
que j’aimeuuuh, ta rougeeeeureeeeeuh
Quand par l’été, fyretteuuuh et tryketteuuuuuh
Sont dépouillés de leurs attraiiiiits
Mon beau slibaaaard, roi des slibaaaarrds
Tu deviens tout duuuuuur !

Toi que le désert apporta chez nouuus,
Au saiint anniverssaire,
Jolis slibaaaards, comme ils sont douuux,
Et tes bouboules, et tes joujouuuuuux !
Toi que le déert apporta chez nouuuus,
par ton ancêtre le calbaaaar

Mon beau slibaaard tes rougeuuux piqueeeeets,
Et leur fidèles poiiiiiils
Sur les fyrettes ne mentent jamaiiiis,
De la dureté et de l’amouuuuuur
Mon beau slibaaaaards, tes rougeuux piqueeeets,
m’offrent la force et la beautééééé »

Je crois que les juges en sont restés éberlués, tandis que les spectateurs éclataient de rire.

Je ne sais qui a finalement gagné à ce concours, çà ne m’intéressait pas vraiment mais pour moi Eeri et Glorf auraient mérité de devenir Miss et Mister Atys, rien que pour le spectacle qu’ils avaient donné. Il me reste en tout cas de cette manifestation, des souvenirs de rires partagés avec Eeri et Glorf et surtout les magnifiques feux d’artifices qui ont suivi la dernière journée de présentation.

Les premiers que je voyais… j’en ai encore les yeux émerveillés.

La folie des téléporteurs

Je ne sais pourquoi mais soudain les téléporteurs nous ont été disponibles sans que nous ayons besoin d’acheter des pactes auprès des Kamis ou de la Karavan. Je suppose que ceux-ci sentant venir la menace facilitaient les déplacements des homins pour la surveillance de l’invasion kitins.

Ça a été l’occasion pour moi de découvrir des recoins d’Atys qui normalement m’étaient inaccessibles sans escorte. J’ai souvent visité seule les différentes destinations avec plus ou moins de succès. Il y avait parfois de mauvaises surprises comme de se retrouver au milieu d’un groupe de varynx ou de kitines.
Parfois, on rencontrait des personnages singuliers. Certains étaient antipathiques comme cette furie qui avait installé des explosifs un peu partout autour de sa maison ou cette autre qui avait dressé des varynx pour attaquer ceux qui l’approchait trop.

Une fois avec Eeri, nous sommes tombées par hasard dans un endroit complètement inconnu, sans doute dû à une panne de téléporteur. Un fyros étrange et un peu étonnée de nous voir là, nous a accueilli. Il s’appelait Mawa. Cela faisait des années qu’il habitait seul ici dans ce qu’il semblait être les terres anciennes. Il s’était retrouvé seul après que tous les autres homins aient fait le voyage vers les nouvelles terres. Il avait été oublié… J’étais émue par son histoire pourtant il ne semblait pas trop souffrir de la solitude. Il nous a fait visiter fièrement son « pays » et son « lac privé ». J’avais peur pour lui la moindre bestiole agressive lui infligeait de graves blessures. Sans nos soins, il aurait sans doute succombé mais çà ne semblait pas le tracasser. Il courrait partout parcourant ses terres qu’il voulait nous faire découvrir. Au moment de partir, nous lui avons proposé de venir avec nous. Il a refusé. Je crois qu’il s’était habitué à sa solitude. D’ailleurs, sans doute se serait il senti complètement perdu et agressé parmi autant d’homins. Nous l’avons donc laissé sur ses terres en sachant qu’il était fort probable que plus jamais nous ne pourrions à nouveau le rejoindre.

Grâce aux téléporteurs, Glorf nous a proposé une expédition dans la kitinière… Je n’étais pas particulièrement chaude. Allez directement dans le nid des kitines, c’était courir au suicide selon moi. Mais il affirmait qu’il y avait des endroits sécurisés où on ne risquait rien. Après tout, j’étais curieuse : je me suis téléportée près de lui. Dinomir nous a rejoint également. Glorf nous a montré la salle de la reine : une immense grotte dont on distinguait à peine les parois. Glorf affirmait que la reine kitine prenait toute la place. Je n’osais imaginer la taille de la bête… Mais là, la grotte était vide. Où était la reine?

Tout çà était plutôt inquiétant. D’autres légionnaires ont fini par nous rejoindre. Nous avons eu envie d’aller taquiner les kitines qui étaient encore là… Mal nous en a pris, enfin surtout en ce qui me concernait. Je ne sais combien fois j’ai succombé. Mais à chaque fois, Morandy ou Dinomir me relevaient. Nous sommes retournés à Pyr, l’esprit préoccupé : les kitines étaient sorties de leur nid. Cela ne présageait rien de bon…

Une angoisse sourde me taraudait : est ce qu’un deuxième grand essaim était en préparation ? J’essayais d’oublier tout çà continuant mes balades à travers Atys avec une préférence pour le désert fyros mais aussi le pays tryker. J’ai trouvé une île déserte où j’ai passé souvent mes nuits après avoir regardé le coucher de soleil.

Là bas, j’étais loin de toute l’agitation de la ville et la beauté du paysage me redonnait courage et espoir dans l’avenir.

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