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Le sauvetage Kel’Emen

Jour 25 Elavrion – Fingelien 383
J’étais retournée au combat. Les créatures ne cessaient d’affluer sans que nous puissions les refouler. Plus personne n’arrivait à accéder à Naralik. Jusqu’à présent nous avions réussi à contenir les créatures à Morcraven aux frontières de Naralik. Mais la fatigue des combattants aidant, elles remontaient irrémédiablement vers le nord. Les natifs ont été évacués sur Trépont mais Kel’Emen la responsable du dépôt était restée courageusement pour soutenir les aventuriers leur permettant de se ravitailler.

Mais la vague des créatures remontait irrémédiablement. Je revenais tout juste de l’Achéron et j’étais près de Kel’Emen tentant de panser mes blessures. Il y avait le jeune Eryann, un elfe blond membre du dispensaire. Il semblait inquiet pour moi et se tenait maladroitement en garde à côté de moi pour me protéger disait-il. Il était touchant. Je lui ai proposé de lui prêter un casque. Il n’en avait plus. Après l’avoir ajusté sur sa tête, il m’a demandée si çà lui allait bien. J’ai répondu un peu taquine et charmeuse que c’était le cas mais qu’il était dommage que çà cachait ses beaux cheveux blonds. Il a rougi bredouillant quelque chose que je n’ai pas compris alors que je m’éloignais en riant doucement.

Mais je n’avais fait que quelques pas quand je suis tombée sur la vague de gobelins. Ils allaient bientôt atteindre Kel’Emen. Celle-ci d’ailleurs voulaient s’enfuir. Elle disait qu’elle pourrait continuer à nous ravitailler si nous l’aidions à atteindre Pierre-Blanche. Je lui ai offert alors des bagues de désengagement et avec un petit groupe, nous l’avons conduit écartant les gobelins et les orques devant nous ouvrant le passage à la petite Kultare. Le jeune Eryann est tombé sous les coups d’un chef gobelin et je dois dire que je serais tombée moi aussi sans l’intervention de Bouh et de ses miliciens. Mais nous avons fini par atteindre Pierre-Blanche sans que Kel’Emen ne soit blessée.

Je suis retournée au combat tentant de rejoindre le village kultar de Ack’sin pris sous les hordes des peaux vertes. Finalement, le commandant des Patrouilleurs Karadak a trouvé celui qui dirigeait les troupes ennemies, un nuzak qu’il est parvenu à tuer. Privés de chef les orcs et les gobelins se sont repliés en bandes désorganisées à Naralik. La bataille était gagnée mais pas la guerre.

Alors que je faisais le tour de Morcraven, éliminant les peaux vertes qui ne s’étaient pas encore repliés, Eryann s’est à nouveau inquiété de moi. Il semblait craindre pour ma santé alors que je ne le connaissais qu’à peine. Il a ensuite insisté pour que je revienne chercher le casque que je lui avais prêté. Je sentais qu’il cherchait à me voir. Mais à vrai dire, je ne comprenais pas bien ce qu’il me voulait. Il savait que j’avais déjà un mâle. Recherchait il mon amitié? j’étais pourtant plutôt discrète et réservée. A moins qu’il ait été attiré par ma mère lors de ce banquet de l’alliance galduro-naine ?

Je suis retournée le voir. Il m’a rendu mon casque. Il semblait timide. Je voyais qu’il cherchait à discuter avec moi mais ne trouvait pas vraiment de sujets appropriés à part la bataille qui venait d’avoir lieu. Il se sentait « faible » et parfois inutile. Je l’encourageai. Je le trouvais pourtant courageux d’avoir participé à cette bataille. Il était un ravitailleur du dispensaire : un élément indispensable de notre formation. Pourtant, ces faibles compétences aux combats semblait l’attrister. Je lui ai donc proposé de s’entraîner avec moi quand l’occasion se présenterait. Il m’a répondu d’un large sourire : « avec plaisir ». Je l’ai laissé ensuite pour aller me reposer, j’étais épuisée par cette bataille.

Eryann

Jour 5 Félinien – Fingelien 383
J’ai recroisé Eryann. Il m’a offert une magnifique rose rouge. Il disait l’avoir cueilli spécialement pour moi. Quand je lui ai demandé pourquoi, il a rougi affirmant que c’était pour me remercier de lui avoir prêté un casque. Il s’est ensuite éclipsé très vite, sans doute gêné de sa hardiesse.

Il m’a ensuite écrit une lettre. Il voulait m’expliquer certaines paroles « obscures » qu’il m’avait dites. Il m’a donc expliqué son arrivée sur les îlots. Il faisait partie du peuple Sylvain et commandait une unité chargée de surveiller une partie de la forêt de son peuple. Un jour, une humaine a pénétré le territoire dont il avait la charge. Comme toute étrangère au peuple, elle devait être tuée. Elle se baladait en chantant à travers les bois. Elle ne voyait pas les dizaines d’archers qui pointaient leur arcs sur elle attendant le signe de leur commandant. Mais Eryann n’arrivait pas à faire ce geste. Il ne voyait pas en elle un danger. Un des archers a quand même décoché sa flèche. Et l’humaine est tombée. Eryann a tenté de la sauver mais la flèche avait touché le coeur. Il l’a alors enterré au pied du chêne près duquel elle avait perdu la vie. Il fut jugé. Ses pairs le renièrent et l’exilèrent ici.

Son histoire m’a émue, alors, je l’ai contacté pour lui proposer un entrainement que je lui avais promis, lors du sauvetage de Kel’Emen. Il a accepté avec joie. Nous sommes allés à l’arène de Starenlith. L’entrainement a été assez court. Après l’avoir envoyé en Achéron une première fois, il a voulu quand même continuer, souriant toujours. Nous avons été jusqu’au bout de nos essences et potions.

Puis, je lui ai proposé d’aller boire un verre à la cité du port, je voulais apprendre à le connaître, mais finalement c’est moi qui ai parlé. Je lui ai appris la situation particulière que je vivais avec ma mère. Il a posé sa main sur la mienne visiblement touché par mon histoire. Nous avons parlé de la guerre contre les landes qui semblait rapprocher les êtres. Il s’est soudain approché de moi mais sans comprendre pourquoi. Je sentais qu’il était attiré mais il était aussi intimidé. Et moi, je retenais l’attirance que j’avais pour lui. Je voulais être sûre qu’il comprendrait qu’il devrait me partager, que j’avais déjà un mâle et une femelle. Ca n’a pas eu l’air de le déranger. Je me suis alors approchée moi aussi. Mes lèvres ont effleuré les siennes, attendant sa réaction. Elle n’a pas tardé : il m’a embrassé me prenant par la taille. J’ai pris son visage entre mes mains prolongeant longuement le baiser. Il trouvait que mes cheveux étaient beaux. Je me souvenais de ce que m’avait raconté ma mère. Kharya avait affirmé à son amante que ses cheveux étaient couleur de lune. Lui avait les cheveux couleur soleil. Il a sourit déclarant que ce devait être un signe. C’est ce jour là, je crois qu’il m’a appelé pour la première fois Isil qui signifie lune en langue elfique. J’ai du ensuite partir. Je l’ai laissé à regret.

Quelques jours plus tard, nous nous sommes retrouvés encore fois. J’étais avec Kely. J’avais parlé de Eryann à mon bleu. Il n’était plus jaloux. C’est même lui qui m’a encouragé à le rejoindre. Eryann m’a alors conduit au manoir des haut-elfes. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. C’était magnifique. Nous nous sommes assis sur des peaux près de la fontaine. Mon bel elfe blond était silencieux comme si il ne savait soudain plus quoi dire. Je lui ai alors demandé si il avait déjà connu une femelle. Il semblait tellement intimidé. Il m’a avoué n’avoir pris dans ses bras que l’humaine dont il avait parlé dans sa lettre. Je l’ai doucement poussé sur le sol et je me suis allongée près de lui. J’ai poursuivi mon interrogatoire en lui demandant si il avait déjà touché au corps d’une femelle. Il m’a fait rire en me demandant si les gobelines comptaient. J’ai alors enlevé ma tunique en lui demandant si les gobelines étaient comme çà. Il est resté interdit fixant mes seins avec envie puis a détourné le regard gêné. J’ai souri attendrie en ramenant doucement son visage en face de moi. J’ai pris une de ses mains et l’ai posé sur mon sein. Il osait à peine toucher. Il a fini par m’embrasser passant au dessus de moi. Ses baisers étaient doux et tendres. Je frémissait déjà de plaisir. Il est descendu jusqu’à mon ventre mais s’est arrêté n’osant aller plus loin. Alors, je l’ai encouragé à me déshabiller complètement. Il l’a fait maladroitement. Je l’ai déshabillé moi aussi. Il regardait mon corps de femelle troublé. Je l’ai guidé ensuite doucement pour sa première fois. Notre étreinte a été douce et tendre. J’ai appelé çà : sa première leçon.

Il semblait heureux. Il plaisantait et souriait. Puis, il est devenu soudain très sérieux. Il disait qu’il avait cru trouver du réconfort dans le rire, le combat, le travail ou la boisson. Il m’a serré contre lui alors que des larmes commençaient à perler sur ses joues. Il m’a demandé si je voulais être son point d’attache. J’ai répondu par l’affirmative mais il voulait que je lui dise : « je serais ton point d’attache, mon Mrann d’ssinss ». Je l’ai pris contre moi alors qu’il fondait en larmes comme un enfant. Je l’ai cajolé tendrement. Je lui ai demandé comment on disait soleil en elfique. Le mot le plus courant était Anar. J’était sa sombre lune : Isil. Il était mon soleil : Anar.

Il m’a alors demandé si j’avais eu déjà eu beaucoup d’amants. Je lui ai raconté mon premier mâle humain d’avant les îlots, de Ghaara, de Toucan, de Malkael et surtout de Kely. Celui avec qui j’avais traversé tant d’épreuves, celui qui était mon mâle depuis si longtemps. Il m’a alors demandé ce que j’attendais de lui. Je voulais son amitié, son amour et son réconfort. Je ne voulais plus être seule comme je l’avais été de si nombreuses fois. Quand à lui, il voulait : « Quelqu’un auprés de qui son coeur puisse se réchauffer, puisse rire… et pleurer aussi ». Puis son regard s’est fait plus taquin : il y avait aussi les leçons. J’ai ri encore une fois. J’aimais son humour surprenant et décalé.

Nous avons alors commencé la deuxième leçon, qui était aussi agréable que la première. Malheureusement, nous avons dû nous rhabiller très vite après surpris par un aventurier qui passait par là. Nous sommes sortis précipitamment du manoir, en riant. Il a dû partir. Je l’ai embrassé une dernière fois, en espérant son retour rapide.

La bague d’Eryann

Jour 24 Félinien – Fingelien 383
J’ai retrouvé Eryann à Trépont. Il a vu toute suite que je n’allais pas bien. Je lui ai parlé de ma dispute avec Kely et de ma femelle Bahar qui était en enceinte de lui. Il n’a montré aucune jalousie. Il semblait réellement affligé par ma tristesse, cherchant un moyen d’améliorer les choses. Il m’a proposé d’aller voir Bahar avec moi et d’être le « tonton » de l’enfant à venir. Il semblait si désireux de m’aider, refusant de me voir souffrir. Je me suis endormie sur son épaule tendre et réconfortante.

A mon réveil, il était toujours là. Il m’avait préparé un petit cadeau. Il m’a tendue un anneau en argent. J’étais surprise. Je savais ce que ce genre de cadeau représentait chez les humains mais je ne savais pas ce qu’il en était chez les haut-elfes… Pour lui, il s’agissait d’un symbole qui montrait que nous étions liés l’un à l’autre et que j’étais importante pour lui. Il portait le même anneau. J’ai hésité à le prendre. Je trouvais qu’il était bien trop tôt pour pour que nous officialisions ainsi une relation qui n’en était qu’à ses débuts. Nous nous connaissions à peine….

Mon tendre elfe blond était si naïf sur les choses de l’amour. Il découvrait la douce chaleur de l’amour sans en avoir encore ressenti les brûlures. Il me rappelait ce que j’étais à mon arrivée sur les îlots : une Khaena tendre et naïve ayant peur de ses propres frères et soeurs… Je n’ai pas voulu être celle qui la première allait le brûler : j’ai accepté la bague.

Il était heureux. Il m’a entraînée dans une chambre qu’il avait réservée dans la taverne de Starenlith. Nous avons poursuivi nos « leçons ». Il voulait une note sur sa performance. Je lui ai donné un 9.5/10 en riant. Je l’aime. Il me fait du bien. Il m’écoute et me fait rire. J’oublie avec lui que les landes sont cruelles. Je ne sais si çà durera. Nous verrons bien…

J’ai du laisser ma mère prendre le contrôle : elle voulait rejoindre son ancienne amante. Elles avaient un peu renouer le contact par missive interposée. J’espérais que çà lui ferait du bien. Tout comme j’espérais que cela fera du bien à l’Ilharess.

Effleurements

Jour 25 Félinien – Fingelien 383
Je me suis réveillée contre Kharya… Ce n’était pas arrivée depuis cette fois où je m’étais enfuie apeurée de découvrir les sentiments que j’avais pour une femelle.

J’aimais le contact de sa peau sur la mienne, son odeur… J’avais promis à Eryann de le rejoindre pendant la nuit, mais je n’arrivais pas à me séparer du corps de l’Ilharess. J’ai laissé glisser mes lèvres sur son épaule et caresser délicatement son corps l’effleurant à peine pour ne pas la réveiller.

Je suis restée ainsi plusieurs heures profitant de chaque instant. Je n’ai rejoint Eryann qu’au petit matin.

Le blondinet

Jour 26 Félinien – Fingelien 383
Le blondinet de la petite voulait me voir. Il en avait parlé à Khaena. Je lui ai proposé de me rejoindre à la taverne d’Illumen. Je ne m’attendais pas à grand chose d’un pâlot, mais puisqu’il voulait me voir…
J’ai commandé des outranques : plusieurs bouteilles. Je voulais voir si il tenait l’alcool. Sur ce point là, çà avait l’air d’aller. Il était même provoquant, affirmant qu’il pourrait me faire rouler sous la table. Mais je n’avais pas envie de jouer. J’espérais retrouver Kharya après son conseil au palais et je ne voulais pas qu’elle trouve une femelle à moitié saoule.

Je le trouvais trop intello à passer son temps dans les bibliothèques et en plus c’était un puceau. Rien de bien intéressant à mes yeux. Et puis, je ne cessais de penser à Kharya que j’avais tout juste commencé à retrouver après des jours et des jours où nous nous étions ignorées mutuellement. Je ne savais pas ce que si nous allions réussir à reconstruire quelque chose ou non…

Il m’a alors parlé de blessures qui ne se soignaient pas avec de la magie. J’ai pensé à Kharya encore une fois, à ce que nous avions vécu aux blessures que nous nous étions infligées, à ma difficulté d’être sereine dés qu’elle me disait non, à ma jalousie… Je savais que mes sentiments étaient bien trop exacerbés, comme si j’étais folle. J’ai du lui répondre que je ne voyais pas bien qui voudrait aider une folle. il m’a répondu un truc d’intello du genre qu’on était fou que dans le regard de l’autre. Je le regardais blasée en me demandant si sa remarque valait quand il s’agissait de son propre regard…

C’était un gentil pâlot qui devait plaire à ma fille. Mais, il manquait de relief pour avoir mon intérêt et en plus c’était un mâle. J’ai laissé la petite reprendre le contrôle.

La réunion de Kharya au palais a du se terminer très tard, je n’ai pas pu dormir près d’elle.

Découvertes avec Eryann

Jour 2 Mundia – Fingelien 383
Eryann est sur les îlots depuis quelques temps maintenant pourtant il semble découvrir de nouvelles choses à chaque fois qu’il m’accompagne. Par exemple, quand nous sommes allés aux jardins de Tarsengaard, il ne savait pas que le temple de Lith n’était pas loin. Je lui ai fait découvrir l’endroit. Il m’a étonnée. Il trouvait que les araignées étaient belles… C’était la première fois que j’entendais un haut-elfe dire çà. A part les sombres, la plupart des aventuriers avait une réaction de dégoût à leur vue.
Je l’ai ensuite conduit au dehors dans le petit bassin qu’il a semblé découvrir lui aussi. Je lui ai offert un massage sensuel qu’il a apprécié mais là aussi, il ne semblait pas connaître ce genre de douces attentions.

Quelques jours plus tard, comme je savais qu’il aimait les tavernes, je l’ai conduit à celle, si étrange de Aeth Aelfan. J’aimais cet endroit où l’on s’asseyait sur des coussins autour d’une table basse. Eryann a apprécié. Il était amusant de le voir regarder tout comme çà avec des yeux émerveillés. Il était heureux. Ses yeux me regardaient avec envie. Il m’a prise à même le sol sur ses coussins moelleux de la taverne.

Une absence

Jour 18 Mundia – Fingelien 383
L’esprit d’Eryann me renvoyait de drôle de sons ce jour là : des bruits d’os qui se brisent, des bruits de luttes. J’avais beau l’appeler, il ne répondait pas. J’étais inquiète. Je ne savais pas ce qu’il se passait et où il pouvait être. J’ai soudain entendu des cris de gargouilles.
Je savais qu’Eryann ne connaissait pas Irilion ou très peu. Il devait être en Séridia. Il fallait que je cherche dans les endroits connus pour être des refuges pour ses créatures.

J’ai eu de la chance. Eryann était dans le premier endroit où j’ai cherché : le Kasteel d’Altania. Il semblait marcher comme un somnambule et ne m’entendait pas. Je l’ai soudain vu se jeter sur un Valet d’Altania : une créature bien plus forte que lui. J’ai essayé d’intervenir mais il était trop tard et Eryann a fini dans l’Achéron. Après, m’être débarrassé du valet, j’ai tenté de retrouver Eryann. Il était assis non loin du dépot de Pierre-Blanche.

Il semblait éteint et était cruellement blessé. Après l’avoir soigné, je lui ai caressé doucement la joue en l’appelant. Il s’est enfin éveillé mais ne se souvenait de rien…

Je voulais que Kharya l’examine mais elle n’était pas joignable. J’ai entraîné Eryann dans un arbre maison du Val d’Alganiel. J’espérais que mon elfe sylvain s’y sentirait bien et qu’il irait mieux. Ca a été le cas, nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre.

Promenade à Naralik

Jour 14 Kamarien – Fingelien 383
J’étais épuisée. Je serais bien allée me reposer entre les bras de Kharya mais elle voulait être seule. Eryann est arrivé. Il voulait me voir cela faisait plusieurs jours que nous ne nous étions pas vu. Il m’avait manqué aussi mais j’avais l’esprit ailleurs : la douleur de la perte de Kely et l’angoisse sur la santé de Bahar dont je n’avais aucune nouvelle depuis plus d’un mois m’étreignaient le coeur.

Je lui ai proposé une promenade dans notre nouvelle Naralik qu’il n’avait pas encore pu découvrir. Je l’ai entraîné vers le tout nouveau port de Tarsengaard qui nous reliait désormais à notre terre. Je suis partie devant mais Eryann s’est perdu en route. Il cherchait et recherchait son chemin sur la carte, la retournant en tout sens. Je l’observais de loin me demandant ce qu’il faisait. Je me rendais compte à quel point il semblait parfois perdu ici.

J’ai fini par venir le chercher et nous avons pris le bateau. J’ai fait le tour de Naralik avec lui. Je lui ai montré la terrasse de la forge. Il a été subjugué par la vue qu’on y avait. Puis, nous avons rejoint la taverne où nous avons pris une petite chambre. Je me suis endormie dans ses bras, rassurée par sa présence tendre.

Départ

Jour 19 Kamarien – Fingelien 383
L’angoisse est trop forte. Il faut que je parte que j’essaie de rejoindre Bahar. Il y a un bateau qui part bientôt. Ce n’est pas le capitaine habituel, celui que je sais être fiable… tant pis, je prend le risque… je n’en peux plus d’attendre.

Kharya m’a dit qu’elle était avec Balazs, l’ancien échevin sinan. J’avais déjà remarqué l’intérêt qu’elle avait pour lui. Je me doutais qu’il allait devenir sans doute son prochain amant. Je n’ai pas insisté pour lui dire au revoir. Elle est redevenu elle même, elle n’a plus besoin de moi.

Eryann est endormi. Il va sans doute souffrir de mon départ mais maintenant qu’il a découvert l’amour. Il trouvera certainement mieux qu’une sombre aux multiples amants pour devenir sa femelle…

Kely n’est plus là…

Plus rien ne me retient sur les îlots pourquoi y rester?

Deux lettres et un retour

Jour 28 Kamarien – Fingelien 383
En arrivant au port, le coursier m’a remis deux lettres : une d’Eryann et une de Kharya.

« Mon Isil,

J’espère que tu recevras ce petit mot où que tu sois. Ne t’en veux pas pour ton départ, c’est normal. Remets mon salut à Bahar (bien qu’elle ignore qui je suis…) prends bien soin d’elle et fais attention à vous deux.

Prends le temps qu’il faut, Anar et Isil continuent de briller dans le ciel.

Eryann. »

« Ma louve,

J’espère que cette lettre te parviendra mais plus encore que le voyage n’aura pas été trop mouvementé. Je comprends que tu aies besoin d’aller voir Bahar, c’est une bonne chose de t’assurer qu’elle aille bien et votre enfant aussi.

J’attends votre retour mes sombres, je guetterai les navires au Trépont. Je vous embrasse toutes les deux.

Ta panthère, Kharya. »

J’ai pleuré en les lisant. Quand j’ai quitté les îlots, j’avais eu l’idée de ne pas revenir. Je pensais que l’un comme l’autre pourraient se passer de moi et moi d’eux. Mais, leur lettre m’ont fait comprendre à quel point leur amour me réchauffait le coeur. J’avais sans doute encore des choses à vivre avec eux, de belles choses.

J’ai gardé leurs lettres sur mon coeur tout le long du voyage qui cette fois s’est déroulé sans encombre. A mon arrivée à Trépont, Kharya était là au port. Elle m’attendait comme elle l’avait dit dans sa lettre. Elle semblait dormir. Elle devait attendre depuis longtemps. Quand je l’ai saluée, elle a sursauté. Elle n’avait pas vu le bateau arriver. J’étais terriblement émue qu’elle nous ait attendu ainsi au port de Trépont. Je me suis assise près d’elle et je lui ai caressé tendrement le dos.

Elle m’a proposé d’aller ailleurs pour raconter mon voyage. Je ne lui ai pas parlé du naufrage, je ne voulais pas l’inquiéter. Je lui ai expliqué mon rêve avec les deux araignées et ce que je pensais qu’il signifiait. Je lui ai demandé si les jumeaux étaient courants chez les bleus. Elle n’en avait aucune idée mais elle pensait avoir quelque chose qui pourrait aider mon père.

Je l’ai regardé pleine d’espoir. Lorsque mon esprit avait fusionné avec celui de ma mère, Kely et elle étaient partis dans la montagne pour retrouver un artéfact qui aurait pu m’aider. Il n’avait finalement pas servi et peut-être qu’il pourrait aider mon père. Je ne savais pas vraiment comment mais Kharya semblait sûr que mon père saurait me guider par l’intermédiaire d’un rêve. Elle avait enterré l’artéfact au pied de l’arbre d’éternité à Trassian. Nous irions le chercher ensemble. Elle a ensuite proposé de venir voir Bahar avec moi. Je savais qu’avec ses connaissances, elle serait d’une grande aide mais je ne voulais pas qu’elle le fasse par pitié pour moi. Elle semblait pourtant décidée à m’aider.

J’étais épuisée. Elle m’a conduit dans la chambre de prestige de la taverne de Naralik. Je me suis endormie dans la chaleur de ses bras, heureuse d’avoir quelqu’un pour qui je comptais.

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