Tag Archive: Achéron


Outranque et première invasion

Jour 11 de Nuona – Fingélien 379

Après un entrainement sur les gargouilles de Tarsengaard, Ghaara a proposé de nous rafraichir avec un verre d’outranque à la taverne du coin. Je n’osais lui avouer que je n’avais encore jamais bu d’alcool. Il m’a donc servi un verre plein après que je l’ai fait rire en tentant d’imiter l’accent galdur. Il a bu son verre d’un trait et je l’ai imité… J’ai commencé à avoir la tête qui tournait… J’ai repris un 2ième verre… et je dois dire que je ne me souviens plus de tout ce qu’il s’est passé.
Il me semble que nous avons joué aux dés… et que je gagnais tout le temps même si je crois qu’il faisait en sorte de me laisser gagner… Ghaara m’a ensuite entrainé dehors pour me faire prendre l’air. J’ai beaucoup rit, je n’arrêtais pas de me cogner partout et de tomber. Il s’est finalement résigné à me porter tandis que je l’exhortais à avancer plus vite.

J’ai voulu ensuite aller voir la ménagerie du palais de Fingel mais je me suis trompée de route et j’ai faillit tomber dans l’eau. Ghaara m’a retenue de justesse. J’ai ensuite couru comme une folle en riant autour d’un des arbres du jardin du palais. J’ai finit par m’effondrer épuisée et un peu dessaoulée.

C’est alors que nous avons entendu qu’une invasion de gobelins avait lieu à Starenlith dans le village de Corren. Ghaara était très enthousiaste à l’idée de pouvoir enfin participer à la défense des natifs de Séridia contre les landes. Moi, moins… Je dois dire que je ne me sentais pas vraiment apte dans l’état où j’étais. Mais nous nous y sommes rendus. Malheureusement, aux faibles gobelins avaient succédé leurs femelles beaucoup plus agressives mais aussi des squelettes et des cobras. Tandis que je me débattais aux prises avec 2 cobras, Ghaara est tombé sous les coups de 6 gobelines enragées. Quand à moi, sans l’intervention d’un Kultar, je l’aurais rejoint dans l’Achéron.

Nous nous sommes retrouvés à Illumen. Ghaara était prêt à y retourner mais je dois dire que j’étais épuisée et l’outranque ingurgitée m’avait passablement assommée. Nous avons finis par nous endormir sur place.

Nouvelle invasion de squelettes

Jour 3 du Nuona – Fingelien 380
Une nouvelle invasion de squelettes s’est produite à Kilaran sud. Le Connétable Kargorm a demandé à ce que tous les patrouilleurs se mettent en position.
Je me suis donc rendue à Kilaran pas très rassurée, les créatures régnant sur cette terre n’étant pas très engageantes : démon lapin, cyclopes…
Bien sûr, un démon lapin n’a rien trouvé de mieux de faire de moi son déjeuner… et j’ai visité l’achéron… Pourtant, je suis revenue mais cette fois équipée d’une cape verte qui détourne les créatures en manque de viande fraîche. J’avais peur de la casser contre les squelettes mais j’ai continué le combat.
Toucan m’a à un moment dit que si j’avais besoin d’aide, il suffisait de lui demander… Je dois dire que ces paroles m’ont agacée. N’est il pas un Patrouilleur comme moi? N’était il pas censé être là à combattre? Je lui ai donc envoyé quelques pics sur le sujet… Je crois que je l’ai un peu blessé et m’a trouvée injuste… Il a sans doute raison, mais j’étais énervée par ma visite de l’Achéron, je n’ai donc pas été très diplomate…
Finalement, les squelettes ont été repoussés. Mais le Connétable Kargorm a vu 2 humains vêtus noirs et s’est emparée d’une dague ornée d’un serpent. Celle-ci a été reconnu comme étant celle d’une secte de nécromant. Les suppositions vont bon train mais la théorie la plus probable serait que la secte est perdue le contrôle de l’immense squelette auquel elle a du donné la vie…
L’enquête se poursuit en tout cas…

Rupture avec Toucan

Jour 23 Nuona – Fingelien 380
J’ai retrouvé Toucan à Zork’len, son lieu d’entrainement… il fallait que je lui donne ma décision… J’étais tombée amoureuse de Kely… Je devais donc le quitter… j’avais beau essayer d’y mettre des formes, on peut difficilement dire à quelqu’un qu’on ne l’aime plus sans lui faire de mal… Toucan a essayé de faire bonne figure mais j’ai bien vu à quel point il souffrait. Il est alors parti très vite en me disant adieu.
J’ai quitté Zork’len attérée… J’étais tellement dans le brouillard que je n’ai même pas réagi quand je suis tombée nez à nez sur une horreur squelettique qui m’a envoyée en Achéron en quelques coups. J’avais oublié que Séridia était encore en pleine guerre, envahie par les morts-vivants…
J’ai donc fui Séridia pour me terrer en Irilion… Je ne voulais voir personne. Les bras de Kely me manquaient.

Alors que je cherchais le sommeil en me tournant et me retournant sans cesse, un nain avec un énorme accent m’a contactée par télépathie. Il m’a dit qu’il avait quelques chose pour moi… Un peu surprise et curieuse, je me suis rendue au passage de Fénégor pour savoir ce qu’il me voulait. Il a dit s’appeler Grhump, il avait été chargé par Kely de me transmettre un message : Kely m’aimait. Mon coeur si durement touchée par cette journée pénible retrouvait enfin un peu de chaleur. J’ai souri pour la première fois de la journée. Grhump m’a ensuite donnée 1000 fioles vides, un cadeau de Kely. Il a dit savoir que j’hésitais entre 2 métiers : artisan et apothicaire. J’ai acquiescé, j’en avait effectivement parlé à Kely. Grhump était un Maître apothicaire et m’a dit qu’il ne fallait pas que j’hésite à lui poser des questions. Je n’en avais pas sur le moment mais je lui ai dit que je n’hésiterais pas si il m’en venait à l’esprit.
J’ai ensuite quitté le nain et je me suis endormie un peu apaisée en pensant que même loin de moi, Kely pensait à moi.

Dernière bataille contre les morts-vivants

Jour 27 Nuona – Fingelien 380
La pierre du Fort du Renard qui avait été brisée et avait provoqué la sortie de terre de tous les morts-vivants avait été réparée. Restait à faire retourner les créatures là d’où elles venaient. Les capitaines Heroll et Gadriann ont donc battu le rappel des aventuriers. Le capitaine Heroll se chargeant avec un groupe de vider la cité du port et le capitaine Gadriann, Morcraven. J’ai donc rejoint le capitaine Heroll sur la terre Sinane et j’ai commencé à combattre.
J’ai soudain entendu quelqu’un remercier Feydreyah derrière moi. Je me suis retournée pour regarder à quoi pouvait ressembler celle à qui avait appartenu le coeur de Kely. C’était une bleue magnifique aux cheveux noirs d’ébène portant l’écusson des ANGE. J’ai eu soudain un doute… Je ne me sentais pas à la hauteur d’une telle femme…

J’ai continué le combat rageusement et nous avons libéré la Cité du port. Le Capitaine Heroll nous a ensuite conduit à Pierre Blanche à la rencontre du 2ième groupe qui avait libéré Morcraven. Nous avons commencé alors à repousser les morts-vivants d’ouest en est vers le Fort du Renard. Je suis tombée une fois sous les coups d’une réincarnation morbide mais à peine sortie de l’Achéron, je suis retournée au combat. Nous avons enfin pu rejoindre le fort du Renard mais les morts-vivants étaient en train de nous submerger. Soudain, une détonation s’est faite entendre : la pierre avait fait son office et renvoyé les morts vivants sous terre.
C’est alors que le féal Ombre est apparu…

Les aventuriers se sont mis en position pour protéger la pierre. Même si la protection était bien dérisoire face un féal de cette taille… Un aventurier a bien tenté de l’affaiblir en lui lançant un sort, mais Ombre l’a envoyé en Achéron en un coup d’épée… Puis, il nous a parlé. Il a semblé bien s’amuser de notre résistance et de notre courage… Il nous a aussi dit que son but était de nous affaiblir jusqu’à ce que nous cédions… et il est parti.

Séridia était vide de morts-vivants et j’avais participé à sa libération.

Le retour de Toucan

Jour 21 Elavrion – Fingelien 380
Nous étions en train de travailler sur notre projet de bagues Kely et moi, quand l’alerte a été donné sur Starenlith, des créatures avait été aperçues. Nous nous y sommes rendus. Malheureusement, les créatures étaient au dessus de nos forces à tous les deux : des revenants orques, ogres et cyclopes… Nous restions à l’écart tentant de soigner les combattants.
Toucan était là mais il était un peu bizarre… comme si il avait bu… J’essayais de ne rester pas trop loin de lui en le soignant quand il le fallait. J’ai vu alors un combattant submergé par de multiples créatures, je n’ai pas pu le laisser combattre seul me sentant trop inutile. Je me suis donc jetée dans la mêlée sachant pertinemment que je ne tiendrais pas longtemps sans soutien. Malheureusement, personne n’a pu venir et j’ai rejoint l’Achéron très vite. Kely m’y a suivi peu de temps après.
Mais courageusement, nous sommes repartis au combat. En recherchant les combattants, nous sommes tombés sur Toucan suivit par une armée de miliciens. Nous avons tenté de le suivre, il semblait excité de commander les miliciens. Il courrait tellement vite que nous l’avons perdu de vue… Nous l’avons retrouvé peu après, les miliciens avec lui ont tué les dernière créatures. Kely s’est éloigné prétextant faire une dernière patrouille pour vérifier l’absence de créatures. Pour ma part, je voulais parler avec Toucan. Je lui ai donc proposé de boire un verre à la taverne non loin de là. Il a accepté. Je lui ai dit comme quelques jours auparavant, que je souhaitais son retour au sein de la gilde des Patrouilleurs. Cette fois, il a accepté sans même que j’ai à insister… Je crois qu’il avait déjà pris la décision de revenir. Il a contacté le commandant Karadak et ce dernier l’a réintégré! Les patrouilleurs semblaient tous heureux de son retour, je l’étais aussi.
Toucan m’a alors quitté très vite : ma présence semblait le faire souffrir. Je l’ai donc laissé partir, avec une petite boule qui étreignait ma gorge…

Cicatrices

Jour 24 Elavrion – Fingelien 380
Quand je me suis éveillée, Kely n’était pas là. Il m’avait laissé un petit mot : des créatures avait été aperçues à Galein’th Aseyis et il était parti défendre les terres de son peuple. Je m’apprêtais à le rejoindre là bas quand il m’a contactée par télépathie… Sa voix était faible. Je l’ai rejoint sur l’île de Trépont où il était réapparu après une visite de l’Achéron. Après, l’avoir cherché vainement pendant de longues minutes d’angoisse, je l’ai finalement trouvé sous le phare. Il était horriblement blessé : un des cicatrices de son dos s’étaient réouvertes.
Je l’ai soigné du mieux que j’ai pu… trouvant soudain que j’était une très mauvaise apothicaire. Il s’est évanoui sous la douleur et je l’ai veillé jusqu’à ce qu’il ouvre un oeil. Sa cicatrice s’était finalement refermée sous l’action de la potion de régénération que je lui avais appliqué.

Réveil avec Véreux

Jour 5 Mundia – Fingelien 380
Après plusieurs jours dans le noir, je me suis réveillée sur une plage d’Idaloran. Kely m’appelait par télépathie, me demandait où j’étais. Je n’avais plus ni force, ni volonté… j’aurais dû m’enfuir pour ne pas qu’il me retrouve… Mais comme le disent mes frères et soeurs, je suis trop faible, je me laisse guider par mes sentiments et non par la raison. Je lui ai dit où j’étais et il m’a rejoint très vite.
Mon mâle m’a alors pris très doucement dans ces bras. Je crois bien qu’il n’a jamais été aussi tendre avec moi que ce soir là. J’ai éclaté en sanglot en lui disant qu’il ne fallait plus qu’il m’aime, que je ne voulais plus lui faire de mal. Il m’a rassuré en me disant qu’il m’acceptait telle que j’étais… Et qu’il m’aimait bien trop désormais pour envisager de vivre sans moi… c’était mon cas aussi…
Il m’a alors embrassé avec une grande douceur.

Nous serions sans doute resté ainsi dans les bras de l’autre encore longtemps, si Véreux n’avait pas lancé une de ces attaques violentes sur Séridia. Kely en tant qu’échevin devait s’y rendre. Surtout qu’un bleu nommé Yrag semblait faire alliance avec Véreux et lui servir de lieutenant. J’ai suivi mon mâle prête à mourir pour lui si il le fallait.
Des patrouilleurs avaient encerclé le fautif, Kely était chargé de ramener une sentinelle pour que celle-ci le mène en prison. Mais le bleu Yrag a réussi à se sauver. Après une brève recherche dans la grotte de Thyl Dur, les patrouilleurs ont finit par l’encercler près du campement des bleus où il était revenu. C’est là que Véreux est intervenu… Pendant que Kargorm, Aura, Kido et Karadak tentait de l’éliminer. J’ai poursuivi Yrag qui s’enfuyait à nouveau. Mais Véreux m’a envoyé directement en Achéron. Quand je suis revenue Kargorm était seul face à Véreux, j’ai bien tenté de l’aider mais Véreux s’en est à nouveau pris à moi et j’ai une nouvelle fois visité les enfers… Les Patrouilleurs avaient échoués et nous avions tous un sentiment d’échec qui nous étreignait la gorge.
Finalement Kely m’a entrainé dans une maison confortable à Illumen. Je me suis endormie dans ses bras.

Jour 1.

Jour 16 du félinien du fingelien 383

Je fais cette première vraie entrée dans mon journal, assis sur les fourrures du jardin du Manoir Haut-Elfe. Cet endroit, déjà magnifique auparavant revet aujourd’hui une couleur encore plus belle.

Dans l’introduction je disais que les choses changent. Voici le moment venu d’expliquer pourquoi et comment les Landes sont devenues plus qu’un lieu de transit pour moi.

C’était il y a presque une semaine maintenant, lors de l’invasion de Naralik et du Marais de Morcraven. Les peaux vertes commençaient à se multiplier de plus en plus dans les domaines Kultar et je pressentais que le dépôt allait se faire attaquer sous peu. Vu mes moyens, je me contentais en fait de me faire le plus menaçant possible espérant faire fuir les gobelin et leurs femmes qui passaient par là, devant à trois reprise tuer les créatures qui s’approchaient de trop. Une de mes cousines (c’est ainsi que les Hauts-Elfes appellent leurs semblables sombres), Khaena que j’avais déjà rencontré à plusieurs reprises (lors d’une réunion du Dispensaire et lors du banquet Galduro-Nain) est arrivée. J’avais beau savoir qu’elle était d’un niveau bien supérieur à moi, je ne pus empercher de m’inquiéter pour elle. Mon inquiétude fût de courte durée puisque bientôt ce furent des hordes de gobelins qui nous assaillirent par vagues successives et il fut décidé d’évacuer Kel-Emen vers Pierre Blanche, à proximité de l’entrée en Morcraven. Je tentai de prendre part à l’évacuation, mais, à moitié du chemin, tombai sur un chef Gobelin, qui m’envoya d’une pichenette en Archéron. De nouveau, je m’inquiétait pour la sombre, bien loin de remarquer que j’avais égaré dans ma descente vers les Enfers mon heaume de cuivre que j’avais acheté après de nombreuses semaines de travail sur des Essences Volcaniques. Khaena semblait contente que je m’inquiète ainsi de son sort. Elle me confia alors qu’elle avait failli me rejoindre de peu sans l’intervention d’un aventurier Kultar menant les miliciens.

Lorsque je revins en Pierre-Blanche, je retrouvai mes compagnons qui avaient procédé à l’évacuation de Kel-Emen, juste sous la Bannière vers les Marais. Agacé par la perte du casque (je m’en étais enfin aperçu) j’en fis part aux autres aventuriers et Khaena m’offrit de lui prêter un de ses heaumes en acier. N’ayant jamais enfilé une telle armure, je lui demandai comment cela m’allait ce à quoi elle répondit « Il te va bien, c’est juste dommage quel ‘on ne voit plus tes beaux cheveux blonds ». Je ne pus m’émécher de rougir et essayai de balbutier quelques mots, ce qui eut pour résultat de sortir une phrase aussi claire que celle d’un chef gobelin commandant ses troupes. Sans doute amusé par ma maladresse, la sombre rit et Atwenas, jamais à court de bons mots, parfois tranchants me lâcha un « Alors Eryann, on se fait draguer par une cousine? »

La journée se termina alors je je passais mon temps à aider les combattants, les soignant (au passage, j’ai appris de nouveau sorts de soin, plus puissants) si besoin, continuant à discuter par télépathie avec Khaena qui se battait de l’autre coté de la bannière. Ce qui m’a le plus étonné c’est quelle aussi s’inquiétait pour moi. Aucun depuis mon arrivée sur les Landes ne s’était inquiété de moi. Peut-être Atwenas avait il raison… Elle revint plus tard. Je lui dis que je l’admirais de pouvoir se battre de la sorte, moi qui ne pouvais qu’à peine tuer les gobelins uns à uns. Elle me proposa avec un sourire que nous nous entraînions tous les deux au combat. Chose que j’acceptai avant de m’endormir dans une méditation sans songes.

Deux jours plus tard, lorsque j’émergeai, Khaena me demanda en pensée si j’étais là et si je voulais aller m’entraîner maintenant. Je lui répondit avec plaisir et nous nous donnâmes rendrez-vous à l’arène de Starenlith, la seule que je connaisse en fait. Chemin faisant, je croisai une sentinelle, qui, des étoiles dans les yeux, me suivit, me demandant de lui enseigner comment être aussi fort. Je lui répondit que Loril, notre bailli, ne serai pas content que la garde quitte son poste, et que je n’étais pas du tout apte à lui enseigner quoi que ce soit, vu que c’était moi qui allait prendre des cours aujourd’hui. Il persévéra à me suivre de loin. Pas très discrets ces Sentinelles. Il faudra que j’en parle aux autres Hauts-Elfes. J’arrivai et vis Khaena, ses cheveux blancs flottants dans l’air tiède du désert. Je n’avais jamais vu quiconque de cet angle. Je l’avertis qu’il ne faudrait pas me frapper trop fort, parce que lors d’un précédent entraînement avec mes frères, je fus envoyé par deux fois en Archéron, des mains trop fortes de Voronwe et Louméa. Elle me rassura en souriant doucement en me disant qu’elle ne voulait pas me faire de mal, approchant plus près qu’une simple combattante. Un ange passa et nous nous mîmes au travail. Je voyais bien qu’elle retenais ses coup et frappais dans ma garde, laissant ouvert la sienne afin que je puisse toucher au but moi aussi. Malgré cela, elle me mit tout de même à terre, et lorsque je reviens d’entre les morts, elle semblait être vraiment désolée, ce à quoi je répondis que j’étais habitué. Nous continuâmes encore quelques minutes.

Tous deux fatigué par tant de débauche de forces, sous le soleil cuisant du Désert, nous décidâmes de nous rendre dans une taverne et elle me mena à la cité du Port « Cette taverne est plus petite, on sera plus tranquille » argumenta-elle.

Arrivés là bas, elle commanda deux verre de vin Sinan et nous trinquâmes, à je ne sais quoi, d’ailleurs. Nous discutâmes de tout et de rien, elle me demandant depuis combien de temps j’étais là, moi la fixant de l’autre côté de la table. Je pris ma chaise et me rapprochai d’elle, ne voulant pas que le Tavernier n’écoute notre conversation. Elle me fixa de ses yeux rougeoyant comme des volcaniques et me dis « Je ne veux pas te faire de mal, joli Elfe aux cheveux Blonds ». J’avais du mal à croire ce que j’entendais, mais ces mots étaient des plus délicieux à mes oreilles. Je restai immobile, elle me pris le visage dans ses mains et déposa un baiser sur mes lèvres. La suite se noie dans un mélange d’images et de sensations. Je me rappelle juste de quelques détails : elle me parlant de sa mère que j’avais du croiser au banquet Galduro-nain : elle était en elle, prenant parfois le pouvoir sur la vraie Khaena. Je me revois aussi lui répondre « Ce n’est rien, tant que tu es là pour moi » à sa phrase m’avertissant qu’il était dans les habitudes Sombres d’avoir « plusieurs mâles » comme elle dit. Le dernier souvenir que j’ai est qu’elle me raconte qu’elle a hérité de la couleur de cheveux de sa mère qu’un de ses amants disait « couleur de lune ». Je décidai alors qu’elle serait Isil pour moi, nom donné à la Lune chez les Eldars. Nous nous séparâmes et je retournai à ma récolte de souffre entamée quelques jours plus tôt.

La fin du pourquoi et du comment je suis ici, se passe il y a deux jours. J’étais toujours à mon souffre, dans la Caverne de Thyl-dûr, et je revenais vers le Village des Bleus me décharger. J’étais comme d’habitude couvert de poussières de souffre et j’avertis les autres aventuriers présents au dépot de ne pas utiliser d’essences volcanique sans quoi nous allions exploser et je remarquai Khaena, discutant avec un Bleu à l’air gentil et attentif, qu’elle me présenta comme « son mâle, Kely ». Je ne pus m’empêcher de partir d’un four rire nerveux tant la situation me semblait incongrue. Ils me saluèrent tous deux, et ils s’en allèrent, Khaena me promettant de revenir seule plus tard. Je repris ma récolte. Elle revint quelques heures après. Je lui proposai de visiter le Manoir elfique où je me trouve actuellement,dont elle découvrit le jardin avec ravissement et nous nous assîmes à l’endroit exact où j’écris ces mots. Dans la discussion, elle me demanda si « J’avais connu des femelles ». Je fus un peu étonné de cette question, et je lui répondis que la seule femme que j’avais vraiment touchée était cette humaine dont la tentative de sauvetage m’avait valu l’exil en ces terres (je lui avait déjà raconté l’histoire en détails dans une lettre ). Dans un sourire coquin, elle me demanda si j’étais prêts à prendre des leçons sur certaines choses, ce à quoi je répondis que j’étais prêt à tout pour la connaissance. Elle entreprit alors de me faire réviser ce qu’elle appela la première leçon. Du contenu de celle là ni de prochaines, je ne dirai rien, je préfère garder certaines choses pour nous seuls. Quelque minutes plus tard, dans le plus simple appareil, je lui demandai, intéressé si elle avait eu beaucoup d’autres mâles ce à quoi elle me répondit avec détails. Combien elle avait souffert pour les autres, combien elle avait déjà aimé! J’étais, et je suis toujours, fier qu’elle m’ait choisi. Je ne pus retenir des larmes, larmes qui n’avaient plus coulé depuis cette funeste nuit qui m’avait vu exilé du domaine Sylvain. Enfin, j’avais trouvé une raison autre que le sang pour rester ici : j’avais mon Isil, mon point d’attache dans ces Landes qui tournent parfois trop vite. Elle semblait étonnée de voir un mâle pleurer de la sorte. Elle me pris dans ses bras et, me consolant doucement, me demanda comment on appelait le Soleil. Je lui répondis que le mot le plus courrant était Anar. Elle me fixa dans le blanc des yeux et me dis « Si je suis ton Isil, alors tu seras mon Anar, mon bel elfe aux cheveux du soleil ». Puis elle m’embrassa de plus belle. Elle recommença son enseignement, de ses mains et de sa bouche, me surmontant même à la fin. Je lui promis que la prochaine fois, ce serait à moi d’appliquer ce quelle venait de m’apprendre. Mais notre tendre échange fut interrompu par les pas d’un aventurier. Nous nous rhabillâmes en vitesse, puis sortîmes du Manoir où nous éclatâmes tous deux d’un rire un peu nerveux. Je méditai près de l’entrée et elle alla vaquer à ses occupations.

Je crois que je vais fermer le journal pour l’instant. Je viens d’avoir une idée de surprise pour elle, mais cela va me demander plusieurs jours voire semaines de travail.

Puissent les Tavars veiller sur elle.

Eryann

Jour 5 Félinien – Fingelien 383
J’ai recroisé Eryann. Il m’a offert une magnifique rose rouge. Il disait l’avoir cueilli spécialement pour moi. Quand je lui ai demandé pourquoi, il a rougi affirmant que c’était pour me remercier de lui avoir prêté un casque. Il s’est ensuite éclipsé très vite, sans doute gêné de sa hardiesse.

Il m’a ensuite écrit une lettre. Il voulait m’expliquer certaines paroles « obscures » qu’il m’avait dites. Il m’a donc expliqué son arrivée sur les îlots. Il faisait partie du peuple Sylvain et commandait une unité chargée de surveiller une partie de la forêt de son peuple. Un jour, une humaine a pénétré le territoire dont il avait la charge. Comme toute étrangère au peuple, elle devait être tuée. Elle se baladait en chantant à travers les bois. Elle ne voyait pas les dizaines d’archers qui pointaient leur arcs sur elle attendant le signe de leur commandant. Mais Eryann n’arrivait pas à faire ce geste. Il ne voyait pas en elle un danger. Un des archers a quand même décoché sa flèche. Et l’humaine est tombée. Eryann a tenté de la sauver mais la flèche avait touché le coeur. Il l’a alors enterré au pied du chêne près duquel elle avait perdu la vie. Il fut jugé. Ses pairs le renièrent et l’exilèrent ici.

Son histoire m’a émue, alors, je l’ai contacté pour lui proposer un entrainement que je lui avais promis, lors du sauvetage de Kel’Emen. Il a accepté avec joie. Nous sommes allés à l’arène de Starenlith. L’entrainement a été assez court. Après l’avoir envoyé en Achéron une première fois, il a voulu quand même continuer, souriant toujours. Nous avons été jusqu’au bout de nos essences et potions.

Puis, je lui ai proposé d’aller boire un verre à la cité du port, je voulais apprendre à le connaître, mais finalement c’est moi qui ai parlé. Je lui ai appris la situation particulière que je vivais avec ma mère. Il a posé sa main sur la mienne visiblement touché par mon histoire. Nous avons parlé de la guerre contre les landes qui semblait rapprocher les êtres. Il s’est soudain approché de moi mais sans comprendre pourquoi. Je sentais qu’il était attiré mais il était aussi intimidé. Et moi, je retenais l’attirance que j’avais pour lui. Je voulais être sûre qu’il comprendrait qu’il devrait me partager, que j’avais déjà un mâle et une femelle. Ca n’a pas eu l’air de le déranger. Je me suis alors approchée moi aussi. Mes lèvres ont effleuré les siennes, attendant sa réaction. Elle n’a pas tardé : il m’a embrassé me prenant par la taille. J’ai pris son visage entre mes mains prolongeant longuement le baiser. Il trouvait que mes cheveux étaient beaux. Je me souvenais de ce que m’avait raconté ma mère. Kharya avait affirmé à son amante que ses cheveux étaient couleur de lune. Lui avait les cheveux couleur soleil. Il a sourit déclarant que ce devait être un signe. C’est ce jour là, je crois qu’il m’a appelé pour la première fois Isil qui signifie lune en langue elfique. J’ai du ensuite partir. Je l’ai laissé à regret.

Quelques jours plus tard, nous nous sommes retrouvés encore fois. J’étais avec Kely. J’avais parlé de Eryann à mon bleu. Il n’était plus jaloux. C’est même lui qui m’a encouragé à le rejoindre. Eryann m’a alors conduit au manoir des haut-elfes. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. C’était magnifique. Nous nous sommes assis sur des peaux près de la fontaine. Mon bel elfe blond était silencieux comme si il ne savait soudain plus quoi dire. Je lui ai alors demandé si il avait déjà connu une femelle. Il semblait tellement intimidé. Il m’a avoué n’avoir pris dans ses bras que l’humaine dont il avait parlé dans sa lettre. Je l’ai doucement poussé sur le sol et je me suis allongée près de lui. J’ai poursuivi mon interrogatoire en lui demandant si il avait déjà touché au corps d’une femelle. Il m’a fait rire en me demandant si les gobelines comptaient. J’ai alors enlevé ma tunique en lui demandant si les gobelines étaient comme çà. Il est resté interdit fixant mes seins avec envie puis a détourné le regard gêné. J’ai souri attendrie en ramenant doucement son visage en face de moi. J’ai pris une de ses mains et l’ai posé sur mon sein. Il osait à peine toucher. Il a fini par m’embrasser passant au dessus de moi. Ses baisers étaient doux et tendres. Je frémissait déjà de plaisir. Il est descendu jusqu’à mon ventre mais s’est arrêté n’osant aller plus loin. Alors, je l’ai encouragé à me déshabiller complètement. Il l’a fait maladroitement. Je l’ai déshabillé moi aussi. Il regardait mon corps de femelle troublé. Je l’ai guidé ensuite doucement pour sa première fois. Notre étreinte a été douce et tendre. J’ai appelé çà : sa première leçon.

Il semblait heureux. Il plaisantait et souriait. Puis, il est devenu soudain très sérieux. Il disait qu’il avait cru trouver du réconfort dans le rire, le combat, le travail ou la boisson. Il m’a serré contre lui alors que des larmes commençaient à perler sur ses joues. Il m’a demandé si je voulais être son point d’attache. J’ai répondu par l’affirmative mais il voulait que je lui dise : « je serais ton point d’attache, mon Mrann d’ssinss ». Je l’ai pris contre moi alors qu’il fondait en larmes comme un enfant. Je l’ai cajolé tendrement. Je lui ai demandé comment on disait soleil en elfique. Le mot le plus courant était Anar. J’était sa sombre lune : Isil. Il était mon soleil : Anar.

Il m’a alors demandé si j’avais eu déjà eu beaucoup d’amants. Je lui ai raconté mon premier mâle humain d’avant les îlots, de Ghaara, de Toucan, de Malkael et surtout de Kely. Celui avec qui j’avais traversé tant d’épreuves, celui qui était mon mâle depuis si longtemps. Il m’a alors demandé ce que j’attendais de lui. Je voulais son amitié, son amour et son réconfort. Je ne voulais plus être seule comme je l’avais été de si nombreuses fois. Quand à lui, il voulait : « Quelqu’un auprés de qui son coeur puisse se réchauffer, puisse rire… et pleurer aussi ». Puis son regard s’est fait plus taquin : il y avait aussi les leçons. J’ai ri encore une fois. J’aimais son humour surprenant et décalé.

Nous avons alors commencé la deuxième leçon, qui était aussi agréable que la première. Malheureusement, nous avons dû nous rhabiller très vite après surpris par un aventurier qui passait par là. Nous sommes sortis précipitamment du manoir, en riant. Il a dû partir. Je l’ai embrassé une dernière fois, en espérant son retour rapide.

Une absence

Jour 18 Mundia – Fingelien 383
L’esprit d’Eryann me renvoyait de drôle de sons ce jour là : des bruits d’os qui se brisent, des bruits de luttes. J’avais beau l’appeler, il ne répondait pas. J’étais inquiète. Je ne savais pas ce qu’il se passait et où il pouvait être. J’ai soudain entendu des cris de gargouilles.
Je savais qu’Eryann ne connaissait pas Irilion ou très peu. Il devait être en Séridia. Il fallait que je cherche dans les endroits connus pour être des refuges pour ses créatures.

J’ai eu de la chance. Eryann était dans le premier endroit où j’ai cherché : le Kasteel d’Altania. Il semblait marcher comme un somnambule et ne m’entendait pas. Je l’ai soudain vu se jeter sur un Valet d’Altania : une créature bien plus forte que lui. J’ai essayé d’intervenir mais il était trop tard et Eryann a fini dans l’Achéron. Après, m’être débarrassé du valet, j’ai tenté de retrouver Eryann. Il était assis non loin du dépot de Pierre-Blanche.

Il semblait éteint et était cruellement blessé. Après l’avoir soigné, je lui ai caressé doucement la joue en l’appelant. Il s’est enfin éveillé mais ne se souvenait de rien…

Je voulais que Kharya l’examine mais elle n’était pas joignable. J’ai entraîné Eryann dans un arbre maison du Val d’Alganiel. J’espérais que mon elfe sylvain s’y sentirait bien et qu’il irait mieux. Ca a été le cas, nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre.

Powered by WordPress | Theme: Motion by 85ideas.