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Ma sombre

Je suis un Haut Elfe et en tant que tel je suis sensé être… comment dire cela… en « conflit permanent et fratricide » avec les Elfes Noirs, car nos deux peuples depuis les origines se haïssent… je n’expliquerai pas ici pourquoi car cela n’est pas le sujet des mes écrits.

Donc, je suis un Haut Elfe, j’ai un caractère disons plutôt ouvert enfin je pense… Bref, j’ai surtout un coeur de polypore machouillé ou tendre si vous préférez. Je dis cela pour en venir au fait, de ce jour ou, installé tranquillement à Mocraven, je vois cette ravissante Elfe Noire que  je n’avais encore jamais vu, assise là en train de travailler sur quelques potions je crois. A cet instant, mon sang n’a fait qu’un tour ! je ne pouvais détacher mes yeux d’elle…

Si mes souvenirs sont bons, et j’en doute toujours,  c’est elle qui a engagé la conversation, me posant des questions sur ma gilde « Les Patrouilleurs ». Vous imaginez la suite et vous avez bien raison, se fut le coup de foudre…. un coup de foudre réciproque qui s’est aujourd’hui transformé en amour de longue durée j’espère car notre relation est forte pour plusieurs raisons que je ne dirais pas sur ce journal ou du moins pas maintenant.

Voila, je m’arrêterai là pour l’instant et pour vraiment terminer ce passage, j’écris ces quelques mots : ma sombre,  ma Khaena je t’aime…

Ma soeur Rhiordan

J’ai déjà parlé de ma soeur Rhiordan dans ce journal. Elle est souvent intervenue dans des moments clés de ma vie… C’est elle qui m’a retenue alors que désespérée par le départ de Ghaara, je cherchais à quitter les îlots… Je pense que ce jour là, elle m’a sauvée la vie sans le savoir…
J’ai toujours aimé le côté un peu rebelle et un peu fou de Rhiordan. Et je dois avouer que j’ai eu peur pour elle quand j’ai appris qu’elle était devenue l’apprentie de la prêtresse Elzeberith… et qu’elle devait subir l’épreuve de Lith…

J’ai peur de perdre ma soeur ou si elle survit qu’elle devienne aussi dure et froide que la prêtresse… Je n’ai pas osé lui dire quand elle m’a parlé de son apprentissage… fichue timidité qui parfois m’étreint en particulier avec mes frères et soeurs… j’ai toujours peur qu’ils me trouvent trop humaine…
Récemment, Rhiordan s’inquiétait de savoir si j’allais rester parmi les elfes noirs… Je dois dire que sa question m’a surprise… mais il est vrai que ces derniers temps, prise par mes missions chez les patrouilleurs, j’ai peu participé à la vie de mon peuple. Je lui ai demandé pourquoi elle me posait cette question.
Rhiordan m’a alors avoué qu’elle avait trouvé mon journal. C’est une sombre très curieuse, je dois dire, complètement différente des autres. Elle ne cesse de me surprendre et je dois avouer que je l’apprécie énormément.

L’union des elfes noirs

Jour 25 Elavrion – Fingelien 380
Kely devait assister à un conseil avec les Hauts-Elfes. Nous sommes donc revenus à Galein’th Aseyis pour attendre l’ouverture du conseil. Nous nous étions installés l’un près de l’autre pour travailler sur notre projet de bagues, nous effleurant parfois en souriant. Kely s’est soudain inquiété de la présence de l’Ilharess Kharya et du Valuk MageInvok. Il avait peur qu’ils me demandent des comptes pour mes fréquentations très régulières avec un mâle en dehors de mon peuple. J’ai tenté de le rassurer en lui disant qu’une femelle pouvait avoir autant de mâles qu’elle le voulait et que l’Ilharess était la première à multiplier les liaisons. Mais à vrai dire, Kely étant un bleu et non un elfe noir, je n’étais pas très sûre de leur réaction.
Kely m’a alors affirmé qu’il était prêt à s’unir à moi auprès de mon peuple si il le fallait. Je me suis demandé alors si il plaisantait. Je lui avais déjà un peu parlé de ce que je savais de l’union des elfes noirs. Les mâles devaient passer des épreuves pour être juger de sa valeur auprès des autres femelles du peuple.
Je l’ai regardé un peu interloquée et je lui ai demandé si il en avait envie. Mon coeur battait à tout rompre en attendant la réponse, des pensées multiples assaillaient mon esprit : m’aimait il au point de vouloir subir ces épreuves? Pouvais je accepter qu’il souffre juste pour être unis à moi? Notre relation n’était elle pas trop récente pour envisager l’union quelle qu’elle soit? Nous étions pourtant intimement liés tous les deux, nos esprits et nos corps se comprenaient sans mot…
Il m’a alors simplement répondu qu’il en avait envie. Mon coeur a fait un bond dans ma poitrine, j’en avais envie aussi et je lui ai dit. Une chose était certaine pourtant, il fallait que j’en apprenne plus sur les épreuves que devaient subir le mâle. Je ne voulais pas envoyer Kely à la mort.

Il est alors parti rejoindre le conseil et j’ai commencé à questionner le Valuk MageInvok qui était assis non loin de là. Celui-ci m’a alors expliqué ce que les elfes noirs entendaient par union : le mâle devenait « l’acquisition » de la femelle… Pour cela, le mâle devaient subir des épreuves afin de vérifier si celui-ci était digne de devenir la propriété de la femelle sombre. Ce sont les autres femelles qui jugeaient de la valeur du mâle.
Dans le cas de MageInvok, les épreuves étaient : une chasse à l’ours, une épreuve d’adresse alchimique et un duel. Je lui ai demandé quel était celui qu’il avait du combattre. Il s’agissait de Tosh, un des plus grands combattants des îlots, choisi par Ange Noire elle même. MageInvok savait pertinement qu’en allant au combat, il n’avait aucune chance de gagner. Mais refuser d’y participer, signifiait que Ange Noire le refuserait en tant que mâle. Il a bien sûr perdu le combat. Mais les femelles l’ont jugé digne de devenir la propriété d’Ange Noire : la dernière épreuve n’était pas une épreuve de force mais bien de courage. La prêtresse Polgarath a alors cellé leur union dans les catacombes de Naralik.

Au retour de Kely, je lui ai appris tout ce que m’avait dit le Valuk. Nous trouvions tous deux que ce genre d’union violente sans amour et sans sentiment, où le mâle est l’équivalent d’un objet qu’on acquière, ne correspondait pas du tout à ce que nous vivions au quotidien. Nous avons donc repoussé l’idée de nous unir de cette façon. A vrai dire, en regardant nos bagues, nous nous sommes dit en souriant que nous étions déjà unis.

Le carcan de mes frères et soeurs

Rhiordan m’a dit un jour qu’elle se sentait prisonnière de ses idées reçues, et du carcan des règles imposées par notre peuple « moribond ». Elle a ajouté qu’elle m’enviait de vivre ce qu’elle ne saurait vivre… Mon âme soeur m’a émue aux larmes. Je savais qu’elle avait raison, mes frères et soeurs étaient prisonniers de leurs propres traditions, ne sachant plus évoluer.
Cela avait fait fuir Ghaara mais pas seulement. J’ai appris que la Haute-Elfe Ferdur avait un jour souhaité s’unir à un de nos mâles. Mon peuple avait semble-t-il était plus que réticent envers cette union et avait tout fait pour l’empêcher. Le mâle avait finalement fui les îlots pour ne plus revenir.
Cela m’a rappelé une petite altercation que j’avait eu avec le Valuk MageInvok sur l’île des oubliés. Il avait remarqué que je passais énormément de temps avec Kely. De plus, mes questions récentes sur l’union des elfes noirs avait attiré son attention. Il voulait savoir ce qu’il en était réellement. J’étais réticente à lui dire quoique ce soit et je lui ai demandé en quoi cela le concernait. Il m’a répondu de façon très soumise que mon bien être comme celui de toutes les femelles du peuple lui importait. Il m’a alors demandé si je comptais faire l’acquisition de Kely… Il semblait ne pas pouvoir imaginer autre chose : une femelle devait « acquérir » son mâle. Je lui ai alors rappelé que sa propre mère l’Ilharess Kharya, multipliait les mâles sans s’unir à eux. Il a répondu que celle-ci était un femelle si exceptionnelle que les mâles ne restaient jamais bien longtemps. J’ai tenté alors de lui expliquer que pour moi un mâle n’était pas un objet qu’on acquière. Mais il ne cessait de répéter en boucle que c’était la tradition, que je devais demander l’autorisation à l’Ilharess et que si Kely était le mâle qui me convient, il survivrait à l’union. J’ai alors pris la main de Kely qui venait d’arriver en lui expliquant ce que voulait le Valuk. MageInvok semblait terriblement gêné par ce geste d’affection que je montrais à mon mâle. Quand à Kely, il a souri en disant que nous étions déjà unis. Le Valuk toujours aussi gêné, a expliqué qu’il parlait d’une « union officielle ». Il est ensuite parti très vite, sans en expliquer d’avantage.
Quand j’ai raconté cette histoire à Rhiordan, elle ne semblait pas surprise. Elle a même ajouté durement que Kely volait une femelle du peuple. Elle a tenté ensuite d’atténuer ses propos en affirmant qu’il fallait que je m’attende à ce genre de réaction de la part des miens…

Mes frères et soeurs ont oublié ce qu’étaient les sentiments. Mais je sais qu’ils sont là enfouis au fond d’eux. D’ailleurs, parfois, ils explosent violemment, la pression se faisant trop forte. Ne sachant désormais n’exprimer que de la colère comme lors du projet des bagues de Naralik. Mes frères et soeurs sont prisonniers et je ne sais comment les aider…

Le conseil de discipline

Jour 28 Thyllion – Fingelien 380
Ce jour là, Kely passait devant le conseil de discipline des patrouilleurs. Toucan y était passé quelques jours auparavant. Tous deux devaient s’expliquer suite à l’altercation qu’ils avaient eu à mon sujet.

La prêtresse sombre et patrouilleuse Polgarath avait souhaité me parler en privé à ce sujet, il y a quelques jours. Elle faisait partie du conseil de discipline. Elle m’a demandé d’expliquer mon rôle dans cette affaire. Je l’ai fait de bonne grâce, expliquant que Toucan avait été mon mâle et que désormais c’était Kely.J’ai aussi expliqué que le combat n’était qu’une affaire de trop plein d’hormones que les mâles devaient parfois libérer. Je trouvais également que le conseil arrivait bien tard puisque depuis Kely et Toucan s’étaient réconciliés, et que ce dernier avait trouvé une nouvelle femelle pour partager sa couche.
La prêtresse disait que même si je n’étais pas responsable de l’altercation, j’en étais la cause et qu’il fallait que je fasse en sorte que çà ne se reproduise pas. Mais ce qui semblait la gêner le plus, c’est que je choisisse des mâles en dehors de notre peuple… Elle disait que les mâles des autres peuples étaient trop stupides comparés aux mâles elfes noirs. Je sentais La Sombre gronder en moi, prête à répliquer vertement à la Prêtresse que le choix de mes mâles ne concernait que moi! Plus diplomatiquement, j’ai juste lancé à la prêtresse que les mâles sombres étaient bien trop soumis pour que je leur trouve un quelconque intérêt.

Mon mâle est finalement sorti du fort des Patrouilleurs après avoir donné sa version des faits au conseil de discipline et m’a rejoint au dépôt de Pierre-Blanche. Il m’a demandé de le suivre et nous avons rejoint une maison arbre non loin de là. Kely était épuisé. Il n’a pas voulu me donner les détails de sa déposition. Il m’a entrainé sur un lit et s’en endormi très vite dans mes bras.

Les illusions perdues

Jour 1 Archeno – Fingelien 381
Cela faisait pas mal de temps que je m’étais éloignée de mon peuple. Il n’y avait qu’avec mon âme soeur Rhiordan que j’avais encore des relations. Ces derniers temps, j’essayais doucement de reprendre contact depuis que je connaissais mon histoire et que j’acceptais La Sombre en moi. Mais un événement m’a fait perdre mes dernières illusions sur mon peuple.
La Jaliless Fharath a laissé un parchemin dans notre salle. Elle réclamait de façon virulente et coléreuse que MageInvok soit destitué de son titre de Valuk et de tous ses droits. Sa faute : lui avoir « caressé la joue« …
Je ne sais pourquoi j’ai cru que MageInvok avait par ce geste exprimé une certaine tendresse à la Jaliless… Je savais pourtant que plusieurs altercations violentes avaient déjà eu lieu entre eux deux… Sans doute, ai-je cru naïvement que mon espoir de voir un jour des sentiments chez mes frères et soeurs s’était enfin réalisé. J’ai donc répondu assez vertement à la Jaliless pour défendre MageInvok. Mais entre temps celle-ci avait affiché un nouveau parchemin indiquant son désir de s’éloigner de notre peuple. J’ai tout de même affiché le mien.

« Echk Jaliless,

J’étais en train de vous répondre mais il semble que ce soit trop tard. Je vous livre quand même ce que je m’apprétais à écrire.

Je trouve votre réaction bien disproportionnée à la vue de l’acte de MageInvok…
D’où vous vient cette colère? Auriez vous éprouvée quelque chose quand ce mâle vous a touché la joue? Quelque chose que vous ne connaissiez pas ou que vous avez oublié et qui vous fait peur?
Vous savez ce sont ces drôles de choses qu’on appelle : sentiments et émotions.

N’avez vous rien d’autres à faire qu’à fustiger un mâle qui vous a témoigné par ce geste une certaine affection?

Mais puisque que vous faites la chasse aux elfes noirs dégénérés, incluez moi dans le lot. Moi aussi, il m’arrive de caresser la joue d’un mâle et d’éprouver des sentiments.

Quelqu’un m’a dit une fois que notre peuple était moribond… Je suis de plus en plus encline à le croire. Un peuple ne comprend pas que des femelles, il est composé aussi de mâles. Laissez les respirer, ils étouffent dans le carcan que vous leur imposez. Résultat : soit ils fuient les îlots, soient ils ne participent à aucune action commune.

Notre peuple se meurt et vous l’enfoncez dans la tombe à coup de pied.

Khaena. »

Le sombre Mulvaar a répondu à la suite. La Sombre l’appelait la petite teigne lécheuse de bottes de ces dames. Et à vrai dire, çà lui allait assez bien! Fidèle à son image, il a léché les bottes de la Jaliless et a fait sa teigne avec moi. Il m’indiquait qu’il n’avait pas besoin d’être « traité comme un pâle« . Il a rajouté qu’il fallait que j’ouvre les yeux car notre peuple ne mourrait pas et que les autres peuples, eux s’entre-déchiraient. J’ai à nouveau apposé un parchemin :
« J’ouvre les yeux Mulvaar et je constate. Nos ondes sont silencieuses. Les travaux communs qu’essaie d’organiser notre Soeur Rhiordan, rassemblent de moins en moins de sombres. Et à par vous, on n’y voit aucun mâle… Mais il semble que vous appréciez être considéré comme un sous-être.
Quand à la guerre larvaire qui règne actuellement entre les peuples, je ne sais même pas quoi dire quand on me demande qu’elle est la position des sombres sur le sujet… Je suppose qu’ils se délectent en interne de voir ces dissensions mais que officiellement ils restent neutres. Mais ce ne sont que des suppositions puisque je n’ai vu aucun parchemin sur le sujet.
Toujours est il que ces différents peuples sont unis en leur sein. Alors que chez les sombres, je n’ai vu dernièrement aucune unité : uniquement des querelles pour des pretextes futiles de domination ou d’ambition personnelle.

Mais je ne demande qu’à être contredite sur ces sujets : prouvez moi que notre peuple est vivant… »

Il est clair que je n’aurais pas dû traité Mulvaar de sous-être mais à vrai dire, c’est ainsi que j’avais l’impression que certaines femelles considéraient les mâles.
Il l’a assez mal pris je crois…

C’est alors que MageInvok a expliqué ce qu’il s’était réellement passé : il n’avait pas « caressé » la joue de Fharath mais retenue un geste de colère contre elle. Il a ensuite fait tout un discours sur la haine qu’il éprouvait pour elle…

Bref, je m’étais complètement trompée sur ce qu’il s’était passé… J’ai préféré les laissé vider tout leur fiel entre eux. Et je dois dire, que cet évènement m’a fait perdre tout espoir de pouvoir être un jour utile à mon peuple.
J’en ai parlé à ma soeur Rhiordan quelques jours après… Étrangement, elle n’a pas essayé de me retenir au sein du peuple et elle est même allé plus loin. Elle aussi semble abattue et se sent inutile en son sein.
Son rêve d’unité du peuple sombre, comme le mien et d’une autre façon celui de Fharath, s’est effondré avec cette nouvelle altercation. Rhiordan va je crois aller voir l’Ilharess bientôt pour lui rendre son poste de trésorière. Quand à moi, je crois que j’irai la voir aussi pour lui expliquer que je n’essaierai plus désormais de faire partie de son peuple. Je lui avais promis il y a bien longtemps lors du départ de Ghaara.

Le nouveau Fingelien commence sous de drôles d’auspices…

La petite mort des elfes noirs

Jour 19 Archeno – Fingelien 381
Ce que j’avais dit sur le coup de la colère est en train de se réaliser… Mon peuple se meurt. Les ondes n’ont jamais été aussi silencieuses : plus de disputes, plus rien. Plus personne ne répond à l’Ilharess quand parfois elle salue sur les ondes.
Cela faisait aussi plusieurs jours que je n’avais pas sentie la présence de mon âme soeur, Rhiordan. Je m’inquiétais, la dernière fois, elle semblait terriblement abattue.
Aussi quand j’ai sentie sa présence, je me suis empressée de la contacter pour savoir comment elle allait. Elle n’allait pas bien, pas bien du tout. Elle souhaitait quitter les îlots. Fharath avec qui elle était très liée, était partie et elle voulait la suivre… Toutefois, elle semblait hésiter encore. Elle cherchait à avoir une réponse de notre déesse Lith avant et passait son temps à méditer à Naralik.
Mais sa voix était éteinte… elle avait perdue le ressort dont elle avait toujours fait preuve dans les moments difficiles. Comment pouvais je l’aider à retrouver foi en notre peuple alors que je ne l’avais plus moi même ?
J’ai tenté de lui faire comprendre que j’avais besoin d’elle, de mon âme soeur mais je ne sais pas si j’y ai réussi. Mais elle m’a fait une promesse : si elle prenait la décision de partir, elle viendrait me dire au revoir avant.

C’est le coeur gros que j’ai rejoint cette nuit là les bras de Kely. Il a tenté de me consoler mais j’ai pleuré de longues heures avant de réussir à me rendormir.

Discussion avec l’Ilharess

Jour 1 Elfist – Fingelien 381
L’Ilharess avait déposé un nouveau parchemin dans notre salle signalant les dernières attaques de Véreux contre Naralik. Apparemment, ce dernier avait décidé de faire de nos terres son lieu de pillage favori. Elle indiquait également que les natifs étaient très mécontents. Nous n’avions plus ni miliciens, ni sentinelles. Et bien sûr avec le départ de Fharath, plus de d’économe et plus de trésorière puisque Rhiordan avait donné sa démission.
La situation de notre peuple devenait critique… Je ne sais pourquoi mais tout cela m’a rendu extrêmement triste. Je me sentais responsable suite à ma réaction de colère envers Fharath. J’avais l’impression d’avoir contribué à l’effondrement de mon peuple! Et même si je ne me sentais aucune affinité avec la plupart de ses membres, et que j’avais décidé de ne plus faire partie d’eux, je n’arrivais pas à regarder en face la mort de celui-ci sans réagir.
Sous le coup de l’émotion, j’en ai parlé à mes compagnons d’armes de la gilde des Patrouilleurs. Je me disais que peut-être je pourrais les inciter à patrouiller de temps à autre à Naralik pour venir en aide à mon peuple. Mais je ne voulais pas le faire sans l’accord du Commandant. C’est alors que Bouh patrouilleur et actuellement représentant des Kultars m’a contacté par télépathie. Il proposait que son peuple vienne en aide à ses voisins les sombres. Je me doutais déjà de la réponse qu’allait me faire l’Ilharess : le peuple sombre était bien trop fier pour accepter l’aide de qui que ce soit…

Mais j’ai tout de même tenté, en demandant une audience privée à l’Ilharess Kharya. Celle-ci a accepté et nous nous sommes parlés par télépathie. J’ai commencé par lui dire que j’avais un peu parlé des difficultés que rencontraient les elfes noirs à mes compagnons Patrouilleurs. Elle semblait contrariée, n’appréciant pas que je divulgue ce genre d’informations en dehors de notre peuple. Je m’en doutait un peu mais j’ai continué en lui transmettant l’offre de Bouh. Elle a réagit telle que je l’imaginais : refusant toute aide extérieur. Elle a ajouté plus doucement que nous avions surtout besoin de « nous reconstruire de l’intérieur » et apparemment, elle avait une idée en tête pour réaliser cela.
J’ai alors demandé comment en tant que sombre dégénérée, je pourrais aider. Elle a paru surprise que j’emploie ce terme en parlant de moi. Je lui ai expliqué alors que j’avais beaucoup trop de sentiments pour une sombre. Elle a balayé cet argument d’une pichenette en disant qu’elle aussi avait des sentiments. Elle a trouvé amusant mon regard surpris. Elle m’a alors expliqué ce qu’elle avait tenté de faire en arrivant ici : se constituer une famille adoptive. Elle a d’abord recueillit une jeune sombre peu assurée nommée Ange Noire. Attendrie, elle l’a recueilli en tant que fille adoptive en la prenant sous son nom. Ange Noire s’est ensuite uni à MageInvok qui est alors ainsi devenu son fils. Elle m’a parlé également d’un frère et d’un fils muet mais qu’elle ne voyait plus… Elle m’a avoué avoir parfois l’impression d’avoir une pierre dans le coeur et quand celle-ci était trop lourde, elle se trouvait un masseur pour dénouer ses tensions ou des ogres à massacrer…
Cela faisait longtemps que je cherchais parmi mon peuple en dehors de Rhiordan, un elfe noir qui avait des sentiments autre que la haine et la colère. La réponse était en fait sous mes yeux. L’Ilharess était celle-là.

Elle a ensuite poursuivi : au sujet du peuple sombre, elle avait une idée en tête et elle allait faire des changements. Je lui ai alors parlé de mon âme soeur Rhiordan, de son malaise et de son envie de quitter les îlots. Elle a voulu savoir pourquoi nous nous appelions âme soeurs. Je lui ai expliqué alors cette espèce de connivence qu’il existait entre elle et moi de nous sentir tellement différentes des autres sombres.
Puis, mise en confiance, j’ai continué à lui confier ce qui était mon quotidien : le partage de mon corps avec l’esprit de ma mère. Me rendant compte que ceci pouvait paraître assez incroyable, je lui ai proposé de parler directement à La Sombre. Mais l’Ilharess ne semblait pas vraiment surprise et elle accepta de lui parler. Ma mère égale à elle même, n’a fait aucune cérémonie, ne respectant pas beaucoup le statut de celle qu’elle avait en face d’elle. Mais la matriarche n’en a pas pris ombrage. Elle lui a demandé qui elle était et ce qu’elle faisait dans mon corps. Elle a même taquiné La Sombre en lui reprochant d’avoir eu peur de rejoindre Lith quand elle a fait le rituel au moment de ma naissance. Ma mère était furieuse mais elle a réussit à lui expliquer qu’à ces yeux c’était la seule solution pour me protéger. Je crois que si cette discussion s’était passée quelques mois plus tôt l’Ilharess aurait subi la violence de La Sombre. Mais ma mère était maintenant plus apaisée depuis qu’elle avait retrouvé l’entièreté de ses souvenirs. Ça ne l’a pas empêchée de menacer l’Ilharess de mort si celle-ci me faisait du mal. La Sombre m’a ensuite laisser reprendre le contrôle. J’étais assez gênée de ce qu’elle avait fait mais la Matriarche ne semblait pas choquée. Elle me parla d’un certain Mirolas qui avait comme moi 2 esprits en lui : un esprit respectueux et doux et un autre plus vénal. Mais semble-t-il ce n’était pas pour les mêmes raisons que moi. Elle me raconta que l’esprit « mauvais » avait était enfoui dans Mirolas suite à un rituel que Polgarath alors encore Haute-prêtresse avait réalisé. Interloquée, j’ai demandé où trouver ses informations. Apparemment, elles étaient dans les archives de notre salle. Alors que mon esprit fonctionnait à toute allure et se demandait si il s’agissait de la solution à mon problème, je sentais l’esprit de ma mère inquiet. J’ai donc laissé tomber cette discussion.
Je ne sais pourquoi, peut-être parce que j’étais en mal de confidences et que je voulais que l’Ilharess comprenne qui j’étais, je lui ai parlé de Kely. Surprise, elle m’a confié qu’elle n’avait jamais essayé les bleus. Soudain inquiète qu’elle veuille me prendre mon mâle, j’ai rétorqué que je n’avais pas l’intention de lui prêter. Amusée, elle m’a dit qu’elle n’était pas voleuse… puis après un instant de réflexion, elle a ajouté : « pas toujours ».

Je crois que ce jour là l’Ilharess a appris énormément de chose sur moi et moi sur elle. J’ai compris que je m’étais trompée sur son compte : elle était bien moins froide et dure et beaucoup plus accessible que je ne l’imaginais.

Depuis cette conversation, j’essaie d’être plus présente sur nos ondes et je fais des patrouilles régulières à Naralik. Après avoir voulu le quitter, l’Ilharess m’a une nouvelle fois rapprochée de mon peuple.

Les noms des elfes noirs

Après quelques recherches dans différentes bibliothèques, j’ai trouvé un parchemin étrange recensant certains noms des elfes noirs et leur traduction en langage commun.

Arha
Obscurité, Nuit, Ombre, Métal, Gris

Daro
Mémoire, Exploit reconue, Pierre, Bleu

Drukh
Impitoyable, Dur, Acier

Elthrai
Sort cruel, Désespoir

Elu
Fin, Démenti

Ganth
Exécution, Sacrifice, Attachement

Har
Endroit, Demeure, Ville, Cité

Harath
Jeunesse, Energie, Jalousie, Ambition

Kar
Désespoir, Froid engourdissant

Khadath
Droit de vie et de mort, Immense pouvoir, Etoiles, Changement

Khae
Meurtre, Massacre, Laiton, Bronze

Khaladh
Dragon, Noblesse, Flamme, Jaune, Orange

Kheyl
Jugement, Règle fondamental, Punition

Khlar
Damnation Eternel, Esclavage

Kuyl
Douleur, Couardise

Kynth
Froid, Mort, Silence, Désert, Perte, Noir

Kython
Connaissance, Serpent, Danger potentiel, Sommet de la douleur

Lakh
Gloire, Infamie, Victoire contre la mort

Lath
Colère, Différence, Orage, Sommeil

Menlu
Eau, Vie, Pluie, Vert

Minaith
Compétence, Artefact

Nagh
Froid, Glace, Pâleur

Oriour
Sang, Naissance, Pourpre

Sarath
Défit, Haine profonde, Devoir, supérieur

Sariour
Sorcellerie, Destin, Cataclysme, Lune, Argent, Blanc

Saro
Eternité, Infini, Intensité

Senlu
Vitesse, Exactitude

Senth
Fidélité, Supériorité numérique

Sheth
Vol, Vent, Criant, Distance

Thalu
Haine, Vengeance

Than
Puissance cachée, Subtilement, Faiblesse simulée

Urith
Destruction, Conquête, Guerre

Yenlu
Chaos, Similarité, Forces opposées

L’idée de l’Ilharess

Jour 19 Elfist – Fingelien 381
Lors de notre dernière discussion, l’Ilharess m’avait annoncé qu’elle réfléchissait à une idée pour sortir notre peuple de la crise où il avait sombré.

Sa première action a été de proposer le changement de l’équipe dirigeante. Tous ces postes sont donc remis en jeu et chacun peut poser sa candidature. Bien sûr, il y a eu des grincement de dents, la Haute-prêtresse Elzeberith n’a pas apprécié que son poste soit à nouveau soumis à candidature et elle a préféré ne pas « ramasser les miettes« .

Elle a ensuite destitué MageInvok de son titre de Valuk pour ne pas avoir remplies les missions qui lui étaient confiées. Quelques jours auparavant, lors de notre discussion, l’Ilharess m’avait demandé ce que je pensais de son fils MageInvok dans son rôle de Valuk. Je dois dire que j’étais un peu surprise par la question. Mais alors que Rhiordan à qui j’avais signalé cette demande me disait de l’éluder, j’ai répondu le plus sincérement possible, en pesant chacun de mes mots avant de les prononcer.
A vrai dire, j’appréciais MageInvok qui avait toujours été parfaitement courtois et respectueux avec moi. Et surtout il défendait férocement le droits des mâles et je l’approuvais dans cette action.
Par contre, il était à l’origine de la plupart des altercations qui avaient eu lieu au sein du peuple ces derniers temps. Je me souviens encore de mon âme soeur Rhiordan, que j’avais trouvée un jour pleine de rage et de dépit et qui ne savait plus si elle faisait son travail de trésorière correctement suite à une de ces remarques blessantes. De ce que j’avais pu voir depuis mon arrivée sur les îlots, il n’avait jamais su être diplomate ni défendre ses idées sereinement. Je ne l’avais pas vu non plus réussir à rassembler les mâles autour de lui, ni participer aux actions communes.
Je ne savais pas vraiment qu’elles étaient les attributions du Valuk mais pour moi pour toutes ses raisons, il ne remplissait pas correctement son rôle.
L’Ilharess m’avais écoutée avec attention et m’a remerciée d’avoir donné mon avis extérieur. Sans doute que celui-ci l’avait aidé à prendre la décision sans doute douloureuse pour elle de destituer son fils de son titre. Elle avait tout de même tenter d’atténuer le choc en lui attribuant un titre honorifique pour service rendu au peuple sombre.

La dernière action que l’Ilharess avait entrepris avait été d’apposer un parchemin rappelant à tous, mâles et femelles, leurs droits et leurs devoirs au sein du peuple. Je crois que ces rappels ne sont pas inutiles durant cette période trouble.

Pour ma part, j’ai envoyé une missive à Fharath. Je ne sais si çà la fera revenir mais au moins j’aurais essayé… Quand à ma soeur Rhiordan, je crois qu’elle n’est pas prête à reprendre un seul poste. Elle me déconseille même d’en prendre un. Je dois dire que je n’ai vraiment pas envie de me mêler à toutes ces intrigues politiques. Mais si je ne prends pas de postes, j’aurais l’impression de ne rien faire pour tenter de réunifier mon peuple… je crois que je dois encore y réfléchir…

J’espère que toutes ces actions permettra à mon peuple de renaître…

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