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Bahar, mon aventurière

Jour 26 Illumen – Fingelien 383
Nous avions décidé de partir sur le continent. C’était la meilleure solution. Le temps apaiserai sans doute les tensions et nous espérions mettre notre fille dans les bras d’une femelle.

J’avais pris le bateau avec le petit bleu et malgré le voyage périlleux et mouvementé, nous avions rejoint en un seul morceau le continent. Nous nous sommes dirigés vers la taverne la plus proche du port. Au moment, où nous allions entrer, j’ai soudain aperçu dans une petite ruelle attenante, une petite boutique. C’est le nom qui m’a frappée : « Chez Bahar ».

Des souvenirs me revenaient par vagues. La « Bahar » que je connaissais était une bleue qui avait passé un bref séjour sur les îlots. Je l’avais croisée il y a plusieurs mois alors que tout allait mal pour moi. Kharya ne s’impliquait pas dans notre relation gardant ses distances et la douce ne voulait de moi que comme amie.

Je sortais de l’Achéron suite à un entrainement plutôt musclé où je tapais pour éviter de penser. Elle était là venant de débarquer, regardant autour d’elle, se demandant quelle créature allait se jeter sur elle dans une région où on disait que personne ne revenait. Je l’observais : elle ressemblait un peu à la douce par sa couleur et avait les cheveux attachés comme Kharya. Elle était belle : le regard était fier, sans peur et curieux. Elle a finit par se rendre compte de ma présence. Elle a reconnu dans mon regard que j’appréciais les femelles et j’ai reconnu dans le sien qu’il en était de même pour elle. Je lui ai proposé de venir boire un verre à la taverne la plus proche. Elle m’a suivie en souriant comprenant très bien où je voulais en venir.

Nous avons parlé un peu. Elle souriait et riait souvent. Son visage s’illuminait à chaque fois. J’ai succombé très vite à son charme naturel et elle semblait apprécier le mien. Je l’ai entraînée dans une maison vide. Nous y avons passé plusieurs jours : elle était en manque de relations charnelles et moi en manque de tout. Elle m’a prévenue très vite qu’elle ne resterait pas ici qu’elle voulait juste explorer et découvrir, dessiner ses cartes et repartir ensuite à la découverte d’un autre lieu.

Elle avait la bougeotte et sa petit halte dans cette maison a été la plus longue de tout son séjour sur les îlots. Elle voulait que je lui montre toutes les régions des îlots que je connaissais et leurs secrets. Je répondais du mieux que je pouvais à sa curiosité insatiable. Je l’appelais mon aventurière. J’appréciais sa présence joyeuse et souriante dans une période où tout était sombre pour moi. Et puis, elle a voulu repartir. Je lui ai demandé de rester et elle me demandait de la suivre. Elle voulait continuer ses explorations et moi je devais rester pour la petite… Son départ a brisé ce qu’il restait de mon coeur déjà mal en point.

Et là je revoyais son prénom sur la devanture de cette boutique. Le petit bleu me faisait remarquer que ce prénom était très courant chez les bleus. En nous approchant, j’ai vu qu’il s’agissait d’une boutique de cartographie. Tout correspondait, mais il fallait que j’en ai le coeur net. J’ai ouvert la porte avec angoisse. Et je l’ai vu… C’était bien elle… Elle s’est approchée en boitant s’appuyant sur une cane.

Je me suis jetée dans ses bras, la soulevant de terre, puis l’embrassant avec passion. Elle riait de me voir toujours aussi passionnée. J’ai rapidement renvoyé le petit bleu à la taverne, lui demandant de prendre une chambre pour la nuit en le prévenant que je ne serais pas de retour avant le lendemain.

Bahar m’a conduit dans son sous-sol où était aménagé ses appartements. Elle me montrait son grand salon où trônait une cheminée entourée de coussins et m’a désignée du menton la porte de sa chambre et de sa salle de bain. J’ai commencé à l’entraîner directement là bas. Elle s’est moquée disant que je n’avais aucun romantisme à vouloir aller dans une chambre froide plutôt que près d’un feu sur des coussins moelleux.

J’ai donc allumé un feu accédant à son désir. Et nous nous sommes prises plusieurs fois dans la nuit, nos corps retrouvant leur complicité d’alors.

Une femelle pour la petite

Jour 27 Illumen – Fingelien 383
Le lendemain, j’étais à peine rassasiée de Bahar malgré nos multiples étreintes. Elle s’était moquée de moi en me demandant depuis combien de temps, je n’avais pas eu de relations charnelles. Avec un mâle, çà ne faisait pas si longtemps que çà… Mais avec une femelle… Entre la petite qui m’avait éloignée de ma belle et Kharya qui me battait froid, cela faisait presque un mois que je n’avais pas touché au corps de l’une d’elle. Mais à vrai dire, j’aurai pu encore m’en passer mais de celui de Bahar, çà m’était impossible.

Je lui avais préparé un petit déjeuner me rappelant de ses goûts comme si je l’avais quittée la veille. Je ne cessais de la regarder, de la caresser, oubliant que j’avais déjà une femelle sur les îlots. Mais, Bahar m’a remis rapidement les idées en place. Elle m’a demandé si c’était toujours aussi compliqué avec Kharya. Ça l’était ces derniers temps même si nous avions une relation plus apaisée que quand mon aventurière m’avait connue. Bahar avait plusieurs amantes quand à elle mais elle ne les laissait jamais dormir chez elle. J’avais donc eu droit à une exception. J’étais étonnée qu’elle soit encore ici, si près et si loin de moi à la fois. Elle avait cessé ses aventures à la suite « d’une mauvaise rencontre » qui avait provoqué sa blessure à la jambe. Je n’ai pas osé lui demandé pourquoi elle s’était installée au port qui mène en Draïa alors qu’elle avait du connaître lors de ses voyages des lieux sans doute bien plus beaux et plus animés qu’ici. Je me posais la question de savoir si je n’en étais pas la raison…

Elle m’a demandé ensuite pourquoi j’avais quitté les îlots. Je lui ai expliqué que nous pensions, que la petite avait besoin d’être dans les bras d’une femelle pour résoudre son conflit intérieur. Elle trouvait çà étrange mais n’a pas bronché disant qu’elle pouvait me présenter des femelles qui seraient enchantées de déniaiser Khaena. Mais, à vrai dire, l’idée avait germé dans ma tête : c’est elle qui devait le faire. Elle a ri une nouvelle fois, disant que si c’était elle qui s’en chargeait, la petite risquait de trop aimer çà. J’ai répliqué que je préférais çà plutôt que de la mettre dans des bras inexpérimentés.

Et elle a du partir travailler. Nous nous étions donnés rendez vous le soir même à la taverne où était installé le petit bleu. Elle devait faire connaissance avec la petite et si possible la mettre dans son lit. Je n’ai pas pu m’empêcher de la voir et de lui parler un peu ce soir là. J’ai pris ses mains dans les miennes et je les ai embrassées. J’ai commandé du vin de groseille pour elle parce que je savais qu’elle aimait çà et pour la petite afin de la décoincer un peu. Puis, je laissais le contrôle.

Bahar, ma première femelle

Jour 28 Illumen – Fingelien 383
Mon père et ma mère savaient que j’étais troublée par les femelles et je savais qu’ils trouvaient çà étrange. Pour eux, rien n’était plus normale qu’une femelle elfe noire apprécie les autres femelles. Mais, ils savaient aussi à quel point la culture humaine pouvait être rigide en ce qui concernait les relations charnelles et que c’était cette culture que j’avais eu en héritage. Ils voulaient m’aider pas pour me rendre plus elfe noire mais parce qu’il voyait que j’en souffrais. Ils avaient donc eu l’idée d’aller sur le continent pour me mettre dans les bras d’une femelle. Je trouvais çà amusant et touchant mais je me voyais mal accepter de passer une nuit avec une femelle que je connaissais à peine. Je les ai pourtant laissé faire. De toutes façons, les îlots étaient plutôt source de tension en ce moment…

Et là, je me retrouvais devant une bleue très belle et très souriante. Il s’agissait de Bahar. Ma mère m’avait expliquée qu’elle avait eu une liaison courte et passionnée avec elle. La retrouver ici, était inespéré. Je sentais le trouble de ma mère… Elle était profondément amoureuse. Et à vrai dire, je comprenais pourquoi… Bahar illuminait les lieux par sa simple présence.

Pourtant, j’étais légèrement sur la défensive. J’avais l’impression qu’on me forçait la main à faire quelque chose auquel je n’étais pas préparée. Ma mère avait commandé du vin de groseilles pour nous deux. Je regardais le verre en me demandant si il fallait que je le boive pour me détendre un peu ou éviter de le faire pour avoir toute ma tête. Bahar a décidé pour nous deux, affirmant qu’il valait mieux être en état et ne pas boire d’alcool. Elle voulait être sûre que j’étais d’accord avant de tenter quoique ce soit. Cette simple demande a eu tendance à me rassurer et quand elle m’a pris les mains pour me conduire chez elle, je l’ai suivi sans résistance.

Arrivées dans son salon, elle m’a prise par la taille. J’ai frissonné à ce contact. Je lui ai demandé pourquoi elle faisait çà pendant qu’elle allumait un feu dans sa cheminée. Elle s’est doucement moquée en répondant que c’était pour avoir plus chaud. J’ai essayé de lui faire comprendre ce que je voulais dire mais je me suis rendu compte qu’elle plaisantait. Elle a répondu en souriant qu’elle le faisait parce qu’elle aimait les femmes et me trouvait belle. C’était suffisant pour elle. J’étais surprise : elle n’avait pas de sentiments pour moi… Elle a ri : est ce que je n’avais jamais eu de relations charnelles sans sentiments? Je me suis sentie anormale parce que ce n’était pas le cas…

Puis, elle est revenue près de moi. Elle m’a demandé si je voulais que mon mâle soit présent… Je suis restée un instant interdite, sans bien savoir quoi répondre. Je savais que sa présence pourrait me rassurer mais je connaissais sa jalousie et j’avais peur qu’il n’apprécie pas que quelqu’un d’autre que lui me touche. Et à vrai dire, je ne voulais pas gâcher cette première fois à cause des humeurs de mon mâle. Je lui ai donc dit que je ne préférais pas.

Puis, elle a approché ses lèvres des miennes. J’ai eu un mouvement de recul, pour m’approcher aussi vite que je m’étais écartée. Elle a goûté mes lèvres. Son baiser était doux et sensuel puis il est devenu soudain plus intime. Elle a commencé à passer sa main sous ma tunique. J’ai frémi sous la caresse. Elle a ensuite pris ma main pour la passer sous la sienne. Sa peau était douce et chaude… Je me rendais compte que j’appréciais ce contact. Je me suis écartée légèrement pour la regarder. Ses yeux étaient chargés de désir.

Elle m’a attirée sur les coussins. Je l’ai suivi hypnotisée. Elle a enlevée sa tunique sensuellement puis a pris ma main pour la poser sur son sein. Je n’ai pas osé reculer : ma main était tremblante. J’ai vu la pointe du sein de Bahar s’ériger sous mes caresses maladroites. Je me suis sentie gênée de provoquer çà et j’ai retirée ma main en baissant la tête. Elle m’a soulevée le menton tendrement en me répétant que nous n’étions pas obligées même si elle avait envie de moi.

J’ai soudain perdu pied laissant échapper le désir que j’avais d’elle. Je l’ai embrassé fiévreusement caressant son corps. Elle aussi est devenue enfiévrée. Elle m’a déshabillée habilement, habituée à ce genre de situation. Quand à moi, je me sentais désemparée ne sachant que faire de son corps de femelle. Mais, elle maîtrisait parfaitement la situation.

Ses caresses sont devenues intimes, je tremblais, je suffoquais comme une vierge effarouchée. Le plaisir a été immense… totale… comme j’en avais rarement ressenti, sans doute démultiplié pour avoir osé l’interdit. J’ai soudain éclaté en sanglot. Elle m’a serrée contre elle tendrement. J’ai fini par m’arrêter de pleurer.

Je me suis tournée vers elle. Je l’ai embrassée. Elle a voulu m’arrêter me disant que je n’étais pas obligée si je n’en avais pas envie. J’en avais envie : je voulais lui rendre ce qu’elle m’avait offert et découvrir son corps de femelle… Elle a souri me laissant faire. Je tentais maladroitement de reproduire les gestes qu’elle avait eu pour moi. Elle me conseillait avec des paroles douces et rassurantes. Mes gestes maladroits devenaient plus assurés, tandis que ses paroles s’éteignaient pour se transformer en gémissements de plaisir.

Elle est finalement retombée après avoir succombé à mes caresses. Je me suis blottie contre elle. Elle m’a avouée avoir rarement connu un tel plaisir. Je ne la croyais pas vraiment pensant qu’elle continuait à tenter de me rassurer. Mais, elle semblait sérieuse. Puis, elle a eu un petit sourire en ajoutant qu’elle devrait plus souvent prendre de jeunes femelles dans son lit. J’ai ri avec elle.

Elle m’a demandé ensuite si je comptais rester pour la nuit. J’ai répondu que j’en avais envie mais j’avais peur qu’elle me le refuse. Elle avait affirmé à ma mère qu’en général ses amantes ne dormaient pas chez elle. Et qui étais je pour elle à par une amante de passage? Mais elle a déclaré que je pouvais rester. Je me sentais bien et heureuse. Je me suis endormie entre ses bras tendres.

Amour et relation charnelle

Jour 10 Ullitivar – Fingelien 383
Il fallait que je la revois… Son rire, son sourire, hantaient mes nuits. Le souvenir de ses caresses et de ses baisers me faisaient frissonner. Je n’avais qu’elle en tête. Pourtant, je savais que Bahar n’avait pas de sentiments pour moi et ce qu’elle m’avait offert, elle aurait pu l’offrir à n’importe qu’elle autre femelle. Mon corps et mon coeur la réclamait mais ma raison clamait que je n’étais rien pour elle.

Voyant mon trouble, ma mère m’a laissé prendre le contrôle. Je savais qu’elle m’offrait une femelle dont elle était profondément amoureuse mais elle ne laissait paraître aucune jalousie. Sans doute, qu’elle se souvenait avoir eu elle aussi l’amante de sa mère. J’ai ouvert les yeux. Bahar était devant la cheminée en train de rallumer le feu. Elle s’est tournée vers moi et m’a souri. Je lui ai souhaité bonjour en lui rendant son sourire. J’étais nue, çà me gênait d’être ainsi devant elle dans l’état où m’avait laissé ma mère. Je cherchais mes habits du regard tandis que Bahar m’observait en souriant. Voyant mon trouble, elle a fini par déposer une peau sur mes épaules, frôlant, sans doute volontairement, mon corps au passage ce qui a provoqué des frémissements incontrôlables de plaisirs.

Elle m’a ensuite demandé si j’avais faim. Elle a commencé à préparer des légumes grillés. Elle m’a fait goûter déposant un morceau dans ma bouche. C’était délicieux. Elle riait trouvant amusant qu’une sombre aime les légumes. Elle a ensuite affirmé que j’étais une femelle rare ce qui a eu le don d’assombrir ma peau. Elle s’est amusée à continuer de me complimenter provoquant encore plus d’assombrissement et de gêne. J’ai fini par baisser la tête qu’elle a relevé en me soulevant le menton s’amusant de ma différence avec ma mère.

Puis, elle m’a préparée une assiette qu’elle m’a tendue. En la prenant, la peau qui était sur mes épaules est tombée. J’ai tenté maladroitement de la remettre. Bahar m’a aidé frôlant une nouvelle fois ma peau intentionnellement ce qui a provoqué un nouveau trouble chez moi ce qui l’a amusée. Elle a fini par se déshabiller pour se mettre « à égalité » comme elle disait. Je suis restée interdite la regardant bouche bée. Elle s’est approchée de moi avec des yeux rieurs plaçant ses mains sur mon visage déclarant que pour mâcher il fallait bouger les mâchoires joignant le geste à la parole. J’ai failli m’étouffer en riant.

Son corps me frôlait et me troublait. Elle a commencé à me caresser, provoquant des bonds de mon coeur. Elle disait que si je restais, elle ne pourrait pas se retenir longtemps. Je voulais rester : j’ai approché timidement mes lèvres des siennes. Un nouvelle fois, son baiser m’a fait frémir au delà du raisonnable. Elle m’a doucement allongée sur les coussins. J’ai commencé à la caresser avec des mains tremblantes. Elle me disait qu’elle avait envie de moi. Et moi, même si je me sentais aussi maladroite que la première fois, mon regard ne faisait que trahir le désir que j’avais d’elle.

Je lui ai offert le maximum que mes maigres compétences d’amantes pouvaient lui donner. Ses cris de plaisir envahissaient la pièce tandis que j’admirais sa beauté de femelle prise par le plaisir. Elle a fini par retomber lentement sur les coussins. Elle me regardait surprise, affirmant que rares étaient les femelles qui lui avait donné autant de plaisir. Elle me soupçonnait en riant de l’avoir trompée avec d’autres femelles ce dont j’étais bien sûre incapable.

Puis, c’est elle qui m’a prise. Je n’ai pas mis longtemps à succomber à ses caresses expertes. Alors que je me blottissais contre elle, elle m’a regardé en souriant, déclarant qu’elle adorait faire l’amour avec moi. Je lui ai chuchoté que moi aussi. Elle m’a demandé si je trouvais toujours çà « mal ». Ce n’était pas le cas avec elle. Cet aveu lui a fait dire que je devrais essayer d’autres femelles. J’ai haussé les épaules. Je ne savais pas séduire, j’étais bien trop timide pour oser aborder une femelle ou même un mâle… Elle affirmait qu’il suffisait juste parfois de laisser les opportunités s’offrir à moi. J’étais dubitative.

Pour elle, les îlots n’étaient vraiment l’endroit idéal pour les rencontres. Les aventuriers qui étaient là bas, étaient obnubilés pour la plupart par la gloire. Alors que sur le continent, elle avait fait de multiples rencontres. Elle riait en disant qu’elle ne les comptait même plus. Mon coeur se serrait en entendant çà. J’avais l’impression de n’être qu’une femelle de plus pour elle, de n’avoir rien de plus que les autres. Ça me rendait triste. Elle s’en ai rendu compte. Elle tentait de me consoler en affirmant que l’amour c’était beau. Mais, pour ma part, je n’appelais pas çà de l’amour mais des relations charnelles et elle semblait confondre les deux.

Ce que je vivais avec Kely était de l’amour. Nos étreintes n’étaient qu’une partie de cet amour : une partie essentielle mais toute de même qu’une partie. Bahar n’avait retenu que cette partie dans ses relations, oubliant ou refusant de s’attacher. J’avais une boule dans la gorge. J’étais amoureuse d’elle, je le savais maintenant mais elle ne le serait pas de moi… Je voulais m’enfuir. J’ai proposé à Bahar de laisser ma place à ma mère mais elle ne voulait pas déclarant qu’elle ne la laisserait pas dormir. J’aurais du partir… retourner prendre une chambre à la taverne mais je n’y arrivais pas. Je voulais rester près d’elle même si çà me faisait mal.

Bahar voyait bien que je n’allais pas bien. Elle a tenté de me faire parler. Mais à quoi bon lui dire que mon mal-être provenait des sentiments que j’avais pour elle alors qu’elle n’en avait pas pour moi… J’ai menti déclarant que j’étais fatiguée. Je lui ai souhaité une bonne nuit en lui tournant le dos. Je voyais bien qu’elle ne comprenait pas mon attitude. J’ai fait semblant de dormir laissant couler silencieusement des larmes de douleur.

J’ai entendu de longues heures afin d’être sûre qu’elle dormait avant d’oser me tourner vers elle. Je la regardais : même endormie, elle souriait. Des larmes continuaient de couler le long de mes joues. Il ne fallait plus que je la vois… J’avais déjà assez souffert ses derniers temps. Et rien n’est pire que de vivre un amour non partagé. J’avais Kely mon mâle qui finirait bien par revenir et qui m’apportait bien plus que ce que j’avais osé rêver. Alors pourquoi m’accrocher à quelqu’un d’autre? Ma raison parlait mais une fois de plus mon coeur et mon corps disait tout le contraire. La meilleure solution était de l’oublier en évitant de la voir. Je l’ai regardé une dernière fois admirant son visage souriant et ses courbes magnifiques que je n’osais plus caresser. Des larmes se sont remises à couler le long de mes joues et je me suis enfouie profondément dans le corps pour cesser de voir et de penser.

Quelques moments avec Bahar

Jour 20 Ullitivar – Fingelien 383
Les jours qui ont suivi je les ai passés en compagnie de Bahar, profitant au maximum de chaque instant passé près d’elle. J’ai emmagasiné le maximum de souvenirs pour ne pas les oublier une fois sur les îlots.

Comme cette fois, où elle était déjà partie travailler dans sa boutique. Elle ne m’a pas entendu arriver. Je me suis approchée silencieusement. Je me suis collée contre son dos, posant mes mains sur son ventre et j’ai embrassé sa nuque. Après un sursaut de surprise, elle m’a offert un peu plus sa nuque provoquant un peu plus le désir que j’avais d’elle. J’ai commencé à dénouer les liens de son pantalon et j’ai commencé à lui donner du plaisir en surveillant du coin de l’oeil la porte de sa boutique. Bahar se laissait faire gémissant sous mes caresses. Soudain, j’ai vu quelqu’un passer dans la rue. J’ai stoppé mes caresses mais ma belle m’a supplié de continuer. J’ai obéi voyant s’éloigner le passant. Elle a finit par s’écrouler entre mes bras. Puis, elle s’est tournée vers moi et m’a embrassée avidement comme pour me remercier de ce que je lui avais offert.

Une autre fois, elle m’avait plus ou moins invitée à venir me laver avec elle. Bien sûr à force de nous savonner mutuellement, les caresses se sont faites sensuelles. Nous nous sommes prises mutuellement debout alors que l’eau coulait sur nos corps enlacés. Nous avons étouffé nos cris chacune dans le cou de l’autre. Et nous sommes restée ainsi de longues minutes profitant de l’instant, silencieuses et immobiles, intimement enlacées. Puis, elle s’est écartée. Je lui ai caressé le visage. J’ai vu son regard : un regard surpris, comme si elle ressentait pour la première fois des sentiments qui lui étaient étrangers. Cette nuit là, nos corps ne se sont pas quittés, un seul instant.

Mais je devais bientôt partir… çà me faisait mal d’y penser et m’imaginer sans son corps contre le mien. Mais je savais que la petite voudrait rejoindre son mâle… Il était venu voir Bahar et lui avait dit qu’il rentrait sur les îlots. Mais je n’arrivais pas à m’y résoudre. Bahar tentait de me forcer la main affirmant qu’elle devait rejoindre une de ses amantes. J’ai grimacé montrant sans doute une certaine tristesse. Elle a pris mon visage entre ses mains. Elle ne voulait pas que je montre ma tristesse quand elle parlait de ses amantes. J’ai sourit lui affirmant que ce qui me rendait triste c’était qu’elle veuille rejoindre ses amantes sans moi. Elle a ri.

Elle m’a alors emmenée voir Jadiane, une belle humaine blonde au regard un peu triste. Elle vivait dans une riche demeure apparemment seule : elle était veuve. Bahar ne lui a pas laissé beaucoup de choix. Et l’humaine n’a pas réussi à résister à nos doubles caresses. Elle était légèrement apeurée et surprise. Quand à nous, nous avons aimé partager la même femelle. Nous avons dormis toutes les trois dans les bras les unes des autres.

A mon réveil, Jadiane dormait toujours et je regardais Bahar. Elle souriait en dormant. J’ai commencé à la caresser. Je me disais que j’allais devoir la laisser et que les bras de l’humaine lui ferait sans doute penser à autre chose qu’à mon départ. Je m’apprêtais à partir quand Bahar a ouvert les yeux. Nous avons échanger une dernière étreinte silencieuse pour ne pas réveiller Jadiane.

Je me suis rhabillée, j’avais déjà le coeur qui saignait. Je l’ai embrassé longuement n’arrivant pas à me détacher de ses lèvres. Bahar retenait mes mains. J’entrecroisais ses doigts dans les miens sans que nos lèvres se séparent. Puis, elle a doucement retiré ses mains, je me suis écartée. Elle me disait que sa porte me serait toujours ouverte… mais j’écoutais à peine, je voulais fuir pour ne pas qu’elle voit les larmes qui allaient immanquablement couler. J’ai juste répondu qu’elle avait intérêt en tentant de sourire et j’ai fui, courant comme si la mort me poursuivait… J’ai rejoint le bateau pour les îlots et j’ai laissé la petite reprendre le contrôle m’enfouissant en elle, laissant ma douleur éclater.

Lettres à Bahar

Jour 28 Ullitivar – Fingelien 383
Je n’arrête pas de penser à Bahar que j’ai laissé sur le continent. Ma femelle bleue ne cesse d’accaparer mes pensées. J’étais à peine arrivée sur le continent que je lui écrivais déjà une lettre. Elle m’avais dit à plusieurs reprises que dés que je reverrais Kharya je l’oublierai. Comment pouvait elle imaginer çà? Un fingélien entier s’était presque passé entre notre première rencontre et le moment où je l’ai retrouvée : ça ne m’a pas empêché de lui sauter au cou. J’avais enfoui son souvenir au fond de moi pour éviter la douleur de sa disparition. Je n’avais même pas oser en parler dans mon journal de peur de retomber sur des passages des moments merveilleux que j’avais passés avec elle. Mais maintenant, je savais qu’elle était là toute proche. Je ne voulais plus la laisser.

Je lui ai envoyé ma première lettre. Elle était très courte. Je voulais que la lettre reparte avec le bateau qui m’avait reconduit aux îlots. Je lui ai juste écrit à qu’elle point elle me manquait déjà et que je souffrais de son absence. J’ai trouvé une belle rose bleue que j’ai joint à la lettre. Elle avait la même couleur que celle à laquelle elle était destinée.

J’espérais que Bahar la recevrait. J’ai attendu une réponse avec angoisse. J’avais peur que ma bleue préfère ne pas entretenir une relation avec une femelle absente ou qu’elle ne reçoive pas ma lettre. La réponse est venue assez vite malgré les conditions difficiles de navigation entre les îlots et le continent. Ma bleue m’écrivait qu’elle était heureuse d’avoir de mes nouvelles mais qu’elle n’aimait pas savoir que je souffrais. Jadiane, l’humaine que nous avions partagée, semblait très intéressée par moi. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est que Bahar m’avoue attendre mon retour avec impatience pour se repaître de mon corps.
J’ai failli courir prendre le premier bateau pour la rejoindre quand j’ai lu çà mais j’ai pensé à la petite et à son bleu… ils avaient besoin de se retrouver un peu. Alors, je lui ai répondu de façon enflammée et enthousiaste, lui parlant de tout et de rien : de Kharya qui m’ignorait délibérément et de la colère dans laquelle çà me mettait.

J’ai préféré éviter de lui écrire que je souffrais de cette indifférence. Kharya faisait comme si ce qu’il s’était passé entre nous n’avait pas d’importance et qu’elle pouvait très bien se passer de moi… Que pouvais je faire de toutes façons? c’est elle qui avait choisit de mettre des distances entre nous. Pourquoi devrais je encore une fois faire le premier pas pour la retrouver?

J’ai à nouveau cherché une magnifique rose bleue pour Bahar. Mais je me suis rendu compte que je connaissais pas la fleur préférée de ma bleue. Je le lui ai demandé dans ma lettre.

J’ai terminé ma missive en lui déclarant mon amour. Je savais qu’elle avait du mal à l’entendre. Quand j’étais encore à ses côtés, elle avait tiqué à plusieurs reprises quand je lui avais dit à l’oreille que je l’aimais . Mais j’étais persuadée qu’au fond d’elle même çà la touchait.

J’ai laissé la lettre au bateau qui repartait sur le continent. Et maintenant, j’attend sa réponse avec impatience.

Dernière lettre à Kharya

Jour 9 Nuona – Fingelien 383
Kharya m’ignore depuis mon retour sur les îlots. J’en ai eu assez d’attendre. Je lui ai écrit une lettre, sans doute la dernière.
Je la récris ici, dans mon journal :

« Kharya,

Cela fait des semaines que j’attends un signe de toi. Mais je crois qu’il ne viendra jamais. Je crois que c’est ainsi que tu as décidé de mettre fin à notre relation. J’aurais préféré que tu me le dises en face.

Maintenant, je comprends ce qu’ont subi ceux qui m’ont précédés dans ton coeur, et je sais ce que subiront ceux qui vont m’y suivre. Tu te crois maudite parce que tes amants disparaissent tous les uns après les autres. Alors que c’est toi qui inconsciemment ou non provoque la rupture. Quand la relation que tu vis devient trop forte, tu prends peur et tu cherches à la briser pour le moindre prétexte. Pour moi, çà a été ton altercation avec Khaena.

Je ne sais pas d’où te vient cette peur mais je regrette de ne pas avoir su l’apaiser. Je regrette aussi de ne pas avoir su te faire découvrir qu’on peut être lié à une personne sans se sentir prisonnière et montrer ses faiblesses sans se sentir vulnérable.

Pour ma part, comme tu le sais je ne reste jamais seule très longtemps. Je t’avais parlé un peu de Bahar. Je vais essayer de construire avec elle ce que je n’ai pas réussi à construire avec toi.

Mes bras te seront toujours ouverts mais désormais mon coeur appartient à une autre.

Killya. »

Je crains malheureusement qu’elle ne répondra pas. Elle jouera la femelle impassible que rien n’atteint. Sans doute, que son coeur retrouvera si ce n’est déjà fait l’état dans lequel, je l’avais découvert au tout début de notre relation : protégé dans une carapace dure et infranchissable. J’avais pourtant réussi petit à petit à percer cette carapace pour l’atteindre. Mais, pour tout dire, me battre continuellement pour avoir un peu de place dans son coeur m’épuise.

Et maintenant, que j’ai retrouvé celle que je croyais ne jamais revoir, ma belle femelle bleue, tout est différent. Tout semble si simple et si naturel avec Bahar. Je n’ai plus envie d’autre chose.

A la recherche d’une fleur

Jour 14 Nuona – Fingelien 383
Bahar m’a écrit dans une de ces lettres en réponse à ma question sur sa fleur préférée qu’elle en connaissait une magnifique noire au coeur violet. Elle ne se rappelait plus son nom mais il lui semblait qu’il commençait par un A.

Je voulais à tout prix satisfaire ma femelle bleue. J’ai passé des jours à en chercher une. Les fleurs noires sont déjà rares mais avec un coeur violet… Après des jours de recherches infructueuses, j’ai fini par trouver une toute petite fleur noire au coeur mauve mais celle-ci avait une pointe de jaune en son centre. Je savais que ce n’était pas la fleur dont me parlait Bahar. Je connaissais son nom et il ne commençait pas par un A. Il s’agissait d’une pensée.

Je lui ai envoyé avec ma lettre. Je lui ai écrit que le nom de la fleur était évocateur de ce que je ressentais pour elle : mes pensées étaient constamment tournées vers elle.

J’ai continué à chercher mais sans conviction, j’en profitais pour revisiter tous les lieux où j’avais passé des moments avec Bahar. J’ai passé une nuit à la belle étoile seule dans la jungle de Nivros Um à l’endroit même où elle et moi nous avions passé une nuit enflammée. J’étais surprise de retrouver tous ses souvenirs d’elle comme si ils s’étaient passés la veille. Je me suis réveillée à l’aube comme souvent. Alors que j’émergeais tout juste de mon sommeil, mon oeil a été attiré par un rayon de soleil qui éclairait une petite anfractuosité de rocher. Il semblait y avoir quelque chose caché là. En m’approchant, j’y ai découvert une drôle de fleur noire au coeur mauve, exactement comme m’avait décrit Bahar. Elle était presque attendrissante car elle semblait avoir été découpée par les mains d’un enfant.

Je l’ai pris délicatement et j’ai commencé à écrire une nouvelle lettre à Bahar. Je lui racontais ma lettre de rupture avec Kharya, je lui écrivais à quel point je me rendais compte de la différence qui existait entre Kharya et elle. Elle me manquait et j’avais envie de venir lui apporter la lettre et la fleur moi même.

J’ai confié la lettre au coursier mais je n’ai pu me résoudre à rester sur les îlots. J’ai suivi le coursier sur le bateau qui mène au continent. Je voulais retrouver Bahar et la prendre dans mes bras.

Agression contre Bahar

Jour 18 Nuona – Fingelien 383
J’ai suivi le coursier à la descente du bateau. Bahar était sur le pas de sa porte. Le coursier lui a remis ma lettre. Je suis restée cachée guettant sa réaction. Elle souriait en la lisant semblant heureuse d’avoir de mes nouvelles. Je me suis approchée silencieusement et je l’ai prise par la taille. Elle a sursauté et a souri en me voyant. La joie se lisait sur son visage mais elle me reprochait de ne pas l’avoir prévenue qu’elle était sur le point de partir se promener.

Je lui ai proposé de l’accompagner. Elle était heureuse et gambadait devant moi malgré sa jambe abîmée. Elle m’a montrée un champ couvert de pensées comme la fleur que je lui avais envoyée. J’ai ri avec elle, en lui demandant si il s’agissait de toutes les pensées que j’avais eues pour elle. Elle a répliqué : « A toi de me le dire! ». J’ai fait mine de réfléchir et j’ai répondu qu’il n’y en avait pas assez pour que ce soit toutes les pensées que j’avais eu pour elle. J’ai voulu la prendre dans mes bras mais elle s’est enfui en riant courant devant moi pour m’échapper.

Elle courrait bien mais sa jambe blessée la ralentissait. Je n’ai eu aucun mal à l’attraper. Elle s’y attendait et m’a entraînée au sol en riant dans un champ d’herbes hautes. Elle m’a plaquée au sol retenant mes mains dans les siennes, affirmant que j’étais sa prisonnière. Je me laissais faire en souriant. J’ai vu à son regard qu’elle me désirait et à vrai dire je la désirais tout autant. Elle m’a déshabillée. J’en ai fait autant avec elle. Nous nous caressions mutuellement avec envie mais j’ai rapidement pris le dessus sur elle. Elle laissait échapper ses cris de plaisir sans retenue.

Elle était sur le point de succomber quand je me suis sentie soudain soulevée de terre et jetée plus loin. Un humain, au rire gras, affirmait qu’il allait nous « aider ». Il a commencé à se plaquer sur Bahar bien décidé à la violer. Ma bleue était tétanisée. Je me suis relevée rapidement et j’ai poussé brutalement l’humain loin de Bahar. Je le regardais avec toute la haine et la rage d’une sombre. Il ne semblait pas impressionné. Sans doute, n’avait il jamais eu à faire à une femelle elfe noire jusqu’à présent. Il a ri grassement : si je voulais être la première, il n’y voyait pas d’inconvénients. J’ai lancé mon pied en direction de ses parties bien décidée à lui couper toutes envies de continuer. Malheureusement, il l’a attrapée. J’ai réussi à me dégager. Son regard était troublé par la rage et le désir de me prendre avec violence. Je gardais la tête froide, je savais que sa folie allait lui faire commettre inévitablement une faute. Il s’est jeté sur moi mais avec mon agilité de sombre, je n’ai eu aucun mal à l’éviter. Il est tombé lourdement sur une pierre. Au bruit que son crâne a fait en s’écrasant au sol, j’ai compris qu’il aurait du mal à se relever. Puis, une mare de sang a commencé à se répandre autour de sa tête. Ses yeux restaient fixes, il ne faisait plus un mouvement. Je me suis approchée prudemment me demandant si il me tendait un piège ou non. J’ai passé ma main près de son visage pour tenter de sentir le souffle d’une respiration : rien. J’ai pris son pouls au niveau de la carotide : aucun battement. Cet imbécile était mort.

J’ai regardé Bahar. Elle était toujours tétanisée. Elle a réussi à me demander si il était mort. Je lui ai répondu par l’affirmative en précisant que je ne lui avais donné aucun coup et qu’il était tombé tout seul. J’ai regardé autour. Nous étions seules. Personne n’avait rien vu à part nous. Je n’avais pas envie de donner d’explications à qui que ce soit. Surtout, que je sentais qu’avec la réputation qu’avait les sombres si je ramenais le corps, on allait m’accuser de l’avoir assassiné. J’ai dit à Bahar qu’il fallait qu’on s’en aille. Je me suis rhabillée prestement. J’ai aidé Bahar à remettre ses vêtements. Elle tremblait comme une feuille. J’ai vérifié qu’aucune trace de nous n’était restée sur place et j’ai entraîné Bahar jusqu’à chez elle.

J’ai allumé rapidement un feu. Elle m’a tendu ses clés me demandant de fermer la porte. Je suis revenue près d’elle. Elle a soudain craqué, s’effondrant en pleurs contre moi. Je l’ai bercée, cajolée du mieux que je pouvais. Mais ses pleurs ne s’arrêtaient pas. Il m’est soudain revenue en mémoire un petit air que ma mère me fredonnait quand j’étais malheureuse. J’ai commencé à lui fredonner doucement à l’oreille. Elle m’a écoutée surprise de me voir chanter. Je me suis arrêtée un instant lui expliquant d’où me venait ce petit air. Elle trouvait çà beau et souhaitait que je continue. Ce que j’ai fait en la caressant doucement jusqu’à ce qu’elle s’endorme apaisée contre moi.

Cauchemar et maison

Jour 20 Nuona – Fingelien 383
Je me suis réveillée en hurlant le nom de Bahar. Dans mon cauchemar, l’humain de la veille m’avait violemment poussée et j’étais tombée sur le sol : mon crâne heurtant une pierre. Un mare de sang se répandait autour de ma tête. Je restais consciente mais incapable de bouger. L’humain s’était alors jeté sur Bahar, la violant sauvagement pour finalement l’égorger sous mes yeux.

J’ai cherché Bahar avec des yeux hagards, elle m’avait entendu hurler et s’était blottie contre moi. Je l’ai serrée presque à l’étouffer cachant mon visage dans son cou pour ne pas qu’elle voit les larmes qui coulaient. Elle aussi avait mal dormi. Elle me disait qu’elle avait peur de le voir apparaître à chaque instant. Je me suis calmée pour pouvoir la réconforter. Je lui ai demandé en sachant d’avance la réponse si elle ne voudrait pas me suivre dans les îlots où la mort n’existait plus vraiment. Je voulais la protéger. Mais elle a refusé. Elle n’aimait pas les îlots où régnaient la violence des landes et les aventuriers qui y vivaient avides de gloire et de richesses.

J’ai changé de sujet. Je voulais qu’elle pense à autre chose qu’à l’agression dont nous avions été victimes. J’avais acheté la maison qui était juste à côté de la sienne. Cette maison donnait directement sur la grande rue qui traversait la ville. Mon idée était de l’offrir à ma femelle bleue. Sa boutique pourrait être directement sur une rue passante, elle aurait forcément plus de clients. Et puis, j’avais senti une petite gêne quand elle m’avait fait visiter ses appartements. Comme si elle se sentait honteuse de vivre dans un si petit endroit.

Mais je me doutais qu’elle refuserai mon offre. Alors, j’avançais à tâtons en lui présentant. Je l’ai conduit devant la porte d’entrée, lui donnant les clés pour qu’elle ouvre elle même. Le rez de chaussé pourrait devenir sa nouvelle boutique. Le mur qui séparait ma maison et la sienne pouvait être abattu afin d’avoir un plus grand espace. Il y avait une petite chambre au premier étage où elle pourrait accueillir ses amantes en mon absence. Quand au sous-sol il était semblable au sien : une grande pièce servant de salon et de cuisine où trônait une cheminée. Mais, ce que je voulais lui montrer surtout c’est la salle de bain. Il y avait une immense baignoire. Ma belle bleu n’avait qu’une petite douche. Elle a été enthousiasmée. Nous avons bien sûr inauguré la baignoire par plusieurs étreintes passionnées.

Je lui ai proposé ensuite de s’occuper de la décoration de la maison. Je ne serais pas souvent là et il fallait quelqu’un pour s’en charger. Elle commençait à accepter l’idée d’y vivre. Mais, elle continuait de dire que c’était ma maison. Pourtant, elle m’a entraîné dans toutes les boutiques nécessaires pour meubler cette maison. Je lui ai tendu une bourse de lumens. Elle était joyeuse et gambadait à nouveau tout sourire. Je la laissais choisir. Je n’avais jamais eu un seul endroit à moi et je restais un peu étonnée par tout ce qu’on pouvait mettre dans une maison.

Je me sentais bizarre. Bahar n’aimait pas mes regards amoureux et pourtant nous étions en train d’aménager une maison ensemble. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait peur de se lier à quelqu’un. J’ai tenté de lui poser la question mais elle n’a pas répondu. J’avais l’impression qu’elle ne me faisait pas confiance. J’étais blessée. Je lui ai dit que j’allais partir. Elle a paru surprise que je veuille m’en aller si vite, ne semblant pas comprendre mon soudain mal-être. Mais je n’arrivais pas à partir réellement, alors j’ai laissé la petite prendre le contrôle.

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