Lith, l’Araignée était en conflit avec les autres dieux. Elle avait créé son propre peuple mortel, les Ylithen, semblables aux Elfes et capables de se lier à eux. Les Tavars étaient furieux de l’audace dont faisait preuve cette fille du Néant et des ténèbres de la Nuit. Lith Toute Puissante devait consacrer toute son attention à déjouer les plans de ses rivaux et ne pouvait protéger à chaque instant ses enfants des dangers de la nature rendue hostile.
Elle parvint à attirer les faveurs de la Nuit par la Ruse et par le Verbe. Mère de Lith, la Nuit bienveillante voulait aider sa fille à se réconcilier avec les autre dieux. Profitant de l’attention de la déesse, Lith murmura à son oreille. Les confidences devinrent incantation et la Nuit fut affranchie des liens étroits de la fidélité jurée aux Tavars.
Elle devint alors Noctys, déesse mineure des esprits défunts. Elle offrit aux Ylithen le pouvoir d’appeler les Morts.
Mais le parjure engendré déclencha la perfide magie des dieux et l’esprit de la Nuit se perdit dans la folie. Elle releva tous les esprits morts du monde et provoqua un cataclysme inarrêtable. Voyant ses enfants risquer de disparaître, Lith dû se résoudre à abattre Noctys. Au moment de lancer le sort Ultime, sa sœur, la Lune, s’interposa. Fidèle aux Tavars, elle engagea le conflit avec l’Araignée divine. Lith parvint à soumettre la déesse éclatante, qui fit appel à sa clémence. La Déesse-Mère décida de l’utiliser pour apaiser la Nuit. Elle l’épargna en échange de sa servitude. La Lune, réputée sage, savait que le monde en serait sauvé.
Elle devint alors Khala, déesse mineure protectrice des Ylithen. Elle leur inspira la Sagesse et leur procura la Magie.
Mais la confiance de Lith était limitée. Si ses deux servantes parvenaient à se retourner contre elle, il lui fallait d’autres soutiens. Elle se mit en quête des minerais les plus solides, de sa puissance créa des alliages impossibles et leur fit prendre une gigantesque forme à l’image de ses enfants mortels. Elle scella la Volonté de cet être et lui procura une Force sans égal grâce aux runes enfermées dans des pierres précieuses incrustées sur son buste. Désobéir lui serait souffrance, trahir lui serait mort.
Il était Sauruk, le Démon, Garde de Lith. Il donna la Force aux Ylithen faisant d’eux des Guerriers dévoués et disciplinés.
Le Pouvoir de Lith s’était étendu. Ses enfants progressaient. Mais les Tavars n’avaient pas renoncé. Cependant, il semblait qu’en leur sein une dissidence commençait à se faire sentir. Kormel, dieu mal aimé de ses pairs, envoya un messager prévenir Lith des plans qu’ils envisageaient. Il s’agissait d’un serpent, assez discret pour passer à travers la surveillance des serviteurs des Tavars. Il se rendit jusqu’à la montagne où Lith avait tissé son nid et lui siffla le message de son maître. Lith n’avait pas plus confiance en Kormel qu’en les autres dieux. Elle les pensait capables d’essayer de l’amadouer pour mieux la trahir ensuite. Elle décida alors de faire un cadeau au messager pour s’assurer de son service. Un cadeau qu’aucun être ne refuserait sans que sa gratitude ne le lie à jamais à celle qui le lui avait offert. Elle ordonna au serpent de la mordre et de s’abreuver de son sang divin pendant qu’elle incantait un sortilège perdu. Rendu immortel, devenu dieu, il jura fidélité éternelle.
Il était devenu Setch, le Serpent, Messager Divin et Maître des Ombres. Il offrit aux Ylithen la capacité de se dissimuler aux yeux de tous pour apprendre les secrets des ennemis et mieux les attaquer par surprise. Il devint aussi ensuite symbole de fertilité.
Le Serpent avait acquis la capacité de masquer son essence divine à son ancien maître et aux Tavars. Il apportait à Lith tous les indices nécessaires à la préservation de ses intérêts. Mais depuis qu’elle avait fait ce don à Setch, la Déesse se sentait étrange. Le venin du Serpent s’était mêlé à son sang. Elle était devenue féconde. Elle ne résista plus longtemps à ce désir dévorant et s’unit à lui. D’un premier cocon sortit un mâle. Il avait le regard perçant, la furtivité de son père et l’ambition de sa mère. Traquer l’ennemi était sa voie. L’indépendance était sa volonté.
Il était Fenryos, le Loup. Il apprit aux Ylithen à voir et sentir pour que jamais un ennemi ne leur échappe. Il leur inspira l’Instinct et la Ruse pour toujours semer leurs poursuivants.
D’un second cocon sortit une femelle. Née du désir, sa beauté était sans pareille. Plus séduisante que la Lune, elle savait tirer parti de ses charmes. Elle tissait sa toile patiemment, subtilement, jusqu’à ce qu’une proie s’y prenne et qu’elle puisse en extraire toute richesse. Héritière légitime désignée par Lith, elle exigeait l’obéissance et aimait soumettre toute chose à sa volonté.
Elle était Ssin’el, la Veuve Noire. Elle prit sous sa protection les femelles et enseigna aux Ylithen l’art de la Manipulation qui leur assurerait Pouvoir et Richesse. Elle leur donna aussi la science de la douleur, des poisons et des drogues pour soumettre plus efficacement quiconque se dresseraient face à eux.
Et ainsi les six divinités mineures donnèrent aux Ylithen tous les atouts de leur puissance afin de servir le grand Dessein de la Déesse-Mère. Restait un dernier défi à relever que les Filles de Lith issues des innombrables autres cocons devaient accomplir. Rassembler tous les Ylithen en une armée invincible.