Archive for août, 2012


Asservissement

Le soir même de la mort de Khalara et Kendza, même si je n’en avais aucune envie, je me devais d’accomplir mon devoir de servant auprès des femelles qui m’avaient réclamé pour la nuit… Mais la femelle responsable de mon « emploi du temps » m’a envoyée directement rejoindre la Jaliless Sentahya. Celle-ci m’avait réclamée pour la nuit utilisant son autorité pour prendre les rendez-vous destinés à d’autres femelles.

Je me demandais ce qu’elle me voulait. Je l’avais déjà servi une fois : son mâle avait été tué lors du massacre du clan et elle avait eu besoin du réconfort d’un servant comme beaucoup d’autres. Depuis, elle ne m’avait plus réclamé. Mais, ce jour-là, j’avais surpris son regard quand j’avais tenu Kendza agonisante entre mes bras. Pourquoi avait elle ressenti le besoin de me solliciter? Est ce qu’il y avait un rapport avec le geste que j’avais eu pour Kendza?

Je me suis rendu dans sa chambre. Elle m’attendait. Elle ne montrait aucune expression visible : « Masse moi, servant! ». Le ton était autoritaire. J’ai obéi sans y trouver le plaisir habituel que j’éprouvais à toucher le corps d’une femelle. Je ne pouvais m’empêcher de penser à Khalara et Kendza… J’ai continué mécaniquement, finissant par lui donner le plaisir qu’elle était venue chercher, du moins c’est ce que je supposais.

Elle a commenté ma prestation : « tu m’as habitué à mieux, servant! ». Puis, elle a ajouté avec un air faussement amusé : « Un problème? ». Je l’ai regardé me demandant où elle voulait en venir. Cherchait elle à provoquer ma colère? Je n’ai rien répondu crispant les mâchoires et me murant dans le silence. Elle s’est mise à rire : « Ne me dis pas que toi, un servant, tu étais tombé amoureux de celle qui était censée te former? ». Je détestais son rire et le mépris qu’elle affichait mais je retenais ma rage.

Elle a continué : « Ce qui m’étonne le plus, c’est que Kendza ait pu tomber aussi bas… ». Elle n’a pas pu continuer. Je m’étais jeté sur elle la prenant à la gorge cherchant à l’étouffer : elle pouvait dire ce qu’elle voulait de moi mais elle ne pouvait pas dire de mal de Kendza. Je serrais sa gorge le regard meurtrier. Elle ne luttait pas, ne montrant aucune peur. Sans doute que si elle l’avait fait, je l’aurais tuée telle une proie qui se débat et dont le prédateur abrège les souffrances pour avoir la paix.

J’ai fini par me rendre compte de ce que je faisais : j’étais en train d’attenter à la vie d’une femelle sombre et jaliless de surcroît. J’ai relâché l’étreinte, tombant à ses pieds, un genoux à terre, la tête baissée affichant ainsi le geste de soumission du mâle sombre attendant la sentence d’une femelle. Elle est restée silencieuse pendant de longues secondes. Je savais que je méritais la mort ou au minimum de longues séances de tortures mais çà m’était égale : plus personne ne m’attendait désormais…

Puis, j’ai senti sa main dans mes cheveux : une tendre caresse. J’ai relevé la tête surpris toujours à un genoux à terre devant elle. Elle avait un petit sourire triste, sa voix était douce : « Tu n’es pas le seul à avoir perdu quelqu’un de cher, Yloken. Nombreux sont ceux qui ont souffert des erreurs de jugement de l’Ilharess ». Je me suis relevé en la prenant dans mes bras cherchant ses lèvres. Elle a posé un doigt sur les miennes en me murmurant à l’oreille : « il n’y a que mon mâle qui a le droit d’y goûter ». Mais, j’ai continué à la caresser, sa tendresse me rappelait Amahya et j’avais tellement besoin de réconfort. Je l’ai porté jusqu’au lit lui offrant une douce étreinte à laquelle elle répondait avec chaleur.

C’est elle qui m’a finalement donné du plaisir. Je me suis laissé emporter, ne me méfiant pas… J’ai compris trop tard qu’elle était en train de m’asservir. Kendza m’avait pourtant déjà mis en garde contre cette technique que connaissent les femelles sombres. Cela leur permettait de s’assurer de la fidélité d’un mâle. Mais elles utilisaient rarement cette technique car le mâle asservi n’était plus que l’ombre de lui-même. Il devenait hagard complètement dépendant de la femelle, la suivant partout comme un chien obéissant. La plupart du temps, elles n’utilisaient cette technique que sur des esclaves pâlots. Toutefois, il arrivait qu’un mâle sombre tombe entre leurs griffes. En général, il était la victime d’une bataille entre deux femelles qui se disputaient ses faveurs. L’une des deux finissait par l’asservir pour l’avoir à sa botte. Mais, le mâle n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait connu et elle finissait par s’en lasser. Le mâle asservi délaissé finissait par mourir incapable de supporter l’abandon de la femelle qui l’avait asservi.

Pourquoi Sentahya tentait elle de m’asservir? J’ai essayé de lutter mais elle m’avait attaché les mains au bord du lit sans que je me rende compte. Elle continuait ses caresses qui me procurait un plaisir que je n’avais jamais connu auparavant. Elle me susurrait d’une voix sensuelle avec comme de la tristesse de la voix : « laisse toi faire Yloken… ». J’essayais de lutter pour ne pas succomber mais je ne suis qu’un mâle sombre… et c’était tellement enivrant… Sans doute, que si je n’avais pas été aussi perturbé par la mort de Khalara et Kendza, j’aurais pu résister…

J’ai du crier mon plaisir comme je n’avais jamais crié auparavant. Je tremblais regardant Senthaya avec des yeux perdus. Elle me caressait la joue tendrement toujours avec ce regard triste : « pardonne moi Yloken mais il faut que je m’assure que tu feras ce que je te demanderais et que jamais tu ne me trahiras… ». J’ai eu la force de demander : « Pourquoi? ». « Parce que tu es celui qui va permettre à notre peuple de revivre… tu vas tuer l’Ilharess qui est en train de le détruire à petit feu. Elle a oublié qu’elle était là pour servir son peuple et non pour s’en servir… »

Et elle a recommencé, encore une fois, voulant s’assurer de mon total asservissement. La dernière fois, elle m’a détaché, je n’étais plus à sa merci physiquement mais je l’étais totalement psychologiquement. Elle m’a demandé de lui offrir du plaisir : « donne moi le maximum de ce que tu peux m’offrir! ». J’ai obéi… espérant que je la contenterai assez pour qu’elle m’offre à nouveau la « récompense » dont je ne pouvais déjà plus me passer.

Est ce qu’un mâle sombre peut asservir une femelle? Je ne sais pas mais je crois que Sentahya ne s’attendait pas aux plaisirs que je lui ai donné ce jour-là… Ses cris de plaisirs résonnaient en moi comme autant d’incitation à la contenter encore plus. Je n’ai arrêté qu’à l’aube incapable d’en faire plus pendant qu’elle m’offrait ma « récompense »…

L’orgie

Sentahya était repartie au matin me laissant seul dans sa chambre. Elle m’avait indiqué qu’elle s’occuperait d’expliquer à ma responsable les raisons de mon absence. Je n’étais de toutes façons plus capable de quoique ce soit après la nuit que j’avais passé.

Mais Sentahya était à peine partie que je ressentais déjà les effets du manque dû à mon asservissement. Je tournais en rond comme une bête sauvage en cage en attendant son retour. Heureusement, elle est revenue plusieurs fois dans la journée. A chaque fois, je me jetais sur elle avide. Elle ne me repoussait jamais. Cherchait-elle à combler le même manque que moi? Je ne crois pas mais elle devait apprécier les sensations que je lui procurais. J’étais prêt à tout pour elle. Quelque soit l’ordre qu’elle m’aurait donné, j’aurais obéi. Pourtant, elle n’a jamais abusé du pouvoir qu’elle avait sur moi comme d’autres auraient pu le faire.

Petit à petit, elle m’a expliqué son plan. Nous allions nous rendre à une des « soirées » des Jaliless. Elles étaient connues pour se transformer en orgie. Y être invité, était un honneur que personne ne refusait. Les meilleurs servants étaient très souvent présents à ces soirées mais je n’avais jamais eu l’occasion d’y assister. Sentahya n’y avait plus participé depuis qu’elle avait trouvé son mâle et n’y était pas retournée depuis sa mort. Lors de cette soirée, je devrais montrer mon « savoir-faire » auprès de chaque Jalilless. Il fallait qu’elles parlent de moi au point que cela arrive aux oreilles de l’Ilharess. Cette dernière finirait par vouloir goûter au servant qui plaisait tant à ses Jaliless. Sentahya de part ses participations passées connaissait la plupart des goûts de ses consœurs et elle s’était renseignée pour les autres. Le reste, je devrais l’adapter en fonction de ce qui allait se passer.

Nous sommes donc allés à cette soirée le soir même. Quand nous sommes entrés, Sentahya a été interpellée : « hééé, çà faisait longtemps que tu n’étais pas venu Sentahya! ». Elle a souri mais je savais qu’elle était tendue : « Tout arrive, tu vois! ». L’autre Jaliless a continué : « et que nous amènes tu là? ton nouveau mâle? ». Sentahya a répondu en se déshabillant : « non, non… c’est juste un servant… assez doué cependant. Je voulais vous y faire goûter! ». Je me suis déshabillé moi aussi en l’imitant. Je sentais les regards des femelles sur moi. J’avais l’impression d’être une nouvelle pâtisserie à laquelle elles voulaient toutes manger un morceau.

L’une d’elles a ri en fixant mon entre-jambe : « il n’a pas l’air très en forme ton servant! ». Déclenchant ainsi les rires moqueurs des autres. Je me sentais tétanisé. Mais Sentahya a passé un doigt caressant le long de mon torse jusqu’à mon bas-ventre : « Il est jeune, il ne lui faut pas longtemps pour être opérationnel ». Mon corps a réagi presque malgré moi sous la caresse, déclenchant des murmures appréciateurs. Sentahya s’est allongée devant moi : « masse moi servant! ». J’ai obéi en commençant un massage. Les regards se sont enfin détournés de nous. J’ai pu ainsi observé à mon aise ce qu’il y avait autour de moi.

Toutes les jaliless étaient là nues, entourées de plusieurs mâles, des servants pour certains. Il y avait aussi des femelles sans doute leurs amantes. Certaines se prélassaient dans le bassin au milieu de la pièce en sirotant un verre en se faisant caresser par leurs courtisans. D’autres profitaient déjà des assauts de leurs mâles en poussant des cris de plaisirs sans aucune gène. Les dernières plus brutales avaient fait venir des esclaves pâlots et « s’amusaient » avec en les violant, les torturant, appréciant de toutes évidences leurs cris. J’ai préféré détourner le regard de cette scène me focalisant sur les cris de plaisirs de certaines.

Le massage que je faisais à Senthaya s’est vite transformé en caresse et je l’ai prise ainsi sans qu’elle m’y invite sous les yeux intéressés de certaines. L’ambiance qui régnait à cette soirée exacerbait mon désir pour la femelle qui m’avait asservi. J’emprisonnais ses mains, l’empêchant de bouger en m’invitant brutalement en elle. J’ai même été goûter ses lèvres qu’elle m’avait interdites profitant de la situation. Je savais que dans son « plan », elle ne pouvait pas me repousser : il fallait qu’elle montre à quel point j’étais un bon mâle. Elle était furieuse pendant que je souriais en coin. J’ai fini par arrêter ces provocations me laissant emporter pour lui donner les mêmes plaisirs que je lui avais offerts dans l’intimité de sa chambre. Je suppose qu’elle a du volontairement exagérer ses cris pour attirer l’attention des autres Jaliless. Quand elle est retombée comblée, tous les yeux étaient braqués sur nous. Je me sentais soudain gêné mais Sentahya ne l’était pas du tout, affichant même une certaine fierté : « Quand je vous disais qu’il était parfaitement opérationnel… ». Puis elle a ajouté avec un petit sourire en coin : « Qui veut l’essayer? ».

La plus gourmande est venue en première repoussant les autres mâles autour d’elle. Grâce aux indications de Senthaya, je savais parfaitement comment la contenter et elle aussi a fini par crier son plaisir sans retenu. Puis, j’ai continué avec une autre qui voulait que je la comble dans l’eau du bassin. Parfois, je surprenais le regard de Sentahya presque indéchiffrable mais il me semblait y détecter de l’agacement. J’ai continué ainsi avec chaque Jaliless, les comblant à chaque fois. Pour finir, sur un signe de tête de Sentahya, j’ai rejoint les deux qui prenaient plaisir à torturer des esclaves. Elles en avaient fini avec eux et me regardaient approcher amusées : « tu crois pouvoir réussir à nous contenter servant? ». « Si vous m’en croyez capable, oui Jaliless ». Je ne montrais aucune peur, avec un petit air de défi qui leur a plu. Je savais comment contenter ce genre de femelles : elles voulaient des sensations fortes, de la brutalité, de la douleur, elles voulaient être dominées. Je leur ai offert tout çà. La première a succombé rapidement. La deuxième résistait cherchant à se mesurer à moi. Nos ébats ressemblaient plus à un viol qu’à autre chose mais je voyais dans son regard qu’elle appréciait ma brutalité.

C’est à ce moment que l’Ilharess est arrivée. Il était rare qu’elle s’invite aux soirées de ses Jaliless mais parfois elle venait juste pour asseoir son pouvoir sur elles et pour sentir leur état d’esprit à son égard. Le silence s’était fait dans la salle. Je voyais Sentahya grimacer : la présence de l’Ilharess n’était pas du tout prévu dans son plan. L’Ilharess se déplaçait fièrement presque méprisante parmi nous. Son regard s’est soudain posé sur moi et sur la jaliless dont je « m’occupais ». Je lui ai jeté un regard de défi en continuant ce que j’avais commencé avec sa Jaliless. Cette dernière n’a pas mis longtemps à succomber à mes assauts brutaux pendant que l’Ilharess s’installait confortablement sur un siège pour me regarder faire.

Quand j’en ai eu terminé, elle m’a fait signe de la rejoindre. Je me suis approchée baissant la tête et mettant un genoux à terre. Elle m’a violemment agrippé par les cheveux plantant ses ongles dans mon crâne. Elle a approché mon visage de son entre-jambe : « montre moi ce que tu sais faire mâle! ». Je n’avais aucune idée des goûts de l’Ilharess, Sentahya ne m’en avait pas parlé. A la façon dont elle m’avait attrapé, j’ai supposé qu’elle avait les mêmes goûts que les deux dernières jaliless que j’avais contenté. Je ne me suis pas trompé. J’ai été brutal, violent. A la façon, dont sa main s’est soudain crispée sur ma tête, j’ai su qu’elle avait apprécié. Elle m’a soudain repoussé brutalement avec son pied : « Ça suffit!!! ». Puis, elle a ajouté : « Je suppose qu’une Jaliless t’as déjà réservé pour la nuit? ». J’ai acquiescé même si ce n’était pas vrai. Il fallait retarder le moment pour que Sentahya m’explique la suite du plan. « La chanceuse… Tu viendras la nuit prochaine dans ma couche! ». J’ai acquiescé à nouveau de façon soumise : « Bien Ilharess ». Elle s’est ensuite mise à discuter avec la dernière Jaliless que j’avais contenté, ne se préoccupant plus de moi.

J’ai rejoint Sentahya. Nous avons quitté la pièce discrètement pour rejoindre sa chambre. Malgré tout ce que j’avais déjà donné lors de cette soirée, mon corps de mâle asservi la réclamait. J’ai commencé à la caresser mais elle m’a repoussé violemment : « Laisse moi!!! ». « Pourquoi? N’ai je pas exécuté scrupuleusement tes ordres? ». « ho oui… scrupuleusement… je suppose que tu as pris beaucoup de plaisir? ». Je ne comprenais pas. Était elle jalouse? Avait elle des sentiments pour moi? J’ai tenté de rattraper la situation : « celle avec qui j’éprouve le plus de plaisir, c’est toi… ». Elle a secoué la tête : « Tss… tu ne dis çà que parce que tu veux ta « récompense » de mâle asservi!!! ». « Peut-être… peut-être pas… tu ne le sauras jamais vraiment puisque tu m’as asservi avant même que nous apprenions à nous connaître… ». Elle s’est tournée vers moi en me regardant tristement : « non, je ne le saurais jamais… tu as fait ce qu’il fallait… ». Cette fois, elle m’a laissé faire et m’a offert ma récompense de mâle asservi.

L’assassinat de l’Ilharess

L’heure était venue de passer à la partie la plus périlleuse du plan de Sentahya… du moins pour moi : le meurtre de l’Ilharess. Je n’aurais sans doute qu’une seule occasion car si j’échouais, c’était la mort assurée. L’Ilharess était connue pour sa violence et sa justice expéditive. Mais même, si je parvenais à la tuer, il me serait pratiquement impossible de m’enfuir.

J’étais le pion qu’il fallait sacrifier. Je le savais mais à vrai dire, cela m’était égale. A quoi bon vivre avec cet éternel impression de manque en moi? Il n’y avait pas que mon asservissement qui me pesait. Il y avait surtout cette horrible sensation d’avoir perdu ma famille : mes filles Kenlary et Mahya mais aussi Amahya, Khalara et Kendza. Si avec ma mort, je pouvais les venger, j’aurais l’impression de ne pas avoir vécu pour rien.

Sentahya m’a expliqué la suite mais à vrai dire, il n’y en avait pas vraiment. L’Ilharess avait déjà été victime de nombreuses tentatives d’assassinat de part ses fautes répétées à l’encontre de son peuple qui lui avait attirer les foudres de beaucoup. Elle en était d’autant plus méfiante. Personne ne rentrait dans sa chambre sans une fouille en règle : aucune arme, aucune substance qui n’aurait été goûté auparavant par ses goûteurs…

Il allait donc falloir que j’improvise avec ce que je trouverai sur place. Il y aurait des armes à l’intérieur celles de l’Ilharess… Il fallait juste que je trouve un prétexte pour en avoir une en main sans qu’elle se méfie. Mais même là… La matriarche avait des compétences de combat qui faisait peur à toutes celles qui voulaient lui prendre sa place. Pour Sentahya, le seul moment où elle serait vulnérable c’est quand elle se serait laissée aller aux plaisirs d’où son plan d’utiliser mes compétences de servant.

C’est avec toutes ses instructions en tête que l’on m’a laissé entrer dans la chambre de l’Ilharess. Elle m’attendait du moins c’est ce qu’elle a déclaré. Elle s’amusait à torturer une pauvre esclave pâlotte. Celle-ci était attachée si fermement que les liens entraient dans la chaire de ses poignets et de ses chevilles. Sans doute, avait elle tenté de se débattre. Son corps était recouvert de blessures horribles : entailles profondes, brûlures… En tant normal, j’aurais détourné les yeux dégoûté devant ce spectacle mais il fallait plaire… Alors, j’ai simulé d’apprécier ce que je voyais : « Vous êtes particulièrement douée Ilharess! ». Elle a souri visiblement flattée : « C’est un cadeau pour toi, servant! Fais toi plaisir! ». La dernière phrase ressemblait plus à un ordre qu’autre chose.

J’ai feint le désir pervers de vouloir cette femelle… Elle aussi serait un pion sacrifié. J’ai surpris son regard effrayé qui ressemblait tellement à celui d’Amahya. Elle ne comprenait visiblement pas comment des elfes même sombres pouvaient atteindre de tels niveaux de perversité… Je ne voulais plus voir ses yeux alors je l’ai retourné pour la violer brutalement. L’Ilharess me regardait appréciant d’entendre les cris de douleurs de l’esclave. J’essayais de me concentrer sur mon objectif : tuer l’Ilharess tentant d’oublier ce que j’étais en train de faire. J’ai vu la dague de l’Ilharess sur son flanc. Elle a surpris mon regard mettant sa main dessus méfiante. J’ai tendu la main vers la dague : « Puis-je Ilharess? ». Elle m’observait : « Pourquoi? ». J’ai fait un sourire charmeur : « J’aime bien inscrire ma marque sur mes proies. ».

Elle a hésité puis finalement m’a tendu son arme la pointe vers moi : « montre moi! ». J’ai pris la dague sans geste brusque et j’ai entaillé profondément le dos de la femelle sous moi, la marquant d’un Y comme Yloken tandis qu’elle hurlait de douleur. J’ai simulé un sourire satisfait. J’ai ensuite léché la blessure d’où s’écoulait le sang. J’ai ensuite rendu la dague à la matriarche le manche dans sa direction afin qu’elle ne le prenne pas comme une agression. Elle a fait un sourire en coin ne reprenant pas la dague : « Tu me plais servant! Tue là maintenant!!! ». Je voyais qu’elle me mettait au défi. J’ai gardé mon sourire : « Avec plaisir Ilharess!!! ». J’ai planté la dague profondément dans le coeur de l’esclave sans un mouvement d’hésitation. Après tout, c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle… Si elle était restée vivante, elle aurait sans doute eu droit encore et encore à d’autres séances de tortures jusqu’à ce qu’un des nôtres la tue par mégarde.

J’ai ressorti la dague du corps léchant la lame en regardant l’Ilharess avec un désir que je simulais. Elle me souriait. Elle me voulait. Je l’ai prise dans mes bras brutalement, l’entraînant de force sur le lit mais même si je la sentais frémissante de désir, elle se méfiait toujours : « Rends moi la dague d’abord! ». Je lui ai tendu la dague par le manche. Elle l’a prise la posant sur la petite commode à côté du lit. J’ai fait comme si je me désintéressais totalement de ce qu’elle pouvait bien faire de la dague commençant à lui donner le même plaisir brutal que je lui avais donné la veille. De la même façon, elle a planté ses ongles dans mon crâne.

Mais cette fois, avant qu’elle ne succombe. Je l’ai retournée afin qu’elle me présente son dos, imitant ce que j’avais fait quelques minutes auparavant avec l’esclave. Elle criait son plaisir pendant que mon regard allait sur la dague. Je pensais qu’elle ne me verrait pas quand je l’ai prise mais sa rapidité m’a surpris. Sa main était déjà sur la mienne comme la serre d’un rapace : « Que veux tu faire mâle? ». J’ai donné de nouveaux coups de reins pour la faire défaillir un peu plus, en déclarant dans un souffle : « je serais honoré si vous me laissiez vous marquer Ilharess! ». J’ai continué en étant de plus en plus violent en la plaquant de mon autre main sur le lit. Elle tressaillait sous le plaisir, hésitant à lâcher la main tenant la dague. Elle a finalement desserré sa prise mais je sentais son corps sous moi tendu comme la corde d’un arc. Elle s’attendait à un coup, j’ai susurré à son oreille : « Ce n’est pas obligatoire Ilharess… ». Elle s’est détendue, pensant sans doute que sa méfiance exacerbée était stupide : « Marque moi!!! ». J’ai pris la dague très doucement et j’ai apposé ma marque sur son dos en continuant à la faire défaillir sous des coups de reins de plus en plus puissants. Elle a crié de douleur et de plaisir. Alors qu’elle était prise par le plaisir ultime, mon geste a été précis et rapide : j’ai planté la dague l’atteignant en plein coeur.

Je me suis alors écarté brutalement dégoûté. Le sang coulait à flot de la blessure. Je l’ai retournée. Elle n’était pas tout à fait morte. Elle semblait abasourdie, ne comprenant pas comment elle avait pu se faire tuer par un mâle : « Pourquoi? ». Je la regardais plein de haine en criant : « Pour Amahya, Mahya, Kenlary, Khalara et Kendza!!! ». A chaque prénom, je plantais la dague dans son corps complètement emporté par mon sentiment de haine. Les cris ont fait accourir sa garde personnelle qui n’a pu que découvrir le corps sans vie de leur Ilharess.

Je ne me souviens plus du reste. Elles m’ont roué de coups, jusqu’à ce que ce qu’un voile sombre tombe sur mes yeux.

Esclave

Je ne sais combien de temps je suis resté endormi… sans doute une journée entière voir deux d’après mon estomac. Il faisait nuit. J’entendais Myho et Khaly discuter derrière moi. Elles étaient en train de se préparer à dormir. Mon esprit d’asservi ne voulait qu’une chose rejoindre Sentahya même si cela la mettait en danger. J’étais comme ses malades devenus dépendants de substances et incapables de penser à autre chose qu’à combler leur manque.

Toutefois, il me restait une vague étincelle de lucidité. Il fallait profiter de ce moment où Myho et Khaly me croyaient encore endormi pour m’enfuir. J’ai attendu qu’elles sombrent dans le sommeil. Je me suis levé discrètement et j’ai pris une direction au hasard en m’éloignant le plus vite possible d’elles. Il serait toujours temps de changer de chemin plus tard. Mais j’aurai dû penser à prendre un peu de nourriture, mon corps affaibli par plusieurs jours de jeûne me tenait difficilement debout.

Myho et Khaly n’ont eu aucun mal à suivre mes traces, habituées à pister et à courir après de futurs esclaves. Ma petit fugue n’aura duré que quelques heures… Myho était une spécialiste d’une arme appelée bolas : trois boules de pierres reliées par des cordes. Très pratique pour attraper quelqu’un qui s’enfuit sans le tuer. Je me suis retrouvé avec les pieds entravés avant même de voir Khaly et Myho. Cette dernière s’est précipitée sur moi et à commencer à me fouetter violemment pour cette désobéissance. Khaly l’a arrêté en lui faisant remarquer que si elle m’abîmait trop, elles seraient obligées de me porter. Myho a refreiné sa rage pour me lier les mains en m’entaillant les chaires.

Nous sommes repartis. Les deux femelles étaient furieuses de ce contre-temps. Elles sont montées sur leur chevaux m’attachant à l’un deux et sont reparties au trot. J’ai dû courir derrière elles, trébuchant, tombant parfois sans qu’elles aient un seul regard pour moi. J’ai fini par m’effondrer incapable de me relever, pendant que le cheval de Myho me traînait derrière lui. Elles se sont finalement arrêtées, sans doute pensaient elles que la punition avait assez duré. Elles m’ont donné à boire et à manger en me gardant attaché.

Les jours ont passés ainsi. Elles sur leurs chevaux et moi marchant, attaché derrière l’un d’eux. J’étais constamment entravé. Elles ne relâchait jamais leur vigilance. Je savais que de toutes façons qu’elles n’auraient aucun mal à me retrouver si jamais je réussissais à m’évader encore une fois.

Un jour alors que nous nous apprêtions à repartir après un arrêt, nous avons croisé la route d’une caravane kultare qui traînait sa cargaison d’esclaves. Myho et moi, nous regardions intrigués cet équipage. Khaly s’était éloignée pour aller nous chercher de l’eau. J’avais rarement vu autant de races réunies. Il y avait des pâlots, des humains, des nains, des bleus, des galdurs. Tous étaient attachés les uns aux autres, avançant péniblement sous le poids de leurs chaînes, l’air hagard.

Un kultar s’est approché de nous, l’air avenant : « Salutations Madame! ». Myho l’observait sur la défensive sans répondre. Il m’a regardé : « Ce mâle est il à vendre ? ». Myho a pouffé : « Ce n’est pas un esclave!!! ». Le kultar s’est excusé : « ho… pardonnez moi… j’ai cru en le voyant entravé qu’il… ». Myho était intriguée : « Pourquoi çà se vend les mâles sombres? ». Le kultar souriait sachant qu’il avait réussi à intéresser son interlocutrice : « Bien sûr! Ils se vendent chers car ils sont recherchés. Ce sont les meilleurs esclaves qu’on puisse rêver : obéissant, silencieux. Ils n’osent jamais contredire une femelle. Les sinanes les adorent. ». Myho était dubitative : « ha? et il vaudrait combien celui-là? ». Je me suis retourné interloqué. Comptait-elle vraiment me vendre à un marchand d’esclaves en désobéissant à son Ilharess?

Le kultar m’évaluait du regard en s’approchant : « Je peux ? ». Myho a incliné la tête en signe d’acquiescement. Il m’a regardé les dents comme si j’étais un vulgaire bétail : « hmmm… il est jeune… il pourrait servir plusieurs générations de sinanes… Quel est son métier? ». Myho a répondu assez fièrement : « C’est un servant, très doué! Toutes nos jaliless l’ont essayé et notre Ilharess aussi. Elles n’en disent que du bien. ». J’ai vu le regard du kultar s’illuminer un bref instant. De toutes évidences, il semblait avoir trouvé en moi un trésor. Mais il s’est repris rapidement, reprenant un air neutre : « J’aimerai vous l’acheter! Combien en voulez vous? ». Myho a rétorqué : « Je vous l’ai dit, il n’est pas à vendre… Je voulais juste savoir combien pouvait valoir un mâle sombre. ». Le kultar voyait sa proie lui échapper, il a alors joué son va tout : « Je connais de riches sinanes qui recherchent ce genre d’aptitude chez leur esclave… et elles sont prêtes à en mettre le prix surtout si il s’agit d’un mâle sombre. Que diriez vous de 300.000 lumens ? ». Myho et moi, nous l’avons regardé avec des yeux ronds. La somme était astronomique, bien au-dessus de ce qu’on nous pouvions imaginer. Khaly est arrivé à ce moment là : « Il n’est pas vendre!!! Allons nous en! ».

Nous avons repris nos affaires pour nous remettre en route. Le kultar courrait derrière nous : « Je suis prêt à mettre le prix : 500.000 lumens? ». Khaly agacée, a pointé une lame sous sa gorge : « Vous ne comprenez pas le langage commun? Il n’est pas à vendre! ». Cette fois, il a cessé de nous suivre mais j’ai vu son regard… un regard mauvais… Il n’allait pas en rester là. J’ai tenté de prévenir Khaly et Myho mais elles ont refusé de m’écouter. Nous avons continué notre route mais je surveillais nos arrières. Nous avons finalement fait halte pour la nuit.

Myho tentait de faire fléchir Khaly : « Tu te rends compte… 500.000 lumens… on pourrait partir à l’aventure toutes les deux. Loin de tous les soucis, loin des combats… s’acheter une maison à nous… ». Khaly a souri tristement en la prenant dans ses bras : « Ma chérie, tu es une douce rêveuse… sans doute que nous serions heureuse oui… au début… et puis, avec le temps nos amis vont nous manquer… et nous aurons ce sentiment de culpabilité qui va nous tarauder d’avoir désobéi à notre Ilharess et de l’avoir laissée seule… Je ne veux pas que nous devenions de vieilles sombres aigries et égoïstes. Nous valons mieux que çà non? ». Myho a souri elle aussi : « Oui… tu as raison comme d’habitude. Tu as toujours été beaucoup plus raisonnable que moi… ». Elles se sont embrassées et ont fini par se donner du plaisir mutuellement. Je me suis retournée préférant éviter de regarder ces étreintes qui me rappelaient celles de Khalara et Kendza.

Je restais préoccupé. Je sentais instinctivement qu’un danger nous menaçait. Les femelles se sont finalement endormies. Je me retournais en tout sens puis le sommeil a fini par avoir raison de moi. Un petit bruit m’a réveillé. Un kultar était au dessus de Khali une épée à la main près à l’abattre. J’ai crié. La rapidité de réaction de Khaly et de Myho a eu raison du kultar qui s’est retrouvé transpercé par leurs lames avant même qu’il abatte la sienne. D’autres kultars sont arrivés, l’arme à la main. Khaly m’a libéré de mes liens en me mettant une dague entre les mains : « Souviens toi des leçons de Khalara et défends toi! ».

A vrai dire, je n’ai pas eu beaucoup à me défendre. Les kultars me voulaient vivant. C’était un avantage pour moi et j’en ai profité en en tuant quelques uns. Ils n’avaient par contre aucun état d’âmes envers Khaly et Myho qui devaient se défendre avec rage contre les dizaines de kultars autour d’elles. Mais ceux-ci ne s’attendaient sans doute pas à tomber contre deux guerrières sombres accomplies. Ils sont morts les uns après les autres. Myho était furieuse : « Il va nous payer çà!!! ». Elle a couru en sens inverse, suivant les traces laissées par les combattants kultars. Il était impossible de l’arrêter malgré les tentatives de Khaly. Nous l’avons suivi. Nous n’avons pas mis longtemps à rejoindre leur campement. Ils nous avaient suivis de loin. Ils ne s’attendaient absolument pas à nous voir, persuadés que le nombre de combattants envoyés étaient suffisants pour venir à bout de trois sombres. Ils avaient ainsi complètement vidé leur propre défense. Nous avons tués ceux qui tentaient de résister. Myho est finalement tombé sur celui qui voulait m’acheter, leur chef.

Elle l’a pendu à la branche d’un arbre. Elle a commencé par le fouetter pour finalement le frapper violemment avec un bâton lui cassant les bras et les jambes. Il hurlait. Je voyais les esclaves prendre plaisir à ce spectacle. J’ai trouvé des clés sur un des gardes et j’ai commencé à les libérer. Nous ne nous attendions pas à ce qui allait suivre. Leur haine était telle qu’ils se sont jetés sur le chef kultar. Myho a du reculer devant leur rage. Nous avons fui préférant éviter que celle-ci se retourne contre nous, tandis que le kultar était mis en charpie.

Nous avons regagné notre campement pour reprendre ensuite la route immédiatement. Khaly et Myho ne m’ont pas rattaché. Elles m’ont même souri en inclinant la tête en signe de remerciement. Elles savaient que sans moi elles auraient été tués dans leur sommeil.

Découverte de Draïa

Je ne suis pas resté longtemps debout sur le bateau, j’ai fini plié en deux au dessus du bastingage vomissant mes tripes. Il faut dire c’était la première fois que je naviguais et la première fois que je voyais la mer… Un servant en temps normal ne sort pratiquement jamais des souterrains de son clan.

Le capitaine et ses marins trouvaient mon état très drôle. Ils m’ont laissé finalement sur une île nommée Trépont. Je tenais à peine sur mes jambes. Je me suis endormi à même le sol sans me préoccuper de savoir si l’endroit était dangereux ou non.

A mon réveil, j’avais comme une étrange sensation dont je n’arrivais pas à déterminer la cause. Puis soudain, j’ai compris : le sentiment de manque dû à mon asservissement avec lequel j’avais vécu depuis des mois avait disparu. Sentahya avait réussi à me soigner. Mais à vrai dire, elle me manquait quand même mais d’une autre manière.

Mon estomac gargouillait. Je mourrais de faim. J’ai fini par trouver sur l’île un petit jardin de légumes. Je ne savais pas si j’avais le droit de les cueillir mais je me suis servi. J’étais particulièrement malhabile. Il me fallait plusieurs essais à chaque fois avant de réussir à en arracher du sol.

L’île était assez petite. Certains habitants de Trépont m’ont demandé de leur rendre quelques services. Je répondait à leur souhait à chaque fois. cela me permettait d’apprendre un peu à connaître les îlots et de gagner un peu de lumens. Je me suis rendu compte ainsi que je n’avais pas seulement perdu mon asservissement mais aussi les faibles compétences de combat que j’avais pu avoir grâce à Khalara. J’ai du les réapprendre malgré mon manque de motivation pour cette activité. Je n’avais pas le choix. Les îlots étaient dangereux : une nuit par exemple, j’ai croisé des gargouilles à Pierre-blanche. Je n’ai dû mon salut qu’à ma capacité à courir vite.

J’ai découvert aussi une étrange capacité sur place : la télépathie. J’entendais parfois les voix de personnes qui n’étaient pas à côté de moi. En particulier, celles des sombres. Je restais toutefois silencieux. Je n’avais absolument pas envie de signaler ma présence tout de suite. Je préférais écouter pour apprendre à les connaître. Et puis, à vrai dire quel clan accepterait d’héberger en son sein un sombre qui avait tué son Ilharess ? Si vraiment, je devais rester ici, il allait falloir inventer un mensonge pour qu’ils m’acceptent.

Le clan sombre de Draïa

Les jours passaient et je restais le plus discret possible. J’ai croisé pour la première fois une sombre à Illumen. Elle était fière, le regard glacial. J’ai préféré m’éloigner dans un premier temps mais j’aimais sa façon d’être. Elle ne m’a pas vu. J’ai appris plus tard qu’il s’agissait de Fharath, une Jaliless du clan sombre des îlots qui s’était volontairement mis à l’écart de son peuple.

Je commençais à apprécier cette liberté que je n’avais jamais connue jusqu’à lors. J’étais libre de me lever et de me coucher à l’heure que je voulais. Mon emploi du temps n’était dicté par personne. J’allais où bon me semblait. Personne ne me frappait pour un oui ou pour un non.

Mais, un jour à Galein’th Aseyis, je n’ai pas pu échapper aux regards de deux femelles sombres. La rousse s’est présentée : « Je m’appelle Kharya de Norhen Dagha, je suis la Matriarche des Elfes Noirs qui vivent sur les îlots centraux des Landes. ». Avec ma veine, j’étais tombé sur la matriarche et une de ses jaliless, Darkmon. Comment pouvais je me présenter? Je ne suis pas sûr qu’elles auraient aimé que je dise : « Echk, je suis Yloken et j’ai tué mon Ilharess! ». J’ai souri intérieurement en pensant à cette répartie. J’ai préféré une présentation plus neutre : « Je suis Yloken… d’aucune maison ». Darkmon a alors répliqué en souriant : « De la notre si vous le souhaitez! ». Et l’Ilharess a ajouté : « Le clan de Draïa est ouvert à tous les sombres qui veulent en faire partie. ».

Elles m’ont ensuite proposé un « paquetage » qui m’aiderait à survivre sur place. Je dois dire que je n’avais pas très envie d’accepter comme si cela devait me lier à ce clan. Mais, je n’avais jamais appris à dire non à une femelle sombre. Et quand Darkmon m’a proposé de m’asseoir avec elles. J’ai obéi par réflexe. Je montrais un visage avenant comme un servant sait si bien le faire mais au fond de moi, je voulais fuir sentant que j’étais en train de perdre ma liberté nouvellement gagnée.

Darkmon m’a ensuite proposé de découvrir Naralik, les terres du peuple sombre sur les îlots. Encore une fois, je n’ai pas osé refuser me laissant conduire aux travers de la région. J’observais Darkmon, elle ressemblait à la sombre que j’avais croisée au port : Khaena. La même chevelure blanche comme les neiges, le même regard douloureux et puis cette gentillesse si peu commune chez les femelles sombres. La visite s’est terminée, elle m’a proposé de parler sur les ondes du peuple. Je ne me sentais pas prêt, j’ai prétexté la fatigue pour échapper à cette suggestion.

De nouvelles journées ont passées, je fuyais toujours le clan. Mais, la Jaliless Darkmon ne m’avait pas oublié, tentant de m’intégrer à son peuple. Elle a finalement réussi à me faire participer à un entrainement commun avec d’autres nouveaux. J’ai fait bonne figure. Je ne me débrouillais pas si mal. Le mâle Alak a même douté de mon arrivée récente dans les îlots. J’ai appris plus tard qu’il était le fils adoptif de l’Ilharess et représentant du peuple sombre.

Je trouvais étonnant qu’un mâle puisse avoir un tel poste même si ce n’était qu’une façade pour les autres peuples, l’Ilharess dirigeant toujours en sous-main. Je trouvais ses manières des plus cavalières avec l’Ilharess parfois. Mais ce n’était rien à côté de Mulvaar, son amant. Celui-ci la tutoyait en public. Chose inimaginable dans mon peuple…

Je ne me sentais pas bien parmi eux comme anormal. Certaines femelles se moquaient d’ailleurs de ma façon d’être, trop soumise. La prêtresse Elzeberith ne cessait de me dénigrer sur ma façon de m’incliner à chaque apparition d’une femelle, affirmant que je pouvais en profiter pour leurs essuyer les bottes… Qu’est ce que je faisais de si incongru ? On m’avait toujours appris à faire ainsi…

Je crois que le pire jour a été celui où une dispute a éclaté au sujet de la religion et de Lith en l’absence de l’Ilharess… Mon peuple avait été écrasé par l’obscurantisme et le fanatisme de certaines prêtresses pendant un temps. La seule bonne chose qu’avait fait l’Ilharess que j’avais tuée, avait été de décapiter au sens propre comme au figuré le culte de Lith. Elle avait fait tuer la plupart des prêtresses qui avait pris leurs aises en profitant de la faiblesse et de la vieillesse de la matriarche précédente.

En entendant cette dispute, j’avais l’impression de retrouver cette ambiance malsaine portée par quelques intégristes. Evidemment, Mulvaar, Alak et la fille de la haute-prêtresse Seliane était dans ce clan. J’avais envie de vomir, ce clan était dirigé par la famille de l’Ilharess et celle de la haute prêtresse, tous des fanatiques. Déclarant, que ceux qui ne croyait pas en Lith, n’était pas de vrais sombres…

J’ai commencé à tuer des araignées, celles qu’ils appelaient les « filles de Lith »… C’était risible de voir comme ils nous menaçaient du fouet, moi et d’autres, pour ne pas croire à ce qu’ils croyaient… Certains sont venus à mon secoure en me prévenant discrètement que je ne pouvais pas tuer des araignées à Naralik : Iymril, DarkCat, Rhiordan et Darkmon. Ceux-ci semblaient plus ouverts mais n’avaient pas vraiment de pouvoir au sein du peuple à part Darkmon, une jaliless bien isolée…

Bien sûr Alak, comme le bon fils à sa maman, a rapporté l’incident à l’Ilharess. J’ai eu droit à un sermon, dont je n’avais rien à faire. A vrai dire, je m’attendais plutôt à des coups de fouet qui ne sont pas venus. L’Ilharess semblait moins stupide que le reste de sa famille. Je crois qu’elle tentait d’apaiser les tensions en évitant des punitions trop dures. Mais, j’étais habitué au fouet. Pour notre clan, ce n’était qu’une petite punition…

Plus les jours passaient, moins j’avais envie de rester. Était il déjà temps de quitter les îlots?

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