L’heure était venue de passer à la partie la plus périlleuse du plan de Sentahya… du moins pour moi : le meurtre de l’Ilharess. Je n’aurais sans doute qu’une seule occasion car si j’échouais, c’était la mort assurée. L’Ilharess était connue pour sa violence et sa justice expéditive. Mais même, si je parvenais à la tuer, il me serait pratiquement impossible de m’enfuir.
J’étais le pion qu’il fallait sacrifier. Je le savais mais à vrai dire, cela m’était égale. A quoi bon vivre avec cet éternel impression de manque en moi? Il n’y avait pas que mon asservissement qui me pesait. Il y avait surtout cette horrible sensation d’avoir perdu ma famille : mes filles Kenlary et Mahya mais aussi Amahya, Khalara et Kendza. Si avec ma mort, je pouvais les venger, j’aurais l’impression de ne pas avoir vécu pour rien.
Sentahya m’a expliqué la suite mais à vrai dire, il n’y en avait pas vraiment. L’Ilharess avait déjà été victime de nombreuses tentatives d’assassinat de part ses fautes répétées à l’encontre de son peuple qui lui avait attirer les foudres de beaucoup. Elle en était d’autant plus méfiante. Personne ne rentrait dans sa chambre sans une fouille en règle : aucune arme, aucune substance qui n’aurait été goûté auparavant par ses goûteurs…
Il allait donc falloir que j’improvise avec ce que je trouverai sur place. Il y aurait des armes à l’intérieur celles de l’Ilharess… Il fallait juste que je trouve un prétexte pour en avoir une en main sans qu’elle se méfie. Mais même là… La matriarche avait des compétences de combat qui faisait peur à toutes celles qui voulaient lui prendre sa place. Pour Sentahya, le seul moment où elle serait vulnérable c’est quand elle se serait laissée aller aux plaisirs d’où son plan d’utiliser mes compétences de servant.
C’est avec toutes ses instructions en tête que l’on m’a laissé entrer dans la chambre de l’Ilharess. Elle m’attendait du moins c’est ce qu’elle a déclaré. Elle s’amusait à torturer une pauvre esclave pâlotte. Celle-ci était attachée si fermement que les liens entraient dans la chaire de ses poignets et de ses chevilles. Sans doute, avait elle tenté de se débattre. Son corps était recouvert de blessures horribles : entailles profondes, brûlures… En tant normal, j’aurais détourné les yeux dégoûté devant ce spectacle mais il fallait plaire… Alors, j’ai simulé d’apprécier ce que je voyais : « Vous êtes particulièrement douée Ilharess! ». Elle a souri visiblement flattée : « C’est un cadeau pour toi, servant! Fais toi plaisir! ». La dernière phrase ressemblait plus à un ordre qu’autre chose.
J’ai feint le désir pervers de vouloir cette femelle… Elle aussi serait un pion sacrifié. J’ai surpris son regard effrayé qui ressemblait tellement à celui d’Amahya. Elle ne comprenait visiblement pas comment des elfes même sombres pouvaient atteindre de tels niveaux de perversité… Je ne voulais plus voir ses yeux alors je l’ai retourné pour la violer brutalement. L’Ilharess me regardait appréciant d’entendre les cris de douleurs de l’esclave. J’essayais de me concentrer sur mon objectif : tuer l’Ilharess tentant d’oublier ce que j’étais en train de faire. J’ai vu la dague de l’Ilharess sur son flanc. Elle a surpris mon regard mettant sa main dessus méfiante. J’ai tendu la main vers la dague : « Puis-je Ilharess? ». Elle m’observait : « Pourquoi? ». J’ai fait un sourire charmeur : « J’aime bien inscrire ma marque sur mes proies. ».
Elle a hésité puis finalement m’a tendu son arme la pointe vers moi : « montre moi! ». J’ai pris la dague sans geste brusque et j’ai entaillé profondément le dos de la femelle sous moi, la marquant d’un Y comme Yloken tandis qu’elle hurlait de douleur. J’ai simulé un sourire satisfait. J’ai ensuite léché la blessure d’où s’écoulait le sang. J’ai ensuite rendu la dague à la matriarche le manche dans sa direction afin qu’elle ne le prenne pas comme une agression. Elle a fait un sourire en coin ne reprenant pas la dague : « Tu me plais servant! Tue là maintenant!!! ». Je voyais qu’elle me mettait au défi. J’ai gardé mon sourire : « Avec plaisir Ilharess!!! ». J’ai planté la dague profondément dans le coeur de l’esclave sans un mouvement d’hésitation. Après tout, c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle… Si elle était restée vivante, elle aurait sans doute eu droit encore et encore à d’autres séances de tortures jusqu’à ce qu’un des nôtres la tue par mégarde.
J’ai ressorti la dague du corps léchant la lame en regardant l’Ilharess avec un désir que je simulais. Elle me souriait. Elle me voulait. Je l’ai prise dans mes bras brutalement, l’entraînant de force sur le lit mais même si je la sentais frémissante de désir, elle se méfiait toujours : « Rends moi la dague d’abord! ». Je lui ai tendu la dague par le manche. Elle l’a prise la posant sur la petite commode à côté du lit. J’ai fait comme si je me désintéressais totalement de ce qu’elle pouvait bien faire de la dague commençant à lui donner le même plaisir brutal que je lui avais donné la veille. De la même façon, elle a planté ses ongles dans mon crâne.
Mais cette fois, avant qu’elle ne succombe. Je l’ai retournée afin qu’elle me présente son dos, imitant ce que j’avais fait quelques minutes auparavant avec l’esclave. Elle criait son plaisir pendant que mon regard allait sur la dague. Je pensais qu’elle ne me verrait pas quand je l’ai prise mais sa rapidité m’a surpris. Sa main était déjà sur la mienne comme la serre d’un rapace : « Que veux tu faire mâle? ». J’ai donné de nouveaux coups de reins pour la faire défaillir un peu plus, en déclarant dans un souffle : « je serais honoré si vous me laissiez vous marquer Ilharess! ». J’ai continué en étant de plus en plus violent en la plaquant de mon autre main sur le lit. Elle tressaillait sous le plaisir, hésitant à lâcher la main tenant la dague. Elle a finalement desserré sa prise mais je sentais son corps sous moi tendu comme la corde d’un arc. Elle s’attendait à un coup, j’ai susurré à son oreille : « Ce n’est pas obligatoire Ilharess… ». Elle s’est détendue, pensant sans doute que sa méfiance exacerbée était stupide : « Marque moi!!! ». J’ai pris la dague très doucement et j’ai apposé ma marque sur son dos en continuant à la faire défaillir sous des coups de reins de plus en plus puissants. Elle a crié de douleur et de plaisir. Alors qu’elle était prise par le plaisir ultime, mon geste a été précis et rapide : j’ai planté la dague l’atteignant en plein coeur.
Je me suis alors écarté brutalement dégoûté. Le sang coulait à flot de la blessure. Je l’ai retournée. Elle n’était pas tout à fait morte. Elle semblait abasourdie, ne comprenant pas comment elle avait pu se faire tuer par un mâle : « Pourquoi? ». Je la regardais plein de haine en criant : « Pour Amahya, Mahya, Kenlary, Khalara et Kendza!!! ». A chaque prénom, je plantais la dague dans son corps complètement emporté par mon sentiment de haine. Les cris ont fait accourir sa garde personnelle qui n’a pu que découvrir le corps sans vie de leur Ilharess.
Je ne me souviens plus du reste. Elles m’ont roué de coups, jusqu’à ce que ce qu’un voile sombre tombe sur mes yeux.