J’ai appris sur les ondes que Rana Ghar avait été blessé par un fauve de Malkael par accident. Il se serait approché d’un peu trop près. Il n’avait rien fait pour son bras mordu. Je lui ai proposé mes soins. Nous sommes allés au calme du jardin souterrain de Galein’th Aseyis. Les morsures du bras étaient profondes. Je l’ai nettoyé, passé un onguent et bandé. Je sentais son regard sur moi. Une fascination bien reconnaissable. Quoi de plus normal, après tout ? En débarquant d’un clan strict, se retrouver avec une Matriarche si douce a de quoi attirer. Surtout qu’aucune de nos sœurs ne semble avoir montré de l’intérêt pour lui.
Il a fait des allusions à la beauté de certains êtres sur les Landes, si beaux qu’on ne pouvait résister à s’en approcher. Je m’amusais de son comportement. Je ne voulais pas lui accorder si vite un baiser. J’ai toujours été sensible à ce genre de charme. Peut être trop. J’aime plaire et faire languir. Je sais pourtant les risques mais à ce moment là, seule mon envie de jouer était présente. Alors je l’ai planté là, lui disant que je reviendrais le lendemain faire son pansement.
Entre temps, un nouveau jeu s’annonça. Une voix mystérieuse lança une énigme sur les ondes. Il était question de kultars et de marchands morts, d’un endroit risqué. J’ai pensé à l’un des forts des Marches de Kilaran. Je me suis débarrassée des objets superflus et je m’y suis rendue. Une piste avec des sacs de fruits avait été dessinée. J’ai ramassé chaque sac, empêchant quiconque d’atteindre l’objectif après moi.
Le mystérieux personnage était dans la tour du fort central. Je me souviens être venue ici avec le vieux sénéchal Chanéoul lors de la seconde Guerre des Ames. Nous étions venus rencontrer un capitaine pirate afin qu’il nous aide contre les Féaux qui provoquèrent leur perte autrefois. Des négociations bien vaines, malheureusement.
Il s’agissait en réalité d’un kultar. Il me proposa soit de me défendre soit de partager un repas. J’ai opté pour le second choix et je me suis attablée avec lui. Il avait proposé cette chasse par curiosité. Il voulait savoir si les aventuriers connaissaient bien leur environnement et son histoire. Il dû être déçu de ne voir que moi. J’ai cependant passé sous silence l’effacement volontaire de la piste qu’il avait laissé derrière lui.
J’étais tiraillée entre l’envie de tout savoir de qui il était mais en même temps j’avais peur de gâcher l’amusement du mystère et de l’inconnu. J’ai donc renoncé à demander son nom. Nous avons échangé un dialogue de sous entendus, un jeu que j’affectionne autant que lui visiblement. Puis il me proposa soit de partir seule, de lui demander de partir ou de partir tous les deux et voir ce qu’il adviendrait. J’ai encore une fois choisit la dernière option. Je voulais savoir s’il irait m’attaquer.
Mais c’est une horreur squelettique, apparue à la sortie de la tour qui se chargea de m’envoyer en Acheron. Il annonça la mort de la Chambellane sur les ondes communes. Mulvaar se réveilla d’un coup, en alerte et je ne pu m’empêcher d’éclater de rire. Mon sombre inquiet me questionna par télépathie, bouillant de vengeance. Je ne voulais pas qu’il nuise à mon nouvel « ami » alors je suis restée évasive et rassurante.
Plusieurs heures plus tard, une nouvelle énigme fut lancée. Elle évoquait des cadenas qui ne sont pas la solution. Cette fois, c’était plus difficile à deviner. Mais il m’avait dit qu’il affectionnait les zones dangereuses, alors j’ai opté pour Tyrnim, pensant au temple que j’avais visité il y a très longtemps. A peine entrée, je le vit au bout de la salle. Il ne me restait plus qu’à retrouver les mécanismes magiques pour le rejoindre.
J’étais contente d’être encore arrivée la première. Mais des grognements familiers attirèrent mon attention. Dans la dernière salle, de l’autre côté des rochers, le gobelin de Nevros, Groumph, nous épiait. Il sortit une sarbaccane et empoisonna le kultar. Celui-ci voulu savoir lequel de nous s’en tirerait mieux contre lui et activa le mécanisme de passage vers al dernière salle. Je le suivis. Il se fit tuer assez vite. Je fus empoisonnée. Mais j’ai préféré fuir et donner l’alerte sur les ondes pour que les Aventuriers essaient de le capturer ou de le tuer.
Le kultar déclara sur les ondes que je ferai mieux d’éviter de le chercher car il ne m’attirait que des ennuis mais qu’au moins cela permettait de savoir qui était prêt à me secourir. Je lui répliquais que ma sécurité importait moins que de capturer ce gobelin. Mulvaar en rajouta une couche en privée sur les risques que je prenais. C’est alors que Rana Ghar s’inquiéta de ses soins, une journée avait déjà passée.