Je continue à échanger des lettres avec Khaena. Je lui ai parlé de son absence qui se fait sentir chez les nôtres. Iymril m’a surprise par sa peine de n’avoir pas su parler avec Khaena et lui montrer son attachement et son respect. Elle prétendait ne pas être capable de trouver les bons mots poru lui exprimer son amitié sincère. Pourtant ses mots étaient parfait quand elle m’en a parlé. Je ne m’en souviens plus des quels mais je l’avais rassurée sur ce point.

Je ne sais pas si j’ai bien fait de lui parler d’Iymril. Je l’a vue embrasser Malkael au dépôt de la Cité du Port avant de s’envoler vers d’autres occupations. Le sauvage avait l’air bien surpris. Je l’ai taquiné un peu. Ce n’était pas la première fois qu’elle l’embrassait, le sous entendu allant même me faire penser qu’ils entretenaient des relations bien plus intimes. J’ai cru comprendre, par contre, qu’ils avaient du avoir une dispute peu de temps avant. Malkael ne s’attendait pas à être pardonné, visiblement. Il était cela dit ravi.

Je l’ai embêté en lui disant que Iymril pouvait le revendiquer sien et lui faire passer les épreuves de l’Union. Il n’avait pas le droit de refuser. Il a eu l’air subitement décontenancé, regardant dans son dos pour surveiller la porte. Il ne semblait pas prêt à perdre sa liberté. Le fil de la discussion dériva jusqu’à Khaena. Elle avait surpris Iymril et Malkael travaillant à un dépôt. Probablement suffisamment proches pour justifier le regard blessé de Khaena adressé à Malkael. Elle et lui avait repris une relation intime depuis quelques temps. Ma louve étant très fragile à cause de mes délaissements à son égard, ce fut sûrement pour elle un coup de poignard en plein cœur.

Voilà pourquoi je n’aurais pas dû le lui écrire dans la lettre. Mais les mots de Iymril m’avaient touchés. Je ne pouvais pas laisser Khaena dans l’ignorance. J’espère qu’elle saura y lire la sincérité avec laquelle notre sœur me les a dite.

Je lui ai écris aussi à propos du nouvel arrivant Rana Ghar. Nous l’avions accueillis, Mulvaar et moi, et emmené visiter Naralik. Son clan avait des mœurs plutôt étranges : ils se nourrissaient exclusivement de viande et de sang d’Inférieur, avec une préférence pour les pâles. Je n’étais pas vraiment écœurée, plutôt intriguée. J’aimais le goût du sang de mon mâle. Cela dit, je me voyais mal dévorer de la chair humaine ou elfe. Ou pire, naine et pleine de poils ! Nous avons bien rit.

En faisant le tour de Naralik, nous nous sommes attardés sur la terrasse de la forge. Nous avions entâmé une discussion sur la religion mais je ne voulais pas approfondir plus pour le moment. Rana Ghar a alors déclaré qu’il serait heureux de me revoir pour en discuter à nouveau. La phrase était tournée de telle façon que Mulvaar comme moi y avons vu une proposition galante. Mon tigre a vu rouge et s’est empressé de reprendre le nouveau venu. Un mâle n’a pas le droit de demander, il doit attendre qu’on lui propose.

Mulvaar est possessif, jaloux et protecteur. Suite à cela, quand nous nous sommes retrouvés tous les deux, je lui ai dit qu’il n’avait pas son mot à dire si je voulais faire de Rana Ghar mon jouet. Je lui ai interdit de lui nuire s’il se comportait convenablement. J’ai ajouté qu’il pouvait cependant le dissuader de s’intéresser à moi.

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