Tag Archive: Nargraw Sud


Sombre joutte

Jour 2 Mundia – Fingelien 380
Après une chasse, j’ai proposé à Kely de lui faire visiter la petite zone enneigée à Nargraw Sud. Équipés de nos capes vertes pour éviter le démon lapin, nous avons rejoint la petite maison située tout au fond. Là bas, nous avons commencé à nous câliner tendrement puis sensuellement. Nos habits se sont rapidement retrouvés au pied du lit sur lequel nous nous sommes allongés l’un près de l’autre. Nos corps se désiraient. Kely m’a fait passé au dessus de lui. Je lui ai doucement emprisonné les mains au dessus de sa tête, il semblait aimer çà. J’ai serré un peu plus fort, pour l’emprisonner tout à fait.

C’est alors que la Sombre qui semblait attendre un tel moment, a pris violemment le contrôle de mon corps. Kely s’en ai rendu compte mais après une brève lutte, il s’est retrouvé les pieds et les mains liés au lit. La Sombre a ramassé le couteau que mon mâle a toujours sur lui. Elle a commencé à lui infliger une fine entaille à la gorge, puis sur son torse. Elle a semblé apprécier le goût du sang de mon bleu sur le couteau. La suite…. est trop horrible pour que je le détaille dans ce journal… Disons, que la Sombre s’est donné du plaisir en profitant violemment du corps de Kely… J’étais horrifiée, la Sombre me laissait regarder et je n’arrivais pas à reprendre le contrôle. Elle a, je crois, trouvé Kely à son goût. Elle a dit que c’était un bon mâle et lui a finalement donné du plaisir avec l’habilité sexuelle d’une femelle sombre comme je n’ai jamais réussi à le faire…

Puis elle a repris le couteau et l’a pointé vers la gorge de mon bleu. Elle semblait hésiter à le tuer. Finalement, elle a trouvé l’excuse de Lith disant que notre déesse ne l’avait pas tué. Je sentais bien qu’elle ne voulait pas perdre la face en ne le tuant pas… Elle l’a finalement libéré de ses liens et m’a laissé reprendre le contrôle de mon corps. J’étais effondrée, horrifiée par ce qu’elle avait fait, ce que j’avais laissé faire… j’ai pris le couteau et l’ai pointé vers mon coeur. Kely a retenu mon geste… et la Sombre trouvant la situation amusante a repris le contrôle et a terminé le geste que j’avais commencé. Je me suis retrouvée dans le Styx.

En rejoignant une plage d’Idaloran, j’ai alors dit à Kely que c’était mieux ainsi… qu’il valait mieux que je reste loin de lui pour ne pas lui faire de mal. Il m’a supplié de ne pas l’abandonner. Il s’est précipité en dehors de la maison en oubliant le démon lapin. La créature l’a attaqué et il s’est retrouvé dans le Styx.

C’est alors que les landes ont jeté un long voile noir sur tous les aventuriers… les laissant endormis pendant plusieurs jours…

La solitude de mon âme soeur

Jour 26 Kamarien – Fingelien 380

Ces derniers jours, ma soeur Rhiordan pourtant de caractère très solitaire est restée très présente auprès de moi. Je ne sais si c’est parce qu’elle apprécie ma compagnie ou si c’est parce qu’elle s’inquiète pour moi… Je crois que c’est sans doute un peu des deux. En tout cas, elle me fait beaucoup de bien.

Mais ce jour là, c’est elle qui ne semblait pas aller très bien. Elle me parlait de son impression d’être anormale. A vrai dire, au sein de notre peuple, c’est son « anormalité » qui avait attiré mon attention sur elle : son humour, sa curiosité, son irrespect parfois envers les femelles de premier rang… Nous avions donc toutes les deux un point commun : nous sentir étrange au sein de notre peuple.
Mais ce n’est pas pour ces raisons, qu’elle se sentait différente mais parce qu’elle était apparemment la seule femelle à ne pas avoir de mâle… Elle avait l’impression d’être une « cruche ». Je dois dire qu’elle m’a surprise, je pensais qu’elle avait choisit d’être seule. Elle m’avait parlé auparavant d’une liaison brève qu’elle avait eu avec un mâle de notre peuple. Mais ils ne s’étaient rapprochés tous deux pour une mauvaise raison : combler un vide. La liaison ne dura pas et je crois que depuis ce mâle a quitté les îlots. Elle m’avait aussi raconté son attirance amicale pour l’eldorian Watarus : un beau mâle aussi blond qu’elle. Mais rien de bien concret avec lui.
Je lui ai alors posé la question qui me brûlait les lèvres : si elle n’était pas attirée par les mâles peut-être l’était elle par les femelles ? Elle a semblé réfléchir un instant avant de me répondre que ce n’était pas le cas mais qu’elle s’était elle même posée la question. J’ai tenté de lui dire qu’il n’y avait rien d’anormal à ne pas avoir trouvé la personne qui la ferait vibrer. Et qu’il n’y avait pas là matière à être considérée comme une « cruche ». Je trouvais au contraire très respectueux qu’elle est choisi de consacrer sa vie à Lith avec son apprentissage de prêtresse. Je ne sais si je l’ai convaincu mais toujours est il qu’elle est passée à un autre sujet.

Elle m’a profondément émue quand elle m’a avoué avoir parfois pleuré en lisant mes écrits. Ma soeur toujours aussi curieuse parvient toujours à lire mon journal mais à vrai dire je ne le cache plus. Elle était en rage contre nos soeurs plus anciennes qui ne faisaient rien pour apaiser mon mal-être. J’ai souri en tentant de lui dire qu’il était normal qu’elles ne fassent rien puisqu’elles ne sont pas sensées avoir de sentiments. Mais elle ne semblait pas trouver çà drôle. Elle semblait vraiment en colère. Elle m’a surprise, je crois que je ne l’avais jamais vu en colère auparavant.
Je n’aimais pas la voir ainsi en partie à cause de moi… A ce moment là, je ne m’étais jamais sentie aussi proche d’elle. Je lui ai donc proposé de lier nos esprits afin que chacune de nous sache quand l’autre était éveillée. Ma soeur m’a avoué en rougissant qu’elle n’avait jamais lié son esprit de cette manière et qu’elle ne savait pas le faire. Ma chère soeur si solitaire n’avait jamais lié son esprit à qui que ce soit et elle acceptait de le faire avec moi. Je lui ai donc expliqué comment abaisser les barrières de son esprit pour permettre au lien de se former et comment les refermer par la suite.

Mon esprit et celui de ma soeur sont désormais liés. Nous sommes réellement deux âmes soeurs maintenant.

Killya et Keros

Jour 12 Elouenien – Fingelien 380
J’ai proposé à Kely d’aller nous tremper dans les bains publics de Nargraw Sud. Nous avions besoin de détente. Nos petits jeux coquins du début de la baignade se sont rapidement transformés en jeux plus érotiques. Nos corps ont finis par se mêler et comme à Irrisadith, nos esprits se sont liés dans une intense communion. J’ai alors laissé la porte entrouverte à l’esprit de La Sombre. Mon bleu avait parlé de cette possibilité de la satisfaire ainsi. Mais elle semblait endormie. Mais soudain, elle a pris le contrôle mais comme dans un rêve éveillé sans se rendre compte de ce qu’elle faisait. Elle a approché une main tremblante vers la joue de Kely alors que nos corps étaient toujours liés. Une intense et belle vague d’amour provenant de son esprit nous a submergé. Elle a soudain murmuré : « Keros » .
Kely surpris d’entendre la voix de La Sombre et de s’entendre appeler ainsi, s’est reculé. Elle s’est réveillée brutalement et s’est mise à hurler de désespoir tandis qu’une terrible onde douloureuse nous envahissait. Elle s’est recroquevillée dans un coin laissant parfois échapper des sanglots. Sa douleur continuait de nous envahir par vague. Je l’ai soudain senti couper le contact avec l’esprit de mon bleu, elle ne voulait pas le faire souffrir inutilement. Kely la recouverte d’une serviette, ne sachant trop que faire et se méfiant de ses réactions violentes. Il s’est assis non loin d’elle.
Il lui a demandé qui était Keros. Et elle s’est mise à parler d’abord avec réticence puis plus calmement.
Keros était son mâle. Il y a plusieurs années, elle était une jeune sombre nommée Killya qui avait découvert son pouvoir de séduction. Elle séduisait tout le monde : mâles, femelles qu’ils soient liés ou non. Elle séduisait puis se lassait rapidement et recommençait avec un autre ou une autre. Un jour, une jeune prêtresse est devenue Haute-prêtresse à la suite d’un concours de circonstances malheureux. Celle-ci prônait l’abstinence et la virginité des prêtresses de Lith. La haute-prêtresse est alors devenue sa cible : un véritable défi pour elle. La Sombre commença alors son petit jeu de séduction. Mais la jeune haute-prêtresse ne se laissa pas faire facilement, elle envoyat même plusieurs fois La Sombre en cellule pour être entrée dans sa chambre sans son autorisation. Mais çà ne l’a pas découragée bien au contraire, cela l’amusait et rendait le défi encore plus excitant. La proie finit par céder et La Sombre resta un temps avec elle. La liaison resta secrète et finalement comme à son habitude La Sombre se lassa et chercha une autre proie.
Elle fit la connaissance de Keros, un elfe noir qui venait d’arriver au sein de son peuple. Il n’était pas comme les autres mâles : plus ouverts et moins soumis. Il avait semble-t-il beaucoup voyagé avant d’arriver ici. L’Ilharess l’avait accepté au sein du peuple pour ses talents de forgeron. Il avait appris son métier auprès d’un Maître nain. Les meilleurs combattants du peuple passaient par lui pour être fourni en armes et armures. C’est ainsi que La Sombre l’a connu.
Elle tenta toute suite de le séduire mais il s’amusait de ses tentatives qu’il trouvait puériles. Elle finit par abandonner. Keros était son premier echec mais il devint son ami. Elle continua à séduire à droite et à gauche mais sans y trouver autant de plaisir qu’avant. Elle recherchait la compagnie de Keros mais il la considérait toujours comme une amie. Elle détestait devenir dépendante de lui mais continuait à le voir, ne pouvant se passer de sa compagnie. Elle finit par dépérir petit à petit… Keros lui demanda ce qu’elle avait. A vrai dire, elle ne le comprenais pas. Elle lui expliqua alors les drôles de sensations qu’elle ressentait en sa présence et ce manque terrible qui naissait en elle dés qu’il n’était pas là. Il a souri et lui a dit qu’elle était simplement amoureuse. C’était la première fois pour La Sombre. Keros l’a alors pris dans ses bras et ils sont devenus amants. Ils ne se quittaient plus.
La Haute-prêtresse qui cherchait à se venger de son ancienne maîtresse, se dit qu’il était temps d’agir. Elle exigeat que Keros vienne la rejoindre dans sa couche : un droit que tous les femelles ont sur les mâles du peuple. La Sombre était furieuse alors elle affirma que ce n’était pas possible car Keros et elle allaient se lier. Keros et la Prêtresse la regardèrent surpris. Finalement, cette dernière fit un sourire en coin et les laissa partir. La Sombre se sentait gênée, elle avait dit çà pour empêcher la Haute-prêtresse de prendre son mâle mais maintenant elle se rendait compte qu’elle en avait envie. Et Keros lui dit qu’il le souhaitait aussi.
La cérémonie a commencé. Keros avait réalisé les premières épreuves sans difficulté. Pour la dernière, il devait montrer son courage en combattant. La Sombre a compris trop tard que le combattant avait été choisit par la Haute-Prêtresse. Normalement, le combat devait s’arrêter au premier sang versé mais la première blessure que reçu Keros était mortelle. La Sombre a hurlé quand il est tombé. Elle l’a pris dans ses bras mais il était déjà mort. Le guerrier qui l’avait tué, lui a murmuré qu’il était désolé, qu’on lui avait donné l’ordre de le tuer. La Sombre a jeté un regard vers la haute-prêtresse. Celle-ci semblait se délecter de la douleur qu’elle avait provoqué. La Sombre s’est jetée sur elle. Elle l’aurait tuée si des gardes ne l’avait pas arrêtée : elle a quand même réussi à lui entailler la gorge. La haute-prêtresse l’a alors faite enfermée pour avoir osé lever sa main sur elle. La Sombre est restée plusieurs mois enfermée jusqu’à ce qu’elle réussisse à s’échapper.
Elle est allé directement dans la chambre de la haute-prêtresse bien décidé à finir ce qu’elle avait commencé… mais elle n’a pas pu… Elle lui a juste entaillé les joues et le front avec la marque des bannis. Et elle s’est sauvée. Évidement, une gilde d’assassins a été envoyée à sa poursuite. La Sombre a réussi à leur échappé longtemps… mais son ventre s’arrondissait, elle était enceinte… Keros lui avait fait un enfant avant sa mort. Les assassins se rapprochaient tandis que La Sombre était sur le point d’enfanter. Elle a accouché seule cachée dans la forêt. Elle a pris son enfant dans ses bras c’était une fille : c’était moi… Les assassins étaient tous proches désormais… Elle savaient qu’elle ne pourrait pas leur échapper mais elle voulait me sauver…Elle m’a alors déposée devant la maison de ma mère adoptive. La suite, je l’ai déjà raconté dans ce journal.

La Sombre a finalement sourit, semblant soulagée d’avoir raconté son histoire. Elle a dit à Kely qu’il ressemblait à Keros sur bien des points et qu’elle était contente que sa fille l’ait trouvé. Elle a ajouté qu’elle essaierait de m’aider un peu dans mes relations avec les autres elfes noirs même si elle n’était pas sûre d’être une très bonne conseillère… Elle s’est finalement enfouie en disant qu’elle aimait bien Kely.

J’étais émue… je connaissais un peu plus l’histoire de mes parents. J’avais l’impression de me rapprocher un peu plus de La Sombre. J’arrivais désormais à l’appeler ma mère.

Douleur et explications

Jour 12 Ullitavar – Fingelien 382
La douce m’a contactée. J’ai proposé de venir la voir mais elle a répondu que nous nous étions déjà trop vu ces derniers temps… J’ai compris toute suite ce que çà voulait dire. J’ai caparaçonné mon coeur pour ne pas que la pointe de glace qu’elle m’envoyait m’atteigne. Je ne ressentais plus rien.
Alors je lui ai demandé ses raisons. Elle disait qu’elle voulait que j’avance et que je cesse d’entretenir de faux espoirs avec elle. Une image a commencé à se superposer. Je l’imaginais comme une des prêtresses de mon école me faisant la leçon.

Je lui ai répondu que je n’allais pas avancer et que j’allais m’éteindre à petit feu. Et là, je me suis rendue compte de l’abîme d’incompréhension qui existait entre nous. Elle me reprochait de vouloir la culpabiliser alors que j’étais incapable de telles arrières pensées… Je revoyais le visage d’une prêtresse qui me reprochait de ne pas être une vraie sombre. J’essayais d’expliquer à la douce que quand on est perdue et qu’on ne sait plus quel chemin prendre, on finit par mourir.

Elle avait une fausse image de moi. Elle croyais continuellement que je jouais alors que ce n’était pas le cas. Elle disait que mes sentiments étaient réels mais que je ne savais pas les exprimer. Elle me reprochait la façon dont je lui avait offert les roses… Je revoyais la prêtresse qui me traitait de sombre stupide qui ne savait rien faire…

Et soudain, Kharya m’a appelée alors que çà faisait des jours qu’elle ne me parlait plus. Elle était froide et distante. Elle me rappelait Kriss qui venait me soustraire à la cruelle punition que certaines prêtresses prenaient plaisir à me donner. Kriss détestait être obligée de faire çà car elle remettait en cause l’autorité des prêtresses et provoquait des tensions au sein du peuple. Mais elle le faisait car elle savait que certaines étaient capable de tuer leurs élèves sous les coups et qu’elle avait promis de me protéger à ma mère. J’ai coupé court à la discussion stérile que j’avais avec la douce qui cette fois était aussi dure que de la glace.
Je savais que plus jamais je ne verrais en elle celle qui m’avait séduite. J’aurais toujours l’image des prêtresses donneuses de leçon qui m’avaient blessée cruellement à de nombreuses reprises.

J’ai donc rejoint Kharya. Pourtant, je sentais que ce qu’elle allait me dire n’allait pas me plaire. J’étais persuadée qu’elle allait me quitter. Mais, j’y suis allée comme un animal va à l’abattoir, sans espoir, mon coeur toujours caparaçonné .
Étrangement, ma belle sombre était douce. Elle disait qu’elle sentait qu’on s’éloignait l’une de l’autre. Elle n’osait plus me contacter, parce qu’elle avait l’impression de me déranger. Il est vrai que je n’avais pas été des plus aimables ces derniers temps. Mais à vrai dire, je n’étais aimable avec personne… Elle disait qu’elle savait qu’elle n’était pas capable de m’apporter ce que je voulais, que j’avais besoin de quelqu’un qui soit tout le temps là pour moi, qu’elle était trop indépendante et ne pouvait pas changer. Elle a ajouté qu’elle ne voulait plus faire de promesses qu’elle ne pourrait pas tenir.

Je lui ai demandé si çà signifiait qu’elle ne voulait plus me voir. Elle ne savait pas mais elle voulait être franche. Je me rendais compte que je lui en demandais trop, bien plus qu’elle n’était capable de me donner. J’ai essayé de plaisanter : « Voilà ce que c’est d’être une sombre élevée par sa mère… après on a besoin d’affection tout le temps… ». Mais elle n’a pas réagit. J’attendais la sentence mais elle ne venait pas. Alors, j’ai tenté de la provoquer en lui demandant ce que nous devions faire maintenant. Elle n’en savait rien. Et j’ai vu son regard. Ma belle était aussi perdue que moi… Elle m’a terriblement émue. Je me suis approchée d’elle en lui disant que j’étais désolée d’être aussi dépendante et j’ai goûté ses lèvres tendrement. Elle a répondu au baiser.

J’ai voulu l’entraîner sur le lit pour la serrer dans mes bras mais elle a refusé : ce n’était pas raisonnable de continuer alors que nous ne trouvions pas chez l’autre ce que nous recherchions. Je me suis soudain rendue compte que je ne lui convenais pas autant que je le pensais. Elle a ajouté que d’ici un mois je recommencerai à souffrir et qu’elle inventera de fausses excuses pour ne pas que je me vexe quand elle voulait être seule. Et elle ne voulait plus mentir et surtout pas à moi. Je lui ai répondu que j’avais compris une chose ces derniers temps : je préférais qu’elle me dise quand elle voulait être seule et je préférais çà plutôt que d’être à côté d’elle et la sentir absente. C’est pour cette raison que je ne la contactais plus parce que je sentais qu’elle n’osait plus me dire non et que je savais que quand c’est elle qui me contactait, elle était disponible pour moi. Elle a semblé se détendre un peu. Elle se sentait coupable et incapable de changer. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai cajolée tendrement en lui disant que moi non plus je n’arrivais pas à changer. Elle s’est blottie contre mon cou.

Elle m’a avouée être partagée entre le soulagement et l’inquiétude. Elle avait peur que tout recommence, qu’à nouveau le gouffre s’agrandisse entre nous. A vrai dire, moi même, je n’étais sûre de rien mais elle avait été franche avec moi, il fallait que je le sois avec elle. Je lui ai parlé de la douce, dont j’étais tombée amoureuse mais que c’était désormais fini. Je lui ai expliqué que j’avais eu besoin de combler un vide et qu’elle avait été là pour moi alors qu’elle, ma femelle, s’éloignait de moi. J’ai ajouté que la douce avait été une des raisons qui faisaient que je ne savais plus où aller.

Je lui ai avoué avoir voulu disparaître et que Keros mon mâle m’était apparu. Il m’avait prévenue que je ne pouvais disparaître sans faire disparaître Khaena. Je lui ai expliqué à quel point çà me faisait mal de sentir la présence de Keros et de ne pouvoir le toucher. Elle a répondu que c’était compliqué mais tout était compliqué avec moi en ce moment.

Et cette fois, c’est elle qui m’a entraîné sur le lit. Elle m’a demandé si j’avais des choses à clarifier avec elle. Je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres. Pourquoi ne m’avait elle pas rejoint dans la hutte à Morcraven ? Elle a répondu qu’elle ne savait pas où j’étais partie. Je lui avais dit pourtant… Elle n’avait pas fait attention. J’ai demandé si elle avait rejoint son mâle sinan mais il n’en était rien. J’ai senti soudain que la chape de plomb qui oppressait mon coeur depuis ce jour, se levait enfin et me libérait. Je me suis effondrée en sanglot devant ma belle. Elle m’a pris dans ses bras et m’a bercée doucement. J’avais eu tellement mal à cause d’une incompréhension… Elle m’a embrassée le front tendrement en expliquant que c’était pour cette raison qu’elle voulait de la franchise entre nous. J’ai souri en lui répliquant qu’il était difficile pour des sombres d’être franches. Elle a fait un petit sourire en coin en demandant si c’était le cas pour des dégénérées! Je me suis redressée en souriant. Elle n’était pas une dégénérée contrairement à moi. Elle m’a regardé en fronçant les sourcils. Elle n’aimait pas que je dise çà. Je me suis soudain jetée sur elle pour l’embrasser avec passion. Elle s’est laissé emporter par ma ferveur.

Puis, je l’ai regardée subjuguée… Je l’ai allongée près de moi, je me suis installée contre son dos en l’enveloppant de mes bras. Je lui ai embrassé la nuque en lui disant qu’elle m’avait manqué. Elle m’a murmuré qu’elle avait vraiment cru me perdre. Quand à moi, je m’étais crue perdue et j’avais cru l’avoir perdue. Elle m’a embrassée chaque main en me disant qu’elle était là. Je me suis endormie contre elle, apaisée.

Aveu et massage

Jour 24 Ullitavar – Fingelien 382
Il fallait que je parle de mes retrouvailles avec Keros à Kharya. Je ne sais pourquoi j’avais ce besoin… Elle m’avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je pourrais avoir. Par contre, elle m’avait plusieurs fois prévenue de sa jalousie envers les femelles. Je trouvais çà étrange. Pour moi, quand elle était avec quelqu’un d’autre, mâle ou femelle, j’avais cette même jalousie qui m’étreignait.

C’était sans doute pour çà que je m’imaginais qu’elle n’aimerait pas entendre que j’étais retournée dans les bras de celui qui fût mon mâle. J’ai eu du mal à lui dire. Je cherchais mes mots. Mais, c’est elle qui les a trouvé à ma place : j’avais retrouvé mon mâle. Elle ne semblait pas jalouse.
Soulagée, je l’ai entraînée dans l’eau des bains de Nargraw Sud. Nous nous sommes données du plaisir mutuellement. J’ai pris mon temps pour apprécier le bonheur qu’elle m’offrait. Je l’ai ensuite portée jusqu’à des serviettes. Je l’ai essuyée en passant sur chaque parcelle de peau de son corps.

Je l’ai ensuite allongée doucement sur le ventre. J’ai commencé à lui masser la plante des pieds. Elle me regardait par dessus son épaule semblant apprécier chacun de mes gestes. Mes mains sont remontées lentement le long de ses jambes. Je sentais ma belle se détendre. J’ai continué sur le bas du dos remontant le long de sa colonne vertébrale. J’entendais sa respiration s’apaiser tandis que son corps se relâchait. J’ai terminé par ses épaules et sa nuque. Je la voyais tenter de lutter contre le sommeil qui l’emportait. Je l’ai prise dans mes bras, m’installant contre son dos. Je lui ai murmuré de s’endormir en l’embrassant tendrement dans le cou.

Malheureusement, je ne pouvais pas passer la nuit avec elle. J’avais promis à la petite de la ramener à son mâle pour la nuit. Tandis que ma belle sombrait dans le sommeil, je me suis écartée d’elle le plus délicatement possible pour ne pas la réveiller. Je l’ai recouverte d’une peau de panthère noire pour ne pas qu’elle ait froid. J’ai laissé près d’elle un petit mot et une rose rouge presque noire.

Surpris

Jour 8 Mundia – Fingelien 382
Même si elle me disait qu’elle allait mieux, je sentais que Kharya avait besoin de ma compagnie. Nous avions besoin toutes les deux de renouer des liens autres que physiques, de nous voir, de partager des moments ensembles. Aussi quand elle m’a proposée une chasse à Nargraw Sud, j’ai accepté.

J’en ai parlé au petit bleu qui semblait déçu de ne pas me voir et qui me menaçait en riant d’aller trouver une professionnelle pour soulager « sa forme ». Même si je savais qu’il plaisantait, j’ai tiqué. Je n’aimais pas laisser mes mâles dans cet état là. Je lui ai proposé de le retrouver dans un coin si il y tenait. Il a pris cette vague proposition au bond et s’est précipité à Nargraw sud, se cachant pour me complexifier les choses et faire monter son excitation, je suppose aussi.

Pendant ce temps, je chassais avec ma belle. Enfin, je chassais… disons que je tuais les bestioles tombant sous mon nez en cherchant le petit bleu. Essayant de m’écarter un peu d’elle au cas où je tomberais sur mon mâle. Quand je l’ai trouvé, elle était loin. Je me suis précipitée sur lui sachant très bien que je n’aurais pas beaucoup de temps. Il était déjà nu m’attendant et effectivement très « en forme ». Je me suis déshabillée rapidement et je l’ai chevauché brutalement avec l’excitation démultipliée par la peur de se faire surprendre.

Il était en train d’atteindre le plaisir ultime quand Kharya est apparue… J’étais toujours au dessus du petit bleu, le chevauchant, interdite. Elle est restée stoïque puis s’est éloignée en déclarant que nous chasserions une autre fois.

J’étais en colère contre moi même. Je me suis rhabillée en catastrophe, lui courant après mais ne la trouvant pas. J’ai tenté des explications vaseuses mais elle était froide et distante, me reprochant de ne pas lui avoir dit que je voulais faire autre chose que de passer du temps avec elle. C’était faux, j’appréciais cette chasse en sa compagnie mais je m’étais laissée aller à mes instincts de bas étages, réfléchissant avec mon bas ventre plutôt qu’avec mon cerveau… Mais cette remarque ne l’a pas fait rire.

J’ai fini par lui demander où elle était. Elle était allée sur l’île de Nukavuri pour travailler un peu. J’ai essayé de lui dire que j’avais voulu consacrer quelques minutes de plaisir pour lui et le reste du temps pour elle. Quand je me suis installée à côté d’elle, elle m’a demandée directement, si il s’agissait de Kely ou de Keros. Quelle différence cela pouvait il faire ? Elle a finit par deviner qu’il s’agissait de Kely. J’ai préféré lui dire toute suite que Khaena était au courant de cette relation et qu’elle n’y voyait pas d’inconvénient.

Elle a lancé un « tout va bien alors » furieux. Elle a ajouté rageuse qu’elle ne voyait pas comment elle pourrait avoir l’impression d’avoir sa place quand elle découvrait ce genre de chose. Je lui ai encore répété qu’elle avait toute sa place pour moi mais qu’il ne fallait pas qu’elle s’attende à être ma seule source de plaisir. Blessée, elle pensait qu’elle ne pourrait pas faire autrement que de s’imaginer désormais que j’irais voir ailleurs si elle me proposait autre chose qu’un câlin. Je me suis adoucie en lui affirmant encore une fois, que j’avais voulu faire cette chasse avec elle, passer du temps près d’elle, la voir sourire, la regarder… Je ne trouvais absolument pas çà ennuyeux.

Mais elle est restée revêche, elle s’est éloignée de moi : elle voulait dormir seule.

Folie meurtrière

Jour 12 Archeno – Fingelien 383
La chose s’est emparée du corps. Je n’arrive pas à reprendre le contrôle. Il me reste des images éparses de cette période. Elle a, à plusieurs reprises, envoyé le petit bleu dans le styx avec un violence au delà de l’imaginable et sans aucun remord.

La première fois, elle lui a planté une dague dans le corps, alors qu’il s’approchait pensant avoir à faire à la petite. Elle a trouvé çà très s’amusant. Puis, elle a semblé perdue… tournant autour du point où avait disparu le petit bleu comme semblant chercher quelque chose.

Il est revenu encore sonné. Il a réussi à l’entraîner je ne sais comment dans une maison. La chose semblait amorphe. Il ne s’est pas méfié. Soudain, elle l’a attrapé par les cheveux l’envoyant à maintes reprises contre le mur jusqu’à ce qu’il finisse à nouveau dans le Styx. La chose, à peine quelques secondes après, semblait avoir oublié ce qu’elle venait de faire, jouant avec une araignée sur le sol.

Il est revenu méfiant cette fois avec une corde. Il a réussi à l’attraper et la ligoter pendant qu’elle beuglait sa rage. Kharya est arrivée à ce moment là. Ils ont essayé tous deux de la calmer mais elle était trop démente pour entendre raison. Elle a même réussi à s’échapper de ses liens au prix de profondes entailles sur les poignets. Cette fois, c’est à la gorge de Kharya qu’elle s’est jetée prête à l’étrangler.

Kharya avait une étrange aiguille avec un poison qu’elle distillait à l’arrière de l’oreille qu’elle avait donné à Kely. Keros a pu ainsi prendre le contrôle du petit bleu et parler. La démente est restée un instant interdite relâchant l’étreinte de la gorge de ma belle. Ils ont réussi à la rattacher. Kharya a injecté le poison à l’arrière de l’oreille de la petite. J’ai pu prendre le contrôle. J’ai supplié qu’elle m’aide, qu’elle nous aide, tentant d’expliquer ce qu’il s’était passé. J’ai vu sur le visage de ma belle, une émotion comme j’en avais rarement vu.

Le petit bleu a voulu parlé à la petite. Elle a parlé un peu disant qu’elle voulait disparaître. Kely l’a prise entre ses bras tentant de lui redonner de la force. Mais la chose est réapparue envoyant un violent coup de tête qui a presque assommé le petit bleu.

Ils ont fini par la mettre sur un lit lui faisant boire de force une potion pour qu’elle dorme.

Artéfact et prison

Jour 16 Archeno – Fingelien 383
Plusieurs fois la violence de la chose s’est invitée… Elle avait tenté de nombreuses fois de s’échapper entaillant profondément la peau des poignets du corps de Khaena. Kharya l’avait soignée pourtant, n’oubliant pas qu’avec la chose, la petite et moi nous étions là.

Ils ont apparemment trouvé un livre ancien sur la nécromancie qui parlait du rituel que j’avais tenté de faire et celui qu’avait fait Keros à sa mort. Il y aurait une histoire d’artéfact à trouver dans une région enneigée en Irillion. Celui-ci permettrait de rompre une fusion d’esprit. C’était semble-t-il le seul espoir pour se débarrasser de la chose.

Ils ont tout préparé. L’expédition allait durer plusieurs jours. Ils ont décidé de nous enfermer dans la prison de Trassian avec des vivres et de la nourriture. Et ils sont partis. Je doute que la prison empêche la chose de sortir. Elle trouvera bien un moyen mais cela la retardera un peu sans doute.

Vengeance

Jour 8 Illumen – Fingelien 383
J’avais retrouvé mon mâle. Mais il était temps que celle qui était responsable de tous mes maux en subissent les conséquences. Mais pour cela, je ne voulais pas que ma mère en souffre. Il fallait que je la maintienne dans un état de sommeil comme engourdie. Il suffit pour cela de la laisser s’endormir elle même et ensuite de ne jamais lâcher prise. C’est la partie la plus difficile : ne plus dormir ou très peu…

Et j’ai commencé. Je savais que l’Ilharess finirait par s’inquiéter de l’absence de sa femelle. Cela a été plus rapide que je ne le pensais. J’ai répondu à la place de ma mère de façon glaciale en lui affirmant qu’elle dormait. Elle n’a pas insisté. Puis, une idée plus perverse m’est venue. Je savais comment lui faire mal. Je l’ai finalement recontactée pour lui dire que ma mère était avec Ajh’Illya et qu’il valait mieux que je lui passe les détails sur ce qu’elle faisait avec elle. Elle a répondu froidement que Killya faisait ce qu’elle voulait. Mais, je me doutais qu’elle allait peut-être aller vérifier elle même.

J’étais à Nargraw Sud, je me suis précipitée à Galein’th Aseyis. Heureusement, Illy était là comme à son habitude. Je me suis placée devant elle après avoir revêtu le cuir sinan de ma mère. L’Ilharess n’est pas venue mais j’ai su plus tard par Kely qu’elle lui avait demandé si j’étais près de lui. J’ai continué mon petit jeu en lui disant que ma mère avait terminé et que je pouvais lui envoyer si elle voulait. Elle a répondu d’un « non » catégorique. Amusée, j’ai continué à lui envoyer des piques en lui affirmant que ma mère n’apprécierait surement pas que je lui dise qu’elle avait refusé de la voir.

Mais soudain, je ne sais comment cela a pu être possible sans que je m’en rende compte, j’ai senti qu’elles étaient en train de se parler. J’ai repris violemment le contrôle en faisant taire ma mère, chose assez facile puisque son esprit était engourdi par sa longue inactivité. J’ai continué encore un peu mon manège mais je savais que l’Ilharess s’était aperçue que j’avais inventé de toute pièce l’histoire de ma mère qui roucoulait avec Illy. J’ai finalement cessé. Kely était près de moi et s’inquiétait. Il me répétait que la colère était mauvaise conseillère et que çà finirait par me détruire. Et j’ai alors martelé ces mots : « Elle doit payer ».

J’ai passé plusieurs jours près de Kely, sans laissé ma mère reprendre le contrôle continuant à harceler l’Ilharess. Mais je sentais que je ne pourrais pas tenir longtemps, la fatigue me gagnait et je me doutais que ma mère ne se laisserait sans doute plus faire aussi finalement. Mais j’ai finalement fini par sombrer dans le sommeil. Ma mère a pris le contrôle.

Quand j’ai émergé, elle était avec l’Ilharess. Elles se caressaient sensuellement mais ma mère a soudain du sentir mon éveil et s’est arrêtée un instant en fronçant les sourcils. J’ai fait mine de dormir et elles ont continué… J’attendais le bon moment pour intervenir et en finir avec ma vengeance. Elles sont allées sur le lit de la maison, ma mère lui enserrant les mains dans les siennes au dessus de sa tête. C’était le moment. J’ai pris le contrôle brutalement, resserrant violemment l’étreinte.

L’Ilharess m’a jetée un regard et elle a compris mais pas assez vite. J’ai eu le temps de lui entraver les mains et les pieds au montant du lit. Je me suis rhabillée mais je ne pouvais m’empêcher de jeter des regards sur son corps magnifique de femelle sombre. Mais, je n’étais pas là pour admirer sa beauté. Je voulais qu’elle ai peur qu’elle comprenne que je connaissais tout de ses faiblesses.

J’ai commencé le discours qui tournait dans ma tête depuis plusieurs jours. Je lui disais que je pouvais la priver de ma mère pendant encore très longtemps, que je pouvais lui prendre aussi tous ses amants même si elle en était plutôt dépourvue ces derniers temps. J’ai sorti une dague. Je pouvais aussi la défigurer afin de la rendre repoussante pour tous ceux qui jetterai un oeil sur elle. Elle regardait la dague mais restait impassible. Mais je savais qu’elle commençait à s’inquiéter. J’ai continué jouant un rôle que j’étais incapable de tenir en réalité : Je pouvais retourner sur le continent et retrouver son mâle et son fils et ramener leurs têtes sur des piques. Et pour finir, je la défierai en duel et lui prendrai sa place d’Ilharess pour détruire son peuple comme l’avait fait la première Matriarche des îlots.

J’ai laissé passer plusieurs secondes le temps qu’elle assimile ce que je lui avait dit. J’ai approché la dague de son visage. Puis, j’ai ajouté : « C’est ce que je ferais si j’étais une vraie sombre mais heureusement pour vous, je ne le suis pas… ». Et je l’ai détachée. Je me suis retournée pour ne pas voir son corps nu tandis qu’elle se frottait les poignets maltraités par les liens. J’ai ajouté qu’il fallait qu’elle se souvienne de ce qu’il venait de se passer de la leçon qu’elle avait eu. Elle a répondu que la leçon était comprise et retenue.

Je savais que j’avais sans doute été trop loin mais je n’avais pas pu m’empêcher de la toucher au plus profond d’elle même, comme elle l’avait fait pour moi. Désormais, je crois que nos relations ne se limiteront qu’au stric minimum et que la confiance que nous avions l’une en l’autre était définitivement rompue. Tout çà me laisse un goût amer comme si j’étais passé à côté de quelque chose d’important que je ne pourrais plus jamais recroiser.

Un bain, une étreinte

Jour 6 Mundia – Fingelien 383
J’avais beau me dire qu’il ne fallait pas que je m’attache à nouveau à Kharya… avoir dormi contre son corps, avait fait ressortir le manque que j’avais d’elle et que je tentais de refouler au fond de moi.

C’est elle qui m’a contactée. Je n’ai pas pu résister : je lui ai dit où j’étais même si j’étais prête à la rejoindre n’importe où elle serait, même si ce n’était que pour dormir près d’elle. Elle s’est assise près de moi. Je n’osais pas la toucher de peur qu’elle s’éloigne. Après un instant de silence, où je ne savais plus ce que je devais dire ou non. Elle m’a demandé ce que je faisais. J’étais en train de faire des essences curatives en l’attendant.

Je lui ai proposé de faire autre chose : une promenade, un bain… Elle a choisi le bain pour ma plus grande joie. Nous nous sommes rendus à Nargraw Sud. Elle s’est dénudée devant moi. Mon coeur a commencé à battre violemment dans ma poitrine. Elle a dénoué la natte de ses cheveux. Je suis passée sous la douche rapidement en évitant de la regarder pour rafraîchir mon corps envahi par la flamme du désir. Elle semblait ne rien remarquer de mon état à mon grand soulagement.

Nous avons ensuite nagé chacune de notre côté. Je me suis arrêtée un instant devant elle. Elle m’a proposé de me savonner le dos. Je savais que j’aurais du mal à résister à ses douces attentions. J’essayer de ne penser à rien tandis que ses mains douces parcouraient mon dos. Puis, elle a proposé de me laver les cheveux. Elle ne semblait pas du tout se rendre compte de mon état. Quand elle a commencé à masser doucement mon cuir chevelu, je me suis redressée en lui disant que si elle continuait j’allais lui sauter dessus. Son visage n’a pas exprimé grand chose quand elle m’a répondu que son massage était fait pour me détendre et pas autre chose.

J’ai donc réprimé une nouvelle fois mon envie. J’essayais de suivre la conversation qu’elle tentait d’avoir avec moi. Elle me parlait de Khaena s’inquiétant d’elle. Je lui expliquais que la petite souffrait de la crise et maintenant de l’absence de son mâle bleu. Elle s’inquiétait aussi de Bahar qui avait une grossesse difficile. Kharya a proposé de lui donner des fortifiants qui pourrait l’aider. Quand j’ai transmis le message à la petite, elle a voulu prendre le contrôle. Je lui ai laissé sans rechigner, soulagée de ne plus devoir calmer mes ardeurs.

La petite a offert un massage très élaboré à Kharya qui a eu l’air de particulièrement apprécier. Elles discutaient en même temps. J’ai senti le trouble de la petite sur la fin quand Kharya après le massage s’est tournée vers elle. Elle m’a laissée le contrôle.

J’ai proposé à mon ex-amante de trouver un lit pour la nuit. Elle n’a pas refusé, appréciant visiblement de retrouver mes bras pour la nuit. Je l’ai conduite dans une maison libre de Nargraw Nord.

Nous avons retrouvé notre position favorite : moi contre son dos l’enveloppant de mes bras, elle posant ses mains sur les miennes. J’ai embrassé sa nuque. Mes sens se sont enflammés : j’ai commencé à embrasser son épaule. Je l’ai senti se raidir légèrement. Elle a commencé à me parler. Je croyais savoir ce qu’elle voulait me dire : elle n’avait pas envie de moi. Pourtant, elle m’a dit l’inverse mais elle avait peur que nous retombions dans les mêmes travers comme à chacune de nos réconciliations et retraverser une période de larmes et de douleurs.

Il est vrai que cette dernière crise avait été particulièrement douloureuse pour nous deux. Pourtant, je sentais que certaines choses avaient changé et puis la petite était là désormais pour nous apaiser toutes les deux. De toutes façons, rien ne pouvait nous dire comment aller se passer cette nouvelle réconciliation à part en essayant…

Elle s’est alors abandonnée à mes bras et moi aux siens, nous offrant mutuellement du plaisir démultiplié par le manque que nous avions eu l’une de l’autre.

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