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Le volcan de Nargraw Nord

Jour 22 Elvarion – Fingélien 379

Rhiordan m’a proposée ce jour-là une excursion au sein du volcan de Nargraw Nord en compagnie de Ghaara. Malheureusement, Ghaara n’a finalement pas pu nous accompagner jusqu’au bout ce jour là.
Nous sommes donc descendu toutes les 2 dans les antres du volcan, où parait-il, on trouve le trésor d’un dragon. Un premier Leprechaum nous a laissé passer par un portail. Rhiordan avançait avec assurance, alors que j’étais pour ma part pas très rassurée malgré ma cape verte. Plus nous descendions profondément, plus les créatures semblaient féroces. Alors que nous étions arrivés au plus profond du volcan, nous avons aperçu au loin le trésor mais impossible d’y accéder… Nous avons bien essayé de demander de l’aide à un autre Leprechaum mais il ne nous parlait que par énigmes, semblant être amusé par notre déconvenue…
Rhiordan est restée encore un peu, tandis que je suis remontée à l’air libre, bien décidée à revenir pour découvrir un moyen de parvenir jusqu’au trésor.

Mensonges

Jour 8 Archeno – Fingelien 383
Le lendemain de ce banquet, j’avais mal au crâne… J’ai tenté de me lever mais je me suis cognée dans la table de la taverne au dessus de moi. J’ai grogné sur les ondes sombres de la petitesse des tables naines. C’est sans doute ce qui a poussé, Malkael à me parler alors qu’il ne cherchait plus à me contacter depuis des lustres.

Je suis partie m’isoler à Nukavuri. J’étais amère. Pendant, l’absence de Kharya, je lui avais préparé un petit cadeau. Elle m’avait couverte de bijoux avant son départ comme elle disait. J’avais voulu moi aussi lui offrir une bague… Mais mes talents d’artisan étaient très limités. Alors, j’ai tenté et retenté à maintes reprises de lui faire une bague de Naralik… une simple bague… Je me suis énervée… J’en ai réussi une enfin après de multiples essais. Mais elle était grossièrement travaillée. Je l’ai regardée, la trouvant horrible. Je l’ai montré au petit bleu qui était là à mes côtés, ce jour là. J’ai vu à son air qu’elle n’était pas jolie. J’ai jeté la bague dans le sable. Il est parti la chercher et me la rendu en disant qu’un cadeau faisait toujours plaisir. Je l’ai reprise. Après tout, je pouvais essayer d’en faire quelque chose de mieux… Ces deniers temps, elle avait pris l’habitude m’appeler sa rose sombre et moi je lui répondais en l’appelant ma rose rouge. J’ai donc pris une rose rouge et une noire. J’ai entremêlé leurs tiges en faisant tenir le tout avec la bague de Naralik. J’ai trouvé çà assez joli. Mais maintenant, je regardais ce cadeau je le trouvais mièvre et mielleux… Je l’ai jeté au loin dans la mer. Malkael continuait à me parler, je lui expliquais ce qu’il s’était passé la veille.

Puis, Kharya a voulu me voir. Elle se doutait que j’étais en colère contre elle. Quand elle est arrivé, je lui ai reproché de ne pas m’avoir laissé la caresser alors que nous ne nous étions pas vu pendant des jours. Elle a été tendre et douce, m’expliquant qu’elle n’était pas bien la veille qu’elle avait trop bu… Je lui ai dit que j’avais l’impression qu’elle avait voulu mettre le petit bleu dans son lit. Elle m’a répondu qu’elle l’avait juste trouvé élégant dans son cuir sinan. Je l’ai crue naïvement. Elle m’a fait une potion contre la migraine. La pluie commençait à tomber. Nous nous sommes mises à l’abri dans une petite maison. Je me suis installée sur le lit. Elle est venu près de moi. J’ai commencé à passer ma main sous sa tunique pour la caresser. Et soudain, j’ai senti cette odeur : l’odeur mentholée du petit bleu sur elle… Elle m’avait mentie… Elle avait couché avec lui… J’étais furieuse… Je me suis levée brutalement beuglant contre elle et son mensonge. Je me dirigeais vers la porte. Elle a tenté de me retenir, je l’ai repoussé violemment et je suis partie.

J’ai demandé à Malkael si il voulait me rejoindre, j’avais besoin de ses bras. Il a semblé réticent. Il disait qu’il ne voulait pas finir dans mon lit. Je lui ai alors proposé de boire juste un verre ensemble à la taverne de Nargraw Nord. Il a fini par accepté. Nous avons bu un peu pendant que je lui expliquais ce qu’il venait de se passer. Il pensait que j’étais jalouse. Je ne l’étais pas. J’étais furieuse parce que Kharya avait tenté de me mentir. Je l’avais prévenu à maintes reprises qu’elle risquait de blesser la petite en lui prenant son mâle, à chaque fois, elle m’avait dit qu’elle ne le ferait pas, qu’elle l’avait promis à la petite… Par vengeance stupide, je lui ai dit que j’allais passer la nuit avec le sauvage. Elle n’a pas réagit semblant accepter le fait.

J’ai fini par traiter par télépathie le petit bleu de « sale petit féran » pour avoir trompé la petite. Il a avoué sans mal disant que çà n’avait été qu’une pulsion et qu’il n’y avait eu aucun amour dans ce qui s’était passé. Je lui ai alors demandé ce que je devais faire avec la petite. Il m’a répondu que je ne devais rien dire pour qu’elle n’en souffre pas. Lui aussi comme Kharya voulait mentir à celle qu’il aimait… Quand à ma belle qui m’avait menti, affirmait contrairement à lui que je pouvais lui dire la vérité et qu’elle en assumerait les conséquences.

Je ne savais plus quoi faire : j’attendrais le lendemain avant de prendre une décision concernant la petite. J’ai proposé au sauvage de dormir près de moi, sans le toucher. Il a accepté. Nous avons trouvé une petit maison vide près de la taverne. Je me suis dénudée devant lui. Il m’a rejoint dans le lit. Je savais qu’il était troublé. Je dois dire que j’avais envie de lui mais je l’ai juste embrassé. J’aurai peut-être dû le prendre, çà aurait sans doute calmé mon trouble. Et ma nuit aurait été plus apaisée…

Trompée

Jour 8 Archeno – Fingelien 383
Le sommeil de ma mère était peuplé d’horribles cauchemars. Elle se sentait mal. Je sentais sa douleur. Je voulais qu’elle ne soufre plus. J’ai cherché des souvenirs en elle qui auraient pu provoquer cet état afin de trouver un moyen de l’apaiser. Je n’aurais pas dû faire çà… Ce que j’y ai vu m’a terriblement blessée.

J’ai d’abord vu quelques souvenirs du banquet. Kely qui regardait l’Ilharess semblant la trouver attirante et l’Ilharess qui faisait de même. J’ai aussi découvert qu’elle me trouvait « insipide ». Je suis restée un instant interdite. Cette opinion de moi qu’avait donné l’Ilharess à ma mère m’a fait énormément de mal. J’avais espéré… je m’imaginais parfois en secret me retrouver entre ses bras. Je comprenais que ce ne serait jamais le cas. J’ai préféré enfouir çà loin au fond de moi plutôt que d’ajouter ma souffrance à celle de ma mère.

J’ai continué à chercher. Et l’horreur m’est apparue… Kely avait couché avec l’Ilharess… Je me sentais triplement trompée : parce que l’Ilharess m’avait promis de ne pas toucher à mon mâle, parce que Kely avait pris une autre femelle que moi et surtout parce que celle qu’il avait choisit était celle à qui je lui avais avoué avoir des sentiments troubles. Les souvenirs continuaient à arriver malgré moi : Kely avait demandé à ma mère de ne rien me dire… Il voulait me mentir me cacher la vérité.

Où était celui que j’avais connu? Où était celui qui avait exigé de moi que je n’ai que lui comme mâle? Celui pour qui j’avais accepté la fidélité que sa culture exigeait, quittant brutalement mon amant Malkael alors que je l’aimais toujours ? Où était celui à qui je disais tout et qui me disait tous? Où était celui avec qui je voulais m’unir?

Un grand froid m’envahie. Je ne crois plus en rien : ceux en qui j’avais le plus confiance m’ont trahie. Tout mon avenir avec Kely n’existe plus… Il y avait un avant… Je ne vois pas l’après… Je veux disparaître, ne plus souffrir. Je vais m’enfouir dans l’esprit de ma mère et lui laisser ce corps…

Jour 7

18 mundia 383,  Arbre, Val d’Alganiel.

Dormir. Encore quelque chose que je découvre. Cela est étrange. Mais l’heure n’est plus au sommeil.

Comme dit lors de mon dernier Billet, j’avais décidé de m’entraîner pour faire passer cette étrange sensation. J’étais allé au Kasteel d’Altania. Je me réveillai affaibli, dans la neige de Pierre-Blanche, non loin de Raven, Khaena me regardant avec inquiétude. Je repris mes esprits puis elle m’emmena dans une des ces arbres maisons du Val d’Alganiel. Apparemment, je me serais attaqué aux gargouilles éveillées et au Valet d’Altania , dans la seconde salle du Kasteel. Je n’ai aucun souvenir de cela. Juste une sensation, comme si voir les dépouilles de mes ennemis était la seule satisfaction, le seul but que j’aie. Nous avons beaucoup parlé avec Isil, elle prenant soin de moi. Elle semblait inquiète et voulait que Kharya m’examine, elle saurait quoi faire, disait-elle, mais elle était endormie et ne vint donc pas.

Dans le même temps, une discussion avait lieu sur les ondes télépathiques elfique. Elle avait éclaté suite à l’affaire de la Rénovation de Nargraw-Nord. Selon les Hauts-Elfes, Kharya avait outre passé ses droits en ne demandant pas leur avis aux officiels présents lors de la négociation. J’étais d’avis qu’elle avait certes agi précipitamment, mais dans l’intérêt de tout Séridia et c’est pourquoi je pensais que nous devrions fournir exactement un septième du devis. Les autres n’étaient pas de cet avis, ne voulant octroyer que le don du Palais. Pire encore, Darca, notre Échevin, était d’avis que le Chambellan avait avant tout agi avant tout en tant que Sombre plutôt que comme Chambellan. Notre discussion tourna vite en dispute; moi avançant que la Sagesse proverbiale des Elfes avait du quitter les Îlots si de tels arguments étaient avancé, lui me demandant à plusieurs reprise quelle était la définition de « Sagesse ». La discussion n’étant pas possible, je me coupai de mes frères pour réfléchir.

Plus tard, j’affichai cette lettre dans nos salles :

Andili,
Suite à une discussion animée sur nos ondes il y a quelques jours et suite au parchemin déposé ici (parchemin d’atwenas disant qu’il se coupait lui aussi des ondes), j’ai beaucoup rélféchi. Rassurez-vous, mon avis sur le dossier Nargraw-Nord n’a pas changé d’un poil de chimérien. Mais je suis venu à la conclusion que peut-être je n’avais pas fait preuve d’assez de retenue dans mes propos, ni même expliqué ceux-ci.
Que cela soit dit : je ne suis du côté de personne. Ni du Chambellan, ni de la Matriarche Sombre, ni du chef du Dispensaire et pas même des Haut-Elfes. Juste celui que me dicte mon esprit, qui, je espère guidé par le Chant. Si un fait quelque part me déplaît, je le dis, quoi que cela m’en coûte. La réaction de notre Représentant ne m’étonne pas, lui qui doit se voir en rêve à la place de Dame Kharya. Mais que d’autres frères le suivent, cela m’attriste. Le suivront-ils aussi lorsqu’il ira en zone de non-droit? Avons nous perdu l’oreille pour le Chant? Certains, je le crains.
Comme vous le savez peut-être, j’ai récemment fait une rencontre. Une rencontre qui m’a fait prendre conscience qu’il n’y a ni Hauts-Elfes, ni Elfes-noirs, ni aucun autre peuple. Nous avons toutes et tous les même blessures, les même peurs, les même tristesses et surtout le même ennemi. Considérer celui dont la peau est plus sombre que la sienne, dont les mœurs sont différentes relève pour moi d’une erreur de jugement. Lorsqu’il gît, blessé par les créatures des féaux, le corps ensanglanté, son sang n’est-il pas rouge lui aussi? Ne doit-il pas passer aux Enfers lui aussi? Nous avons tous à apporter à l’autre et tous à apprendre des autres, voilà pour moi la Sagesse elfique. Encore faut-il le vouloir.
Sachez enfin que si je voyais cette situation perdurer malgré les efforts des gens de bien, je n’aurai aucun scrupule à vous laisser. J’ai déjà été renié par les miens une fois, une seconde ne m’effraie pas.
Puisse le Chant d’Ull’Tuvar rythmer les pas de ceux qui peuvent encore l’entendre.

J’espère qu’ils entendront raison.
Isil et moi nous sommes endormis tous les deux dans les bras l’un de l’autre.
Puissent Isil et Anar Veiller sur nous.

Un bain, une étreinte

Jour 6 Mundia – Fingelien 383
J’avais beau me dire qu’il ne fallait pas que je m’attache à nouveau à Kharya… avoir dormi contre son corps, avait fait ressortir le manque que j’avais d’elle et que je tentais de refouler au fond de moi.

C’est elle qui m’a contactée. Je n’ai pas pu résister : je lui ai dit où j’étais même si j’étais prête à la rejoindre n’importe où elle serait, même si ce n’était que pour dormir près d’elle. Elle s’est assise près de moi. Je n’osais pas la toucher de peur qu’elle s’éloigne. Après un instant de silence, où je ne savais plus ce que je devais dire ou non. Elle m’a demandé ce que je faisais. J’étais en train de faire des essences curatives en l’attendant.

Je lui ai proposé de faire autre chose : une promenade, un bain… Elle a choisi le bain pour ma plus grande joie. Nous nous sommes rendus à Nargraw Sud. Elle s’est dénudée devant moi. Mon coeur a commencé à battre violemment dans ma poitrine. Elle a dénoué la natte de ses cheveux. Je suis passée sous la douche rapidement en évitant de la regarder pour rafraîchir mon corps envahi par la flamme du désir. Elle semblait ne rien remarquer de mon état à mon grand soulagement.

Nous avons ensuite nagé chacune de notre côté. Je me suis arrêtée un instant devant elle. Elle m’a proposé de me savonner le dos. Je savais que j’aurais du mal à résister à ses douces attentions. J’essayer de ne penser à rien tandis que ses mains douces parcouraient mon dos. Puis, elle a proposé de me laver les cheveux. Elle ne semblait pas du tout se rendre compte de mon état. Quand elle a commencé à masser doucement mon cuir chevelu, je me suis redressée en lui disant que si elle continuait j’allais lui sauter dessus. Son visage n’a pas exprimé grand chose quand elle m’a répondu que son massage était fait pour me détendre et pas autre chose.

J’ai donc réprimé une nouvelle fois mon envie. J’essayais de suivre la conversation qu’elle tentait d’avoir avec moi. Elle me parlait de Khaena s’inquiétant d’elle. Je lui expliquais que la petite souffrait de la crise et maintenant de l’absence de son mâle bleu. Elle s’inquiétait aussi de Bahar qui avait une grossesse difficile. Kharya a proposé de lui donner des fortifiants qui pourrait l’aider. Quand j’ai transmis le message à la petite, elle a voulu prendre le contrôle. Je lui ai laissé sans rechigner, soulagée de ne plus devoir calmer mes ardeurs.

La petite a offert un massage très élaboré à Kharya qui a eu l’air de particulièrement apprécier. Elles discutaient en même temps. J’ai senti le trouble de la petite sur la fin quand Kharya après le massage s’est tournée vers elle. Elle m’a laissée le contrôle.

J’ai proposé à mon ex-amante de trouver un lit pour la nuit. Elle n’a pas refusé, appréciant visiblement de retrouver mes bras pour la nuit. Je l’ai conduite dans une maison libre de Nargraw Nord.

Nous avons retrouvé notre position favorite : moi contre son dos l’enveloppant de mes bras, elle posant ses mains sur les miennes. J’ai embrassé sa nuque. Mes sens se sont enflammés : j’ai commencé à embrasser son épaule. Je l’ai senti se raidir légèrement. Elle a commencé à me parler. Je croyais savoir ce qu’elle voulait me dire : elle n’avait pas envie de moi. Pourtant, elle m’a dit l’inverse mais elle avait peur que nous retombions dans les mêmes travers comme à chacune de nos réconciliations et retraverser une période de larmes et de douleurs.

Il est vrai que cette dernière crise avait été particulièrement douloureuse pour nous deux. Pourtant, je sentais que certaines choses avaient changé et puis la petite était là désormais pour nous apaiser toutes les deux. De toutes façons, rien ne pouvait nous dire comment aller se passer cette nouvelle réconciliation à part en essayant…

Elle s’est alors abandonnée à mes bras et moi aux siens, nous offrant mutuellement du plaisir démultiplié par le manque que nous avions eu l’une de l’autre.

Sanglots et impuissance

Jour 7 Mundia – Fingelien 383
Après notre étreinte, Kharya s’est soudain effondrée en sanglots dans mes bras. Elle était incapable de me dire pourquoi. J’ai tenté de la consoler maladroitement, la cajolant, la berçant mais ses pleurs ne cessaient plus. Je me sentais incapable de l’aider. Je me disais que j’étais une bien piètre amante, incapable de soulager celle qu’elle aimait.

J’ai juste continué à la garder contre moi, en la berçant jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Sa nuit a été agitée. Je veillais sur elle ne sachant pas bien quoi faire d’autre.

Je me suis endormie en me disant que j’enverrai la petite lui parler. Elle saurait bien mieux que moi comment l’aider.

A mon réveil, Kharya était partie miner. Elle m’a rejoint en m’entendant l’appeler. Elle semblait aller mieux mais elle ne pouvait pas rester. Elle avait une affaire importante à régler au palais.
J’étais un peu rassurée qu’elle se soit déplacer pour moi. J’avais eu peur un moment qu’elle regrette l’étreinte que nous avions partagée.

Une nouvelle amante

Jour 10 Mundia – Fingelien 383
Ma mère voulait que je vois Kharya. Elle était inquiète. Elle avait rarement vu Kharya pleurer et là les pleurs avaient duré et sa nuit avait été particulièrement agitée. Ma mère ne savait pas comment l’aider et était dévorée par l’inquiétude.

J’ai rejoint l’Ilharess au dépot de Nargraw Nord. L’inquiétude de ma mère m’avait gagnée. Je me demandais dans quel état j’allais la retrouver. Mais elle allait plutôt bien. J’ai essayé de la faire parler de ce qu’il s’était passé la veille mais elle était agacée. J’étais sur le point de repartir pour la laisser tranquille quand finalement, elle a accepté de se confier.

Elle disait lutter entre la raison et la passion. Sa raison lui disait de ne pas reproduire les mêmes erreurs et s’éloigner de Killya et sa passion lui réclamait sa femelle. Cette lutte interne l’épuisait. Elle ne voulait plus faire souffrir ceux qu’elle aimait et se sentait responsable par son attitude parfois distante qui provoquait de la douleur chez eux. Pourtant, elle avait besoin parfois de cet isolement.

J’ai alors essayé de lui faire comprendre que ceux qui l’aimaient devaient l’accepter telle qu’elle était. Et si cela était douloureux pour eux, elle n’en était pas responsable. Cette souffrance leur appartenait et c’était à eux d’apprendre à la gérer. Je lui ai donné comme exemple ceux qui l’aimaient en secret et qui souffrait de son indifférence. Je pensais bien sûr à moi en parlant ainsi. Je ne sais pas si elle a fait le rapprochement. Je lui ai aussi parlé de ma mère qui prenait son besoin d’isolement pour un rejet.

L’Ilharess a semblé réfléchir. Elle trouvait mes paroles sages mais elle se sentait toujours coupable. Elle m’a pris soudain les mains en souriant me demandant de parler de moi. J’ai été surprise et heureuse de ce contact si proche et si tendre. Je lui ai parlé de mon angoisse de perdre Kely, de sa lettre qui ressemblait à une lettre d’adieux. J’étais prête à tout pour mon mâle bleu même à me séparer de lui si il en était plus heureux. Elle pensait que Kely devait trouver lui même les raisons de ses accès de colère. Son mois d’isolement lui permettrait sans doute d’aller mieux.

Je ne sais plus bien ensuite de quoi nous avons parlé mais j’étais heureuse des confidences que nous nous faisions mutuellement. Je caressais de temps en temps ses mains qu’elle avait toujours dans les miennes. Elle n’avait aucune réaction de rejet. Elle m’a soudain affirmé que son dos s’était à nouveau tendu à cause de sa nuit agitée. Je lui ai bien sûr proposé de la masser.

Nous sommes allés dans la petite maison où nous nous dormons souvent avec Kely. Elle la connaissait : ma mère l’y avait déjà conduite une fois. Elle s’est déshabillée et s’est installée sur le ventre. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer son corps nu mais je n’ai pas osé me déshabiller… après tout, je n’étais là que pour la masser… même si mon coeur battait à tout rompre et sentait qu’elle ne m’avait pas attirée là que pour un massage.

J’ai sorti l’huile parfumée à la rose sombre que j’avais préparé pour elle. Elle a semblé apprécier cette attention et j’ai commencé mon massage. Parfois, mon corps frôlait le sien et je sentais le désir me gagner. Mon massage devenait caresses. Kharya m’a laissé faire.

Je lui ai alors avoué dans un murmure qu’il m’arrivait de me réveiller près d’elle et que j’avais beaucoup de mal à me séparer de son corps. Elle a souri en me demandant de lui montrer ce que je faisais quand çà arrivait. Le trouble me gagnait… Je savais ce qui allait se passer. Je le redoutais et l’espérais.

Je me suis dénudée en expliquant que ma mère et elle dormaient nues l’une contre l’autre. Elle m’a laissé faire acquiesçant doucement. Je me suis mise contre son dos en l’enveloppant de mes bras. Elle a posé ses mains sur les miennes entrecroisant ses doigts dans les miens. Mon coeur battait à tout rompre. J’ai embrassé très délicatement sa nuque puis enhardie son épaule.

Elle s’est tournée vers moi en souriant. Elle a commencé à me caresser et je lui rendais la pareil. C’était doux et tendre. Nous hésitions toutes deux à aller plus loin mais le désir que je lisais dans ses yeux et celui qu’elle devait lire dans les miens à fait le reste. Nous nous sommes offertes l’une à l’autre dans une étreinte d’une rare délicatesse. J’étais parfois peu assurée dans mes gestes mais sa voix douce et ses caresses, qui ne cessaient de m’encourager, m’ont libérée petit à petit.

J’espère ne pas avoir été une amante trop inexpérimentée pour elle… Je n’ai pas osé lui demander. Je crois que comparée à ma mère, je dois lui paraître bien maladroite. Je me suis endormie contre elle.

A mon réveil, elle était toujours là, caressante. Nous avons à nouveau beaucoup parlé de nous. Elle s’inquiétait de me faire souffrir. Je tentais de la rassurer : j’avais d’autres amants. Je me demandais d’ailleurs comment j’en étais arrivé à en avoir autant… Elle me parlait de son expérience à multiplier les amants. Elle voulait que je fasse attention à toujours prendre soin d’eux. Elle ne voulait pas être privilégiée par rapport aux autres. Elle disait qu’il était parfois très dure à supporter de décevoir un de ses amants pour aller avec un autre. Elle craignait que je souffre comme elle avait souffert parfois.

Je savais qu’elle avait raison. Je me sentais parfois débordée par tout l’amour que tous m’offraient. Et, je ne savais plus parfois avec qui je devais passer la nuit sans en blesser aucun. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait mais je sais que j’aime parler avec Kharya et j’aime être son amante.

Je l’ai embrassé voluptueusement avant de lui proposer de voir ma mère. Elle a accepté, heureuse que je lui propose. Je l’ai laissé tandis que mon coeur bondissait de joie de la voir sourire largement à nouveau.

La colère de Kharya

Jour 9 Archeno – Fingelien 384

Je récoltais de l’argent quand j’ai entendu Kharya s’exprimer sur les ondes communes. A son ton, je sentais la colère gronder en elle.
Ça a alerté mes sens, je me suis équipé et j’ai arpenté Nargraw sud à sa recherche.
Je l’ai trouvé au milieu des fauves, son regard a confirmé ce que je pensais, elle était dans une colère noire.
Je me suis rappelé un plan dont m’avait fait par Thyss. C’était le moment de l’essayer.
Je suis resté à l’écart, l’observant et la suivant, attendant le moment propice, tel un prédateur.
Il est arrivé quand elle s’est faite encerclée par une horde de fauve. Elle n’a pas eu le temps de se soigner et est tombée.
Je me suis dépêché vers le dépôt de Nargraw nord, elle reviendrait sûrement par le bateau et se réapprovisionnerait au dépôt.
Je me suis caché et j’ai attendu.
J’avais bien deviné, elle est arrivée en grognant peu de temps après.
J’ai fondu sur elle, elle ne s’y attendait pas, je l’ai assommée sans difficulté et je l’ai transporté dans un endroit discret.
Je l’ai déposé sur le lit et j’ai attendu un sourire aux lèvres qu’elle revienne à elle.

Quand ce fut le cas, elle ne fût pas longue à comprendre ce qui s’était passé. Volontairement je ne l’avais pas encore entravée, je voulais qu’elle soit folle de rage et qu’elle se jette sur moi, vu la colère qu’elle avait, la connaissant ou la devinant, il ne pouvait en être autrement. Les liens étaient prêts dans ma poche si l’issue m’était favorable.

Elle s’est, comme prévu, jetée sur moi. Plusieurs fois j’ai cru que j’allais perdre l’avantage, je l’ai d’ailleurs perdu un moment, j’ai failli en perdre ma virilité.
La violence et la force qu’elle a déclenchée chez moi m’ont permis d’atteindre des plaisirs rarement inégalés. Je n’ai pu déceler dans ses cris ce qu’il en était pour elle.
Je l’ai laissée pantelante sur le lit, satisfait de ce que j’avais pu en tirer.

Découverte d’Irilion – second voyage

Jour 27 Archeno – Fingelien 384
Kharya était toujours blessée et avait besoin de repos. Je suis donc allée seul retrouver les sombres qui voulaient découvrir Irilion et les anciens qui venaient juste participer. Il y avaient Rhiordan, Darkmon, Malkael, Deskhart, Morax et Toupac.
Nous avons visité Zirak-inbar, Nukavuri, Nargraw sud, Nargraw nord, Thelinor.

Tout s’est bien passé. Les jeunes sombres semblaient heureux et les anciens racontaient les péripéties de leurs débuts sur les îlots. A un moment Darkmon s’est approché de trop près d’un orque armé à Nukavuri et elle a fini dans le Styx. Mais elle est revenue toujours prête à continuer.

J’ai du partir assez vite après avoir rejoint Thelinor mais il semble que tous aient appréciés cette petite visite.

Jour 19

3 Elfist 384, Igloo, Trassian.

C’est étonnant comme ici tout va vite, tout change, tout se transforme. c’est un peu comme l’alchimie, comme si les Landes étaient une énorme essence qui est en fonte permanente.
Tout a commencé il y a quelques jours. J’avais décidé, en discutant avec Isil, de rester quelques jour à le découverte d’Irilion. c’est vrai que je nourrissais de sérieux a-priori sur ce continent plus sauvage que Séridia. Un comble! Moi qui faisais la leçon à mes frères sur leur manque d’ouverture d’esprit, je refusais de mettre les pieds quelque part, ça parce que j’en avis peur.
Vêtu d’une armure légère et de ma cape verte et suivant les recommandations de Khaena (elle me conseillait en temps réel par télépathie) je me mis en route. Mon premier arrêt d’importance fut la cité désertée d’Yrsis. Quelle architecture magnifique. J’ai pu y croiser un démon démon D’jhi, reliques d’une race inconnue dans les Îlots centraux. Je me suis ensuite rendu sur l’Île de Nargraw et son volcan. Il y fait assez chaud (sans doute à cause du volcan) La cité qui s’étend sur les pentes de la montagne de feu, est de plus austères. J’ai ensuite essayé de retrouver le gisement d’argent où j’avais retrouvé Khaena il y a quelques mois, mais je me suis perdu dans les régions polaires. Heureusement qu’elle m’a indiqué où me rendre. Je crois que je serais mort de froid si elle n’avait pas été là. J’ai donc continué à miner de l’argent.

Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé Isil au dépôt de Trassian. Elle allait me montrer l’Arbre de l’éternité. Nous nous mîmes en route. Je faillis la perdre plusieurs fois, mais nous arrivâmes rapidement. Le lieu était empreint de magie et j’entendais le mot Brassa résonner partout. Lorsque je le dis à ma sombre, je vis dans son regard qu’elle se demandais de quoi je parlais. Apparemment j’étais vraiment le seul à qui ce mot était destiné. Quelques instants je me suis senti seul. Si même Isil ne me comprenait pas, qui le pourrait? Mais, m’approchant du l’Arbre, je me rendis compte d’une bizarrerie : Le mot semblait venir du sol. Je me couchai au pied du tronc et écoutai. Isil me regardait comme si je perdais la tête. Je l’attirai au sol et lui dis d’écouter. C’était comme un battement de cœur. Mais ce n’étais pas un toc toc habituel. Il disait Brassa, Brassa. Khaena se releva : Elle l’avait entendu elle aussi. Elle se demandait ce que c’était. Soudain, j’entendis une voix dans ma tête. une voix que je n’avais plus entendu depuis des années.

- Monsieur l’Elfe? Je ne répondis pas.

- Cela fait des semaines que j’essaie de vous faire venir ici. Je restai debout, sans bouger comme pétrifié. Khaena me regardait à nouveau avec de l’inquiétude dans les yeux.

- C’est moi, Brassa. Je sais que vous pensez parfois à moi, à ce jour où je suis morte. C’était impossible… Cela fait des années que cela s’est produit. J’avais bien entendu des légendes de certains peuples qui racontaient que les âmes des gens purs pouvaient rester au sein de Mère nature pour l’Éternité, mais ce n’était que de veilles histoires pour les enfants…

- Oui, c’est bien moi. mon corps a disparu mais mon esprit a subsisté. Je réussis juste à articuler, aux bord des larmes « c’est impossible ». Khaena n’y comprenait rien. je dus lui expliquer en vitesse. Elle n’en croyait pas ses oreilles.

-Mon esprit a subsisté lorsque l’Arbre sous lequel vous m’avez enterré a aspiré ma Vie. Je suis devenu l’Arbre et il est devenu moi. Il n’y avait qu’une chose que je voulais voir : l’elfe blond qui avait essayé de me sauver.  Je décidait de quitter l’arbre et de revenir à la Nature. Je voyageai des années et des années, jusqu’à me retrouver, je ne sais comment, dans cette contrée magique. Cet arbre-ci me donnait une force jamais eue : je vous voyais à quelques occasions. C’est moi qui vous ai appelé ici. « Pourquoi êtes vous là », lui répondis-je.

-Je suis là parce que mon temps est venu. Que je voulais vous revoir une dernière fois. J’ai ressenti votre peine, vos remords. Je ne pouvais partir sans vous dire ceci : c’est vous qu m’avez sauvé. Vous n’avez pas à vous en vouloir. C’est votre peuple qui a failli en ses engagements, pas vous. Je ne pus retenir mes larmes. Je racontai tout cela à Isil. Je ne sais pas ce qu’elle a pensé de cela, mais elle m’a pris dans ses bras et a fait comme si elle comprenait.

- Qui est cette femme sombre à vos côtés? Je ne pus m’empêcher de répondre tout haut « C’est mon Khaena, mon Isil, ma lumière dans ces terres » Elle sourit tandis que Brassa continuait :

- Elle est belle. Elle a de la chance de vous avoir. Elle doit prendre soin de vous, faites pareil et vous vivrez toujours tous les deux. Je souris.

- Au revoir elfe blond. Elle partit, le mot aussi. Je restait quelques instants dans le vague, dans les bras d’Isil. « Elle est partie, vraiment partie » lui dis-je. Elle essuya mes larmes comme elle l’avait fait dans la chambre de Starenlith. Nous sortîmes du labyrinthe puis nous couchâmes dans un des Igloo de Trassian.

Pour la première fois depuis très longtemps, je dormis sans problème.

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