3 Elfist 384, Igloo, Trassian.
C’est étonnant comme ici tout va vite, tout change, tout se transforme. c’est un peu comme l’alchimie, comme si les Landes étaient une énorme essence qui est en fonte permanente.
Tout a commencé il y a quelques jours. J’avais décidé, en discutant avec Isil, de rester quelques jour à le découverte d’Irilion. c’est vrai que je nourrissais de sérieux a-priori sur ce continent plus sauvage que Séridia. Un comble! Moi qui faisais la leçon à mes frères sur leur manque d’ouverture d’esprit, je refusais de mettre les pieds quelque part, ça parce que j’en avis peur.
Vêtu d’une armure légère et de ma cape verte et suivant les recommandations de Khaena (elle me conseillait en temps réel par télépathie) je me mis en route. Mon premier arrêt d’importance fut la cité désertée d’Yrsis. Quelle architecture magnifique. J’ai pu y croiser un démon démon D’jhi, reliques d’une race inconnue dans les Îlots centraux. Je me suis ensuite rendu sur l’Île de Nargraw et son volcan. Il y fait assez chaud (sans doute à cause du volcan) La cité qui s’étend sur les pentes de la montagne de feu, est de plus austères. J’ai ensuite essayé de retrouver le gisement d’argent où j’avais retrouvé Khaena il y a quelques mois, mais je me suis perdu dans les régions polaires. Heureusement qu’elle m’a indiqué où me rendre. Je crois que je serais mort de froid si elle n’avait pas été là. J’ai donc continué à miner de l’argent.
Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé Isil au dépôt de Trassian. Elle allait me montrer l’Arbre de l’éternité. Nous nous mîmes en route. Je faillis la perdre plusieurs fois, mais nous arrivâmes rapidement. Le lieu était empreint de magie et j’entendais le mot Brassa résonner partout. Lorsque je le dis à ma sombre, je vis dans son regard qu’elle se demandais de quoi je parlais. Apparemment j’étais vraiment le seul à qui ce mot était destiné. Quelques instants je me suis senti seul. Si même Isil ne me comprenait pas, qui le pourrait? Mais, m’approchant du l’Arbre, je me rendis compte d’une bizarrerie : Le mot semblait venir du sol. Je me couchai au pied du tronc et écoutai. Isil me regardait comme si je perdais la tête. Je l’attirai au sol et lui dis d’écouter. C’était comme un battement de cœur. Mais ce n’étais pas un toc toc habituel. Il disait Brassa, Brassa. Khaena se releva : Elle l’avait entendu elle aussi. Elle se demandait ce que c’était. Soudain, j’entendis une voix dans ma tête. une voix que je n’avais plus entendu depuis des années.
- Monsieur l’Elfe? Je ne répondis pas.
- Cela fait des semaines que j’essaie de vous faire venir ici. Je restai debout, sans bouger comme pétrifié. Khaena me regardait à nouveau avec de l’inquiétude dans les yeux.
- C’est moi, Brassa. Je sais que vous pensez parfois à moi, à ce jour où je suis morte. C’était impossible… Cela fait des années que cela s’est produit. J’avais bien entendu des légendes de certains peuples qui racontaient que les âmes des gens purs pouvaient rester au sein de Mère nature pour l’Éternité, mais ce n’était que de veilles histoires pour les enfants…
- Oui, c’est bien moi. mon corps a disparu mais mon esprit a subsisté. Je réussis juste à articuler, aux bord des larmes « c’est impossible ». Khaena n’y comprenait rien. je dus lui expliquer en vitesse. Elle n’en croyait pas ses oreilles.
-Mon esprit a subsisté lorsque l’Arbre sous lequel vous m’avez enterré a aspiré ma Vie. Je suis devenu l’Arbre et il est devenu moi. Il n’y avait qu’une chose que je voulais voir : l’elfe blond qui avait essayé de me sauver. Je décidait de quitter l’arbre et de revenir à la Nature. Je voyageai des années et des années, jusqu’à me retrouver, je ne sais comment, dans cette contrée magique. Cet arbre-ci me donnait une force jamais eue : je vous voyais à quelques occasions. C’est moi qui vous ai appelé ici. « Pourquoi êtes vous là », lui répondis-je.
-Je suis là parce que mon temps est venu. Que je voulais vous revoir une dernière fois. J’ai ressenti votre peine, vos remords. Je ne pouvais partir sans vous dire ceci : c’est vous qu m’avez sauvé. Vous n’avez pas à vous en vouloir. C’est votre peuple qui a failli en ses engagements, pas vous. Je ne pus retenir mes larmes. Je racontai tout cela à Isil. Je ne sais pas ce qu’elle a pensé de cela, mais elle m’a pris dans ses bras et a fait comme si elle comprenait.
- Qui est cette femme sombre à vos côtés? Je ne pus m’empêcher de répondre tout haut « C’est mon Khaena, mon Isil, ma lumière dans ces terres » Elle sourit tandis que Brassa continuait :
- Elle est belle. Elle a de la chance de vous avoir. Elle doit prendre soin de vous, faites pareil et vous vivrez toujours tous les deux. Je souris.
- Au revoir elfe blond. Elle partit, le mot aussi. Je restait quelques instants dans le vague, dans les bras d’Isil. « Elle est partie, vraiment partie » lui dis-je. Elle essuya mes larmes comme elle l’avait fait dans la chambre de Starenlith. Nous sortîmes du labyrinthe puis nous couchâmes dans un des Igloo de Trassian.
Pour la première fois depuis très longtemps, je dormis sans problème.