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L’arbre de l’éternité

Le petit bleu m’a donné son corps une nouvelle fois. Je ne le savais pas, je n’arrive plus à lire son esprit et j’ai l’impression par contre que lui arrive à lire dans le mien.

J’étais dans un environnement plutôt froid, avec un immense arbre. Je ne reconnaissais pas du tout un temple, et encore moins un temple dédié à Lith. Je n’ai pas eu le loisir de réfléchir plus longtemps, Killya s’est jetée sur moi. Nous nous sommes liés avec l’ardeur de nos premiers rapports. Nous avons parlé aussi beaucoup. Elle souffre de sa relation avec sa femelle. Je ne sais pas comment l’aider.

C’est endroit est étrange, il parait que c’est cet arbre qui rend possible l’immortalité des aventuriers ici. En tous les cas il m’a permit de passer énormément de temps avec Killya sans signe de faiblesse de la part du corps du petit bleu et sans volonté de celui-ci à revenir. J’arrive toujours pas à comprendre ce qui s’est passé. Il est passé rapidement d’un refus absolu de mon existence à me laisser une place et pendant un long moment en plus.

J’espère que j’ai apporté un peu de réconfort à ma femelle …

Prise et perte de contrôle

Fin du Félinien 382

Keros m’a livré son savoir sans retenue. Depuis que je lui ai permis de revoir Killya, il ne met plus aucune réserve entre nous. Ca m’a fait peur, j’avais l’impression parfois que nous ne faisions plus qu’un. Avec les nouvelles connaissances que j’ai acquises, j’ai pu y mettre un frein assez rapidement, ça va trop vite. Je sens que Keros ne comprend pas mon comportement, mais pour l’instant je ne peux faire autrement. Je ne veux pas faire qu’un avec lui, connaitre tout de lui et que lui connaisse tout de moi.

Tant que je n’arriverais pas segmenter ce que je peux le laisser voir, il ne verra et n’entendra rien.

Nous avons renouveler l’expérience sur une idée de Khaena. L’arbre de l’éternité s’est révélé être un site propice de magie et d’énergie pour m’aider à laisser plus de temps à Keros. Ce temps qui m’a semblé distendu d’ailleurs. J’avoue avoir pris peur, c’est encore trop nouveau pour moi tout cela. J’ai repris tout contrôle sans prévenir, si bien que je me suis retrouvé nu avec Killya qui m’embrassait. J’ai pu cacher mon trouble en plaisantant sur le fait qu’elle embrassait toujours aussi bien. Je me suis rhabillé rapidement et je suis parti, j’ai fui presque, j’avais besoin d’air frais et de marcher.

Je suis retourné à Nargraw Nord et je me suis entrainé encore et encore. Une espèce de frénésie pas trop contrôlable.

Je n’étais plus moi même, je n’étais pas Keros non plus.

Mais qui étais-je à ce moment là ?

Rencontre entre Kharya et Keros

Jour 26 Mundia – Fingelien 382
J’avais réussi à obtenir difficilement que le petit bleu cède la place à Keros pour Kharya puisse le rencontrer. Il était méfiant, il craignait une action de ma belle contre lui. Je ne comprenais pas sa réaction et je ne la comprends toujours pas. Il a toujours eu vis à vis de Kharya des réactions exacerbées alors qu’elle n’avait jamais eu pour lui de gestes agressifs.

Nous nous sommes rendus à l’arbre d’éternité, le lieu qu’avait choisi le petit bleu, « moins chargé en magie noire » que le temple de Lith selon lui. Il est arrivé très peu de temps après nous et c’est montré odieux avec Kharya comme à son habitude. Ils nous a tourné le dos et a commencé à invoquer pour provoquer l’état qui permettait à Keros d’apparaître.

Keros est alors apparu. J’ai embrassé mon mâle et je lui ai présenté Kharya. Je sentais ma belle tendue à l’extrême, sur la défensive. Pourtant, Keros était doux et respectueux envers elle. Elle qui voulait le rencontrer, ne savais tout d’un coup plus quoi lui dire. Après maintes tentatives de mon mâle pour la mettre à l’aise, elle a quand même réussi à lui avouer qu’elle ne se sentait pas à sa place depuis sa ré-apparition. Il a tenté de lui faire comprendre que la femelle que j’étais, avait besoin d’énormément d’affection pour pouvoir être heureuse. J’ai enfoncé le clou en lui disant que j’avais besoin d’elle. Mais elle m’a lancé une petite pique en disant qu’elle n’appréciait pas que je prenne le mâle de ma fille…

Que pouvais je lui dire? je dois dire que la situation était inédite mais difficile de faire la part des choses… Khaena et moi, nous étions deux esprits dans un même corps, nous fusionnons parfois pour n’en faire plus qu’un… J’avais commencé à aimer profondément le petit bleu. Il n’était pas qu’une source plaisir. Il y a quelques jours, il m’avait ému aux larmes en me prenant d’une façon tellement tendre et douce… je pensais que je n’aurais jamais droit à çà de sa part, je pensais qu’il réservait çà à la petite… Quoiqu’en pensait Kharya, je n’étais pas prête à le laisser ainsi.

Kharya n’a pas posé d’autres questions, toujours sur la défensive mais se détendant légèrement à la fin. Elle a même offert des bagues de Trassian à Keros, les mêmes qu’elle m’avait offertes quelques heures auparavant. Je savais qu’avec ce geste, elle acceptait mon mâle et me donnait l’occasion de pouvoir le voir plus facilement. Une magnifique preuve d’amour, même si elle ne l’avouerai sans doute jamais.

Nous avons conclu la discussion. Keros m’a poussée à aller dormir avec ma femelle. Il sentait bien qu’elle en avait besoin. En le quittant, je suis venu l’embrasser avidement. Il m’a légèrement repoussé me reprochant de ne rien épargner à ma femelle. Il est vrai qu’elle avait détourné le regard gênée. J’ai haussé les épaules, c’est quand même avec elle que je passerai la nuit , je pouvais au moins embrasser mon mâle. Mais il m’a regardé durement, je ne devais pas lui imposer une vision qu’elle avait du mal à supporter. Il s’est ensuite incliné respectueusement devant Kharya. Elle a enfin souri un peu.

Nous avons rejoint une maison d’Aeth Aelfan, elle a avoué que mon mâle lui avait plu mais elle regrettait de ne pas avoir été très « aimable » avec lui. Et moi, j’ai regretté d’avoir embrassé ainsi mon mâle devant elle. Même si elle m’a assurée qu’elle s’y habituerai, je sentais bien qu’elle n’appréciait pas que j’ai ce genre d’effusions même avec mon mâle. Ce soir là, ma belle avait besoin de tendresse. Elle s’était tellement protégée derrière son masque impassible qu’elle en était épuisée. Je l’ai gardé contre moi en la cajolant pendant qu’elle s’endormait.

Jour 18

16 archeno 384, Arbre, Val d’Alganiel.

Le temps passe si vite. Un fingélien de plus. Et je ne m’en étais même pas rendu compte ! Enfin soit.
Rien de bien spécial depuis tout le temps où je n’ai rien écrit. C’est presque comme si j’avais repris ma vie « d’avant », avec toute fois une lumière appelée Isil. Cela fait du bien de savoir qu’il y a quelqu’un qui soit là pour vous éclairer quand rien ne va plus, perdu dans les ténèbres. Ces derniers jours toutefois ont été plus mouvementés : les landes avaient à nouveau fait se multiplier les Gobelins dans la grotte d’Illumen. Ce n’était plus des dizaines mais des centaines de peaux vertes qui empestaient l’air déjà vicié de la grotte. Le combat était assez facile pour moi (je n’ai pas retenu le nombre de gobelins que j’ai abattu ce soir là…) mais ils revenaient toujours plus nombreux. Tombé à cours de soin, j’essayai de fuire le combat, mais je m’étais enfoncé trop profondément dans la caverne et fus submergé par le gobelins. Ne pouvant plus faire que combattre, je me battis jusqu’à mon dernier souffle, tombant sous les coups d’un Gobelin armé.
Quelques jours plus tôt je m’étais penché sur mes rêves. Quelque chose ne collait pas. J’y avais reconnu l’Arbre du Mont Kilaran et pourtant, il n’était pas tout à fait semblable. Je me rendis donc auprès de l’Arbre de la Sagesse et l’observai longtemps, essayant de voir s’il était tel que dans mon rêve. Alors que la différence me sautais de plus en plus aux yeux, je me rappelai ce que Khaena m’avait dit lorsqu’elle avait découvert l’Arbre au delà du Manoir : il existait en Irilion un autre arbre fort semblable à celui là. L’Arbre de l’Éternité. Alors que ce nom tournait dans ma tête, j’entendis, plus distinctement que jamais « le mot ». BRASSA. Et si cela avait un rapport? Je demandait à Isil comment était l’arbre et elle me proposa qu’on aille le voir. Mais j’étais alors en plein dans le combat que j’ai relaté quelques lignes plus haut. Je ne pouvais sortir. Heureusement, si je puis écrire,  elle était elle aussi dans une invasion en Irillion.Quand bien même j’arriverais à sortir de là, je ne ferais pas long feu une fois sorti du bateau de Sarma, nous dûmes donc remettre à plus tard notre excursion.

Je me demande quelles surprises cela nous réserve.

Chasse aux yétis

Jour 13 Archeno – Fingelien 384
Kharya m’a saluée par télépathie aujourd’hui. Je lui ai répondu sans savoir vraiment si je pouvais m’inviter auprès d’elle ou non. J’ai finalement décidé de la laisser me proposer, ne voulant pas l’importuner par ma présence qu’elle ne semblait pas souhaiter ces derniers temps. Pourtant, elle me manquait terriblement.

Au bout de longues minutes, j’ai fini par briser le silence qui s’était installé entre nous en lui demandait si elle comptait me dévoiler les raisons de sa dernière colère. Elle a fini par me répondre qu’il s’agissait d’une discussion avec Mulvaar qui l’avait profondément agacée. Je n’ai pas insisté. Elle n’avait de toutes évidences pas envie d’en dire plus. J’ai préféré la laisser tranquille.

C’est à ce moment là qu’Eryann m’a contactée. Il était en train de combattre une invasion de gobelins à Illumen. Il m’a à nouveau demandé à quoi ressemblait l’arbre d’Éternité dont je lui avais parlé. Dans son rêve, il m’avait vu en train de mourir au pied d’un arbre qui ressemblait à celui qui se trouvait au sommet du mont Kilaran à Starenlith. Je lui avait dit quelques jours auparavant que l’arbre de Starenlith ressemblait à l’arbre d’Éternité de Trassian. Je lui ai proposé d’aller le voir. C’était l’occasion puisque Kharya ne semblait pas décidée à me voire aujourd’hui.

Mais Kharya m’a soudain demandé où elle pourrait me rejoindre. Je lui ai proposé de venir avec Eryann et moi à Trassian mais elle a décliné l’offre préférant nous laisser seuls tous les deux. J’ai tenté de lui dire qu’elle serait toujours ma priorité face à Eryann mais cela ne l’a pas fait changer d’avis.

J’avais donc donné rendez vous à Eryann à Trassian. Il était toujours en train de combattre les gobelins à Illumen. En passant par Iscarlith, je me suis rendu compte que des animaux étaient particulièrement agressifs : une invasion des landes étaient en cours.

Kharya est arrivée à ce moment là. Apparemment la pointe d’Egratia était elle aussi sous le feu d’une attaque. J’ai dit à Eryann de ne pas bouger d’où il était : Irilion était bien trop dangereuse aujourd’hui pour son niveau de combat. Heureusement, il était toujours en Séridia. Nous avons donc préféré reporter notre excursion pour Trassian à une autre fois.

Kharya m’a proposé de la suivre pour débarrasser la pointe d’Egratia des créatures d’invasion. Il y en avait très peu. Un troll avait été éliminé par un nain blond Gardien de la Tradition : HaraldClaxNar. Un orgre en armure a été éliminé par ma Shaa’enyss. Il n’y avait plus rien.

Nous sommes donc retournés à Iscarlith avec le nain pour tomber nez à nez sur un Yéti. Heureusement que le nain était là, il l’a attaqué mais était sur le point de succomber sous les coups. Je savais que les Gardiens de la Tradition réprouvaient la magie et j’ai hésité à lui lancer un sort de soin. Mais il était en tellement mauvaise posture que je l’ai soigné. Il a fini par abattre la créature. Je me suis ensuite excusée d’avoir dû le faire mais il ne semblait pas fâché. Il m’a même remercié de façon assez bourrue à la manière naine.

Nous avons ensuite tenté d’éliminer les yétis. Le nain se bourrait de potions pour démultiplier ses compétences de combat. Mais ils nous arrivaient à Kharya et à moi de devoir tout de même le soigner par magie. Il ne grognait pas trop semblant apprécier finalement que deux femelles prennent ainsi soin de lui.

Finalement quand Kargorm est arrivé, il a pris les choses en main. On reconnaissait celui qui avait pris l’habitude de commander chez les patrouilleurs. HaraldClaxNar s’est éclipsé et nous avons suivi l’ancien Chambellan. Il n’avait quand à lui aucune répugnance à utiliser la magie et il avait beaucoup moins de difficulté à éliminer les Yétis, jusqu’à ce que nous tombions sur un Yéti géant. Il était immense… J’ai bien cru que Kargorm allait tomber sous ses coups mais il nous a juste dit très calmement qu’il fallait que nous reculions pour éviter de devenir les nouvelles proies de la créature gigantesque lorsqu’il se serait désengagé.

Il ne pouvait l’éliminer seul. Il a donc rappelé mes anciens compagnons d’armes à la rescousse : Aura et Polgarath. Dalz, un de nos frères sombres peu recommandable est également venu. Avec nos différents talents de magie, de combats et de nécromancie, sous les ordres de Kargorm, nous avons fini par tuer le yéti géant et libérer complètement Iscarlith. Nous avons partagé le butin trouvé sur lui. J’ai laissé ma part à Kharya pour le peuple et Polgarath a fait de même.

Ma Shaa’enyss a ensuite cherché un petit coin douillet pour que nous passions la nuit. Nous avons trouvé une petite maison non loin du dépôt. J’ai tenté de faire parler ma sombre de sa colère mais elle restait évasive. Elle disait que tout allait bien alors que je sentais qu’elle me cachait quelque chose. Je n’ai une fois de plus pas insisté mais je me sentais mal de ne pas savoir aider ma femelle. Elle a du sentir mon mal-être puisqu’elle m’a serrée dans ses bras en me cajolant jusqu’à ce que je m’endorme.

Brassa

Jour 3 Elfist – Fingelien 384
Kharya m’a avoué que Mulvaar était en train de devenir un peu plus qu’un amant… Ça m’a glacée que pouvait elle trouver à ce mâle bourré d’ambition et manipulateur? J’ai du mal à comprendre. Sans doute que je ne connais que la façade qu’il veut bien montrer en public. Je suppose qu’il doit avoir des qualités puisque ma Shaa’enyss le trouve à son goût. J’ai conseillé à ma sombre d’en parler à ma mère même si je me doute qu’elle le soupçonne déjà : elle a une sorte d’instinct pour çà.

J’ai du la laisser. Je n’avais pas vu Eryann depuis des jours et je lui avais promi de lui montrer l’arbre de l’éternité de Trassian. Il ne connaissait pas le chemin pour y parvenir. J’ai du lui montrer quelques secrets pour nous retrouver dans les souterrains de la ville. Arrivés devant l’arbre, il est resté interdit. De toute évidence, c’était celui de son rêve. Nous nous sommes allongés sur le sol et il m’a demandé d’écouter.

J’entendais un drôle de bruissements souterrains qui ressemblaient au mot « brassa » que ne cessait d’entendre Eryann dans ses rêves.
Mon elfe blond s’est soudain relevé. Il se souvenait : Brassa était le nom de l’humaine qui était morte dans ses bras au pied d’un arbre et qui avait provoqué son bannissement de son peuple. Il disait qu’il était en train de lui parler…

La situation me paraissait tellement étrange que je n’en ai parlé à Kharya. Elle disait qu’il imaginait peut-être tout çà mais que de tout évidence il en avait besoin pour se sentir mieux. J’ai donc laissé Eryann continuer son monologue. Il me retransmettait parfois les réponses de Brassa. L’humaine le rassurait : mère nature l’avait rappelée à elle et la protégeait. Il ne fallait plus qu’il s’en veuille pour ce qu’il s’était passé, que c’était son peuple qui avait fait les mauvais choix et non lui. Puis, elle est partie.

Eryann semblait aller mieux débarrassé d’un poids. Je l’ai ramené à Trassian dans un des igloos. Je savais qu’avec son sens de l’orientation mon elfe blond aurait du mal à trouver la sortie. J’ai contacté Kharya pour savoir si elle me voulait à ses côtés pour la nuit mais elle était avec Mulvaar. J’ai essayé de prendre la nouvelle à la légère en lui disant que Mulvaar pourrait jouer au docteur avec elle pour lui passer du baume sur ces blessures. Mais elle semblait plutôt agacée par la tournure que prenait sa conversation avec le sombre. Je lui ai proposé de me rejoindre à Trassian ou de la rejoindre mais elle a préféré rester avec Mulvaar.

Je me suis endormie cette nuit là entre les bras tendres d’Eryann.

Jour 19

3 Elfist 384, Igloo, Trassian.

C’est étonnant comme ici tout va vite, tout change, tout se transforme. c’est un peu comme l’alchimie, comme si les Landes étaient une énorme essence qui est en fonte permanente.
Tout a commencé il y a quelques jours. J’avais décidé, en discutant avec Isil, de rester quelques jour à le découverte d’Irilion. c’est vrai que je nourrissais de sérieux a-priori sur ce continent plus sauvage que Séridia. Un comble! Moi qui faisais la leçon à mes frères sur leur manque d’ouverture d’esprit, je refusais de mettre les pieds quelque part, ça parce que j’en avis peur.
Vêtu d’une armure légère et de ma cape verte et suivant les recommandations de Khaena (elle me conseillait en temps réel par télépathie) je me mis en route. Mon premier arrêt d’importance fut la cité désertée d’Yrsis. Quelle architecture magnifique. J’ai pu y croiser un démon démon D’jhi, reliques d’une race inconnue dans les Îlots centraux. Je me suis ensuite rendu sur l’Île de Nargraw et son volcan. Il y fait assez chaud (sans doute à cause du volcan) La cité qui s’étend sur les pentes de la montagne de feu, est de plus austères. J’ai ensuite essayé de retrouver le gisement d’argent où j’avais retrouvé Khaena il y a quelques mois, mais je me suis perdu dans les régions polaires. Heureusement qu’elle m’a indiqué où me rendre. Je crois que je serais mort de froid si elle n’avait pas été là. J’ai donc continué à miner de l’argent.

Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé Isil au dépôt de Trassian. Elle allait me montrer l’Arbre de l’éternité. Nous nous mîmes en route. Je faillis la perdre plusieurs fois, mais nous arrivâmes rapidement. Le lieu était empreint de magie et j’entendais le mot Brassa résonner partout. Lorsque je le dis à ma sombre, je vis dans son regard qu’elle se demandais de quoi je parlais. Apparemment j’étais vraiment le seul à qui ce mot était destiné. Quelques instants je me suis senti seul. Si même Isil ne me comprenait pas, qui le pourrait? Mais, m’approchant du l’Arbre, je me rendis compte d’une bizarrerie : Le mot semblait venir du sol. Je me couchai au pied du tronc et écoutai. Isil me regardait comme si je perdais la tête. Je l’attirai au sol et lui dis d’écouter. C’était comme un battement de cœur. Mais ce n’étais pas un toc toc habituel. Il disait Brassa, Brassa. Khaena se releva : Elle l’avait entendu elle aussi. Elle se demandait ce que c’était. Soudain, j’entendis une voix dans ma tête. une voix que je n’avais plus entendu depuis des années.

- Monsieur l’Elfe? Je ne répondis pas.

- Cela fait des semaines que j’essaie de vous faire venir ici. Je restai debout, sans bouger comme pétrifié. Khaena me regardait à nouveau avec de l’inquiétude dans les yeux.

- C’est moi, Brassa. Je sais que vous pensez parfois à moi, à ce jour où je suis morte. C’était impossible… Cela fait des années que cela s’est produit. J’avais bien entendu des légendes de certains peuples qui racontaient que les âmes des gens purs pouvaient rester au sein de Mère nature pour l’Éternité, mais ce n’était que de veilles histoires pour les enfants…

- Oui, c’est bien moi. mon corps a disparu mais mon esprit a subsisté. Je réussis juste à articuler, aux bord des larmes « c’est impossible ». Khaena n’y comprenait rien. je dus lui expliquer en vitesse. Elle n’en croyait pas ses oreilles.

-Mon esprit a subsisté lorsque l’Arbre sous lequel vous m’avez enterré a aspiré ma Vie. Je suis devenu l’Arbre et il est devenu moi. Il n’y avait qu’une chose que je voulais voir : l’elfe blond qui avait essayé de me sauver.  Je décidait de quitter l’arbre et de revenir à la Nature. Je voyageai des années et des années, jusqu’à me retrouver, je ne sais comment, dans cette contrée magique. Cet arbre-ci me donnait une force jamais eue : je vous voyais à quelques occasions. C’est moi qui vous ai appelé ici. « Pourquoi êtes vous là », lui répondis-je.

-Je suis là parce que mon temps est venu. Que je voulais vous revoir une dernière fois. J’ai ressenti votre peine, vos remords. Je ne pouvais partir sans vous dire ceci : c’est vous qu m’avez sauvé. Vous n’avez pas à vous en vouloir. C’est votre peuple qui a failli en ses engagements, pas vous. Je ne pus retenir mes larmes. Je racontai tout cela à Isil. Je ne sais pas ce qu’elle a pensé de cela, mais elle m’a pris dans ses bras et a fait comme si elle comprenait.

- Qui est cette femme sombre à vos côtés? Je ne pus m’empêcher de répondre tout haut « C’est mon Khaena, mon Isil, ma lumière dans ces terres » Elle sourit tandis que Brassa continuait :

- Elle est belle. Elle a de la chance de vous avoir. Elle doit prendre soin de vous, faites pareil et vous vivrez toujours tous les deux. Je souris.

- Au revoir elfe blond. Elle partit, le mot aussi. Je restait quelques instants dans le vague, dans les bras d’Isil. « Elle est partie, vraiment partie » lui dis-je. Elle essuya mes larmes comme elle l’avait fait dans la chambre de Starenlith. Nous sortîmes du labyrinthe puis nous couchâmes dans un des Igloo de Trassian.

Pour la première fois depuis très longtemps, je dormis sans problème.

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