22 kamarien 383, Arbre, Val d’Alganiel.

J’ai peur. Ce rêve-ci n’est même plus étrange, il me fait peur. Je me fais peur.

Cela commence toujours par la même chose. Je suis à nouveau Gardien du Domaine Sylvain. Toujours dans cet arbre. Je vois arriver une humaine qui chante entre les arbres. Me soldats sont prêts à supprimer l’intruse. Mais elle m’intrigue. Bref, je ne réagis pas et un des miens lui décoche une flèche en plein cœur. Je descend essayer de sauve la femme qui agonise en bas et lorsque je la retourne, je me rend compte que ce n’est pas l’humaine mais bien ma Khaena dont la vie quitte le corps. Elle me regarde de ses yeux larmoyants de douleur et a juste le temps de dire « Anar » avant de pousser son dernier souffre. Je lève les yeux vers le ciel, cherchant Isil [= la Lune] des yeux et elle n’est pas là, pourtant, elle était pleine le jour avant. Je regarde ensuite l’arbre et je vois que c’est l’Arbre de La Sagesse de Starenlith mais qu’il n’est plus que bois mort. Soudain, j’entends un pas derrière moi. C’est le soldat qui a lancé la flèche. Mais ce n’est pas un elfe, c’est cet abject personnage, le Véreux, à qui j’ai déjà été confronté à une occasion sur les Îlots (ou plutôt, je le reconnais comme tel). Il me regarde en souriant d’un air mauvais. Je me jette sur lui, mais il éclate de rire et me réduit en un tas de cendres.

Lorsque je me suis réveillé, j’étais debout, l’épée en main en plein milieu du Val. Et puis à nouveau cette sensation. le Manque comme dirait Dame Kharya. J’ai l’impression que mon esprit est embrumé par une brume de sang. Je sens que cela recommence. Comme une voix qui vient du plus profond de moi. Je n’arrive pas encore à l’entendre mais je sens que ce qu’elle dit n’est pas bon. Pas du tout. Suis-je entrain de devenir fou, comme l’avait prédit la Matriarche? Et Isil qui n’est pas là. A qui vais-je bien pouvoir parler de cela? Dois-je m’adresser à Dame Kharya? C’est sans doute la personne la mieux placée pour m’aider si Isil ne reviens pas très vite… La traversée est parait-il si mouvementée. Vais-je à nouveau me retrouver seul, errant sans point d’attache au sein des Landes? Ne suis-je destiné qu’à perdre tout ce qui m’est cher?

Anar et Isil, éclairez ma route à travers ces sombres contrées.

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