Jour 7 Kamarien – Fingelien 380
L’anniversaire de mon mâle est le 6 Kamarien. Nous n’avions pas pu nous retrouver ce jour là. Le lendemain, je lui ai proposé de nous retrouver dans une maison arbre du Val d’Alganiel à Pierre-Blanche. Je lui ai alors offert le gâteau d’anniversaire que j’avais préparé avec les ingrédients qu’avait laissé le roi Tisseur des lutins, Kiglin durant la saison froide des îlots. Il a semblé ému apparemment personne ne lui avait encore jamais fêté son anniversaire depuis son arrivée en Draïa. Le gâteau avait vraiment bon goût. J’ai ri quand Kely en avalant un gros morceau en laissa un petit sur le bout de son nez. Je suis venu alors l’attraper en lui laissant un baiser au passage.
Ce petit jeu nous donna une idée. Le lendemain, Kely s’amusa à laisser quelques petits morceaux de part et d’autres de mon corps venant attraper chaque morceau avec ses lèvres… Le désir nous a emporté brutalement, nous avons mêlé nos corps fêtant ainsi l’anniversaire de mon mâle de la plus belle des façons.
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18 mundia 383, Arbre, Val d’Alganiel.
Dormir. Encore quelque chose que je découvre. Cela est étrange. Mais l’heure n’est plus au sommeil.
Comme dit lors de mon dernier Billet, j’avais décidé de m’entraîner pour faire passer cette étrange sensation. J’étais allé au Kasteel d’Altania. Je me réveillai affaibli, dans la neige de Pierre-Blanche, non loin de Raven, Khaena me regardant avec inquiétude. Je repris mes esprits puis elle m’emmena dans une des ces arbres maisons du Val d’Alganiel. Apparemment, je me serais attaqué aux gargouilles éveillées et au Valet d’Altania , dans la seconde salle du Kasteel. Je n’ai aucun souvenir de cela. Juste une sensation, comme si voir les dépouilles de mes ennemis était la seule satisfaction, le seul but que j’aie. Nous avons beaucoup parlé avec Isil, elle prenant soin de moi. Elle semblait inquiète et voulait que Kharya m’examine, elle saurait quoi faire, disait-elle, mais elle était endormie et ne vint donc pas.
Dans le même temps, une discussion avait lieu sur les ondes télépathiques elfique. Elle avait éclaté suite à l’affaire de la Rénovation de Nargraw-Nord. Selon les Hauts-Elfes, Kharya avait outre passé ses droits en ne demandant pas leur avis aux officiels présents lors de la négociation. J’étais d’avis qu’elle avait certes agi précipitamment, mais dans l’intérêt de tout Séridia et c’est pourquoi je pensais que nous devrions fournir exactement un septième du devis. Les autres n’étaient pas de cet avis, ne voulant octroyer que le don du Palais. Pire encore, Darca, notre Échevin, était d’avis que le Chambellan avait avant tout agi avant tout en tant que Sombre plutôt que comme Chambellan. Notre discussion tourna vite en dispute; moi avançant que la Sagesse proverbiale des Elfes avait du quitter les Îlots si de tels arguments étaient avancé, lui me demandant à plusieurs reprise quelle était la définition de « Sagesse ». La discussion n’étant pas possible, je me coupai de mes frères pour réfléchir.
Plus tard, j’affichai cette lettre dans nos salles :
Suite à une discussion animée sur nos ondes il y a quelques jours et suite au parchemin déposé ici (parchemin d’atwenas disant qu’il se coupait lui aussi des ondes), j’ai beaucoup rélféchi. Rassurez-vous, mon avis sur le dossier Nargraw-Nord n’a pas changé d’un poil de chimérien. Mais je suis venu à la conclusion que peut-être je n’avais pas fait preuve d’assez de retenue dans mes propos, ni même expliqué ceux-ci.
Que cela soit dit : je ne suis du côté de personne. Ni du Chambellan, ni de la Matriarche Sombre, ni du chef du Dispensaire et pas même des Haut-Elfes. Juste celui que me dicte mon esprit, qui, je espère guidé par le Chant. Si un fait quelque part me déplaît, je le dis, quoi que cela m’en coûte. La réaction de notre Représentant ne m’étonne pas, lui qui doit se voir en rêve à la place de Dame Kharya. Mais que d’autres frères le suivent, cela m’attriste. Le suivront-ils aussi lorsqu’il ira en zone de non-droit? Avons nous perdu l’oreille pour le Chant? Certains, je le crains.
Comme vous le savez peut-être, j’ai récemment fait une rencontre. Une rencontre qui m’a fait prendre conscience qu’il n’y a ni Hauts-Elfes, ni Elfes-noirs, ni aucun autre peuple. Nous avons toutes et tous les même blessures, les même peurs, les même tristesses et surtout le même ennemi. Considérer celui dont la peau est plus sombre que la sienne, dont les mœurs sont différentes relève pour moi d’une erreur de jugement. Lorsqu’il gît, blessé par les créatures des féaux, le corps ensanglanté, son sang n’est-il pas rouge lui aussi? Ne doit-il pas passer aux Enfers lui aussi? Nous avons tous à apporter à l’autre et tous à apprendre des autres, voilà pour moi la Sagesse elfique. Encore faut-il le vouloir.
Sachez enfin que si je voyais cette situation perdurer malgré les efforts des gens de bien, je n’aurai aucun scrupule à vous laisser. J’ai déjà été renié par les miens une fois, une seconde ne m’effraie pas.
Puisse le Chant d’Ull’Tuvar rythmer les pas de ceux qui peuvent encore l’entendre.
25 mundia 383, Arbre, Val d’Alganiel.
C’est la seconde fois que j’écris dans cet arbre. Il est confortable. Bien plus que la chambre à l’auberge de Starenlith. Pourquoi n’y ais-je pas pensé plutôt. Soit. Je suis resté ici, car, fatigué par ce qui s’est passé il y a deux jours, j’ai dormi jusque maintenant.
Khaena était en conseil matriarcal et nous discutions par télépathie. Heureusement, il n’ pas duré et nous nous retrouvâmes rapidement près de Raven. Elle m’appris que Kharya avait accepté de venir me voir. Elle me glissa aussi, un peu anxieuse que c’était avec elle qu’elle avait passé la nuit il y a quelques jours. Elle avait l’air inquiète de ma réaction. Je lui répondis que c’était bien, que cela ne me dérangeait pas. A dire vrai, je préfère qu’elle passe du temps avec elle qu’avec un ou une illustre inconnue. Elle a paru soulagée. La Matriarche est arrivée et nous nous sommes rendus tous trois dans cet arbre. Nous avons un peu parlé puis Kharya a préparé une de ses potions et me l’a injecté avec une aiguille. C’était angoissant. Heureusement que Isil était là. Cette potion était censé me refaire plonger dans l’état dans lequel j’étais pendant que je m’attaquais aux gargouilles du Kastel. Apparemment ça a plutôt marché puisque à mon réveil, Khaena me regardait avec inquiétude.
Selon la Matriarche, j’aurais découvert en une fois les sentiments liés à l’amour suite à ma rencontre avec Khaena. Aussi bien les heureux que les moins heureux. Je dois, m’a dit Kharya, tâcher de me rappeler ces sentiments pendant ma méditation et les partager avec Isil. Ma Sombre Lune a paru troublée, doutant qu’elle soit la bonne personne à qui me confier. La Matriarche lui a assuré que c’était elle la seule qui pourrait m’aider. Je me suis endormi sur le lit, bercé par le bruit de la sève qui remontait dans le tronc de l’Arbre. Juste avant de sombrer dans les songes, j’ai entendu Kharya appeler Isil « Ma louve » et les voir partir toutes deux. Je souris en me disant qu’elle serait en sécurité.
Je me réveillai en sursaut. J’avais mon épée de bronze en main. J’étais assis sur le lit. Il me fallut quelques instants pour réaliser où j’étais. Je me rappelle maintenant ce que j’ai rêvé : j’ai revécu ma transe avec les deux sombres. J’en tendu la voix de Kharya me demander si je l’entendais. Je me levai vivement, je devais « les » détruire. Tous. « Ils » voulaient sa mort. Je sens l’air frais du dehors puis une poigne ferme mais douce qui m’attrape le poignet. Loin, j’entends la voix de la Matriarche qui me demande de me calmer, elle me demande où je suis, je répond que c’est un Château avec des Gargouilles. Je veux partir, je dois « les » tuer. Mais elle me dit que Isil est là. Ce nom me dit quelque chose. Puis j’entends cette voix, bien plus forte et bien plus présente que celle de la Matriarche. C’est comme si cette voix, parlait directement à mon âme, comme si elle arrivait à parler à ce qui me touche le plus. Cette voix me dit « Je suis là Anar ». Soudain, alors que j’étais dans l’obscurité totale, une lumière se fit. Une lumière blanche comme une nuit de pleine Lune. C’était tellement reposant. Kharya me demanda de me souvenir des sensations. Je devais tuer, tuer pour protéger Isil, la protéger des Landes car elles voulaient la tuer, me la retirer. Je devais la protéger, coûte que coûte. Je voulus me dégager pour partir combattre, mais encore, une fois Isil me parla de sa voix si douce. Je revins à moi face à Khaena, juste devant l’arbre-maison. Mon rêve se finit à cet instant.
Il faudra que j’en parle à Khaena, comme l’a dit la Matriarche.
J’espère que tout va bien pour elle.
22 kamarien 383, Arbre, Val d’Alganiel.
J’ai peur. Ce rêve-ci n’est même plus étrange, il me fait peur. Je me fais peur.
Cela commence toujours par la même chose. Je suis à nouveau Gardien du Domaine Sylvain. Toujours dans cet arbre. Je vois arriver une humaine qui chante entre les arbres. Me soldats sont prêts à supprimer l’intruse. Mais elle m’intrigue. Bref, je ne réagis pas et un des miens lui décoche une flèche en plein cœur. Je descend essayer de sauve la femme qui agonise en bas et lorsque je la retourne, je me rend compte que ce n’est pas l’humaine mais bien ma Khaena dont la vie quitte le corps. Elle me regarde de ses yeux larmoyants de douleur et a juste le temps de dire « Anar » avant de pousser son dernier souffre. Je lève les yeux vers le ciel, cherchant Isil [= la Lune] des yeux et elle n’est pas là, pourtant, elle était pleine le jour avant. Je regarde ensuite l’arbre et je vois que c’est l’Arbre de La Sagesse de Starenlith mais qu’il n’est plus que bois mort. Soudain, j’entends un pas derrière moi. C’est le soldat qui a lancé la flèche. Mais ce n’est pas un elfe, c’est cet abject personnage, le Véreux, à qui j’ai déjà été confronté à une occasion sur les Îlots (ou plutôt, je le reconnais comme tel). Il me regarde en souriant d’un air mauvais. Je me jette sur lui, mais il éclate de rire et me réduit en un tas de cendres.
Lorsque je me suis réveillé, j’étais debout, l’épée en main en plein milieu du Val. Et puis à nouveau cette sensation. le Manque comme dirait Dame Kharya. J’ai l’impression que mon esprit est embrumé par une brume de sang. Je sens que cela recommence. Comme une voix qui vient du plus profond de moi. Je n’arrive pas encore à l’entendre mais je sens que ce qu’elle dit n’est pas bon. Pas du tout. Suis-je entrain de devenir fou, comme l’avait prédit la Matriarche? Et Isil qui n’est pas là. A qui vais-je bien pouvoir parler de cela? Dois-je m’adresser à Dame Kharya? C’est sans doute la personne la mieux placée pour m’aider si Isil ne reviens pas très vite… La traversée est parait-il si mouvementée. Vais-je à nouveau me retrouver seul, errant sans point d’attache au sein des Landes? Ne suis-je destiné qu’à perdre tout ce qui m’est cher?
Anar et Isil, éclairez ma route à travers ces sombres contrées.
16 thyllion 383, Arbre, Val d’Alganiel.
Une semaine encore que je n’ai rien écrit ici. Le temps commence à se faire long. Isil me manque. Je me rend compte que sans sa présence à mes côtés je ne suis que l’ombre de moi même. Cela fait mal, très mal. Enfin, si c’est c’est le prix à payer pour l’aimer, je le paie à coup sur.
J’ai enfin réussi à me sortir ces affreux rêves de la tête. Sans doute grâce aux nombreux combats que j’ai mené ces derniers jours. Deux jours après l’épisode d’Irilion, j’ai entendu une jeune elfette paniquée appeler à l’aide : des lapins enragés étaient entrain de se multiplier à Starentlith. Je suis venu l’aider. Ce n’étaient que quelques lapins, et la situation fut rapidement sous contrôle. Une fois la situation calmée, je contactai Dame Kharya : je voulais savoir où trouver les orcesses dont elle m’avait parlé. Je me rendis donc au vieux temple à Illumen pour me mesurer à ces créatures. Une chose est sûre : je ne suis pas encore prêt… La première faillit me tuer et, avant que je ne puisse me soigner, une seconde m’attaquait, m’expédiant en Archéron. Bref, je décidai que les gargouilles au Nord de Pierre-Blanche me convenaient parfaitement pour l’instant. C’en était trop et je décidai de me reposer.
A mon réveil, j’enfilai mon armure d’entraînement et me dirigeai vers la grotte aux gargouilles. Je tombai né à nez avec un soldat gobelin. Décidément, ils doivent aimer mon odeur… Je réussis à m’échapper de justesse et lorsque j’arrivai au dépôt, j’entendis l’alarme qui résonnait. Je décidai d’aider à nettoyer le territoire Eldorian. Armé et protégé comme il se doit, je croisai le fer avec des petits soldats gobelins, des gobelines mais aussi des trolls. C’est là que je vis que mon entraînement commençait à porter ses fruit : j’arrivai à me défaire de mes adversaires sans aucun problème. Le territoire de Pierre-Blanche est tellement vaste que les créatures s’étaient éparpillés aux quatre coins. Malheureusement, bien peu d’aventuriers avaient décidé de mener la chasse. Nous mîmes plusieurs dizaines minutes à éradiquer toute menace.
Fourbu, je rentrai à mon arbre. C’est étrange. Moi qui il y a quelques semaines méditais n’importe où, au gré de mes voyages sur les îlots, une fois le combat fini, je n’aspire qu’à une chose : retrouver le calme mon arbre et le doux sourire de mon Isil. Je m’endormis quasiment instantanément. Je me réveillai avec la drôle d’impression d’avoir oublié un rêve important. Seul un mot restait dans l’air comme si c’était un lambeau de rêve resté accroché à ma conscience : Brassa