25 mundia 383, Arbre, Val d’Alganiel.

C’est la seconde fois que j’écris dans cet arbre. Il est confortable. Bien plus que la chambre à l’auberge de Starenlith. Pourquoi n’y ais-je pas pensé plutôt. Soit. Je suis resté ici, car, fatigué par ce qui s’est passé il y a deux jours,  j’ai dormi jusque maintenant.

Khaena était en conseil matriarcal et nous discutions par télépathie. Heureusement, il n’ pas duré et nous nous retrouvâmes rapidement près de Raven. Elle m’appris que Kharya avait accepté de venir me voir. Elle me glissa aussi, un peu anxieuse que c’était avec elle qu’elle avait passé la nuit il y a quelques jours. Elle avait l’air inquiète de ma réaction. Je lui répondis que c’était bien, que cela ne me dérangeait pas. A dire vrai, je préfère qu’elle passe du temps avec elle qu’avec un ou une illustre inconnue. Elle a paru soulagée. La Matriarche est arrivée et nous nous sommes rendus tous trois dans cet arbre. Nous avons un peu parlé puis Kharya a préparé une de ses potions et me l’a injecté avec une aiguille. C’était angoissant. Heureusement que Isil était là. Cette potion était censé me refaire plonger dans l’état dans lequel j’étais pendant que je m’attaquais aux gargouilles du Kastel. Apparemment ça a plutôt marché puisque à mon réveil, Khaena me regardait avec inquiétude.

Selon la Matriarche, j’aurais découvert en une fois les sentiments liés à l’amour suite à ma rencontre avec Khaena. Aussi bien les heureux que les moins heureux. Je dois, m’a dit Kharya, tâcher de me rappeler ces sentiments pendant ma méditation et les partager avec Isil. Ma Sombre Lune a paru troublée, doutant qu’elle soit la bonne personne à qui me confier. La Matriarche lui a assuré que c’était elle la seule qui pourrait m’aider. Je me suis endormi sur le lit, bercé par le bruit de la sève qui remontait dans le tronc de l’Arbre. Juste avant de sombrer dans les songes, j’ai entendu Kharya appeler Isil « Ma louve » et les voir partir toutes deux. Je souris en me disant qu’elle serait en sécurité.

Je me réveillai en sursaut. J’avais mon épée de bronze en main. J’étais assis sur le lit. Il me fallut quelques instants pour réaliser où j’étais. Je me rappelle maintenant ce que j’ai rêvé : j’ai revécu ma transe avec les deux sombres. J’en tendu la voix de Kharya me demander si je l’entendais. Je me levai vivement, je devais « les » détruire. Tous. « Ils » voulaient sa mort. Je sens l’air frais du dehors puis une poigne ferme mais douce qui m’attrape le poignet. Loin, j’entends la voix de la Matriarche qui me demande de me calmer, elle me demande où je suis, je répond que c’est un Château avec des Gargouilles. Je veux partir, je dois « les » tuer. Mais elle me dit que Isil est là. Ce nom me dit quelque chose. Puis j’entends cette voix, bien plus forte et bien plus présente que celle de la Matriarche. C’est comme si cette voix, parlait directement à mon âme, comme si elle arrivait à parler à ce qui me touche le plus. Cette voix me dit « Je suis là Anar ». Soudain, alors que j’étais dans l’obscurité totale, une lumière se fit. Une lumière blanche comme une nuit de pleine Lune. C’était tellement reposant.  Kharya me demanda de me souvenir des sensations. Je devais tuer, tuer pour protéger Isil, la protéger des Landes car elles voulaient la tuer, me la retirer. Je devais la protéger, coûte que coûte. Je voulus me dégager  pour partir combattre, mais encore, une fois Isil me parla de sa voix si douce. Je revins à moi face à Khaena, juste devant l’arbre-maison. Mon rêve se finit à cet instant.

Il faudra que j’en parle à Khaena, comme l’a dit la Matriarche.

J’espère que tout va bien pour elle.