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Killya et Keros

Jour 12 Elouenien – Fingelien 380
J’ai proposé à Kely d’aller nous tremper dans les bains publics de Nargraw Sud. Nous avions besoin de détente. Nos petits jeux coquins du début de la baignade se sont rapidement transformés en jeux plus érotiques. Nos corps ont finis par se mêler et comme à Irrisadith, nos esprits se sont liés dans une intense communion. J’ai alors laissé la porte entrouverte à l’esprit de La Sombre. Mon bleu avait parlé de cette possibilité de la satisfaire ainsi. Mais elle semblait endormie. Mais soudain, elle a pris le contrôle mais comme dans un rêve éveillé sans se rendre compte de ce qu’elle faisait. Elle a approché une main tremblante vers la joue de Kely alors que nos corps étaient toujours liés. Une intense et belle vague d’amour provenant de son esprit nous a submergé. Elle a soudain murmuré : « Keros » .
Kely surpris d’entendre la voix de La Sombre et de s’entendre appeler ainsi, s’est reculé. Elle s’est réveillée brutalement et s’est mise à hurler de désespoir tandis qu’une terrible onde douloureuse nous envahissait. Elle s’est recroquevillée dans un coin laissant parfois échapper des sanglots. Sa douleur continuait de nous envahir par vague. Je l’ai soudain senti couper le contact avec l’esprit de mon bleu, elle ne voulait pas le faire souffrir inutilement. Kely la recouverte d’une serviette, ne sachant trop que faire et se méfiant de ses réactions violentes. Il s’est assis non loin d’elle.
Il lui a demandé qui était Keros. Et elle s’est mise à parler d’abord avec réticence puis plus calmement.
Keros était son mâle. Il y a plusieurs années, elle était une jeune sombre nommée Killya qui avait découvert son pouvoir de séduction. Elle séduisait tout le monde : mâles, femelles qu’ils soient liés ou non. Elle séduisait puis se lassait rapidement et recommençait avec un autre ou une autre. Un jour, une jeune prêtresse est devenue Haute-prêtresse à la suite d’un concours de circonstances malheureux. Celle-ci prônait l’abstinence et la virginité des prêtresses de Lith. La haute-prêtresse est alors devenue sa cible : un véritable défi pour elle. La Sombre commença alors son petit jeu de séduction. Mais la jeune haute-prêtresse ne se laissa pas faire facilement, elle envoyat même plusieurs fois La Sombre en cellule pour être entrée dans sa chambre sans son autorisation. Mais çà ne l’a pas découragée bien au contraire, cela l’amusait et rendait le défi encore plus excitant. La proie finit par céder et La Sombre resta un temps avec elle. La liaison resta secrète et finalement comme à son habitude La Sombre se lassa et chercha une autre proie.
Elle fit la connaissance de Keros, un elfe noir qui venait d’arriver au sein de son peuple. Il n’était pas comme les autres mâles : plus ouverts et moins soumis. Il avait semble-t-il beaucoup voyagé avant d’arriver ici. L’Ilharess l’avait accepté au sein du peuple pour ses talents de forgeron. Il avait appris son métier auprès d’un Maître nain. Les meilleurs combattants du peuple passaient par lui pour être fourni en armes et armures. C’est ainsi que La Sombre l’a connu.
Elle tenta toute suite de le séduire mais il s’amusait de ses tentatives qu’il trouvait puériles. Elle finit par abandonner. Keros était son premier echec mais il devint son ami. Elle continua à séduire à droite et à gauche mais sans y trouver autant de plaisir qu’avant. Elle recherchait la compagnie de Keros mais il la considérait toujours comme une amie. Elle détestait devenir dépendante de lui mais continuait à le voir, ne pouvant se passer de sa compagnie. Elle finit par dépérir petit à petit… Keros lui demanda ce qu’elle avait. A vrai dire, elle ne le comprenais pas. Elle lui expliqua alors les drôles de sensations qu’elle ressentait en sa présence et ce manque terrible qui naissait en elle dés qu’il n’était pas là. Il a souri et lui a dit qu’elle était simplement amoureuse. C’était la première fois pour La Sombre. Keros l’a alors pris dans ses bras et ils sont devenus amants. Ils ne se quittaient plus.
La Haute-prêtresse qui cherchait à se venger de son ancienne maîtresse, se dit qu’il était temps d’agir. Elle exigeat que Keros vienne la rejoindre dans sa couche : un droit que tous les femelles ont sur les mâles du peuple. La Sombre était furieuse alors elle affirma que ce n’était pas possible car Keros et elle allaient se lier. Keros et la Prêtresse la regardèrent surpris. Finalement, cette dernière fit un sourire en coin et les laissa partir. La Sombre se sentait gênée, elle avait dit çà pour empêcher la Haute-prêtresse de prendre son mâle mais maintenant elle se rendait compte qu’elle en avait envie. Et Keros lui dit qu’il le souhaitait aussi.
La cérémonie a commencé. Keros avait réalisé les premières épreuves sans difficulté. Pour la dernière, il devait montrer son courage en combattant. La Sombre a compris trop tard que le combattant avait été choisit par la Haute-Prêtresse. Normalement, le combat devait s’arrêter au premier sang versé mais la première blessure que reçu Keros était mortelle. La Sombre a hurlé quand il est tombé. Elle l’a pris dans ses bras mais il était déjà mort. Le guerrier qui l’avait tué, lui a murmuré qu’il était désolé, qu’on lui avait donné l’ordre de le tuer. La Sombre a jeté un regard vers la haute-prêtresse. Celle-ci semblait se délecter de la douleur qu’elle avait provoqué. La Sombre s’est jetée sur elle. Elle l’aurait tuée si des gardes ne l’avait pas arrêtée : elle a quand même réussi à lui entailler la gorge. La haute-prêtresse l’a alors faite enfermée pour avoir osé lever sa main sur elle. La Sombre est restée plusieurs mois enfermée jusqu’à ce qu’elle réussisse à s’échapper.
Elle est allé directement dans la chambre de la haute-prêtresse bien décidé à finir ce qu’elle avait commencé… mais elle n’a pas pu… Elle lui a juste entaillé les joues et le front avec la marque des bannis. Et elle s’est sauvée. Évidement, une gilde d’assassins a été envoyée à sa poursuite. La Sombre a réussi à leur échappé longtemps… mais son ventre s’arrondissait, elle était enceinte… Keros lui avait fait un enfant avant sa mort. Les assassins se rapprochaient tandis que La Sombre était sur le point d’enfanter. Elle a accouché seule cachée dans la forêt. Elle a pris son enfant dans ses bras c’était une fille : c’était moi… Les assassins étaient tous proches désormais… Elle savaient qu’elle ne pourrait pas leur échapper mais elle voulait me sauver…Elle m’a alors déposée devant la maison de ma mère adoptive. La suite, je l’ai déjà raconté dans ce journal.

La Sombre a finalement sourit, semblant soulagée d’avoir raconté son histoire. Elle a dit à Kely qu’il ressemblait à Keros sur bien des points et qu’elle était contente que sa fille l’ait trouvé. Elle a ajouté qu’elle essaierait de m’aider un peu dans mes relations avec les autres elfes noirs même si elle n’était pas sûre d’être une très bonne conseillère… Elle s’est finalement enfouie en disant qu’elle aimait bien Kely.

J’étais émue… je connaissais un peu plus l’histoire de mes parents. J’avais l’impression de me rapprocher un peu plus de La Sombre. J’arrivais désormais à l’appeler ma mère.

Douleur et explications

Jour 12 Ullitavar – Fingelien 382
La douce m’a contactée. J’ai proposé de venir la voir mais elle a répondu que nous nous étions déjà trop vu ces derniers temps… J’ai compris toute suite ce que çà voulait dire. J’ai caparaçonné mon coeur pour ne pas que la pointe de glace qu’elle m’envoyait m’atteigne. Je ne ressentais plus rien.
Alors je lui ai demandé ses raisons. Elle disait qu’elle voulait que j’avance et que je cesse d’entretenir de faux espoirs avec elle. Une image a commencé à se superposer. Je l’imaginais comme une des prêtresses de mon école me faisant la leçon.

Je lui ai répondu que je n’allais pas avancer et que j’allais m’éteindre à petit feu. Et là, je me suis rendue compte de l’abîme d’incompréhension qui existait entre nous. Elle me reprochait de vouloir la culpabiliser alors que j’étais incapable de telles arrières pensées… Je revoyais le visage d’une prêtresse qui me reprochait de ne pas être une vraie sombre. J’essayais d’expliquer à la douce que quand on est perdue et qu’on ne sait plus quel chemin prendre, on finit par mourir.

Elle avait une fausse image de moi. Elle croyais continuellement que je jouais alors que ce n’était pas le cas. Elle disait que mes sentiments étaient réels mais que je ne savais pas les exprimer. Elle me reprochait la façon dont je lui avait offert les roses… Je revoyais la prêtresse qui me traitait de sombre stupide qui ne savait rien faire…

Et soudain, Kharya m’a appelée alors que çà faisait des jours qu’elle ne me parlait plus. Elle était froide et distante. Elle me rappelait Kriss qui venait me soustraire à la cruelle punition que certaines prêtresses prenaient plaisir à me donner. Kriss détestait être obligée de faire çà car elle remettait en cause l’autorité des prêtresses et provoquait des tensions au sein du peuple. Mais elle le faisait car elle savait que certaines étaient capable de tuer leurs élèves sous les coups et qu’elle avait promis de me protéger à ma mère. J’ai coupé court à la discussion stérile que j’avais avec la douce qui cette fois était aussi dure que de la glace.
Je savais que plus jamais je ne verrais en elle celle qui m’avait séduite. J’aurais toujours l’image des prêtresses donneuses de leçon qui m’avaient blessée cruellement à de nombreuses reprises.

J’ai donc rejoint Kharya. Pourtant, je sentais que ce qu’elle allait me dire n’allait pas me plaire. J’étais persuadée qu’elle allait me quitter. Mais, j’y suis allée comme un animal va à l’abattoir, sans espoir, mon coeur toujours caparaçonné .
Étrangement, ma belle sombre était douce. Elle disait qu’elle sentait qu’on s’éloignait l’une de l’autre. Elle n’osait plus me contacter, parce qu’elle avait l’impression de me déranger. Il est vrai que je n’avais pas été des plus aimables ces derniers temps. Mais à vrai dire, je n’étais aimable avec personne… Elle disait qu’elle savait qu’elle n’était pas capable de m’apporter ce que je voulais, que j’avais besoin de quelqu’un qui soit tout le temps là pour moi, qu’elle était trop indépendante et ne pouvait pas changer. Elle a ajouté qu’elle ne voulait plus faire de promesses qu’elle ne pourrait pas tenir.

Je lui ai demandé si çà signifiait qu’elle ne voulait plus me voir. Elle ne savait pas mais elle voulait être franche. Je me rendais compte que je lui en demandais trop, bien plus qu’elle n’était capable de me donner. J’ai essayé de plaisanter : « Voilà ce que c’est d’être une sombre élevée par sa mère… après on a besoin d’affection tout le temps… ». Mais elle n’a pas réagit. J’attendais la sentence mais elle ne venait pas. Alors, j’ai tenté de la provoquer en lui demandant ce que nous devions faire maintenant. Elle n’en savait rien. Et j’ai vu son regard. Ma belle était aussi perdue que moi… Elle m’a terriblement émue. Je me suis approchée d’elle en lui disant que j’étais désolée d’être aussi dépendante et j’ai goûté ses lèvres tendrement. Elle a répondu au baiser.

J’ai voulu l’entraîner sur le lit pour la serrer dans mes bras mais elle a refusé : ce n’était pas raisonnable de continuer alors que nous ne trouvions pas chez l’autre ce que nous recherchions. Je me suis soudain rendue compte que je ne lui convenais pas autant que je le pensais. Elle a ajouté que d’ici un mois je recommencerai à souffrir et qu’elle inventera de fausses excuses pour ne pas que je me vexe quand elle voulait être seule. Et elle ne voulait plus mentir et surtout pas à moi. Je lui ai répondu que j’avais compris une chose ces derniers temps : je préférais qu’elle me dise quand elle voulait être seule et je préférais çà plutôt que d’être à côté d’elle et la sentir absente. C’est pour cette raison que je ne la contactais plus parce que je sentais qu’elle n’osait plus me dire non et que je savais que quand c’est elle qui me contactait, elle était disponible pour moi. Elle a semblé se détendre un peu. Elle se sentait coupable et incapable de changer. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai cajolée tendrement en lui disant que moi non plus je n’arrivais pas à changer. Elle s’est blottie contre mon cou.

Elle m’a avouée être partagée entre le soulagement et l’inquiétude. Elle avait peur que tout recommence, qu’à nouveau le gouffre s’agrandisse entre nous. A vrai dire, moi même, je n’étais sûre de rien mais elle avait été franche avec moi, il fallait que je le sois avec elle. Je lui ai parlé de la douce, dont j’étais tombée amoureuse mais que c’était désormais fini. Je lui ai expliqué que j’avais eu besoin de combler un vide et qu’elle avait été là pour moi alors qu’elle, ma femelle, s’éloignait de moi. J’ai ajouté que la douce avait été une des raisons qui faisaient que je ne savais plus où aller.

Je lui ai avoué avoir voulu disparaître et que Keros mon mâle m’était apparu. Il m’avait prévenue que je ne pouvais disparaître sans faire disparaître Khaena. Je lui ai expliqué à quel point çà me faisait mal de sentir la présence de Keros et de ne pouvoir le toucher. Elle a répondu que c’était compliqué mais tout était compliqué avec moi en ce moment.

Et cette fois, c’est elle qui m’a entraîné sur le lit. Elle m’a demandé si j’avais des choses à clarifier avec elle. Je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres. Pourquoi ne m’avait elle pas rejoint dans la hutte à Morcraven ? Elle a répondu qu’elle ne savait pas où j’étais partie. Je lui avais dit pourtant… Elle n’avait pas fait attention. J’ai demandé si elle avait rejoint son mâle sinan mais il n’en était rien. J’ai senti soudain que la chape de plomb qui oppressait mon coeur depuis ce jour, se levait enfin et me libérait. Je me suis effondrée en sanglot devant ma belle. Elle m’a pris dans ses bras et m’a bercée doucement. J’avais eu tellement mal à cause d’une incompréhension… Elle m’a embrassée le front tendrement en expliquant que c’était pour cette raison qu’elle voulait de la franchise entre nous. J’ai souri en lui répliquant qu’il était difficile pour des sombres d’être franches. Elle a fait un petit sourire en coin en demandant si c’était le cas pour des dégénérées! Je me suis redressée en souriant. Elle n’était pas une dégénérée contrairement à moi. Elle m’a regardé en fronçant les sourcils. Elle n’aimait pas que je dise çà. Je me suis soudain jetée sur elle pour l’embrasser avec passion. Elle s’est laissé emporter par ma ferveur.

Puis, je l’ai regardée subjuguée… Je l’ai allongée près de moi, je me suis installée contre son dos en l’enveloppant de mes bras. Je lui ai embrassé la nuque en lui disant qu’elle m’avait manqué. Elle m’a murmuré qu’elle avait vraiment cru me perdre. Quand à moi, je m’étais crue perdue et j’avais cru l’avoir perdue. Elle m’a embrassée chaque main en me disant qu’elle était là. Je me suis endormie contre elle, apaisée.

Pouvoir ou coopération

20 Ullitavar 382

Mes cauchemars s’estompent. J’avais la sensation de maîtriser la situation. Mais j’ai senti un moment que je m’enfonçais dans le sol. Aspiré par un tourbillon. Il prenait ma place. J’ai lutté, une bataille d’esprit peut être aussi douloureuse qu’un combat physique. On ne le pense pas, on ne peut tellement pas l’imaginer d’ailleurs. J’ai gagné et pourtant je sais depuis le début que son esprit est plus fort que le mien. Sinon je ne serais ni forgeron, et encore moins nécromant. Cela dit je ne serais plus vivant non plus … Il s’est comme retiré. Pourquoi cet essai que j’ai vécu comme une tentative de prise de pouvoir ?

J’ai réfléchi. Khaena et encore plus Killya parle de Keros comme d’un elfe sage, à les écouter il serait de nature humaine. J’ai sollicité Killya, je ne sais plus pourquoi c’était elle qui était avec moi plutôt que Khaena. Je voulais en savoir plus sur Keros, je lui ai demandé de me parler de lui. J’ai vu qu’elle était émue, peinée aussi. Je devinais bien qu’il lui manquait. Si je ne voyais plus Khaena, je ressentirai la même chose. Elle m’a parlé de lui, pas très longtemps, j’aurais aimé qu’elle m’en dise plus, mais elle n’est pas douée Killya pour exprimer les ressentis, les sentiments.

Killya a dû vivre une période assez difficile. J’ai peu vu Khaena pendant une période. J’ai mis à profit pour me rendre au temple de la terre, non pour discuter avec le prêtre, j’étais bien loin de pouvoir lui parler de tout cela. Mais j’avais besoin d’un endroit propice à la méditation et à la réflexion.

Les jours sont passés assez vite. J’ai senti la présence de Keros. J’essayais d’affiner ce lien qui nous unissait. Il m’a offert la connaissance du rituel. Je sais comment il est arrivé là. Je sais aussi que tant que je resterais ici, dans les Landes, il ne pourra pas en repartir. Que la seule solution pour lui est que j’engendre une progéniture. J’ai vu l’étendue de son pouvoir. J’ai su alors que sans pour autant me faire disparaitre, il pouvait me neutraliser complètement. Il ne l’a pas fait, pourquoi ?

Je discernais que le pouvoir ne l’intéressait pas. Pour lui c’était une aventure qui ne prenait tout son sens que dans la coopération qui pouvait naitre de deux esprits. Défi d’autant plus grand que les deux esprits étaient de race différente. J’avais l’impression qu’il répondait à toutes mes interrogations non formulées. A celle qui me taraudait le plus, ma rencontre avec Khaena, il sut rappeler le souvenir que Killya elle même ne savait plus qui elle était quand j’ai rencontré Khaena. Donc il n’y était pour rien, il ne se doutait d’ailleurs même pas que Killya était morte. Le hasard fait parfois bien les choses.

Toutes ses questions si longtemps sans réponse.

Et la dernière, celle qui intéressait Killya et certainement Keros lui-même. Etait-il possible de lui offrir plus qu’une coopération d’esprit ? Ce n’était pas sans risque, j’ai senti son désarroi, partagé entre l’envie de pouvoir toucher Killya, lui parler et le risque qu’il me faisait prendre. Mais c’était possible, il fallait s’entourer de précaution, mais il ne savait pas encore lesquelles et moi encore moins.

La réponse est venue d’elle même quelques jours après, alors que nous combattions ensemble Khaena et moi dans les catacombes de Naralik. Il y avait un autel, encore utilisé apparemment. Khaena m’apprit que c’était un ancien temple ici. J’ai senti la présence de Keros muée d’une énergie particulière. Nous étions proches, presque à ne former qu’un. Un début d’idée germait dans nos esprits. Khaena y pensait aussi, je le voyais dans ses yeux. Nous avons combattu encore un moment puis je me suis senti prêt.

Au dépôt de Morcraven, nous nous sommes équipés en tentant de tout prévoir : surtout des potions anti-poison, mais toutes les autres potions évidemment faisaient parties de notre paquetage. Des essences aussi. Moi de mon côté j’ai pris ce qu’il fallait pour pratiquer l’art de Keros. J’ai vu la panique sur le visage de Khaena l’espace d’un instant. Fermement je lui ai dit que j’avais besoin d’elle. Elle s’est reprise, puis nous nous sommes dirigés vers le temple de Lith, celui de tarsengaard, là où je n’étais plus tout à fait moi-même quand j’y allais.

Notre intuition fut la bonne, cela a fonctionné. Je n’en garde aucun souvenir si ce n’est un grand froid corporel et une lassitude importante. Quand j’ai pu enfin me lever et marcher j’avais encore terriblement froid, j’ai émis le souhait de me rendre au campement pour me baigner dans l’oasis tiède. Les bains de Nargraw sud auraient été parfaits, mais ils étaient trop loin. Nous sommes donc allés au campement et Khaena voulait quelques fruits frais. Je l’accompagnais au jardin, nous avancions doucement, et là … oui, pourquoi n’y avais-je pas pensé ! La magie du jardin de Galein’th Aseyis. Je m’y suis installé et j’ai récupéré toutes mes forces en une demi-journée.

J’avais réussi, j’étais un peu grisé de ce pouvoir sur la vie et la mort.

Rencontre avec mon père

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Nous avons enfin pu passer un peu de temps ensemble Kely et moi. Ma mère semble s’être réconciliée avec l’Ilharess et semble avoir abandonnée l’idée de séduire Illy.

Nous avons passés de doux moments à l’écart des autres : entre câlins, entrainements et travail. Une drôle de chose s’est passée à Naralik près de l’ancien temple. Kely est tombé en arrêt devant une statue ailée. Il semblait ailleurs. J’ai dû l’appeler à plusieurs reprises pour le faire revenir à la réalité. Kely m’a expliqué qu’il avait ressenti plus intensément Keros en ce lieu. J’ai alors pensé à aller au temple de Lith. L’énergie qui se dégageait de ce lieu étrange pourrait peut-être l’aider à mieux accepter l’esprit de mon père.

Nous nous sommes préparés. J’étais soudain terrifiée d’avoir fait cette proposition à Kely. Le dernier épisode que nous y avons vécu avait été douloureux pour nous deux. La panique commençait à me gagner quand Kely est intervenu : il avait besoin de moi. J’ai accumulé les potions et les essences de toutes sortes. Je voulais être prête cette fois-ci et pas prise au dépourvu.
Nous nous sommes donc rendus sur place. Kely s’est approché de l’autel. Il a ressenti le besoin d’invoquer. Les léopards ont commencé à envahir le temple.

Puis soudain, Kely s’est levé mais son regard n’était pas le même. Il s’est mis à rire. Il a exprimé sa joie : « il a réussi!!! ». J’ai compris que j’avais en face de moi, mon père. Kely avait réussi à lui laisser la place. Il m’a regardée. D’après lui, je ressemblais beaucoup à ma mère. Puis, il m’a légèrement agacée. Il disait que Kely était lent. Je n’ai pas apprécié qu’il parle ainsi de mon mâle et je l’ai défendu. Ça a fait sourire mon père. Il disait que ce n’était qu’un bleu. Ce n’était pas « un » bleu mais « mon » bleu. Il a répliqué qu’il ne m’appartenait pas encore, car il n’avait passé aucune épreuve. J’étais presque en colère : un union ne changerait rien à ce que nous ressentions l’un pour l’autre. Il était mon mâle et moi sa femelle. Il a répondu qu’une femelle sombre n’appartenait à personne. Je l’ai regardé avec défi : je n’étais pas une femelle comme les autres. Il a ri. C’était évident que je n’étais pas une femelle comme les autres car je l’aurais depuis longtemps fait taire si çà avait été le cas. Son rire m’a vexée.

Après, je ne me souviens plus. Ma mère a pris le contrôle. Quand j’ai repris conscience, j’étais nue à côté de Kely. Je me suis doutée que ma mère et mon père s’étaient retrouvés très intimement. Mais Kely n’était pas très bien et avait froid. Nous avons réussi à rejoindre Galein’th Aseyis, Kely s’est installé sous l’arbre fruitier et s’est endormi.

Retrouvailles avec Keros

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Mon mâle était là au temple de Lith. Je l’ai entendu parler à la petite. Il la taquinait un peu et elle s’est laissée prendre au piège. C’était amusant de les voir ainsi tous les deux, j’hésitais à intervenir. Mais quand, il a montré un petit signe de faiblesse. J’ai eu peur qu’il disparaisse et j’ai pris le contrôle.

Je l’ai embrassé avidement. Puis, je lui ai demandé de me pardonner. Il a sourit : une femelle sombre ne demandait jamais pardon. J’ai grogné: il fallait qu’il laisse tomber toutes ces fadaises de sombres. Il fallait que je lui dise ce qui me rongeait le coeur depuis tant d’années. C’était de ma faute si il était mort. Mais pour lui, il n’y avait rien à pardonner, je n’étais pas responsable : celle qui l’avait fait tuer était la prêtresse. Mais pour moi, si je n’avais pas joué stupidement avec elle, jamais elle n’aurait cherché à m’atteindre à travers lui. Mais tout était réglé désormais, il avait tué la prêtresse.

Après cette discussion, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre. Nos corps se sont retrouvés comme si ils ne s’étaient jamais quittés. Notre complicité était intacte. Mais, Keros a du céder la place. Le corps du petit bleu ne tenait plus et commençait à faiblir. Je l’ai embrassé une dernière fois. Et, son regard a disparu. Je me suis éclipsée moi aussi cédant la place à Khaena.

Je ne sais quand je pourrais le revoir… Il me manque déjà…

Aveu et massage

Jour 24 Ullitavar – Fingelien 382
Il fallait que je parle de mes retrouvailles avec Keros à Kharya. Je ne sais pourquoi j’avais ce besoin… Elle m’avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je pourrais avoir. Par contre, elle m’avait plusieurs fois prévenue de sa jalousie envers les femelles. Je trouvais çà étrange. Pour moi, quand elle était avec quelqu’un d’autre, mâle ou femelle, j’avais cette même jalousie qui m’étreignait.

C’était sans doute pour çà que je m’imaginais qu’elle n’aimerait pas entendre que j’étais retournée dans les bras de celui qui fût mon mâle. J’ai eu du mal à lui dire. Je cherchais mes mots. Mais, c’est elle qui les a trouvé à ma place : j’avais retrouvé mon mâle. Elle ne semblait pas jalouse.
Soulagée, je l’ai entraînée dans l’eau des bains de Nargraw Sud. Nous nous sommes données du plaisir mutuellement. J’ai pris mon temps pour apprécier le bonheur qu’elle m’offrait. Je l’ai ensuite portée jusqu’à des serviettes. Je l’ai essuyée en passant sur chaque parcelle de peau de son corps.

Je l’ai ensuite allongée doucement sur le ventre. J’ai commencé à lui masser la plante des pieds. Elle me regardait par dessus son épaule semblant apprécier chacun de mes gestes. Mes mains sont remontées lentement le long de ses jambes. Je sentais ma belle se détendre. J’ai continué sur le bas du dos remontant le long de sa colonne vertébrale. J’entendais sa respiration s’apaiser tandis que son corps se relâchait. J’ai terminé par ses épaules et sa nuque. Je la voyais tenter de lutter contre le sommeil qui l’emportait. Je l’ai prise dans mes bras, m’installant contre son dos. Je lui ai murmuré de s’endormir en l’embrassant tendrement dans le cou.

Malheureusement, je ne pouvais pas passer la nuit avec elle. J’avais promis à la petite de la ramener à son mâle pour la nuit. Tandis que ma belle sombrait dans le sommeil, je me suis écartée d’elle le plus délicatement possible pour ne pas la réveiller. Je l’ai recouverte d’une peau de panthère noire pour ne pas qu’elle ait froid. J’ai laissé près d’elle un petit mot et une rose rouge presque noire.

Une nuit avec Keros

Jour 25 Félinien – Fingelien 382
Beaucoup de chose se sont passées ces derniers jours. Khaena avait eu l’idée de nous conduire près de l’arbre d’éternité. Elle se doutait que l’énergie de l’arbre pourrait aider à la matérialisation de Keros. Et çà a été le cas… au delà de ce que nous imaginions. C’était bon de retrouver ainsi mon mâle, de retrouver ses bras pour une nuit entière. Il m’a fait tellement de bien, j’étais apaisée.
Je lui ai parlé de Kharya, de mes difficultés avec elle… Tout en lui parlant, je me rendais compte à quel point il m’avait manqué : ses paroles douces, ses conseils avait toujours été un réconfort pour moi et elles l’étaient une fois encore. Il me posait des questions sur elle, sur ce que je recherchais avec elle… Ca a un peu éclairé les sentiments confus que j’avais à son égard mais çà ne m’a pas donné envie de la recontacter pour le moment du moins.

Au réveil le lendemain, alors que j’embrassais Keros, j’ai senti un frémissement. En m’écartant, le regard avait changé… C’était celui du petit bleu… Il a dit amusé que j’embrassais toujours aussi bien! Je suis restée interdite. Keros m’avait dit la veille que le petit bleu semblait avoir un faible pour moi, chose que je n’espérais même plus. Et puis soudain, il est parti en disant qu’il avait quelque chose à faire et qu’il fallait que je prévienne Khaena… Il était vraiment étrange ces derniers temps…

J’ai passé une journée seule avec moi même et mes pensées. Après la discussion que j’avais eu avec Keros, j’ai eu envie de recontacter Kharya. J’ai essayé de lui parler mais elle n’avait pas l’air disposée… Et n’a même pas exprimée de joie quand elle m’a entendue après un aussi long silence. Elle disait qu’elle était prise par quelque chose de très « compliqué ». J’ai proposé mon aide mais elle l’a refusée. Je n’ai pas insisté n’en ayant pas envie et je l’ai salué par un « à une prochaine fois » auquel elle n’a pas répondu. Je crois qu’il n’y a plus grand chose à espérer quand à ma relation avec elle…

Prise et perte de contrôle

Fin du Félinien 382

Keros m’a livré son savoir sans retenue. Depuis que je lui ai permis de revoir Killya, il ne met plus aucune réserve entre nous. Ca m’a fait peur, j’avais l’impression parfois que nous ne faisions plus qu’un. Avec les nouvelles connaissances que j’ai acquises, j’ai pu y mettre un frein assez rapidement, ça va trop vite. Je sens que Keros ne comprend pas mon comportement, mais pour l’instant je ne peux faire autrement. Je ne veux pas faire qu’un avec lui, connaitre tout de lui et que lui connaisse tout de moi.

Tant que je n’arriverais pas segmenter ce que je peux le laisser voir, il ne verra et n’entendra rien.

Nous avons renouveler l’expérience sur une idée de Khaena. L’arbre de l’éternité s’est révélé être un site propice de magie et d’énergie pour m’aider à laisser plus de temps à Keros. Ce temps qui m’a semblé distendu d’ailleurs. J’avoue avoir pris peur, c’est encore trop nouveau pour moi tout cela. J’ai repris tout contrôle sans prévenir, si bien que je me suis retrouvé nu avec Killya qui m’embrassait. J’ai pu cacher mon trouble en plaisantant sur le fait qu’elle embrassait toujours aussi bien. Je me suis rhabillé rapidement et je suis parti, j’ai fui presque, j’avais besoin d’air frais et de marcher.

Je suis retourné à Nargraw Nord et je me suis entrainé encore et encore. Une espèce de frénésie pas trop contrôlable.

Je n’étais plus moi même, je n’étais pas Keros non plus.

Mais qui étais-je à ce moment là ?

Les blessures d’une sombre

Jour 6 Mundia – Fingelien 382
Il y avait une réunion du dispensaire à l’infirmerie du palais de Tarsengaard. J’allais être contrainte de revoir Kharya. Ca ne m’enchantait pas, je sentais qu’une fois de plus j’aurais droit à son indifférence.

Elle était là au milieu de la pièce toujours aussi belle. Khaena l’a saluée, elle a répondu au salut. Bien sûr, elle n’a pas daigné me parler par télépathie. Je sentais la colère enfler en moi. Je lui ai lancé un « alors, on ne dit plus bonjour? » rageur. Elle a répondu d’un simple « echk Killya » sans âme, sans sentiment. Où étaient les « echk ma belle » ou « echk ma sombre » ? J’avais compris. Je crois que si Khaena ne m’avait pas retenue, j’aurais été violente avec elle. J’avais envie de la secouer et qu’elle me dise clairement qu’elle ne voulait plus de moi et ceci devant tous les membres du dispensaire présents. La petite était tellement concentrée à me contenir qu’elle écoutait à peine ce qu’il se passait. J’aurais été au commande du corps, mes regards aurait transpercé Kharya par la fureur qui s’en dégageait mais la petite tempérait tout.

La réunion s’est enfin terminée et Khaena savait qu’elle devait partir vite avant que j’explose. En passant devant Kharya, j’ai tenté de reprendre le contrôle mais la petite veillait et ne m’a pas laissé faire, atténuant la dureté de mon regard, s’enfuyant presque de la salle.

Elle a rejoint Kely dans la grande chambre à côté de l’infirmerie. Il lui avait préparé un bain. La tension est légèrement retombée. Quand ils ont commencé à s’enlacer, je ne me suis pour une fois pas intéressée à leurs ébats.

Je voulais avoir des réponses, je voulais qu’elle me dise que c’était fini, qu’elle me le dise clairement. Alors je lui ai volé dans les plumes brutalement, réclamant une réponse. Ce qu’elle m’a répondu était étrange de sa part. Elle disait que j’avais retrouvé mon mâle et que je n’avais plus besoin d’elle.
Et alors? je ne comprenais pas quelle importance, çà avait dans notre relation… Elle avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je fréquentais. D’ailleurs, elle n’appréciait pas du tout la jalousie maladive qui me prenait quand je la savais avec un de ces mâles.
Mais apparemment, la réapparition de Keros, celui auquel j’étais unie, la perturbait bien plus que je ne l’imaginais. Elle avait l’impression de ne plus avoir sa place. J’étais abasourdie. Ma femelle, celle qui avait toujours demandé de ne pas être jalouse de ces mâles était jalouse du mien… Les pensées tourbillonnaient en moi : çà signifiait donc qu’elle m’aimait toujours…

Elle me l’a confirmé. J’étais furieuse : mais pourquoi ne me le disait elle pas ? J’en crevais qu’elle m’ignore ainsi pendant des jours. De quoi avait elle peur? Elle avait peur de ce qu’elle ressentait pour moi, peur de ce qu’elle pourrait faire à cause de çà. Elle avait peur d’être en trop, de n’être qu’un remplacement, de n’être qu’un simple plaisir physique pour moi. Elle voulait plus que çà…
J’étais stupéfaite. J’avais eu ces mêmes pensée à son encontre peu de temps auparavant lors de ma conversation avec Keros. Moi aussi, je voulais plus. Moi aussi, je voulais partager autre chose que le plaisir physique avec elle.

Elle disait qu’elle avait besoin de se confier, de confier ses doutes et ses problèmes quand elle en avait. Mais la plupart de ses problèmes étaient d’ordre politique et elle savaient que je détestais çà. Je me rendais compte que mon attitude parfois blasée et négative vis à vis de la politique l’avait empêchée de se confier à moi. J’ai tenté de la rassurer : j’étais prête à l’écouter et à tenter de l’aider quelque soit le sujet dont elle me parlerait.

Elle avait l’air un peu soulagée mais je sentais sa détresse. J’ai lui ai demandé mi-plaisantant, mi-sérieusement si elle voulait un câlin. Elle le souhaitait mais elle ne voulait pas séparer Khaena de son bleu. Elle se sentait de trop. J’avais beau lui dire que c’était stupide, elle se sentait illégitime. Pourtant, elle avait toujours eu sa place dans mon coeur mais elle ne la prenait pas. Elle m’affirmait qu’elle ne voyait pas où elle était entre le petit bleu qui la détestait, Khaena qui ne voyait en elle que l’Ilharess et Keros dont elle ne savait pas bien ce qu’il pouvait penser d’elle alors qu’elle ne se sentait douée que pour la souffrance.

Ces dernières paroles ont fini de me décider à la rejoindre. Après avoir obtenu l’accord des deux tourteraux, je me suis rendue près d’elle. Elle était juste à côté dans l’infirmerie dans laquelle, elle n’avait pas bougé depuis mon départ. Elle me regardait avec des yeux tristes et perdus. Je ne pouvais pas lui résister, je l’ai embrassée tendrement.

J’ai soudain sentie sa détresse, elle était sur le point d’éclater en sanglot mais se contenait pour ne pas me montrer ses blessures. Je l’ai prise contre moi, la serrant doucement. Des larmes ont commencé à perler sur ses joues. Je les ai essuyées. J’ai tenté de la réconforter mais à vrai dire je me sentais désemparée. Elle, qui ne montrait d’habitude aucune faille, était en train de pleurer entre mes bras.
A force de lui parler avec mes mots maladroits, elle a finit par extérioriser ce qu’elle avait sur le coeur. Elle était épuisée de trainer un peuple divisé derrrière elle. Elle aurait presque voulu qu’Elzeberith lui prenne sa place. Il est vrai que l’affaire de la jeune sombre avait montré au grand jour les dissensions qui existaient entre les sombres. Et elle qui ne vivait que pour son peuple, subissait ces déchirures comme des blessures profondes. J’ai tenté de la rassurer en lui disant qu’elle n’était pas seule que je serais là et Khaena aussi même si elle n’était plus Jaliless, qu’elle pouvait s’appuyer sur nous. Je ne sais pas si j’ai réussi mais elle a voulu soudain se rendre dans les jardins.

Je l’ai prise par la main et nous y sommes allés. Arrivée là bas, nous avons surpris le représentant Haut-Elfe Voronwe en charmante compagnie. Nous nous sommes planquées comme des gamines, observant les deux palots à moitié dénudés dans l’eau. Nous espérions voir du croustillant mais le mâle pâlot nous a découvert. La femelle semblait très gênée quand elle nous a vu se recouvrant maladroitement de sa cape. Nous nous sommes éloignées en riant en leur faisant un signe de la main.

Nous nous sommes installés sur son banc préféré. Je lui ai enserré la taille, l’approchant de moi. Elle a posé sa tête sur mon épaule pendant que je lui embrassais le front. Mais elle semblait épuisée. Elle s’est allongée sur mes genoux, semblant décidée à dormir sur place. Je lui ai desserré sa cape, puis je l’ai aidé à enlever son armure. Je l’ai prise contre moi la caressant tendrement. J’essayais de lui dire à quel point je regrettais d’être parfois si possessive et si jalouse avec elle. Elle me répondait qu’il fallait qu’elle apprenne à être là pour moi quand j’en avais besoin.

Elle a fini par me dire qu’elle était heureuse que je sois là. J’ai embrassé ses lèvres, me blottissant contre son cou pour masquer mon émotion. Je l’ai serré un peu plus contre moi pendant qu’elle s’endormait dans mes bras.

Rencontre entre Kharya et Keros

Jour 26 Mundia – Fingelien 382
J’avais réussi à obtenir difficilement que le petit bleu cède la place à Keros pour Kharya puisse le rencontrer. Il était méfiant, il craignait une action de ma belle contre lui. Je ne comprenais pas sa réaction et je ne la comprends toujours pas. Il a toujours eu vis à vis de Kharya des réactions exacerbées alors qu’elle n’avait jamais eu pour lui de gestes agressifs.

Nous nous sommes rendus à l’arbre d’éternité, le lieu qu’avait choisi le petit bleu, « moins chargé en magie noire » que le temple de Lith selon lui. Il est arrivé très peu de temps après nous et c’est montré odieux avec Kharya comme à son habitude. Ils nous a tourné le dos et a commencé à invoquer pour provoquer l’état qui permettait à Keros d’apparaître.

Keros est alors apparu. J’ai embrassé mon mâle et je lui ai présenté Kharya. Je sentais ma belle tendue à l’extrême, sur la défensive. Pourtant, Keros était doux et respectueux envers elle. Elle qui voulait le rencontrer, ne savais tout d’un coup plus quoi lui dire. Après maintes tentatives de mon mâle pour la mettre à l’aise, elle a quand même réussi à lui avouer qu’elle ne se sentait pas à sa place depuis sa ré-apparition. Il a tenté de lui faire comprendre que la femelle que j’étais, avait besoin d’énormément d’affection pour pouvoir être heureuse. J’ai enfoncé le clou en lui disant que j’avais besoin d’elle. Mais elle m’a lancé une petite pique en disant qu’elle n’appréciait pas que je prenne le mâle de ma fille…

Que pouvais je lui dire? je dois dire que la situation était inédite mais difficile de faire la part des choses… Khaena et moi, nous étions deux esprits dans un même corps, nous fusionnons parfois pour n’en faire plus qu’un… J’avais commencé à aimer profondément le petit bleu. Il n’était pas qu’une source plaisir. Il y a quelques jours, il m’avait ému aux larmes en me prenant d’une façon tellement tendre et douce… je pensais que je n’aurais jamais droit à çà de sa part, je pensais qu’il réservait çà à la petite… Quoiqu’en pensait Kharya, je n’étais pas prête à le laisser ainsi.

Kharya n’a pas posé d’autres questions, toujours sur la défensive mais se détendant légèrement à la fin. Elle a même offert des bagues de Trassian à Keros, les mêmes qu’elle m’avait offertes quelques heures auparavant. Je savais qu’avec ce geste, elle acceptait mon mâle et me donnait l’occasion de pouvoir le voir plus facilement. Une magnifique preuve d’amour, même si elle ne l’avouerai sans doute jamais.

Nous avons conclu la discussion. Keros m’a poussée à aller dormir avec ma femelle. Il sentait bien qu’elle en avait besoin. En le quittant, je suis venu l’embrasser avidement. Il m’a légèrement repoussé me reprochant de ne rien épargner à ma femelle. Il est vrai qu’elle avait détourné le regard gênée. J’ai haussé les épaules, c’est quand même avec elle que je passerai la nuit , je pouvais au moins embrasser mon mâle. Mais il m’a regardé durement, je ne devais pas lui imposer une vision qu’elle avait du mal à supporter. Il s’est ensuite incliné respectueusement devant Kharya. Elle a enfin souri un peu.

Nous avons rejoint une maison d’Aeth Aelfan, elle a avoué que mon mâle lui avait plu mais elle regrettait de ne pas avoir été très « aimable » avec lui. Et moi, j’ai regretté d’avoir embrassé ainsi mon mâle devant elle. Même si elle m’a assurée qu’elle s’y habituerai, je sentais bien qu’elle n’appréciait pas que j’ai ce genre d’effusions même avec mon mâle. Ce soir là, ma belle avait besoin de tendresse. Elle s’était tellement protégée derrière son masque impassible qu’elle en était épuisée. Je l’ai gardé contre moi en la cajolant pendant qu’elle s’endormait.

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