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Nécromantie et premier amour

Jour 22 d’Illumen – Fingélien 379

Ghaara m’avait parlé, il y a quelques jours de pratiquer la nécromancie. Je lui avais menti ce jour là en disant que je n’en avais jamais fait. Puis, j’avais finalement à moitié avoué l’avoir pratiqué en cachette.
Ce jour là, il m’a proposé d’essayer. J’étais angoissée à cette perspective mais je l’ai suivi. Il m’a appris à invoquer quelques lapins. C’était plutôt drôle! Il m’a demandé si je souhaitais me lancer dans la nécromancie.

Je lui ai alors expliqué le pourquoi de la colère des villageois contre moi et de ma fuite jusqu’ici. J’avais été surprise par le prêtre du village en train de pratiquer cet art. Il m’avait alors accusée d’être le démon et d’être la responsable des mauvaises récoltes et de la famine qui régnait.  Ghaara m’a rassurée. Il m’a dit qu’ici la nécromancie était un moyen comme un autre de combattre les landes.

Nous avons cherché ensuite un endroit pour nous reposer. Je lui ai alors parlé de mon premier amour.

Quand j’étais enfant, j’ai connu un jeune berger dans les montagnes. Nous étions amis, nous nous amusions comme des fous. Je l’aidais dans son travail et lui me permettait de sortir de ma solitude forcée. Le temps passant, nous sommes devenus des adolescents. Notre amitié s’est transformée en amour. Nous avons eu notre première fois ensemble. Nous étions heureux.

Au fil du temps, même si nous étions encore très jeune, il a voulu se marier et me présenter à ses parents. Je l’ai supplié de ne pas le faire… Mais il l’a fait… Ces parents ont été horrifiés et dés le lendemain, l’ont conduit de force dans un monastère pour que les moines « reprennent » son éducation. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir.  Je ne l’ai revu que plusieurs années plus tard. Il était devenu adulte, moi aussi. J’étais tellement heureuse… mais il m’a repoussé… violemment.  Il n’était plus l’adolescent que j’avais connus. Les moines l’avaient brisé. Il a dit de moi que j’étais la démone qui l’avait poussé vers la luxure. J’étais anéantie. Le prêtre du village qui a précipité ma fuite, c’était lui…

Ghaara m’a écouté mais c’était trop tôt pour lui pour me raconter son histoire.

Dernière bataille contre les morts-vivants

Jour 27 Nuona – Fingelien 380
La pierre du Fort du Renard qui avait été brisée et avait provoqué la sortie de terre de tous les morts-vivants avait été réparée. Restait à faire retourner les créatures là d’où elles venaient. Les capitaines Heroll et Gadriann ont donc battu le rappel des aventuriers. Le capitaine Heroll se chargeant avec un groupe de vider la cité du port et le capitaine Gadriann, Morcraven. J’ai donc rejoint le capitaine Heroll sur la terre Sinane et j’ai commencé à combattre.
J’ai soudain entendu quelqu’un remercier Feydreyah derrière moi. Je me suis retournée pour regarder à quoi pouvait ressembler celle à qui avait appartenu le coeur de Kely. C’était une bleue magnifique aux cheveux noirs d’ébène portant l’écusson des ANGE. J’ai eu soudain un doute… Je ne me sentais pas à la hauteur d’une telle femme…

J’ai continué le combat rageusement et nous avons libéré la Cité du port. Le Capitaine Heroll nous a ensuite conduit à Pierre Blanche à la rencontre du 2ième groupe qui avait libéré Morcraven. Nous avons commencé alors à repousser les morts-vivants d’ouest en est vers le Fort du Renard. Je suis tombée une fois sous les coups d’une réincarnation morbide mais à peine sortie de l’Achéron, je suis retournée au combat. Nous avons enfin pu rejoindre le fort du Renard mais les morts-vivants étaient en train de nous submerger. Soudain, une détonation s’est faite entendre : la pierre avait fait son office et renvoyé les morts vivants sous terre.
C’est alors que le féal Ombre est apparu…

Les aventuriers se sont mis en position pour protéger la pierre. Même si la protection était bien dérisoire face un féal de cette taille… Un aventurier a bien tenté de l’affaiblir en lui lançant un sort, mais Ombre l’a envoyé en Achéron en un coup d’épée… Puis, il nous a parlé. Il a semblé bien s’amuser de notre résistance et de notre courage… Il nous a aussi dit que son but était de nous affaiblir jusqu’à ce que nous cédions… et il est parti.

Séridia était vide de morts-vivants et j’avais participé à sa libération.

Douleur et explications

Jour 12 Ullitavar – Fingelien 382
La douce m’a contactée. J’ai proposé de venir la voir mais elle a répondu que nous nous étions déjà trop vu ces derniers temps… J’ai compris toute suite ce que çà voulait dire. J’ai caparaçonné mon coeur pour ne pas que la pointe de glace qu’elle m’envoyait m’atteigne. Je ne ressentais plus rien.
Alors je lui ai demandé ses raisons. Elle disait qu’elle voulait que j’avance et que je cesse d’entretenir de faux espoirs avec elle. Une image a commencé à se superposer. Je l’imaginais comme une des prêtresses de mon école me faisant la leçon.

Je lui ai répondu que je n’allais pas avancer et que j’allais m’éteindre à petit feu. Et là, je me suis rendue compte de l’abîme d’incompréhension qui existait entre nous. Elle me reprochait de vouloir la culpabiliser alors que j’étais incapable de telles arrières pensées… Je revoyais le visage d’une prêtresse qui me reprochait de ne pas être une vraie sombre. J’essayais d’expliquer à la douce que quand on est perdue et qu’on ne sait plus quel chemin prendre, on finit par mourir.

Elle avait une fausse image de moi. Elle croyais continuellement que je jouais alors que ce n’était pas le cas. Elle disait que mes sentiments étaient réels mais que je ne savais pas les exprimer. Elle me reprochait la façon dont je lui avait offert les roses… Je revoyais la prêtresse qui me traitait de sombre stupide qui ne savait rien faire…

Et soudain, Kharya m’a appelée alors que çà faisait des jours qu’elle ne me parlait plus. Elle était froide et distante. Elle me rappelait Kriss qui venait me soustraire à la cruelle punition que certaines prêtresses prenaient plaisir à me donner. Kriss détestait être obligée de faire çà car elle remettait en cause l’autorité des prêtresses et provoquait des tensions au sein du peuple. Mais elle le faisait car elle savait que certaines étaient capable de tuer leurs élèves sous les coups et qu’elle avait promis de me protéger à ma mère. J’ai coupé court à la discussion stérile que j’avais avec la douce qui cette fois était aussi dure que de la glace.
Je savais que plus jamais je ne verrais en elle celle qui m’avait séduite. J’aurais toujours l’image des prêtresses donneuses de leçon qui m’avaient blessée cruellement à de nombreuses reprises.

J’ai donc rejoint Kharya. Pourtant, je sentais que ce qu’elle allait me dire n’allait pas me plaire. J’étais persuadée qu’elle allait me quitter. Mais, j’y suis allée comme un animal va à l’abattoir, sans espoir, mon coeur toujours caparaçonné .
Étrangement, ma belle sombre était douce. Elle disait qu’elle sentait qu’on s’éloignait l’une de l’autre. Elle n’osait plus me contacter, parce qu’elle avait l’impression de me déranger. Il est vrai que je n’avais pas été des plus aimables ces derniers temps. Mais à vrai dire, je n’étais aimable avec personne… Elle disait qu’elle savait qu’elle n’était pas capable de m’apporter ce que je voulais, que j’avais besoin de quelqu’un qui soit tout le temps là pour moi, qu’elle était trop indépendante et ne pouvait pas changer. Elle a ajouté qu’elle ne voulait plus faire de promesses qu’elle ne pourrait pas tenir.

Je lui ai demandé si çà signifiait qu’elle ne voulait plus me voir. Elle ne savait pas mais elle voulait être franche. Je me rendais compte que je lui en demandais trop, bien plus qu’elle n’était capable de me donner. J’ai essayé de plaisanter : « Voilà ce que c’est d’être une sombre élevée par sa mère… après on a besoin d’affection tout le temps… ». Mais elle n’a pas réagit. J’attendais la sentence mais elle ne venait pas. Alors, j’ai tenté de la provoquer en lui demandant ce que nous devions faire maintenant. Elle n’en savait rien. Et j’ai vu son regard. Ma belle était aussi perdue que moi… Elle m’a terriblement émue. Je me suis approchée d’elle en lui disant que j’étais désolée d’être aussi dépendante et j’ai goûté ses lèvres tendrement. Elle a répondu au baiser.

J’ai voulu l’entraîner sur le lit pour la serrer dans mes bras mais elle a refusé : ce n’était pas raisonnable de continuer alors que nous ne trouvions pas chez l’autre ce que nous recherchions. Je me suis soudain rendue compte que je ne lui convenais pas autant que je le pensais. Elle a ajouté que d’ici un mois je recommencerai à souffrir et qu’elle inventera de fausses excuses pour ne pas que je me vexe quand elle voulait être seule. Et elle ne voulait plus mentir et surtout pas à moi. Je lui ai répondu que j’avais compris une chose ces derniers temps : je préférais qu’elle me dise quand elle voulait être seule et je préférais çà plutôt que d’être à côté d’elle et la sentir absente. C’est pour cette raison que je ne la contactais plus parce que je sentais qu’elle n’osait plus me dire non et que je savais que quand c’est elle qui me contactait, elle était disponible pour moi. Elle a semblé se détendre un peu. Elle se sentait coupable et incapable de changer. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai cajolée tendrement en lui disant que moi non plus je n’arrivais pas à changer. Elle s’est blottie contre mon cou.

Elle m’a avouée être partagée entre le soulagement et l’inquiétude. Elle avait peur que tout recommence, qu’à nouveau le gouffre s’agrandisse entre nous. A vrai dire, moi même, je n’étais sûre de rien mais elle avait été franche avec moi, il fallait que je le sois avec elle. Je lui ai parlé de la douce, dont j’étais tombée amoureuse mais que c’était désormais fini. Je lui ai expliqué que j’avais eu besoin de combler un vide et qu’elle avait été là pour moi alors qu’elle, ma femelle, s’éloignait de moi. J’ai ajouté que la douce avait été une des raisons qui faisaient que je ne savais plus où aller.

Je lui ai avoué avoir voulu disparaître et que Keros mon mâle m’était apparu. Il m’avait prévenue que je ne pouvais disparaître sans faire disparaître Khaena. Je lui ai expliqué à quel point çà me faisait mal de sentir la présence de Keros et de ne pouvoir le toucher. Elle a répondu que c’était compliqué mais tout était compliqué avec moi en ce moment.

Et cette fois, c’est elle qui m’a entraîné sur le lit. Elle m’a demandé si j’avais des choses à clarifier avec elle. Je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres. Pourquoi ne m’avait elle pas rejoint dans la hutte à Morcraven ? Elle a répondu qu’elle ne savait pas où j’étais partie. Je lui avais dit pourtant… Elle n’avait pas fait attention. J’ai demandé si elle avait rejoint son mâle sinan mais il n’en était rien. J’ai senti soudain que la chape de plomb qui oppressait mon coeur depuis ce jour, se levait enfin et me libérait. Je me suis effondrée en sanglot devant ma belle. Elle m’a pris dans ses bras et m’a bercée doucement. J’avais eu tellement mal à cause d’une incompréhension… Elle m’a embrassée le front tendrement en expliquant que c’était pour cette raison qu’elle voulait de la franchise entre nous. J’ai souri en lui répliquant qu’il était difficile pour des sombres d’être franches. Elle a fait un petit sourire en coin en demandant si c’était le cas pour des dégénérées! Je me suis redressée en souriant. Elle n’était pas une dégénérée contrairement à moi. Elle m’a regardé en fronçant les sourcils. Elle n’aimait pas que je dise çà. Je me suis soudain jetée sur elle pour l’embrasser avec passion. Elle s’est laissé emporter par ma ferveur.

Puis, je l’ai regardée subjuguée… Je l’ai allongée près de moi, je me suis installée contre son dos en l’enveloppant de mes bras. Je lui ai embrassé la nuque en lui disant qu’elle m’avait manqué. Elle m’a murmuré qu’elle avait vraiment cru me perdre. Quand à moi, je m’étais crue perdue et j’avais cru l’avoir perdue. Elle m’a embrassée chaque main en me disant qu’elle était là. Je me suis endormie contre elle, apaisée.

Deux sombres amoureuses

Jour 18 Kamarien – Fingelien 382
Ça fait plusieurs jours que je passe en compagnie de Kharya. Nous sommes en train de construire, elle et moi une relation beaucoup plus apaisée qu’avant. Elle est beaucoup plus attentive à mes besoins d’affection et d’attention. Quand à moi, j’essaie de ne pas trop lui imposer ma présence envahissante et ma jalousie maladive.

Nous avons décidé récemment d’explorer de long en large la cité cachée de Dra Syn à Trassian. Enfin, elle explore et moi je la suis sans cesser de la regarder. Elle semble se retrouver dans ce dédale de chemins tortueux. Elle tente de m’expliquer que le pilier qui était là était celui que nous avions croisé quelques minutes auparavant pendant que je me perds dans ses yeux améthystes.

Je lui ai aussi proposé de visiter un sanctuaire que le petit bleu avait montré à Khaena. Il avait d’ailleurs gentiment prêté son parchemin pour que j’y emmène Kharya. Nous y avons passé une merveilleuse soirée. Je lui disais que j’aimais la nuit à cause de ses étoiles, de la drôle d’odeur qu’on sentait quand la chaleur s’échappait de la terre. Puis en me penchant sur elle, je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que les plus belles étoiles étaient celles de ses yeux, que l’odeur que je préférais était la sienne et que les plus magnifiques de mes nuits étaient celles que je passais dans ses bras. Ma belle m’a embrassée passionnément et le plaisir nous a emporté.

A force, ses absences me deviennent de plus en plus douloureuses : j’ai tellement besoin d’être près d’elle… Parfois, elle doit passer de longues journées à travailler. Mais désormais, dés qu’elle le peut, dés qu’elle a un petit moment de libre, elle me rejoint. La dernière fois, elle m’a fait la surprise de revêtir la robe que je lui avais offerte. J’étais comme hypnotisée : elle était tellement magnifique dans cette robe. Elle m’a pris par la main en souriant pour me conduire dans la chambre d’une taverne toute proche après avoir commandé une bouteille de vin. Nous avons très bien sû occuper les quelques heures de liberté qu’elle avait avant de reprendre son travail.

Les jours passent nos liens se resserrent petit à petit… Elle dit parfois que nous sommes sur la bonne voie. C’est tout ce que j’espère pour nous deux.

Des bagues et un départ

Jour 28 Elouenien – Fingelien 382
Je me suis réveillée à Trépont, alors que je m’étais endormie contre ma belle dans la chambre d’une taverne de Pierre-Blanche… je ne sais pas bien pourquoi… J’avais bu la veille mais il ne me semblait pas que çà avait été de façon inconsidérée.
Kharya m’a demandée pourquoi j’avais fui si vite. J’étais surprise, je ne me souvenais de rien… La seule explication était que la petite avait du se réveiller avant moi et venir ici…

Je n’avais pas envie de réfléchir à çà. J’ai rejoint Kharya à la cité du port, elle devait partir quelques jours et je n’avais pas envie de la laisser s’en aller sans l’embrasser. Elle avait quelque chose à m’offrir. Elle m’a offert toute une série de bagues de plusieurs régions qu’elle aimait. Elle voulait me couvrir de bijoux comme elle disait. Taquine, je lui ai demandé si c’était parce qu’elle comptait s’unir à moi. Elle m’a répondu par un sourire. Je l’ai serrée contre moi en l’embrassant.

Elle devait partir mais je ne voulais pas la laisser s’en aller, je la retenais par des caresses en la serrant contre moi mais je ne faisais que retarder son départ. Elle m’a finalement embrassée une dernière fois et je l’ai laissée s’échapper. Je n’aime pas quand elle part comme çà, j’ai toujours peur qu’elle ne revienne pas… Je sais que mes prochaines nuits seront peuplées de cauchemars comme toujours quand elle n’est pas là…

Jour 17

17 elouenien 383, Arbre, Val d’Alganiel.

Je vaquais à mes occupations lorsque Khaena me salua par télépathie. je lui répondis que je m’ennuyais justement et elle m’a proposé de venir à Naralik. Je la retrouvai devant la taverne. Elle était avec Dame Kharya le représentant Mulvaar d’autres sombres que je ne connais pas. Le représentant me regardait d’un air suspicieux et n’a pas manqué de me lancer quelques réflexions. Khaena m’a donné la lame que m’avait forgé Kharya. Elle était encore plus belle que celle que nous avions gagné lors de la Chasse à Nord-Thyl. La Matriarche m’apprit que c’était la première lame de ce genre qu’elle forgeait. Quel honneur… je voulus la rétribuer pour son travail, mais elle parut offensée, disant qu’un cadeau ne se payait pas. Qu’à cela ne tienne, je lui revaudrai cela un jour ou l’autre. Nous sommes ensuite allé à la cité du Port : les travaux venaient de se terminer. Je ne savais même pas que la cité Sinane était en travaux (il est vrai que je ne passe que très rarement par cette région) Les aménagements sont très réussi. Leur taverne dispose me d’une agréable terrasse où la Doge sinane, Dame Llariarith, nous offrit de déguster un verre. C’était assez unique : Eryann, Haut-Elfe, trinquant en compagnie de Dame Khaena, Matriarche des Elfes-Noir, de Mulvaar, de Khaena et de la Doge sinane. Je suis certain que ce ne serait pas du goût de certains de mes « frères » mais peut importe. Profitant des rayons du soleil, dégustant ce verre de vin, par ailleurs excellent, et aux côtés d’Isil, je me sentais bien.
Mais la découverte des nouveautés de Séridia n’était pas finie et nous nous dirigeâmes vers Illumen : les Nains avaient mis en place la rénovation des forges d’Hamal. Il y avait toute une série de Nains, dont aucun que je ne connaissais. Mulvaar, Khaena et Kharya étaient les Sombres présents, Atwenas et Swan, les autres Elfes. Il y avait aussi le représentant Bleu, dont le nom m’échappe. Je trouve dommage qu’il y ait pas eu plus de public. c’était une cérémonie intéressante : chaque Nain présent après avoir fait une prière à Hamal a trempé sa barbe dans la bière et a bu une gorgée a versé une libation sur la terre pour la bénir. C’est tout de même étrange que des nains gaspillent ainsi du si précieux liquide. Peut-être Hamal vaut-il plus que la bière pour eux…
Le prêtre présent nous a invité à rejoindre l’arène de Nord-thyl pour un combat rituel. Isil était fatiguée et partit dormir. Moi j’avais envie de voir ce que cela serait. J’espérais voir de l’action et m’amuser, mais finalement ce n’était que de simples combats et je décidai de repartir méditer dans mon arbre.

En chemin, je me rappelai quelques événements que je n’avais pas encore consigné. Il a quelques jours, alors que je fondais des essence volcaniques au dépôt tenu par Raven, j’aperçus Kely. Je savais qu’il avait un comportement étrange, mais je le saluai de même. Il ne répondis pas, me regardant d’un air menaçant. Á coup sur, ce ne pouvait être le Bleu de Mon Isil. Et pourtant, c’était bien les traits de celui que j’avais entraperçu plusieurs fois en sa compagnie. J’essayai de parler avec lui, mais la seule réponse que j’eus est quelque chose du genres « Tu devrais bien t’entendre avec la Danseuse ». Je lui demandai de quelle danseuse il s’agissait et il me répondit que j’avais déjà du la croiser, elle était souvent au campement bleu. Sans soute parlait il de celle qui encourageait à l’occasion les guerriers qui combattaient les Landes par son chant magique. Je me dis que s’il la mentionnait, elle pourrait peut-être m’éclairer à son sujet. Je me rendis donc au campement de Galein’th Aseyis. Mais elle n’était pas là et je décidai de la contacter par télépathie. Elle me répondit. Je lui exposai qui j’étais et pourquoi je la contactai, elle me répondit qu’elle était une amie de Khaena. Nous discutâmes quelques minutes, elle me recommandant de ne pas parler de Khaena et moi si je croisais « Vulgor » (car tel était le nom que le bleu se donnait à présent), il n’était plus que destruction et mal. Elle semblait un peu triste en disant cela. J’espère pouvoir tirer cette chose au clair.
Je repensai aussi à mes recherches concernant « le » mot. J’avais fait connaissance d’une vieille Kultare du nom de Acktar et lui avais demandé si ce mot faisait partie de sa langue. Elle avait répondu qu’elle n’avait jamais entendu ce mot. Il n’y avait pas plus d’informations dans la bibliothèque du Palais. J’avais fini par contacter Hasdrubal, autre Kultar érudit, membre des MAGE. Il m’a lui aussi répondu par la négative. Je dois m’avouer cette évidence : « brassa » n’est pas des Îlots centraux.

Puisse Isil éclairer ma nuit.

Jour 24

28 illumen 384, Arbre, Val d’Alganiel.
J’ai été longtemps absent, je n’aurais pas du. Le temps passe trop vite ici. Soyez maudites, Landes stupides!

Pourtant tout avait bien commencé. Isil était revenue, nous nous étions retrouvés. Elle m’avait montré l’art de la Nécromancie, m’avait expliqué.  Mais alors que ce matin j’ai voulu la contacter, une autre voix m’a répondu disant que Khaena et Killya étaient mortes. La chose qui m’a répondu prétend être la fusion des deux esprits. J’ai alors contacté Kharya : événement se serait produit lors de la sacralisation du temple de Lith. Quel a été le rituel, je n’en sais rien. Malgré tout le respect que je dois à Kharya, c’en est trop. À force de tenir ceux qui tiennent à elle ou qui l’appellent à l’aide comme des cobayes, elle finira par tuer tous les aventuriers. Elle prétend que en m’endurcissant, je ferais peut-être revenir Khaena. Mais puis-je prendre cette responsabilité. Kharya me dit qu’elle ne pourra s’occuper de Khaena ou Killya si elle le demandent… Je sais que Khaena avait des problèmes avec la matriarche, qu’elle se sentait parfois délaissée. La personne qu’elle est devenue peut-être est-elle plus heureuse. Je n’en sais rien.  Je dois discuter avec Kharya.

Le Sinan Bastian m’a croisé alors que j’étais en pleine discussion télépathique avec Kharya. Il s’est inquiété de me voir ainsi inquiet. Je lui ai raconté toute l’histoire. Cela m’a fait du bien, je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela mais cela m’a fait du bien. Nos avons bu un pichet de vin Sinan à la Cité du Port. Je suis rentré dans mon Arbre.

Puissent Isil Et Anar éclairer ma réflexion.

Triste retour

Jour 11 Ullitavar – Fingelien 384
De retour sur les îlots, j’ai entendu qu’une invasion était en cours à Tarsengaard. Les mâles présents voulaient protéger Kharya qui était seule sur les terres galdures. J’ai proposé mon aide. Je me suis téléportée juste aux côtés de Kharya. Elle est resté silencieuse ne manifestant aucune émotion. Je dois dire que je n’en ai pas exprimé beaucoup plus. Je préférais éviter toutes effusions qu’elle aurait sans doute d’ailleurs refusée étant donné la froideur dont j’avais fait preuve lors de notre dernière rencontre. Je suis restée près d’elle la défendant du mieux que je pouvais. Au moment où je l’ai perdu de vue, elle a signalé qu’elle abandonnait la bataille, les créatures devenant trop dangereuses pour son niveau de combat.

J’ai continué, soutenue par un de mes frères Ranaghar. Mais je suis finalement tombée dans une embuscade d’orques armés bien plus forts que ceux auxquels j’ai d’habitude à faire. Je me suis retrouvée en Achéron en ayant perdu l’essentiel de mon équipement et tout particulièrement le sabre que m’avait offert Kargorm. J’ai couru pour tenter de récupérer mon sac… mais c’était trop tard un voleur était passé. Je déteste ses sous-êtres qui attendent à l’écart des combats que les combattants tombent pour voler leurs affaires. J’étais dépitée. J’ai arrêté le combat.

Je suis partie récolter des saphirs à la cité du port. En retournant au dépôt, je suis tombée sur Kharya. Je l’ai saluée et je suis repartie. Je lui ai demandé par télépathie si elle allait bien. Elle m’a répondu d’un simple « oui ». Je n’ai pas insisté. Puis, elle a repris la parole pour me signaler que Morax allait reprendre la bibliothèque sombre. J’ai acquiescé et j’ai demandé ce qu’il en était du poste d’Ul’Mran’kiness. Elle espérait trouver un remplaçant lors du prochain conseil matriarcal. J’ai pris acte et j’ai continué ma récolte.

Une fois terminée, j’ai demandé à Kharya si il y avait quelque chose à faire pour le dépôt du peuple… J’espérais vaguement avoir l’occasion de rester près d’elle mais il n’y avait rien à faire. Je me suis donc retirée ne trouvant pas d’excuse valable et n’osant pas l’encombrer par ma présence. Je suis partie m’entraîner aux torcos, en attendant le réveil de Malkael. Mais il n’est pas apparu… Je me suis endormie seule sur les terres glaciales d’Irinveron en me demandant pourquoi j’étais revenue sur les îlots m’éloignant de ma femelle chat restée à Bordeciel.

La cérémonie funèbre sinane

Jour 12 Elfist – Fingelien 385
J’ai contacté la doge sinane Llariarith pour savoir ce qu’il en était des propositions que j’avais faites pour aider les familles en deuil du peuple sinan. Elle m’avait parlé d’aider à la garde des jeunes enfants d’un des défunts : Gaiden.

J’ai retrouvé Nivi sa veuve au village à l’est de la cité du port. Elle m’a présentée ses deux enfants Lusio et Lyri agés de 10 et 6 ans. Lyri ne semblait pas vraiment se rendre compte qu’elle ne reverrait plus son père. Lusio faisait le fanfaron mais ses traits tirés montraient qu’il ne dormait sans doute pas beaucoup. J’ai parlé avec eux. Lusio disait vouloir devenir un « grand guerrier ». J’ai déclaré qu’il était fier comme un vrai sombre.

Je lui ai demandé si il faisait de la nécromancie mais apparemment, chez les sinans, l’art nécromantique était réservé à des élites. J’ai alors commencé à raconter que quand j’étais enfant, je faisais de la nécromancie sur les insectes et les petits animaux. Les enfants étaient curieux. Ils voulaient tout savoir de mon histoire. J’ai commencé à conter mon histoire pendant que Nivi s’éclipsait discrètement pour prier au temple.

J’ai raconté avec des mots d’enfants l’amour et l’union de Killya et Keros, la fuite de ma mère pour échapper aux assassins et comment elle m’avait déposer sur le pas de la porte d’une maison humaine pour me sauver. Lusio écoutait avec attention. Lyri s’est endormie après quelques minutes. Darkmon qui s’inquiétait de mon silence, m’a rejoint pour écouter la fin de l’histoire.

Soudain, Lusio a enfin exprimé son inquiétude profonde. Qu’allaient ils devenir sa soeur et lui si sa mère mourrait comme son père? J’ai vu Darkmon baisser la tête. J’ai fait mon possible pour le rassurer : mes deux parents étaient morts et quelqu’un avait pris soin de moi. Il y aurait toujours quelqu’un pour prendre soin d’eux. Mais surtout, il était très peu probable que sa mère rejoigne son père : les aventuriers la protégeront et la doge également. Il a ajouté fièrement : « et moi aussi! ». Sa mère est arrivée à ce moment là. Elle était fière de lui. Elle semblait soulagée d’avoir eu un instant pour elle.

Nous sommes reparties avec Darkmon. Cette dernière a proposé que nous restions ensemble pour discuter. J’étais intriguée pourquoi souhaitait elle ma présence? Était-elle attirée par moi ? Je lui ai proposé d’aller voir le lever de soleil à Trépont. Elle a accepté me déclarant qu’elle aimait beaucoup elle aussi regarder les couchers et les levers de soleil.

Elle voulait que je lui parle de moi et de Kely. J’ai raconté comment Kely et moi nous étions unis et comment j’avais tout brisé en le trompant avec Malkael. Comment nous avions essayé de recoller les morceaux… Comment il m’avait trompé avec Kharya alors qu’il savait que j’avais des sentiments troubles pour elle… Comment il m’a aidé à accepter mon attirance pour les femelles en m’accompagnant pour rencontrer Bahar… Comment il l’a mise enceinte… Sa réaction violente quand il a appris qu’il allait devenir père… Comment il a petit à petit changé devenant plus colérique, plus violent… Comment il m’a presque violée ou plutôt celle qui était Killya… Comment il n’a plus jamais voulu me revoir après çà, sans doute trop brisé par ce qu’il avait fait… Comment il a disparu pendant des mois… Comment Kharya et moi, nous sommes devenues amantes… Comment quand Kely est revenu sans être vraiment lui même, Kharya m’a réconfortée… Comment nous nous sommes aimées passionnément… Comment elle a finit par me délaisser pour Bastian et Mulvaar… Comment j’ai tout accepté, ne voulant que son bonheur… et comment elle m’a laissé sombrer sans me rattraper… Comment j’ai essayé de garder une relation amicale avec elle mais qui était tellement douloureuse que j’ai fini par trancher ces derniers liens avec elle…

Darkmon écoutait. Puis elle a dit que j’étais arrivée à un point de rupture de moi même et qu’il fallait que je tire de la force de ma souffrance. J’avais tellement à découvrir encore… Je n’étais pas convaincue mais Darkmon a ajouté qu’il fallait laisser « le temps au temps ».

Je l’ai regardée sentant un frémissement de mon coeur pour elle… Je me demandais pourquoi elle restait si proche, s’inquiétant continuellement de moi. Je n’osais poser directement la question de savoir si je l’attirais. Alors, j’ai demandé de façon plus vague si elle avait déjà connu l’amour avec une femelle. Elle a répondu très doucement qu’elle n’avait jamais connu d’attachement avec qui que ce soit. Elle n’en avait pas le droit : s’attacher à quelqu’un était le condamner à disparaître.

Elle m’a raconté difficilement son histoire. Elle ne connaissait pas ses parent. Elle avait été placé dans un endroit qu’on pourrait appeler un « orphelinat » où se trouvaient tous les enfants sans parent. Il n’y avait aucun amour, aucune chaleur. On leur jetait parfois de la nourriture. Chacun devait se débrouiller pour survivre. Un jour, alors qu’elle devait avoir une vingtaine de fingéliens, on l’a sortie de cette cave.

Un vieille femme lui a annoncé qu’elle avait été choisie pour devenir le réceptacle. Jusqu’à qu’elle ait atteint ses soixante-dix fingéliens, elle a été « dressée » : chaque jour elle devait acquérir un nouvel enseignement qui était accompagné par une punition. Elle a alors compris que ce qu’on lui apprenait, n’était pas pour elle mais pour « l’entité » qui allait prendre son corps. Elle avait de plus en plus de mal à raconter son histoire. Elle a juste réussi à dire que son premier amour avait été tué de ses propres mains ou plutôt par l’entité qui était en elle. Cela ressemblait étrangement à ce que j’avais vécu avec Khaena et Killya : deux esprits dans un même corps.

Puis nous avons entendu la doge qui appelait ce qui le souhaitait à assister à la cérémonie honorant les sinans défunts. J’y ai retrouvé Nivi et ses deux enfants, essayant de les soutenir du mieux que je le pouvais. Puis nous avons rejoint la taverne pour boire un verre en l’honneur des disparus. J’ai refusé de m’asseoir à la table de Voronwe que j’estimais responsable du terrible accident qui avait coûté la vie aux sinans. Sa façon continuelle de vouloir envenimé les choses entre les peuples, avait amené les eldorians et les nains à le suivre dans une résolution agressive d’un conflit qui aurait pu être résolu de façon beaucoup plus sereine si il n’avait pas été là.

Je trouvais toutefois sa présence courageuse, jusqu’à ce qu’on son agressivité naturelle reprenne le dessus quand il a traité la Doge Llariarith de « serveuse ». J’ai failli me rendre à sa table pour le jeter dehors mais Llariarith m’a demandé par télépathie de rester calme pour ce jour réservé aux défunts. Puis, elle a ajouté que rien ne serait oublié ni pardonné. C’est alors que le Bailli sinan Bais a sorti une dague de sa ceinture pour la poser violemment sur la table dans un claquement sinistre. Il s’est ensuite éloigné. Tout le monde a alors remarqué les symboles de mort sur la lame.

Voronwe est enfin parti. La soirée a suivi son cours. Darkmon et moi avons fini nos verres. Elle a proposé que nous nous trouvions un abri pour la nuit. Une nouvelle fois j’ai été surprise de sa proposition. Voulait elle que nous passions la nuit ensemble? Nous avons trouvé une petite maison en bois au nord de la cité du port. Il y avait deux lits ce qui a semblé surprendre Darkmon. Je me suis demandée un bref instant si elle voulait que nous dormions dans le même lit… Puis, après qu’elle se soit installé dans un des lits, je me suis sagement installée dans l’autre.

Elle a sorti une couverture en peau d’ours polaire en me racontant qu’un aventurier lui avait offert à son arrivée. Elle a ajouté que quand on vivait seule, on avait tendance à se raccrocher à de petites choses. Je me suis étonnée : elle vivait seule? et son mâle Deskhart ? Elle affirmait qu’ils n’étaient pas si proche tous les deux et qu’il était des plus furtifs ces derniers temps. Elle a ajouté qu’elle aimait partager ses découvertes et ses difficultés mais qu’il n’était pas souvent là. J’ai osé un : « moi je veux bien partager avec vous Darkmon… ».

Elle m’a regardée gravement : « Oui moi aussi, mais je ne suis pas sûre de savoir ce que vous attendez et surtout je ne sais pas si je pourrais vous l’offrir. ». Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, j’avais compris le sous-entendu. Pourtant, elle a préféré ajouter : « Pour l’instant je peux vous offrir la plus sincère des amitiés… je ne peux rien vous promettre de plus. ». Je me suis installée moi aussi pour la nuit me recouvrant de ma couverture de peaux de loups. Je l’ai remercié d’avoir été franche avec moi et je lui ai souhaité une bonne nuit. Mais, le sommeil ne venait pas et pour Darkmon non plus apparemment.

Elle s’est redressée en disant que nous avions l’air stupide comme çà : « Ce n’est pas parce que je ne peux pas répondre à vos désirs que je ne vous considère plus comme importante à mes yeux ». Puis, elle a ajouté que mine de rien elle tenait encore à son mâle si furtif. J’ai tenté de la rassurer. Deskhart était un mâle qui méritait le respect et je comprenais tout à fait qu’elle puisse l’aimer. Elle a déclaré qu’elle comprenais l’amour dans tous ses contextes et qu’elle ne voyait aucun mal. J’ai fini sa phrase : « mais vous n’aimerez jamais une femelle… ». Elle m’a surprise en répondant qu’elle ne savait pas. Elle a ajouté que j’étais celle avec qui elle se sentait le mieux parmi les sombres. Mais elle ne voulait pas que cela devienne trop pénible pour moi de la côtoyer en sachant qu’elle n’avait pas d’amour pour moi. Je n’ai rien répondu.

Je lui ai souhaité une nouvelle fois une bonne nuit. Je l’ai vu se recouvrir entièrement de sa couverture. Je me suis endormie d’un sommeil sans rêve.

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