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Nécromantie et premier amour

Jour 22 d’Illumen – Fingélien 379

Ghaara m’avait parlé, il y a quelques jours de pratiquer la nécromancie. Je lui avais menti ce jour là en disant que je n’en avais jamais fait. Puis, j’avais finalement à moitié avoué l’avoir pratiqué en cachette.
Ce jour là, il m’a proposé d’essayer. J’étais angoissée à cette perspective mais je l’ai suivi. Il m’a appris à invoquer quelques lapins. C’était plutôt drôle! Il m’a demandé si je souhaitais me lancer dans la nécromancie.

Je lui ai alors expliqué le pourquoi de la colère des villageois contre moi et de ma fuite jusqu’ici. J’avais été surprise par le prêtre du village en train de pratiquer cet art. Il m’avait alors accusée d’être le démon et d’être la responsable des mauvaises récoltes et de la famine qui régnait.  Ghaara m’a rassurée. Il m’a dit qu’ici la nécromancie était un moyen comme un autre de combattre les landes.

Nous avons cherché ensuite un endroit pour nous reposer. Je lui ai alors parlé de mon premier amour.

Quand j’étais enfant, j’ai connu un jeune berger dans les montagnes. Nous étions amis, nous nous amusions comme des fous. Je l’aidais dans son travail et lui me permettait de sortir de ma solitude forcée. Le temps passant, nous sommes devenus des adolescents. Notre amitié s’est transformée en amour. Nous avons eu notre première fois ensemble. Nous étions heureux.

Au fil du temps, même si nous étions encore très jeune, il a voulu se marier et me présenter à ses parents. Je l’ai supplié de ne pas le faire… Mais il l’a fait… Ces parents ont été horrifiés et dés le lendemain, l’ont conduit de force dans un monastère pour que les moines « reprennent » son éducation. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir.  Je ne l’ai revu que plusieurs années plus tard. Il était devenu adulte, moi aussi. J’étais tellement heureuse… mais il m’a repoussé… violemment.  Il n’était plus l’adolescent que j’avais connus. Les moines l’avaient brisé. Il a dit de moi que j’étais la démone qui l’avait poussé vers la luxure. J’étais anéantie. Le prêtre du village qui a précipité ma fuite, c’était lui…

Ghaara m’a écouté mais c’était trop tôt pour lui pour me raconter son histoire.

Neige et froid

Jour 22 de Nuona – Fingélien 379

Il a neigé sur certaines régions des Ilots, rendant les paysages magnifiques.
Le roi Tisseur des lutins, Kiglin, offre de multiples cadeaux aux aventuriers en déposant des sacs ici ou là. La joie règne.

Seulement, je n’arrive pas à y prendre part. Le froid des îlots a gagné mon cœur. Je n’arrive pas à m’intégrer au sein de la communauté des elfes noirs et ma famille me manque. Je ne vais plus écrire dans ce journal avant quelques temps. Je vais chercher un moyen de quitter les îlots sans y laisser ma vie. Ce moyen doit bien exister…

Dernière bataille contre les morts-vivants

Jour 27 Nuona – Fingelien 380
La pierre du Fort du Renard qui avait été brisée et avait provoqué la sortie de terre de tous les morts-vivants avait été réparée. Restait à faire retourner les créatures là d’où elles venaient. Les capitaines Heroll et Gadriann ont donc battu le rappel des aventuriers. Le capitaine Heroll se chargeant avec un groupe de vider la cité du port et le capitaine Gadriann, Morcraven. J’ai donc rejoint le capitaine Heroll sur la terre Sinane et j’ai commencé à combattre.
J’ai soudain entendu quelqu’un remercier Feydreyah derrière moi. Je me suis retournée pour regarder à quoi pouvait ressembler celle à qui avait appartenu le coeur de Kely. C’était une bleue magnifique aux cheveux noirs d’ébène portant l’écusson des ANGE. J’ai eu soudain un doute… Je ne me sentais pas à la hauteur d’une telle femme…

J’ai continué le combat rageusement et nous avons libéré la Cité du port. Le Capitaine Heroll nous a ensuite conduit à Pierre Blanche à la rencontre du 2ième groupe qui avait libéré Morcraven. Nous avons commencé alors à repousser les morts-vivants d’ouest en est vers le Fort du Renard. Je suis tombée une fois sous les coups d’une réincarnation morbide mais à peine sortie de l’Achéron, je suis retournée au combat. Nous avons enfin pu rejoindre le fort du Renard mais les morts-vivants étaient en train de nous submerger. Soudain, une détonation s’est faite entendre : la pierre avait fait son office et renvoyé les morts vivants sous terre.
C’est alors que le féal Ombre est apparu…

Les aventuriers se sont mis en position pour protéger la pierre. Même si la protection était bien dérisoire face un féal de cette taille… Un aventurier a bien tenté de l’affaiblir en lui lançant un sort, mais Ombre l’a envoyé en Achéron en un coup d’épée… Puis, il nous a parlé. Il a semblé bien s’amuser de notre résistance et de notre courage… Il nous a aussi dit que son but était de nous affaiblir jusqu’à ce que nous cédions… et il est parti.

Séridia était vide de morts-vivants et j’avais participé à sa libération.

Nécromancie et ébats torrides

Jour 18 Thyllion – Fingelien 381
J’avais remarqué que ces derniers temps Kely s’entraînait de plus en plus à la nécromancie. Il la pratiquait à la cité du port où cet art est autorisé sans contrainte. Souvent, la nécromancie avait tendance à exacerber son désir et sa sauvagerie. Ses yeux flamboyaient soudain et je sentais qu’il allait me prendre avec brutalité. Mon côté sombre adorait çà. Quand il retrouvait son état normal, il avait toujours peur de m’avoir fait mal même si je ne cessais de le rassurer. Mais à vrai dire, il m’arrivait d’être aussi brutale que lui. Il semblait même parfois rechercher cette violence chez moi.

Je dois dire que la fois , où il a invoqué une incarnation de lui même pendant un de nos ébats, a été particulièrement riche en sensation et en plaisir. Etre prise par deux mâles étaient un fantasme que j’ai assouvi ce jour là. C’était excitant et à la fois troublant. Cette incarnation ne ressemblait pas du tout à Kely et j’avais un peu l’impression de le tromper même si je savais que cette incarnation était une partie de lui même…

Plusieurs fois après des séances de nécromancie, nous avons mêlés nos corps dans des positions que nous n’avions encore jamais essayé. Tout ceci nous rapprochait encore plus l’un de l’autre. Nous retrouvions ainsi nos deux facettes : notre côté doux et tendre et notre côté sombre. Chacun retrouvait l’autre en s’imbriquant comme 2 moitiés qui ne font soudain plus qu’un.

Excuses et réconciliation

Jour 7 Elouenien – Fingelien 381
Ma colère passée, j’étais calmée… Et je me rendais compte à quel point j’avais été stupide: incapable de contrôler ma rage et la passant sur celle que j’aimais. J’avais envie de me taper la tête contre un tronc d’arbre pour essayer d’y faire entrer quelquechose.
J’avais blessé ma belle, je devais aller m’excuser mais comment? Je n’avais jamais fait çà avant. La seule personne que j’avais aimée avant elle était Keros et on ne fait pas des excuses à un mâle. Quand aux amantes que j’avais pu avoir, je n’en avais rien à faire. Si je me disputais avec l’une d’elles, çà ne m’intéressait pas de tenter de la récuperer. Je la quittais tout simplement.

Mais ma belle, c’était autre chose. J’ai pris une rose noire, sa fleur préférée dans mon dépot et j’ai couru jusqu’à Nargraw sud où je l’avais laissée. Je l’ai cherché mais je ne la trouvais pas… Je lui ai demandé où elle était, angoissée à l’idée qu’elle ne veuille pas me répondre. Mais, elle m’a dit qu’elle était à Nargraw Nord sans plus de précision. Comme je savais qu’elle passait son temps à recolter des absinthes, j’ai cherché dans tous les bosquet d’absinthes que je connaissais. Et elle était là. Je me suis approchée et je me suis assise à côté d’elle. Elle n’a pas réagit. Je lui ai caressé le dos mais elle ne réagissait toujours pas. J’ai tenté de lui tendre ma rose mais elle ne regardait pas et ne semblait pas vouloir la prendre. Puis après quelques minutes, où je ne savais plus quoi faire, ni quoi dire. Elle a dit qu’elle comprenait que je puisse défendre mon mâle. J’ai avoué que j’avais été injuste avec elle.

Et soudain une alarme a retenti. La cité du port était envahie. Kharya s’est levée en disant qu’elle devait y aller et est partie sans m’attendre. Surprise par cette disparition soudaine, je me suis rendue jusqu’à un dépôt pour me préparer à la bataille. Arrivée à la cité du port, j’ai grimacé ma belle était là accompagnée par son mâle sinan. J’ai eu du mal à le supporter alors j’ai laissé la petite prendre le contrôle et suivre les ordres des patrouilleurs. La bataille se poursuivait et je ne supportais plus de voir le mâle sinan suivre ma belle partout tandis qu’elle m’ignorait totalement.

J’ai quitté la bataille avec l’accord de la petite pour aller m’entrainer sur des ogres. Malheureusement, le lèche botte Mulvaar est arrivé pour s’entrainer lui aussi. J’ai préféré quitter les lieux avant de ne pas pouvoir résister à l’envie de lui donner une baffe. J’ai donc été taper sur les torcos d’Irinveron : je voulais cette fois éviter les orcs armés pour ne pas blesser la petite inutilement tout en calmant ma rage intérieure. Ma belle ne donnait aucune nouvelle. Je commençais à désespérer alors j’ai laissé la petite reprendre le contrôle pendant plusieurs heures.

Elle a été comme d’habitude apporter son petit panier à la crevasse. Je surveillais comme à chaque fois. Ma belle était là semblant l’attendre ou m’attendre moi… je ne sais pas. Je ne me suis pas manifestée préférant laisser agir la petite. Elles ont parlé du petit bleu, de ses rêves étranges puis de moi. Kharya disait qu’il faudrait qu’elle me parle si la petite et moi étions d’accord. La petite m’a laissé reprendre le contrôle.
J’ai dit à ma belle que j’étais désolée. Elle aussi l’était et aussi pour les jours qui allaient suivre. Elle allait devoir juger mon sauvage. Je le savais. Je lui ai dit qu’elle devait faire ce qu’elle jugeait bon de faire. Je l’ai aidée à se lever et nous nous sommes serrées dans les bras l’une de l’autre. Je l’ai entraîné hors de cet zone de non droit.

Je voulais que nous nous réconcilions complètement et que nous oublions tout çà. Je savais qu’elle aimait particulièrement les thermes de Nargraw Sud. Je lui ai donc proposé de nous y rendre. Elle a accepté avec joie. Nous nous sommes baignées, câlinées… C’était bon de sentir à nouveau ses caresses et de revoir son sourire. Je lui ai offert la rose noire qu’elle avait refusée quelques heures auparavant. Elle l’a acceptée. J’y ai ajouté deux peaux de panthères noires en lui disant que j’espérais dormir dessus avec elle ce soir si elle voulait bien. Elle a accepté avec plaisir.

Elle m’a fait découvrir un merveilleux endroit : le phare d’Yrsis. La vue y est incomparable. Je me suis endormie enfin apaisée dans les bras de ma belle sur la petite passerelle où nous avions étendu les peaux de panthères noires que je lui avais offertes.

Beuverie

Jour 22 Archeno – Fingelien 382
A mon réveil, Kharya m’a proposé d’aller à la taverne d’Illumen. J’ai accepté avec joie. Elle était déjà là quand je suis arrivée. Elle nous avait commandé de la viande de sanglier bien saignante. J’ai commencé à manger goulûment mais j’ai vu que ma belle coupait consciencieusement et proprement sa viande. Je me suis sentie gênée de manger comme un torcos. J’ai essayé de me tenir un peu mieux en essayant d’imiter son élégance. Mais je n’étais pas très douée. Kharya s’est rendu compte de mon changement d’attitude et s’est mise à rire. Elle m’a demandé de rester naturelle et j’ai recommencé à manger avec la délicatesse d’un torcos. Ma belle était souriante, j’aimais la voir comme çà.
J’ai ensuite commandé une bouteille de vin pour nous deux. J’ai levé mon verre : « A nous! ». Nous avons bu une bonne gorgée. Puis une nouvelle fois j’ai levé mon verre : « à mon caractère de torcos et à ton caractère de panthère! ». Nous avons finit nos verres.
Kharya semblait vouloir boire ce soir. J’ai continué à porter des toasts : « A tes magnifiques cheveux de flammes! ». Elle a sourit et a vidé son verre d’un coup. J’ai ri. Je savais que je tenais beaucoup mieux l’alcool qu’elle depuis que nous avions bu de l’alcool galdur à Iscarlith. Je lui ai reproché de vouloir encore que la porte dans un lit ce soir. Elle a répliqué qu’elle n’avait pas besoin de çà pour que je le fasse. Nous avons ri toutes les deux.
Elle a levé son verre à notre déjeuner en tête en tête pendant que je levais le miens à ses magnifiques yeux mauves. Et nous avons continué ainsi à boire en levant nos verres à tord et à travers pour n’importe quel prétexte. Je ne me souviens plus bien de la suite à vrai dire nous étions déjà bien saoules toutes les deux. Je sais qu’il y a eu une course poursuite à propos d’une bouteille qu’elle m’avait volée et que j’ai réussi à lui reprendre. Une kultare est arrivée avec un nom que je n’ai pas vraiment retenu Aza quelque chose. Elle voulait poser une question. Je ne me souviens même plus quoi. Elle a tendu une bouteille à ma belle. J’ai piqué une crise de jalousie en lui disant de ne pas toucher à me femelle. Ça a fait rire Kharya. La kultare ne tenait absolument pas l’alcool et disait n’importe quoi. De toutes façons, elle ne m’intéressait pas du tout, je n’avais d’yeux que pour ma sombre. La dodge des sinans Marra est ensuite apparue dans la taverne s’installant au comptoir. Je crois qu’elle a été surprise de voir l’Ilharess du peuple sombre dans cet état. Mais elle était surtout gênée par la kultare qui avait semble t il écrit quelque chose sur les tables de lois sinanes. Elle la regardait comme un insecte embêtant dont on ne peut se débarrasser.

Kharya a voulu ensuite rejoindre la cité du port. Elle voulait goûter le vin de la cité du port. Je n’étais pas très sûre que nous arriverions jusque là mais je l’ai prise par le bras pour la soutenir. Arrivées au port, ma sombre s’est finalement affalée sur un tonneau. Je me voyais mal la porter jusqu’à la taverne étant moi même pas loin de m’effondrer. J’ai réussi à l’installer à peu près confortablement sur un sac. J’étais inquiète. S’endormir sur les quais d’un port complètement ivres, nous mettait à la merci des vandales. Mais, j’étais incapable de la porter jusqu’à la taverne. J’ai préféré rester près d’elle pour la protéger si j’en étais capable. Je l’ai prise dans mes bras et je me suis endormie contre elle.

A mon réveil, je n’ai pas compris. J’étais dans la chambre d’une taverne. Il y avais une infusion et un petit mot de Kharya. Elle était partie prendre un peu l’air. J’ai goûté l’infusion malgré mon haut le coeur et j’ai posé un oreiller sur ma tête en attendant qu’elle fasse effet. Ma belle est arrivée souriante. Elle m’a expliqué qu’elle avait été réveillée par la voix de son sinan Bastian sur les ondes du Dispensaire. Il l’avait rejoint et l’avait aidé à m’installer sur le lit de la taverne. J’ai tenté de ne rien laissé paraître de ma jalousie envers son sinan. J’ai juste dit qu’il avait été bien gentil de faire tout çà.
Puis je me suis occupée de ma belle. Elle semblait vouloir de mes caresses que je lui ai offertes avec délectation.

Douleur et explications

Jour 12 Ullitavar – Fingelien 382
La douce m’a contactée. J’ai proposé de venir la voir mais elle a répondu que nous nous étions déjà trop vu ces derniers temps… J’ai compris toute suite ce que çà voulait dire. J’ai caparaçonné mon coeur pour ne pas que la pointe de glace qu’elle m’envoyait m’atteigne. Je ne ressentais plus rien.
Alors je lui ai demandé ses raisons. Elle disait qu’elle voulait que j’avance et que je cesse d’entretenir de faux espoirs avec elle. Une image a commencé à se superposer. Je l’imaginais comme une des prêtresses de mon école me faisant la leçon.

Je lui ai répondu que je n’allais pas avancer et que j’allais m’éteindre à petit feu. Et là, je me suis rendue compte de l’abîme d’incompréhension qui existait entre nous. Elle me reprochait de vouloir la culpabiliser alors que j’étais incapable de telles arrières pensées… Je revoyais le visage d’une prêtresse qui me reprochait de ne pas être une vraie sombre. J’essayais d’expliquer à la douce que quand on est perdue et qu’on ne sait plus quel chemin prendre, on finit par mourir.

Elle avait une fausse image de moi. Elle croyais continuellement que je jouais alors que ce n’était pas le cas. Elle disait que mes sentiments étaient réels mais que je ne savais pas les exprimer. Elle me reprochait la façon dont je lui avait offert les roses… Je revoyais la prêtresse qui me traitait de sombre stupide qui ne savait rien faire…

Et soudain, Kharya m’a appelée alors que çà faisait des jours qu’elle ne me parlait plus. Elle était froide et distante. Elle me rappelait Kriss qui venait me soustraire à la cruelle punition que certaines prêtresses prenaient plaisir à me donner. Kriss détestait être obligée de faire çà car elle remettait en cause l’autorité des prêtresses et provoquait des tensions au sein du peuple. Mais elle le faisait car elle savait que certaines étaient capable de tuer leurs élèves sous les coups et qu’elle avait promis de me protéger à ma mère. J’ai coupé court à la discussion stérile que j’avais avec la douce qui cette fois était aussi dure que de la glace.
Je savais que plus jamais je ne verrais en elle celle qui m’avait séduite. J’aurais toujours l’image des prêtresses donneuses de leçon qui m’avaient blessée cruellement à de nombreuses reprises.

J’ai donc rejoint Kharya. Pourtant, je sentais que ce qu’elle allait me dire n’allait pas me plaire. J’étais persuadée qu’elle allait me quitter. Mais, j’y suis allée comme un animal va à l’abattoir, sans espoir, mon coeur toujours caparaçonné .
Étrangement, ma belle sombre était douce. Elle disait qu’elle sentait qu’on s’éloignait l’une de l’autre. Elle n’osait plus me contacter, parce qu’elle avait l’impression de me déranger. Il est vrai que je n’avais pas été des plus aimables ces derniers temps. Mais à vrai dire, je n’étais aimable avec personne… Elle disait qu’elle savait qu’elle n’était pas capable de m’apporter ce que je voulais, que j’avais besoin de quelqu’un qui soit tout le temps là pour moi, qu’elle était trop indépendante et ne pouvait pas changer. Elle a ajouté qu’elle ne voulait plus faire de promesses qu’elle ne pourrait pas tenir.

Je lui ai demandé si çà signifiait qu’elle ne voulait plus me voir. Elle ne savait pas mais elle voulait être franche. Je me rendais compte que je lui en demandais trop, bien plus qu’elle n’était capable de me donner. J’ai essayé de plaisanter : « Voilà ce que c’est d’être une sombre élevée par sa mère… après on a besoin d’affection tout le temps… ». Mais elle n’a pas réagit. J’attendais la sentence mais elle ne venait pas. Alors, j’ai tenté de la provoquer en lui demandant ce que nous devions faire maintenant. Elle n’en savait rien. Et j’ai vu son regard. Ma belle était aussi perdue que moi… Elle m’a terriblement émue. Je me suis approchée d’elle en lui disant que j’étais désolée d’être aussi dépendante et j’ai goûté ses lèvres tendrement. Elle a répondu au baiser.

J’ai voulu l’entraîner sur le lit pour la serrer dans mes bras mais elle a refusé : ce n’était pas raisonnable de continuer alors que nous ne trouvions pas chez l’autre ce que nous recherchions. Je me suis soudain rendue compte que je ne lui convenais pas autant que je le pensais. Elle a ajouté que d’ici un mois je recommencerai à souffrir et qu’elle inventera de fausses excuses pour ne pas que je me vexe quand elle voulait être seule. Et elle ne voulait plus mentir et surtout pas à moi. Je lui ai répondu que j’avais compris une chose ces derniers temps : je préférais qu’elle me dise quand elle voulait être seule et je préférais çà plutôt que d’être à côté d’elle et la sentir absente. C’est pour cette raison que je ne la contactais plus parce que je sentais qu’elle n’osait plus me dire non et que je savais que quand c’est elle qui me contactait, elle était disponible pour moi. Elle a semblé se détendre un peu. Elle se sentait coupable et incapable de changer. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai cajolée tendrement en lui disant que moi non plus je n’arrivais pas à changer. Elle s’est blottie contre mon cou.

Elle m’a avouée être partagée entre le soulagement et l’inquiétude. Elle avait peur que tout recommence, qu’à nouveau le gouffre s’agrandisse entre nous. A vrai dire, moi même, je n’étais sûre de rien mais elle avait été franche avec moi, il fallait que je le sois avec elle. Je lui ai parlé de la douce, dont j’étais tombée amoureuse mais que c’était désormais fini. Je lui ai expliqué que j’avais eu besoin de combler un vide et qu’elle avait été là pour moi alors qu’elle, ma femelle, s’éloignait de moi. J’ai ajouté que la douce avait été une des raisons qui faisaient que je ne savais plus où aller.

Je lui ai avoué avoir voulu disparaître et que Keros mon mâle m’était apparu. Il m’avait prévenue que je ne pouvais disparaître sans faire disparaître Khaena. Je lui ai expliqué à quel point çà me faisait mal de sentir la présence de Keros et de ne pouvoir le toucher. Elle a répondu que c’était compliqué mais tout était compliqué avec moi en ce moment.

Et cette fois, c’est elle qui m’a entraîné sur le lit. Elle m’a demandé si j’avais des choses à clarifier avec elle. Je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres. Pourquoi ne m’avait elle pas rejoint dans la hutte à Morcraven ? Elle a répondu qu’elle ne savait pas où j’étais partie. Je lui avais dit pourtant… Elle n’avait pas fait attention. J’ai demandé si elle avait rejoint son mâle sinan mais il n’en était rien. J’ai senti soudain que la chape de plomb qui oppressait mon coeur depuis ce jour, se levait enfin et me libérait. Je me suis effondrée en sanglot devant ma belle. Elle m’a pris dans ses bras et m’a bercée doucement. J’avais eu tellement mal à cause d’une incompréhension… Elle m’a embrassée le front tendrement en expliquant que c’était pour cette raison qu’elle voulait de la franchise entre nous. J’ai souri en lui répliquant qu’il était difficile pour des sombres d’être franches. Elle a fait un petit sourire en coin en demandant si c’était le cas pour des dégénérées! Je me suis redressée en souriant. Elle n’était pas une dégénérée contrairement à moi. Elle m’a regardé en fronçant les sourcils. Elle n’aimait pas que je dise çà. Je me suis soudain jetée sur elle pour l’embrasser avec passion. Elle s’est laissé emporter par ma ferveur.

Puis, je l’ai regardée subjuguée… Je l’ai allongée près de moi, je me suis installée contre son dos en l’enveloppant de mes bras. Je lui ai embrassé la nuque en lui disant qu’elle m’avait manqué. Elle m’a murmuré qu’elle avait vraiment cru me perdre. Quand à moi, je m’étais crue perdue et j’avais cru l’avoir perdue. Elle m’a embrassée chaque main en me disant qu’elle était là. Je me suis endormie contre elle, apaisée.

Deux sombres amoureuses

Jour 18 Kamarien – Fingelien 382
Ça fait plusieurs jours que je passe en compagnie de Kharya. Nous sommes en train de construire, elle et moi une relation beaucoup plus apaisée qu’avant. Elle est beaucoup plus attentive à mes besoins d’affection et d’attention. Quand à moi, j’essaie de ne pas trop lui imposer ma présence envahissante et ma jalousie maladive.

Nous avons décidé récemment d’explorer de long en large la cité cachée de Dra Syn à Trassian. Enfin, elle explore et moi je la suis sans cesser de la regarder. Elle semble se retrouver dans ce dédale de chemins tortueux. Elle tente de m’expliquer que le pilier qui était là était celui que nous avions croisé quelques minutes auparavant pendant que je me perds dans ses yeux améthystes.

Je lui ai aussi proposé de visiter un sanctuaire que le petit bleu avait montré à Khaena. Il avait d’ailleurs gentiment prêté son parchemin pour que j’y emmène Kharya. Nous y avons passé une merveilleuse soirée. Je lui disais que j’aimais la nuit à cause de ses étoiles, de la drôle d’odeur qu’on sentait quand la chaleur s’échappait de la terre. Puis en me penchant sur elle, je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que les plus belles étoiles étaient celles de ses yeux, que l’odeur que je préférais était la sienne et que les plus magnifiques de mes nuits étaient celles que je passais dans ses bras. Ma belle m’a embrassée passionnément et le plaisir nous a emporté.

A force, ses absences me deviennent de plus en plus douloureuses : j’ai tellement besoin d’être près d’elle… Parfois, elle doit passer de longues journées à travailler. Mais désormais, dés qu’elle le peut, dés qu’elle a un petit moment de libre, elle me rejoint. La dernière fois, elle m’a fait la surprise de revêtir la robe que je lui avais offerte. J’étais comme hypnotisée : elle était tellement magnifique dans cette robe. Elle m’a pris par la main en souriant pour me conduire dans la chambre d’une taverne toute proche après avoir commandé une bouteille de vin. Nous avons très bien sû occuper les quelques heures de liberté qu’elle avait avant de reprendre son travail.

Les jours passent nos liens se resserrent petit à petit… Elle dit parfois que nous sommes sur la bonne voie. C’est tout ce que j’espère pour nous deux.

Des bagues et un départ

Jour 28 Elouenien – Fingelien 382
Je me suis réveillée à Trépont, alors que je m’étais endormie contre ma belle dans la chambre d’une taverne de Pierre-Blanche… je ne sais pas bien pourquoi… J’avais bu la veille mais il ne me semblait pas que çà avait été de façon inconsidérée.
Kharya m’a demandée pourquoi j’avais fui si vite. J’étais surprise, je ne me souvenais de rien… La seule explication était que la petite avait du se réveiller avant moi et venir ici…

Je n’avais pas envie de réfléchir à çà. J’ai rejoint Kharya à la cité du port, elle devait partir quelques jours et je n’avais pas envie de la laisser s’en aller sans l’embrasser. Elle avait quelque chose à m’offrir. Elle m’a offert toute une série de bagues de plusieurs régions qu’elle aimait. Elle voulait me couvrir de bijoux comme elle disait. Taquine, je lui ai demandé si c’était parce qu’elle comptait s’unir à moi. Elle m’a répondu par un sourire. Je l’ai serrée contre moi en l’embrassant.

Elle devait partir mais je ne voulais pas la laisser s’en aller, je la retenais par des caresses en la serrant contre moi mais je ne faisais que retarder son départ. Elle m’a finalement embrassée une dernière fois et je l’ai laissée s’échapper. Je n’aime pas quand elle part comme çà, j’ai toujours peur qu’elle ne revienne pas… Je sais que mes prochaines nuits seront peuplées de cauchemars comme toujours quand elle n’est pas là…

J’ai revu Llariarith depuis notre virée à la taverne de Nord Thyl. Nous travaillions notre alchimie ensemble, c’est notre métier à tous les deux.

Cependant, voulant renouer contact avec son peuple, elle décida de quitter la tranquilité de l’entrepot de Nord Thyl pour l’agitation du dépôt sinan. Meme si je n’étais pas très à l’aise à l’idée de ne plus cotoyer mes frères nains toute la journée, je me laissai tenter par la bonne compagnie qu’était Llaria, et j’installai mon barda d’alchimiste chez Maylen. Nous discutions pendant que je fondais mes barres d’acier et qu’elle réalisait les commandes prises auprès des aventuriers. Je lui racontai les difficultés que je rencontrais comme intendant dans ma tache d’accueil des nouveaux ; entre les muets et ceux qui parlaient un langage incompréhensible, j’avais bien du mal à mettre sur pied la releve naine.

C’est alors que rentra dans le dépôt un sombre, arborant fièrement une cape de nécromancie. Instinctivement, je tiquais, oubliant que je n’étais pas à Nord Thyl (même si l’on raconte qu’un nain emmene toujours un peu de son pays avec lui, mais ce n’est pas le sujet). L’elfe, au lieu d’enlever sa cape, par respect de mes croyances plus qu’ancestrales, me provoqua et je réagis vivement à cette attaque.  Tout de suite, Llariarith nous demandait de quitter les lieux. Je pensais provoquer le sombre en duel, mais, réussissant à me controler je quittai les lieux, maudissant les mortrucs et autres lève mort.

Je rejoignais Pierre Blanche au plus vite, et, alors que je rentrai à Nord Thyl, un doute terrible m’assaillit : je n’avais jamais pensé que Kharya puisse invoquer.. Pourtant, comme chef des sombres elle devait forcément présenter quelques talents pour cette monstruosité que certains appellent Art. Je frissonai d’effroi, et allai me noyer la tête dans un tonnelet de bière de chez Oana.

Alors que je me soulais gaiement, Llariarith me contacta par télépathie. Elle voulait me faire la leçon pour mon comportement. En tant que future officielle sinane, elle ne pouvait tolérer que « vous insultiez l’échevin d’un peuple allié dans l’enceinte de notre dépôt ». Ainsi la brindille noire que j’avais remis à sa place était échevin. Triste peuple que les sombres.

Quant à Llariarith, qu’elle me vouvoie de nouveau comme si j’étais un étranger m’exaspera et j’envoyai balader ce qu’elle me disait. Le comble de l’humiliation étant lorsqu’elle m’assura avoir aussi réprimandé le dénommé Alak. Comme si nous étions des enfants qu’elle pouvait punir après une bétise !  Je décidai de partir à Mélinis, pour m’éloigner de cette folle et belle sinane qui tentait, après avoir vu qu’elle avait touché mon amour propre, de m’amadouer en faisant mine d’attacher une importance à « l’intendant du peuple nain ».

Je plongeai dans les chauds souterrains de Mélinis, pour découvrir des gisements de cuivre et de turquoise, magnifiques minerais.

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