Categorie: Journal de Balek


Cyclopes

La journée avait bien débutée. Je m’étais mis en tête, sur les conseils d’un vieux nain rencontré chez Oana, d’apprendre à confectionner des glyphes. Après avoir fait un tour chez Frukas, je m’étais installé dans sur les bancs d’une bibliothèque Séridienne, afin de perfectionner mon art de l’alchimie.

J’étais en train de lire lorsque j’ai capté sur les ondes que Véreux avait décidé de troubler la quiétude des aventuriers et des natifs, consécutivement à la soi disant vente d’un de ces cupides humains. Entendant les cris de désespoir des natifs laissés à eux même, peu d’aventuriers étant présents au combat, je décidais de revêtir mon armure de combat, et de participer aux échauffourées. Je passais tout d’abord à Nord Thyl, pour vérifier que la cité était toujours aussi sûre, puis, j’utilisais une bague des marais de Morcraven, pour aider mes amis les Kultars. Je pensais alors arriver en plein cœur de combats dantesques, opposant aventuriers vêtus d’armures rutilantes d’un côté et monstres tous plus hideux entre eux de l’autre. Las ! J’étais apparemment seul, face à des hordes de cyclopes qui se baladaient comme en terrain conquis. Je courrais à fort Inchyn, ou je pensais trouver la milice kultare qui pourrait combattre à mes côtés.

Une fois sur les lieux, je constatai que la milice s’était laissée encercler par plusieurs régiments de cyclopes qui menaient le siège du fortin. Je brisais le barrage en crevant l’œil de plusieurs de ces monstres hideux et j’arrivait enfin au contact d’êtres qui n’avaient pas pour ambition de me dévorer. Je n’avais jamais combattu de monstres plus forts que des gobelins, excepté à une occasion ou j’avais du me défaire de deux orques –mais c’est une autre histoire- et mon excitation était à son comble. Le chef de la milice discutait d’un plan de bataille avec son second, se demandant si ils devaient organiser une sortie. Je lui fis remarquer à cet instant qu’il n’aurait pas le temps de décider, les cyclopes venant juste de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Je combattis alors mes premiers cyclopes aux côtés de la milice kultare.

Nous combattions vaillamment mais les cyclopes arrivaient toujours plus nombreux. Je pense que nous avions décapité le premier régiment quand les premiers renforts aventuriers arrivèrent, peut-être avaient ils entendu mon appel sur les ondes. Ensemble, nous délivrâmes le fort Inchynn, et la reconquête des terres kultares s’annonçaient, pendant que les troupes envoyées par Véreux semaient la désolation dans les terres elfiques et sinanes.

Alors, pêchant par orgueil, je crus pouvoir me séparer du gros des troupes aventuriers, et aller voir Tankel, afin de vérifier qu’il était en sécurité. Horreur et damnation, le pauvre s’était enfermé dans sa maison, et pouvait observer par les quelques fenêtres qu’il avait grossièrement barricadé un régiment de cyclopes tourner autour de sa demeure. Je pris les quelques essences curatives que j’avais en poche, saisis mon cimeterre encore ensanglanté et me ruai à l’assaut des troupes féales. Miraculeusement, j’en vint à bout. Quinze cyclopes étaient à terre, j’avais mal aux bras à force de manier l’épée, mon armure était cabossée de toute part et il ne me restait ni potion ni essence de soin. Je m’apprêtais à aller délivrer Tankel quand j’aperçu qu’un des cyclopes se relevait. Je n’eu pas la force de frapper en premier, et il m’envoya en Achéron.

Blessé de toutes part, je ne pus retourner au combat, et je m’installai à l’infirmerie de Nord Thyl, condamné à entendre les aventuriers narrer leurs exploits sur les ondes sans pouvoir agir, à ma grande frustration. Mais j’avais massacré seul un régiment de cyclopes, et j’en étais plutôt fier.

Baisers

J’étais sorti de l’infirmerie, les combats étaient terminés et j’avais des livres à terminer, mes glyphes n’étant toujours pas au point. J’avais décidé d’étudier à Galein cette fois-ci. J’utilisai le passage pour me rendre à la bibliothèque de la citadelle souterraine, et je rencontrai alors les représentants bleus et elfes noire, c’est-à-dire Kely et Kharya, qui dissertait d’un sujet qui avait l’air fort sérieux. Je les avais déjà croisés, notamment au banquet qui avait eu lieu lors de l’anniversaire de l’alliance Galduro-naine mais jamais je ne leur avais adressé la parole, par peur d’ennuyer des aventuriers aussi connus. J’étais encore enhardi par mes exploits au combat, et j’osai  les féliciter pour la bravoure avec laquelle ils avaient défendu Séridia. Mais, je ne restai guère plus longtemps, par peur de les déranger. Et puis j’avais encore mon livre à terminer.

En ressortant, je croisai à nouveau Kharya et Kely, cette fois-ci accompagnés d’une elfe noire que j’avais déjà croisé, mais je ne me souvenais pas quand ni où. La discussion avait l’air tout aussi sérieuse : je quittais la salle au moment ou les deux sombres s’embrassaient. Etrange image.

Je m’installais au campement de Galein, j’avais envie de travailler mes glyphes à l’air libre. Je restais là un long moment, à travailler en compagnie d’aventuriers que je ne connaissais pas.

Je commençais à m’endormir, quand je reçus un étrange message par télépathie. Kharya la matriarche sombre avait besoin de moi. Intrigué, je rangeais vivement mon matériel d’alchimiste, et je retournais à la taverne du campement bleu, chez Gaïlshja. J’avais à peine salué les présents que la matriarche sombre se jeta sur moi pour m’embrasser. Surpris, ne m’attendant pas du tout à cela, je reculai immédiatement, ne sachant comment réagir. Cependant, les trois convives attablés étaient connus dans tous Séridia et je n’osai pas quitter la salle, eux me demandant de m’assoir à leurs côtés. J’allai m’installer près du bleu kely, et j’attrapais une bière, tout en réfléchissant au baiser que venait de me donner Kharya.. Pourquoi moi, et pourquoi aujourd’hui ? J’avais brièvement entendu parler de la matriarche elfe chez les nains, et je l’imaginais plus à passer ses soirées à torturer de jeunes nains capturés à Trépont qu’à jouer aux cartes avec moi… Je n’imaginais alors pas la soirée que j’allais passer.

Kely m’initia vite au jeu auxquels ils avaient l’habitude de jouer. Le concept était assez simple, il fallait lancer des pièces dans des gobelets disposés sur un plateau de bronze et obtenir le score le plus élevé. J’avais quelques lumens en poche et pouvait les perdre sans grande tristesse, c’était de l’or de farfadet. Nous commençâmes à jouer, et, alors que je gagnai, j’appris la teneur du gain. Cette fois ce fût l’elfe noire Khaena, mais qui se faisait appeler Killya, qui m’embrassa.

S’ensuit une soirée mouvementée, ou, emporté par les vapeurs d’alcool je me laissais entrainer par les rires des deux elfes et l’humour du bleu kely. L’assemblée se quitta alors que la plupart d’entre nous était dénudé plus que de raison, de quoi me donner à refléchir pour les prochains jours, d’autant plus qu’emporté par l’ambiance, je promis à Kharya de la revoir, et non pour parler politique.

Le lendemain, me réveillant comateux, je retrouvai dans une de mes poches une note griffonnée la veille au comptoir « se renseigner sur les mœurs des femmes sombres »…

Un bain à Nargraw Sud

J’avais besoin de me changer les idées, ne plus penser aux sombres. Je ne pouvais pas trouver le calme au sein de mon peuple, ce dernier étant en ébullition à cause des nominations des riks qui allaient bientôt avoir lieu. Tractations et marchandages en tout genres étaient en cours et je préférais m’éloigner de tout ce remue ménage. Je désirais apparaître aux miens comme détaché de tout cela, même si l’ambition étreignait toute mon âme.

On m’avait parlé des bains de Nargraw Sud, et j’avais décidé de les visiter. Sur le chemin, j’ai rencontré des aventuriers qui prenaient du repos en Irilion. J’ai aussi croisé un sombre (oui, encore un) qui disait cueillir des champignon… à mon avis une couverture pour une activité moins honorable.

Je suis enfin arrivé aux bains. Après avoir discuté quelques instants avec Reheff la tenancière de ces thermes perdues au milieu de nulle part, je me suis dirigé vers le bassin. Cependant, le confort que m’avait tant vanté celui qui m’avait conseillé les lieux m’a vite lassé, et je suis rapidement sorti de cet endroit, à nouveau désœuvré. N’ayant rien à faire, je me suis assis près d’un bouillon blanc et j’ai commencé à m’endormir, le souvenir de Kharya presque nue revenait à mon esprit quand je fermais les yeux, je me disais que ces bains feraient un endroit idéal pour la revoir. Je crois que les rumeurs comme quoi elle allait être nommée Chambellan du Palais d’ici peu n’avait fait que renforcer l’obsession pour elle que je subissais depuis quelques temps.

Alors que je m’endormais pour de bon, imaginant l’elfe se dévêtant complètement, mon esprit sursauta, se refusant de se vautrer dans une luxure tout juste bonne pour les noirauds et j’ai décidé d’aller explorer les contrées au nord de celles que je foulais à cet instant, ces dernières n’ayant pas d’intérêt autre que les quelques cahutes et les plantations des natif à l’est de celles-ci.

Promesse

J’étais sorti du conseil à la fois impressionné et dépité. Impressionné car je n’avais jamais vu autant d’aventuriers renommés en une seule fois. Dépité car nous avions perdu le poste de Chambellan.

Les jours suivants j’ai passé beaucoup de temps avec mes frères nains, à la taverne. Eux pour oublier qu’ils étaient maintenant « sous la férule de la maudite matriarche», moi pour ne plus penser à rien. En les côtoyant, je voulais me convaincre que j’abhorrais la race sombre autant qu’eux, et que c’était emporté par l’alcool bleu que j’avais cru ressentir du désir pour Kharya. J’ai réussi à m’en convaincre, me faisant plus virulent encore que mon ami Zacard sur les ondes naines. Nous maudissions tout ; Luxin le nécromant, les galdurs incapables de venir voter contre la sombre, les bleus –nos soit disant alliés- qui nous avait préféré les sombres. Même les kultars, qui pourtant détestent la nécromancie autant que nous, avaient voté pour Kharya ; nous soupçonnions quelque corruption là-dessous.

Je crois que pour mon esprit embrumé d’alcool, chaque mot prononcé contre la Chambellan était un moyen de se protéger des images qui me venaient parfois depuis notre rencontre. Tel un vernis qu’on dispose couche après couche, il s’employait à m’emmener sur un route qui ne me permettrait pas de la revoir sans éprouver du dégout. Tout cela de façon inconsciente, les vapeurs éthyliques avaient fait leur effet. Il était par contre moins incertain que chaque critique des oreilles pointues me rapprochait du gouvernement nain..

Un nain ne reste jamais ivre bien longtemps. J’avais décidé de m’entrainer au combat dans une forteresse de Zirak Inbar. Après tout, des temps sombres s’annonçaient.. et j’avais tout intérêt à améliorer mes performances au combat. Je profitais aussi de mon passage en Irilion pour effectuer mon travail dû au peuple. L’extraction d’émeraudes et de saphir en compagnie de mes frères nains  a été une nouvelle fois l’occasion pour moi d’entendre parler de Kharya et de ses sbires. Cependant, j’ai été beaucoup plus silencieux cette fois-ci. Finalement, ces gémissements  perpétuels commençaient à m’agacer car je ne comprenais pas que certains d’entre nous aillent sur les ondes séridiennes pour se plaindre. Nous n’avions qu’à y perdre en montant les autres peuples contre nous, union qui se ferait naturellement autour de Kharya.

J’étais en train de récolter du saphir à Yrsis quand j’entendis Tankel parler sur les ondes. L’otage était revenu, il allait pouvoir parler de ce qui lui était arrivé.J’abandonnais mes frères pour me rendre immédiatement sur les lieux, espérant être le premier aventurier sur place, sans grands espoirs. Il fallait que les nains soient représentés autrement que par zacard en Séridia, et nos riks n’étaient apparemment pas pressés d’aller voir le forgeron. Après une rapide téléportation (la voix des Gardiens de la Tradition me disant que la magie est un art inutile et néfaste résonne encore à mes oreilles), je suis arrivé auprès de forgeron des marais kultars. Etonnemment, j’étais le premier sur place. Aucun autre aventurier n’avait daigné se déplacer, ce qui  accréditais la thèse de Tankel comme quoi nous ne lui portions aucun intérêt. J’ai discuté un peu avec lui, apprenant ainsi que les Kultars avaient envoyés un message aux rançonneurs. Le représentant kultar est alors arrivé, et je lui ai demandé plutôt vivement pourquoi nous n’étions pas au courant de ses agissements. Il m’a alors répondu  sèchement, que les représentants avaient été tenus informés. Je bouillais alors de n’être qu’un simple aventurier, de ne pas faire partie du cercle qui régissait Séridia. J’écoutais le dialogue entre Bouh et Tankel quand la Chambellan est apparue.

Il a suffi que je la vois, pour que tout vole en éclat. Oui, j’avais envie d’elle. Ses cheveux vermeils tombaient délicatement sur ses épaules -enfermées dans une armure de cuir sombre- que je devinais délicates. Son port altier et sa voix délicatement suave me plaisaient.  Sans parler de ce que j’avais déjà vu. Maudit soient le forgeron et le représentant Kultar, ils m’obligeaient à m’adresser à elle en grimaçant, mimant une animosité qui avait disparue en quelques intants. J’allais tenir ma promesse, et ça ne serait plus par obligation mais par envie. J’ai quitté les lieux rapidement alors que la discussion portait sur les moyens de découvrir le repaire des rançonneurs. Kharya ne me regardait pas ou presque, qu’elle m’ignore ainsi alors que je ne pensais qu’à elle m’était insupportable.  J’ai envoyé un message par ondes télépathiques à mon rik pour qu’il se rende sur place, et j’ai pris la direction de Naralik. Quel autre lieu que celui-ci pour rêver de celle qui portait désormais la cape sang et ébène ?

Nouvelle partie

Je me suis rendu au dépôt de Pierre Blanche l’autre jour. Je devais rencontrer une eldorianne pour une vente de barres d’acier. J’ai été heureusement surpris de voir arriver Kharya, toute de cuir sinan vêtue. Je  m’apprêtais à à lui dire quelque mots, lorsqu’elle s’adressa aux représentants eldorians et elfes pâles. Il était question de la chasse au loup qu’elle semblait vouloir organiser. Elle était apparemment en pleine battue et cherchait de l’aide pour chercher une tannière qui pourrait abriter un mâle dominant. J’essayai de participer quelque peu à la conversation, mais Kharya m’ignorait superbement et, à mon goût, trop froidement.

Les deux officiels ne semblaient guères pressés de quitter la tranquillité du dépôt et Kharya quittait seule l’endroit en direction des ruines d’Eldorion. J’ai revêtu mon armure, saisi ma hache de titane et je me suis téléporté chez les Galdurs,  pensant ensuite revenir à Pierre Blanche par les montagnes, dans l’idée de croiser Kharya seule. Je pourrais alors discuter avec elle plus librement. J’ai rapidement fait le tour du cimetière, puis je suis rentré à Pierre Blanche,  en passant par les montagnes, me rendant chez Gorham afin qu’il me dise où je pourrais croiser Kharya. Ce satané eldorian n’a rien voulu  me dire, et j’ai continué mes recherches sans trouver trace de la sombre inspiratrice de mes nuits. J’ai commencé alors à penser que j’étais fol de m’émouvoir pour une elfe qui avait certainement déjà oublié mon nom.

C’est alors que Kharya, m’a envoyé un message par télépathie. Elle voulait savoir si mes recherches aboutissaient. Je lui ai vite proposé de se rejoindre pour visiter une terre où nous pourrions peut-être trouver un loup  dominant. J’étais aussi sûr de ne pas être dérangé, Tyrnim.

J’ai retrouvé la chambellan en ces terres désolées, et malheureusement nous n’y avons trouvé aucun canidé. Nous n’avons croisé que des peaux vertes. Mais j’ai pu observer Kharya pendant qu’elle inspectait chaque rocher avec minutie. Mes yeux ne se lassaient pas de s’attarder sur son corps. Cependant, Tyrnim n’étais pas un lieu pour lui faire des avances, et alors que nous avons commencé à rentrer en Séridia, je lui ai proposé d’aller boire un verre à la Taverne de Galein ; le lieu de notre rencontre serait propice à ce que la conversation dérive. Elle a accepté mais devait tout d’abord se rendre chez les sinans. J’allais l’attendre quelques instants.

Une fois à Galein, je me suis installé au comptoir de Gailshja. J’ai vu avec une certaine crainte le rik arriver dans la taverne peu de temps après moi. J’espérais qu’il n’allait pas vouloir que je lui offre une chope. Kharya allait arriver et je ne voulais pas qu’il nous voit ensemble. Heureusement, il désirait seulement traiter avec Roen Menath, et me laissait rapidement seul avec ma bière. L’attente fut peu longue, la Chambellan est arrivée peu après le départ de warel, et nous avons commencé à discuter. Je savais ce que je voulais et espérait qu’il en soit tout autant de son coté.

Après que je lui ai adressé quelques compliments, nous nous mirent en route pour Nargraw Sud, afin d’y jouer une nouvelle partie de dés près des bains. Kharya avait des bagues de Nukavuri, et nous nous sommes vite retrouvés au bord de la Piscine tenue par Reheff. Nous avons alors décidé de jouer avec le même enjeu que la dernière fois, et j’espérais que les dés soient avec moi. Las ! Malgré un premier lancer heureux, tous les autres ont été en ma défaveur. En quelques instants j’ai été déshabillé, espérant que Kharya trouve mon corps nu désirable. Kharya n’avait retiré qu’une botte.

J’ai plongé dans l’eau, dans l’espoir qu’elle m’y rejoindrait, ce qu’elle a fait rapidement. Alors qu’elle se déshabillait, j’ai senti poindre en moi un terrible désir. Je la voulais ici et maintenant, qu’elle m’appartienne. La beauté de son corps, l’angle de ses courbes ne faisait qu’exacerber l’attrait que représentait pour moi le pouvoir qu’elle possédait, l’inconnu qu’elle représentait. C’est tout cela que j’allais embrasser sous peu. J’ai voulu connaitre l’origine de la cicatrice qu’elle portait au dessus du sein droit, mais elle n’a pas voulu me répondre, préférant éluder mes questions en commençant à me prodiguer un massage des plus agréables. J’étais de plus en plus excité par notre proximité, la distance entre nos deux corps se réduisant peu à peu. Chaque mouvement de ses mains sur mon corps était une douce caresse, je ne pensais plus à rien, espérant que cet instant ne finisse jamais. Puis elle s’est rapprochée encore un peu de moi, pour me murmurer à l’oreille que le massage était terminé.  Je pense qu’elle a voulu voir si j’allais oser protester, et me faire plus entreprenant. J’espère qu’elle n’a pas été déçue. J’ai posé mes mains sur elle, et nous nous sommes pris l’un l’autre.

Puis nous sommes sortis du bain. J’ai saisi une cape blanche que j’ai accroché autour de son cou. Le tissu presque transparent collé contre sa peau encore mouillée renforçait l’érotisme de sa nudité, et pourtant je l’ai trouvé moins désirable qu’avant. Elle était très belle, mais elle était moins mystérieuse, moins.. fascinante. Avant de nous séparer, j’ai pensé qu’il lui serait certainement agréable de m’imaginer fou d’elle. Je lui ai offert un médaillon lunaire dont je possède un double, exactement identique. Je lui ait dit tel un amoureux transi que j’accrocherai le mien à mon cou en sa présence, lorsque je voudrais lui dire discrètement que j’ai envie de la retrouver en un endroit plus discret…

Je l’ai quitté après qu’elle m’ait embrassé une dernière fois. Je suis alors rentré à Nord Thyl, me sentant étrangement léger. Mon obsession pour Kharya avait disparu à l’instant même ou je l’avais possédée, et même si il serait assurément agréable de la revoir si elle le désirait à nouveau, j’allais désormais pouvoir me concentrer sur des choses plus sérieuses. J’avais appris que j’allais être nommé intendant du peuple sous peu, et il me fallait préparer de quoi montrer à ceux qui en avaient décidé ainsi qu’ils ne s’étaient pas trompés.

Intendant du peuple

Le Rik a soufflé dans sa corne de chimérien, nous avons tous accourus : c’était l’heure du conseil. J’avais revêtu une armure de titane qu’un nain m’avait prêté. Après tout j’allais recevoir mon premier titre officiel, je voulais être impressionnant sur les gravures qui resteraient pour la postérité. Nous avons tout d’abord commencé par la nomination des riks. Shulgi est devenu Représentant de notre peuple, Gildwin économe. Tout le monde a feint la surprise, comme toujours. Leur discours m’a paru bien long, je n’attendais qu’une chose, qu’on nomme les intendants.

Ils nous ont promis d’honorer Hamal, et de conserver intact le prestige du peuple nain auprès des natifs et aventuriers. J’ai applaudi, comme tous les autres, à ce discours déjà entendu mille fois. Enfin est venue l’heure des Intendants. L’économe nouvellement nommé a désigné un autre Gardien pour succéder à Arzock, et m’a choisi pour perpétuer sa tache. Je suis le seul membre du gouvernement qui ne fasse pas partie de la gilde des traditionnalistes. Enfin je prends des responsabilités pour servir mon peuple ! Cependant, je commence a m’inquiéter face à l’omniprésence des gardiens de la tradition dans la politique naine. Je suis magicien et je sais que cela ne leur plait pas.. Mais pour l’instant je m’entends plutôt bien avec eux, c’est le principal : ils ne doivent pas devenir mes ennemis étant donné leur poids dans les différentes nominations et élections au sein du peuple.

Après le conseil, Gildwin m’a transmis les stocks des nains. En regardant mon dépôt rempli de richesses, j’ai réellement pris conscience que  je devais maintenant faire mes preuves en tant qu’intendant afin de pouvoir un jour rêver du poste d’économe, de Kazrik.

J’ai rencontré Kharya quelques fois depuis l’épisode de Nargraw, toujours en la croisant au dépôt. Elle m’a tout simplement salué, comme si il ne s’était rien passé, comme nous avions prévu de le faire. Je crois que mon orgueil aurait préféré qu’elle essaye de me revoir, mais je suis soulagé qu’aucun nain n’imagine que je la connaisse intimement.

Chto

J’avais rencontré Chto une première fois un soir lors de la fête nain-galdur. Ça devait être après le tournoi je dirais. J’avais offert une tournée générale chez Oana et nous avions bu notre bière ensemble avant que je ne doive partir précipitamment, je ne me souviens plus pourquoi. Nous n’avions que brièvement discuté, mais j’avais été intrigué par l’écusson qu’elle portait, Mage Apprenti : Graine d’érudit.

Depuis le conseil nain, j’avais l’idée de rejoindre une gilde de magiciens. Le souvenir de Chto et de sa gilde m’est revenu, et j’ai écrit une tablette au meneur des Mages, Hasdrubal. En attendant sa réponse, je méditais à Galein, lorsque Chto est arrivée au dépôt. Nous avons commencé à discuter, je voulais qu’elle me parle de la gilde.

Tout d’abord, elle ne m’a pas cru, elle ne pensait pas qu’un nain puisse vouloir devenir membre des Mages. J’ai dû effectuer un sort pour lui prouver que je ne me moquais pas d’elle. Puis, nous avons commencé à discuter. Tous les bleus que j’ai rencontré jusqu’à présents sont bavards, mais elle remporte la palme ! Elle a une jolie voix et rit souvent, c’était très agréable d’échanger avec elle. Nous avons partagé une outranque puis elle m’a montré la porte de la gilde. J’ai été stupéfait de n’avoir jamais porté une quelconque attention à cette statue alors que je passe devant plusieurs fois par jour !

Puis Gildwin m’a contacté sur les ondes pour une sombre affaire d’essence magiques.. J’ai dû, avec une grande tristesse, me séparer de Chto. En espérant la revoir sous peu.

Llariarith

Nous venions de sortir Vennec de la cité souterraine de Nord Thyl (voir ici ) et l’aigrefin venait de nous filer entre les doigts. Gildwin devait se rendre chez Jangor pour établir avec lui ce qu’il convenait de faire. Je me suis alors retrouvé seul avec Llariarith, la jolie sinane qui semblait habiter avec Gildur à l’entrepôt.

Quelque peu fatigué et heureux de cette bonne compagnie, je lui ai proposé de filer chez Oana boire une petite bière, pour nous remettre d’aplomb. Non contente de siroter l’ambrée que je lui ai offerte, Llaria a demandé a la tenancière une bassine d’eau chaude et, malgré les nombreux regards plantés sur son corps (la taverne était pleine), s’y est plongée, entièrement nue.

Surpris, je faillis recracher la gorgée de bière que j’avais en bouche. La sinane ne semblait nullement gênée de se montrer ainsi au yeux de tous, et me proposait même de la rejoindre ! Décontenancé par tant d’aplomb, je me suis comporté comme un jeune nain timide, n’osant me baigner moi aussi. Il faut dire aussi que ce soir là beaucoup d’aventuriers nains traînaient a Nord Thyl, et j’ignore la réaction qu’ils auraient eu en trouvant en pleine taverne leur intendant barbotant avec une sinane, aussi jolie soit-elle..

Une fois reposée, et certainement lasse d’attendre que je me décide, Llaria est finalement sortie du bain, puis je l’ai raccompagnée chez gildur, la laissant en compagnie de mes frères nains Gildwin et warel. Plus j’y repense et plus je me dis que j’aurais du me glisser dans cette satanée bassine…

J’ai revu Llariarith depuis notre virée à la taverne de Nord Thyl. Nous travaillions notre alchimie ensemble, c’est notre métier à tous les deux.

Cependant, voulant renouer contact avec son peuple, elle décida de quitter la tranquilité de l’entrepot de Nord Thyl pour l’agitation du dépôt sinan. Meme si je n’étais pas très à l’aise à l’idée de ne plus cotoyer mes frères nains toute la journée, je me laissai tenter par la bonne compagnie qu’était Llaria, et j’installai mon barda d’alchimiste chez Maylen. Nous discutions pendant que je fondais mes barres d’acier et qu’elle réalisait les commandes prises auprès des aventuriers. Je lui racontai les difficultés que je rencontrais comme intendant dans ma tache d’accueil des nouveaux ; entre les muets et ceux qui parlaient un langage incompréhensible, j’avais bien du mal à mettre sur pied la releve naine.

C’est alors que rentra dans le dépôt un sombre, arborant fièrement une cape de nécromancie. Instinctivement, je tiquais, oubliant que je n’étais pas à Nord Thyl (même si l’on raconte qu’un nain emmene toujours un peu de son pays avec lui, mais ce n’est pas le sujet). L’elfe, au lieu d’enlever sa cape, par respect de mes croyances plus qu’ancestrales, me provoqua et je réagis vivement à cette attaque.  Tout de suite, Llariarith nous demandait de quitter les lieux. Je pensais provoquer le sombre en duel, mais, réussissant à me controler je quittai les lieux, maudissant les mortrucs et autres lève mort.

Je rejoignais Pierre Blanche au plus vite, et, alors que je rentrai à Nord Thyl, un doute terrible m’assaillit : je n’avais jamais pensé que Kharya puisse invoquer.. Pourtant, comme chef des sombres elle devait forcément présenter quelques talents pour cette monstruosité que certains appellent Art. Je frissonai d’effroi, et allai me noyer la tête dans un tonnelet de bière de chez Oana.

Alors que je me soulais gaiement, Llariarith me contacta par télépathie. Elle voulait me faire la leçon pour mon comportement. En tant que future officielle sinane, elle ne pouvait tolérer que « vous insultiez l’échevin d’un peuple allié dans l’enceinte de notre dépôt ». Ainsi la brindille noire que j’avais remis à sa place était échevin. Triste peuple que les sombres.

Quant à Llariarith, qu’elle me vouvoie de nouveau comme si j’étais un étranger m’exaspera et j’envoyai balader ce qu’elle me disait. Le comble de l’humiliation étant lorsqu’elle m’assura avoir aussi réprimandé le dénommé Alak. Comme si nous étions des enfants qu’elle pouvait punir après une bétise !  Je décidai de partir à Mélinis, pour m’éloigner de cette folle et belle sinane qui tentait, après avoir vu qu’elle avait touché mon amour propre, de m’amadouer en faisant mine d’attacher une importance à « l’intendant du peuple nain ».

Je plongeai dans les chauds souterrains de Mélinis, pour découvrir des gisements de cuivre et de turquoise, magnifiques minerais.

Cette balade dans les souterrains me permit de réfléchir à ma propre situation. Mon commerce d’alchimie fonctionnait bien, j’avais organisé un petit réseau qui me fournissait en matières premières et mes acheteurs de métal étaient toujours prêts à débourser leurs lumens pour les barres de qualité qui sortaient de mes forges J’étais par contre politiquement isolé ; Le nain Warel allait rejoindre les Gardiens de la Tradition. L’échevin avait été élu, encore un gardien. Le seul magicien souvent présent et que j’aurais pu fréquenter, zacard, était obnubilé par la longueur des oreilles de ceux à qui il parlait et ne pouvait prononcer une phrase sans y inclure les mots de « sous race ». Mon adhésion à la gilde des Mages prenait plus de temps que je ne l’aurai espéré, et chez les nains on parlait d’interdire la magie à Nord Thyl. Je n’avais plus de nouvelles de Kharya (que je n’avais pas vraiment envie de revoir depuis mon altercation avec l’échevin sombre).

En somme, je n’avais pas intérêt à perdre l’amitié de Llariarith, qui serait bientôt une officielle, et pourrait donc m’être utile. J’arrivais à cette conclusion lorsque Llariarith me dit par télépathie qu’elle voulait boire une bière avec moi à la taverne d’Illumen, afin de nous réconcilier.

J’arrivais vite à la taverne, où elle avait demandé qu’une grande bassine d’eau chaude soit préparée. Après avoir échangé quelques paroles amicales nous montèrent à l’étage. Llaria me proposa un massage, je me déshabillai vite et plongeai dans la piscine, m’attendant à être rejoint. Erreur. Llaria s’assit sur le rebord du bassin installé dans la chambre et commença son massage. Il faut avouer qu’elle s’y connait bougrement bien, en quelques secondes je fus complètement subjugué. Je lui proposais de me rejoindre, mon désir grandissant au fur et à mesure que ces mains parcouraient mon corps. Mais, prétextant devoir assister à une réunion, elle s’éclipsa, me laissant seul dans un bain refroidissant. La déception était totale, je me laissais couler au fond de l’eau. Puis je sortis du bain, enfilai mon armure, et j’allai me défouler chez les orques d’Illumen.

Alors que j’achevai une peau verte, je réalisai qu’après tout, Llaria n’avait fait que se venger. J’avais bien refusé de la rejoindre moi aussi quelques jours auparavant, et, pour une séductrice comme elle, cela avait dû être une pique à son orgueil.

Je rentrais à Nord Thyl, des idées plein la tête pour les jours qui allaient venir.

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