Categorie: Journal de Balek


Cyclopes

La journée avait bien débutée. Je m’étais mis en tête, sur les conseils d’un vieux nain rencontré chez Oana, d’apprendre à confectionner des glyphes. Après avoir fait un tour chez Frukas, je m’étais installé dans sur les bancs d’une bibliothèque Séridienne, afin de perfectionner mon art de l’alchimie.

J’étais en train de lire lorsque j’ai capté sur les ondes que Véreux avait décidé de troubler la quiétude des aventuriers et des natifs, consécutivement à la soi disant vente d’un de ces cupides humains. Entendant les cris de désespoir des natifs laissés à eux même, peu d’aventuriers étant présents au combat, je décidais de revêtir mon armure de combat, et de participer aux échauffourées. Je passais tout d’abord à Nord Thyl, pour vérifier que la cité était toujours aussi sûre, puis, j’utilisais une bague des marais de Morcraven, pour aider mes amis les Kultars. Je pensais alors arriver en plein cœur de combats dantesques, opposant aventuriers vêtus d’armures rutilantes d’un côté et monstres tous plus hideux entre eux de l’autre. Las ! J’étais apparemment seul, face à des hordes de cyclopes qui se baladaient comme en terrain conquis. Je courrais à fort Inchyn, ou je pensais trouver la milice kultare qui pourrait combattre à mes côtés.

Une fois sur les lieux, je constatai que la milice s’était laissée encercler par plusieurs régiments de cyclopes qui menaient le siège du fortin. Je brisais le barrage en crevant l’œil de plusieurs de ces monstres hideux et j’arrivait enfin au contact d’êtres qui n’avaient pas pour ambition de me dévorer. Je n’avais jamais combattu de monstres plus forts que des gobelins, excepté à une occasion ou j’avais du me défaire de deux orques –mais c’est une autre histoire- et mon excitation était à son comble. Le chef de la milice discutait d’un plan de bataille avec son second, se demandant si ils devaient organiser une sortie. Je lui fis remarquer à cet instant qu’il n’aurait pas le temps de décider, les cyclopes venant juste de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Je combattis alors mes premiers cyclopes aux côtés de la milice kultare.

Nous combattions vaillamment mais les cyclopes arrivaient toujours plus nombreux. Je pense que nous avions décapité le premier régiment quand les premiers renforts aventuriers arrivèrent, peut-être avaient ils entendu mon appel sur les ondes. Ensemble, nous délivrâmes le fort Inchynn, et la reconquête des terres kultares s’annonçaient, pendant que les troupes envoyées par Véreux semaient la désolation dans les terres elfiques et sinanes.

Alors, pêchant par orgueil, je crus pouvoir me séparer du gros des troupes aventuriers, et aller voir Tankel, afin de vérifier qu’il était en sécurité. Horreur et damnation, le pauvre s’était enfermé dans sa maison, et pouvait observer par les quelques fenêtres qu’il avait grossièrement barricadé un régiment de cyclopes tourner autour de sa demeure. Je pris les quelques essences curatives que j’avais en poche, saisis mon cimeterre encore ensanglanté et me ruai à l’assaut des troupes féales. Miraculeusement, j’en vint à bout. Quinze cyclopes étaient à terre, j’avais mal aux bras à force de manier l’épée, mon armure était cabossée de toute part et il ne me restait ni potion ni essence de soin. Je m’apprêtais à aller délivrer Tankel quand j’aperçu qu’un des cyclopes se relevait. Je n’eu pas la force de frapper en premier, et il m’envoya en Achéron.

Blessé de toutes part, je ne pus retourner au combat, et je m’installai à l’infirmerie de Nord Thyl, condamné à entendre les aventuriers narrer leurs exploits sur les ondes sans pouvoir agir, à ma grande frustration. Mais j’avais massacré seul un régiment de cyclopes, et j’en étais plutôt fier.

Baisers

J’étais sorti de l’infirmerie, les combats étaient terminés et j’avais des livres à terminer, mes glyphes n’étant toujours pas au point. J’avais décidé d’étudier à Galein cette fois-ci. J’utilisai le passage pour me rendre à la bibliothèque de la citadelle souterraine, et je rencontrai alors les représentants bleus et elfes noire, c’est-à-dire Kely et Kharya, qui dissertait d’un sujet qui avait l’air fort sérieux. Je les avais déjà croisés, notamment au banquet qui avait eu lieu lors de l’anniversaire de l’alliance Galduro-naine mais jamais je ne leur avais adressé la parole, par peur d’ennuyer des aventuriers aussi connus. J’étais encore enhardi par mes exploits au combat, et j’osai  les féliciter pour la bravoure avec laquelle ils avaient défendu Séridia. Mais, je ne restai guère plus longtemps, par peur de les déranger. Et puis j’avais encore mon livre à terminer.

En ressortant, je croisai à nouveau Kharya et Kely, cette fois-ci accompagnés d’une elfe noire que j’avais déjà croisé, mais je ne me souvenais pas quand ni où. La discussion avait l’air tout aussi sérieuse : je quittais la salle au moment ou les deux sombres s’embrassaient. Etrange image.

Je m’installais au campement de Galein, j’avais envie de travailler mes glyphes à l’air libre. Je restais là un long moment, à travailler en compagnie d’aventuriers que je ne connaissais pas.

Je commençais à m’endormir, quand je reçus un étrange message par télépathie. Kharya la matriarche sombre avait besoin de moi. Intrigué, je rangeais vivement mon matériel d’alchimiste, et je retournais à la taverne du campement bleu, chez Gaïlshja. J’avais à peine salué les présents que la matriarche sombre se jeta sur moi pour m’embrasser. Surpris, ne m’attendant pas du tout à cela, je reculai immédiatement, ne sachant comment réagir. Cependant, les trois convives attablés étaient connus dans tous Séridia et je n’osai pas quitter la salle, eux me demandant de m’assoir à leurs côtés. J’allai m’installer près du bleu kely, et j’attrapais une bière, tout en réfléchissant au baiser que venait de me donner Kharya.. Pourquoi moi, et pourquoi aujourd’hui ? J’avais brièvement entendu parler de la matriarche elfe chez les nains, et je l’imaginais plus à passer ses soirées à torturer de jeunes nains capturés à Trépont qu’à jouer aux cartes avec moi… Je n’imaginais alors pas la soirée que j’allais passer.

Kely m’initia vite au jeu auxquels ils avaient l’habitude de jouer. Le concept était assez simple, il fallait lancer des pièces dans des gobelets disposés sur un plateau de bronze et obtenir le score le plus élevé. J’avais quelques lumens en poche et pouvait les perdre sans grande tristesse, c’était de l’or de farfadet. Nous commençâmes à jouer, et, alors que je gagnai, j’appris la teneur du gain. Cette fois ce fût l’elfe noire Khaena, mais qui se faisait appeler Killya, qui m’embrassa.

S’ensuit une soirée mouvementée, ou, emporté par les vapeurs d’alcool je me laissais entrainer par les rires des deux elfes et l’humour du bleu kely. L’assemblée se quitta alors que la plupart d’entre nous était dénudé plus que de raison, de quoi me donner à refléchir pour les prochains jours, d’autant plus qu’emporté par l’ambiance, je promis à Kharya de la revoir, et non pour parler politique.

Le lendemain, me réveillant comateux, je retrouvai dans une de mes poches une note griffonnée la veille au comptoir « se renseigner sur les mœurs des femmes sombres »…

Intendant du peuple

Le Rik a soufflé dans sa corne de chimérien, nous avons tous accourus : c’était l’heure du conseil. J’avais revêtu une armure de titane qu’un nain m’avait prêté. Après tout j’allais recevoir mon premier titre officiel, je voulais être impressionnant sur les gravures qui resteraient pour la postérité. Nous avons tout d’abord commencé par la nomination des riks. Shulgi est devenu Représentant de notre peuple, Gildwin économe. Tout le monde a feint la surprise, comme toujours. Leur discours m’a paru bien long, je n’attendais qu’une chose, qu’on nomme les intendants.

Ils nous ont promis d’honorer Hamal, et de conserver intact le prestige du peuple nain auprès des natifs et aventuriers. J’ai applaudi, comme tous les autres, à ce discours déjà entendu mille fois. Enfin est venue l’heure des Intendants. L’économe nouvellement nommé a désigné un autre Gardien pour succéder à Arzock, et m’a choisi pour perpétuer sa tache. Je suis le seul membre du gouvernement qui ne fasse pas partie de la gilde des traditionnalistes. Enfin je prends des responsabilités pour servir mon peuple ! Cependant, je commence a m’inquiéter face à l’omniprésence des gardiens de la tradition dans la politique naine. Je suis magicien et je sais que cela ne leur plait pas.. Mais pour l’instant je m’entends plutôt bien avec eux, c’est le principal : ils ne doivent pas devenir mes ennemis étant donné leur poids dans les différentes nominations et élections au sein du peuple.

Après le conseil, Gildwin m’a transmis les stocks des nains. En regardant mon dépôt rempli de richesses, j’ai réellement pris conscience que  je devais maintenant faire mes preuves en tant qu’intendant afin de pouvoir un jour rêver du poste d’économe, de Kazrik.

J’ai rencontré Kharya quelques fois depuis l’épisode de Nargraw, toujours en la croisant au dépôt. Elle m’a tout simplement salué, comme si il ne s’était rien passé, comme nous avions prévu de le faire. Je crois que mon orgueil aurait préféré qu’elle essaye de me revoir, mais je suis soulagé qu’aucun nain n’imagine que je la connaisse intimement.

Chto

J’avais rencontré Chto une première fois un soir lors de la fête nain-galdur. Ça devait être après le tournoi je dirais. J’avais offert une tournée générale chez Oana et nous avions bu notre bière ensemble avant que je ne doive partir précipitamment, je ne me souviens plus pourquoi. Nous n’avions que brièvement discuté, mais j’avais été intrigué par l’écusson qu’elle portait, Mage Apprenti : Graine d’érudit.

Depuis le conseil nain, j’avais l’idée de rejoindre une gilde de magiciens. Le souvenir de Chto et de sa gilde m’est revenu, et j’ai écrit une tablette au meneur des Mages, Hasdrubal. En attendant sa réponse, je méditais à Galein, lorsque Chto est arrivée au dépôt. Nous avons commencé à discuter, je voulais qu’elle me parle de la gilde.

Tout d’abord, elle ne m’a pas cru, elle ne pensait pas qu’un nain puisse vouloir devenir membre des Mages. J’ai dû effectuer un sort pour lui prouver que je ne me moquais pas d’elle. Puis, nous avons commencé à discuter. Tous les bleus que j’ai rencontré jusqu’à présents sont bavards, mais elle remporte la palme ! Elle a une jolie voix et rit souvent, c’était très agréable d’échanger avec elle. Nous avons partagé une outranque puis elle m’a montré la porte de la gilde. J’ai été stupéfait de n’avoir jamais porté une quelconque attention à cette statue alors que je passe devant plusieurs fois par jour !

Puis Gildwin m’a contacté sur les ondes pour une sombre affaire d’essence magiques.. J’ai dû, avec une grande tristesse, me séparer de Chto. En espérant la revoir sous peu.

Llariarith

Nous venions de sortir Vennec de la cité souterraine de Nord Thyl (voir ici ) et l’aigrefin venait de nous filer entre les doigts. Gildwin devait se rendre chez Jangor pour établir avec lui ce qu’il convenait de faire. Je me suis alors retrouvé seul avec Llariarith, la jolie sinane qui semblait habiter avec Gildur à l’entrepôt.

Quelque peu fatigué et heureux de cette bonne compagnie, je lui ai proposé de filer chez Oana boire une petite bière, pour nous remettre d’aplomb. Non contente de siroter l’ambrée que je lui ai offerte, Llaria a demandé a la tenancière une bassine d’eau chaude et, malgré les nombreux regards plantés sur son corps (la taverne était pleine), s’y est plongée, entièrement nue.

Surpris, je faillis recracher la gorgée de bière que j’avais en bouche. La sinane ne semblait nullement gênée de se montrer ainsi au yeux de tous, et me proposait même de la rejoindre ! Décontenancé par tant d’aplomb, je me suis comporté comme un jeune nain timide, n’osant me baigner moi aussi. Il faut dire aussi que ce soir là beaucoup d’aventuriers nains traînaient a Nord Thyl, et j’ignore la réaction qu’ils auraient eu en trouvant en pleine taverne leur intendant barbotant avec une sinane, aussi jolie soit-elle..

Une fois reposée, et certainement lasse d’attendre que je me décide, Llaria est finalement sortie du bain, puis je l’ai raccompagnée chez gildur, la laissant en compagnie de mes frères nains Gildwin et warel. Plus j’y repense et plus je me dis que j’aurais du me glisser dans cette satanée bassine…

Jour 1 d’illumen du fingelien 384

Plein de noireauds aujourd’hui au dépôt des Ziraks. Un va et vient incessant. J’ai même pensé qu’ils préparaient un mauvais coup. J’ai récupéré quelques armes, des essences, et des potions d’invisibilité. J’ai ensuite pris une pioche et une cape de récolte, et alors qu’un des sombres quittait le dépôt, je l’ai suivi, buvant régulièrement de mes potions, pour savoir où il allait et ce que les lève morts préparaient..

Il s’agissait d’un de leurs jeunes, un certain RanaGhar. Je connaissais ce jeune foutriquet qui avait refusé de me vendre ses volcaniques, sur ordre de Kharya. Il semblait lui obéir avec une telle ferveur.. S’il avait su qu’il fut un temps,  sa chère matriarche avait pris un nain pour amant !

Il se dirigeait vers les Jungles jouxtant le territoire de Zirak Inbar. J’avais bien fait de prendre des armes, je risquais de me retrouver au beau milieu d’une horde d’elfes en zone de non droit. Et dans le même temps je me disais qu’il serait de bon ton de donner une leçon à ce noireaud de RanaGhar… Mais au dernier moment, il a changé de direction, et, après quelques pas,  je me suis retrouvé dans un endroit exigu, entouré de femelles sombres récoltant des pierres précieuses. Tout montrait qu’avait lieu une journée de travail chez les sombres. Finalement, c’est ma pioche qui allait me servir. Je suis resté invisible quelques temps, écoutant ce qu’elles racontaient.  Les mâles faisaient la mule, emportant le fruit des récoltes jusqu’au dépôt.

A court de potions, je suis ressorti de la pièce et suis redevenu visible. Voulant voir quelle serait la réaction des sombres à ma venue, je suis rentré à nouveau dans la salle, comme si je tombais sur leur réunion par hasard. Elles n’ont pas pipé mot, excepté Kharya, qui me vouvoyait comme à son habitude, dès lors qu’elle me rencontrait en public.

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