Tag Archive: Morcraven


Violence

Jour 24 du Fingel – Fingelien 379

Ghaara m’a fait savoir qu’il se rendait à Morcraven. Je m’y suis rendu bien décidé à savoir pourquoi il s’était présenté au peuple des elfes noirs de Draïa.

Quand il est arrivée ma colère intérieure a soudain explosé, je lui ai demandé si il s’était bien prosterné devant la Matriarche, si il appréciait d’être l’esclave des femelles, et plein d’autres répliques particulièrement injustes et brutales. Il a tenté de me dire de me calmer en me disant qu’il n’était pas comme çà, qu’il m’avait sauvé. Je lui ai rétorqué méchamment qu’il n’avait fait que son travail de « bon petit mâle obéissant ».

Je devais avoir l’air terrible à ce moment, je crois que Ghaara a pris peur, il a sorti sa dague. Voyant cela, ma rage s’est transformée en folie meurtrière. Je l’ai attrapé à la gorge, le repoussant durement contre le mur derrière lui. Je n’étais plus maître de ce que je faisais… Pendant que mes mains l’étranglaient, mon esprit était ailleurs… Je pensais soudain qu’il avait osé lever la main sur une femelle elfe noire… Je le  relâchais et je lui ai dit doucement : « tu n’es pas si irrécupérable que çà finalement ». Soudain, toute ma raison est revenue, je l’ai vu tentant de reprendre sa respiration, j’avais faillit le tuer!!!

Je me suis reculée horrifiée… je m’effondrais alors en lui tournant le dos. Je me disais qu’ainsi si il voulait se venger, il n’aurait aucun mal à me planter sa dague entre les omoplates. Mais il n’en a rien fait, il était furieux, il me reprochait violemment ce que je lui avais fait. J’acceptais ses critiques sans un mot, approuvant même ses paroles en laissant couler les larmes de honte sur mon visage.

Il s’est alors approché de moi, j’ai essuyé mes larmes rapidement pour ne pas qu’il les voit. J’ai réussi à lui demander de me pardonner. Il a accepté de le faire.

Entrainement avec l’Ilharess

Jour 16 Félinien – Fingélien 379

J’étais encore sous le choc du départ de Ghaara, je voulais oublier ma douleur morale et la transformer en douleur physique. Je voulais encaisser des coups et en donner mais les gargouilles me semblaient trop faibles désormais. J’étais décidée à essayer le combat contre une nouvelle créature plus brutale quitte à visiter l’Achéron. Les gobelines pourraient sans doute faire l’affaire.
Pendant que je me dirigeais vers une des grottes de Morcraven, où je pensais trouver mes nouvelles proies, l’Ilharess Kharya a demandé à son peuple quelles étaient nos activités. Je lui ai donc parlé de mon intention d’essayer de tuer ma première gobeline. Elle a alors proposé de venir m’assister. Je n’ai osé refuser. J’étais en train de l’attendre, quand des gobelins m’ont tendu une embuscade. Alors que j’étais entourée de 3 ou 4 mâles et de 2 de leur femelles qui m’assénais des coups violents, l’Ilharess est arrivée. Il ne lui a pas fallu longtemps pour faire le ménage parmi les créatures qui m’entouraient de toutes parts. Je l’ai alors remercié humblement. Puis sous son regard bienveillant, j’ai tué ma première gobeline et à ma grande surprise sans difficulté.

Elle m’a alors proposée d’essayer de tuer des orcs femelles à l’ancien temple de la vallée d’Illumen. Il s’est avéré que j’y parvenais également sans trop de difficultés. L’Ilharess semblait décider à me pousser jusque dans mes dernières limites et je dois dire que je voulais profiter de sa présence pour le découvrir également. Elle m’a alors conduit dans une petite grotte retirée où un couple d’orcs habitent. J’étais à peine entrée que le mâle s’est jeté sur moi. Sans les soins magiques de l’Ilharess, j’aurais sans doute visité l’Achéron… Je connaissais donc désormais quelle était la créature qui me mettait en échec. Nous sommes donc sorties.
La Matriarche m’a alors dit qu’elle allait m’assigner un Maître d’armes qui prendrait en charge mon enseignement et qu’il y avait trop peu de femelles dans le peuple capable de combattre. Je l’ai donc remercié, lui ai assuré de me mettre à son service et de tout faire pour devenir une grande guerrière.

Tendre pâle

Jour 27 Félinien – Fingélien 379

Voilà plusieurs jours que je n’écris pas dans ce journal. Je dois dire que mon esprit est ailleurs… J’ai fait la connaissance d’un drôle de pâle. Un Haut-Elfe du nom de Toucan. Je l’avais abordé car j’avais vu son écusson des Patrouilleurs. Je lui ai demandé des conseils pour la missive de candidature pour sa gilde. Il a été très attentionné et très gentil.
Je l’ai revu le lendemain. Il semblait troublé par ma présence et je dois dire que son trouble avait tendance à me gagner également. Une étrange attirance nous liait. Nous avons travaillé côte à côte en bavardant. Je croisais souvent son regard qui semblait me dévisageait étrangement puis il évitait mon regard en tripotant ses bottes. Parfois, il prononçait des sortes de grommellements incompréhensibles comme si il cherchait à me dire quelque chose mais qu’il n’y arrivait pas. Il m’a montré comment fabriquer un beau bonnet rouge et blanc. J’en ai fabriqué un et je l’ai enfilé en riant.

Il m’a alors proposé une petite promenade. J’ai accepté avec joie. Il m’a conduit dans les jardins privés du château de Fingel. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. C’est un très bel endroit au bord de l’eau : le clair de lune, le phare, la petite marre où on peut se baigner…
J’ai passé un merveilleux moment en sa compagnie. Et je me suis endormie sous les parasols de la plage à ses côtés.

Le cadeau du Connétable

Jour 6 Archeno – Fingelien 381
Kely n’était pas présent à mes côtés ces derniers jours, retenu pour des occupations pour son peuple. La guerre froide entre les peuples de Draïa s’enlisait irrémédiablement dans de vaines discussions. Les Eldorians faisant preuve d’une mauvaise foi évidente refusaient toujours d’entamer des négociations. Le dépôt de Pierre-Blanche était donc interdit aux haut-elfes, aux galdurs, aux nains et aux kultars. Parmi les patrouilleurs, il ne restait que très peu de membres pouvant sereinement s’équiper et entamer une patrouille dans la région. J’ai donc fait plusieurs patrouilles dans la nuit pour éliminer les gargouilles. Il fallait montrer que les patrouilleurs, en tant que gilde apolitique, était toujours là pour la défense des nouveaux arrivants quelques soient les tensions existant entre les peuples et quelques soient les difficultés que nous imposaient les Eldorians pour réaliser cette tâche.

Au petit matin, épuisée, j’ai rejoint le dépôt de Morcraven pour me déséquiper et prendre de quoi pouvoir récolter à mon réveil. Le connétable Kargorm était là. Il semblait s’être endormi au pied du bailli des kultars. Je n’ai pas voulu le réveiller et je suis partie rejoindre la grotte où je comptais m’endormir pour la nuit. J’ai alors salué mes compagnons de gilde sur nos ondes. C’est alors que le Connétable apparemment éveillé a grogné comme seuls les nains savent le faire que j’aurais pu lui souhaiter une bonne nuit directement. Amusée, je lui ai rétorqué que je pouvais retourner le voir pour lui faire un « petit bisou » avant qu’il s’endorme. Il m’a répondu « bonne idée ». Tandis que mes compagnons patrouilleurs étaient hilares, s’amusant de la supposition que Kargorm avait un faible pour les sombres, j’ai rejoint le dépôt de Morcraven en pouffant de rire.
Le Connétable était là assis par terre mais il semblait à nouveau dormir. Je me suis donc baissée pour l’embrasser sur le front… c’est petit un nain assis… Il n’a pas réagit. Alors que j’étais en train de préparer mon couchage non loin de là. Il a rouvert un oeil. Il m’a dit qu’en fait il voulait me voir pour m’offrir un cadeau. Il voulait me remercier pour mon engagement au sein de la gilde.
Il a fouillé dans son sac et en a sortit un sabre magnifique. Il m’a dit que ce sabre avait été un des premiers forgés en Draïa. C’est le maître forgeron Acheilleis qui l’avait fabriqué. Il était membre de la gilde des Templiers aujourd’hui disparue dont le connétable faisait à l’époque partie lui aussi. Cette gilde avait comme objectif de lutter contre les landes comme les Patrouilleurs. Kargorm y avait appris son métier de guerrier et c’était là bas qu’il avait décidé de consacrer sa vie au combat. Il m’a alors tendu le sabre en me disant qu’il me le donnait parce que je faisais partie de la nouvelle génération.
J’ai pris le sabre intimidée par l’histoire de cette lame. Je l’ai soupesé, et réalisé quelques mouvements avec. Je l’ai ensuite rangé précautionneusement dans mon dépôt. Kargorm m’a alors prévenu :
- « C’est pas une arme de parade. Sers-t-en! Si tu le brises sur un monstre… Et bien tel était son destin. »
J’ai promis au Connétable de m’en servir pour la prochaine invasion.
Je me suis endormie peu de temps après très émue du cadeau et de l’honneur que m’avait fait Kargorm.

Cyclopes

La journée avait bien débutée. Je m’étais mis en tête, sur les conseils d’un vieux nain rencontré chez Oana, d’apprendre à confectionner des glyphes. Après avoir fait un tour chez Frukas, je m’étais installé dans sur les bancs d’une bibliothèque Séridienne, afin de perfectionner mon art de l’alchimie.

J’étais en train de lire lorsque j’ai capté sur les ondes que Véreux avait décidé de troubler la quiétude des aventuriers et des natifs, consécutivement à la soi disant vente d’un de ces cupides humains. Entendant les cris de désespoir des natifs laissés à eux même, peu d’aventuriers étant présents au combat, je décidais de revêtir mon armure de combat, et de participer aux échauffourées. Je passais tout d’abord à Nord Thyl, pour vérifier que la cité était toujours aussi sûre, puis, j’utilisais une bague des marais de Morcraven, pour aider mes amis les Kultars. Je pensais alors arriver en plein cœur de combats dantesques, opposant aventuriers vêtus d’armures rutilantes d’un côté et monstres tous plus hideux entre eux de l’autre. Las ! J’étais apparemment seul, face à des hordes de cyclopes qui se baladaient comme en terrain conquis. Je courrais à fort Inchyn, ou je pensais trouver la milice kultare qui pourrait combattre à mes côtés.

Une fois sur les lieux, je constatai que la milice s’était laissée encercler par plusieurs régiments de cyclopes qui menaient le siège du fortin. Je brisais le barrage en crevant l’œil de plusieurs de ces monstres hideux et j’arrivait enfin au contact d’êtres qui n’avaient pas pour ambition de me dévorer. Je n’avais jamais combattu de monstres plus forts que des gobelins, excepté à une occasion ou j’avais du me défaire de deux orques –mais c’est une autre histoire- et mon excitation était à son comble. Le chef de la milice discutait d’un plan de bataille avec son second, se demandant si ils devaient organiser une sortie. Je lui fis remarquer à cet instant qu’il n’aurait pas le temps de décider, les cyclopes venant juste de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Je combattis alors mes premiers cyclopes aux côtés de la milice kultare.

Nous combattions vaillamment mais les cyclopes arrivaient toujours plus nombreux. Je pense que nous avions décapité le premier régiment quand les premiers renforts aventuriers arrivèrent, peut-être avaient ils entendu mon appel sur les ondes. Ensemble, nous délivrâmes le fort Inchynn, et la reconquête des terres kultares s’annonçaient, pendant que les troupes envoyées par Véreux semaient la désolation dans les terres elfiques et sinanes.

Alors, pêchant par orgueil, je crus pouvoir me séparer du gros des troupes aventuriers, et aller voir Tankel, afin de vérifier qu’il était en sécurité. Horreur et damnation, le pauvre s’était enfermé dans sa maison, et pouvait observer par les quelques fenêtres qu’il avait grossièrement barricadé un régiment de cyclopes tourner autour de sa demeure. Je pris les quelques essences curatives que j’avais en poche, saisis mon cimeterre encore ensanglanté et me ruai à l’assaut des troupes féales. Miraculeusement, j’en vint à bout. Quinze cyclopes étaient à terre, j’avais mal aux bras à force de manier l’épée, mon armure était cabossée de toute part et il ne me restait ni potion ni essence de soin. Je m’apprêtais à aller délivrer Tankel quand j’aperçu qu’un des cyclopes se relevait. Je n’eu pas la force de frapper en premier, et il m’envoya en Achéron.

Blessé de toutes part, je ne pus retourner au combat, et je m’installai à l’infirmerie de Nord Thyl, condamné à entendre les aventuriers narrer leurs exploits sur les ondes sans pouvoir agir, à ma grande frustration. Mais j’avais massacré seul un régiment de cyclopes, et j’en étais plutôt fier.

Le sauvetage Kel’Emen

Jour 25 Elavrion – Fingelien 383
J’étais retournée au combat. Les créatures ne cessaient d’affluer sans que nous puissions les refouler. Plus personne n’arrivait à accéder à Naralik. Jusqu’à présent nous avions réussi à contenir les créatures à Morcraven aux frontières de Naralik. Mais la fatigue des combattants aidant, elles remontaient irrémédiablement vers le nord. Les natifs ont été évacués sur Trépont mais Kel’Emen la responsable du dépôt était restée courageusement pour soutenir les aventuriers leur permettant de se ravitailler.

Mais la vague des créatures remontait irrémédiablement. Je revenais tout juste de l’Achéron et j’étais près de Kel’Emen tentant de panser mes blessures. Il y avait le jeune Eryann, un elfe blond membre du dispensaire. Il semblait inquiet pour moi et se tenait maladroitement en garde à côté de moi pour me protéger disait-il. Il était touchant. Je lui ai proposé de lui prêter un casque. Il n’en avait plus. Après l’avoir ajusté sur sa tête, il m’a demandée si çà lui allait bien. J’ai répondu un peu taquine et charmeuse que c’était le cas mais qu’il était dommage que çà cachait ses beaux cheveux blonds. Il a rougi bredouillant quelque chose que je n’ai pas compris alors que je m’éloignais en riant doucement.

Mais je n’avais fait que quelques pas quand je suis tombée sur la vague de gobelins. Ils allaient bientôt atteindre Kel’Emen. Celle-ci d’ailleurs voulaient s’enfuir. Elle disait qu’elle pourrait continuer à nous ravitailler si nous l’aidions à atteindre Pierre-Blanche. Je lui ai offert alors des bagues de désengagement et avec un petit groupe, nous l’avons conduit écartant les gobelins et les orques devant nous ouvrant le passage à la petite Kultare. Le jeune Eryann est tombé sous les coups d’un chef gobelin et je dois dire que je serais tombée moi aussi sans l’intervention de Bouh et de ses miliciens. Mais nous avons fini par atteindre Pierre-Blanche sans que Kel’Emen ne soit blessée.

Je suis retournée au combat tentant de rejoindre le village kultar de Ack’sin pris sous les hordes des peaux vertes. Finalement, le commandant des Patrouilleurs Karadak a trouvé celui qui dirigeait les troupes ennemies, un nuzak qu’il est parvenu à tuer. Privés de chef les orcs et les gobelins se sont repliés en bandes désorganisées à Naralik. La bataille était gagnée mais pas la guerre.

Alors que je faisais le tour de Morcraven, éliminant les peaux vertes qui ne s’étaient pas encore repliés, Eryann s’est à nouveau inquiété de moi. Il semblait craindre pour ma santé alors que je ne le connaissais qu’à peine. Il a ensuite insisté pour que je revienne chercher le casque que je lui avais prêté. Je sentais qu’il cherchait à me voir. Mais à vrai dire, je ne comprenais pas bien ce qu’il me voulait. Il savait que j’avais déjà un mâle. Recherchait il mon amitié? j’étais pourtant plutôt discrète et réservée. A moins qu’il ait été attiré par ma mère lors de ce banquet de l’alliance galduro-naine ?

Je suis retournée le voir. Il m’a rendu mon casque. Il semblait timide. Je voyais qu’il cherchait à discuter avec moi mais ne trouvait pas vraiment de sujets appropriés à part la bataille qui venait d’avoir lieu. Il se sentait « faible » et parfois inutile. Je l’encourageai. Je le trouvais pourtant courageux d’avoir participé à cette bataille. Il était un ravitailleur du dispensaire : un élément indispensable de notre formation. Pourtant, ces faibles compétences aux combats semblait l’attrister. Je lui ai donc proposé de s’entraîner avec moi quand l’occasion se présenterait. Il m’a répondu d’un large sourire : « avec plaisir ». Je l’ai laissé ensuite pour aller me reposer, j’étais épuisée par cette bataille.

Jour 1.

Jour 16 du félinien du fingelien 383

Je fais cette première vraie entrée dans mon journal, assis sur les fourrures du jardin du Manoir Haut-Elfe. Cet endroit, déjà magnifique auparavant revet aujourd’hui une couleur encore plus belle.

Dans l’introduction je disais que les choses changent. Voici le moment venu d’expliquer pourquoi et comment les Landes sont devenues plus qu’un lieu de transit pour moi.

C’était il y a presque une semaine maintenant, lors de l’invasion de Naralik et du Marais de Morcraven. Les peaux vertes commençaient à se multiplier de plus en plus dans les domaines Kultar et je pressentais que le dépôt allait se faire attaquer sous peu. Vu mes moyens, je me contentais en fait de me faire le plus menaçant possible espérant faire fuir les gobelin et leurs femmes qui passaient par là, devant à trois reprise tuer les créatures qui s’approchaient de trop. Une de mes cousines (c’est ainsi que les Hauts-Elfes appellent leurs semblables sombres), Khaena que j’avais déjà rencontré à plusieurs reprises (lors d’une réunion du Dispensaire et lors du banquet Galduro-Nain) est arrivée. J’avais beau savoir qu’elle était d’un niveau bien supérieur à moi, je ne pus empercher de m’inquiéter pour elle. Mon inquiétude fût de courte durée puisque bientôt ce furent des hordes de gobelins qui nous assaillirent par vagues successives et il fut décidé d’évacuer Kel-Emen vers Pierre Blanche, à proximité de l’entrée en Morcraven. Je tentai de prendre part à l’évacuation, mais, à moitié du chemin, tombai sur un chef Gobelin, qui m’envoya d’une pichenette en Archéron. De nouveau, je m’inquiétait pour la sombre, bien loin de remarquer que j’avais égaré dans ma descente vers les Enfers mon heaume de cuivre que j’avais acheté après de nombreuses semaines de travail sur des Essences Volcaniques. Khaena semblait contente que je m’inquiète ainsi de son sort. Elle me confia alors qu’elle avait failli me rejoindre de peu sans l’intervention d’un aventurier Kultar menant les miliciens.

Lorsque je revins en Pierre-Blanche, je retrouvai mes compagnons qui avaient procédé à l’évacuation de Kel-Emen, juste sous la Bannière vers les Marais. Agacé par la perte du casque (je m’en étais enfin aperçu) j’en fis part aux autres aventuriers et Khaena m’offrit de lui prêter un de ses heaumes en acier. N’ayant jamais enfilé une telle armure, je lui demandai comment cela m’allait ce à quoi elle répondit « Il te va bien, c’est juste dommage quel ‘on ne voit plus tes beaux cheveux blonds ». Je ne pus m’émécher de rougir et essayai de balbutier quelques mots, ce qui eut pour résultat de sortir une phrase aussi claire que celle d’un chef gobelin commandant ses troupes. Sans doute amusé par ma maladresse, la sombre rit et Atwenas, jamais à court de bons mots, parfois tranchants me lâcha un « Alors Eryann, on se fait draguer par une cousine? »

La journée se termina alors je je passais mon temps à aider les combattants, les soignant (au passage, j’ai appris de nouveau sorts de soin, plus puissants) si besoin, continuant à discuter par télépathie avec Khaena qui se battait de l’autre coté de la bannière. Ce qui m’a le plus étonné c’est quelle aussi s’inquiétait pour moi. Aucun depuis mon arrivée sur les Landes ne s’était inquiété de moi. Peut-être Atwenas avait il raison… Elle revint plus tard. Je lui dis que je l’admirais de pouvoir se battre de la sorte, moi qui ne pouvais qu’à peine tuer les gobelins uns à uns. Elle me proposa avec un sourire que nous nous entraînions tous les deux au combat. Chose que j’acceptai avant de m’endormir dans une méditation sans songes.

Deux jours plus tard, lorsque j’émergeai, Khaena me demanda en pensée si j’étais là et si je voulais aller m’entraîner maintenant. Je lui répondit avec plaisir et nous nous donnâmes rendrez-vous à l’arène de Starenlith, la seule que je connaisse en fait. Chemin faisant, je croisai une sentinelle, qui, des étoiles dans les yeux, me suivit, me demandant de lui enseigner comment être aussi fort. Je lui répondit que Loril, notre bailli, ne serai pas content que la garde quitte son poste, et que je n’étais pas du tout apte à lui enseigner quoi que ce soit, vu que c’était moi qui allait prendre des cours aujourd’hui. Il persévéra à me suivre de loin. Pas très discrets ces Sentinelles. Il faudra que j’en parle aux autres Hauts-Elfes. J’arrivai et vis Khaena, ses cheveux blancs flottants dans l’air tiède du désert. Je n’avais jamais vu quiconque de cet angle. Je l’avertis qu’il ne faudrait pas me frapper trop fort, parce que lors d’un précédent entraînement avec mes frères, je fus envoyé par deux fois en Archéron, des mains trop fortes de Voronwe et Louméa. Elle me rassura en souriant doucement en me disant qu’elle ne voulait pas me faire de mal, approchant plus près qu’une simple combattante. Un ange passa et nous nous mîmes au travail. Je voyais bien qu’elle retenais ses coup et frappais dans ma garde, laissant ouvert la sienne afin que je puisse toucher au but moi aussi. Malgré cela, elle me mit tout de même à terre, et lorsque je reviens d’entre les morts, elle semblait être vraiment désolée, ce à quoi je répondis que j’étais habitué. Nous continuâmes encore quelques minutes.

Tous deux fatigué par tant de débauche de forces, sous le soleil cuisant du Désert, nous décidâmes de nous rendre dans une taverne et elle me mena à la cité du Port « Cette taverne est plus petite, on sera plus tranquille » argumenta-elle.

Arrivés là bas, elle commanda deux verre de vin Sinan et nous trinquâmes, à je ne sais quoi, d’ailleurs. Nous discutâmes de tout et de rien, elle me demandant depuis combien de temps j’étais là, moi la fixant de l’autre côté de la table. Je pris ma chaise et me rapprochai d’elle, ne voulant pas que le Tavernier n’écoute notre conversation. Elle me fixa de ses yeux rougeoyant comme des volcaniques et me dis « Je ne veux pas te faire de mal, joli Elfe aux cheveux Blonds ». J’avais du mal à croire ce que j’entendais, mais ces mots étaient des plus délicieux à mes oreilles. Je restai immobile, elle me pris le visage dans ses mains et déposa un baiser sur mes lèvres. La suite se noie dans un mélange d’images et de sensations. Je me rappelle juste de quelques détails : elle me parlant de sa mère que j’avais du croiser au banquet Galduro-nain : elle était en elle, prenant parfois le pouvoir sur la vraie Khaena. Je me revois aussi lui répondre « Ce n’est rien, tant que tu es là pour moi » à sa phrase m’avertissant qu’il était dans les habitudes Sombres d’avoir « plusieurs mâles » comme elle dit. Le dernier souvenir que j’ai est qu’elle me raconte qu’elle a hérité de la couleur de cheveux de sa mère qu’un de ses amants disait « couleur de lune ». Je décidai alors qu’elle serait Isil pour moi, nom donné à la Lune chez les Eldars. Nous nous séparâmes et je retournai à ma récolte de souffre entamée quelques jours plus tôt.

La fin du pourquoi et du comment je suis ici, se passe il y a deux jours. J’étais toujours à mon souffre, dans la Caverne de Thyl-dûr, et je revenais vers le Village des Bleus me décharger. J’étais comme d’habitude couvert de poussières de souffre et j’avertis les autres aventuriers présents au dépot de ne pas utiliser d’essences volcanique sans quoi nous allions exploser et je remarquai Khaena, discutant avec un Bleu à l’air gentil et attentif, qu’elle me présenta comme « son mâle, Kely ». Je ne pus m’empêcher de partir d’un four rire nerveux tant la situation me semblait incongrue. Ils me saluèrent tous deux, et ils s’en allèrent, Khaena me promettant de revenir seule plus tard. Je repris ma récolte. Elle revint quelques heures après. Je lui proposai de visiter le Manoir elfique où je me trouve actuellement,dont elle découvrit le jardin avec ravissement et nous nous assîmes à l’endroit exact où j’écris ces mots. Dans la discussion, elle me demanda si « J’avais connu des femelles ». Je fus un peu étonné de cette question, et je lui répondis que la seule femme que j’avais vraiment touchée était cette humaine dont la tentative de sauvetage m’avait valu l’exil en ces terres (je lui avait déjà raconté l’histoire en détails dans une lettre ). Dans un sourire coquin, elle me demanda si j’étais prêts à prendre des leçons sur certaines choses, ce à quoi je répondis que j’étais prêt à tout pour la connaissance. Elle entreprit alors de me faire réviser ce qu’elle appela la première leçon. Du contenu de celle là ni de prochaines, je ne dirai rien, je préfère garder certaines choses pour nous seuls. Quelque minutes plus tard, dans le plus simple appareil, je lui demandai, intéressé si elle avait eu beaucoup d’autres mâles ce à quoi elle me répondit avec détails. Combien elle avait souffert pour les autres, combien elle avait déjà aimé! J’étais, et je suis toujours, fier qu’elle m’ait choisi. Je ne pus retenir des larmes, larmes qui n’avaient plus coulé depuis cette funeste nuit qui m’avait vu exilé du domaine Sylvain. Enfin, j’avais trouvé une raison autre que le sang pour rester ici : j’avais mon Isil, mon point d’attache dans ces Landes qui tournent parfois trop vite. Elle semblait étonnée de voir un mâle pleurer de la sorte. Elle me pris dans ses bras et, me consolant doucement, me demanda comment on appelait le Soleil. Je lui répondis que le mot le plus courrant était Anar. Elle me fixa dans le blanc des yeux et me dis « Si je suis ton Isil, alors tu seras mon Anar, mon bel elfe aux cheveux du soleil ». Puis elle m’embrassa de plus belle. Elle recommença son enseignement, de ses mains et de sa bouche, me surmontant même à la fin. Je lui promis que la prochaine fois, ce serait à moi d’appliquer ce quelle venait de m’apprendre. Mais notre tendre échange fut interrompu par les pas d’un aventurier. Nous nous rhabillâmes en vitesse, puis sortîmes du Manoir où nous éclatâmes tous deux d’un rire un peu nerveux. Je méditai près de l’entrée et elle alla vaquer à ses occupations.

Je crois que je vais fermer le journal pour l’instant. Je viens d’avoir une idée de surprise pour elle, mais cela va me demander plusieurs jours voire semaines de travail.

Puissent les Tavars veiller sur elle.

La nouvelle Naralik

Jour 6 Illumen – Fingelien 384
Je suis arrivée à Trépont. J’ai contacté tout de suite Kharya par télépathie. Pour ma plus grande joie, elle a accouru. Nous nous sommes enlacées heureuses de nous retrouver après une si longue absence. Nous avons rejoint la taverne pour boire un verre en discutant de mes découvertes à Bordeciel. Elle m’a ensuite parlé des mâles qui lui tournaient autour : Morax, Ranaghar. Elle m’a surprise quand elle m’a avoué vouloir s’unir à Mulvaar… Ma mère est intervenue. Elle a été une véritable peste. Quand j’ai repris le contrôle, l’humeur joyeuse de ma Shaa’enySs était devenue maussade.

Elle m’a proposé de changer d’endroit. Nous avons été sur la terrasse de la forge de Naralik pour regarder les derniers préparatifs, continuant à parler de choses et d’autres. Nous nous caressions tendrement mais je n’osais pas faire le premier pas même si j’avais très envie d’elle. Nos caresses sont devenues plus sensuelles et nos baisers plus pressants. Nos corps se sont retrouvés avides l’un de l’autre après cette longue séparation. Nous nous sommes endormies dans les bras l’une de l’autre. Elle a du ensuite partir très vite à cause d’une réunion de justice.

En l’attendant, j’ai fait la connaissance de Morax. Elle m’avait conseillée de l’avoir à mon bras pour l’ouverture de Naralik. J’aurais préféré Malkael mais je savais qu’il entretenait une relation avec Iymril. Celle-ci avait d’ailleurs fait la demande à Kharya et Rhiordan de se le « réserver ». Je ne sais pas si elle avait connaissance de ma relation avec Malkael mais Iymril m’a saluée très gentiment en entendant ma voix sur les ondes sombres.

Quand je suis arrivée à Morcraven, Morax m’a proposé de nous retrouver dans un lieu à l’écart. C’était une petite maison à flanc de montagne au sud de Morcraven. Nous nous sommes assis par terre. Il a allumé les quelques bougies qui se trouvaient là. Il est resté assez silencieux. Il voulait apprendre à me connaitre. Je lui ai parlé assez rapidement du partage d’esprit que j’avais avec ma mère, afin qu’il ne soit pas trop surpris si jamais il la croisait. Il n’a pas paru rebuter par cet aspect. Il m’a appris que son clan l’avait envoyé sur les îlots à la mort de son père. C’était un grand nécromant. Son clan voulait qu’il développe ses dons de nécromancie ici.

Nous avons ensuite rejoint le dépôt : l’heure de l’ouverture était arrivée. Il y avait là Malkael qui semblait à la fois heureux de me voir et inquiet par ma disparition si soudaine. Nous avons commencé à visiter. Eryann est arrivé. Sur les ondes sombres, RanaGhar a commencé à parler de goûter « à la chaire fraîche du pâlot ». Je l’ai prévenu de ne pas toucher à celui-là. Il s’est incliné déclarant qu’il me le laissait.

La visite a continué. J’ai perdu de vue Eryann et Morax. Par contre, celle que j’ai vu, c’est Ajh’Illya. Elle m’a regardée surprise de me trouver là apparemment. Je lui ai lancé un regard glacial. Et ma mère a pris le contrôle du corps. Elle était en rage que Ajh’Illya ose mettre les pieds sur nos terres, elle qui était l’amante de celui qui avait violé l’Ilharess du peuple sombre. Je sentais toutes ses émotions qui débordaient. Elle avait peur que la bleue attire Vulgor près de Kharya. Cette crainte était irrationnelle mais je crois que la panique de revoir Kharya blessée embrumait son esprit. Elle a suivi Ajh’Illya partout échangeant des propos acerbes avec elle jusqu’à ce qu’elle décide de partir d’elle même.

Elles ont quand même continué à s’invectiver par télépathie mettant ma mère dans une rage proche de la folie. Elle s’est précipité dehors hurlant qu’elle allait la tuer. Elle a plongé sa tête dans l’eau pour tenter de calmer son feu intérieur. Puis, elle est partie pour Irinveron s’endormant dans la neige fraîche.

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