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Les patrouilleurs et la guerre

Jour 21 Elouenien – Fingelien 380
Ce jour là, le commandant des Patrouilleurs Karadak semblait préoccupé. Il est vrai que la situation dans les îlots étaient particulièrement grave. Les peuples étaient au bord de la guerre. Drôle de guerre, d’ailleurs… Les hostilités avaient commencé quand les représentants eldorians avaient condamné 5 aventuriers : l’eldorian Melgaran, la galdure Melah, le nain Algrim et 2 hauts-elfes Voronwe et Atwenas pour avoir provoqué Véreux. Au départ, la sanction était l’interdiction du dépôt de Pierre-Blanche pendant toute une saison. Puis, les choses se sont envenimées. Les représentants de ces différents peuples en sont venues aux invectives et finalement aux interdictions de dépôts et de passage sur les terres. Le représentant Eldorian, Skwy, membre d’une gilde des plus douteuses, la Côterie et sur la liste noire de nombreux peuples, a profité de cet état de faits pour demander à être retiré de ces listes en échange de la levée des sanctions sur les 5 aventuriers et les représentants des peuples. Il n’a cherché aucun compromis et a constamment tenté d’envenimer la situation. Une nouvelle fois, le ton est monté et ce sont désormais des peuples entiers qui ont été interdits de dépôts… Seuls les peuples sinans, bleus et elfes noirs semblaient rester neutres dans cette affaire.
Le commandant a finalement convoqué en urgence les patrouilleurs présents pour une réunion de crise à Nord-Thyl . La question était : « Peut on autoriser un patrouilleur à faire la guerre pour son peuple? »

Le commandant Karadak a exprimé son point de vue :
- « Je suis de coeur avec mon peuple mais mon bras est à la patrouille »
Pour lui la gilde devait rester en dehors de cette guerre et les patrouilleurs qui souhaitaient combattre devaient renoncer à leur écusson.
Puis chacun est exprimé sur le choix qu’il ferait.
Pour le Connétable Kargorm, les choses étaient claires, il abandonnerai son écusson pour défendre son peuple :
- « Aucun serment ne m’empechera de défendre ses terres contre des aventuriers, des monstres, des pirates, contre Luxin lui même. J’ai fait le serment de protéger la vie. Dois je abandonner ceux de mon peuple à leur sort ? »
Kido et les autres hauts-elfes présents, Toucan et Stelf pensaient la même chose :
- « Si la guerre se déclare, je serai à coté de mon peuple. Je ne peux faire autrement. J’étais là au début, je le serai à la fin. Je termine par ces mots. Je ne lèverai pas l’épée contre un patrouilleur, quel qu’il soit. »
Le Maître d’armes Aura, le seul eldorian présent et du coup très impliqué par cette guerre froide provoquée par son peuple, était un peu éméché mais il a donné son opinion d’une voix très émue:
- « Force et Honneur… Ensemble nous vaincrons! Compagnons… Je briserai mon épée avant qu’elle ne touche l’un de vous… »
Il est ensuite parti très vite, sans doute pour ne pas qu’on voit une larme perler au coin de son oeil.
Kely mon mâle, m’avait déjà donné sa position par télépathie et il la déclara à haute voix :
- « Je suis bleu avant tout et je ne peux envisager de laisser mon peuple avec l’implication que j’y ai mise! Pour ma part, s’il le faut je rendrais aussi mon insigne si une guerre éclatait et impliquait mon peuple. »
C’est alors que ma soeur sombre et ex haute-prêtresse, Polgarath a donné son opinion qui était étrangement la même que la mienne :
- « Je souhaitais dire que pour mon cas, bien particulier, mon peuple n’est plus, c’est la gilde qui m’a recueilli, j’y ai trouvé une famille. Donc je ne suis peut-être pas à même de comprendre Kargorm, ni Kido, mais pour moi la gilde pourrait m’amener à combattre mon peuple s’il le faut. »
Le kultar Bouh a simplement dit :
- « En tant que représentant, je ne serai pas un vecteur pour propager une guerre. »

Après que l’ensemble des patrouilleurs aient exprimé leur opinion, le Connétable Kargorm a apporté une solution qui a convenu à tous :
- « Il est clair que personne n’ira à la guerre avec un insigne. Mais je propose que les patrouilleurs qui se limiteront à défendre les terres de leur peuple puissent le récupérer. »
Le commandant Karadak a alors conclue la réunion de façon très solennelle :
- « Bien compagnons, la guerre nous séparera en espérant que la paix nous réunisse à nouveau! »

Pendant toute cette discussion sur la guerre, Kely et moi nous parlions d’amour, nous serrant discrètement la main sous la grande table. Kely voyait en Polgarath, la possible prêtresse qui pourrait nous unir à la manière elfe noire. Je dois dire que même si l’envie de Kely de s’unir à moi me touchait profondément. J’avais encore en tête les images de l’union de ma mère et de la mort de mon père… Une angoisse terrible m’étreignait à l’idée qu’il puisse nous arriver la même chose. Mon bleu n’a pas insisté, il a bien senti mon trouble. A la fin de la réunion, il m’a entraînée à Bourg Thylion, où je devais acheter un livre sur les potions. Puis nous avons demandé une chambre à la taverne. Nous nous sommes endormis l’un contre l’autre épuisés par les émotions de la journée.

Le sauvetage Kel’Emen

Jour 25 Elavrion – Fingelien 383
J’étais retournée au combat. Les créatures ne cessaient d’affluer sans que nous puissions les refouler. Plus personne n’arrivait à accéder à Naralik. Jusqu’à présent nous avions réussi à contenir les créatures à Morcraven aux frontières de Naralik. Mais la fatigue des combattants aidant, elles remontaient irrémédiablement vers le nord. Les natifs ont été évacués sur Trépont mais Kel’Emen la responsable du dépôt était restée courageusement pour soutenir les aventuriers leur permettant de se ravitailler.

Mais la vague des créatures remontait irrémédiablement. Je revenais tout juste de l’Achéron et j’étais près de Kel’Emen tentant de panser mes blessures. Il y avait le jeune Eryann, un elfe blond membre du dispensaire. Il semblait inquiet pour moi et se tenait maladroitement en garde à côté de moi pour me protéger disait-il. Il était touchant. Je lui ai proposé de lui prêter un casque. Il n’en avait plus. Après l’avoir ajusté sur sa tête, il m’a demandée si çà lui allait bien. J’ai répondu un peu taquine et charmeuse que c’était le cas mais qu’il était dommage que çà cachait ses beaux cheveux blonds. Il a rougi bredouillant quelque chose que je n’ai pas compris alors que je m’éloignais en riant doucement.

Mais je n’avais fait que quelques pas quand je suis tombée sur la vague de gobelins. Ils allaient bientôt atteindre Kel’Emen. Celle-ci d’ailleurs voulaient s’enfuir. Elle disait qu’elle pourrait continuer à nous ravitailler si nous l’aidions à atteindre Pierre-Blanche. Je lui ai offert alors des bagues de désengagement et avec un petit groupe, nous l’avons conduit écartant les gobelins et les orques devant nous ouvrant le passage à la petite Kultare. Le jeune Eryann est tombé sous les coups d’un chef gobelin et je dois dire que je serais tombée moi aussi sans l’intervention de Bouh et de ses miliciens. Mais nous avons fini par atteindre Pierre-Blanche sans que Kel’Emen ne soit blessée.

Je suis retournée au combat tentant de rejoindre le village kultar de Ack’sin pris sous les hordes des peaux vertes. Finalement, le commandant des Patrouilleurs Karadak a trouvé celui qui dirigeait les troupes ennemies, un nuzak qu’il est parvenu à tuer. Privés de chef les orcs et les gobelins se sont repliés en bandes désorganisées à Naralik. La bataille était gagnée mais pas la guerre.

Alors que je faisais le tour de Morcraven, éliminant les peaux vertes qui ne s’étaient pas encore repliés, Eryann s’est à nouveau inquiété de moi. Il semblait craindre pour ma santé alors que je ne le connaissais qu’à peine. Il a ensuite insisté pour que je revienne chercher le casque que je lui avais prêté. Je sentais qu’il cherchait à me voir. Mais à vrai dire, je ne comprenais pas bien ce qu’il me voulait. Il savait que j’avais déjà un mâle. Recherchait il mon amitié? j’étais pourtant plutôt discrète et réservée. A moins qu’il ait été attiré par ma mère lors de ce banquet de l’alliance galduro-naine ?

Je suis retournée le voir. Il m’a rendu mon casque. Il semblait timide. Je voyais qu’il cherchait à discuter avec moi mais ne trouvait pas vraiment de sujets appropriés à part la bataille qui venait d’avoir lieu. Il se sentait « faible » et parfois inutile. Je l’encourageai. Je le trouvais pourtant courageux d’avoir participé à cette bataille. Il était un ravitailleur du dispensaire : un élément indispensable de notre formation. Pourtant, ces faibles compétences aux combats semblait l’attrister. Je lui ai donc proposé de s’entraîner avec moi quand l’occasion se présenterait. Il m’a répondu d’un large sourire : « avec plaisir ». Je l’ai laissé ensuite pour aller me reposer, j’étais épuisée par cette bataille.

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