Jour 18 Elvarion – Fingélien 379
J’ai retrouvé Ghaara. Il m’a semblé une nouvelle fois morose. Il ne sait pas très bien quelle direction il doit prendre dans sa vie. J’ai peur qu’il ne reparte… définitivement cette fois.
Il m’a dit ne pas trouver sa place parmi les elfes noirs. Il ne veut pas être asservi par les femelles et a du mal à supporter la violence des autres mâles qui ne recherchent que la guerre d’après lui… J’ai tenté de lui redonner le sourire en lui montrant les secrets d’Irrisadith que m’avaient montrés le nain. Je lui ai aussi offert un gâteau. Il a semblé apprécier. Mais je sens bien que son mal-être est profond. Je ne sais que faire pour le retenir…
Plus tard, j’ai retrouvé le Haut-Elfe Artros en Séridia, je comptais lui rendre son heaume en bronze. Il a été particulièrement froid et distant avec moi… Il m’a dit s’être renseigné sur mon peuple et qu’il n’avait pas l’intention de se laisser asservir par une femelle de ma race. J’ai préféré en rire… Je lui ai rendu son heaume en bronze et l’ai laissé sans chercher à avoir plus d’explications.
Ma SÅ“ur Rhiordan m’a contactée pour m’offrir un traité que je n’avais pas. Elle m’a ensuite fait découvrir quelques secrets de Trassian.
Encore une fois, après m’être fait rabrouer par des membres des autres peuples, j’ai trouvé du réconfort auprès du mien. A croire que ma place est ici…
Jour 22 Elvarion – Fingélien 379
Rhiordan m’a proposée ce jour-là une excursion au sein du volcan de Nargraw Nord en compagnie de Ghaara. Malheureusement, Ghaara n’a finalement pas pu nous accompagner jusqu’au bout ce jour là .
Nous sommes donc descendu toutes les 2 dans les antres du volcan, où parait-il, on trouve le trésor d’un dragon. Un premier Leprechaum nous a laissé passer par un portail. Rhiordan avançait avec assurance, alors que j’étais pour ma part pas très rassurée malgré ma cape verte. Plus nous descendions profondément, plus les créatures semblaient féroces. Alors que nous étions arrivés au plus profond du volcan, nous avons aperçu au loin le trésor mais impossible d’y accéder… Nous avons bien essayé de demander de l’aide à un autre Leprechaum mais il ne nous parlait que par énigmes, semblant être amusé par notre déconvenue…
Rhiordan est restée encore un peu, tandis que je suis remontée à l’air libre, bien décidée à revenir pour découvrir un moyen de parvenir jusqu’au trésor.
Jour 1 du Mundia – Fingélien 379
Voilà quatre jours que j’ai échoué à Trépont une nouvelle fois… Le bateau Galdur a sombré et j’ai été ramené par le courant dans les îlots… Les Landes ne voulaient pas me laisser partir… J’ai perdu mon journal et j’écris ces lignes dans un nouveau cahier. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé… Je suis encore engourdie et ma tête me fait mal. J’ai réussi à récupérer mon dépôt mais je suis un peu perdu sur ces terres et je me sens effroyablement seul… Je n’ose même plus parler à Khaena et le contacte est encore difficile avec les miens. Heureusement, ils n’étaient pas au courant de se départ précipité…
Je n’ai plus le choix désormais… Je suis un Elfe noir et je me comporterais comme tel. Le pire c’est que je ne sais pas encore ce que je vais faire… Je dois encore m’entrainer mais seul je ne sais pas si j’en aurai la force… Que Lith est pitié de mon âme… J’aimerais exister pour quelqu’un… *des larmes apparaissent sur le papier* Avec mon départ j’ai perdu Khaena… Pourra t’ elle me pardonner mes absences…?
Rhiordan a rapidement pris contacte avec moi pour me dire qu’un nain vendait un traité pour les armures en cuir renforcées. J’ai réussi à en avoir un bon prix et je le lirais après celui sur les potions de régénération… Taknéa à Rhiordan.
Mon cÅ“ur a trop souffert et ma vie n’est qu’une tragédie… Je suis né pour souffrir, mon cÅ“ur est sombre. Je ne vivrais que pour la violence et la haine. Mon épée fera couler le sang et je protègerais les miens, haïssant les inférieurs et me vengeant du terrible destin que m’a donné les Landes Éternelles. Je jure d’avoir ma revanche sur ces maudites Landes et sur ces humains de malheur qui ont détruit les miens… *des taches brunâtres apparaissent comme si du sang avait coulé*
Je me suis perdu… Lith guide moi !
Jour 1 d’illutavar – Fingélien 380
Un squelette géant accompagné de sa horde de squelettes et fantômes en tous genres se déplaçait de ruines en cimetières dans toutes les régions de Séridia. Je me suis donc rendu dans la vallée d’Illumen, où en plus des squelettes, des cyclopes et des gobelines sachant se soigner menaçaient les natifs. Le port était envahi. Il était impossible de rejoindre le dépôt de Molgor. Des aventuriers étaient déjà présents tentants de ne pas se laisser submerger par le nombre.
J’ai combattu au côté d’un nain de la gilde des ANGE nommé Algrim, très sympathique. Je lui aurais semble-t-il sauvé la vie. Pendant ce temps, Toucan, coincé du coté de la bannière de Nord Thyl combattait aux côtés de ma Soeur Rhiordan contre des cyclopes qui ont eu finalement raison de lui et d’elle. J’ai pu récupérer les effets de ma Soeur mais pas ceux de Toucan.
J’ai ensuite rejoint mes compagnons Patrouilleurs, Tolned et Bouh, pour éliminer les derniers cyclopes près de la bannià enturiers ont donc finis par éliminer toutes les créatures mais des questions sont restées en suspend : d’où vient ce squelette géant et que recherche-t-il?
Un projet a été initié par mon peuple afin de fabriquer des bagues de Naralik.
Malheureusement, une discussion virulente a eu lieu entre le Valuk MageInvok et la Jaliless Fharath. Le Valuk souhaitait offrir du soufre de sa réserve personnelle pour aider aux travaux. La Jaliless Farath a refusé indiquant que le but de ce projet était de permettre aux sombres de se réunir autour d’un projet commun. La discussion s’est envenimée… Chacun refusant d’entendre les arguments de l’autre… Ce qui devait nous unir a finalement eu l’effet inverse.
J’ai bien tenté d’apaiser les choses en déposant un parchemin dans notre salle commune, tentant d’expliquer les sentiments de chacun mais çà n’a pas servi à grand chose, je crois… et je ne suis pas sûr d’avoir été comprise… Ma Soeur Rhiordan m’a même repris sur certains points… Elle m’a d’ailleurs contactée par la suite, elle avait peur que je sois affectée par son parchemin. Mais il n’en était rien et je l’ai rassurée sur ce point.
Toujours est il que depuis nos ondes sont très silencieuses…
Jour 30 Nuona – Fingelien 380
Toucan comme il me l’avait annoncé a quitté les Patrouilleurs pour quelques temps… Il m’a avoué peu après avoir dit au commandat et à sa soeur que je l’avais quitté pour rejoindre Kely…
J’ai eu peur que Kely soit inquiété et soit puni pour avoir « pris la femme » d’un autre patrouilleur. J’ai donc demandé audience au Commandant Karadak, afin de clarifier les choses.
Le commandant m’a reçu à Kial Kraw, une région dangereuse… Il était en train de s’y entrainer contre des chimériens du désert. Quand je l’ai rejoint, nous nous sommes assis près de l’eau de l’oasis sous l’ombre des palmiers. J’ai donc tenté de lui expliquer ce qu’il s’était passé entre Toucan, Kely et moi : mon éloignement de Toucan avant même que Kely et moi devenions plus proches, la jalousie de Toucan qui n’avait fait qu’empirer les choses entre nous et me reprocher de Kely…
Karadak m’a écouté, il a finalement haussé les épaules en disant que nos histoires d’elfes lui passaient au dessus de la tête. Tout ce qu’il voulait, c’était que çà ne provoque pas de guerres entre nous et que la morale des Patrouilleurs soit sauve. Je l’ai rassuré en lui disant que j’entretenais toujours des relations amicales avec Toucan. Pour la morale, je lui ai dit que la seule responsable dans l’histoire c’était moi et que si il devait y avoir sanction, j’étais prête à l’assumer!
Il a nouveau haussé les épaules et m’a dit qu’il ne voyait pas pourquoi il devait y avoir des sanctions. Il ne s’agissait que d’une histoire entre nous 3.
Rassurée, je l’ai remercié pour son écoute et je m’apprêtais à partir quand il m’a retenue un instant pour me demander si je connaissais des femelles elfes noires qui pourraient entrer dans la patrouille. A part ma soeur Rhiordan, je ne voyais pas quelle femelle pouvait avoir un caractère assez souple pour intégrer notre gilde. Karadak m’a alors parlé de la Jaliless Fharath et m’a demandé mon avis sur elle. Je lui ai donc dit ce que je savais : grande combattante et nécromancienne au caractère dur et bien trempé. Je lui ai aussi indiqué qu’elle avait eu une altercation violente avec le Valuk MageInvok et que depuis elle était devenue très silencieuse sur nos ondes… Il m’a remercié pour mon avis et m’a indiqué qu’il parlerait d’elle au prochain conseil pour décider si nous la contacterions ou non.
Je l’ai alors quitté pour retourner à mon entrainement.
Rhiordan m’a dit un jour qu’elle se sentait prisonnière de ses idées reçues, et du carcan des règles imposées par notre peuple « moribond ». Elle a ajouté qu’elle m’enviait de vivre ce qu’elle ne saurait vivre… Mon âme soeur m’a émue aux larmes. Je savais qu’elle avait raison, mes frères et soeurs étaient prisonniers de leurs propres traditions, ne sachant plus évoluer.
Cela avait fait fuir Ghaara mais pas seulement. J’ai appris que la Haute-Elfe Ferdur avait un jour souhaité s’unir à un de nos mâles. Mon peuple avait semble-t-il était plus que réticent envers cette union et avait tout fait pour l’empêcher. Le mâle avait finalement fui les îlots pour ne plus revenir.
Cela m’a rappelé une petite altercation que j’avait eu avec le Valuk MageInvok sur l’île des oubliés. Il avait remarqué que je passais énormément de temps avec Kely. De plus, mes questions récentes sur l’union des elfes noirs avait attiré son attention. Il voulait savoir ce qu’il en était réellement. J’étais réticente à lui dire quoique ce soit et je lui ai demandé en quoi cela le concernait. Il m’a répondu de façon très soumise que mon bien être comme celui de toutes les femelles du peuple lui importait. Il m’a alors demandé si je comptais faire l’acquisition de Kely… Il semblait ne pas pouvoir imaginer autre chose : une femelle devait « acquérir » son mâle. Je lui ai alors rappelé que sa propre mère l’Ilharess Kharya, multipliait les mâles sans s’unir à eux. Il a répondu que celle-ci était un femelle si exceptionnelle que les mâles ne restaient jamais bien longtemps. J’ai tenté alors de lui expliquer que pour moi un mâle n’était pas un objet qu’on acquière. Mais il ne cessait de répéter en boucle que c’était la tradition, que je devais demander l’autorisation à l’Ilharess et que si Kely était le mâle qui me convient, il survivrait à l’union. J’ai alors pris la main de Kely qui venait d’arriver en lui expliquant ce que voulait le Valuk. MageInvok semblait terriblement gêné par ce geste d’affection que je montrais à mon mâle. Quand à Kely, il a souri en disant que nous étions déjà unis. Le Valuk toujours aussi gêné, a expliqué qu’il parlait d’une « union officielle ». Il est ensuite parti très vite, sans en expliquer d’avantage.
Quand j’ai raconté cette histoire à Rhiordan, elle ne semblait pas surprise. Elle a même ajouté durement que Kely volait une femelle du peuple. Elle a tenté ensuite d’atténuer ses propos en affirmant qu’il fallait que je m’attende à ce genre de réaction de la part des miens…
Mes frères et soeurs ont oublié ce qu’étaient les sentiments. Mais je sais qu’ils sont là enfouis au fond d’eux. D’ailleurs, parfois, ils explosent violemment, la pression se faisant trop forte. Ne sachant désormais n’exprimer que de la colère comme lors du projet des bagues de Naralik. Mes frères et soeurs sont prisonniers et je ne sais comment les aider…
Jour 21 Félinien – Fingelien 380
Un tournoi racial avait été organisé par un des mâles de mon peuple : Minoth. Je dois dire que l’idée de faire combattre par équipe des membres d’un même peuple contre ceux d’un autre peuple me répugnait. J’avais l’impression, peut-être à tord, qu’on exacerbait et encourageait ainsi la haine entre les peuples. Je ne voulais pas le voir et encore moins y participer.
Mais quand je me suis réveillée ce jour là , Kely était déjà assis dans les gradins de l’arène de la pointe d’Egratia et m’attendait. Alors que j’hésitais à le rejoindre. La Jaliless Fharath a ordonné aux elfes noirs présents de se rendre au tournoi pour représenter notre race. Je suis restée interdite devant la bannière de la pointe d’Egratia à Zirak. Je ne voulais pas y aller et encore moins si on me l’ordonnait. J’ai tenté de dire à Kely ce qui se passait mais il semblait m’encourager à représenter mon peuple… Soudain, la Jaliless Fharath m’a contacté directement par télépathie en me disant qu’on m’attendait… je n’avais plus aucun échappatoire.
J’étais furieuse. J’ai prononcé des mots de dépit sur les ondes de mon peuple. Mais mes frères et soeurs me parlaient de gloire et de fierté de représenter notre race. Je me suis rendu près de l’arène me préparant pour un combat que je ne voulais pas. Et là , je me suis rendu compte que mon âme soeur Rhiordan était là elle aussi. Elle était à peine plus forte que moi au combat… Aucun de nos mâles les plus puissants n’étaient là . La Jaliless grande combattante était présente ainsi que le mâle Barbouz. Fharath avait donc aligné une équipe… une pitoyable équipe avec ce qu’elle avait sous la main… Nous étions condamnés à nous faire étriper par les équipes en face de nous qui alignaient leurs meilleurs combattants.
Pour couronner le tout le Connétable Kargorm, a demandé à la commandante en seconde Kido de m’enlever mon écusson de Patrouilleurs. Il s’agissait juste d’un geste symbolique visant à montrer que les Patrouilleurs ne se battent pas entre eux mais sur le moment, je me suis sentie abandonnée par mes frères d’armes. J’étais anéantie…
Je suis montée sur l’arène avec les autres elfes noirs sous les viva de la foule mais je n’entendais plus rien… Le combat a été lancé contre l’équipe naine. Je n’ai pas fait un mouvement attendant les coups qui sont arrivés brutalement. J’ai tenté de répliquer mais… j’étais bien trop faible face aux guerriers en face de moi. J’ai rapidement visité le Styx. La Jaliless Fharath m’y a rejoint peu de temps après et m’a sourit. Je n’ai pas répondu à son sourire, ni à personne d’ailleurs. On m’a reconduit de force près de l’arène pour le deuxième combat contre les Eldorians.
De la même façon, les coups se sont abattus sur moi, sans que j’arrive à faire quoique ce soit…. Une fois de plus, l’équipe des elfes noirs avait mordu la poussière durement. Nous étions éliminés.
J’ai alors quitté le Styx la rage au ventre, sentant la sombre en moi se délecter de la violence que j’avais subie. Je ne suis pas retournée à l’arène malgré la proposition qui nous était faite de prendre une revanche.
Je me suis enfuie à Irinveron, un contrée polaire désertique, où je cherche parfois refuge quand tout va mal. Je tentais de calmer la sombre enfouie en moi quand la Jaliless Fharath m’a contactée en me disant qu’elle me remerciait pour ma participation. Je ne sais si elle voulait dire par là qu’elle voulait que je revienne participer à la revanche que les elfes noirs avaient finalement acceptée ou si ces quelques mots étaient sincères… Toujours est il que la rage m’a prise et la sombre s’est emparée de mon esprit désirant de la violence. Je me suis retrouvée dans la grotte aux torcos sans savoir comment, tapant et tuant sans discontinuer prise par une rage animale et incontrôlable. Le connétable Kargorm et le commandant Karadak m’ont parlé et m’ont dit que je pouvais reprendre mon écusson. Mais j’étais incapable de répondre emportée dans un déchaînement de violence.
C’est alors que Kely m’a contactée : ne me voyant pas sur l’arène il s’inquiétait de savoir où j’étais. J’ai réussi à prononcer d’une voix rauque qu’il fallait qu’il reste loin de moi si il ne voulait pas que je m’en prenne à lui. Mais il m’a cherchée et m’a retrouvée. Il se tenait là devant moi pendant que je le menaçais en pointant mon arme près de sa gorge. Finalement, en entendant sa voix douce et apaisante, la sombre s’est enfoui au fond de moi me laissant effondrée et épuisée.
Kely m’a conduit en douceur jusqu’à notre maison. Il a fait chauffer de l’eau avec quelques plantes. Je ne bougeais plus, je ne disais plus rien. Il me regardait inquiet. Il m’a déshabillée. Il a ensuite pris un petit chiffon doux qu’il a trempé dans l’eau chaude et me l’a passé très doucement sur le corps. Je me suis laissée faire incapable de quoique ce soit… Il m’a ensuite enveloppée dans une couverture et m’a prise contre lui. Je me suis endormie ainsi entre ses bras. Et j’ai dormis ainsi longtemps, très longtemps…
Je fuis… je fuis mes frères et soeurs sombres…
Depuis le tournoi racial et depuis que la Sombre a torturé Kely, quelque chose s’est brisée en moi…
Je fuis même mon âme soeur Rhiordan. Elle n’a pourtant rien à voir avec le malaise qui m’étreint la gorge.
Je ne les salue plus sur nos ondes, j’essaie d’avoir le minimum de contact avec eux… J’ai même répondu agressivement à la Prêtresse Elzeberith… Elle voulait pourtant me féliciter d’avoir participé au tournoi. Et puis, j’ai faillit exploser quand à un moment donné l’Ilharess Kharya a parlé de certaines personnes qui préféraient suivre les ordres de leur Gilde plutôt que ceux de leur peuple… J’ai cru qu’elle parlait de moi.
Dernièrement ma soeur Rhiordan qui est devenu trésorière du peuple, a organisé une journée de travail commun… Une nouvelle fois j’ai fui… me retrouver au milieu de mes frères et soeurs me paraissait insurmontable.
Je crois que j’ai peur de ce que je suis, de la Sombre qui est en moi… Je sais qu’elle aime être au milieu des siens… peut-être que je veux la punir… Je ne sais pas…
Jour 22 Kamarien – Fingelien 380
Un nain vendait aux enchères le traité des médaillons stellaires sur les ondes du marché. Il avait prévenu que la vente devait se faire en Séridia. J’étais en Irilion mais le traité m’intéressait car je ne l’avais pas lu. Après, avoir du faire grimper le prix, j’ai finalement gagné l’enchère. Je me suis donc rendu en Séridia pour prendre mon du… Malheureusement, le nain qui parlait très mal le langage commun s’était trompé, il vendait en fait le traité des médaillons solaires…
Un peu dépitée d’avoir fait un voyage pour rien en Séridia, je m’apprêtais à rentrer en Irilion quand Ajh’illya m’a souhaité le bonjour en me demandant si je savais où était Kely. Elle s’inquiétait de ne plus sentir sa présence depuis plusieurs jours. Après lui avoir expliqué les raisons de son absence, elle m’a proposé de la rejoindre au campement des bleus pour dire du « mal » de lui. Je dois avouer que j’ai bien rit quand elle m’a dit çà . Je n’avais pas grand chose à dire de « mal » sur mon bleu. Elle m’a répondu qu’elle non plus mais qu’il ne fallait surtout pas le dire à Kely pour ne pas qu’il prenne la grosse tête.
Cependant, j’hésitais à la rejoindre… J’avais entendu sur les ondes des elfes noirs que certains se rassemblaient à Galein’th Aseyis pour réaliser un travail commun. Je n’avais pas vraiment envie de les y trouver… C’est alors que mon âme soeur Rhiordan m’a contacté par télépathie en me demandant si j’allais rejoindre mes frères et soeurs.
J’étais surprise par cette accumulation de petits évènements qui me poussaient à reprendre contact avec mon peuple : le nain qui se trompe et me fait venir en Séridia, Ajh’illya qui me propose de la retrouver, les sombres qui organisent justement un travail commun non prévu à Galein’th Aseyis et Rhiordan qui me demande de les rejoindre… Je me suis dit qu’il s’agissait peut-être de signes que m’envoyait Lith…
La Sombre se moquait de moi disant que je ne devais pas y aller et avoir le courage de mes opinions. J’ai donc pris la décision de me rendre là bas : un peu pour défier La Sombre et aussi parce que j’étais troublée par tous ces signes…
Arrivée au port de Galein’th Aseyis, La Sombre m’a demandé si elle pouvait prendre le contrôle juste un instant. Surprise qu’elle me fasse cette demande et qu’elle ne me force pas, j’ai accepté curieuse de voir ce qu’elle comptait faire. Elle est alors entrée dans le campement, a contourné délibérément le cercle où mes frères et soeurs s’étaient installés et s’est assise juste à côté d’Ajh’illya, loin des sombres et sans un mot. Puis, Elle a sourit à Ajh’Illya. Elle m’a ensuite redonné le contrôle sans que je lui demande… J’ai salué rapidement d’un « Echk » général pendant que je riais intérieurement du petit acte de défi que m’avait fait faire La Sombre. Je pense que mes frères et soeurs ont pris çà pour de la timidité. Mais pour La Sombre et moi, c’était autre chose une façon de dire : « je ne suis pas comme vous ». Pour une fois, elle et moi nous étions d’accord. Et je me rendais compte qu’elle aussi n’était pas une sombre comme les autres… qu’elle était sans doute rebelle à toute autorité.
Finalement, l’Ilharess m’a demandé de m’approcher d’eux et m’a donné des essences aquatiques à réaliser. J’ai travaillé sans un mot… La Sombre grondait en moi, n’appréciant visiblement pas que je fasse ce genre de travail avilissant. Étrangement, il m’a semblé que la sérénité et la présence silencieuse d’Ajh’illya avaient tendance à l’apaiser. Je suis ensuite partie très vite après avoir réalisé mes essences. L’Ilharess m’a remercié pour mon travail.
Je suis retournée ensuite dans le campement pour y passer la nuit dans la tente verte qui me rappelait mon mâle. Il me manquait toujours autant…