13 fingel 384, plage nord du Trépont.
Elle a fini par partir. Je n’ai pas eu le courage de la retenir.
Lorsque je me suis réveillé hier, j’ai tout de suite appelé Isil. Cela faisait plusieurs jours que je m’inquiétais pour elle et je devais lui parler. Elle m’a répondu d’un air perdu. Je la rejoignis à Trassian, au gisement d’argent. je la pris dans mes bras. Elle avait l’air éteint de quelqu’un qui ne se sens plus à sa place là ou il est. Elle me proposa que nous allions à lle des oubliés. J’essayai de la faire rire en lui disant que j’avais oublié le chemin, mais elle ne fit que sourire faiblement.Je me perdis en route et Isil ne répondait pas à mes appels télépathiques. Je dus demander de l’aide à Dame Kharya. Elle m’indiqua le chemin et je retrouvai Khaena. Nous arrivâmes sur une île déserte avec pour seul végétation, 3 palmiers Il faisait étrangement chaud, mais il était impossible de dire ou nous étions. Encore une beauté magique des landes.
Mon Isil semblait aller un peu mieux là. Mais je savais qu’elle me cachait quelque chose. Je lui demandai de me raconter ce qui n’allait pas. Elle en vint directement au fait : elle ne se sentait plus chez elle sur les îlots. Elle avait besoin de quitter les tensions, entre les nain et les sombres, besoin de reprendre une vie normale : s’occuper de Bahar et des bébés. Car la bleue de ma sombre avait accouchée de deux jumeaux. Les enfants et la maman se portaient bien. Comme je comprenait Isil… Nombreuses fois, j’avais voulu fuir les Ilôts, loin de cette violence. Me trouver un coin tranquille en bordure de foret. Ne plus rien faire que de profiter de la Nature. Mais où aller?Je la regardai, les larmes me montant aux yeux. Qu’allais-je devenir sans Elle? Elle me dit qu’elle n’avait pas le courage d’annoncer son départ à Kharya et elle me demanda si je voulais bien lui annoncer. J’acquiesçai.
Elle voulait partir au plus tôt. Je lui fis promettre trois choses. La première était de bien s’occuper des enfants, de leur parler des autres peuples, de leur dire qu’ils n’étaient pas si différents d’eux. La deuxième chose que je lui fis promettre c’était de m’écrire le plus souvent possible. Je ne résisterais pas sans nouvelles d’Elle. Déjà lorsqu’elle absentait une semaine, j’avais eu des problèmes… La troisième c’était de revenir. Elle me promit qu’elle serait de retour pour la fin des travaux de Naralik. Mais il y avait quel que chose dans le ton de la phrase qui me faisait penser qu’elle ne resterait pas après. Nous verrons bien. Si elle est plus heureuse Là bas qu’ici, je ne peux que la laisser partir. Je la serrai dans mes bras. Elle me demanda si je voulais dormir ici. je lui répondis que je voulais assister à son départ. Nous rentrâmes donc au Trépont, là où tout commence et là où tout finit…
Le bateau attendait. Le ciel étai magnifique et isil brillait de toute sa splendeur.; comme pour saluer celle qui était sous sa protection. C’était une magnifique nuit. Au moins le voyage serait facile… Je la serrai dans les bras, elle m’embrassa une dernière fois. J’entonnai une vieille chanson venue de je ne sais où et pleurai à la fin de celle-ci. Isil semblait touchée par mon chant et des larmes lui vinrent elle aussi. Elle se retenait de ne pas pleurer, fière jusqu’au bout, mais je savais que lorsque le bateau se serait assez éloignée, elle laisserait couler les larmes. Elle monta sur le bateau et les voilages calquèrent. Les navire s’ébranla et déjà elle s’éloignait. Je lui montrai la lune en souriant, les yeux mouillés et elle me répondait d’un hochement de tête. Je la saluai de mon chapeau. Déjà elle était loin. Je montai sur la tour du Trépont, mais je l’avais perdue de vue déjà. Je redescendis sur la plage et pleurai comme rarement je l’avais fait auparavant. Je serai là quand elle reviendra, a la me place, scrutant l’horizon en quête d’une voile blanche dans la brume de la Grande Mer.
Je séchai mes larmes. Il fallait prévenir Dame Kharya. Je le contactai par télépathie. Elle était en plein combat contres les créatures des Landes, mais elle vint aussi tôt sans doute ma voix avait elle trahi la situation. Nous nous assîmes à la taverne du Nain Joyeux. Je ne savais par où commencer. Je lui annonçai de but en blanc. Elle soupira tristement. Elle me dit qu’elle s’en voulait. Qu’elle n’était pas ce que Khaena attendait. Que chaque fois qu’elle n’était pas là, mon Isil déprimait. Je lui servit un verre de vin. Elle n’y toucha quasiment pas. Si j’étais triste d’avoir laissé partir Khaena, je l’étais encore plus de voir Dame Kharya dans ce état. Nous discûtames plusieurs minutes. Elle était rassurée de savoir Khaena chez Bahar. Moi aussi. Au moins elle serait bien là bas. Je lui dis aussi que si jamais elle ne se sentais pas bien, elle pouvait m’en parler. Elle sourit, me répondant qu’elle n’avait pas l’habitude de se confier, mais qu’elle me remerciait. Elle s’en alla et je retournai voir le lever du jour. Seul.
Puissent tous les Dieux des Landes veiller sur Isil.