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Bouclier

Jour 8 d’Ullitavar – Fingelien 379

Bouclier Elfe NoirCe jour là, nous sommes partis nous entrainer sur les gargouilles de Tarsengaard. Tout en combattant, il m’a dit avoir trouvé un assassin de la Veuve noire mais que cette fois il ne l’avait pas tué. Il l’avait laissé inconscient après lui avoir brisé les mains sur un bateau qui quittait les îlots.
Je dois dire qu’imaginer Ghaara en train de briser les mains d’un individu m’a horrifiée. Je suis restée interdite quelques instants sans pouvoir rien lui dire.

Il a bien vu ma réaction et m’a demandé si il me dégoutait. Je lui ai fait comprendre que ce n’était pas lui mais ce qu’il était obligé de faire qui me dégoutait. Il fallait trouver une autre solution. Et soudain, nous avons eu la même idée en même temps. Peut-être qu’il serait possible de trouver une potion qui rendrait amnésique les assassins? Nous sommes restés sur cette idée, heureux d’avoir peut-être trouvé une solution moins violente.

Devant le peu de gargouilles à notre disposition à Tarsengaard, nous nous sommes finalement rendu sur les terres de notre peuple à Naralik pour finir notre entrainement sur les gobelins et les araignées. Ghaara m’a fait une surprise là bas en m’offrant un bouclier de notre peuple.
Ce bouclier est magnifique rouge et noir et dédié à notre Déesse Araignée Lith. Ce bouclier magique a le pouvoir de nous rendre plus résistant face aux attaques des créatures. J’ai été très émue par ce présent que je n’avais pas les moyens de m’offrir, ni de lui offrir en retour.

Les bagues de Naralik

Un projet a été initié par mon peuple afin de fabriquer des bagues de Naralik.
Malheureusement, une discussion virulente a eu lieu entre le Valuk MageInvok et la Jaliless Fharath. Le Valuk souhaitait offrir du soufre de sa réserve personnelle pour aider aux travaux. La Jaliless Farath a refusé indiquant que le but de ce projet était de permettre aux sombres de se réunir autour d’un projet commun. La discussion s’est envenimée… Chacun refusant d’entendre les arguments de l’autre… Ce qui devait nous unir a finalement eu l’effet inverse.
J’ai bien tenté d’apaiser les choses en déposant un parchemin dans notre salle commune, tentant d’expliquer les sentiments de chacun mais çà n’a pas servi à grand chose, je crois… et je ne suis pas sûr d’avoir été comprise… Ma Soeur Rhiordan m’a même repris sur certains points… Elle m’a d’ailleurs contactée par la suite, elle avait peur que je sois affectée par son parchemin. Mais il n’en était rien et je l’ai rassurée sur ce point.
Toujours est il que depuis nos ondes sont très silencieuses…

Discussion avec l’Ilharess

Jour 1 Elfist – Fingelien 381
L’Ilharess avait déposé un nouveau parchemin dans notre salle signalant les dernières attaques de Véreux contre Naralik. Apparemment, ce dernier avait décidé de faire de nos terres son lieu de pillage favori. Elle indiquait également que les natifs étaient très mécontents. Nous n’avions plus ni miliciens, ni sentinelles. Et bien sûr avec le départ de Fharath, plus de d’économe et plus de trésorière puisque Rhiordan avait donné sa démission.
La situation de notre peuple devenait critique… Je ne sais pourquoi mais tout cela m’a rendu extrêmement triste. Je me sentais responsable suite à ma réaction de colère envers Fharath. J’avais l’impression d’avoir contribué à l’effondrement de mon peuple! Et même si je ne me sentais aucune affinité avec la plupart de ses membres, et que j’avais décidé de ne plus faire partie d’eux, je n’arrivais pas à regarder en face la mort de celui-ci sans réagir.
Sous le coup de l’émotion, j’en ai parlé à mes compagnons d’armes de la gilde des Patrouilleurs. Je me disais que peut-être je pourrais les inciter à patrouiller de temps à autre à Naralik pour venir en aide à mon peuple. Mais je ne voulais pas le faire sans l’accord du Commandant. C’est alors que Bouh patrouilleur et actuellement représentant des Kultars m’a contacté par télépathie. Il proposait que son peuple vienne en aide à ses voisins les sombres. Je me doutais déjà de la réponse qu’allait me faire l’Ilharess : le peuple sombre était bien trop fier pour accepter l’aide de qui que ce soit…

Mais j’ai tout de même tenté, en demandant une audience privée à l’Ilharess Kharya. Celle-ci a accepté et nous nous sommes parlés par télépathie. J’ai commencé par lui dire que j’avais un peu parlé des difficultés que rencontraient les elfes noirs à mes compagnons Patrouilleurs. Elle semblait contrariée, n’appréciant pas que je divulgue ce genre d’informations en dehors de notre peuple. Je m’en doutait un peu mais j’ai continué en lui transmettant l’offre de Bouh. Elle a réagit telle que je l’imaginais : refusant toute aide extérieur. Elle a ajouté plus doucement que nous avions surtout besoin de « nous reconstruire de l’intérieur » et apparemment, elle avait une idée en tête pour réaliser cela.
J’ai alors demandé comment en tant que sombre dégénérée, je pourrais aider. Elle a paru surprise que j’emploie ce terme en parlant de moi. Je lui ai expliqué alors que j’avais beaucoup trop de sentiments pour une sombre. Elle a balayé cet argument d’une pichenette en disant qu’elle aussi avait des sentiments. Elle a trouvé amusant mon regard surpris. Elle m’a alors expliqué ce qu’elle avait tenté de faire en arrivant ici : se constituer une famille adoptive. Elle a d’abord recueillit une jeune sombre peu assurée nommée Ange Noire. Attendrie, elle l’a recueilli en tant que fille adoptive en la prenant sous son nom. Ange Noire s’est ensuite uni à MageInvok qui est alors ainsi devenu son fils. Elle m’a parlé également d’un frère et d’un fils muet mais qu’elle ne voyait plus… Elle m’a avoué avoir parfois l’impression d’avoir une pierre dans le coeur et quand celle-ci était trop lourde, elle se trouvait un masseur pour dénouer ses tensions ou des ogres à massacrer…
Cela faisait longtemps que je cherchais parmi mon peuple en dehors de Rhiordan, un elfe noir qui avait des sentiments autre que la haine et la colère. La réponse était en fait sous mes yeux. L’Ilharess était celle-là.

Elle a ensuite poursuivi : au sujet du peuple sombre, elle avait une idée en tête et elle allait faire des changements. Je lui ai alors parlé de mon âme soeur Rhiordan, de son malaise et de son envie de quitter les îlots. Elle a voulu savoir pourquoi nous nous appelions âme soeurs. Je lui ai expliqué alors cette espèce de connivence qu’il existait entre elle et moi de nous sentir tellement différentes des autres sombres.
Puis, mise en confiance, j’ai continué à lui confier ce qui était mon quotidien : le partage de mon corps avec l’esprit de ma mère. Me rendant compte que ceci pouvait paraître assez incroyable, je lui ai proposé de parler directement à La Sombre. Mais l’Ilharess ne semblait pas vraiment surprise et elle accepta de lui parler. Ma mère égale à elle même, n’a fait aucune cérémonie, ne respectant pas beaucoup le statut de celle qu’elle avait en face d’elle. Mais la matriarche n’en a pas pris ombrage. Elle lui a demandé qui elle était et ce qu’elle faisait dans mon corps. Elle a même taquiné La Sombre en lui reprochant d’avoir eu peur de rejoindre Lith quand elle a fait le rituel au moment de ma naissance. Ma mère était furieuse mais elle a réussit à lui expliquer qu’à ces yeux c’était la seule solution pour me protéger. Je crois que si cette discussion s’était passée quelques mois plus tôt l’Ilharess aurait subi la violence de La Sombre. Mais ma mère était maintenant plus apaisée depuis qu’elle avait retrouvé l’entièreté de ses souvenirs. Ça ne l’a pas empêchée de menacer l’Ilharess de mort si celle-ci me faisait du mal. La Sombre m’a ensuite laisser reprendre le contrôle. J’étais assez gênée de ce qu’elle avait fait mais la Matriarche ne semblait pas choquée. Elle me parla d’un certain Mirolas qui avait comme moi 2 esprits en lui : un esprit respectueux et doux et un autre plus vénal. Mais semble-t-il ce n’était pas pour les mêmes raisons que moi. Elle me raconta que l’esprit « mauvais » avait était enfoui dans Mirolas suite à un rituel que Polgarath alors encore Haute-prêtresse avait réalisé. Interloquée, j’ai demandé où trouver ses informations. Apparemment, elles étaient dans les archives de notre salle. Alors que mon esprit fonctionnait à toute allure et se demandait si il s’agissait de la solution à mon problème, je sentais l’esprit de ma mère inquiet. J’ai donc laissé tomber cette discussion.
Je ne sais pourquoi, peut-être parce que j’étais en mal de confidences et que je voulais que l’Ilharess comprenne qui j’étais, je lui ai parlé de Kely. Surprise, elle m’a confié qu’elle n’avait jamais essayé les bleus. Soudain inquiète qu’elle veuille me prendre mon mâle, j’ai rétorqué que je n’avais pas l’intention de lui prêter. Amusée, elle m’a dit qu’elle n’était pas voleuse… puis après un instant de réflexion, elle a ajouté : « pas toujours ».

Je crois que ce jour là l’Ilharess a appris énormément de chose sur moi et moi sur elle. J’ai compris que je m’étais trompée sur son compte : elle était bien moins froide et dure et beaucoup plus accessible que je ne l’imaginais.

Depuis cette conversation, j’essaie d’être plus présente sur nos ondes et je fais des patrouilles régulières à Naralik. Après avoir voulu le quitter, l’Ilharess m’a une nouvelle fois rapprochée de mon peuple.

Première dispute

Jour 8 Elfist – Fingelien 381
A la fin de l’invasion où nous avions aidé le Capitaine Lombar, Kely m’a proposé un entrainement au fort des patrouilleurs. J’ai accepté avec joie et je l’ai rejoint là bas. La dernière fois que nous nous étions entraîné, Kely était plus fort que moi et heureusement, car La Sombre était apparue. Nous avons donc commencé l’entrainement doucement d’abord puis avec plus d’assurance.
Je me suis vite rendu compte que j’avais beaucoup progressé par rapport à Kely et que désormais c’est moi qui avait le dessus. D’ailleurs, Kely a préféré arrêté très vite. J’ai vu à son regard que çà le rendait triste que ma technique de combat ait dépassée la sienne. J’ai tenté de le rassurer en lui disant qu’il était et serait toujours bien meilleur nécromant que moi. J’ai ajouté que nous pourrions même faire une équipe, lui nécromant lançant ses créatures pendant les invasions et moi le protégeant. Je me suis rendue que j’avais dit une bêtise. A vrai dire, je ne l’avais jamais vu faire de nécromancie lors des invasions. Il me l’a confirmé en me disant qu’il refusait de le faire pour ne pas choquer son peuple. J’ai trouvé çà dommage : de tels talents gâchés parce que les biens pensants de son peuple n’acceptaient pas la nécromancie. C’était pourtant un moyen comme un autre de combattre les landes…

Kely m’a ensuite conduit jusqu’à Naralik, j’avais une commande d’absinthes à honorer et je pouvais en même temps surveiller les terres de mon peuple privées de sentinelles. Mais mon mâle semblait toujours aussi mélancolique. Il m’a alors confié sa peur de me perdre. Je l’avais pourtant à maintes reprises déjà rassuré. J’étais heureuse avec lui comme je ne l’avais jamais été avec personne. Mais il continuait disant que rien n’était sûr dans l’avenir… Je dois dire que çà m’a agacée. J’avais l’impression qu’il ne croyait pas en nous, en notre amour. J’avais presque l’impression qu’il souhaitait que çà se passe ainsi que nous nous séparions. Je n’ai pas su avoir les mots, ses doutes continuels étaient trop pesants pour moi, ce jour là. Il est alors parti prétextant une improbable course à faire. Je ne l’ai pas suivi. J’étais anéantie mais je n’avais pas l’intention de le rejoindre. J’ai commencé à fabriquer une série de potions mana pour me calmer les nerfs mais ce n’était pas suffisant. J’étais en train de me préparer pour un entrainement sur des ogres quand Ajh’illya m’a contactée. Elle voulait me parler.

Je l’ai donc rejoint à Galein’th Aseyis dans le jardin de fleurs. Elle m’a dit que Kely lui avait parlé de notre dispute, qu’il était malheureux et qu’il m’aimait. Mais il était rempli de doutes continuellement et que çà faisait partie de lui. Je devais l’accepter. Je savais tout çà mais ce jour là je n’ai pas pu. J’avais eu peur de ces doutes, peur qu’il ne croit pas en nous. Ajh’illya m’a rassurée et m’a demandé de ne pas hésiter à la contacter si un jour j’avais besoin de parler. Elle m’a aussi dit quelque chose qui m’a surprise et qu’elle m’a fait promettre de ne pas lui répéter :
- « Il en vaut la peine… si ce n’était pas mon meilleur ami je tenterais de te le voler… Et si tu lui repetes ça je nierai »

Je l’ai remercié pour son écoute et son amitié et pendant que je me préparais à rejoindre Kely, je l’ai entendu parlé sur les ondes publiques. Apparement, en me cherchant un peu partout et complétement troublé par notre dispute, il s’était retrouvé par erreur sans cape de protection dans le désert de Taharadji, une zone de non droit peuplée de monstres en tout genre. Alors quand son ex-petite amie, la bleue Feydreyah a commencé à lui faire la leçon sur son manque de préparation, j’ai vu rouge :
- « Foutez lui la paix l’ANGE ».
Bien sûr, elle n’a pas apprécié le ton que j’avais employé et m’a reproché de ne pas prendre soin de lui.
La bleue Selena a prononcé d’une voix moqueuse :
- « Holala! combat d’oies! »
J’ai rétorqué :
- « Et une poule qui caquette! »
Je dois dire que mon état émotionel ne me permettait plus la diplomatie que je tente au maximum d’avoir dans mes relations avec les autres peuples. Je ne sais si cela a été très apprécié surtout venant d’une sombre.
Toujours est-il que Kely a indiqué très calmement que l’incident était clos tandis qu’il me prenait dans ses bras.
Mais Feydreyah continuait à me reprocher diverses choses par télépathie sans polluer les ondes communes. A un moment donné, je lui ai demandé si elle se prenait pour la mère de Kely, trouvant son attitude très condécendante envers mon mâle. Elle a retorqué que ce n’était pas le cas, sinon il aurait su préparer un paquetage correctement.
Je me suis imaginée soudain que le couple que formait Feydreyah et Kely avait du être très désequilibré : elle dominante et sans doute aussi très maternelle et lui dominé acceptant tout tel un fils obéissant. Je pense qu’un tel déséquilibre a du conduire à la rupture de leur couple. Mais, ce ne sont que des suppositions puisque je ne les ai jamais connu ensemble.
Kely m’a alors entraîné dans la taverne des bleus. Je me suis rendu compte qu’il avait déjà bu… sans doute avait il noyé son chagrin après notre dispute… Nous avons pris une tisane de bleussiennes. C’est alors qu’une idée m’est venu quand je l’ai vu jouer avec son anneau, celui qui marquait notre attachement l’un à l’autre. Je lui ai demandé si il souhaitait que nous soyons unis de façon plus officielle. Il a secoué la tête, disant que le Tin du peuple bleu n’accepterai pas de nous unir : nous étions de races différentes. Quand à une union chez les elfes noirs et la violence qu’elle impliquait, n’était pas envisageable. Je lui ai alors proposé une idée qu’il m’avait déjà suggéré : demander à ma soeur patrouilleuse et ancienne prêtresse Polgarath de nous unir. Il a soudain paru très ému. Je l’ai alors embrassé doucement pendant qu’il m’enlaçait.
Nous avons ensuite rejoint une maison isolée, où nous nous sommes fait l’amour très tendrement. Quand nos corps ont été rassasiés l’un de l’autre, je lui ai murmuré en m’endormant sur son épaule que je ne voulais plus être séparée de lui.

Mélancolie

La nuit du 7 au 8 …

Naralik, drôle d’endroit là bas, c’est lugubre.
Je ne sais pas si c’est le fait que Khaena commence à me surpasser en combat, ou d’être resté longtemps à Naralik, avec ce triste sentiment qui nous parcourt quand on y est, mais j’ai commencé à avoir l’humeur mélancolique. Je ne voyais plus ce qui pouvait plaire à Khaena chez moi.
A force de me dénigrer tout seul, elle s’en est fatiguée, qui la blâmerait. C’est que je peux être insupportable parfois. Bref elle a finit par s’énerver et moi buté dans ma mélancolie, je croyais qu’elle ne pouvait pas me comprendre.
J’ai préféré partir me promener, j’avais peur que les mots finissent par dépasser notre pensée.
J’avais envie d’une bière, mais je n’avais pas envie de la boire seul. La seule personne qui m’est alors venue à la tête, c’est Llaria. Je l’ai appelé et elle était ravie apparemment de venir se détendre un peu. Curieuse aussi peut être de ma requête.
Le jour se levait.
J’ai bu beaucoup de bière. On a papoté de tout, de rien, de ses amants, des jalousies qu’elle provoquait. Puis de la mélancolie. Elle a voulu que je lui explique la mélancolie. Elle m’a trainé dans le jardin, je ne suis pas dupe je savais que c’était pour que j’arrête de boire. Je me suis assis au bord de l’eau, me jetant un peu d’eau froide sur la figure pour reprendre un peu mes esprits. Ca m’a rappelé Illy et ses entrainements ici. Les frissons qu’elle mettait à tout le monde. Je me souviens de Fey qui réagissait souvent et qui ne comprenait pas le plaisir qu’elle avait à rentrer dans cette eau froide.
C’est Illy qu’il me fallait. Il n’y a qu’elle qui pouvait me comprendre. Llaria ne comprenait rien elle non plus à ce que je lui racontais.
L’amour, l’amitié c’est un truc simple pour Llaria, c’est là ou pas, elle ne se pose pas plus de question. Toujours aussi peu d’attache sentimentale.
J’ai du réclamer tellement fort de voir Illy qu’elle est arrivée. Elle venait s’entrainer justement. Llaria est partie du coup.  Je la soupçonne d’avoir été soulagée de voir Illy arriver d’ailleurs. Finalement s’amuser oui, mais parler avec Llaria … ça ne semble guère un choix judicieux.
J’ai regardé Illy s’entrainer dans l’eau avec plaisir. Comme d’habitude elle m’a écouté. Comme d’habitude elle m’a apaisé, par de simples paroles. Des paroles claires qui dissipent le brouillard du coeur.
Nous parlions tranquillement quand l’alerte a sonnée à Morcraven. Khaena était là bas. Elle s’était peut être endormie. Je me suis levé d’un coup en regardant Illy, elle m’a approuvé du regard en me rassurant qu’elle ne bougeait pas.
J’ai couru à Morcraven, ne la voyant pas, je suis allé voir à Naralik. Elle était là, le nez piqué dans le bosquet d’absinthe. Elle avait été blessée, un tour des landes qui ne se laisse pas faire quand on récolte trop. Je l’ai soignée puis je me suis tapi dans les herbes hautes. Je suis resté à la surveiller sans qu’elle me voit.
Puis j’ai repris la conversation télépathiquement avec Illy. Je me souvenais d’où c’était parti tout cela : quand j’ai vu Khaena prendre le dessus sur moi lors de l’entrainement au fort. Alors à ce moment là Illy m’a demandé si Khaena avait le dessus avec Toucan lors des entrainements. Il était évident que non. Toucan est un combattant émérite.
Illy m’a alors fait remarqué que si Khaena l’avait quand même quitté, qui plus est pour moi, c’était sûrement pas pour mes qualités de combattant.
Je me suis senti bête. Tellement bête.
Puis je me suis endormi à mon tour … Khaena n’était plus là à mon réveil. Je suis parti à sa recherche. Puis en chemin j’ai vu une maison. J’ai eu envie de voir ce que c’était.
Une envie de découvrir d’un coup !  Je me suis laissé entrainer par cette envie. Mais très rapidement je me suis retrouvé dans une situation désagréable. Je me suis retrouvé au beau milieu du désert de Taharadji sans protection : une poulette m’a coursé et je sentais le souffle chauds du chimérien sur mes jambes. Je n’avais bien évidemment pas de bague de fuite.
Il ne me restait plus que mes jambes. J’ai couru sans m’arrêter jusqu’au campement.
J’étais en colère de m’être laissé embarquer ainsi. Je l’ai dit sur les ondes communes : l’exploration c’est dangereux. S’en est suivi une discussion avec Feydreyah et Khaena qui ne supportait pas bien le ton de mon ancienne compagne à mon égard.
Je lui ai demandé de se calmer, et nous nous sommes retrouvés au campement avec Khaena. Elle était en train de parler avec Illy de moi. Nous sommes allés à la taverne bleu ensemble pour y discuter tranquillement. Khaena m’a proposé qu’on se marie si cela pouvait apaiser mes craintes. Ca m’a ému qu’elle le propose. Mais comme nous en avions déjà parlé je savais que ce n’était guère possible du fait de nos peuples.
Puis j’ai imaginé que nous pourrions nous unir de façon symbolique. Je rêvais de faire mon chant d’union.
Ca me plaisait comme idée. Je proposais à Khaena de se faire aider d’Illy pour son chant.
Ca m’excitait comme idée.

La bataille du chaudron

Jour 11 Illumen – Fingelien 381
Cela faisait déjà plusieurs semaines que des monstres investissaient les régions de Morcraven, de Naralik et de la cité du port. Un espèce de nécromant fou avait fait des essais dans un chaudron et il s’était renversé faisant renaître les créatures mortes de ces régions.
L’Ilharess Kharya avait participé à l’enquête permettant de découvrir les incantations nécessaires permettant de renvoyer d’où elles venaient ces créatures qui ne cessaient de renaître sans discontinuer. Un plan avait été élaboré: 3 groupes seraient formés. Un groupe mené par Kargorm devait éliminer les créatures de la cité du port, un autre mené par l’Ilharess Kharya celles de Naralik et le dernier le groupe des patrouilleurs devaient protéger l’incantateur à Morcraven.
L’Ilharess m’a alors demandée sur les ondes de notre peuple dans quel groupe je souhaitais aller : les patrouilleurs ou celui de Naralik. Je savais pertinement qu’avec cette question elle me testait et me demandait de faire mon choix devant tous les membres du peuple. J’ai alors demandé au commandant des patrouilleurs Karadak dans quel groupe je devais me placer. Il m’a assignée bien sûr au groupe des patrouilleurs. Comme la matriarche semblait me laisser le choix, j’ai donc choisi le groupe des patrouilleurs ce qui a bien sûr provoqué une réaction agressive de la part de mon frère sombre Mulvaar. Il me reprochait de préférer ma gilde à mon peuple. Pourtant je crois que si l’Ilharess m’avait ordonné de venir dans le groupe de Naralik, je lui aurais obéi.
La bataille du chaudron a donc commencé ainsi. Il se trouve que l’invocateur prévu n’a pas pu être présent et c’est donc l’Ilharess elle même qui a été chargée de lancer l’invocation à Morcraven. J’étais donc à ses côtés pour la protéger.
J’ai aussi croisé Fharath à un moment donné. Elle m’a saluée. Je me suis dit alors qu’elle était peut-être en train de revenir vers son peuple.
Je suis de nombreuses fois tombée sous les coups de créatures en tous genres. La plus impressionnante était une sorte d’énorme chimérien du désert fantomatique. A chaque fois que j’étais en danger de mort, je sentais La Sombre prendre le contrôle tentant de me sortir des griffes dans lesquelles je m’étais fourrée. Elle y est parvenu d’ailleurs à plusieurs reprises. Sur la fin, je soignais les combattants qui essayaient de mettre à terre un géant.
Les aventuriers ont finalement gagné la bataille. Certains se sont retrouvés dans une taverne. Mais pour ma part, les combats avaient minés mon énergie et j’ai retrouvé Kely pour m’endormir à ses côtés.

Nouvelles Jaliless

Jour 30 Illumen – Fingelien 381
Je dois dire que ces journées passées en compagnie de Malkael, m’ont troublée au point que j’ai oublié de raconter les derniers changements qui ont eu lieu au sein de notre peuple. Il est vrai que depuis le retour de la Jaliless Fharath, les choses avait évolué pour les sombres : la reconstruction avait débuté.
Rhiordan a repris un poste à responsabilité en tant qu’économe et Mulvaar était devenu échevin.
Depuis, nous avions tenté tous ensemble de nous réunir pour des journées de travail communes. D’ailleurs l’occasion était belle puisqu’il fallait aider le peuple Kultar à fournir les éléments nécessaire à la reconstruction de leur région, Morcraven. Les aider, nous permettrait de pouvoir bientôt nous aussi bénéficier des services de l’ingénieur Perdur pour la reconstruction de Naralik. Les sombres étaient enthousiasmés par cette perspective et l’aide que nous avons fourni aux Kultars a été chaudement remercié par leur représentants.
Je ne sais si c’est parce que je me suis beaucoup investie dans ses travaux ou si c’est parce que j’avais tenté de ramener Fharath vers notre peuple, mais l’Ilharess Kharya a apposé un parchemin dans notre salle :

« Peuple Sombre,

Nos sœurs Rhiordan et Khaena se voient attribuer chacune le rang de Jaliless pour leurs efforts de cohésion du peuple. Je reconnais en elles l’avenir des nôtres et les accueille avec satisfaction au sein du Conseil Matriarcal.

Par Ma Volonté,

Votre Matriarche,

Kharya de Norhen Dagha. »

Rhiordan et moi, nous étions donc devenus Jaliless… Sur le moment, en lisant le parchemin, j’ai cru que l’Ilharess s’était trompée. Je le lui ai même demandé mais elle a confirmé sa décision. Rhiordan trouvait amusant que je pose cette question et me disait que je ne devais pas douter des choix de notre Ilharess.
Je dois dire que quand pour la première fois la prêtresse Elzeberith m’a appelée « Jaliless », çà m’a paru bizarre. Par contre, Rhiordan et moi, nous trouvions très jouissif que Mulvaar doivent nous appeler ainsi. Nous en avons beaucoup rit toutes les deux.

J’étais donc désormais Jaliless et moi qui m’étais depuis longtemps éloignée de mon peuple, je me retrouvais en plein centre des futures décisions qui seraient prises pour son avenir.
J’espère que je ne faillirais pas dans cette fonction…

Pulsions brûlantes

Jour 23 Elavrion – Fingelien 381
J’étais bien dans les bras de mon bleu… mais Naralik était attaqué. J’avais une double raison de me rendre là bas : c’était les terres de mon peuple et j’étais patrouilleuse. Kely ne voulait pas venir. Il ne voulait plus combattre, c’est pour cette raison qu’il avait quitté les patrouilleurs. Il avait juste profité de notre rupture pour réaliser cette idée qui lui trottait dans la tête depuis longtemps.
Tandis qu’il rejoignait son campement, je partais sur mes terres, armée, prête à défendre les natifs sombres. Malkael était là… A nouveau ce trouble qui m’envahit en sa présence… Je restais à ses côtés ou c’est lui, je ne sais plus… A un moment donné, il a fait une plaisanterie et m’a sourit d’un air enjoleur. Je lui ai rendu son sourire. Il m’a soudain attrappée par le cou et m’a embrassée à la vue de tous. Je l’ai repoussée comme si il m’avait brûlée. C’était presque cette sensation à vrai dire. La fascination du feu qu’on veut toucher mais qu’on sait pertinnemment qu’il va nous brûler cruellement. Je me suis éloignée de lui, lui reprochant son geste. Un peu perdue, je me suis retrouvée entourée de créatures et j’aurai sans doute visiter l’Achéron, si d’autres aventuriers ne m’étaient pas venu en aide.


Mais une nouvelle fois, je suis retournée aux côtés de Malkael comme fascinée. A la fin de la bataille, j’ai tenté de retrouver mes esprits en lui disant que je retournais travailler. Il m’a demandé presque timidement si il pouvait m’accompagner. Je n’ai pas réussi à refuser. Je voulais me retirer un peu loin de tout, nous sommes allés à Irinveron. Nous avons parlé de ce que nous avions ressentis lorsqu’il m’avait embrassé. Il me demandait si j’avais apprécié. C’était le cas mais j’ai préféré ajouter une petite note de doute dans la réponse que je lui ai faite. Et à nouveau, il m’a embrassée. Je sentais ses lèvres brûlantes et pleines de désirs sur les miennes, son goût de sombre si piquant. Le plaisir que çà m’a procuré était à l’image de la force et de la violence avec laquelle je l’ai à nouveau repoussé. Il a grimacé et il est parti. J’ai préféré lui tourner le dos furieuse contre moi d’avoir encore aimé ce qu’il m’avait fait.

Dans les bras de mon bleu tout me semblait clair, évident et simple. Il a suffit de deux baisers volés de Malkael pour me faire replonger dans un tourbillon de doutes et de sentiments contradictoires.

Mort de l’amour et l’humanité

Jour 10 Félinien – Fingélien 381
J’ai contacté Kely. Mais comme quelques jours auparavant, il ne m’a dit aucun mot doux et ne semblait ne ressentir aucune joie à m’entendre. J’ai demané à le voir, je voulais être sûre de ce que je pressentais depuis quelques jours. Il a bien voulu que je le rejoigne à Kial Kraw. Je m’y suis rendue comme si j’allais à l’échafaud sachant très bien que le couperet allait tomber.
Je me suis assise en face de lui. J’ai tenté un sourire qu’il m’a à peine rendu. Il m’a avoué ne pas être allé au temple. J’ai préféré ne pas demander avec qui il était allé. Il m’a dit qu’il avait essayé mais qu’il ne pouvait plus être avec moi. Mon coeur s’est glacé. Je me suis levée en prennant acte de sa décision durement. J’ai déposé au sol l’armure en titane consolidée qu’il m’avait offerte. Je lui ai dit adieu et je suis partie sans lui jeter un regard. J’étais glacée!

Puisqu’il me rejettait et puisqu’il voulait que je reste auprès des mes frères et soeurs sombres, j’allais devenir une vrai sombre et tuer l’humanité en moi. J’ai contacté par télépathie le commandant Karadak. Je lui ai dit que je lui rendais mon écusson de patrouilleuse. Surpris, il m’a dit qu’il fallait une raison pour çà. Je lui ai répondu que je n’en avais pas. Il a insisté sur le fait que je ne pouvais pas rendre mon écusson ainsi. Je l’ai jeté au sol. Il a dit que je ne respectais rien. Et oui, je ne respectais plus rien. J’avais rejoint la gilde pour développer parmi eux mon côté humain. Mais maintenant plus rien n’avait d’importance. J’étais une sombre et je me consacrerais désormais à mon peuple puisque tous me poussaient vers cette voie.

C’est alors que l’Ilharess a voulu me parler pour un problème de dépôt des Mra’kinenn. Je l’ai rejoint en la prévenant que Kely m’avait quitté. J’ai pris ce qu’elle avait préparé pour le dépôt. Elle m’a proposé ensuite d’aller dans un lieu tranquille à Naralik pour parler de ma rupture. Je l’ai suivi sans oser refuser me rendant compte qu’elle compatissait pour moi. Je lui ai donc parlé de ma rupture de façon assez rageuse. Affirmant même que je souhaitais que Kely s’étouffe dans la douleur. L’Ilharess s’est approchée de moi posant sa main tendrement sur mon épaule. Je m’enfonçais les ongles dans la paume des mains en crispant les mâchoires, essayant de remplacer la douleur morale par la douleur physique. L’Ilharess m’a alors serrée dans ses bras. J’étais aussi tendue que la corde d’un arc prêt à décocher sa flèche. Quand elle s’est écartée, la tension qui m’habitait s’est brutalement libérée et j’ai éclatée en sanglots.
J’ai essuyé rageusement les larmes qui baignaient mon visage furieuse de me laisser aller devant l’Ilharess. Elle m’a dit quelques mots pour apaiser ma douleur et s’est rassise en face de moi. Je regardais fixement un point sur le mur… après je ne me souviens plus… Je suppose que ma mère a pris le contrôle de mon corps douloureux…

Ma flamme rouge

Jour 10 Félinien – Fingélien 381
Elle était là ma rouge à consoler la petite… Elle l’a prise dans ses bras. Ça m’a donné envie… Quand l’esprit de la petite s’est perdu dans le vide. J’ai pris le contrôle. Je voulais toucher la rouge. Je lui ai réclamé un câlin comme elle lui en avait donné un. Elle a sourit me demandant si j’étais jalouse. J’ai fais mine de l’être en riant.

Puis, je me suis approchée d’elle, je lui ai caressé la joue. Elle ne m’a pas repoussée . Encouragée, j’ai attrapé son visage et j’ai goûté ses lèvres. Je me suis ensuite écartée pour observer sa réaction. Elle m’a dit qu’elle restait sur sa fin. J’ai rit surprise de la voir prête à accepter mes caresses. Je l’ai entraîné sur le lit. Elle m’a suivi sans résistance. Elle m’a même plaqué dessus… mais elle semblait ne pas bien savoir quoi faire d’un corps de femelle.
J’ai alors pris les choses en main et je l’ai prise comme une femelle prend une femelle. Elle avait un corps magnifique. C’était tellement bon de lui faire du bien et d’avoir quelqu’un dans mes bras qui ne me repoussait pas…

Je crois qu’elle a aimé. J’ai vu son regard perdu après que la vague de plaisir ultime l’ait emportée… J’étais sa première femelle… Je l’ai embrassée en la serrant dans mes bras. Je voulais goûter encore sa peau si douce. Elle me caressait tendrement… j’ai succombé… je lui demandé si je pouvais dormir dans ses bras… elle a accepté simplement me berçant et me caressant la tête. Je me suis endormie contre elle, ma flamme rouge…

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