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Bouclier

Jour 8 d’Ullitavar – Fingelien 379

Bouclier Elfe NoirCe jour là, nous sommes partis nous entrainer sur les gargouilles de Tarsengaard. Tout en combattant, il m’a dit avoir trouvé un assassin de la Veuve noire mais que cette fois il ne l’avait pas tué. Il l’avait laissé inconscient après lui avoir brisé les mains sur un bateau qui quittait les îlots.
Je dois dire qu’imaginer Ghaara en train de briser les mains d’un individu m’a horrifiée. Je suis restée interdite quelques instants sans pouvoir rien lui dire.

Il a bien vu ma réaction et m’a demandé si il me dégoutait. Je lui ai fait comprendre que ce n’était pas lui mais ce qu’il était obligé de faire qui me dégoutait. Il fallait trouver une autre solution. Et soudain, nous avons eu la même idée en même temps. Peut-être qu’il serait possible de trouver une potion qui rendrait amnésique les assassins? Nous sommes restés sur cette idée, heureux d’avoir peut-être trouvé une solution moins violente.

Devant le peu de gargouilles à notre disposition à Tarsengaard, nous nous sommes finalement rendu sur les terres de notre peuple à Naralik pour finir notre entrainement sur les gobelins et les araignées. Ghaara m’a fait une surprise là bas en m’offrant un bouclier de notre peuple.
Ce bouclier est magnifique rouge et noir et dédié à notre Déesse Araignée Lith. Ce bouclier magique a le pouvoir de nous rendre plus résistant face aux attaques des créatures. J’ai été très émue par ce présent que je n’avais pas les moyens de m’offrir, ni de lui offrir en retour.

Les bagues de Naralik

Un projet a été initié par mon peuple afin de fabriquer des bagues de Naralik.
Malheureusement, une discussion virulente a eu lieu entre le Valuk MageInvok et la Jaliless Fharath. Le Valuk souhaitait offrir du soufre de sa réserve personnelle pour aider aux travaux. La Jaliless Farath a refusé indiquant que le but de ce projet était de permettre aux sombres de se réunir autour d’un projet commun. La discussion s’est envenimée… Chacun refusant d’entendre les arguments de l’autre… Ce qui devait nous unir a finalement eu l’effet inverse.
J’ai bien tenté d’apaiser les choses en déposant un parchemin dans notre salle commune, tentant d’expliquer les sentiments de chacun mais çà n’a pas servi à grand chose, je crois… et je ne suis pas sûr d’avoir été comprise… Ma Soeur Rhiordan m’a même repris sur certains points… Elle m’a d’ailleurs contactée par la suite, elle avait peur que je sois affectée par son parchemin. Mais il n’en était rien et je l’ai rassurée sur ce point.
Toujours est il que depuis nos ondes sont très silencieuses…

Première dispute

Jour 8 Elfist – Fingelien 381
A la fin de l’invasion où nous avions aidé le Capitaine Lombar, Kely m’a proposé un entrainement au fort des patrouilleurs. J’ai accepté avec joie et je l’ai rejoint là bas. La dernière fois que nous nous étions entraîné, Kely était plus fort que moi et heureusement, car La Sombre était apparue. Nous avons donc commencé l’entrainement doucement d’abord puis avec plus d’assurance.
Je me suis vite rendu compte que j’avais beaucoup progressé par rapport à Kely et que désormais c’est moi qui avait le dessus. D’ailleurs, Kely a préféré arrêté très vite. J’ai vu à son regard que çà le rendait triste que ma technique de combat ait dépassée la sienne. J’ai tenté de le rassurer en lui disant qu’il était et serait toujours bien meilleur nécromant que moi. J’ai ajouté que nous pourrions même faire une équipe, lui nécromant lançant ses créatures pendant les invasions et moi le protégeant. Je me suis rendue que j’avais dit une bêtise. A vrai dire, je ne l’avais jamais vu faire de nécromancie lors des invasions. Il me l’a confirmé en me disant qu’il refusait de le faire pour ne pas choquer son peuple. J’ai trouvé çà dommage : de tels talents gâchés parce que les biens pensants de son peuple n’acceptaient pas la nécromancie. C’était pourtant un moyen comme un autre de combattre les landes…

Kely m’a ensuite conduit jusqu’à Naralik, j’avais une commande d’absinthes à honorer et je pouvais en même temps surveiller les terres de mon peuple privées de sentinelles. Mais mon mâle semblait toujours aussi mélancolique. Il m’a alors confié sa peur de me perdre. Je l’avais pourtant à maintes reprises déjà rassuré. J’étais heureuse avec lui comme je ne l’avais jamais été avec personne. Mais il continuait disant que rien n’était sûr dans l’avenir… Je dois dire que çà m’a agacée. J’avais l’impression qu’il ne croyait pas en nous, en notre amour. J’avais presque l’impression qu’il souhaitait que çà se passe ainsi que nous nous séparions. Je n’ai pas su avoir les mots, ses doutes continuels étaient trop pesants pour moi, ce jour là. Il est alors parti prétextant une improbable course à faire. Je ne l’ai pas suivi. J’étais anéantie mais je n’avais pas l’intention de le rejoindre. J’ai commencé à fabriquer une série de potions mana pour me calmer les nerfs mais ce n’était pas suffisant. J’étais en train de me préparer pour un entrainement sur des ogres quand Ajh’illya m’a contactée. Elle voulait me parler.

Je l’ai donc rejoint à Galein’th Aseyis dans le jardin de fleurs. Elle m’a dit que Kely lui avait parlé de notre dispute, qu’il était malheureux et qu’il m’aimait. Mais il était rempli de doutes continuellement et que çà faisait partie de lui. Je devais l’accepter. Je savais tout çà mais ce jour là je n’ai pas pu. J’avais eu peur de ces doutes, peur qu’il ne croit pas en nous. Ajh’illya m’a rassurée et m’a demandé de ne pas hésiter à la contacter si un jour j’avais besoin de parler. Elle m’a aussi dit quelque chose qui m’a surprise et qu’elle m’a fait promettre de ne pas lui répéter :
- « Il en vaut la peine… si ce n’était pas mon meilleur ami je tenterais de te le voler… Et si tu lui repetes ça je nierai »

Je l’ai remercié pour son écoute et son amitié et pendant que je me préparais à rejoindre Kely, je l’ai entendu parlé sur les ondes publiques. Apparement, en me cherchant un peu partout et complétement troublé par notre dispute, il s’était retrouvé par erreur sans cape de protection dans le désert de Taharadji, une zone de non droit peuplée de monstres en tout genre. Alors quand son ex-petite amie, la bleue Feydreyah a commencé à lui faire la leçon sur son manque de préparation, j’ai vu rouge :
- « Foutez lui la paix l’ANGE ».
Bien sûr, elle n’a pas apprécié le ton que j’avais employé et m’a reproché de ne pas prendre soin de lui.
La bleue Selena a prononcé d’une voix moqueuse :
- « Holala! combat d’oies! »
J’ai rétorqué :
- « Et une poule qui caquette! »
Je dois dire que mon état émotionel ne me permettait plus la diplomatie que je tente au maximum d’avoir dans mes relations avec les autres peuples. Je ne sais si cela a été très apprécié surtout venant d’une sombre.
Toujours est-il que Kely a indiqué très calmement que l’incident était clos tandis qu’il me prenait dans ses bras.
Mais Feydreyah continuait à me reprocher diverses choses par télépathie sans polluer les ondes communes. A un moment donné, je lui ai demandé si elle se prenait pour la mère de Kely, trouvant son attitude très condécendante envers mon mâle. Elle a retorqué que ce n’était pas le cas, sinon il aurait su préparer un paquetage correctement.
Je me suis imaginée soudain que le couple que formait Feydreyah et Kely avait du être très désequilibré : elle dominante et sans doute aussi très maternelle et lui dominé acceptant tout tel un fils obéissant. Je pense qu’un tel déséquilibre a du conduire à la rupture de leur couple. Mais, ce ne sont que des suppositions puisque je ne les ai jamais connu ensemble.
Kely m’a alors entraîné dans la taverne des bleus. Je me suis rendu compte qu’il avait déjà bu… sans doute avait il noyé son chagrin après notre dispute… Nous avons pris une tisane de bleussiennes. C’est alors qu’une idée m’est venu quand je l’ai vu jouer avec son anneau, celui qui marquait notre attachement l’un à l’autre. Je lui ai demandé si il souhaitait que nous soyons unis de façon plus officielle. Il a secoué la tête, disant que le Tin du peuple bleu n’accepterai pas de nous unir : nous étions de races différentes. Quand à une union chez les elfes noirs et la violence qu’elle impliquait, n’était pas envisageable. Je lui ai alors proposé une idée qu’il m’avait déjà suggéré : demander à ma soeur patrouilleuse et ancienne prêtresse Polgarath de nous unir. Il a soudain paru très ému. Je l’ai alors embrassé doucement pendant qu’il m’enlaçait.
Nous avons ensuite rejoint une maison isolée, où nous nous sommes fait l’amour très tendrement. Quand nos corps ont été rassasiés l’un de l’autre, je lui ai murmuré en m’endormant sur son épaule que je ne voulais plus être séparée de lui.

Invasion et bain

Jour 16 Ullitavar – Fingelien 382
Les nuits qui ont suivis cette journée douloureuse ont été particulièrement agitées. Je me tournais, retournais sans cesse, cauchemardant, sursautant dés que je ne sentais plus le corps de Kharya contre le mien. J’ai offert des roses noires chaque matin à ma belle qui elle semblait les apprécier contrairement à la douce.

J’ai passé quelques jours avec ma sombre. Je ne sais plus très bien ce que nous avons fait mais c’était bon d’être près d’elle. Il y a eu une invasion et je l’ai suivi en tant que membre du dispensaire. Il y avait aussi son blondinet. Je la protégeais du mieux que je pouvais. D’ailleurs à un moment donné, j’ai eu peur qu’elle se fasse encercler. Je suis restée légèrement entre elle et les bestioles mais elle a été bien plus rapide que moi et c’est finalement moi qui me suis fait encercler. J’ai été submergée par le nombre et j’ai fini par visiter l’Achéron. Ma belle était inquiète et s’en voulait de n’avoir pas pu me donner des soins tellement j’étais entourée par les bestioles. Son inquiétude et son remord m’ont touchée. L’invasion s’est terminée par l’arrivée d’un géant. Quand j’ai vu Kharya se faire attaquer par l’immonde créature, j’ai failli me jeter sur lui pour lui venir en aide… mais elle a été d’une vélocité stupéfiante une nouvelle fois. Elle a réussi à lui échapper. J’étais en admiration devant son sang froid et sa rapidité d’exécution. Je me demandais si elle avait vraiment besoin de moi comme protectrice…

Quand tout a été terminé, elle m’a proposé d’aller prendre un bain à Naralik. J’ai accepté avec joie. Nous nous sommes dénudées pour ensuite nous tremper dans l’eau froide du bassin. Je suis passée dans le dos de ma belle et je l’ai serrée contre moi. Elle a posé ses mains sur les miennes. Je me suis soudain sentie gauche. Je repensais à ce que m’avait dit la douce que je ne savais pas exprimer mes sentiments correctement. J’ai soudain perdue complètement confiance en ma faculté de lui donner du plaisir. Je ne sais pas si elle l’a senti mais elle s’est retournée vers moi et m’a embrassée. Ma confiance est revenue entre ses bras. Je lui ai donné du plaisir ainsi. Je l’ai ensuite portée au bord du bassin. Nous nous sommes allongées l’une contre l’autre. J’étais tellement épuisée que je n’ai même pas pu profiter des caresses qu’elle voulait me donner en retour. Elle ne m’en a pas voulu, elle m’a serrée contre elle tendrement. Je lui dit que j’espérais ne pas trop la réveiller avec mes cauchemars, elle a juste répondu de ne pas m’inquiéter. Elle m’a cajolée tendrement et je me suis endormie entre ses bras.

Rencontre avec mon père

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Nous avons enfin pu passer un peu de temps ensemble Kely et moi. Ma mère semble s’être réconciliée avec l’Ilharess et semble avoir abandonnée l’idée de séduire Illy.

Nous avons passés de doux moments à l’écart des autres : entre câlins, entrainements et travail. Une drôle de chose s’est passée à Naralik près de l’ancien temple. Kely est tombé en arrêt devant une statue ailée. Il semblait ailleurs. J’ai dû l’appeler à plusieurs reprises pour le faire revenir à la réalité. Kely m’a expliqué qu’il avait ressenti plus intensément Keros en ce lieu. J’ai alors pensé à aller au temple de Lith. L’énergie qui se dégageait de ce lieu étrange pourrait peut-être l’aider à mieux accepter l’esprit de mon père.

Nous nous sommes préparés. J’étais soudain terrifiée d’avoir fait cette proposition à Kely. Le dernier épisode que nous y avons vécu avait été douloureux pour nous deux. La panique commençait à me gagner quand Kely est intervenu : il avait besoin de moi. J’ai accumulé les potions et les essences de toutes sortes. Je voulais être prête cette fois-ci et pas prise au dépourvu.
Nous nous sommes donc rendus sur place. Kely s’est approché de l’autel. Il a ressenti le besoin d’invoquer. Les léopards ont commencé à envahir le temple.

Puis soudain, Kely s’est levé mais son regard n’était pas le même. Il s’est mis à rire. Il a exprimé sa joie : « il a réussi!!! ». J’ai compris que j’avais en face de moi, mon père. Kely avait réussi à lui laisser la place. Il m’a regardée. D’après lui, je ressemblais beaucoup à ma mère. Puis, il m’a légèrement agacée. Il disait que Kely était lent. Je n’ai pas apprécié qu’il parle ainsi de mon mâle et je l’ai défendu. Ça a fait sourire mon père. Il disait que ce n’était qu’un bleu. Ce n’était pas « un » bleu mais « mon » bleu. Il a répliqué qu’il ne m’appartenait pas encore, car il n’avait passé aucune épreuve. J’étais presque en colère : un union ne changerait rien à ce que nous ressentions l’un pour l’autre. Il était mon mâle et moi sa femelle. Il a répondu qu’une femelle sombre n’appartenait à personne. Je l’ai regardé avec défi : je n’étais pas une femelle comme les autres. Il a ri. C’était évident que je n’étais pas une femelle comme les autres car je l’aurais depuis longtemps fait taire si çà avait été le cas. Son rire m’a vexée.

Après, je ne me souviens plus. Ma mère a pris le contrôle. Quand j’ai repris conscience, j’étais nue à côté de Kely. Je me suis doutée que ma mère et mon père s’étaient retrouvés très intimement. Mais Kely n’était pas très bien et avait froid. Nous avons réussi à rejoindre Galein’th Aseyis, Kely s’est installé sous l’arbre fruitier et s’est endormi.

Assistante de ma belle

Jour 1 Nuona – Fingelien 382
Il y avait un conseil matriarcale. C’était l’occasion d’être auprès de ma belle. Elle avait été très occupée par l’élaboration des cartes de Naralik ces derniers jours et je voulais la voir un peu.
Quand je suis arrivée vêtue de mon cuir sinan noir habituel, j’ai vu le visage de ma belle s’illuminer d’un sourire. Elle m’avait reconnue avant même que je dise un mot. Je me suis installée près d’elle, collant ma cuisse contre la sienne, recherchant sa chaleur. L’envie me démangeait continuellement de la caresser mais je ne voulais pas la troubler pendant ce conseil où nous devions décider des officiels des postes imposés par le palais.

A vrai dire, je n’en avais rien à faire de ce conseil et encore moins des postes séridiens. J’étais collée à ma femelle et c’est tout ce qui m’importait. Il y avait là le raide MageInvok et la blonde Rhiordan. Apparemment, il fallait que tous les postes soient pourvus. J’écoutais d’une oreille distraite. Kharya allait prendre le poste de représentante, le raide celui d’économe, le lèche-botte Mulvaar poursuivrait son mandant d’échevin. Il restait à pourvoir les postes de suppléants. J’ai dit que je voulais bien être suppléante à condition de n’avoir rien à faire. La blonde s’est proposée pour être trésorière et le raide voulait être l’assistant de Kharya. Il restait moi pour être l’auxiliaire du lèche-botte. Je voyais ma belle faire un petit sourire en coin : elle savait très bien que je détesterais être sous les ordres de Mulvaar. J’ai grimacé. J’ai alors demandé à Kharya de faire de moi son assistante. J’étais sûre ainsi de ne rien avoir à faire puisqu’elle prendrait tout en charge. Elle a ri et a accepté ma proposition.

Le reste du conseil a été ennuyeux au possible. Je me souviens juste d’avoir à nouveau fait rire Kharya quand j’ai dit que la Dodge Marra, la représentante des sinans, avait un grain. Je me suis aussi un peu querellée avec la blonde qui affirmait que la prêtrise rassemblait le peuple alors que les gildes le divisaient. J’ai demandé quand était la dernière fois que la vipère Elzeberith avait rassemblé son peuple. Le lourd silence qui s’en est suivi était éloquent.
Les discussions ont continué un peu puis le conseil s’est terminé.

J’aurais aimé passer la nuit avec ma belle mais elle était plongée dans ses papiers. Elle voulait terminer ses comptes rendus avant d’oublier quoique ce soit. J’ai bien essayé d’attirer un peu son attention mais elle était concentrée. Je l’ai finalement embrassée tendrement en lui souhaitant une bonne nuit et j’ai reconduit la petite à son bleu.

Un fingélien de plus pour Kely

Jour 6 Kamarien – Fingelien 382
C’était l’anniversaire de Kely. Je n’avais pas grand chose à lui offrir. En général, on offre aux mâles des armures ou des outils mais lui est forgeron. Ce que je pourrais lui offrir fabriqué de mes mains, ne serait jamais à la hauteur de ce qu’il savait faire.

Je voulais donc juste lui offrir un bon moment en ma compagnie et des souvenirs que nous garderions précieusement. J’en avais parlé à ma mère et elle m’avait aidée à lui préparer de la viande crue marinée dans de l’huile et des herbes. C’était une recette de ma grand-mère qui avait travaillé dans les cuisines de son peuple.

J’ai voulu aller dans une petite hutte à Morcraven mais Kely ne se sentait pas bien dans ce lieu chargé d’énergie négative contre la nécromancie. Nous nous sommes donc finalement retrouvés dans une maison de Naralik. Cette maison était chargée de souvenirs pour moi, c’était là que l’Ilharess m’avait conduite après ma séparation avec Kely. C’est là qu’elle avait tenté de me consoler. Je me souviens de ses paroles douces malgré la rage douloureuse qui m’habitait. Je me souviens de ses bras autour de moi qui tentaient de me consoler et de mes pleurs devant elle. Le temps était venu d’apporter d’autres souvenirs plus heureux dans cette maison.

J’ai donc préparé la table présentant mon plat de viandes crues à Kely. J’attendais avec angoisse son avis. Il a aimé avalant avec appétit les morceaux. Je n’avais pas de gâteaux mais j’ai préparé devant lui une petite coupe de fruits. Au dernier moment, j’ai ajouté une petite pincée de poivre. Ma mère m’avait parlé de ce petit secret de famille que lui avait transmis ma grand-mère. Cela avivait les saveurs des fruits. J’ai bien vu qu’il était un peu inquiet par cette étrange association de goûts mais il a eu la surprise d’aimer.

Le repas terminé, nous avons plaisanté sur le gâteau que j’étais. J’avais vu à son regard qu’il me désirait. J’ai joué à me dénuder petit à petit devant lui. Il a apprécié… Nous avons fini la nuit dans les bras l’un de l’autre.

Une folie

Jour 10 Thyllion – Fingelien 382
Il était là mon mâle présent devant moi dans les catacombes de Naralik. Je l’ai taquiné. Je savais qu’il avait pris le contrôle de force pour me voir. Mon mâle si droit et si respectueux avait contrevenu à ses principes. Son regard était chargé de désir et je lui ai donné ce qu’il voulait avec bonheur.

Mais je me suis vite rendu compte du désespoir dans lequel il était plongé. C’était une folie. Il parlait de rester ici, de ne plus sortir et de ne jamais rendre le corps au petit bleu. Comment pouvait il envisager une telle chose? J’ai tenté de lui dire qu’il ne faisait qu’agrandir un peu plus sa prison. Mais je comprenais ce qu’il ressentait pour l’avoir parfois ressenti moi aussi. Quand il a commencé à parler d’un rituel qui lui permettrait de se débarrasser de l’esprit du petit bleu pour lui prendre définitivement son corps, je me suis sentie dépassée.

J’ai appelé Kharya en lui expliquant ce qu’il se passait. Elle était inquiète, inquiète pour moi. Elle pensait être incapable de faire quoique ce soit. Mais j’avais besoin de sa présence réconfortante près de moi et je savais que Keros aurait du mal à désobéir à une Ilharess. J’ai tenté de dire à mon mâle qu’il fallait qu’il pense à sa fille, qu’il ne pouvait pas lui prendre son mâle ainsi. Mais il a suffit d’un seul mot de Kharya pour qu’il cède sa place et rende le corps au petit bleu en retournant sur Trépont.

J’étais terrorisée à l’idée d’avoir perdu Keros et de peut-être ne plus jamais le voir si le petit bleu réagissait brutalement. Je me suis blottie contre Kharya qui m’a cajolée jusqu’à ce que je m’endorme contre elle. A mon réveil, elle était toujours là près de moi en train de me caresser les cheveux. Je savais que désormais elle était là pour moi et cette seule pensée me réconfortait.

C’est avec cette force qu’elle m’avait donnée que j’ai parlé au petit bleu. J’ai commencé calmement, lui expliquant pourquoi mon mâle en était venu à cette extrémité en lui prenant le corps de force. Puis, j’ai été plus brutale, je l’ai menacé de ne plus être sa femelle si il continuait à enfermer mon mâle. Il a répliqué que çà lui était égale puisque Khaena le comblait. Piquée au vif, j’ai émi l’idée que Khaena pourrait faire la même chose. Il a blêmit. J’avais tapé juste. Il ne pourrait pas se passer de ma fille, je le savais.

Je ne sais pas ce que la petite lui a dit et si elle l’a menacé aussi. Je ne crois pas. Mais, il a du avoir assez peur pour laisser désormais Keros prendre un peu de liberté.

Mon père

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’ai vu mon père à Naralik. Kely m’avait proposé de le voir. J’étais curieuse. Jusqu’à présent, je n’avais pu l’apercevoir qu’en de brèves occasions et à chaque fois il voulait voir ma mère ce que je comprenais très bien. J’ai eu une longue discussion avec lui. Je l’ai découvert ce jour là. Il m’a parlé de lui répondant à mes questions naïves.

Il m’a expliqué les raisons de son départ de son peuple. Cela s’était fait tout à fait par hasard lors d’une de ses chasses contre des orcs. Il avait croisé un nain, un forgeron. Il avait toujours été attiré par les belles épées mais dans son peuple, il n’y avait pas de forgeron. Alors, il l’a suivi et a appris ainsi son métier en le regardant. J’avais cru un moment qu’en comprenant le départ de mon père de son peuple, je comprendrais pourquoi nos mâles quittaient le notre. Mais je n’ai pas eu ma réponse.

Je lui parlais de notre peuple de ses projets pour reconstruire Naralik, de notre faible nombre sur les îlots, des divisions qui régnaient en son sein entre les traditionalistes dures et les plus modernes. Il m’écoutait intéressé. Il était persuadé avec raison que la prêtresse de notre peuple était responsable des divisions qui y régnaient. Il a même proposé de la tuer. Je suis restée interdite un moment surprise par cette dualité en lui. Il semblait si doux et tout d’un coup, il parlait d’un meurtre comme si il s’agissait d’un bon repas. Après cette instant d’étonnement, je lui ai rappelé que sur les îlots, il était difficile de tuer ou d’assassiner un aventurier.

Mais, il a vu ma surprise. Il m’a demandé si je désapprouvais le fait qu’il ait tué la prêtresse dans le peuple de ma mère. Difficile à dire, ma culture humaine avait tendance à trouver horrible un meurtre de sang froid. Mais la culture sombre est tellement différente, emplie de violence au quotidien… Et puis, je n’avais pas subi ce qu’avait subi mon père et ma mère.

Puis, il a voulu en savoir plus sur moi. Il m’a demandé si j’avais plusieurs mâles. J’étais une nouvelle fois surprise par cette question directe mais j’y ai répondu expliquant que dans la culture de Kely, la fidélité entre mâle et femelle était très importante. Et à vrai dire, çà l’était aussi dans la culture humaine que j’avais reçue. Intriguée, j’ai demandé si lui n’était pas jaloux que ma mère ait une femelle. C’est lui qui a semblé surpris cette fois. Il n’y avait pas de raison, ma mère l’aimait et puis il n’était plus vraiment là pour elle désormais, n’étant plus qu’un esprit.

Il m’a demandé soudain si j’avais une femelle. Je suis devenue très sombre, gênée par cette question. Ça l’a fait sourire. Je commençais tout juste à m’habituer à l’idée que ma mère avait des relations charnelles avec une femelle, j’étais loin de m’imaginer ayant moi même ce genre de relation. Mais, à vrai dire, il m’arrivait d’avoir parfois des sentiments troubles pour l’Ilharess. Je supposais pourtant qu’il s’agissait des sentiments profonds que ma mère éprouvait pour elle qui débordaient parfois en moi.

Je parlais à mon père de cette difficulté parfois de discerner la limite entre nos deux esprits. Il me conseillait d’être très prudente. La folie pouvait parfois gagner les deux esprits même si dans notre cas, avec ce rituel raté de ma mère, il était difficile de prédire quoique ce soit. Et même dans un rituel « normal », comme celui de mon père et Kely, les connaissances sur le sujet n’étaient que très théoriques.

Notre discussion s’est arrêtée là ma mère voulait le voir. Je l’ai remercié. J’étais heureuse que nous ayons pris le temps de discuter ensembles. J’espère qu’il ne m’a pas trouvé trop… humaine?

Incompréhensions

Jour 12 Elouenien – Fingelien 382
J’écoutais la petite et Keros tout en parlant à Kharya par telépathie. Je me moquais gentiment de la réaction de la petite qui s’assombrissait quand son père lui demandait si elle avait une femelle. La petite n’avait jamais eu de femelle et ne savait pas bien réagir face à ma relation avec Kharya.

Ma belle craignait que cette discussion fasse encore plus fuir Khaena d’elle. J’ai plaisanté en lui disant que ce serait peut-être l’inverse qui se passerait. Elle est restée interdite face à cette hypothèse. Cela lui semblait inconcevable. Je l’ai titillé en lui demandant si elle n’avait jamais eu eu envie de mettre la petite dans son lit. De toute évidence non. Je trouvais çà dommage, si la petite devait avoir sa première femelle, j’aurai aimé qu’elle tombe sur une femelle douce et expérimentée comme Kharya.

Puis, j’ai demandé à ma fille de me laisser voir mon mâle. J’ai proposé à Kharya de venir nous rejoindre. Elle a refusé prétextant que nous n’étions pas souvent seuls moi et mon mâle. J’ai trouvé son explication pas très convaincante mais j’ai accepté son choix un peu surprise par cette réaction. Après que nos corps se soient rassasiés l’un de l’autre, j’ai parlé à Keros. Je me sentais soudain triste que Kharya n’est pas voulue me rejoindre. Je me sentais repoussée par celle que j’aimais. Keros semblait surpris que j’ai demandé à ma femelle de venir. Il pensait que je lui avais proposé une partie de jambes en l’air à trois… J’étais atterrée… J’avais juste voulu qu’ils se voient tous les deux qu’ils apprennent à se connaître. Je me sentais incomprise. Il m’a caressée la joue en me disant que je devrais le préciser à Kharya qui avait sans doute compris la même chose que lui. C’était effectivement le cas. Les deux êtres que j’aimais le plus au monde s’était complètement trompée sur mes intentions… Je ne sais plus ce que j’ai grogné à Kharya mais j’étais furieuse contre elle.

Ça me faisait mal et comme souvent j’avais besoin d’extérioriser mon mal-être dans la violence. Mon mâle l’a très bien compris et m’a laissé chasser m’accompagnant dans ma rage. Malheureusement, après une blessure un peu plus profonde que les autres, le petit bleu est réapparu… Je n’avais pas envie de lui parler et surtout pas dans l’état rageur dans lequel j’étais. J’ai cédé ma place à la petite.

La petite m’a à nouveau donner le contrôle quand elle a su qu’il y avait une entrainement entre sombres. J’y suis allé toujours avec la rage au ventre et d’une humeur massacrante. Kharya était déjà là. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis que je m’étais mise en colère contre elle. Je l’ai à peine regardée m’attaquant aux orques qui passaient par là. Elle n’était pas dupe. Elle m’a demandé si j’avais l’intention de continuer à lui faire la tête ou si je préférais lui taper dessus. J’ai répondu avec un petit sourire sadique que je préférais lui taper dessus.

Ce que j’ai fait avec violence extériorisant ma rage. Elle encaissait les coups sans broncher. Les autres sombres étaient surpris de ma violence. Le petit protégé de Kharya, Alak n’en croyait pas ses yeux, pensant que j’étais la petite. Il y avait aussi le sauvage, qui semblait trouver cette scène assez amusante. Mais petit à petit, ma rage s’est dissipée. J’appréciais de moins en moins de lui donner des coups, surtout qu’elle attendait toujours le dernier moment pour se soigner par magie. Sans doute, que c’était intentionnel pour que je ne me sentes coupable de lui faire mal. Toujours est il, que la voir ainsi blessée a fini par me calmer.

Alors que nous retournions au dépôt pour reprendre de quoi nous soigner, je l’ai prise par la taille, elle s’est retournée vers moi en souriant, j’ai goûté ses lèvres. J’ai passé un doigt sur ses lèvres si douces mais nous n’avons pas pu continuer nos caresses plus longtemps, le sauvage et le petit protégé sont arrivés. Je les ai regardés d’un air agacé n’appréciant pas d’être dérangée ainsi. Puis, nous sommes retournés à l’entrainement. Cette fois, je portais mes coups avec moins de violence et je la soignais dés que je pouvais. Puis, Kharya a voulu s’entraîner avec le sauvage. Je sentais qu’elle s’intéressait à celui qui avait été mon amant et celui de la petite. Je la voyais poser son regard sur lui s’amuser de le voir prendre de ses coups. Elle riait, elle était heureuse.

A la fin de l’entrainement, j’ai demandé par télépathie à ma belle si elle voulait rester seule avec le sauvage. Quelques jours auparavant, nous lui avions proposé mi plaisantant mi sérieusement, de nous rejoindre toutes les deux dans notre couche. Il avait décliné l’offre. Je me disais que si il avait l’occasion de découvrir Kharya seul, il accepterai plus tard de nous avoir toutes les deux. Ma belle a accepté. Je l’ai laissée avec le sauvage, espérant qu’en lui offrant mon mâle, elle oublierait mon attitude si déplaisante quelques heures auparavant.

Mais ma nuit a été courte et entre-coupée de cauchemars. Ma belle n’était pas là pour m’apaiser et j’imaginais qu’après avoir passé une nuit avec le sauvage, elle ne voudrait plus de moi. A mon réveil, je lui ai envoyé un mot par coursier avec une rose rouge. Je lui expliquais mes craintes. Quand je l’ai retrouvée plus tard, elle a été tendre et douce avec moi. Elle n’avait apparemment pas vraiment passé la nuit avec le sauvage. Elle avait juste eu quelques caresses sensuelles avec lui. Elle m’a caressée et cajolée. Je me suis endormie apaisée entre ses bras.

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