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Le sinan

Jour 28 du Fingel – Fingelien 379

Ce jour là, la plupart des dépôts de Séridia étaient fermés pour cause d’inventaire. Je devais travailler pour me perfectionner dans mon métier. Je suis allée au dépôt de Starenlith, d’habitude désert. Il était cette fois-ci rempli d’aventurier de toutes races : galdurs, elfes, nains, bleus, kultars, eldorians et un sinan.

Après avoir salué l’assemblée, je me suis installée près d’un elfe blond, qui m’a fait une place en m’appelant cousine. J’ai su plus tard qu’il s’appelait Meynaf. Le sinan était tout proche.

J’ai commencé mon travail en silence. Le sinan a alors parlé d’une belle sombre près de lui… J’ai regardé autour de moi, une autre sombre était là nommée Panther. J’ai constaté qu’elle était effectivement très belle et j’ai repris mon travail.

Quelques instants plus tard, le sinan a continué son monologue en indiquant que la belle sombre semblait l’ignorer… J’ai relevé la tête à nouveau mais Panther n’était plus là et aucune autre sombre dans le dépôt à part moi… J’ai regardé le sinan surprise qu’il puisse parler de moi ainsi. Il m’a souri et s’est présenté. Il s’appelait Vinan.  Il m’a offert une rose noire en faisant un large sourire. Je n’ai pas osé refuser devant une telle assemblée. Je me suis sentie terriblement gênée.

J’ai terminé prestement le travail que j’étais en train de faire, pris ma cape de récolte et me suis enfuie en saluant par un « Deshmal ».

Invasion et bain

Jour 16 Ullitavar – Fingelien 382
Les nuits qui ont suivis cette journée douloureuse ont été particulièrement agitées. Je me tournais, retournais sans cesse, cauchemardant, sursautant dés que je ne sentais plus le corps de Kharya contre le mien. J’ai offert des roses noires chaque matin à ma belle qui elle semblait les apprécier contrairement à la douce.

J’ai passé quelques jours avec ma sombre. Je ne sais plus très bien ce que nous avons fait mais c’était bon d’être près d’elle. Il y a eu une invasion et je l’ai suivi en tant que membre du dispensaire. Il y avait aussi son blondinet. Je la protégeais du mieux que je pouvais. D’ailleurs à un moment donné, j’ai eu peur qu’elle se fasse encercler. Je suis restée légèrement entre elle et les bestioles mais elle a été bien plus rapide que moi et c’est finalement moi qui me suis fait encercler. J’ai été submergée par le nombre et j’ai fini par visiter l’Achéron. Ma belle était inquiète et s’en voulait de n’avoir pas pu me donner des soins tellement j’étais entourée par les bestioles. Son inquiétude et son remord m’ont touchée. L’invasion s’est terminée par l’arrivée d’un géant. Quand j’ai vu Kharya se faire attaquer par l’immonde créature, j’ai failli me jeter sur lui pour lui venir en aide… mais elle a été d’une vélocité stupéfiante une nouvelle fois. Elle a réussi à lui échapper. J’étais en admiration devant son sang froid et sa rapidité d’exécution. Je me demandais si elle avait vraiment besoin de moi comme protectrice…

Quand tout a été terminé, elle m’a proposé d’aller prendre un bain à Naralik. J’ai accepté avec joie. Nous nous sommes dénudées pour ensuite nous tremper dans l’eau froide du bassin. Je suis passée dans le dos de ma belle et je l’ai serrée contre moi. Elle a posé ses mains sur les miennes. Je me suis soudain sentie gauche. Je repensais à ce que m’avait dit la douce que je ne savais pas exprimer mes sentiments correctement. J’ai soudain perdue complètement confiance en ma faculté de lui donner du plaisir. Je ne sais pas si elle l’a senti mais elle s’est retournée vers moi et m’a embrassée. Ma confiance est revenue entre ses bras. Je lui ai donné du plaisir ainsi. Je l’ai ensuite portée au bord du bassin. Nous nous sommes allongées l’une contre l’autre. J’étais tellement épuisée que je n’ai même pas pu profiter des caresses qu’elle voulait me donner en retour. Elle ne m’en a pas voulu, elle m’a serrée contre elle tendrement. Je lui dit que j’espérais ne pas trop la réveiller avec mes cauchemars, elle a juste répondu de ne pas m’inquiéter. Elle m’a cajolée tendrement et je me suis endormie entre ses bras.

Bastian, mon chasseur.

J’avais rejoins le Dispensaire créé par un Kultar mais bien vite le petit groupe de départ avait éclaté et j’avais pris les rênes par défaut. J’ai relancé des recrutements et c’est à cette occasion qu’à commencé mon idylle avec Bastian.

Je l’avais rencontré pour la première fois lors d’un conflit qu’il avait eu avec un sombre, Karaz. La raison de cette dispute n’est plus très claire dans mon esprit mais il me semble que Bastian avait fait des réflexions peu aimables à propos de la vieille Atekel et Karaz en voulant faire du zèle en public était allé le menacer. Je me suis rendue sur place, amusée par cette situation. Le sinan était peu connu et disparu ensuite pendant plusieurs mois.

A son retour, j’avais de nouveau échangé quelques mots avec lui. Parlant de tout et de rien d’abord, puis lui donnant quelques conseils sur l’entraînement à la magie. J’ai du finir par lui parler du Dispensaire et il eu l’air intéressé. Il a voulu en savoir plus et m’invita a la taverne de la Cité du Port pour parler tranquillement.

J’ai commencé mon discours de recrutement habituel mais je voyais bien que mes mots seuls n’étaient pas son plus grand centre d’intérêt. Il me faisait du charme et je me suis dis que, finalement, cet entretien n’avait peut être été pour lui qu’un prétexte pour m’approcher davantage. Je l’ai laissé m’embrasser. C’était délicieux.

Comme souvent, j’ai cédé assez vite à mes pulsions malgré le mâle qui partageait déjà mon lit et mon cœur. Bastian avait quelque chose de différent, une sorte d’aura qui me fascinait. Quand ses mains se posaient sur ma taille, je sentais des frissons de désir m’envahir. Il fut direct dès le début de notre relation. Il ne voulait rien de sérieux, aucun attachement affectif, juste passer du bon temps avec une jolie dame. Je n’étais pas contre, mais je savais que j’avais tendance à être possessive. Je ne lui en ai rien dit, pour le garder dans ma toile. C’était un amant fantastique.

Cependant, nous ne partagions pas uniquement des étreintes. Nous avions pris l’habitude d’explorer Irilion. Je n’ai jamais été une grande exploratrice, cette activité m’ennuyant bien vite seule. Mais à deux c’est différent. Il était amusant de le voir fouiller tous les meubles et embarquer discrètement les quelques lumens qu’il pouvait y trouver. Il appréciait aussi ces petites ballades car il arrivait que je lui raconte certains faits historiques s’y étant déroulés. Il m’écoutait fasciné par ma mémoire.

A part les menus larcins, il aimait chasser, ce qui lui valut de ma part le surnom de chasseur. Il pratiquait aussi le métier de récolteur et faisait un peu de nécromancie. Il avait par contre un défaut : il était avare. Terriblement proche de ses lumens. C’était amusant de l’entendre se plaindre des prix et d’en reporter la faute sur les kultars systématiquement. Il était bien tombé avec moi, je lui offrais assez souvent ce qu’il voulait acquérir. Il savait très bien comment me remercier, et je n’avais jamais a payer mes matières premières.

Les promenades en Irilion étaient l’occasion de trouver de beaux lieux pour nos rendez vous discrets. Et à force de passer du temps ensemble, son attitude à mon égard changea sensiblement. Nos baisers et nos étreintes avaient toujours été passionnées, enflammées par un désir mutuel intense. Mais un soir, il m’embrassa avec plus de tendresse. Je n’ai rien fait remarquer, me disant que je me faisais sûrement des idées. J’ai attendu d’autres signes plus concrets.

C’est une réunion du Dispensaire qui me donna l’occasion de confirmer son attachement à moi. Nous étions en train d’explorer Arius. Meynaf appela les membres sur les ondes télépathiques. Nous n’avions jamais affiché notre relation devant qui que ce soit, même devant eux. J’avais prévu ce jour là de lui offrir une cape rouge. Il en cherchait une mais, comme souvent, en trouvait le prix trop élevé. Je lui ai demandé de fermer les yeux. Je lui ai mis la cape sur les épaules. Quand il a vu l’étoffe, il n’en revenait pas. Il m’embrassa avidement et me demanda à ce que nous ne répondions pas au Capitaine. J’ai refusé, par devoir. Il m’a dit que j’étais bien cruelle avec lui. Avec un sourire mutin, je l’ai défié en lui disant que j’étais capable d’être plus cruelle encore. Il avait le goût du jeu, et demandait à voir.

Nous avons rejoint la taverne d’Idaloran avec quelques minutes d’intervalle. Meynaf, Atwenas, Bagnar et Eryann étaient déjà arrivés. Il ne restait qu’une place à la table où ils s’étaient assis. Au culot, j’ai demandé au Capitaine de m’asseoir sur ses genoux. A ma grande et agréable surprise, il a accepté. Meynaf avait été mon amant plusieurs fingeliens plus tôt mais il avait depuis refusé mes avances. Bastian regardait mon petit manège et je n’hésitais pas à avoir des sous entendus assez évidant avec l’elfe. Cela faisait jaser l’assemblée et m’amusait autant que lui. Le sinan, lui, était amer. Comme jaloux, sans vouloir l’avouer. Il me fit remarquer par télépathie qu’en effet je pouvais être bien plus cruelle. J’étais ravie, j’avais remportée mon pari. Mais plus encore, je savais maintenant qu’il s’était pris les pieds dans ma toile. Mon égo adorait le savoir à ma merci.

Nous avions une relation sereine. Aucune de dispute. Il cachait toujours son attachement si bien que ma frayeur face aux sentiment était apaisée. Je pensais pouvoir ne pas m’attacher. Un leurre. Cela faisait déjà un moment que ce n’était plus seulement la passion de nos corps qui nous réunissait. Pourtant, cela ne m’a pas empêché d’entretenir à cette période de nombreuses relations parallèles. Il y avait déjà WandraLL, puis vint Meynaf suite à cette comédie dans la taverne. Ensuite toucan. Et Killya. Mais Bastian avait toujours une place particulière. Je pouvais abandonner n’importe lequel de mes amants pour lui. Surtout depuis qu’il avait finit par m’avouer ses sentiments pour moi.

Cela arriva suite à une invasion de la Cité du Port. Nous nous étions déployés lui et moi en tant que phalange du Dispensaire. Il s’était pris un coup mortel mais la plaie n’arrivait pas à cicatriser à la sortie de l’Achéron. Les combats finis, je l’ai entraîné à la taverne dans une chambre de l’étage pour le recoudre. Comme je savais que ce serait douloureux, j’avais prévu de nombreuses bouteilles de vin à lui faire boire. Il grommela de devoir boire en si peu de temps cette boisson qu’il préférait apprécier à petite dose avec un rituel bien précis pour en révéler tous les arômes.

Une fois bien saoul, je l’ai fais allonger et j’ai commencer à exercer mes talents de guérisseuse. Ce fut malgré tout douloureux. Mais une fois fini, il commença a parler. Beaucoup. Sa langue se délia et il m’a dit qu’il m’aimait. Et qu’il savait que je l’aimais aussi. Je suis restée figée un instant réalisant ce que j’avais voulu me cacher à moi-même. Je l’ai endormi doucement, il avait besoin de repos avec cette blessure. Je l’ai veillé, assise sur une chaise à côté. Il fit des cauchemars en délirant a propos de Kultars et de choses qu’il hurlait n’avoir pas commises. Il s’est réveillé en sursaut et je suis venue le rassurer. Quand il a repris ses esprits, il s’est rendu compte qu’il en avait trop dit la veille. Il m’a regardé un peu gêné. S’excusant de son état déplorable. Il n’aimait pas abuser d’alcool quand il était en plaisante compagnie. Je lui ai répondu des banalités. Il voyait bien que j’étais malgré tout un peu troublée. Je lui ai ordonné de garder le lit quelques jours.

Durant cette convalescence, je suis restée distante. Cela a finit par l’agacer et il est venu me demander la raison de ce silence et de la froideur de mon accueil quand il venait me parler. N’arrivant à rien avec moi, il a quitté les îlots, me laissant une lettre pour m’en avertir laissant planer le doute sur son retour. Il disait avoir besoin de faire le point. Je m’en suis voulu d’être aussi stupide mais j’avais peur. L’amour n’est pas fait pour moi, il détruit ceux qui m’approchent.

A mon grand soulagement, il est revenu au bout d’une dizaine de jours. Je n’ai pas hésité et je l’ai rejoins immédiatement, lui sautant dans les bras. J’ai oublié ma retenue, oublié mes frayeurs. Je me suis réfugiée contre lui en disant a quel point il m’avait manqué et a quel point j’avais regretté. Je lui ai fais part des inquiétudes qui m’avaient poussées à le rejeter. Il m’a rassurée et les choses ont repris leur cours.

Je n’avais pas pour autant mis fin à mes autres relations. Je ne le cachais pas à Bastian, restant même toujours aussi séductrice vis à vis de Meynaf en sa présence. Mais mon chasseur l’acceptait, me disant lui même que s’il croisait une belle femme, il n’était pas impossible qu’il aille plus loin que de simples compliments. Cependant, il préférait ignorer le nom de mes amants. Tout comme il gardait pour lui ceux de ses conquêtes. Mais j’étais moins disponible pour lui, ma femelle prenant de plus en plus d’importance et réclamant bien plus d’attention que tous les amants que j’avais eu jusque là.

Mais arriva ce qui arrive toujours. Des absences répétées de plus en plus longues. La première fois que cela arriva, à son retour, je me suis une nouvelle fois précipitée à sa rencontre. Nous avons exploré Thelinor brièvement, jusqu’à ce que je ne tienne plus et profite de la visite d’une maison pour le pousser vers le lit. Quand nous en eûmes terminé, je lui ai demandé s’il serait d’accord pour partager un lit à trois avec une autre femelle. D’abord surpris, il a ensuite été séduit par l’idée. Il s’inquiéta cependant du fait de toujours pouvoir me voir seul à seul et ne pas avoir à me partager à chaque moment intime. Il voulait aussi rencontrer la femelle en question et faire connaissance avant d’envisager d’aller plus loin.

Je lui ai donc parlé de Killya et de la particularité de sa situation. Il fut plutôt désappointé mais essaya de comprendre. Ma femelle n’avait pas non plus l’air contre quand je lui en ai parlé sur le moment. Pourtant, quand ils se croisèrent en ma présence pour la première fois, l’air devint glacial. Il faut dire que je venais d’avoir une discussion difficile avec ma femelle concernant mon passé d’apprentie en salle de torture. Elle toisa le sinan, le saluant à peine. Bastian n’a pas voulu s’imposer plus longtemps. Je me suis dis que je pouvais faire une croix sur ce fantasme de mettre mes deux favoris dans le même lit.

Cela ne fit pas rester mon chasseur bien longtemps. Il m’avait promis de revenir vite et qu’il resterait plus longtemps la prochaine fois. Mais il ne revint qu’une journée par ci par là. Jusqu’à ne plus réapparaître du tout. Etait-ce dû à la souffrance de ne pas me voir consacrée qu’à lui ?

Meynaf, mon Capitaine.

Magazran avait disparu sans m’avertir. J’étais à la fois désespérée et furieuse. Dans un élan d’égoïsme, j’ai voulu lui trouver un remplaçant. L’occasion se présenta à moi en demandant sur les ondes les services d’un masseur. Un palôt blond arrivé assez récemment accepta en échange d’un cours sur le langage sombre. Il se nommait Meynaf. Je lui ai dis de me rejoindre aux termes de Nagraw Sud. Je l’ai invité à se baigner avec moi pendant que je lui enseignais les mots usuels de la langue sombre la plus répandue, sachant que certains clans pouvaient avoir un dialecte propre dû à l’isolement vis à vis des autres.

Quand je n’eus plus rien à lui apprendre, je suis sortie de l’eau pour rejoindre la serviette que j’avais posée près d’un panier de pommes. Je sentais son regard sur moi et j’en étais ravie. Je me suis allongée sur le ventre et il m’a rejoint pour s’acquitter de sa part du marché. A cette époque là, je ne me souviens pas s’il m’avait déjà parlé de sa vocation de guérisseur. Ses mains étaient douces mais la prise ferme, le massage était vraiment excellent. Puis, je me suis tournée, j’ai plongé mon regard chargé de désir sur lui et je lui ai offert un moment mémorable et fort agréable.

Peu de temps après, Magazran revint et j’oubliai mon écart avec Meynaf. Il prit assez mal ce silence mais je n’en su rien avant plusieurs mois. Un jour qu’il m’accompagna à al taverne, après un Haut Conseil, il me semble, et que j’en profitai pour tenter une approche, il m’avoua directement qu’il ne voulait pas recommencer cette expérience car il ne voulait pas être un jouet. Je n’ai pas vraiment apprécié mais je suis restée calme et polie. Cependant, je suis restée par la suite très distante, ayant pris cette déclaration comme un rejet total de ma personne.

Mais le temps atténua en moi cette sensation et nous retrouvâmes des relations amicales. J’ai toujours apprécié discuter avec lui. Il est sage, intelligent et attentionné. Il s’est souvent chargé de soigner mes blessures physiques et d’écouter mes plaintes quand mon rôle me pesait trop. Sans bien sur que je ne lui révèle tout le fond des problèmes. Il reste un pâle et un fervent partisan de l’Union.

Ce n’est qu’avec la création du Dispensaire et l’arrivée de Meynaf dans ses rangs que je pu comprendre qu’en réalité il n’avait jamais oublié cette soirée aux thermes. Au début, il ne s’agissait que de politesses et de petits sourires amicaux. Il avait encore des responsabilités au sein des Hauts Elfes et ne voulait pas s’investir dans autre chose avant d’avoir finit son mandat. Une fois libre, il pu entrer au Dispensaire sereinement et se laisser aller à avoir une image moins strictement sérieuse. Je découvrais alors un Meynaf aux mots flatteurs et un soupçon séducteur que je ne prenais alors que comme jeu et plaisanteries aimables.

Le Dispensaire nous rapprocha et il m’arrivait plus souvent de me confier à lui. Une fois je suis allé le voir, tellement lassée de mes responsabilités de Matriarche, que je lui demandai de me changer les idées. Il me proposa de le suivre dans une maison de Corren où nous fîmes semblant d’être un couple d’humains. Le mari rentrant du travail des champs et son épouse ayant préparé le dîner. C’était amusant de le voir jouer ce rôle. Nous avions l’air si idiots dans cette ambiance de mièvreries. Je me suis demandée s’il en profiterai pour me voler un baiser mais il ne fut que sur la joue. J’ai été un peu déçue sur le moment mais je n’en ai rien fait paraître.

Quelques mois plus tard, je fis entrer Bastian au Dispensaire. Je voulu le rendre jaloux pour me donner la preuve qu’il était plus attaché à moi qu’il ne l’était de ses autres amantes. C’est Meynaf qui me servit pour remplir cet objectif. Lors d’une réunion des membres à la taverne d’Idaloran, j’allai m’installer sur ses genoux prétextant qu’il manquait un siège. A ma grande surprise, il accepta sans broncher et même plus étonnant, cela semblait le ravir. Il me tenait d’un bras passé derrière ma taille et avait posé son autre main sur ma cuisse, comme si la situation était parfaitement naturelle. Cela fit jaser entre les membres, c’était très amusant. Nous en restâmes pourtant là pour la soirée. Je rejoignais ensuite mon chasseur jaloux et pressé de me retrouver pour lui seul.

Cette situation fit évoluer les choses et je me retrouvai bientôt en tête à tête avec Meynaf à Yrsis pour une petite balade. Je sentais ce qu’il espérait de ce moment mais il semblait aussi le redouter, si bien que je n’osais rien faire d’autre que lui sourire. Etant donné les mots qu’il avait eu plusieurs fingeliens plus tôt, je craignais de me faire des idées et je préférai le voir faire le pas qui nous séparait encore. Nous avons rejoint la petite île au large avec l’étrange portail. Là, à l’ombre d’un palmier, il posa ses mains sur ma taille, plongea son regard dans le mien et m’attira à lui. Il m’avoua craindre d’être repoussé. Souriante, je lui répondis que je croyais qu’il ne voulait plus de moi depuis longtemps. Il me répliqua que ce n’était pas le cas mais que c’est parce qu’il ne voulait pas être traité comme un objet et être utilisé seulement par défaut. Je l’ai rassuré. Il m’a embrassé. Nous nous sommes retrouvés.

Nous n’avons pas pu profiter d’une relation à temps plein comme il l’espérait. Lui comme moi sommes des personnes des plus occupée mais je ne lui refusais jamais une occasion de me voir. Sauf cas majeur bien sur. Cela dit, il n’était pas envahissant pour autant à chaque fois qu’il était éveillé. Un équilibre qui me convenait parfaitement étant donné le nombre élevé d’amants que je collectionnais à cette époque : Bastian, Toucan et Killya.

Meynaf est un romantique, et cela, je ne m’en doutais pas. Un jour, il composa un poème pour moi. La première fois qu’un de mes amants m’offrait ce genre de cadeau. C’était très naïf et empli de bons sentiments mais j’étais ravie. Je n’ai pas eu le loisir de le récompenser comme je l’aurais voulu car il dû s’absenter. Il m’appelait souvent « Ma Dame » avec ce ton si particulier qui fait que l’on se sent indispensable à son cœur.

Ce souvenir m’emplie de tristesse maintenant qu’il ne réapparrait que très rarement. La dernière fois était lors d’une invasion de Nord Thyl. Il était éveillé et est venu combattre à mes côtés. Nous n’eûmes pas le temps de nous voir plus longtemps que cette bataille. Il n’est pas resté après la levée de l’alerte. Une de ses phrases raisonne encore et me pique le cœur car je crains qu’il n’ai pas eu le temps d’entendre ma réponse avant de partir.

« Mais vous m’avez sûrement oublié ».

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