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Bouclier

Jour 8 d’Ullitavar – Fingelien 379

Bouclier Elfe NoirCe jour là, nous sommes partis nous entrainer sur les gargouilles de Tarsengaard. Tout en combattant, il m’a dit avoir trouvé un assassin de la Veuve noire mais que cette fois il ne l’avait pas tué. Il l’avait laissé inconscient après lui avoir brisé les mains sur un bateau qui quittait les îlots.
Je dois dire qu’imaginer Ghaara en train de briser les mains d’un individu m’a horrifiée. Je suis restée interdite quelques instants sans pouvoir rien lui dire.

Il a bien vu ma réaction et m’a demandé si il me dégoutait. Je lui ai fait comprendre que ce n’était pas lui mais ce qu’il était obligé de faire qui me dégoutait. Il fallait trouver une autre solution. Et soudain, nous avons eu la même idée en même temps. Peut-être qu’il serait possible de trouver une potion qui rendrait amnésique les assassins? Nous sommes restés sur cette idée, heureux d’avoir peut-être trouvé une solution moins violente.

Devant le peu de gargouilles à notre disposition à Tarsengaard, nous nous sommes finalement rendu sur les terres de notre peuple à Naralik pour finir notre entrainement sur les gobelins et les araignées. Ghaara m’a fait une surprise là bas en m’offrant un bouclier de notre peuple.
Ce bouclier est magnifique rouge et noir et dédié à notre Déesse Araignée Lith. Ce bouclier magique a le pouvoir de nous rendre plus résistant face aux attaques des créatures. J’ai été très émue par ce présent que je n’avais pas les moyens de m’offrir, ni de lui offrir en retour.

Fuite et altercation

Jour 29 Nuona – Fingélien 379

Je suis toujours à la recherche d’un moyen pour partir d’ici. J’ai vu Ghaara à Starenlith, j’ai préféré l’éviter de peur qu’il voit dans mon regard mon désir de partir.
Je suis allée ensuite à Tarsengaard où l’on trouve au palais de Fingel, la plus grande bibliothèque des îlots. Je n’ai rien trouvé pour l’instant. Je suis donc allée passer ma rage et ma frustration sur des gargouilles.
Un peu calmée, je suis repartie faire un peu de récolte à Nord-Thyl. Au dépôt, un nain m’a agressé verbalement alors que je ne faisais que lui dire bonjour par un « Echk ». Il m’a demandé si la dernière fois ne m’avait pas suffit… Apparemment, il me prenait pour une autre. Je lui ai fait savoir que je ne l’avais jamais rencontré. Il s’est repris en disant que de toutes façons toutes les sombres étaient les mêmes. Ça m’a fait mal. Un de mes frères Kalaack qui avait assisté à l’altercation m’a réconfortée en me disant que ce nain devait encore en être resté à l’époque où les nains et les elfes noirs étaient en guerre. Quand je suis repassée au dépôt, j’ai sourit en voyant le nain bien esseulé entouré par mes frères Kalaack et Sir Black.

Tendre pâle

Jour 27 Félinien – Fingélien 379

Voilà plusieurs jours que je n’écris pas dans ce journal. Je dois dire que mon esprit est ailleurs… J’ai fait la connaissance d’un drôle de pâle. Un Haut-Elfe du nom de Toucan. Je l’avais abordé car j’avais vu son écusson des Patrouilleurs. Je lui ai demandé des conseils pour la missive de candidature pour sa gilde. Il a été très attentionné et très gentil.
Je l’ai revu le lendemain. Il semblait troublé par ma présence et je dois dire que son trouble avait tendance à me gagner également. Une étrange attirance nous liait. Nous avons travaillé côte à côte en bavardant. Je croisais souvent son regard qui semblait me dévisageait étrangement puis il évitait mon regard en tripotant ses bottes. Parfois, il prononçait des sortes de grommellements incompréhensibles comme si il cherchait à me dire quelque chose mais qu’il n’y arrivait pas. Il m’a montré comment fabriquer un beau bonnet rouge et blanc. J’en ai fabriqué un et je l’ai enfilé en riant.

Il m’a alors proposé une petite promenade. J’ai accepté avec joie. Il m’a conduit dans les jardins privés du château de Fingel. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. C’est un très bel endroit au bord de l’eau : le clair de lune, le phare, la petite marre où on peut se baigner…
J’ai passé un merveilleux moment en sa compagnie. Et je me suis endormie sous les parasols de la plage à ses côtés.

La Grotte aux gargouilles de Tarsengaard

Il existe un lieu en Tarsengaard, bercé de légendes et d’histoires à propos de gargouilles qui veilleraient sur un tombeau. Ce serait en ces lieux qu’aurait jadis été enterrée la créatrice originelle des gargouilles, une elfe noire rebelle dont le nom fut oublié…

Infestée de gargouilles en tous genres, cette caverne recèle des secrets enfouis depuis des dizaines de fingéliens. On peut y trouver beaucoup de cercueils garder par des gargouilles figées et d’autres qui le sont moins.

Si tu espères t’aventurer dans cette grotte voyageur, tu devras être prudent. Il n’est pas rare que certains aventuriers ne reviennent pas de se lieu maudit… Certains disent que ce sont les gargouilles qui les ont tués et offerts en sacrifice à leur créatrice, d’autres que c’est plus le dangereux pont qui s’étend au dessus d’un puit sans fond qui serait la cause de la disparition des plus maladroits…

Quoiqu’il en soit, le mal rôde dans ces cavernes et on ne sait jamais si une gargouille jusque là figée finirait par prendre vie tout en prenant la vôtre ! Il faut enfin savoir qu’il n’est pas rare de croiser des gens peu fréquentables dans ces grottes, notamment certains amis des Landes…

Le temple de Lith

Jour 23 Elavrion – Fingelien 380
Après les émotions que nous venions de vivre, nous avions besoin de nous isoler un peu Kely et moi. Entre baisers et tendres caresses, notre promenade nous a mené jusqu’au jardin secret du palais de Tarsengaard. C’est là que Kely m’a demandé si je connaissais le temple de Lith. Ghaara m’en avait parlé peu avant son départ voulant me le faire découvrir mais çà n’a jamais pu se faire. Kely m’a donc mené dans ce lieu secret et souterrain, peuplé d’araignées en tout genre. Le temple dédié à Lith était magnifique. Une immense araignée était gravée au sol, représentant la déesse des elfes noirs : Lith.
Tandis que je remerciais mon mâle pour cette découverte en l’embrassant, nous plaisantions sur l’idée de nous faire l’amour dans un temple. A vrai dire, cette transgression a eu le don de nous donner envie plutôt qu’autre chose. Nos caresses se sont faites sensuelles, nous nous désirions de plus en plus… Je ne sais ce qu’il s’est passé ensuite… Nous nous sommes jetés l’un sur l’autre comme affamés… L’esprit de Lith s’était emparé de nos esprits… Nous n’étions plus maîtres de ce que nous faisions : nos corps se mêlaient, s’entremêlaient et se démêlaient sans cesse… Chacun de nous prenant l’ascendant sur l’autre… Les araignées du temple nous frôlaient semblant nous encourager… Je ne sais combien de fois nous avons atteint le plaisir ultime…
Soudain l’esprit s’est retiré laissant nos corps haletants, épuisés et couverts de sueurs. Kely a été le premier à reprendre ses esprits. Il m’a demandé inquiet si il m’avait fait mal. J’ai pouffé, affirmant que ce n’était pas du tout le cas. Nous avons ensuite quitté rapidement les lieux de peur que Lith reprenne possession de nous.
Nous avons ensuite lavé nos corps dans l’eau de la fontaine du jardin, puis épuisés nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre près du phare.

Le temple de Tarsengaard

Jour 3 Kamarien – Fingelien 380
Ce jour là, Kely a proposé de me faire découvrir le temple de Tarsengaard. J’avais déjà essayé d’y entrer. J’avais compris qu’il fallait déposer quelque chose dans la fontaine mais je n’avais jamais découvert quoi… Et Kely est venu avec ce qu’il fallait. Je découvrais encore un nouvel endroit avec mon mâle.
A vrai dire le temple n’avait rien de très beau : les couleurs des murs et les sols étaient dépareillés… Il y avait un petit labyrinthe. Kely m’a conduit jusqu’en haut d’un petit escalier.
Il m’a dit que c’était là que Feydreyah lui avait dit qu’elle ne l’aimait plus… Il semble que mon mâle souhaitait changer le souvenir triste de ce lieu en un souvenir heureux pour nous. Il avait pris de quoi manger et boire. Nous avons passé la nuit là bas sous des fourrures serrés l’un contre l’autre. Nous nous sommes fait l’amour bien sûr… Je l’ai alors appelé mon mrann d’ssinss. Cela signifie « amant » dans la langue de mon peuple. Kely a voulu savoir comment il devait dire la même chose pour moi. Il s’agissait du mot : mrimm d’ssinss.
Il l’a prononcé avec beaucoup de mal mais j’ai soudain senti que ce mot avait réveillé La Sombre un bref instant. Cela semblait lui rappeler quelque chose mais sans pouvoir s’en souvenir vraiment.
Cette fugace apparition semblait inquiéter Kely. Je l’ai rassuré en lui expliquant ce que je tentais de faire : la couper de tout contact extérieur pour la faire mourir. Je l’ai dit pour Kely mais aussi pour que La Sombre l’entende. Et j’ai pour une fois senti son angoisse à l’idée qu’elle puisse disparaître. Je dois être sur la bonne voie pour m’en débarrasser.

Rencontre avec mon père

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Nous avons enfin pu passer un peu de temps ensemble Kely et moi. Ma mère semble s’être réconciliée avec l’Ilharess et semble avoir abandonnée l’idée de séduire Illy.

Nous avons passés de doux moments à l’écart des autres : entre câlins, entrainements et travail. Une drôle de chose s’est passée à Naralik près de l’ancien temple. Kely est tombé en arrêt devant une statue ailée. Il semblait ailleurs. J’ai dû l’appeler à plusieurs reprises pour le faire revenir à la réalité. Kely m’a expliqué qu’il avait ressenti plus intensément Keros en ce lieu. J’ai alors pensé à aller au temple de Lith. L’énergie qui se dégageait de ce lieu étrange pourrait peut-être l’aider à mieux accepter l’esprit de mon père.

Nous nous sommes préparés. J’étais soudain terrifiée d’avoir fait cette proposition à Kely. Le dernier épisode que nous y avons vécu avait été douloureux pour nous deux. La panique commençait à me gagner quand Kely est intervenu : il avait besoin de moi. J’ai accumulé les potions et les essences de toutes sortes. Je voulais être prête cette fois-ci et pas prise au dépourvu.
Nous nous sommes donc rendus sur place. Kely s’est approché de l’autel. Il a ressenti le besoin d’invoquer. Les léopards ont commencé à envahir le temple.

Puis soudain, Kely s’est levé mais son regard n’était pas le même. Il s’est mis à rire. Il a exprimé sa joie : « il a réussi!!! ». J’ai compris que j’avais en face de moi, mon père. Kely avait réussi à lui laisser la place. Il m’a regardée. D’après lui, je ressemblais beaucoup à ma mère. Puis, il m’a légèrement agacée. Il disait que Kely était lent. Je n’ai pas apprécié qu’il parle ainsi de mon mâle et je l’ai défendu. Ça a fait sourire mon père. Il disait que ce n’était qu’un bleu. Ce n’était pas « un » bleu mais « mon » bleu. Il a répliqué qu’il ne m’appartenait pas encore, car il n’avait passé aucune épreuve. J’étais presque en colère : un union ne changerait rien à ce que nous ressentions l’un pour l’autre. Il était mon mâle et moi sa femelle. Il a répondu qu’une femelle sombre n’appartenait à personne. Je l’ai regardé avec défi : je n’étais pas une femelle comme les autres. Il a ri. C’était évident que je n’étais pas une femelle comme les autres car je l’aurais depuis longtemps fait taire si çà avait été le cas. Son rire m’a vexée.

Après, je ne me souviens plus. Ma mère a pris le contrôle. Quand j’ai repris conscience, j’étais nue à côté de Kely. Je me suis doutée que ma mère et mon père s’étaient retrouvés très intimement. Mais Kely n’était pas très bien et avait froid. Nous avons réussi à rejoindre Galein’th Aseyis, Kely s’est installé sous l’arbre fruitier et s’est endormi.

Retrouvailles avec Keros

Jour 20 Ullitavar – Fingelien 382
Mon mâle était là au temple de Lith. Je l’ai entendu parler à la petite. Il la taquinait un peu et elle s’est laissée prendre au piège. C’était amusant de les voir ainsi tous les deux, j’hésitais à intervenir. Mais quand, il a montré un petit signe de faiblesse. J’ai eu peur qu’il disparaisse et j’ai pris le contrôle.

Je l’ai embrassé avidement. Puis, je lui ai demandé de me pardonner. Il a sourit : une femelle sombre ne demandait jamais pardon. J’ai grogné: il fallait qu’il laisse tomber toutes ces fadaises de sombres. Il fallait que je lui dise ce qui me rongeait le coeur depuis tant d’années. C’était de ma faute si il était mort. Mais pour lui, il n’y avait rien à pardonner, je n’étais pas responsable : celle qui l’avait fait tuer était la prêtresse. Mais pour moi, si je n’avais pas joué stupidement avec elle, jamais elle n’aurait cherché à m’atteindre à travers lui. Mais tout était réglé désormais, il avait tué la prêtresse.

Après cette discussion, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre. Nos corps se sont retrouvés comme si ils ne s’étaient jamais quittés. Notre complicité était intacte. Mais, Keros a du céder la place. Le corps du petit bleu ne tenait plus et commençait à faiblir. Je l’ai embrassé une dernière fois. Et, son regard a disparu. Je me suis éclipsée moi aussi cédant la place à Khaena.

Je ne sais quand je pourrais le revoir… Il me manque déjà…

Les blessures d’une sombre

Jour 6 Mundia – Fingelien 382
Il y avait une réunion du dispensaire à l’infirmerie du palais de Tarsengaard. J’allais être contrainte de revoir Kharya. Ca ne m’enchantait pas, je sentais qu’une fois de plus j’aurais droit à son indifférence.

Elle était là au milieu de la pièce toujours aussi belle. Khaena l’a saluée, elle a répondu au salut. Bien sûr, elle n’a pas daigné me parler par télépathie. Je sentais la colère enfler en moi. Je lui ai lancé un « alors, on ne dit plus bonjour? » rageur. Elle a répondu d’un simple « echk Killya » sans âme, sans sentiment. Où étaient les « echk ma belle » ou « echk ma sombre » ? J’avais compris. Je crois que si Khaena ne m’avait pas retenue, j’aurais été violente avec elle. J’avais envie de la secouer et qu’elle me dise clairement qu’elle ne voulait plus de moi et ceci devant tous les membres du dispensaire présents. La petite était tellement concentrée à me contenir qu’elle écoutait à peine ce qu’il se passait. J’aurais été au commande du corps, mes regards aurait transpercé Kharya par la fureur qui s’en dégageait mais la petite tempérait tout.

La réunion s’est enfin terminée et Khaena savait qu’elle devait partir vite avant que j’explose. En passant devant Kharya, j’ai tenté de reprendre le contrôle mais la petite veillait et ne m’a pas laissé faire, atténuant la dureté de mon regard, s’enfuyant presque de la salle.

Elle a rejoint Kely dans la grande chambre à côté de l’infirmerie. Il lui avait préparé un bain. La tension est légèrement retombée. Quand ils ont commencé à s’enlacer, je ne me suis pour une fois pas intéressée à leurs ébats.

Je voulais avoir des réponses, je voulais qu’elle me dise que c’était fini, qu’elle me le dise clairement. Alors je lui ai volé dans les plumes brutalement, réclamant une réponse. Ce qu’elle m’a répondu était étrange de sa part. Elle disait que j’avais retrouvé mon mâle et que je n’avais plus besoin d’elle.
Et alors? je ne comprenais pas quelle importance, çà avait dans notre relation… Elle avait toujours dit qu’elle n’était pas jalouse des mâles que je fréquentais. D’ailleurs, elle n’appréciait pas du tout la jalousie maladive qui me prenait quand je la savais avec un de ces mâles.
Mais apparemment, la réapparition de Keros, celui auquel j’étais unie, la perturbait bien plus que je ne l’imaginais. Elle avait l’impression de ne plus avoir sa place. J’étais abasourdie. Ma femelle, celle qui avait toujours demandé de ne pas être jalouse de ces mâles était jalouse du mien… Les pensées tourbillonnaient en moi : çà signifiait donc qu’elle m’aimait toujours…

Elle me l’a confirmé. J’étais furieuse : mais pourquoi ne me le disait elle pas ? J’en crevais qu’elle m’ignore ainsi pendant des jours. De quoi avait elle peur? Elle avait peur de ce qu’elle ressentait pour moi, peur de ce qu’elle pourrait faire à cause de çà. Elle avait peur d’être en trop, de n’être qu’un remplacement, de n’être qu’un simple plaisir physique pour moi. Elle voulait plus que çà…
J’étais stupéfaite. J’avais eu ces mêmes pensée à son encontre peu de temps auparavant lors de ma conversation avec Keros. Moi aussi, je voulais plus. Moi aussi, je voulais partager autre chose que le plaisir physique avec elle.

Elle disait qu’elle avait besoin de se confier, de confier ses doutes et ses problèmes quand elle en avait. Mais la plupart de ses problèmes étaient d’ordre politique et elle savaient que je détestais çà. Je me rendais compte que mon attitude parfois blasée et négative vis à vis de la politique l’avait empêchée de se confier à moi. J’ai tenté de la rassurer : j’étais prête à l’écouter et à tenter de l’aider quelque soit le sujet dont elle me parlerait.

Elle avait l’air un peu soulagée mais je sentais sa détresse. J’ai lui ai demandé mi-plaisantant, mi-sérieusement si elle voulait un câlin. Elle le souhaitait mais elle ne voulait pas séparer Khaena de son bleu. Elle se sentait de trop. J’avais beau lui dire que c’était stupide, elle se sentait illégitime. Pourtant, elle avait toujours eu sa place dans mon coeur mais elle ne la prenait pas. Elle m’affirmait qu’elle ne voyait pas où elle était entre le petit bleu qui la détestait, Khaena qui ne voyait en elle que l’Ilharess et Keros dont elle ne savait pas bien ce qu’il pouvait penser d’elle alors qu’elle ne se sentait douée que pour la souffrance.

Ces dernières paroles ont fini de me décider à la rejoindre. Après avoir obtenu l’accord des deux tourteraux, je me suis rendue près d’elle. Elle était juste à côté dans l’infirmerie dans laquelle, elle n’avait pas bougé depuis mon départ. Elle me regardait avec des yeux tristes et perdus. Je ne pouvais pas lui résister, je l’ai embrassée tendrement.

J’ai soudain sentie sa détresse, elle était sur le point d’éclater en sanglot mais se contenait pour ne pas me montrer ses blessures. Je l’ai prise contre moi, la serrant doucement. Des larmes ont commencé à perler sur ses joues. Je les ai essuyées. J’ai tenté de la réconforter mais à vrai dire je me sentais désemparée. Elle, qui ne montrait d’habitude aucune faille, était en train de pleurer entre mes bras.
A force de lui parler avec mes mots maladroits, elle a finit par extérioriser ce qu’elle avait sur le coeur. Elle était épuisée de trainer un peuple divisé derrrière elle. Elle aurait presque voulu qu’Elzeberith lui prenne sa place. Il est vrai que l’affaire de la jeune sombre avait montré au grand jour les dissensions qui existaient entre les sombres. Et elle qui ne vivait que pour son peuple, subissait ces déchirures comme des blessures profondes. J’ai tenté de la rassurer en lui disant qu’elle n’était pas seule que je serais là et Khaena aussi même si elle n’était plus Jaliless, qu’elle pouvait s’appuyer sur nous. Je ne sais pas si j’ai réussi mais elle a voulu soudain se rendre dans les jardins.

Je l’ai prise par la main et nous y sommes allés. Arrivée là bas, nous avons surpris le représentant Haut-Elfe Voronwe en charmante compagnie. Nous nous sommes planquées comme des gamines, observant les deux palots à moitié dénudés dans l’eau. Nous espérions voir du croustillant mais le mâle pâlot nous a découvert. La femelle semblait très gênée quand elle nous a vu se recouvrant maladroitement de sa cape. Nous nous sommes éloignées en riant en leur faisant un signe de la main.

Nous nous sommes installés sur son banc préféré. Je lui ai enserré la taille, l’approchant de moi. Elle a posé sa tête sur mon épaule pendant que je lui embrassais le front. Mais elle semblait épuisée. Elle s’est allongée sur mes genoux, semblant décidée à dormir sur place. Je lui ai desserré sa cape, puis je l’ai aidé à enlever son armure. Je l’ai prise contre moi la caressant tendrement. J’essayais de lui dire à quel point je regrettais d’être parfois si possessive et si jalouse avec elle. Elle me répondait qu’il fallait qu’elle apprenne à être là pour moi quand j’en avais besoin.

Elle a fini par me dire qu’elle était heureuse que je sois là. J’ai embrassé ses lèvres, me blottissant contre son cou pour masquer mon émotion. Je l’ai serré un peu plus contre moi pendant qu’elle s’endormait dans mes bras.

Jour 4

26 félinien 383, Jardins du Divin Fringel, Taarsengaard.

Encore une fois, elle dort sur mon épaule, encore une fois, elle semble en paix.

J’ai enfin fait connaissance de sa mère. Je l’ai appelé Isil et c’est une autre voix qui m’a répondu « C’est le blondinet de la petite ? ». Charmante présentation…. Elle me proposa de boire une verre à Illumen, ce que j’acceptai.

Comme prévu, elle portait ce cuir Sinan donc Khaena m’avait parlé. Il met admirablement bien les formes de Khaena en valeur par ailleurs. J’avoue que j’ai du me retenir de la serrer contre moi, avant de me rappeler que ce n’était pas mon Isil mais sa mère.

Je savais que la discussion n’allait pas être une partie de plaisirs, mais finalement je pense que j’ai réussi ce premier test avec brio. Elle a un caractère bien plus sombre et plus « sauvage » que Khaena mais sous cette carapace, j’ai pu ressentir les mêmes blessures, les mêmes cicatrices. Nous bûmes deux bouteilles d’outranque à même le goulot tout en discutant. Enfin, moi essayant de discuter, elle me rabaissant sans cesse « T’es un intello », « On ne peux même pas jouer avec un puceau ». Malgré cela, elle a semblé troublée lorsque je lui ai parlé des blessures qui ne se soignent pas avec de la magie. Elle m’a répondu que ça l’étonnerait que je puisse aider une folle, ce à quoi j’ai répliqué que le fou ne l’était que dans le regard des autres. Un ange est passé, puis elle m’a demandé si je voulais « voir la petite ». Je crois que j’ai marqué un point. Nous verrons bien.

Khaena est revenue. Nous nous sommes étreints puis avons un peu discuté de tout et de rien. Coïncidence ou non, c’est à ce moment que Kelly me contacta par télépathie. « Que ressens tu pour Khaena ? » me demanda-il. Je lui répondis que je voulais prendre soin d’elle, de ses proches, que je ne voulais pas qu’elle soufre dusses-je faire l’impossible. Il a semblé soulagé et a dit « Tant mieux, je peux partir tranquille » J’ai essayé de le retenir autant que j’ai pu, lui disant que s’il partait nous en souffririons Khaena et moi. Il me rassura « Je ne pas pas pour de bon. J’ai besoin de m’isoler, et peut-être que quand je reviendrai, je pourrai à nouveau donner ». Je lui souhaitai bonne route et lui promis de prendre soin de notre belle Sombre.

Un événement des plus bizarres se produit en plus. Je me fie au témoignage de Khaena parce que je n’en ai aucun souvenir. D’après elle, j’aurais dit une phrase ressemblant à « Des nuages arrivent par l’Est. Mais Anar veillera sur Isil pour que sa lumière resplendisse toujours et quand les nuages partiront, le bleu du ciel reviendra ». J’ai peut-être une idée sur ce qu’il s’est passé, il faudra que je regarde dans la Bibliothèque du Manoir elfique.

Nous sommes partis aux jardins du Palais du Divin Fingel, non sans que Khaena ait payé pour les bouteilles, une peu dépitée. Je m’étais déjà rendu là à plusieurs reprises, lors de mes explorations (c’est plus joli que égarements) dans le Palais et avais visité ce magnifique endroit, mais à l’époque , je n’avais que mon ombre comme compagne… Khaena me fit visiter le temple de Lith, déesse araignée dont les Sombres sont les fervents admirateurs. Nous avons marché dans un grotte ou des centaines d’araignées géantes (bien plus encore que nulle part ailleurs) vivent et se reproduisent sous l’œil attentif de leur mère. C’est un bel endroit. Il invite à la réflexion, je trouve. Que sont des araignées ? Sont-ce des monstres ou sont-ce des êtres qui naissent, vivent et meurent, comme nous tous ?

Nous remontâmes puis Isil me proposa un bain dans une vasque que je n’avais jamais vu avant. Nous nous assîmes puis elle me savonna et entrepris ce qu’elle appela un massage. Jamais je n’avais ressenti un si grand relâchement depuis mon arrivée sur les îlots. Ses mains parcouraient mon dos et mes épaules, chassant toutes les tensions que s’étaient accumulé depuis les mois que j’étais arrivé ici. J’essayai de faire de même avec elle, elle eut l’air d’apprécier. Le message fini, je descendis les mains plus bas. Elle fis de même, nous donnant mutuellement du plaisir. Elle se retourna et vint sur moi. C’était délectable, comme chaque fois. Nous sortîmes du bain et nous étendîmes tous deux nus, laissant le Soleil chauffer notre peau. Elle s’endormit, blottie contre moi, moi lui caressant les cheveux.

Puissions-nous ne jamais nous perdre.

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