26 félinien 383, Jardins du Divin Fringel, Taarsengaard.

Encore une fois, elle dort sur mon épaule, encore une fois, elle semble en paix.

J’ai enfin fait connaissance de sa mère. Je l’ai appelé Isil et c’est une autre voix qui m’a répondu « C’est le blondinet de la petite ? ». Charmante présentation…. Elle me proposa de boire une verre à Illumen, ce que j’acceptai.

Comme prévu, elle portait ce cuir Sinan donc Khaena m’avait parlé. Il met admirablement bien les formes de Khaena en valeur par ailleurs. J’avoue que j’ai du me retenir de la serrer contre moi, avant de me rappeler que ce n’était pas mon Isil mais sa mère.

Je savais que la discussion n’allait pas être une partie de plaisirs, mais finalement je pense que j’ai réussi ce premier test avec brio. Elle a un caractère bien plus sombre et plus « sauvage » que Khaena mais sous cette carapace, j’ai pu ressentir les mêmes blessures, les mêmes cicatrices. Nous bûmes deux bouteilles d’outranque à même le goulot tout en discutant. Enfin, moi essayant de discuter, elle me rabaissant sans cesse « T’es un intello », « On ne peux même pas jouer avec un puceau ». Malgré cela, elle a semblé troublée lorsque je lui ai parlé des blessures qui ne se soignent pas avec de la magie. Elle m’a répondu que ça l’étonnerait que je puisse aider une folle, ce à quoi j’ai répliqué que le fou ne l’était que dans le regard des autres. Un ange est passé, puis elle m’a demandé si je voulais « voir la petite ». Je crois que j’ai marqué un point. Nous verrons bien.

Khaena est revenue. Nous nous sommes étreints puis avons un peu discuté de tout et de rien. Coïncidence ou non, c’est à ce moment que Kelly me contacta par télépathie. « Que ressens tu pour Khaena ? » me demanda-il. Je lui répondis que je voulais prendre soin d’elle, de ses proches, que je ne voulais pas qu’elle soufre dusses-je faire l’impossible. Il a semblé soulagé et a dit « Tant mieux, je peux partir tranquille » J’ai essayé de le retenir autant que j’ai pu, lui disant que s’il partait nous en souffririons Khaena et moi. Il me rassura « Je ne pas pas pour de bon. J’ai besoin de m’isoler, et peut-être que quand je reviendrai, je pourrai à nouveau donner ». Je lui souhaitai bonne route et lui promis de prendre soin de notre belle Sombre.

Un événement des plus bizarres se produit en plus. Je me fie au témoignage de Khaena parce que je n’en ai aucun souvenir. D’après elle, j’aurais dit une phrase ressemblant à « Des nuages arrivent par l’Est. Mais Anar veillera sur Isil pour que sa lumière resplendisse toujours et quand les nuages partiront, le bleu du ciel reviendra ». J’ai peut-être une idée sur ce qu’il s’est passé, il faudra que je regarde dans la Bibliothèque du Manoir elfique.

Nous sommes partis aux jardins du Palais du Divin Fingel, non sans que Khaena ait payé pour les bouteilles, une peu dépitée. Je m’étais déjà rendu là à plusieurs reprises, lors de mes explorations (c’est plus joli que égarements) dans le Palais et avais visité ce magnifique endroit, mais à l’époque , je n’avais que mon ombre comme compagne… Khaena me fit visiter le temple de Lith, déesse araignée dont les Sombres sont les fervents admirateurs. Nous avons marché dans un grotte ou des centaines d’araignées géantes (bien plus encore que nulle part ailleurs) vivent et se reproduisent sous l’œil attentif de leur mère. C’est un bel endroit. Il invite à la réflexion, je trouve. Que sont des araignées ? Sont-ce des monstres ou sont-ce des êtres qui naissent, vivent et meurent, comme nous tous ?

Nous remontâmes puis Isil me proposa un bain dans une vasque que je n’avais jamais vu avant. Nous nous assîmes puis elle me savonna et entrepris ce qu’elle appela un massage. Jamais je n’avais ressenti un si grand relâchement depuis mon arrivée sur les îlots. Ses mains parcouraient mon dos et mes épaules, chassant toutes les tensions que s’étaient accumulé depuis les mois que j’étais arrivé ici. J’essayai de faire de même avec elle, elle eut l’air d’apprécier. Le message fini, je descendis les mains plus bas. Elle fis de même, nous donnant mutuellement du plaisir. Elle se retourna et vint sur moi. C’était délectable, comme chaque fois. Nous sortîmes du bain et nous étendîmes tous deux nus, laissant le Soleil chauffer notre peau. Elle s’endormit, blottie contre moi, moi lui caressant les cheveux.

Puissions-nous ne jamais nous perdre.

« »