Jour 13 Félinien – Fingelien 383
Khaena a voulu que j’aille voir le petit bleu. Il allait mal. Je dois dire que je n’allais pas beaucoup mieux. Savoir que je ne retrouverai pas Keros avant longtemps était douloureux. J’avais l’impression de ne pas avoir assez profité de lui pendant qu’il était là. Mais au moins, je savais qu’il était toujours là…

J’ai réussi à faire dire au petit bleu où il était. Mais, je savais de toutes façons où il se planquait quand il allait mal : à Kial Kraw. Je l’aurais trouvé. J’ai pris des bouteilles, j’avais envie de boire. Je me suis posée devant lui et je lui ai tendu une bouteille. Nous avons bu… enfin surtout moi! Il se sentait abandonné par Keros et moi aussi. Nous avions cette même douleur et cette même incompréhension sur son départ. Et puis, je ne sais pas ce que j’ai dit qui a pu le mettre en colère mais il a éclaté la bouteille qu’il tenait à la main et m’a menacée. Je l’ai regardé sans peur, blasée… Qu’il le fasse! J’allais de toutes façons atterrir dans le Styx! Par contre, lui garderait cette image : celle d’avoir égorgé son amante. Je crois que çà a retenu son geste. Son bras est retombé et il a lâché le tesson de bouteille.

Je l’ai alors entraîné dans une des grottes de la région. Je savais ce dont il avait besoin pour calmer sa colère: une étreinte brutale. Je lui ai offert mon corps. Il m’a prise sans amour et sans passion mais avec la brutalité typique d’après ses séances de nécromancie. Je sentais que ce ne serait pas suffisant cette fois-ci. Alors, je l’ai excité, provoqué. Et sa violence s’est déchaînée. Il n’avait jamais été aussi loin, jusqu’à présent… La douleur que j’ai ressenti était terrible, un voile rouge est passé devant mes yeux. J’ai cru que j’allais m’évanouir.

Puis tout s’est arrêté. Je lui ai tourné le dos pour ne pas qu’il voit la pâleur de mon visage. Il est alors redevenu lui-même, s’excusant de cet accès de violence. Il disait qu’il m’avait violée et commençait à se rhabiller pour s’enfuir.

Je l’ai retenu. Je ne lui en voulais pas. J’étais heureuse d’avoir servi à quelques chose pour une fois puisqu’il semblait calmé. Je voulais dormir dans ses bras. Nous avons passé la nuit ensemble. Je l’ai vu partir au petit matin. J’ai fait mine de dormir. Je m’était rendu compte que mon corps avait saigné abondamment pendant la nuit, je ne voulais pas qu’il me voit me soigner et en ressente de la culpabilité. Quand j’ai rendu le corps à la petite, le corps n’avait plus aucune trace de ce qu’il s’était passé pendant la nuit.

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