Jour 8 d’Ullitavar – Fingelien 379
Ce jour là, nous sommes partis nous entrainer sur les gargouilles de Tarsengaard. Tout en combattant, il m’a dit avoir trouvé un assassin de la Veuve noire mais que cette fois il ne l’avait pas tué. Il l’avait laissé inconscient après lui avoir brisé les mains sur un bateau qui quittait les îlots.
Je dois dire qu’imaginer Ghaara en train de briser les mains d’un individu m’a horrifiée. Je suis restée interdite quelques instants sans pouvoir rien lui dire.
Il a bien vu ma réaction et m’a demandé si il me dégoutait. Je lui ai fait comprendre que ce n’était pas lui mais ce qu’il était obligé de faire qui me dégoutait. Il fallait trouver une autre solution. Et soudain, nous avons eu la même idée en même temps. Peut-être qu’il serait possible de trouver une potion qui rendrait amnésique les assassins? Nous sommes restés sur cette idée, heureux d’avoir peut-être trouvé une solution moins violente.
Devant le peu de gargouilles à notre disposition à Tarsengaard, nous nous sommes finalement rendu sur les terres de notre peuple à Naralik pour finir notre entrainement sur les gobelins et les araignées. Ghaara m’a fait une surprise là bas en m’offrant un bouclier de notre peuple.
Ce bouclier est magnifique rouge et noir et dédié à notre Déesse Araignée Lith. Ce bouclier magique a le pouvoir de nous rendre plus résistant face aux attaques des créatures. J’ai été très émue par ce présent que je n’avais pas les moyens de m’offrir, ni de lui offrir en retour.
Jour 3 Elouenien – Fingelien 383
Il y avait une réunion avec la représentante sinane Llariarith. Nous nous étions retrouvés à la taverne de Naralik.
Je savais que Kharya venait de passer du bon temps avec ma mère et Mulvaar. J’ai tenté de la faire parler sur le sujet. Je lui disais que j’étais heureuse qu’elle puisse faire ce genre de galipettes avec ma mère parce que je ne me sentais pas capable de lui offrir ce genre de choses. Mais elle m’a déclarée qu’elle ne pensait pas qu’elle renouvellerait cette expérience : elle ne s’était pas senti à sa place. Son orgueil de femelle sombre avait été blessé que Mulvaar se soit jeté sur ma mère comme un fauve. : elle avait eu l’impression que celui-ci la désirait plus qu’elle. J’ai tenté de la rassurer en lui assurant que ma mère n’aimait personne autant qu’elle sur les îlots. Mais de toutes évidences, elle n’était pas inquiète du manque d’amour de Killya.
La réunion a commencé. Elle a essentiellement tourné sur une liaison maritime ou magique qui pourrait exister entre la Cité du port et Naralik. Kharya a tenu aussi que je parle du projet que j’étais en train de remettre en place au sein de notre peuple : une bibliothèque rassemblant les ouvrages que nous pourrions partager entre sombre. Llariarith avait elle aussi une bibliothèque du même type et se demandait comment l’utiliser. Nous allions sans doute partager nos traités entre nos deux peuples. La réunion s’est terminée peu après.
Quelques heures, plus tard, je devais remettre un bouclier du peuple à Deskhart qui avait apposé un parchemin de présentation dans notre salle du peuple. En regardant les lumens que je prenais pour aller lui acheter, je me disais que c’était dommage de lui offrir ainsi sans une petite cérémonie. J’ai appelé Kharya télépathiquement en lui présentant mon idée. Elle a aimé. Nous avons donc rassemblé les sombres présents dans notre salle du peuple. Deskhart s’est alors présenté de vive voix et a reçu des mains de son Ilharess son premier bouclier du peuple. Nous avons fini cette célébration dans notre taverne. Au moment de partir, ma Shaa’enySs a posé sa main sur l’épaule de Deshkart en lui déclarant qu’elle était heureuse que ses pas l’aient mené parmi nous. Cela m’a rappelé le geste qu’elle avait eu avec moi à un moment où je voulais quitter les îlots après le départ de Ghaara.
Ce souvenir m’a émue. J’étais heureuse, ma sombre aussi. Nous avions un peuple de plus en plus uni et de plus en plus fier d’être sombre. Même moi qui avait eu tant de mal à m’adapter à mes frères et soeurs, je me sentais bien.
Ma Shaa’enySs et moi, nous avons cette nuit là encore rejoint la terrasse au dessus de la forge pour être au plus près des étoiles. L’étreinte qui a suivi nous en a encore plus rapproché.