Jour 10 Félinien – Fingélien 381
J’ai contacté Kely. Mais comme quelques jours auparavant, il ne m’a dit aucun mot doux et ne semblait ne ressentir aucune joie à m’entendre. J’ai demané à le voir, je voulais être sûre de ce que je pressentais depuis quelques jours. Il a bien voulu que je le rejoigne à Kial Kraw. Je m’y suis rendue comme si j’allais à l’échafaud sachant très bien que le couperet allait tomber.
Je me suis assise en face de lui. J’ai tenté un sourire qu’il m’a à peine rendu. Il m’a avoué ne pas être allé au temple. J’ai préféré ne pas demander avec qui il était allé. Il m’a dit qu’il avait essayé mais qu’il ne pouvait plus être avec moi. Mon coeur s’est glacé. Je me suis levée en prennant acte de sa décision durement. J’ai déposé au sol l’armure en titane consolidée qu’il m’avait offerte. Je lui ai dit adieu et je suis partie sans lui jeter un regard. J’étais glacée!

Puisqu’il me rejettait et puisqu’il voulait que je reste auprès des mes frères et soeurs sombres, j’allais devenir une vrai sombre et tuer l’humanité en moi. J’ai contacté par télépathie le commandant Karadak. Je lui ai dit que je lui rendais mon écusson de patrouilleuse. Surpris, il m’a dit qu’il fallait une raison pour çà. Je lui ai répondu que je n’en avais pas. Il a insisté sur le fait que je ne pouvais pas rendre mon écusson ainsi. Je l’ai jeté au sol. Il a dit que je ne respectais rien. Et oui, je ne respectais plus rien. J’avais rejoint la gilde pour développer parmi eux mon côté humain. Mais maintenant plus rien n’avait d’importance. J’étais une sombre et je me consacrerais désormais à mon peuple puisque tous me poussaient vers cette voie.

C’est alors que l’Ilharess a voulu me parler pour un problème de dépôt des Mra’kinenn. Je l’ai rejoint en la prévenant que Kely m’avait quitté. J’ai pris ce qu’elle avait préparé pour le dépôt. Elle m’a proposé ensuite d’aller dans un lieu tranquille à Naralik pour parler de ma rupture. Je l’ai suivi sans oser refuser me rendant compte qu’elle compatissait pour moi. Je lui ai donc parlé de ma rupture de façon assez rageuse. Affirmant même que je souhaitais que Kely s’étouffe dans la douleur. L’Ilharess s’est approchée de moi posant sa main tendrement sur mon épaule. Je m’enfonçais les ongles dans la paume des mains en crispant les mâchoires, essayant de remplacer la douleur morale par la douleur physique. L’Ilharess m’a alors serrée dans ses bras. J’étais aussi tendue que la corde d’un arc prêt à décocher sa flèche. Quand elle s’est écartée, la tension qui m’habitait s’est brutalement libérée et j’ai éclatée en sanglots.
J’ai essuyé rageusement les larmes qui baignaient mon visage furieuse de me laisser aller devant l’Ilharess. Elle m’a dit quelques mots pour apaiser ma douleur et s’est rassise en face de moi. Je regardais fixement un point sur le mur… après je ne me souviens plus… Je suppose que ma mère a pris le contrôle de mon corps douloureux…

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