Jour 8 Elfist – Fingelien 381
A la fin de l’invasion où nous avions aidé le Capitaine Lombar, Kely m’a proposé un entrainement au fort des patrouilleurs. J’ai accepté avec joie et je l’ai rejoint là bas. La dernière fois que nous nous étions entraîné, Kely était plus fort que moi et heureusement, car La Sombre était apparue. Nous avons donc commencé l’entrainement doucement d’abord puis avec plus d’assurance.
Je me suis vite rendu compte que j’avais beaucoup progressé par rapport à Kely et que désormais c’est moi qui avait le dessus. D’ailleurs, Kely a préféré arrêté très vite. J’ai vu à son regard que çà le rendait triste que ma technique de combat ait dépassée la sienne. J’ai tenté de le rassurer en lui disant qu’il était et serait toujours bien meilleur nécromant que moi. J’ai ajouté que nous pourrions même faire une équipe, lui nécromant lançant ses créatures pendant les invasions et moi le protégeant. Je me suis rendue que j’avais dit une bêtise. A vrai dire, je ne l’avais jamais vu faire de nécromancie lors des invasions. Il me l’a confirmé en me disant qu’il refusait de le faire pour ne pas choquer son peuple. J’ai trouvé çà dommage : de tels talents gâchés parce que les biens pensants de son peuple n’acceptaient pas la nécromancie. C’était pourtant un moyen comme un autre de combattre les landes…

Kely m’a ensuite conduit jusqu’à Naralik, j’avais une commande d’absinthes à honorer et je pouvais en même temps surveiller les terres de mon peuple privées de sentinelles. Mais mon mâle semblait toujours aussi mélancolique. Il m’a alors confié sa peur de me perdre. Je l’avais pourtant à maintes reprises déjà rassuré. J’étais heureuse avec lui comme je ne l’avais jamais été avec personne. Mais il continuait disant que rien n’était sûr dans l’avenir… Je dois dire que çà m’a agacée. J’avais l’impression qu’il ne croyait pas en nous, en notre amour. J’avais presque l’impression qu’il souhaitait que çà se passe ainsi que nous nous séparions. Je n’ai pas su avoir les mots, ses doutes continuels étaient trop pesants pour moi, ce jour là. Il est alors parti prétextant une improbable course à faire. Je ne l’ai pas suivi. J’étais anéantie mais je n’avais pas l’intention de le rejoindre. J’ai commencé à fabriquer une série de potions mana pour me calmer les nerfs mais ce n’était pas suffisant. J’étais en train de me préparer pour un entrainement sur des ogres quand Ajh’illya m’a contactée. Elle voulait me parler.

Je l’ai donc rejoint à Galein’th Aseyis dans le jardin de fleurs. Elle m’a dit que Kely lui avait parlé de notre dispute, qu’il était malheureux et qu’il m’aimait. Mais il était rempli de doutes continuellement et que çà faisait partie de lui. Je devais l’accepter. Je savais tout çà mais ce jour là je n’ai pas pu. J’avais eu peur de ces doutes, peur qu’il ne croit pas en nous. Ajh’illya m’a rassurée et m’a demandé de ne pas hésiter à la contacter si un jour j’avais besoin de parler. Elle m’a aussi dit quelque chose qui m’a surprise et qu’elle m’a fait promettre de ne pas lui répéter :
- « Il en vaut la peine… si ce n’était pas mon meilleur ami je tenterais de te le voler… Et si tu lui repetes ça je nierai »

Je l’ai remercié pour son écoute et son amitié et pendant que je me préparais à rejoindre Kely, je l’ai entendu parlé sur les ondes publiques. Apparement, en me cherchant un peu partout et complétement troublé par notre dispute, il s’était retrouvé par erreur sans cape de protection dans le désert de Taharadji, une zone de non droit peuplée de monstres en tout genre. Alors quand son ex-petite amie, la bleue Feydreyah a commencé à lui faire la leçon sur son manque de préparation, j’ai vu rouge :
- « Foutez lui la paix l’ANGE ».
Bien sûr, elle n’a pas apprécié le ton que j’avais employé et m’a reproché de ne pas prendre soin de lui.
La bleue Selena a prononcé d’une voix moqueuse :
- « Holala! combat d’oies! »
J’ai rétorqué :
- « Et une poule qui caquette! »
Je dois dire que mon état émotionel ne me permettait plus la diplomatie que je tente au maximum d’avoir dans mes relations avec les autres peuples. Je ne sais si cela a été très apprécié surtout venant d’une sombre.
Toujours est-il que Kely a indiqué très calmement que l’incident était clos tandis qu’il me prenait dans ses bras.
Mais Feydreyah continuait à me reprocher diverses choses par télépathie sans polluer les ondes communes. A un moment donné, je lui ai demandé si elle se prenait pour la mère de Kely, trouvant son attitude très condécendante envers mon mâle. Elle a retorqué que ce n’était pas le cas, sinon il aurait su préparer un paquetage correctement.
Je me suis imaginée soudain que le couple que formait Feydreyah et Kely avait du être très désequilibré : elle dominante et sans doute aussi très maternelle et lui dominé acceptant tout tel un fils obéissant. Je pense qu’un tel déséquilibre a du conduire à la rupture de leur couple. Mais, ce ne sont que des suppositions puisque je ne les ai jamais connu ensemble.
Kely m’a alors entraîné dans la taverne des bleus. Je me suis rendu compte qu’il avait déjà bu… sans doute avait il noyé son chagrin après notre dispute… Nous avons pris une tisane de bleussiennes. C’est alors qu’une idée m’est venu quand je l’ai vu jouer avec son anneau, celui qui marquait notre attachement l’un à l’autre. Je lui ai demandé si il souhaitait que nous soyons unis de façon plus officielle. Il a secoué la tête, disant que le Tin du peuple bleu n’accepterai pas de nous unir : nous étions de races différentes. Quand à une union chez les elfes noirs et la violence qu’elle impliquait, n’était pas envisageable. Je lui ai alors proposé une idée qu’il m’avait déjà suggéré : demander à ma soeur patrouilleuse et ancienne prêtresse Polgarath de nous unir. Il a soudain paru très ému. Je l’ai alors embrassé doucement pendant qu’il m’enlaçait.
Nous avons ensuite rejoint une maison isolée, où nous nous sommes fait l’amour très tendrement. Quand nos corps ont été rassasiés l’un de l’autre, je lui ai murmuré en m’endormant sur son épaule que je ne voulais plus être séparée de lui.