Jour 10 Thyllion – Fingelien 382
Il était là mon mâle présent devant moi dans les catacombes de Naralik. Je l’ai taquiné. Je savais qu’il avait pris le contrôle de force pour me voir. Mon mâle si droit et si respectueux avait contrevenu à ses principes. Son regard était chargé de désir et je lui ai donné ce qu’il voulait avec bonheur.
Mais je me suis vite rendu compte du désespoir dans lequel il était plongé. C’était une folie. Il parlait de rester ici, de ne plus sortir et de ne jamais rendre le corps au petit bleu. Comment pouvait il envisager une telle chose? J’ai tenté de lui dire qu’il ne faisait qu’agrandir un peu plus sa prison. Mais je comprenais ce qu’il ressentait pour l’avoir parfois ressenti moi aussi. Quand il a commencé à parler d’un rituel qui lui permettrait de se débarrasser de l’esprit du petit bleu pour lui prendre définitivement son corps, je me suis sentie dépassée.
J’ai appelé Kharya en lui expliquant ce qu’il se passait. Elle était inquiète, inquiète pour moi. Elle pensait être incapable de faire quoique ce soit. Mais j’avais besoin de sa présence réconfortante près de moi et je savais que Keros aurait du mal à désobéir à une Ilharess. J’ai tenté de dire à mon mâle qu’il fallait qu’il pense à sa fille, qu’il ne pouvait pas lui prendre son mâle ainsi. Mais il a suffit d’un seul mot de Kharya pour qu’il cède sa place et rende le corps au petit bleu en retournant sur Trépont.
J’étais terrorisée à l’idée d’avoir perdu Keros et de peut-être ne plus jamais le voir si le petit bleu réagissait brutalement. Je me suis blottie contre Kharya qui m’a cajolée jusqu’à ce que je m’endorme contre elle. A mon réveil, elle était toujours là près de moi en train de me caresser les cheveux. Je savais que désormais elle était là pour moi et cette seule pensée me réconfortait.
C’est avec cette force qu’elle m’avait donnée que j’ai parlé au petit bleu. J’ai commencé calmement, lui expliquant pourquoi mon mâle en était venu à cette extrémité en lui prenant le corps de force. Puis, j’ai été plus brutale, je l’ai menacé de ne plus être sa femelle si il continuait à enfermer mon mâle. Il a répliqué que çà lui était égale puisque Khaena le comblait. Piquée au vif, j’ai émi l’idée que Khaena pourrait faire la même chose. Il a blêmit. J’avais tapé juste. Il ne pourrait pas se passer de ma fille, je le savais.
Je ne sais pas ce que la petite lui a dit et si elle l’a menacé aussi. Je ne crois pas. Mais, il a du avoir assez peur pour laisser désormais Keros prendre un peu de liberté.