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Cyclopes

La journée avait bien débutée. Je m’étais mis en tête, sur les conseils d’un vieux nain rencontré chez Oana, d’apprendre à confectionner des glyphes. Après avoir fait un tour chez Frukas, je m’étais installé dans sur les bancs d’une bibliothèque Séridienne, afin de perfectionner mon art de l’alchimie.

J’étais en train de lire lorsque j’ai capté sur les ondes que Véreux avait décidé de troubler la quiétude des aventuriers et des natifs, consécutivement à la soi disant vente d’un de ces cupides humains. Entendant les cris de désespoir des natifs laissés à eux même, peu d’aventuriers étant présents au combat, je décidais de revêtir mon armure de combat, et de participer aux échauffourées. Je passais tout d’abord à Nord Thyl, pour vérifier que la cité était toujours aussi sûre, puis, j’utilisais une bague des marais de Morcraven, pour aider mes amis les Kultars. Je pensais alors arriver en plein cœur de combats dantesques, opposant aventuriers vêtus d’armures rutilantes d’un côté et monstres tous plus hideux entre eux de l’autre. Las ! J’étais apparemment seul, face à des hordes de cyclopes qui se baladaient comme en terrain conquis. Je courrais à fort Inchyn, ou je pensais trouver la milice kultare qui pourrait combattre à mes côtés.

Une fois sur les lieux, je constatai que la milice s’était laissée encercler par plusieurs régiments de cyclopes qui menaient le siège du fortin. Je brisais le barrage en crevant l’œil de plusieurs de ces monstres hideux et j’arrivait enfin au contact d’êtres qui n’avaient pas pour ambition de me dévorer. Je n’avais jamais combattu de monstres plus forts que des gobelins, excepté à une occasion ou j’avais du me défaire de deux orques –mais c’est une autre histoire- et mon excitation était à son comble. Le chef de la milice discutait d’un plan de bataille avec son second, se demandant si ils devaient organiser une sortie. Je lui fis remarquer à cet instant qu’il n’aurait pas le temps de décider, les cyclopes venant juste de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Je combattis alors mes premiers cyclopes aux côtés de la milice kultare.

Nous combattions vaillamment mais les cyclopes arrivaient toujours plus nombreux. Je pense que nous avions décapité le premier régiment quand les premiers renforts aventuriers arrivèrent, peut-être avaient ils entendu mon appel sur les ondes. Ensemble, nous délivrâmes le fort Inchynn, et la reconquête des terres kultares s’annonçaient, pendant que les troupes envoyées par Véreux semaient la désolation dans les terres elfiques et sinanes.

Alors, pêchant par orgueil, je crus pouvoir me séparer du gros des troupes aventuriers, et aller voir Tankel, afin de vérifier qu’il était en sécurité. Horreur et damnation, le pauvre s’était enfermé dans sa maison, et pouvait observer par les quelques fenêtres qu’il avait grossièrement barricadé un régiment de cyclopes tourner autour de sa demeure. Je pris les quelques essences curatives que j’avais en poche, saisis mon cimeterre encore ensanglanté et me ruai à l’assaut des troupes féales. Miraculeusement, j’en vint à bout. Quinze cyclopes étaient à terre, j’avais mal aux bras à force de manier l’épée, mon armure était cabossée de toute part et il ne me restait ni potion ni essence de soin. Je m’apprêtais à aller délivrer Tankel quand j’aperçu qu’un des cyclopes se relevait. Je n’eu pas la force de frapper en premier, et il m’envoya en Achéron.

Blessé de toutes part, je ne pus retourner au combat, et je m’installai à l’infirmerie de Nord Thyl, condamné à entendre les aventuriers narrer leurs exploits sur les ondes sans pouvoir agir, à ma grande frustration. Mais j’avais massacré seul un régiment de cyclopes, et j’en étais plutôt fier.

Baisers

J’étais sorti de l’infirmerie, les combats étaient terminés et j’avais des livres à terminer, mes glyphes n’étant toujours pas au point. J’avais décidé d’étudier à Galein cette fois-ci. J’utilisai le passage pour me rendre à la bibliothèque de la citadelle souterraine, et je rencontrai alors les représentants bleus et elfes noire, c’est-à-dire Kely et Kharya, qui dissertait d’un sujet qui avait l’air fort sérieux. Je les avais déjà croisés, notamment au banquet qui avait eu lieu lors de l’anniversaire de l’alliance Galduro-naine mais jamais je ne leur avais adressé la parole, par peur d’ennuyer des aventuriers aussi connus. J’étais encore enhardi par mes exploits au combat, et j’osai  les féliciter pour la bravoure avec laquelle ils avaient défendu Séridia. Mais, je ne restai guère plus longtemps, par peur de les déranger. Et puis j’avais encore mon livre à terminer.

En ressortant, je croisai à nouveau Kharya et Kely, cette fois-ci accompagnés d’une elfe noire que j’avais déjà croisé, mais je ne me souvenais pas quand ni où. La discussion avait l’air tout aussi sérieuse : je quittais la salle au moment ou les deux sombres s’embrassaient. Etrange image.

Je m’installais au campement de Galein, j’avais envie de travailler mes glyphes à l’air libre. Je restais là un long moment, à travailler en compagnie d’aventuriers que je ne connaissais pas.

Je commençais à m’endormir, quand je reçus un étrange message par télépathie. Kharya la matriarche sombre avait besoin de moi. Intrigué, je rangeais vivement mon matériel d’alchimiste, et je retournais à la taverne du campement bleu, chez Gaïlshja. J’avais à peine salué les présents que la matriarche sombre se jeta sur moi pour m’embrasser. Surpris, ne m’attendant pas du tout à cela, je reculai immédiatement, ne sachant comment réagir. Cependant, les trois convives attablés étaient connus dans tous Séridia et je n’osai pas quitter la salle, eux me demandant de m’assoir à leurs côtés. J’allai m’installer près du bleu kely, et j’attrapais une bière, tout en réfléchissant au baiser que venait de me donner Kharya.. Pourquoi moi, et pourquoi aujourd’hui ? J’avais brièvement entendu parler de la matriarche elfe chez les nains, et je l’imaginais plus à passer ses soirées à torturer de jeunes nains capturés à Trépont qu’à jouer aux cartes avec moi… Je n’imaginais alors pas la soirée que j’allais passer.

Kely m’initia vite au jeu auxquels ils avaient l’habitude de jouer. Le concept était assez simple, il fallait lancer des pièces dans des gobelets disposés sur un plateau de bronze et obtenir le score le plus élevé. J’avais quelques lumens en poche et pouvait les perdre sans grande tristesse, c’était de l’or de farfadet. Nous commençâmes à jouer, et, alors que je gagnai, j’appris la teneur du gain. Cette fois ce fût l’elfe noire Khaena, mais qui se faisait appeler Killya, qui m’embrassa.

S’ensuit une soirée mouvementée, ou, emporté par les vapeurs d’alcool je me laissais entrainer par les rires des deux elfes et l’humour du bleu kely. L’assemblée se quitta alors que la plupart d’entre nous était dénudé plus que de raison, de quoi me donner à refléchir pour les prochains jours, d’autant plus qu’emporté par l’ambiance, je promis à Kharya de la revoir, et non pour parler politique.

Le lendemain, me réveillant comateux, je retrouvai dans une de mes poches une note griffonnée la veille au comptoir « se renseigner sur les mœurs des femmes sombres »…

Intendant du peuple

Le Rik a soufflé dans sa corne de chimérien, nous avons tous accourus : c’était l’heure du conseil. J’avais revêtu une armure de titane qu’un nain m’avait prêté. Après tout j’allais recevoir mon premier titre officiel, je voulais être impressionnant sur les gravures qui resteraient pour la postérité. Nous avons tout d’abord commencé par la nomination des riks. Shulgi est devenu Représentant de notre peuple, Gildwin économe. Tout le monde a feint la surprise, comme toujours. Leur discours m’a paru bien long, je n’attendais qu’une chose, qu’on nomme les intendants.

Ils nous ont promis d’honorer Hamal, et de conserver intact le prestige du peuple nain auprès des natifs et aventuriers. J’ai applaudi, comme tous les autres, à ce discours déjà entendu mille fois. Enfin est venue l’heure des Intendants. L’économe nouvellement nommé a désigné un autre Gardien pour succéder à Arzock, et m’a choisi pour perpétuer sa tache. Je suis le seul membre du gouvernement qui ne fasse pas partie de la gilde des traditionnalistes. Enfin je prends des responsabilités pour servir mon peuple ! Cependant, je commence a m’inquiéter face à l’omniprésence des gardiens de la tradition dans la politique naine. Je suis magicien et je sais que cela ne leur plait pas.. Mais pour l’instant je m’entends plutôt bien avec eux, c’est le principal : ils ne doivent pas devenir mes ennemis étant donné leur poids dans les différentes nominations et élections au sein du peuple.

Après le conseil, Gildwin m’a transmis les stocks des nains. En regardant mon dépôt rempli de richesses, j’ai réellement pris conscience que  je devais maintenant faire mes preuves en tant qu’intendant afin de pouvoir un jour rêver du poste d’économe, de Kazrik.

J’ai rencontré Kharya quelques fois depuis l’épisode de Nargraw, toujours en la croisant au dépôt. Elle m’a tout simplement salué, comme si il ne s’était rien passé, comme nous avions prévu de le faire. Je crois que mon orgueil aurait préféré qu’elle essaye de me revoir, mais je suis soulagé qu’aucun nain n’imagine que je la connaisse intimement.

Chto

J’avais rencontré Chto une première fois un soir lors de la fête nain-galdur. Ça devait être après le tournoi je dirais. J’avais offert une tournée générale chez Oana et nous avions bu notre bière ensemble avant que je ne doive partir précipitamment, je ne me souviens plus pourquoi. Nous n’avions que brièvement discuté, mais j’avais été intrigué par l’écusson qu’elle portait, Mage Apprenti : Graine d’érudit.

Depuis le conseil nain, j’avais l’idée de rejoindre une gilde de magiciens. Le souvenir de Chto et de sa gilde m’est revenu, et j’ai écrit une tablette au meneur des Mages, Hasdrubal. En attendant sa réponse, je méditais à Galein, lorsque Chto est arrivée au dépôt. Nous avons commencé à discuter, je voulais qu’elle me parle de la gilde.

Tout d’abord, elle ne m’a pas cru, elle ne pensait pas qu’un nain puisse vouloir devenir membre des Mages. J’ai dû effectuer un sort pour lui prouver que je ne me moquais pas d’elle. Puis, nous avons commencé à discuter. Tous les bleus que j’ai rencontré jusqu’à présents sont bavards, mais elle remporte la palme ! Elle a une jolie voix et rit souvent, c’était très agréable d’échanger avec elle. Nous avons partagé une outranque puis elle m’a montré la porte de la gilde. J’ai été stupéfait de n’avoir jamais porté une quelconque attention à cette statue alors que je passe devant plusieurs fois par jour !

Puis Gildwin m’a contacté sur les ondes pour une sombre affaire d’essence magiques.. J’ai dû, avec une grande tristesse, me séparer de Chto. En espérant la revoir sous peu.

Llariarith

Nous venions de sortir Vennec de la cité souterraine de Nord Thyl (voir ici ) et l’aigrefin venait de nous filer entre les doigts. Gildwin devait se rendre chez Jangor pour établir avec lui ce qu’il convenait de faire. Je me suis alors retrouvé seul avec Llariarith, la jolie sinane qui semblait habiter avec Gildur à l’entrepôt.

Quelque peu fatigué et heureux de cette bonne compagnie, je lui ai proposé de filer chez Oana boire une petite bière, pour nous remettre d’aplomb. Non contente de siroter l’ambrée que je lui ai offerte, Llaria a demandé a la tenancière une bassine d’eau chaude et, malgré les nombreux regards plantés sur son corps (la taverne était pleine), s’y est plongée, entièrement nue.

Surpris, je faillis recracher la gorgée de bière que j’avais en bouche. La sinane ne semblait nullement gênée de se montrer ainsi au yeux de tous, et me proposait même de la rejoindre ! Décontenancé par tant d’aplomb, je me suis comporté comme un jeune nain timide, n’osant me baigner moi aussi. Il faut dire aussi que ce soir là beaucoup d’aventuriers nains traînaient a Nord Thyl, et j’ignore la réaction qu’ils auraient eu en trouvant en pleine taverne leur intendant barbotant avec une sinane, aussi jolie soit-elle..

Une fois reposée, et certainement lasse d’attendre que je me décide, Llaria est finalement sortie du bain, puis je l’ai raccompagnée chez gildur, la laissant en compagnie de mes frères nains Gildwin et warel. Plus j’y repense et plus je me dis que j’aurais du me glisser dans cette satanée bassine…

Jour 9

16 kamarien 383, Arbre, Val d’Alganiel.

Il y a beaucoup de choses nouvelles, mais je n’ai pas eu le temps de les relater ici. J’espère que les brumes du souvenir n’effaceront pas une partie de ma mémoire.

Après avoir dormi longtemps, assommé par la médecine de Kharya (selon elle, le mélange était sans doute trop fort pour moi), je me suis réveillé dans l’arbre d’où j’écris ces lignes. J’étais en forme comme jamais et me décidai à fondre des essences curatives (c’est toujours utile, surtout pour quelqu’un comme moi…). J’avais décidé de rester près de Raven, mais le Soleil brillait particulièrement fort, et je sentais ses rayons brûler atrocement ma peau, si bien que je décidai de me rendre au frais, au dépôt de Starenlith. Là, je croisai le nain Balek, son visage me disait quelque chose mais je ne me rappelais plus d’où. Il me rafraîchit la mémoire en me parlant du banquet Galduro-Nain et de la soirée arrosée qui avait suivi dans la taverne de Nord-Thyl. J’avais oublié ce passage… Curieux effet de la bière naine sans doute.

Plus tard, je retrouvai Isil et nous partîmes faire la visite de la Nouvelle Naralik. Les Architectes ont fait un travail extraordinaire. Les Sombres ont maintenant une vraie terre et non plus un terrain vague parsemé de ruines. Tout est placé sous le signe de Lith, un pétroglyphe représentant une araignée orne même le centre du village. La taverne est un peu sombre et ornée de crânes, mais cela n’est pas laid. Les chambres sont confortables, nous nous sommes d’ailleurs endormis dans les bras l’un de l’autre.

Je me réveillai seul. Isil avait du partir, je ne sais où. Je décidai alors de reprendre mon activité d’alchimie près de Raven. C’est alors qu’un coursier vint me trouver. Il me portait une lettre d’Isil, me disant qu’elle partait sur le continent pour quelques jours, auprès de Bahar. Je lui répondis, espérant qu’elle ait le message avant son retour sur les Îlots, qu’elle remettre mon Salut à Bahar et qu’elle prenne soin d’elles deux. Je rentrai au Val, le travail m’avait fatigué.

Durant mon sommeil, je me retrouvai le jour avant mon exil. J’étais là dans l’arbre, toujours commandant des Sylvains du Sanctuaire. J’entendis ce chant, cet étrangère qui se promenait entre les troncs. Je revis la flèche lui percer le cœur et je descendis, comme je l’avais fait en réalité. Lorsque je retournai la victime, pour voir son visage, je ne vis pas le visage de l’humaine, mais bien celle d’une Elfe Sombre. Lorsque je lui demandai son nom, elle me répondit dans un souffle « Isil », avant de périr entre mes bras. Je levai le yeux vers l’arbre et vis que c’était l’Arbre de la Sagesse qui se trouve actuellement au sommet du mont Kilaran. Je me réveillai en sursaut. Mon visage était trempé de larmes. Je me levai,  me passai un peu d’eau sur le visage et pris mon journal.

Balek.

J’ai toujours été assez distante avec les Nains. Sauf peut être avec Romir avant qu’il ne devienne Kazrik. Il faut dire que les relations des Sombres avec les « barbes à bottes » sont toujours houleuses. Les miens prennent un malin plaisir à oublier les lois naines de Nord Thyl et les Nains prennent un malin plaisir à nous bannir. Comment donc ai-je pu en venir à prendre un amant Nain ?

Car oui, Balek est un Nain. Avec des cheveux gris long et une barbe longue de couleur assortie. Petit, musclé et poilu. Qui aime la bière. Qui est fier. Et qui redoute les Sombres quand ceux-ci ont des jeux étranges dans les tavernes.

C’est peut être parce que quelques jours avant cette histoire de taverne, il s’adressait à moi avec politesse. Un Nain qui me respecte est des plus étrange alors le voir aussi aimable m’a quelque peu troublée.

Nous étions chez Gailsha avec Kely. Il voulait nous changer les idées après que Khaena et Killya aient pu vaincre la furie qu’elles étaient en train de devenir. Il avait apporté un plateau en bronze avec des gobelets de tailles diverses soudés dessus. Le but consistait à jeter dix pièces en visant les gobelets les plus étroits pour gagner le plus de points possible. Il fallait un enjeu. Je n’avais pas très envie de perdre des lumens. Kely me proposa de parier des heures de son temps pour les mettre à l’entière disposition de l’autre. Ce que j’ai surnommé des heures d’esclavage. Il a gagné une heure de mon temps et moi huit heures du sien. Autant dire qu’il était des plus vexés.

Killya vint nous rejoindre. Elle aussi avait besoin de se changer les idées. La douleur de Khaena la fatiguait et elle s’inquiétait de la voir ne plus vouloir reprendre le contrôle du corps. Kely, lui, se renferma un peu sur lui même en voyant qu’elle et moi nous étions retrouvées. Il nous laissa faire une manche toute les deux. L’enjeu changea. Celle qui perdrait devrait embrasser un Nain. J’avais proposé cela en voyant Balek passer à la taverne en revenant de la bibliothèque. Killya a gagné avec soulagement. Rien que l’évocation d’un tel défi la dégoûtait.

J’ai donc contacté Balek par télépathie en lui demandant de venir à la taverne. Il ne se fit pas prier et se présenta dans un complet en bronze bien poli. Avant qu’il n’eut le temps de comprendre, je me suis penchée et ai posé mes lèvres sur les siennes. Surpris, il recula d’un pas comme si j’étais en train de l’agresser. Killya était morte de rire. Je me suis excusée auprès de Balek. Kely lui a offert une bière pour le remettre de ses émotions.

Nous lui avons ensuite proposé de jouer avec nous. Cette fois, l’enjeu était que le perdant devait embrasser l’arrière train du vainqueur. La première manche mena à Killya embrassant Balek. Ma sombre en frémit de dégoût. La seconde manche fut remportée par Kely et Balek fut le perdant, pour son plus grand désarrois. Nous commencions à être bien imbibés d’alcool. Quand au Nain, il commença a montrer une certaine curiosité pour les formes des belles sombres présentes. Je serai bien incapable de savoir comment à finit la troisième manche, il me semble que nous avons tous triché.

Le Nain voulu prendre congé et nous l’implorâmes de rester pour une dernière partie, plus courte avec un enjeu différent. Cette fois-ci, le perdant devait ôter un vêtement. Le premier se retrouvant tout nu serait le grand perdant. Killya ne perdit qu’une botte. Le dernier lancé était décisif pour Kely, Balek et moi. Il me restait seulement mon haut, alors que les deux mâles n’avaient plus que leur pantalon. Je sentais les trois paires d’yeux sur moi et plus particulièrement sur mes jambes nues. Ce n’était pas pour me déplaire. Le Nain avait l’air complètement obnubilé. C’est le Bleu qui rata ses lancers et finit de se dévêtir sous l’œil horrifié du Nain et les rires de ma belle et moi. Balek s’en alla ensuite après nous avoir remercié pour ces bons moments. Il me précisa en privé qu’il tenait à finir cette partie une prochaine fois avec moi.

Il tint parole quelques jours plus tard. Il m’invita aux thermes de Nargraw. Nous reprîmes les règles précédentes. Il ne fut pas plus gâté par la chance. Je ne perdis qu’une botte alors qu’il du retirer son pantalon. Par pudeur, il alla se cacher dans l’eau pour le faire. Je me suis alors levée et je me suis déshabillée au bord du bassin pour le rejoindre dans l’eau.

Il restait un peu à distance, gêné visiblement, que ce que je vois me déplaise. Je l’ai rassuré en lui disant qu’il n’était pas le premier nain nu que je voyais ici. Il y a de cela de nombreux fingeliens, Romir était venu aux thermes avec moi et je ne sais plus qui d’autre. Balek sembla ébahit que je puisse avoir connu la « légende » Romir. S’il avait su comme Romir avait eu cette tendance à rougir en ma présence autrefois. Avant qu’il ne change et ne devienne aigri et si bougon.

Balek semblait prendre confiance en lui et se rapprocha peu à peu de moi. Il posa ses mains sur mes cuisses et nous mêlâmes nos corps. L’étreinte était puissante, il me maintenait fermement sans pour autant me faire mal. J’ai beaucoup apprécié. Nous nous sommes écartés l’un de l’autre, il est allé chercher sa cape blanche pour m’en envelopper à la sortie du bain. Puis nous nous sommes séchés et rhabillés. Il m’a offert un médaillon lunaire afin que nous puissions montrer notre envie de se revoir en public sans éveiller de soupçons.

Dans les jours suivants, j’ai fais exprès de passer au dépôt de Nord Thyl pour le croiser. Aucun médaillon visible. Puis il eut la vengeance de Khaena et les perturbations que cela entraîna chez moi. Je n’avais plus envie de sourire, de rire ni de voir mes amants. J’ai pourtant accepté l’invitation de Balek à m’offrir un verre. Nous sommes allés sur l’île cachée accessible par le temple de l’île des Oubliés.

Nous avons discuté et il a commencé à me faire des avances. J’y ai répondu au début, jusqu’à ce que Killya me contacte par télépathie. Je ne lui ai pas menti sur le fait que j’étais en train de discuter avec un Nain. Je lui ai aussi dit que je ne pourrais pas venir la rejoindre car j’avais une réunion bientôt. Elle s’est énervée et a coupée la conversation télépathique.

Malgré la distance que j’avais mise avec mes sentiments, une sorte de culpabilité m’a serré le cœur et j’ai prétexté la même réunion à Balek pour mettre fin à ce qu’il envisageait de faire avec moi. Je crois qu’il a été vexé lui aussi. Il ne m’a jamais refait de genre de proposition depuis. Il m’a à peine parlé sauf pour me demander de l’aide récemment sur un problème étrange pour lequel je n’ai finalement pas pu l’aider.

Je suis parfois tentée d’essayer d’en refaire mon amant. Encore une expression de mon égo qui ne supporte pas de voir mes charmes ignorés. Peut être est-ce mieux ainsi, les Nains et les Sombres ne sont pas faits pour s’entendre.

Llariarith encore…

Je me sentais malade et je ne comprenais pas pourquoi… Je savais juste que dès que Llariarith était là mon mal s’arrêtait et je me laissais envahir par une douce chaleur, mon coeur battait la chamade, mes mains se mettaient à trembler.

Je suis allé à une autre réunion des sombre pour découvrir un autre candidat à la chambellance : Bouh. J’espérais y voir Llariarith… Mais elle n’est pas venue. Elle avait envoyé Valfreyja à sa place. C’était une magnifique sinane rousse mais je me sentais horriblement déçu. Pourtant en temps normal, J’aurai été ravi de pouvoir profiter de la vue d’une si belle femelle… Et puis, je me suis dit que peut-être Valfreyja allait parler de moi à Llariarith et qu’il ne valait mieux pas que je me montre trop amorphe. Alors, j’ai commencé à participer. Mais quand j’ai voulu poser une question sur l’histoire du temple de Pierre-Blanche, l’Ilharess m’a jeté un regard noir. Je n’ai pas compris pourquoi, j’ai préféré cessé toute intervention, regardant mes pieds et m’ennuyant à mourir. Pourquoi ai je cru que les mâles du peuple sombre de Draïa avaient droit à la parole? Seuls les mâles de la famille de l’Ilharess avaient cette possibilité : Alak, Mulvaar…

L’Ilharess a finalement remarqué mon soudain silence. Elle a fini par me déclarer par télépathie que j’avais droit à la parole à condition que je ne parle pas de l’affaire du temple… J’ai répondu de façon obséquieuse que je ne voulais pas lui déplaire. Elle a fini par déclarer qu’elle s’en remettrait en prenant un bain. J’ai cru sans doute stupidement, qu’elle souhaitait mes services. Je ne pensais sur le moment qu’à la laver et lui proposer un massage. La plupart des femelles de mon clan se contentait de çà. Parfois certaines voulaient que j’aille plus loin. Je faisais en sorte de ne jamais les décevoir. Pourquoi l’Ilharess a t elle cru que je lui proposais uniquement un acte charnel me menaçant de m’envoyer son mâle Mulvaar et ses minions? Quelle incompréhension pour mon métier dans ce peuple…

Ce soir là, j’ai compris que je ne trouverais jamais ma place ici. Ni mes compétences de servant, ni ma faculté à parler n’étaient appréciés. A quoi bon continuer à rester parmi eux? Je ne m’étais approché de ce peuple que parce que Fharath me l’avait demandé mais celle-ci n’avait pas daigné venir à ma remise de bouclier alors que je l’avais « invitée ». Je ne la voyais plus d’ailleurs…

Quelques jours plus tard, j’ai parlé à Llariarith par télépathie. J’aimais nos conversations. Elle était une des rares femelles que je trouvais assez intéressante avec Fharath. Mais cette dernière finissait toujours par me trouvait trop bavard alors que Llariarith semblait apprécier nos petites discussions. Ce jour-là, elle a tenté de me redonner confiance en mon peuple et en son Ilharess. Elle semblait la connaître assez pour me dire que l’Ilharess avait été sans doute agacée par mes questions sur le temple à cause des multiples critiques dont elle avait fait l’objet sur le sujet. Llariarith semblait croire que je pourrais trouver ma place parmi les sombres de Draïa et monter dans la hiérarchie. J’en doutais mais j’aimais cette confiance qu’elle avait en moi : elle me réchauffait. Pourtant, elle semblait réticente à aller plus loin qu’une simple amitié avec moi, me déclarant à plusieurs reprises qu’elle avait assez d’amants comme çà et que la politique lui prenait trop de temps.

Plus tard, elle m’a invité à participer à la réunion des sinans qui allaient écouter Bouh. Le sujet de la réunion m’importait peu, je voulais juste être près d’elle. Je m’attendais à me retrouver parmi une foule de sinans mais il n’y avait que Valfreyja et Llariarith. Elles avaient laissé une place entre elles mais je n’osais pas m’y installer sans y avoir été invité. Alors, je me suis assis sur un banc, un peu à l’écart. Llariarith m’a finalement invité à venir près d’elles. Je me suis installé. Le contact si proche de celle qui faisait vibrer mon coeur me troublait. Mais, une fois de plus, je me suis repris ne voulant pas qu’elle me trouve trop empoté. Pourtant, si elle avait regardé mes mains tremblantes, elle se serait tout de suite rendue compte de mon état.

La discussion était intéressante avec le petit Kultar. Celui-ci semblait beaucoup plus intelligent et ouvert que le pitre Balek, comme nous aimions l’appeler. Je ne comprends toujours pas comment, les autres peuples ont pu être abusés à ce point en choisissant Balek : celui qui ne décidait rien comme il l’avait dit lui même. Toutefois Bouh n’allait pas avoir la voix des sinans car en tant que représentant Kultar, lors de l’affaire du temple, il avait fait une erreur que ceux-ci ne pouvaient lui pardonner : sans aucune discussion il avait fermé le dépôt au peuple sinan. Dommage, ses idées pour faire connaître la nécromancie aux autres peuples, aurait pu faire avancer les esprits sur le sujet.

La réunion s’est terminée. Llariarith nous a renvoyé Valfreyja et moi : elle devait parler à Bouh de représentant à représentant. Je voulais l’attendre devant la porte mais elle m’a dit que je devrais plutôt tenter de séduire Valfreyja en lui offrant un verre… Comme un mâle sombre doit le faire avec une femelle, je lui ai obéi mais au fond de moi, c’est à elle que j’aurais voulu offrir ce verre. Si j’avais été un peu moins imprégné par ma culture sombre, j’aurais compris qu’il ne s’agissait que d’une sorte de test qu’elle me faisait passer. Elle me repoussait vers une autre pour savoir à quel point je lui étais attaché… Pourquoi ai je été aussi stupide ?

Valfreyja a refusé le verre que je lui offrais prétextant des choses à faire. Je l’aimais bien. Elle avait un humour assez particulier : elle voulait par exemple revenir devant Bouh avec des créatures invoquées pour voir sa réaction. Mais, la jolie sinane rousse n’a jamais provoqué le trouble dans lequel me plongeait à chaque fois Llariarith.

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