Tag Archive: Brassa


Jour 12

16 thyllion 383, Arbre, Val d’Alganiel.

Une semaine encore que je n’ai rien écrit ici. Le temps commence à se faire long. Isil me manque. Je me rend compte que sans sa présence à mes côtés je ne suis que l’ombre de moi même. Cela fait mal, très mal. Enfin, si c’est c’est le prix à payer pour l’aimer, je le paie à coup sur.

J’ai enfin réussi à me sortir ces affreux rêves de la tête. Sans doute grâce aux nombreux combats que j’ai mené ces derniers jours. Deux jours après l’épisode d’Irilion, j’ai entendu une jeune elfette paniquée appeler à l’aide : des lapins enragés étaient entrain de se multiplier à Starentlith. Je suis venu l’aider. Ce n’étaient que quelques lapins, et la situation fut rapidement sous contrôle. Une fois la situation calmée, je contactai Dame Kharya : je voulais savoir où trouver les orcesses dont elle m’avait parlé. Je me rendis donc au vieux temple à Illumen pour me mesurer à ces créatures. Une chose est sûre : je ne suis pas encore prêt… La première faillit me tuer et, avant que je ne puisse me soigner, une seconde m’attaquait, m’expédiant en Archéron. Bref, je décidai que les gargouilles au Nord de Pierre-Blanche me convenaient parfaitement pour l’instant. C’en était trop et je décidai de me reposer.
A mon réveil, j’enfilai mon armure d’entraînement et me dirigeai vers la grotte aux gargouilles. Je tombai né à nez avec un soldat gobelin. Décidément, ils doivent aimer mon odeur… Je réussis à m’échapper de justesse et lorsque j’arrivai au dépôt, j’entendis l’alarme qui résonnait. Je décidai d’aider à nettoyer le territoire Eldorian. Armé et protégé comme il se doit, je croisai le fer avec des petits soldats gobelins, des gobelines mais aussi des trolls. C’est là que je vis que mon entraînement commençait à porter ses fruit : j’arrivai à me défaire de mes adversaires sans aucun problème. Le territoire de Pierre-Blanche est tellement vaste que les créatures s’étaient éparpillés aux quatre coins. Malheureusement, bien peu d’aventuriers avaient décidé de mener la chasse. Nous mîmes plusieurs dizaines minutes à éradiquer toute menace.

Fourbu, je rentrai à mon arbre.  C’est étrange. Moi qui il y a quelques semaines méditais n’importe où, au gré de mes voyages sur les îlots, une fois le combat fini, je n’aspire qu’à une chose : retrouver le calme mon arbre et le doux sourire de mon Isil. Je m’endormis quasiment instantanément. Je me réveillai avec la drôle d’impression d’avoir oublié un rêve important. Seul un mot restait dans l’air comme si c’était un lambeau de rêve resté accroché à ma conscience : Brassa

Jour 18

16 archeno 384, Arbre, Val d’Alganiel.

Le temps passe si vite. Un fingélien de plus. Et je ne m’en étais même pas rendu compte ! Enfin soit.
Rien de bien spécial depuis tout le temps où je n’ai rien écrit. C’est presque comme si j’avais repris ma vie « d’avant », avec toute fois une lumière appelée Isil. Cela fait du bien de savoir qu’il y a quelqu’un qui soit là pour vous éclairer quand rien ne va plus, perdu dans les ténèbres. Ces derniers jours toutefois ont été plus mouvementés : les landes avaient à nouveau fait se multiplier les Gobelins dans la grotte d’Illumen. Ce n’était plus des dizaines mais des centaines de peaux vertes qui empestaient l’air déjà vicié de la grotte. Le combat était assez facile pour moi (je n’ai pas retenu le nombre de gobelins que j’ai abattu ce soir là…) mais ils revenaient toujours plus nombreux. Tombé à cours de soin, j’essayai de fuire le combat, mais je m’étais enfoncé trop profondément dans la caverne et fus submergé par le gobelins. Ne pouvant plus faire que combattre, je me battis jusqu’à mon dernier souffle, tombant sous les coups d’un Gobelin armé.
Quelques jours plus tôt je m’étais penché sur mes rêves. Quelque chose ne collait pas. J’y avais reconnu l’Arbre du Mont Kilaran et pourtant, il n’était pas tout à fait semblable. Je me rendis donc auprès de l’Arbre de la Sagesse et l’observai longtemps, essayant de voir s’il était tel que dans mon rêve. Alors que la différence me sautais de plus en plus aux yeux, je me rappelai ce que Khaena m’avait dit lorsqu’elle avait découvert l’Arbre au delà du Manoir : il existait en Irilion un autre arbre fort semblable à celui là. L’Arbre de l’Éternité. Alors que ce nom tournait dans ma tête, j’entendis, plus distinctement que jamais « le mot ». BRASSA. Et si cela avait un rapport? Je demandait à Isil comment était l’arbre et elle me proposa qu’on aille le voir. Mais j’étais alors en plein dans le combat que j’ai relaté quelques lignes plus haut. Je ne pouvais sortir. Heureusement, si je puis écrire,  elle était elle aussi dans une invasion en Irillion.Quand bien même j’arriverais à sortir de là, je ne ferais pas long feu une fois sorti du bateau de Sarma, nous dûmes donc remettre à plus tard notre excursion.

Je me demande quelles surprises cela nous réserve.

Brassa

Jour 3 Elfist – Fingelien 384
Kharya m’a avoué que Mulvaar était en train de devenir un peu plus qu’un amant… Ça m’a glacée que pouvait elle trouver à ce mâle bourré d’ambition et manipulateur? J’ai du mal à comprendre. Sans doute que je ne connais que la façade qu’il veut bien montrer en public. Je suppose qu’il doit avoir des qualités puisque ma Shaa’enyss le trouve à son goût. J’ai conseillé à ma sombre d’en parler à ma mère même si je me doute qu’elle le soupçonne déjà : elle a une sorte d’instinct pour çà.

J’ai du la laisser. Je n’avais pas vu Eryann depuis des jours et je lui avais promi de lui montrer l’arbre de l’éternité de Trassian. Il ne connaissait pas le chemin pour y parvenir. J’ai du lui montrer quelques secrets pour nous retrouver dans les souterrains de la ville. Arrivés devant l’arbre, il est resté interdit. De toute évidence, c’était celui de son rêve. Nous nous sommes allongés sur le sol et il m’a demandé d’écouter.

J’entendais un drôle de bruissements souterrains qui ressemblaient au mot « brassa » que ne cessait d’entendre Eryann dans ses rêves.
Mon elfe blond s’est soudain relevé. Il se souvenait : Brassa était le nom de l’humaine qui était morte dans ses bras au pied d’un arbre et qui avait provoqué son bannissement de son peuple. Il disait qu’il était en train de lui parler…

La situation me paraissait tellement étrange que je n’en ai parlé à Kharya. Elle disait qu’il imaginait peut-être tout çà mais que de tout évidence il en avait besoin pour se sentir mieux. J’ai donc laissé Eryann continuer son monologue. Il me retransmettait parfois les réponses de Brassa. L’humaine le rassurait : mère nature l’avait rappelée à elle et la protégeait. Il ne fallait plus qu’il s’en veuille pour ce qu’il s’était passé, que c’était son peuple qui avait fait les mauvais choix et non lui. Puis, elle est partie.

Eryann semblait aller mieux débarrassé d’un poids. Je l’ai ramené à Trassian dans un des igloos. Je savais qu’avec son sens de l’orientation mon elfe blond aurait du mal à trouver la sortie. J’ai contacté Kharya pour savoir si elle me voulait à ses côtés pour la nuit mais elle était avec Mulvaar. J’ai essayé de prendre la nouvelle à la légère en lui disant que Mulvaar pourrait jouer au docteur avec elle pour lui passer du baume sur ces blessures. Mais elle semblait plutôt agacée par la tournure que prenait sa conversation avec le sombre. Je lui ai proposé de me rejoindre à Trassian ou de la rejoindre mais elle a préféré rester avec Mulvaar.

Je me suis endormie cette nuit là entre les bras tendres d’Eryann.

Jour 19

3 Elfist 384, Igloo, Trassian.

C’est étonnant comme ici tout va vite, tout change, tout se transforme. c’est un peu comme l’alchimie, comme si les Landes étaient une énorme essence qui est en fonte permanente.
Tout a commencé il y a quelques jours. J’avais décidé, en discutant avec Isil, de rester quelques jour à le découverte d’Irilion. c’est vrai que je nourrissais de sérieux a-priori sur ce continent plus sauvage que Séridia. Un comble! Moi qui faisais la leçon à mes frères sur leur manque d’ouverture d’esprit, je refusais de mettre les pieds quelque part, ça parce que j’en avis peur.
Vêtu d’une armure légère et de ma cape verte et suivant les recommandations de Khaena (elle me conseillait en temps réel par télépathie) je me mis en route. Mon premier arrêt d’importance fut la cité désertée d’Yrsis. Quelle architecture magnifique. J’ai pu y croiser un démon démon D’jhi, reliques d’une race inconnue dans les Îlots centraux. Je me suis ensuite rendu sur l’Île de Nargraw et son volcan. Il y fait assez chaud (sans doute à cause du volcan) La cité qui s’étend sur les pentes de la montagne de feu, est de plus austères. J’ai ensuite essayé de retrouver le gisement d’argent où j’avais retrouvé Khaena il y a quelques mois, mais je me suis perdu dans les régions polaires. Heureusement qu’elle m’a indiqué où me rendre. Je crois que je serais mort de froid si elle n’avait pas été là. J’ai donc continué à miner de l’argent.

Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé Isil au dépôt de Trassian. Elle allait me montrer l’Arbre de l’éternité. Nous nous mîmes en route. Je faillis la perdre plusieurs fois, mais nous arrivâmes rapidement. Le lieu était empreint de magie et j’entendais le mot Brassa résonner partout. Lorsque je le dis à ma sombre, je vis dans son regard qu’elle se demandais de quoi je parlais. Apparemment j’étais vraiment le seul à qui ce mot était destiné. Quelques instants je me suis senti seul. Si même Isil ne me comprenait pas, qui le pourrait? Mais, m’approchant du l’Arbre, je me rendis compte d’une bizarrerie : Le mot semblait venir du sol. Je me couchai au pied du tronc et écoutai. Isil me regardait comme si je perdais la tête. Je l’attirai au sol et lui dis d’écouter. C’était comme un battement de cœur. Mais ce n’étais pas un toc toc habituel. Il disait Brassa, Brassa. Khaena se releva : Elle l’avait entendu elle aussi. Elle se demandait ce que c’était. Soudain, j’entendis une voix dans ma tête. une voix que je n’avais plus entendu depuis des années.

- Monsieur l’Elfe? Je ne répondis pas.

- Cela fait des semaines que j’essaie de vous faire venir ici. Je restai debout, sans bouger comme pétrifié. Khaena me regardait à nouveau avec de l’inquiétude dans les yeux.

- C’est moi, Brassa. Je sais que vous pensez parfois à moi, à ce jour où je suis morte. C’était impossible… Cela fait des années que cela s’est produit. J’avais bien entendu des légendes de certains peuples qui racontaient que les âmes des gens purs pouvaient rester au sein de Mère nature pour l’Éternité, mais ce n’était que de veilles histoires pour les enfants…

- Oui, c’est bien moi. mon corps a disparu mais mon esprit a subsisté. Je réussis juste à articuler, aux bord des larmes « c’est impossible ». Khaena n’y comprenait rien. je dus lui expliquer en vitesse. Elle n’en croyait pas ses oreilles.

-Mon esprit a subsisté lorsque l’Arbre sous lequel vous m’avez enterré a aspiré ma Vie. Je suis devenu l’Arbre et il est devenu moi. Il n’y avait qu’une chose que je voulais voir : l’elfe blond qui avait essayé de me sauver.  Je décidait de quitter l’arbre et de revenir à la Nature. Je voyageai des années et des années, jusqu’à me retrouver, je ne sais comment, dans cette contrée magique. Cet arbre-ci me donnait une force jamais eue : je vous voyais à quelques occasions. C’est moi qui vous ai appelé ici. « Pourquoi êtes vous là », lui répondis-je.

-Je suis là parce que mon temps est venu. Que je voulais vous revoir une dernière fois. J’ai ressenti votre peine, vos remords. Je ne pouvais partir sans vous dire ceci : c’est vous qu m’avez sauvé. Vous n’avez pas à vous en vouloir. C’est votre peuple qui a failli en ses engagements, pas vous. Je ne pus retenir mes larmes. Je racontai tout cela à Isil. Je ne sais pas ce qu’elle a pensé de cela, mais elle m’a pris dans ses bras et a fait comme si elle comprenait.

- Qui est cette femme sombre à vos côtés? Je ne pus m’empêcher de répondre tout haut « C’est mon Khaena, mon Isil, ma lumière dans ces terres » Elle sourit tandis que Brassa continuait :

- Elle est belle. Elle a de la chance de vous avoir. Elle doit prendre soin de vous, faites pareil et vous vivrez toujours tous les deux. Je souris.

- Au revoir elfe blond. Elle partit, le mot aussi. Je restait quelques instants dans le vague, dans les bras d’Isil. « Elle est partie, vraiment partie » lui dis-je. Elle essuya mes larmes comme elle l’avait fait dans la chambre de Starenlith. Nous sortîmes du labyrinthe puis nous couchâmes dans un des Igloo de Trassian.

Pour la première fois depuis très longtemps, je dormis sans problème.

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