Jour 6 Mundia – Fingelien 383
J’avais beau me dire qu’il ne fallait pas que je m’attache à nouveau à Kharya… avoir dormi contre son corps, avait fait ressortir le manque que j’avais d’elle et que je tentais de refouler au fond de moi.
C’est elle qui m’a contactée. Je n’ai pas pu résister : je lui ai dit où j’étais même si j’étais prête à la rejoindre n’importe où elle serait, même si ce n’était que pour dormir près d’elle. Elle s’est assise près de moi. Je n’osais pas la toucher de peur qu’elle s’éloigne. Après un instant de silence, où je ne savais plus ce que je devais dire ou non. Elle m’a demandé ce que je faisais. J’étais en train de faire des essences curatives en l’attendant.
Je lui ai proposé de faire autre chose : une promenade, un bain… Elle a choisi le bain pour ma plus grande joie. Nous nous sommes rendus à Nargraw Sud. Elle s’est dénudée devant moi. Mon coeur a commencé à battre violemment dans ma poitrine. Elle a dénoué la natte de ses cheveux. Je suis passée sous la douche rapidement en évitant de la regarder pour rafraîchir mon corps envahi par la flamme du désir. Elle semblait ne rien remarquer de mon état à mon grand soulagement.
Nous avons ensuite nagé chacune de notre côté. Je me suis arrêtée un instant devant elle. Elle m’a proposé de me savonner le dos. Je savais que j’aurais du mal à résister à ses douces attentions. J’essayer de ne penser à rien tandis que ses mains douces parcouraient mon dos. Puis, elle a proposé de me laver les cheveux. Elle ne semblait pas du tout se rendre compte de mon état. Quand elle a commencé à masser doucement mon cuir chevelu, je me suis redressée en lui disant que si elle continuait j’allais lui sauter dessus. Son visage n’a pas exprimé grand chose quand elle m’a répondu que son massage était fait pour me détendre et pas autre chose.
J’ai donc réprimé une nouvelle fois mon envie. J’essayais de suivre la conversation qu’elle tentait d’avoir avec moi. Elle me parlait de Khaena s’inquiétant d’elle. Je lui expliquais que la petite souffrait de la crise et maintenant de l’absence de son mâle bleu. Elle s’inquiétait aussi de Bahar qui avait une grossesse difficile. Kharya a proposé de lui donner des fortifiants qui pourrait l’aider. Quand j’ai transmis le message à la petite, elle a voulu prendre le contrôle. Je lui ai laissé sans rechigner, soulagée de ne plus devoir calmer mes ardeurs.
La petite a offert un massage très élaboré à Kharya qui a eu l’air de particulièrement apprécier. Elles discutaient en même temps. J’ai senti le trouble de la petite sur la fin quand Kharya après le massage s’est tournée vers elle. Elle m’a laissée le contrôle.
J’ai proposé à mon ex-amante de trouver un lit pour la nuit. Elle n’a pas refusé, appréciant visiblement de retrouver mes bras pour la nuit. Je l’ai conduite dans une maison libre de Nargraw Nord.
Nous avons retrouvé notre position favorite : moi contre son dos l’enveloppant de mes bras, elle posant ses mains sur les miennes. J’ai embrassé sa nuque. Mes sens se sont enflammés : j’ai commencé à embrasser son épaule. Je l’ai senti se raidir légèrement. Elle a commencé à me parler. Je croyais savoir ce qu’elle voulait me dire : elle n’avait pas envie de moi. Pourtant, elle m’a dit l’inverse mais elle avait peur que nous retombions dans les mêmes travers comme à chacune de nos réconciliations et retraverser une période de larmes et de douleurs.
Il est vrai que cette dernière crise avait été particulièrement douloureuse pour nous deux. Pourtant, je sentais que certaines choses avaient changé et puis la petite était là désormais pour nous apaiser toutes les deux. De toutes façons, rien ne pouvait nous dire comment aller se passer cette nouvelle réconciliation à part en essayant…
Elle s’est alors abandonnée à mes bras et moi aux siens, nous offrant mutuellement du plaisir démultiplié par le manque que nous avions eu l’une de l’autre.
« Retour sur les oubliés, II, les Proches. Sanglots et impuissance »