Jour 8 Illumen – Fingelien 383
J’avais retrouvé mon mâle. Mais il était temps que celle qui était responsable de tous mes maux en subissent les conséquences. Mais pour cela, je ne voulais pas que ma mère en souffre. Il fallait que je la maintienne dans un état de sommeil comme engourdie. Il suffit pour cela de la laisser s’endormir elle même et ensuite de ne jamais lâcher prise. C’est la partie la plus difficile : ne plus dormir ou très peu…
Et j’ai commencé. Je savais que l’Ilharess finirait par s’inquiéter de l’absence de sa femelle. Cela a été plus rapide que je ne le pensais. J’ai répondu à la place de ma mère de façon glaciale en lui affirmant qu’elle dormait. Elle n’a pas insisté. Puis, une idée plus perverse m’est venue. Je savais comment lui faire mal. Je l’ai finalement recontactée pour lui dire que ma mère était avec Ajh’Illya et qu’il valait mieux que je lui passe les détails sur ce qu’elle faisait avec elle. Elle a répondu froidement que Killya faisait ce qu’elle voulait. Mais, je me doutais qu’elle allait peut-être aller vérifier elle même.
J’étais à Nargraw Sud, je me suis précipitée à Galein’th Aseyis. Heureusement, Illy était là comme à son habitude. Je me suis placée devant elle après avoir revêtu le cuir sinan de ma mère. L’Ilharess n’est pas venue mais j’ai su plus tard par Kely qu’elle lui avait demandé si j’étais près de lui. J’ai continué mon petit jeu en lui disant que ma mère avait terminé et que je pouvais lui envoyer si elle voulait. Elle a répondu d’un « non » catégorique. Amusée, j’ai continué à lui envoyer des piques en lui affirmant que ma mère n’apprécierait surement pas que je lui dise qu’elle avait refusé de la voir.
Mais soudain, je ne sais comment cela a pu être possible sans que je m’en rende compte, j’ai senti qu’elles étaient en train de se parler. J’ai repris violemment le contrôle en faisant taire ma mère, chose assez facile puisque son esprit était engourdi par sa longue inactivité. J’ai continué encore un peu mon manège mais je savais que l’Ilharess s’était aperçue que j’avais inventé de toute pièce l’histoire de ma mère qui roucoulait avec Illy. J’ai finalement cessé. Kely était près de moi et s’inquiétait. Il me répétait que la colère était mauvaise conseillère et que çà finirait par me détruire. Et j’ai alors martelé ces mots : « Elle doit payer ».
J’ai passé plusieurs jours près de Kely, sans laissé ma mère reprendre le contrôle continuant à harceler l’Ilharess. Mais je sentais que je ne pourrais pas tenir longtemps, la fatigue me gagnait et je me doutais que ma mère ne se laisserait sans doute plus faire aussi finalement. Mais j’ai finalement fini par sombrer dans le sommeil. Ma mère a pris le contrôle.
Quand j’ai émergé, elle était avec l’Ilharess. Elles se caressaient sensuellement mais ma mère a soudain du sentir mon éveil et s’est arrêtée un instant en fronçant les sourcils. J’ai fait mine de dormir et elles ont continué… J’attendais le bon moment pour intervenir et en finir avec ma vengeance. Elles sont allées sur le lit de la maison, ma mère lui enserrant les mains dans les siennes au dessus de sa tête. C’était le moment. J’ai pris le contrôle brutalement, resserrant violemment l’étreinte.
L’Ilharess m’a jetée un regard et elle a compris mais pas assez vite. J’ai eu le temps de lui entraver les mains et les pieds au montant du lit. Je me suis rhabillée mais je ne pouvais m’empêcher de jeter des regards sur son corps magnifique de femelle sombre. Mais, je n’étais pas là pour admirer sa beauté. Je voulais qu’elle ai peur qu’elle comprenne que je connaissais tout de ses faiblesses.
J’ai commencé le discours qui tournait dans ma tête depuis plusieurs jours. Je lui disais que je pouvais la priver de ma mère pendant encore très longtemps, que je pouvais lui prendre aussi tous ses amants même si elle en était plutôt dépourvue ces derniers temps. J’ai sorti une dague. Je pouvais aussi la défigurer afin de la rendre repoussante pour tous ceux qui jetterai un oeil sur elle. Elle regardait la dague mais restait impassible. Mais je savais qu’elle commençait à s’inquiéter. J’ai continué jouant un rôle que j’étais incapable de tenir en réalité : Je pouvais retourner sur le continent et retrouver son mâle et son fils et ramener leurs têtes sur des piques. Et pour finir, je la défierai en duel et lui prendrai sa place d’Ilharess pour détruire son peuple comme l’avait fait la première Matriarche des îlots.
J’ai laissé passer plusieurs secondes le temps qu’elle assimile ce que je lui avait dit. J’ai approché la dague de son visage. Puis, j’ai ajouté : « C’est ce que je ferais si j’étais une vraie sombre mais heureusement pour vous, je ne le suis pas… ». Et je l’ai détachée. Je me suis retournée pour ne pas voir son corps nu tandis qu’elle se frottait les poignets maltraités par les liens. J’ai ajouté qu’il fallait qu’elle se souvienne de ce qu’il venait de se passer de la leçon qu’elle avait eu. Elle a répondu que la leçon était comprise et retenue.
Je savais que j’avais sans doute été trop loin mais je n’avais pas pu m’empêcher de la toucher au plus profond d’elle même, comme elle l’avait fait pour moi. Désormais, je crois que nos relations ne se limiteront qu’au stric minimum et que la confiance que nous avions l’une en l’autre était définitivement rompue. Tout çà me laisse un goût amer comme si j’étais passé à côté de quelque chose d’important que je ne pourrais plus jamais recroiser.