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Rupture

Jour 4 du Mundia – Fingélien 379

J’ai lu dans nos parchemins de justice que Toucan serait jugé prochainement pour ses actes contre mon peuple. Je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit… Mais avec le refus de Ghaara de me parler… ma relation avec Toucan devient trop compliquée à gérer…
Je lui ai donc envoyé une lettre de rupture… enfin… si on peut parler de rupture pour une liaison qui meurt avant même d’être réellement née…

Je ne sais comment il réagira… mais je crois que je peux abandonner l’idée d’envoyer ma candidature aux patrouilleurs…

Quand à Ghaara… je ne sais même pas si il voudra encore être mon ami… *quelques larmes tachent le parchemin*

Si je pouvais m’arracher moi même le cœur et l’offrir à notre Déesse araignée Lith, je le ferais, afin que la douleur s’arrête et que les landes deviennent enfin mon tombeau.

Rupture avec Toucan

Jour 23 Nuona – Fingelien 380
J’ai retrouvé Toucan à Zork’len, son lieu d’entrainement… il fallait que je lui donne ma décision… J’étais tombée amoureuse de Kely… Je devais donc le quitter… j’avais beau essayer d’y mettre des formes, on peut difficilement dire à quelqu’un qu’on ne l’aime plus sans lui faire de mal… Toucan a essayé de faire bonne figure mais j’ai bien vu à quel point il souffrait. Il est alors parti très vite en me disant adieu.
J’ai quitté Zork’len attérée… J’étais tellement dans le brouillard que je n’ai même pas réagi quand je suis tombée nez à nez sur une horreur squelettique qui m’a envoyée en Achéron en quelques coups. J’avais oublié que Séridia était encore en pleine guerre, envahie par les morts-vivants…
J’ai donc fui Séridia pour me terrer en Irilion… Je ne voulais voir personne. Les bras de Kely me manquaient.

Alors que je cherchais le sommeil en me tournant et me retournant sans cesse, un nain avec un énorme accent m’a contactée par télépathie. Il m’a dit qu’il avait quelques chose pour moi… Un peu surprise et curieuse, je me suis rendue au passage de Fénégor pour savoir ce qu’il me voulait. Il a dit s’appeler Grhump, il avait été chargé par Kely de me transmettre un message : Kely m’aimait. Mon coeur si durement touchée par cette journée pénible retrouvait enfin un peu de chaleur. J’ai souri pour la première fois de la journée. Grhump m’a ensuite donnée 1000 fioles vides, un cadeau de Kely. Il a dit savoir que j’hésitais entre 2 métiers : artisan et apothicaire. J’ai acquiescé, j’en avait effectivement parlé à Kely. Grhump était un Maître apothicaire et m’a dit qu’il ne fallait pas que j’hésite à lui poser des questions. Je n’en avais pas sur le moment mais je lui ai dit que je n’hésiterais pas si il m’en venait à l’esprit.
J’ai ensuite quitté le nain et je me suis endormie un peu apaisée en pensant que même loin de moi, Kely pensait à moi.

Le mal amour

Je me souviens de notre rupture définitive. Celle où on sait que plus rien ne sera comme avant.
J’avais demandé à Feydreyah du temps de réflexion. Elle me l’a laissé. J’en étais même rendu à me demander si cela l’avait touchée vraiment. Elle parlait aux uns et aux autres, blaguant même parfois. Quand je l’entendais rire, je sentais mon coeur qui se délitait. Le temps s’écoulait et je devenais de plus en plus méchant, tenant des propos acerbes. Je faisais de nombreux cauchemars, le coeur envahit de ma propre colère. La prévenance d’Illy me maintenait à flot mais je sentais que je pouvais déraper très vite.
Elle a fini par demander qu’on se voit.
Nous nous sommes retrouvés à Tarsengaard. J’avais maigri et je ne m’occupais plus de moi.

Je lisais dans son regard le jugement qu’elle portait sur mon allure.
Elle commença à me dire que c’était justement ce elle ne voulait plus. Elle avait trop l’impression que je ne vivais qu’à travers elle, et c’était un poids pour elle, que ce n’était plus de l’amour. Elle avait été bénéfique pour moi à une époque, mais que ce n’était plus le cas. Il suffisait de voir ce que j’étais devenu.
Elle ne respirait qu’à travers moi, puis un jour, sans savoir pourquoi elle a su respirer autrement, sans moi, en voyageant, en découvrant, en se mettant au service des autres.
Oui, elle avait regardé ailleurs, mais je m’étais mis à mal l’aimer. Qu’elle était revenue uniquement pour que j’arrête de me faire du mal.

C’était dur d’entendre tout cela. C’est comme si nous nous étions trompés depuis le début. Etait-ce possible à ce point ?
Je ne savais vraiment plus.
Ce que je compris, c’est que nous deux ce n’était plus possible. Elle avait un désir de liberté et moi je l’emprisonnais par cet amour que je lui portais. Il était trop lourd, trop responsabilisant, trop culpabilisant.
Elle ne m’aimait plus comme un amant.
Elle m’aimait comme un frère, comme un ami.
Elle était un ange qui voulait voler de ses propres ailes.
Elle ne voulait plus être ma compagne.
Pour moi c’était inconcevable de la voir telle qu’elle me le demandait.

Nous nous sommes quittés, une page se tournait. C’était sur, plus rien ne serait comme avant.
Je ne savais pas aimer.

Dernière lettre à Kharya

Jour 9 Nuona – Fingelien 383
Kharya m’ignore depuis mon retour sur les îlots. J’en ai eu assez d’attendre. Je lui ai écrit une lettre, sans doute la dernière.
Je la récris ici, dans mon journal :

« Kharya,

Cela fait des semaines que j’attends un signe de toi. Mais je crois qu’il ne viendra jamais. Je crois que c’est ainsi que tu as décidé de mettre fin à notre relation. J’aurais préféré que tu me le dises en face.

Maintenant, je comprends ce qu’ont subi ceux qui m’ont précédés dans ton coeur, et je sais ce que subiront ceux qui vont m’y suivre. Tu te crois maudite parce que tes amants disparaissent tous les uns après les autres. Alors que c’est toi qui inconsciemment ou non provoque la rupture. Quand la relation que tu vis devient trop forte, tu prends peur et tu cherches à la briser pour le moindre prétexte. Pour moi, çà a été ton altercation avec Khaena.

Je ne sais pas d’où te vient cette peur mais je regrette de ne pas avoir su l’apaiser. Je regrette aussi de ne pas avoir su te faire découvrir qu’on peut être lié à une personne sans se sentir prisonnière et montrer ses faiblesses sans se sentir vulnérable.

Pour ma part, comme tu le sais je ne reste jamais seule très longtemps. Je t’avais parlé un peu de Bahar. Je vais essayer de construire avec elle ce que je n’ai pas réussi à construire avec toi.

Mes bras te seront toujours ouverts mais désormais mon coeur appartient à une autre.

Killya. »

Je crains malheureusement qu’elle ne répondra pas. Elle jouera la femelle impassible que rien n’atteint. Sans doute, que son coeur retrouvera si ce n’est déjà fait l’état dans lequel, je l’avais découvert au tout début de notre relation : protégé dans une carapace dure et infranchissable. J’avais pourtant réussi petit à petit à percer cette carapace pour l’atteindre. Mais, pour tout dire, me battre continuellement pour avoir un peu de place dans son coeur m’épuise.

Et maintenant, que j’ai retrouvé celle que je croyais ne jamais revoir, ma belle femelle bleue, tout est différent. Tout semble si simple et si naturel avec Bahar. Je n’ai plus envie d’autre chose.

Une deuxième rupture pour ma mère

Jour 26 Nuona – Fingelien 383
J’ai revu Bahar… une nouvelle fois, je n’ai pas pu lui résister, irrésistiblement attirée par celle qui m’a fait découvrir un plaisir que je me croyais interdit.
Elle m’a parlé de Kely. Elle n’a jamais connu d’homme. Elle m’a demandé si je voudrais le partager. Même si sa demande m’a surprise au premier abord, j’ai accepté à condition qu’il soit d’accord. Mais elle semblait inquiète : est ce qu’il était doux ? Kely était parfois brutal mais il savait être extrêmement doux et tendre. Elle a finalement renoncé à cette idée, sans doute la peur de l’inconnu…

J’ai à nouveau laissé le contrôle à ma mère. Mais, elle me semblait étrange comme perdue. Je sentais que le fait que sa femelle bleue n’arrive pas à lui déclarer les sentiments, qu’elle avait pour elle, la perturbait. Sa rupture avec Kharya et son éloignement de Bahar, la faisait souffrir continuellement. Ma mère avait besoin d’être aimée et d’entendre dire qu’on l’aimait pour être rassurée. Et d’un autre côté, je sentais que Bahar avait besoin de temps pour oser lui témoigner son amour, je sentais une fêlure en elle qu’elle cachait profondément.

J’aurai du essayer de rassurer ma mère, la faire patienter… Mais sa colère a été soudaine et brutale. Bahar était tétanisée par la violence dont elle faisait preuve même si elle ne la dirigeait que contre les objets qui étaient sur son passage. Puis, elle s’est effondrée en pleurs, se recroquevillant sur elle même…

Bahar ne savait pas comment réagir. J’ai vu sa réaction face à cette violence. Je me suis demandée si cette fêlure que je sentais en elle, n’était pas dû à des violences dont elle aurait subies enfant. Elle avait un peu parlé à ma mère de l’absence d’amour qui avait caractérisé son enfance et du manque que cela avait provoqué. Elle ne voulait plus connaître ce manque et préférais ne s’attacher à personne.

Elle a fini par poser sa main sur l’épaule de ma mère, en lui disant qu’elle ne pouvait pas lui apporter ce qu’elle recherchait pour le moment. Celle-ci l’a bien sûr très mal pris, incapable d’entendre ce qu’il se cachait derrière cette affirmation : il fallait juste un peu de patience… Elle a juste entendu que Bahar ne l’aimait pas. Elle est partie fuyant celle qui provoquait autant de douleur en elle.

Depuis, nous sommes sur les îlots… Elle passe son temps à s’entraîner sans discontinuer. Mes mains et mon corps sont couvert d’ecchymoses et de blessures. Elle ne mange plus et refuse de m’écouter. Notre corps souffre de sa douleur morale. Heureusement, Kely n’est pas là pour voir çà, parti plusieurs jours méditer dans son temple. Il aurait été mort d’inquiétude. Je tente de maintenir notre corps à flot, en le nourrissant et en soignant les blessures dés qu’elle me laisse le contrôle.

J’espère que sa rage ne durera pas trop longtemps, j’ai du mal à écrire dans mon journal tellement mes mains me font mal…

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