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Une soirée de réconciliation

Jour 9 Mundia – Fingelien 382
La petite avait essayé de parler à ma belle, mais ce n’était pas le moment : Kharya n’était pas d’humeur après notre dispute. Khaena décontenancée m’a rapidement laissé la place.
Je l’ai regardé et lui ai dit ce que le petit bleu m’avait conseillé : ce qu’il s’était passé n’arriverait plus, quand elle souhaiterait ma présence, je ne serais là que pour elle et uniquement pour elle. Elle a souri en me prenant les mains. J’ai porté les siennes à mes lèvres pour les embrasser. Puis, elle m’a entraînée pour finir la chasse que nous avions commencé.

Quand j’ai dit au petit bleu que ses conseils avaient été bons et que j’étais réconciliée avec ma femelle, il s’est douté qu’il passerait une nuit seul mais il l’a bien pris. Il a quand même essayé de me tenter en me disant qu’il était à la bannière à Nargraw nord. Il affirmait être reposé et prêt à me contenter… Mais, je savais que Kharya ne me pardonnerait pas une deuxième incartade et je voulais de toutes façons rester près d’elle.

Après la chasse, je voulais lui proposer d’aller au tournoi qu’organisait les Patrouilleurs, mais elle ne m’en a pas laissé le temps, me le demandant elle même. Nous nous sommes préparées. Nous avons ri quand elle m’a appris que l’échevin sinan Balazs lui avait proposé de venir avec elle au tournoi. Elle avait refusé lui répondant qu’elle était déjà accompagnée. Nous nous sommes assises l’une à côté de l’autre. Le sinan était là, faisant une courbette pour nous saluer. J’ai posé discrètement ma main sur la cuisse de ma sombre en suivant le tournoi distraitement.

Nous nous sommes amusées à voir la jeune sombre qui avaient posé autant de problèmes tourner autour du sinan Balazs. Kharya a fini par lui avouer que l’échevin l’avait invité à l’accompagner au tournoi. L’attitude de la jeune sombre vis à vis du sinan a changé brutalement après. Ca m’a fait sourire, j’étais assez contente qu’elle subisse cette déconvenue après s’être montrée si dangereuse pour son propre peuple. Mais Kharya semblait croire en elle, en ses capacités de devenir une sombre digne de ce nom. Elle disait qu’il suffisait juste de la cadrer, de lui montrer la voie. J’étais dubitative. Mais à vrai dire quand j’étais plus jeune, j’étais aussi indomptable qu’elle. Sans Kriss, je serais sans doute devenue, une de ces sombres bannies et solitaires qui se vautrent dans la débauche des tavernes ou sèment la discorde partout où elle passe.

Le tournoi s’est terminé par la victoire du bleu Nem. Nous avons quitté les lieux cherchant un endroit pour la nuit. Kharya m’a conduite dans une taverne non loin de là. Nous nous sommes dénudées et allongées sur le lit. Je ne l’avais pas touchée depuis nos retrouvailles et voir son corps m’a donnée envie de la caresser. Mais je ne voulais pas qu’elle pense que je ne recherchais que le plaisir physique avec elle. Mais elle semblait en avoir envie. J’ai commencé par être très douce. Mais, alors que d’habitude, je devais faire preuve de toutes mes capacités pour amener ma sombre si expérimentée vers le plaisir ultime, elle a très vite succombé. Elle m’a avoué qu’elle n’avait pas eu de plaisir depuis nos dernières étreintes. J’étais stupéfaite… Où étaient ses mâles ? Son sinan Bastian avait disparu depuis plusieurs mois, quand à son blondinet Meynaf, il était débordé par son travail et ne prenait plus de temps pour ma femelle. J’ai essayé de plaisanter : les mâles n’étaient pas la hauteur, il lui fallait une femelle. Mais elle n’a pas trouvé çà drôle, je sentais sa détresse.
Un peu désemparée comme à chaque fois qu’elle semblait souffrir, je lui ai proposé tous les mâles que j’avais sous la main : le petit bleu mais je savais que Khaena ne serait pas d’accord, mon sauvage Malkael que je ne voyais plus, et puis mon premier mâle Keros. Elle semblait intéressée pour le connaître et je dois dire que je voulais lui présenter. J’espérais que tous les deux s’apprécient. Mais pour çà, il fallait l’accord du petit bleu… Il fallait que j’organise un rendez vous.

J’ai serré ma belle contre moi, lui avouant qu’elle m’avait manquée. Elle a répondu qu’elle se rendait compte depuis que nous nous étions retrouvées, à quel point je lui avais manqué aussi. J’ai un peu plaisanté en lui lançant qu’elle aurait pu s’en rendre compte avant. Mais, elle a continué très sérieusement, en affirmant que l’on ne se rendait compte de ce qui est important que quand on le perdait. Je l’ai serrée contre moi émue. Nous nous sommes endormie l’une contre l’autre.

Un complot

Jour 5 Elouenien – Fingelien 382
La petite sombre stupide a encore fait des siennes… Elle a proposé à l’échevin sinan Balazs de l’épouser, prendre la place de la Matriarche et ensuite diriger leurs deux peuples. C’est d’un ridicule… Cette petite a la folie des grandeurs…
Malheureusement pour elle qui se croyait sans doute sûre de son charme, Balazs a tout raconté à Kharya. Elle a tenté une explication improbable affirmant qu’il s’agissait de tester la fidélité de l’entente entre les sinans et les sombres.

Cette histoire a préoccupé ma belle. Tout le monde savait, que la stupide petite sombre mentait comme elle respirait. Malheureusement, elle le faisait très mal et sans aucune intelligence. Elle desservait constamment son peuple par ses éclats de folies. Même le lèche-botte Mulvaar qui l’avait pris sous son aile en tant qu’apprentie, s’en était lassé. Il lui avait appris la discrétion, elle passait son temps à tenter de se faire remarquer d’une façon ou d’une autre. Kharya avait cru en elle, pensant qu’il suffisait de la cadrer de lui montrer la voie à prendre pour canaliser son exubérance. Mais cette dernière affaire montrait qu’il n’y en avait pas grande chose à en tirer.

Ma belle sombre a passé des jours et des jours à réfléchir à ce qu’elle devait faire. Elle savait que la prêtresse Elzeberith lui reprocherait de croire un sinan plutôt qu’une soeur. Toutefois, le doute était permis même si peu croyait en la sincérité de la stupide sombre. J’ai essayé d’apporter des clés pour aider Kharya dans cette décision difficile. Je lui ai dit de parler à Mulvaar qui la connaissait mieux que quiconque. Apparemment, Mulvaar n’a rien fait pour tenter de sauver son ex-apprentie. Il s’est même disputé avec elle dans la salle de notre peuple à la vue de tous. La décision était prise, il fallait la bannir. Mais, ma belle répugnait d’arriver à cette extrémité. Surtout que le petit protégé de ma sombre, le jeune Alak a présenté cette affaire sous son regard intelligent. Dans cette affaire, il n’y avait que de mauvaises solutions : soit nous séparer d’une membre de notre peuple et l’affaiblir, soit la garder en notre sein et devoir gérer de nouvelles crises semblables…

Ma belle a finalement opté pour une solution qui permettait à la jeune sombre de prouver sa valeur et son désir de rester au sein du peuple. Elle l’a bannie de façon temporaire pour un fingelien, charge à elle de prouver qu’elle mérite cette clémence pour être réintégrer parmi les sombres. C’est triste à dire, mais je suis persuadée qu’elle ne saisira pas la main tendue de son Ilharess et qu’elle s’enfoncera un peu plus dans ses délires.

Départ

Jour 19 Kamarien – Fingelien 383
L’angoisse est trop forte. Il faut que je parte que j’essaie de rejoindre Bahar. Il y a un bateau qui part bientôt. Ce n’est pas le capitaine habituel, celui que je sais être fiable… tant pis, je prend le risque… je n’en peux plus d’attendre.

Kharya m’a dit qu’elle était avec Balazs, l’ancien échevin sinan. J’avais déjà remarqué l’intérêt qu’elle avait pour lui. Je me doutais qu’il allait devenir sans doute son prochain amant. Je n’ai pas insisté pour lui dire au revoir. Elle est redevenu elle même, elle n’a plus besoin de moi.

Eryann est endormi. Il va sans doute souffrir de mon départ mais maintenant qu’il a découvert l’amour. Il trouvera certainement mieux qu’une sombre aux multiples amants pour devenir sa femelle…

Kely n’est plus là…

Plus rien ne me retient sur les îlots pourquoi y rester?

Deux lettres et un retour

Jour 28 Kamarien – Fingelien 383
En arrivant au port, le coursier m’a remis deux lettres : une d’Eryann et une de Kharya.

« Mon Isil,

J’espère que tu recevras ce petit mot où que tu sois. Ne t’en veux pas pour ton départ, c’est normal. Remets mon salut à Bahar (bien qu’elle ignore qui je suis…) prends bien soin d’elle et fais attention à vous deux.

Prends le temps qu’il faut, Anar et Isil continuent de briller dans le ciel.

Eryann. »

« Ma louve,

J’espère que cette lettre te parviendra mais plus encore que le voyage n’aura pas été trop mouvementé. Je comprends que tu aies besoin d’aller voir Bahar, c’est une bonne chose de t’assurer qu’elle aille bien et votre enfant aussi.

J’attends votre retour mes sombres, je guetterai les navires au Trépont. Je vous embrasse toutes les deux.

Ta panthère, Kharya. »

J’ai pleuré en les lisant. Quand j’ai quitté les îlots, j’avais eu l’idée de ne pas revenir. Je pensais que l’un comme l’autre pourraient se passer de moi et moi d’eux. Mais, leur lettre m’ont fait comprendre à quel point leur amour me réchauffait le coeur. J’avais sans doute encore des choses à vivre avec eux, de belles choses.

J’ai gardé leurs lettres sur mon coeur tout le long du voyage qui cette fois s’est déroulé sans encombre. A mon arrivée à Trépont, Kharya était là au port. Elle m’attendait comme elle l’avait dit dans sa lettre. Elle semblait dormir. Elle devait attendre depuis longtemps. Quand je l’ai saluée, elle a sursauté. Elle n’avait pas vu le bateau arriver. J’étais terriblement émue qu’elle nous ait attendu ainsi au port de Trépont. Je me suis assise près d’elle et je lui ai caressé tendrement le dos.

Elle m’a proposé d’aller ailleurs pour raconter mon voyage. Je ne lui ai pas parlé du naufrage, je ne voulais pas l’inquiéter. Je lui ai expliqué mon rêve avec les deux araignées et ce que je pensais qu’il signifiait. Je lui ai demandé si les jumeaux étaient courants chez les bleus. Elle n’en avait aucune idée mais elle pensait avoir quelque chose qui pourrait aider mon père.

Je l’ai regardé pleine d’espoir. Lorsque mon esprit avait fusionné avec celui de ma mère, Kely et elle étaient partis dans la montagne pour retrouver un artéfact qui aurait pu m’aider. Il n’avait finalement pas servi et peut-être qu’il pourrait aider mon père. Je ne savais pas vraiment comment mais Kharya semblait sûr que mon père saurait me guider par l’intermédiaire d’un rêve. Elle avait enterré l’artéfact au pied de l’arbre d’éternité à Trassian. Nous irions le chercher ensemble. Elle a ensuite proposé de venir voir Bahar avec moi. Je savais qu’avec ses connaissances, elle serait d’une grande aide mais je ne voulais pas qu’elle le fasse par pitié pour moi. Elle semblait pourtant décidée à m’aider.

J’étais épuisée. Elle m’a conduit dans la chambre de prestige de la taverne de Naralik. Je me suis endormie dans la chaleur de ses bras, heureuse d’avoir quelqu’un pour qui je comptais.

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