Jour 28 Kamarien – Fingelien 383
En arrivant au port, le coursier m’a remis deux lettres : une d’Eryann et une de Kharya.

Mon Isil,

J’espère que tu recevras ce petit mot où que tu sois. Ne t’en veux pas pour ton départ, c’est normal. Remets mon salut à Bahar (bien qu’elle ignore qui je suis…) prends bien soin d’elle et fais attention à vous deux.

Prends le temps qu’il faut, Anar et Isil continuent de briller dans le ciel.

Eryann.”

Ma louve,

J’espère que cette lettre te parviendra mais plus encore que le voyage n’aura pas été trop mouvementé. Je comprends que tu aies besoin d’aller voir Bahar, c’est une bonne chose de t’assurer qu’elle aille bien et votre enfant aussi.

J’attends votre retour mes sombres, je guetterai les navires au Trépont. Je vous embrasse toutes les deux.

Ta panthère, Kharya.

J’ai pleuré en les lisant. Quand j’ai quitté les îlots, j’avais eu l’idée de ne pas revenir. Je pensais que l’un comme l’autre pourraient se passer de moi et moi d’eux. Mais, leur lettre m’ont fait comprendre à quel point leur amour me réchauffait le coeur. J’avais sans doute encore des choses à vivre avec eux, de belles choses.

J’ai gardé leurs lettres sur mon coeur tout le long du voyage qui cette fois s’est déroulé sans encombre. A mon arrivée à Trépont, Kharya était là au port. Elle m’attendait comme elle l’avait dit dans sa lettre. Elle semblait dormir. Elle devait attendre depuis longtemps. Quand je l’ai saluée, elle a sursauté. Elle n’avait pas vu le bateau arriver. J’étais terriblement émue qu’elle nous ait attendu ainsi au port de Trépont. Je me suis assise près d’elle et je lui ai caressé tendrement le dos.

Elle m’a proposé d’aller ailleurs pour raconter mon voyage. Je ne lui ai pas parlé du naufrage, je ne voulais pas l’inquiéter. Je lui ai expliqué mon rêve avec les deux araignées et ce que je pensais qu’il signifiait. Je lui ai demandé si les jumeaux étaient courants chez les bleus. Elle n’en avait aucune idée mais elle pensait avoir quelque chose qui pourrait aider mon père.

Je l’ai regardé pleine d’espoir. Lorsque mon esprit avait fusionné avec celui de ma mère, Kely et elle étaient partis dans la montagne pour retrouver un artéfact qui aurait pu m’aider. Il n’avait finalement pas servi et peut-être qu’il pourrait aider mon père. Je ne savais pas vraiment comment mais Kharya semblait sûr que mon père saurait me guider par l’intermédiaire d’un rêve. Elle avait enterré l’artéfact au pied de l’arbre d’éternité à Trassian. Nous irions le chercher ensemble. Elle a ensuite proposé de venir voir Bahar avec moi. Je savais qu’avec ses connaissances, elle serait d’une grande aide mais je ne voulais pas qu’elle le fasse par pitié pour moi. Elle semblait pourtant décidée à m’aider.

J’étais épuisée. Elle m’a conduit dans la chambre de prestige de la taverne de Naralik. Je me suis endormie dans la chaleur de ses bras, heureuse d’avoir quelqu’un pour qui je comptais.

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